[EVENT] Sus au Mangemort !

Ernie avait la haine. Quelques heures plus tôt, alors qu'il était encore habité par l'innocence de la relative jeunesse, et que, penché au-dessus du lavabo de sa salle de bain, il était occupé à badigeonner son opulente crinière léonine de lotion hydratante "Douceur de rêve, toucher soyeux !", produit phare de la gamme pour "Cheveux bouffants" de la firme MacMillan, le Poufsouffle avait trouvé - ô rage, ô désespoir, ô vieillesse ennemie - un cheveu blanc. Ah ! AH ! Un cheveu blanc ? Mais quel tour hideux venait lui jouer là le destin facétieux ? A quoi devait-il s'attendre, désormais ? Le poil gras ? La mèche raplapla ? Le syndrôme Dumbledore ("Très longs et très blancs, c'est top tendance dans les clubs du cinquième âge !") ? L'alopécie ? Tremblant d'horreur, Ernie avait, d'un geste sec, arraché l'abomination qui, il en était certain, menaçait de le défigurer. Quelqu'un allait payer pour cet affront. Et, à défaut d'avoir le petit dieu des vieillards sous la main, botter les fesses de Granger l'usurpatrice d'un ou deux aficionados de la Menace lui servirait d'exutoire.
Il tenait déjà sa baguette serrée dans sa main droite, quand il transplana au milieu des autres membres du Ministère : de toute évidence, le jeune (si, si, il y tenait) homme avait hâte d'en découdre.

Pour être parfaitement honnête, Anabelle n'était toujours pas certaine de savoir pourquoi elle avait tenu à venir grossir les rangs de ceux qu'elle appelait, en son for intérieur, "les suicidaires qui s'ignorent". La dernière fois que sa route avait croisé celle de Magicis Sacra, c'était le jour où, plusieurs années auparavant, une partie des commerces du Chemin de Traverse avait été prise en otage pa Freja. Autrement dit, c'était à son corps défendant qu'elle avait été entraînée dans la tourmente, et jamais, depuis lors, elle n'avait participé à une des nombreuses batailles que la Résistance avait menées contre l'organisation. Même lorsque Poudlard - et donc une partie de sa famille - était tombée aux mains de la Menace, la jeune femme s'était bien gardée d'intervenir. Le bruit du monde n'avait jamais été sa tasse de thé : elle préférait, au militantisme, et à l'action, la tranquillité d'âme que lui conférait sa routine quotidienne. Au fond, Ana était un peu lâche.

Mais que diable était-elle donc venue faire dans cette galère, semblait-elle se demander, tandis qu'elle errait, un peu perdue, au milieu des vieux briscards de la rébellion, qui, eux, paraissaient parfaitement à leur aise, merci beaucoup. C'était tout juste, songea-t-elle, s'ils n'étaient pas à deux doigts de sortir des photos du dernier rassemblement, pour se lancer dans une rétrospective des "meilleurs moments de la bataille", l'oeil humide et la voix chevrotante : "Aaaaah, on avait bien rigolé, cette fois-là... Tu te rappelles quand j'ai tellement pissé le sang que j'ai fini par tourner de l'oeil ? Plus beau souvenir de ma vie...". L'idée de faire demi-tour lui traversa l'esprit ("Comment ? Ce n'est pas ici la réunion des ermites anonymes ? Oups, pardon..."). Presque instantanément, toutefois, l'image du vieil Ollivander, la regardant d'un air désolé, s'imposa à elle : "Mon petit, je vous aime beaucoup, mais je crains fort que vous ne végétiez...", lui avait-il lancé, quelques semaines plus tôt, alors qu'elle avait refusé tout net de suivre une formation sur "les bois à travers les âges, ou l'épopée de la baguette", qui menaçait d'être barbante à souhaits. Le souvenir du ton déçu de son patron suffit à la faire rester : il allait voir, si elle végétait, tiens !

Consciente que son attitude n'avait rien de très sain, mais refusant de se remettre en question, elle fit taire la partie de son cerveau qui lui soufflait qu'elle réagissait comme une gamine de treize ans, et se dirigea d'un pas décidé vers Opaline sa soeur préférée.
- Salut Machine Opaline. Tu sais ce qu'on attend ?
Après tout, sa soeur était habituée à genre de petites sauteries.

