Ξ Sujet: Petit précis de misanthropie [PV] Mer 18 Nov - 16:58
Petit précis de misanthropie « Mais enfin, professeur, je n’ai absolument pas besoin qu’une deuxième année m’aide à faire mes devoirs, je rends toujours mon travail dans les temps ! » Chiara tentait de faire entendre raison au professeur d’arithmancie (dont elle avait opportunément oublié le nom) qui surveillait l’étude. Quand la jeune serdaigle était arrivée, elle avait été prise à part et invitée à s’asseoir avec une fille de deuxième année, une certaine Charlotte – bizarre, sa tête lui disait quelque chose -. Chiara trouvait ça proprement scandaleux alors qu’elle était le sérieux incarnée (et dans une promotion comme la sienne, croyez-la, ce n’était pas de la tarte!). « Ce n’est pas un problème de ponctualité mademoiselle Montgomery, mais de sociabilisation. Vous devez apprendre à travailler avec vos pairs, quelque soit leur année et leur maison. » Trop bien élevée pour dire réellement tout le mal qu’elle pensait de cette phrase, elle se contenta d’une grimace mi-dégoutée, mi-hébétée. Faisant contre mauvaise fortune, et bien, disons, un semblant d’effort – car elle n’y mit aucun coeur -, elle s’installa à côté de Charlotte en marmonnant « Je suis sûre que c’est encore une idée du professeur Jones, ça peut pas être ma tante un truc pareil. » Ni Tante Susan, ni Tante Heaven, ni Oncle Haven n’auraient eu la grande idée de la forcer à travailler avec quelqu’un. Les gens, c’était le talon d’Achille de Chiara. C’était bien simple, elle détestait le monde entier – exception faite de sa famille, et encore, uniquement ceux qu’elle voyait souvent depuis sa naissance -. Même Lavinia, son unique amie, elle ne la tolérait que parce qu’elle avait promis à ses parents de ne pas tout le temps rester seule. Profondément misanthrope depuis toujours, Chiara vivait très bien en s’isolant du reste du monde, malheureusement le monde, lui, se rappelait sans cesse à elle.
« On m’a dit que tu t’appelais Charlotte. Moi c’est Chiara. J’ai un devoir de sortilège à faire, alors on va dire qu’on se fait ça rapidement et après on se quitte et on s’oublie. » Machinalement, la petite fille remit de l’ordre dans sa tenue, pourtant impeccable. Elle resserra sa queue de cheval haute parfaitement tirée et sans une seule mèche folle, vérifia du bout des doigts son nœud de cravate (toujours aussi bien noué que quand elle l’avait fait quelques heures auparavant) et lissa les plis de sa jupe – bien inutilement vu que c’était une jupe plissée, donc par définition… -. Ceci fait, elle sortit son manuel, l’ouvrit à la page indiquée dans son agenda, et commença à écrire sur son parchemin les éléments importants. Elle ne voyait toujours pas pourquoi elle aurait eu besoin de l’aide de qui que ce soit pour faire son travail du jour, tout était tout bonnement enfantin. Elle releva le nez au bout de quelques lignes pour constater que la Poufsouffle était toujours là. « Tu sais, quand je disais on c’était un peu une façon de parler, tu peux faire autre chose pendant ce temps-là. Les professeurs ont juste décidé de me pourrir l’existence. » Et sans plus se soucier de la jeune fille à ses côtés – mais encore une fois, elle avait l’impression qu’elle aurait du la connaître, mais d’où, ça ne lui revenait pas, il faut dire qu’elle prêtait tellement peu d’intérêt aux gens vu qu’elle les déteste tous sans exception mais quand même surtout Leith et Amy … bah ! Peu importait ! Ça lui reviendrait bien ! -, Chiara se replongea dans son manuel de sortilège d’un air concentré. 2981 12289 0
Ξ Sujet: Re: Petit précis de misanthropie [PV] Lun 30 Nov - 0:28
La douce Charlotte sortit de la serre de botanique numéro trois, un sourire ravi accroché aux lèvres. Le professeur Londubat lui avait donné une excellente note à son dernier devoir, un devoir qu'elle avait de surcroit beaucoup aimé faire. Il n'en fallait pas plus pour la combler de joie : la botanique était sans conteste sa matière préférée et elle ne rechignait même jamais à aller seconder le professeur Londubat en dehors des cours. Arroser les plantes et tailler les arbustes était une mission journalière qui nécessitait des bras, or, Cha' avait déjà l'habitude depuis toute petite de seconder sa mère, Elizabeth Follet, dans ce genre de tâche jardinière. L'ex Elizabeth Harris était de surcroit une ancienne amie du professeur d'herbologie : elle l'avait connu dans l'Armée de Dumbledore, et ils étaient restés en contact depuis. Elizabeth avait à l'époque quelques années de moins que le professeur Londubat, Harry Potter et ses comparses, mais ça ne l'avait pas empêchée d'avoir de nombreux amis dans leur année : (cousine) Susan Bones, Alexander Shinku, Megan Jones et Wendy Scott Ernie McMillan répondaient d'ailleurs toujours présent. Cha' prenait un plaisir non dissimulé à écouter les histoires que lui narrait l'ex-Gryffondor : les expéditions de l'AD avaient été si nombreuses et si dangereuses qu'on ne pouvait qu'adorer les écouter, au calme, maintenant tout danger écarté. A l'époque ce ne devait pas être la même, réalisait souvent Cha' avec soulagement, ça avait été une bien triste période, très noire et très dangereuse. Quoiqu'ils n'avaient rien à leur envier maintenant, en fait : si Magicis Sacra n'exterminait pas de moldus, ni les sorciers qui leurs résistaient, ils n'en demeuraient pas moins hyper puissants. Aucune organisation n'avait encore réussi à prendre le contrôle de deux écoles de magie jusqu'à maintenant et aucune organisation n'avait même réussi à prendre autant de pouvoir en si peu de temps. Charlotte le voyait autour d'elle, les gens étaient inquiets. Papa et maman avaient même parlé durant l'été de l'éventualité de retirer leur fille de Poudlard : le fait que la cousine de papa y soit professeur jouait beaucoup dans le fait que la Poufsouffle était toujours là.
