Ξ Sujet: Comme un étourdissement [PV] Lun 28 Déc - 15:21
Comme un étourdissementLe lundi 7 mars aurait pu être une bonne journée pour la jeune Viska Spingate : après des débuts un peu chaotiques, son week-end en couple avec Jensen dans la famille du jeune homme s’était bien passé. Elle avait même pu se reposer dans la fausse impression de sécurité que la présence de son petit ami lui procurait, et il lui avait offert un joli cadeau, le bracelet qu’elle portait justement au poignet. L’optimisme naturel de la jeune fille l’avait donc laissé croire que tout irait bien en ce début de semaine, son premier lundi de cours depuis qu’elle était revenue de son enlèvement (elle n’était retournée en classe que depuis le mercredi précédent). Elle entra même dans les toilettes des filles, en fin de matinée, sans trop d’appréhension. Jensen l’attendait, évidemment, à l’extérieur – ils avaient beau être collés l’un à l’autre, ils avaient des manières – et elle avait dit que ça irait, même si Peony n’était pas là pour entrer dans cette antre privée avec elle.
Et ça alla, jusqu’à ce que vienne le moment où elle se lava les mains et que ses yeux croisèrent son reflet dans le miroir au dessus du lavabo.
Viska ne ressemblait pas beaucoup à son père biologique, celui qui l’avait enlevée et torturée au point qu’elle doutait d’un jour redevenir tout à fait celle qu’elle était avant ça. Elle avait presque tout pris de sa mère pour le physique, sauf pour deux choses : la couleur des cheveux (sa mère était presque rousse alors qu’elle était blonde) et surtout les yeux, d’un bleu limpide, ourlés de cils naturellement longs et assez foncés pour sa carnation. Ces yeux étaient ceux de Nathan. Elle sentit une vague de nausée la prendre ainsi qu’un étourdissement, elle s’accrocha au rebord du lavabo, puis au bras de la personne la plus proche, ce qui ne l’empêcha de glisser lentement au sol, sur les genoux.
Tenant toujours la jeune fille qu’elle ne reconnut qu’après coup pour être une de ses camarades de classe, Aria, Viska porta son autre main à sa poitrine. Un élan douloureux mais familier la prenait, son cœur battait plus fort, chaque coup résonnant dans ses tempes. Dans un élan de lucidité, elle songea à appeler : la porte n’était peut-être pas assez épaisse pour que Jensen ne l’entende pas ? Puis, après quelques secondes de réflexions brumeuses, elle choisit de n’en rien faire. Il serait sûrement mal à l’aise d’entrer dans les toilettes des filles, et elle allait bien finir par retrouver toute seule l’usage de ses jambes. En plus, elle n’était pas à strictement parlé seule, puisqu’elle avait mis le grappin sur Aria.
« Désolée… je… j’ai eu un étourdissement… ça va passer. » finit-elle d’ailleurs par dire à sa camarade alors qu’elle essayait de se concentrer sur sa respiration pour retrouver son calme. Elle ouvrit d’une main tremblante sa chemise et dé-serra sa cravate pour essayer de se donner l’air qui semblait lui manquer. Par ce geste, elle dévoila la peau de sa gorge et du haut de sa poitrine (que contrairement à ses habitudes, elle cachait soigneusement) : de fines mais nombreuses stries étaient encore visibles, traces persistantes de ses six jours de torture entre les mains de son père. Elles finiraient par disparaître, avec du temps et des potions, en attendant, elle essayait de ne pas les montrer à n’importe qui. Mais à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle : elle essayait de trouver un moyen de lutter contre la sensation d’étouffement.
Ξ Sujet: Re: Comme un étourdissement [PV] Lun 28 Déc - 17:31
Parfois, je me demande qui a inventé le système scolaire. Bien que Poudlard soit pour moi le meilleur endroit du monde, je dois admettre qu’il a des défauts. Comme les examens, par exemple. Je ne suis pas du genre de personne à être obséder par les études, mais on me pavane sans arrêt avec les BUSES. Enfin quoi, c’est à la fin de l’année et je suis déjà dans la moyenne ! Heureusement, enfin malheureusement, ce n’est pas le seul sujet qui court dans les couloirs. Une élève a été récemment kidnappé et est revenue à Poudlard. Et pas n’importe quelle élève : Viska Spingate. Une des filles populaires de l’école, l’une des causes étant sa sympathie. Et son ravisseur ne se trouvait pas être n’importe qui : il s’agissait de son propre père.
