13h00 — Le cours de potions se termina, et Gabrielle rangea son exemplaire du Manuel avancé de préparation des potions de Libatius Borage dans son cartable en cuir. Elle ramassa son chaudron en étain, ses fioles en cristal et sa balance en cuivre et glissa le tout dans le casier de la salle lui étant réservé. Elle suivit les autres élèves en direction de la Grande salle où se tenait le déjeuné. De cette salle se dégageait une douce odeur de citron. Contemplative, elle repensa à la leçon donnée l’année précédente sur l’Amortentia, le plus puissant filtre d’amour jamais crée. Le professeur avait fait passé le chaudron devant les narines de chaque élève, pour qu’il identifie le pouvoir d’attraction de la potion, et elle avait senti cette même fameuse odeur de citron, mais elle ignorait pourquoi.
14h30 — La pluie tombait abondamment à Poudlard, mais ça n’avait pas empêché Gabrielle de partir en balade juste après le déjeuné. Elle étouffait à l’intérieur du château. Elle avait besoin d’air. Inutile de se demander pourquoi. Un hibou avait lâché la lettre de démission d’une infirmière travaillant pour son père en plein dans sa part de tarte meringuée. Cette dernière refusant de continuer à travailler lui. Parfois, Gabrielle ne souhaitait qu’une chose, que quelqu’un pointe sa baguette vers elle et murmure Obliviate. Ainsi, on lui enlèverait le souvenir de sa famille, celui de ses responsabilités. Elle avait pris le temps de répondre poliment à la lettre, en remerciant la jeune femme pour ses services et en s’excusant auprès d’elle pour le comportement de son père, « (…) vous savez, il souffre (…) ». Puis, elle avait porté son courrier à la volière, et s’en été allée vers une balade bien méritée. Joséphine, sa camarade de classe Poufsouffle lui avait proposé de l’accompagner à la bibliothèque, mais elle avait refusé, bien que son manuel de Sorts et enchantements n’attendait qu’elle. Elle avait besoin de bouger, de se vider l'esprit. Elle voulait se perdre autour du chateau, son coeur battant pour la surprise d’un lieu qu’elle n’aurait pas découvert en 6 années d’études. Les chaussures pleines de boue, elle s'enfonçait tranquillement dans la forêt. Une branche d’arbre agrippa ses collants noirs et effila le long de sa jambe gauche.
Mince. Mais elle continuait quand même à d’avancer. En effet, quelque chose bougeait sous un tas de feuilles au bout de son chemin, et elle voulait savoir de quoi il s'agissait. Elle pointa sa baguette face au tas de feuilles
« Wingardium Leviosa » fit-elle, et celles-ci s’élevèrent lentement dans les airs puis dans le ciel avant de retomber délicatement autour d’elle. Rien d’excitant n’était en fait caché sous le tas, seulement une jolie petite bête, Auguste, son chat. Lui aussi s’était légèrement envolé dans les airs. Il miaula et retomba à terre. Son pelage noir était recouvert de morceaux d’écorces d’arbres et de végétation en tout genre. Elle lui caressa la tête et passa sa main sous son menton
« Qu’est-ce que tu fais là petite bête? » . Auguste miaula à nouveau. Ce chat était un réel aventurier, il la suivait partout où elle allait. Néanmoins, il était incapable de chasser par lui-même. Et là, il avait l'air d'avoir faim. Elle pris la décision de retourner au château. Qu'est-ce qu'elle ne ferrait pas pour ce maudit chat?
16h00 — La pluie s'était arrêtée de tomber. Gabrielle avait rejoint son dortoir, nourrit son chat, et échangé ses vêtements mouillés pour une jolie tenue confortable et sèche. Elle avait enfilé une jupe noire et une chemise blanche par-dessus laquelle elle portait un pull en cachemire bleu marine, offert par sa mère. Autour de son cou était nouée de manière plutôt négligée sa cravate Gryffondor. Ses cheveux étaient enroulés dans un chignon haut tandis que des petites mèches encore humides tombaient de chaque côté de son visage. Elle tapota un peu rouge de à lèvres rose sur sa lèvre inférieure et le dispersa sur sa lèvre supérieure avec son index. Auguste se frottait à elle en ronronnant. Gabrielle pris l’écharpe à l’effigie de sa maison, imprégnée de son parfum, et la posa en boule sur son lit. Auguste se jeta dessus, et s’y endormit. Elle quitta la pièce, un sourire en coin.
Ce chat est vraiment incroyable.
Cette fois, elle s’était décidée à rejoindre Joséphine à la bibliothèque, en faisant un petit détour par le troisième étage, pour perdre un peu de temps. En chemin, un air de musique attirant l’arrêta net devant la salle Sterne. Les Magix Mix étaient en train de répéter à l'intérieur de la salle, et avoir la chance de les observer était de loin le meilleur plan qu’elle pouvait imaginé pour passer l’après-midi, et une trop bonne excuse pour éviter de potasser ses cours. Elle refusa de reculer. Elle prévoyait de se faufiler discrètement dans le fond de la salle. Hélas, lorsqu'elle poussa la porte, elle se retrouva directement face à Erin Hazzard, la Serpentard de septième année, chanteuse principale du groupe.
Tant pis pour la discretion.
« Salut Erin! Je ne dérange pas j’espère? » fit la jeune Gryffondor.
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