Alors que Charlotte faisait part à Dominique de son envie de travailler un peu dans la Grande Salle, sa meilleure amie lui confia avoir envie de rentrer dans la salle commune de Poufsouffle traitre. Cha' haussa les épaules : peut-être qu'elle y retrouverait Valentina, au final, la Serpentard finissait les cours en même temps que les Poufsouffle. Les jeunes filles promirent de se retrouver plus tard mais pas trop trop tard hein, tu sais bien que je n'aime pas quand on est séparées trop longtemps ! et l'Américaine fila dans la Grande Salle. Elle avait des exercices à faire pour le cours d'Histoire de la Magie et avait emprunté à la bibliothèque un livre plus tôt dans la journée. Elle douta que ce livre lui soit particulièrement utile, mais c'était le seul qui traitait un peu du sujet qu'ils étudiaient.
A peine installée, qu'elle entendit le professeur qui surveillait l'étude s'adresser à une fillette, devant elle. Charlotte la reconnut aussitôt : il s'agissait de Chiara, la petite sœur de Noé et Candys Montgomery. Ils étaient tous plus ou moins de sa famille dans le sens où ils étaient les neveux de la cousine de papa, la directrice de Poufsouffle. Le lien qui unissait les Montgomery-Bones aux Follet n'était pas très net pour la grande famille des Montgomery, mais Charlotte n'avait qu'eux du côté de papa : c'était son unique famille. Maman avait elle et une ribambelle de frères et sœurs qui lui avaient donné des cousins qu'elle aimait de tout son cœur aussi, Jaimie, qui avait son âge, en tête de liste Payton aussi, mais sa mémoire lui fait quand même parfois défaut. La Poufsouffle regarda ainsi l'échange entre la petite Serdaigle et le professeur d'Arithmancie : celui-ci semblait bien déterminé à la placer à côté d'elle pour qu'elle fasse ses devoirs, ce qui avait l'air de contrarier au plus haut point la bleu et bronze. Un peu gênée d'assister à cet échange, Charlotte baissa les yeux vers ses parchemins, ne pouvant cependant pas s'empêcher quelques secondes plus tard de les relever vers sa cousine elle. Manifestement, les raisons de l'obligation de travailler en binôme n'étaient pas scolaires, mais sociales. Cha' pouvait comprendre pourquoi : Eléonore lui avait clairement fait comprendre que Chiara avait toujours eu, depuis toute petite, un sacré tempérament. Charlotte qui avait déjà assisté à quelques démonstrations musclées, n'avait cependant tiré aucun jugement : elle ne pouvait pas tirer de conclusion d'une personne sur les quelques fois où elle l'avait vue.
La Serdaigle finit par s'asseoir en face d'elle et daigna enfin lui adresser la parole. Comme elle s'y était attendu, la sorcière ne la reconnut pas. A sa décharge, les deux fillettes n'avaient pas été amenées à se croiser depuis septembre, Chiara n'avait donc semble t-il pas fait le rapprochement. Elles s'étaient en revanche croisées cet été, à l'anniversaire d'Artémis, début août : les Montgomery-Bones avaient organisé un grand anniversaire pour les 8 ans de la fillette et Charlotte avait été conviée avec ses parents, ainsi qu'avec la quasi-totalité des Montgomery qui comptaient – au bas mot – une bonne centaine de personnes. L'auberge espagnole à côté, c'était une dinette.
- On se connait déjà.
Lâcha Charlotte, contente quand même que Chiara daigne se présenter à elle. Elle l'aurait cru capable de ne même pas lui adresser la parole, a priori c'était le genre. La Poufsouffle jugea donc bon se préciser son affirmation : la plus petite des enfants de Christian et Ashaiah ne devait pas comprendre d'où elles se connaissaient.