J’allais vous dire que je me demandais ce qu’elle devait ressentir et je me rends compte que la question est stupide. Evidemment qu’elle ne doit pas se sentir bien ! Se faire kidnapper par son propre père… Si le mien faisait la même chose, je n’ose pas imaginer… Tout ce que je sais de lui, c’est ce que m’a raconté mon grand-père. Un Sang Pur qui m’a abandonné depuis la mort de ma mère… D’un côté, j’ai peur de le rencontrer. Était-ce le cas avant ? Je ne saurais le dire. Mais, avec ce qui est arrivé à Viska… Même si je sais qu’il y a peu de chance que ce soit pareil, j’ai peur que ce qui lui est arrivé m’arrive aussi. C’est peut-être pour ça qu’entendre parler de ce sujet m’irrite beaucoup !
AAAAH ! J’en ais marre ! Faut que j’aille aux toilettes… Non seulement pour fuir toutes ces sujets de discussion, mais aussi parce que j’en avais envie. Même les sorcières ont des besoins naturels. Mais je suis restée un moment assis sur la cuvette, pour profiter cet instant de solitude et de silence. C’est pas bien, je sais, mais au moins, les toilettes sont les seuls endroits où on respecte ton intimité par pudeur. Et par respect, aussi. Les odeurs sont juste le mauvais côté de ces instants de méditation…
Je sors enfin des toilettes, me sentant prête à aller à la Grande Salle pour manger mon déjeuner. Pendant que je nettoie mes mains… Devinez qui est entré dans la pièce ? Viska elle-même. Mais, elle ne semble pas avoir remarqué ma présence.
- Viska ? Ça va ?
La question est idiote vue son état qui se détériore au fur et à mesure qu’elle tient mon bras. Souvent, c’est un code pour dire « qu’est ce qui ne va pas ? », mais en plus court.
- Oh ! Tu veux que j’appelle de l’aide ?
Ma voix est à la fois douce et désespérée. On aurait dit qu’elle faisait une crise de panique. Est-ce que cela a un rapport avec ce qu’elle vient de vivre ? Sans doute. Elle est toujours traumatisée. J’ai vu qu’elle a reprit les cours, aujourd’hui. Elle avait l’air d’aller, ce matin. Mais là… Peut-être que c’est la solitude qui a rappelé son corps le traumatisme. La tension redescend quand elle reprend son calme, s’excuse et me parle d’étourdissement.
- C’est plus une crise de panique qu’un simple étourdissement, si tu veux mon avis… Même si tu ne veux pas d’ailleurs.
Sa main tremblante déboutonne sa chemise et desserra sa cravate. Sans doute parce qu’elle n’a pas l’impression de respirer assez d’air à cause de ses vêtements. Je vois maintenant les traces récentes de sa réunion avec son père… C’est horrible… Qui peut faire ça à son enfant ? J’espère pas le mien en tout cas. Quelle ironie… Je voulais fuir tout ce qui se rapporte à Viska et maintenant j’ai envie de l’aider. Je ne peux pas juste m’en aller et la laisser dans cet état quand même ! En plus, elle s’est agrippée à moi donc aucun moyen de partir. Au moins, elle essaie de contrôler sa respiration.
- C’est bien, juste concentre toi sur ta respiration. Seulement sur ta respiration. Reprend un bon rythme. Ne pense à rien d’autre.
Je pris un ton rassurant. Franchement, je n’ai aucune idée de ce que je suis censée faire dans cette situation. Je ne sais pas si elle a besoin de tout déballer au sujet de son père ou parler d’autre chose… Mais, il y a surement quelque chose qui a déclenché cette crise d’angoisse.
- Il s’est passé quelque chose pour que tu te mettes soudain dans cet état ? Ce matin, tu avais l’air d’avoir bien… Quelqu’un t’a dit quelque chose qui ne fallait pas ? Si tu veux en parler…
Si je suis habituée à dire ce que je pense, là, j’avoue de m’abstenir pour ne pas détériorer son état. Le but là est de la faire sentir mieux et à l’aise, pas lui rabâcher de question concernant son kidnapping.
