Joaquin était plein de bonnes intentions, mais s'il y'avait bien une chose qu'on ne pouvait pas enlever à Alan depuis la rentrée, c'était qu'il n'était plus
naïf. Il ne ferait sans doute jamais confiance à Evan Law
ah bon, pourquoi ?, mais il savait une chose : le Gryffondor le craignait trop peu pour se sentir en danger en face de lui. Après tout, hormis l'épisode 'toilettes des garçons' où le capitaine des Poufsouffle avait été aussi dangereux qu'une mouche sous acide,
physiquement l'Irlandais n'avait jamais été menaçant. Il était certes plutôt grand et finement musclé mais il était avant tout
fin, donc, et relativement léger. Pour preuve, on l'avait lancé à travers les toilettes des garçons aussi aisément qu'une boule de bowling dans une soirée étudiante.
- J'y vais pour parler, il le saura. Se sentit obligé de préciser Alan, gardant cependant pour lui ses pensées secrètes
*Contrairement à toi. Tu peux toujours courir mon coco pour que je te dise quand j'irai.* : il ne voulait pas qu'on lui porte la poisse. A priori Evan viendrait seul, s'il recevait un simple hibou de lui. Pourquoi ferait-il venir ses copains ? C'était tellement peu probable qu'Alan ne voyait aucune raison de s'inquiéter.
L'entraînement c'est juste au cas où. Parce que, oui, voilà, quand même.
Quand Quino eut deviné que ses agresseurs étaient de Gryffondor, Alan comprit de suite ce que ça allait impliquer.
Ça tenait en un mot : lourdeur.
Quino allait être
lourd.
Dans tous les sens du terme : ou bien l'argentin allait le harceler
tous les jours qui viendrait pour savoir [b]qui[/i] étaient ses agresseurs : ce qui était au final peut-être la solution la plus préférable. Ou bien – et Alan penchait déjà pour cette option là – l'Argentin allait faire de la vie de
tout Gryffondor
un enfer. A moins qu'il ne l'aiguille plus précisément vers les vrais coupables, bien entendu : ce qui était
hors de question je préfère tous les voir souffrir.
- Prends-moi pour un jambonneau... Je t'ai à l'oeil. Et il
l'aurait à l'œil, parce qu'il savait de quoi Quino était capable. L'idée n'était pas d'attirer des ennuis à son meilleur ami à cause de ses histoires
à lui. Non, l'idée était de tourner pacifiquement cette page, pour qu'il soit
enfin en paix. A ses yeux, il y'avait droit.
Alan se leva d'un bond de son lit et se dirigea vers la porte de la chambre : d'un geste de sa nouvelle baguette (36,8cm - Bois d'érable - Crin de licorne - plutôt rigide : convient parfaitement aux explorateurs et aux voyageurs), il déplaça la valise de Quino
t'as cru m'arrêter avec ça, petit ? Tu m'as pris pour qui, un botruc ? qui gênait l'accès au couloir. Alan attrapa la poignée de la porte circulaire, mais avant de la tourner, pivota légèrement sur lui et pointa sa baguette vers
Quino. « Oubliettes ! » Aha, surprise ! Je suis Freja ! l'armoire qu'il avait partiellement cassée
l'usage de la magie est interdite en dehors des cours, puis la répara. Il n'était pas sorcier à mettre du désordre, c'était même tout l'inverse.
- Fais gaffe ! Répéta t-il, en pointa Quino du doigt : il s'en allait, mais il était hors de question qu'il croit qu'il avait gagné. Si Alan organisait une rencontre avec Evan, c'était avant tout pour lui dire tout ce qu'il n'avait jamais eu le courage de
penser formuler : Viska l'avait bien aidé en ce sens. Mais si Quino – et peut-être Prudence, avec le recul elle était faite du même bois
un bois bien dur, bien têtu, qui agit sans réfléchir. Un bois impulsif, en fait – voulait à tout prix se mêler de cet entrevue, il serait obligé de ne pas les en informer. C'était
son combat ! En aucune façon celui de ses amis. Et s'il trouvait un jour le courage de faire face à Evan pour lui dire que ce qu'il avait fait n'était pas normal, il ne voulait pas qu'on vienne saborder tous ses efforts. La violence ne résolvait rien et il voulait bien que ça rentre dans la tête de tout le monde
à renfort de coups de poing, s'il le fallait.
[Fin pour Alan]