Veni, vidi, vici, comme dirait l'autre.
En tout cas, veni, vidi. Pour le vici, Mina demandait à voir, justement, parce que pour le moment, à part tourner en rond autour d'une maison supposément ennemie, il n'y avait pas grand combat à livrer, et il fallait vraiment ne pas être regardant pour considérer qu'encercler un jardinet "mais avec un périmètre de sécurité de trois kilomètres, hein !", où les seuls agresseurs en place risquaient, en plus, d'être trois nains soulevant une brouette, et deux bambis en céramique, constituait une victoire. Pas que Wilhelmina s'en plaignît, remarquez : elle était tout-à-fait favorable à une fin de soirée qui n'incluait pas des doigts en moins, et des plaies béantes, mais, enfin, ils n'étaient pas venus ici pour la bamboche, et elle espérait bien que la source du Ministère ne les avait pas tous envoyés sur une fausse piste ("C'est que j'ai dû annuler un rendez-vous hyper important avec mon pyjama pilou et mes chaussons licornes, moi, vous comprenez...").
La rouquine tira sa baguette de sa poche et, après s'être hissée sur la pointe des pieds (Wilhelmina, seul personnage capable de se briser la cheville avant la bataille), scruta la foule des visages, à la recherche de Daryl ou d'Opaline.

Dès que Cole arriva sur les lieux du rendez-vous, il alla retrouver sa colocataire et amie Ringo qui était déjà sur place accompagnée de leur pote Louis que j'avais pas vu. « Eh Rin, Louis ! Content que vous soyez là ! Vous savez déjà ce que ça va donner ? » Pour eux c’était la première fois alors que pour la plupart des adultes présents, il y avait déjà eu de (trop) nombreuses batailles du même genre. Il se doutait que ça risquait plus de ressembler à l’excursion ratée à Ilvermorny qu’aux séances de recherches de la BAM. Il n’avait pas pu voir Riya pour la prévenir, il ne l’avait pas trouvée à son réveil et elle n’était pas non plus à son travail, elle devait sûrement être en entretien à l’extérieur. Ce n’était pas bien grave, pour ce qu’il en savait, elle ne participait jamais à ces excursions. Peut-être parce qu’elle était étrangère, peut-être parce qu’elle n’aimait pas se battre, il n’en savait rien mais ne lui jetait pas la pierre. Beaucoup d’élèves à Poudlard ne faisaient pas parti de la BAM après tout. Bartley par exemple n’y était pas vraiment et il était pourtant son meilleur ami. « On sait comment ça va se passer ? » Mais à peine eut-il demandé ça qu’un bruit d’explosion résonna au loin. Tous les regards convergèrent dans cette direction : il semblait que la partie n’allait pas tarder à commencer.

La délégation prenait de l’ampleur au fur et à mesure que le temps passait. Hermione remarqua parmi les différentes personnalités présentes certains anciens camarades de classe, comme Susan Bones ou Ernie MacMillan. Ces derniers étaient toujours présents lors de ces battues. Elle remarqua aussi d’autres membres du Ministère, mais également quelques plus jeunes, dont elle n’était pas sure que la présence soit tout à fait nécessaire. Avaient-ils assez d’expérience pour être ici où allaient-ils se révélés être la cible numéro une du mangemort?

L’explosion avait attiré l’attention de la ministre de la Magie à peine le bruit était-il parvenu à ses oreilles. Harry s’était déjà lancé vers la cabane réduite en cendres, lui intimant de rester là où elle était pour le moment, comme si elle était une proie de choix ou au contraire, un poids mort. Elle fronça nez et sourcils, voyant les volontaires s’élancer dans la bataille. Là Ministre elle, tentait de sonder les alentours. La barrière violette -couleur que l’ancienne Gryffondor en venait à détester avec le temps- s’étirait et semblait leur laisser un certain champ d’action. Pourquoi? Est-ce que Magicis Sacra souhaitait aider le Ministère dans sa chasse à l’homme ? Cela serait bien la première fois qu’ils seraient sur la même longueur d’onde. Alors qu’elle regardait autour d’elle, quelque chose là dérangeait. Si eux ne pouvaient pas sortir, Symphonie ne pourrait pas non plus. Mais est-ce qu’il avait appris la magie de Magicis Sacra entre temps? Car s’il pouvait se rendre invisible, gesticuler pendant dix minutes n’allait sûrement pas être très productif.