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Viska Spingate
Parchemins : 1377Âge : 18 ans (05/10/1999) Actuellement : Stagiaire à la police magique Points : 15
Ξ Sujet: Re: Comme un étourdissement [PV] Lun 28 Déc - 23:16
Comme un étourdissement« Oui… ça va aller... » Mentit de manière éhonté Viska, ce qui était assez contraire à ses habitudes franches et directes, mais elle n’arrivait pas à admettre qu’elle avait encore tourné de l’oeil. La Serpentard était une jeune fille gentille mais très orgueilleuse, elle acceptait mal d’être dans un tel état de faiblesse et encore plus que cet état soit persistant. Elle se reposait pourtant ! Et ses proches l’entouraient d’affection, elle n’avait aucune raison de continuer à aller mal ! Ainsi, en mentant à Aria, c’était avant tout à elle-même qu’elle essayait de raconter des bobards.
Son corps ne lui permit d’ailleurs pas de gagner en crédibilité, ses jambes faiblissant sous elle. « Non… s’il te plaît… n’appelle personne... » La seule personne à appeler était Jensen et si elle pouvait épargner ce spectacle à son petit ami, ce ne serait pas plus mal. Il l’avait déjà vu dans des états assez lamentables comme ça, à moitié évanouie sur le sol des toilettes n’était pas une image qu’elle voulait qu’il voit.
« C’est important comment on nomme ce qui se passe ? » Haleta-t-elle, le souffle court, en ayant des difficultés à respirer ce qui la poussa à retirer un peu de tissu autour de sa gorge Jensen va se demander se qu’elle avait fichu dans ces toilettes. De toute façon, elles étaient dans les sanitaires des filles, peu importait qu’on voit sa gorge et son décolleté. La seule chose qui la dérangeait était de montrer ses cicatrices, car sinon, elle n’était pas pudique. Avant son enlèvement, son style c’était plutôt d’en montrer autant que ce que les professeurs pouvaient accepter sans la renvoyer se rhabiller… depuis sa sortie de l’infirmerie, elle cachait son corps, simplement parce qu’elle ne voulait pas montrer au reste de Poudlard ce que son père lui avait fait subir.
Suivant néanmoins le conseil de sa camarade de classe, elle ferma les yeux et se concentra sur sa respiration dans l’espoir de reprendre son calme. Cela ne fonctionna pas complètement mais elle sentit quand même les battements de son cœur ralentir un peu. Peut-être que le problème dans le conseil que lui donnait Aria, c’était qu’elle avait du mal à ne penser à rien.
« Oui, ce matin ça allait bien... » La soirée de la veille avait été drôle, avec Peony qui s’excitait sur le fait que Jensen ait offert un bracelet à Viska, et la matinée de cours, même si elle avait été fatigante, s’était bien déroulé. Pourtant, elle avait quand même craqué dès qu’elle s’était retrouvé seule quelques minutes… Uniquement quelques minutes punaise ! « Il ne s’est rien passé de spécial… ça me fait ça... » Elle eut du mal à finir sa phrase, se sentant de nouveau oppressée. « ça me fait ça quand je suis seule. » reprit-elle en déglutissant avec difficulté, s’accrochant toujours à Aria de toutes ses forces. Même si ce n’était pas la totale vérité, car c’était croiser son reflet qui avait engendré cet état, il restait néanmoins vrai que ça arrivait systématiquement quand elle était seule. Là c’était son reflet, mais ça pouvait aussi simplement être la peur de disparaître de nouveau qui la prenait. Après tout, elle était seule quand elle avait disparu au détour d’un couloir, en sortant des toilettes justement, songea-t-elle avec amertume. « Mais je suis rarement seule... » nuança-t-elle dans une tentative louable de positiver : après tout, c’était vrai, ses amis étaient presque toujours là avec elle, sans compter son petit ami, Jensen, qui était très présent (bien plus qu’avant son enlèvement).
« Les filles… Victoire, Peony, Prudence… elles étaient toutes occupées… et Jensen ne peut pas entrer ici évidemment, alors... » Parler d’éléments concrets de l’histoire lui permettait de ne pas se laisser aller à l’évanouissement qu’elle sentait encore affleurer. Son cerveau voulait qu’elle décroche, mais elle, elle n’avait pas envie de finir de s’étaler comme une crêpe sur le sol, donc elle luttait en parlant. En un sens, ça facilitait les choses qu’elle soit bavarde de nature.