Au fur et à mesure que les gens arrivent, Edward se demande sincèrement s'il ne doit simplement pas re trasplaner et reprendre le travail. Après tout, il n'y avait plus le regard de l'enfant dans les parages pour l'inciter à rester. Cette drôle d'envie de partir est pourtant vite effacée. Il ne veut vraiment pas expliquer à ses amis que fuir avant même que ça commence, fut sa prestation pour aider à retrouver ce Symphonie. Penser à Nathan révolte de nouveau le Serpentard. Faire marche arrière serait vraiment la pire des choses à faire. Sa fierté en prendrait un coup. Maintenant qu'il est là, autant servir à quelque chose.

En arrangeant son col, il se rend compte qu'il n'a pas vraiment la tenue adéquate pour chasser le mangemort. Il hausse les épaules. Nous voilà dans une chasse à l'homme et lui pense à ses habits. C'est bien sa veine d'avoir récupéré l'amour des costumes de la famille Murphy. Il n'a pas le temps de s'en faire d'avantage pour sa mode vestimentaire qu'une explosion se fait entendre. C'est un signal assez bruyant quand même...

Quant à son envie de peut-être partir, elle est vite résolue. Lorsqu'il voit le dôme violet, il soupire. Être bloqué comme des rats ce n'était pas vraiment dans le programme, s'exclame intérieurement le sorcier. Des rats armés d'une baguette certes. Mais bloqués.

Là, où se tenait un petit bâtiment du genre cabane, il n'y a plus qu'un gros tas de cendre et de la terre cramé. Edward suit le mouvement d'abord, puis pars un peu plus vers la droite de l'impact qui n'a en l'occurrence, rien laissé. C'est la première fois qu'il participe à ce genre de battue. Il espère vraiment ne pas être un poids mort pour les autres. Il attrape sa baguette et reste à l'écoute des possibles directives des membres du ministère. Ou d'une apparition furtive de leur cible qui à choisie une façon ringarde de se cacher.

Ernie, surpris par l'explosion de la cabane, laissa échapper un petit cri suraigu du plus charmant effet un grognement scandalisé. Si c'était tout l'univers, désormais, qui conspirait pour lui envoyer des sources d'angoisse insensée, il ne fallait pas s'étonner que ses cheveux blanchissent, alors qu'il était encore dans sa prime jeunesse le déni. Ce premier moment de confusion passé, Ernie leva sa baguette, comme s'il s'attendait à voir des hordes barbares fondre sur lui "Mécréaaaants !". Rien, pourtant, ne semblait bouger. Il fronça les sourcils : pourquoi, diantre, Magicis Sacra avait jugé utile de réduire en poussière le refuge supposé de l'un des siens ? Sûrement, Nathan n'était déjà plus à l'intérieur, quand la maisonnette avait été soufflée dans un bruit retentissant, mais alors, quel était le but de l'opération ? Regrouper les membres de la Résistance pour les mettre hors d'état de nuire ? Car il ne faisait aucun doute qu'ils étaient pris au piège, coincés sous la coupole dont le violet de mauvais goût portait très clairement la signature de Freja. La prudence commandait, sans doute, de laisser les Gryffondors foncer tête baissée, et essuyer la première attaque se tenir immobile, pour se faire une idée plus claire de la situation. Cependant, le jeune homme avança de quelques pas, et se retrouva ainsi quelques mètres derrière Edward son nouveau bouclier humain.

[Ernie en J8]

« Bonjour messieurs » ainsi Charisma salua Nikolaï et son coéquipier Benoît. Elle avait abandonné tout espoir de décider le second à abandonner ses tentatives de drague lourdingue. Si avoir un fiancé et trois enfants (encore qu’il eut sûrement loupé la naissance d’Harmony comme ils ne s’étaient pas vus depuis l’année précédente) ne suffisait pas à le décourager, elle supposait que son mariage n’y ferait pas grand-chose non plus. Il n’était pas très perspicace comme enquêteur vu qu’elle portait son alliance…

Peu encline au bavardage avec lui et Nikolaï étant parti voir quelqu’un d’autre, elle s’éloigna et l’enquêteur alla plus loin. Ce fut alors au tour de monsieur Stevens de s’approcher. « Monsieur Stevens. » répondit-elle sur le même ton avant d’ajouter : « C’est Madame Kostovak-Peterson maintenant. » On devrait même lui donner son titre d’auror mais ça, encore, elle pouvait bien passer dessus. Surtout qu’ils n’avaient pas le temps de bavasser, une explosion venait d’éclater et un dôme violet d’apparaître au-dessus d’eux. Le message disait donc vrai : Symphonie n’était pas seul. « ça commence on dirait, allons-y ! »

Suis Matt.

Ordre de passage (rappel):