- On s'est vues cet été, à l'anniversaire d'Artémis. Je suis leur cousine du côté de leur maman.
Bien évidemment, la généalogie des Montgomery étant un vrai casse-tête, il était intéressant de savoir d'où sortait Charlotte. A priori et au premier coup d'œil, elle n'avait pas l'air d'une Montgomery, c'était déjà ça de noté. Elle écouta poliment la Serdaigle, ne comprenant pas trop pourquoi elle était persuadée que le monde entier lui en voulait. N'avait-elle pas aussi une tante en commun avec elle, dans l'école ? Charlotte voyait très mal tante Susan en vouloir à qui que ce soit, surtout pas à une de ses nièces. C'était aussi saugrenu que d'imaginer le professeur McGonagall faire un bisou à un élève !
- Pourquoi est-ce qu'ils feraient ça ? Demanda la jaune et noire, vraiment curieuse d'avoir le point de vue de la jeune fille. Si Charlotte était bien convaincue d'une chose, c'était qu'elle aurait aimé que Dominique soit là que les professeurs de Poudlard n'étaient pas des gens malintentionnés. Bien au contraire ! Pour en connaître deux dans le privé, elle savait qu'ils étaient en général dévoués à leur matière et à leurs élèves. Chiara devait se tromper.
Ξ Sujet: Re: Petit précis de misanthropie [PV] Mer 2 Déc - 22:30
Petit précis de misanthropie Si le visage de Charlotte était familier à Chiara, ça n’avait rien à voir avec leur lien familial ténu. Pendant les fêtes de famille, la petite Serdaigle n’était pas plus investie qu’elle ne l’avait été au bal de Noël, elle finissait systématiquement par prendre un livre dans son sac et s’isoler loin de l’agitation, du bruit et, surtout, des gens. Il n’y avait donc aucune chance qu’elle se souvienne avoir croisé Charlotte à cet endroit entre une part de gâteau et un haussement de sourcil plein de jugement à l’égard de ses cousins, tous plus bruyants les uns que les autres en même temps, même la musique c’est du bruit pour elle, y’a rien à en tirer. Si le visage de Charlotte lui était familier, c’était uniquement parce que la Poufsouffle s’était assise à côté d’elle lors du premier cours de potion commun et qu’elle s’y était alors vaguement présentée en lui racontant combien elle trouvait que faire des potions était relaxant… la conversation avait rapidement tourné court vu que Leith était venu l’agresser ce qui avait distrait Chiara c’était uniquement sa faute à lui si elle avait raté sa potion, elle n’en démordrait pas.
« Ah. » Commença-t-elle par répondre platement « Mais non, c’est pas ça. Je ne comprends toujours pas pourquoi on m’a traîné à cet anniversaire, Artémis sait parfaitement que je déteste ces fêtes stupides où tout le monde fait semblant de s’aimer. Heureusement, tatie Susan a de très bons livres dans sa bibliothèque. » Et personne n’avait essayé de la forcer à se sociabiliser : ce n’était pas comme si elle ne lisait pas à chaque fois qu’elle était obligée de voir du monde. Dans l’absolu, et s’il fallait choisir, elle classerait Artémis dans les gens qu’elle aimait plus que d’autres, mais pas au point de forcer sa nature. Au demeurant, Chiara avait l’intime conviction et on souhaite d’avance bon courage à Leith qu’elle ne forcerait jamais sa nature pour personne.
« On s’est vu en cours plutôt non ? Je ne sais plus trop... » Enfin, elle avait effectivement sûrement eu Charlotte dans son champ de vision chez Artémis, mais ça n’était pas assez marquant pour qu’elle ait retenu son visage – Chiara était lucide sur ses capacités -. Elle faisait un peu plus d’effort en classe, ne serait-ce que parce que devoir faire répéter à tous ses camarades leurs noms en permanence, ça n’avait rien de confortable. La petite Serdaigle était misanthrope, pas malpolie, bien que la frontière entre les deux puisse paraître bien mince par moment.
Retournant d’ailleurs à son devoir, elle répondit à la question de la fameuse Charlotte sans en lever le nez. « Divergence de point de vue. D’après eux, il est essentiel de créer du lien social. D’après moi, c’est une perte de temps que je ne suis pas prête à consentir. Ces deux opinions sont parfaitement irréconciliables. » Elle termina d’écrire sa phrase et finit par lever les yeux pour les poser sur la Poufsouffle. « Ils m’ont mise avec toi pour que je te parle, ce que je fais tu remarqueras. Ils confondent misanthropie et mutisme. Je suis capable de tenir une conversation, je n’en ai simplement pas envie en règle générale. » Elle ponctua sa phrase d’un haussement d’épaule, s’en retournant à son devoir, qu’elle était capable de faire toute seule – mais ça, personne n’en avait douté, au contraire de sa capacité à discuter -.
Ξ Sujet: Re: Petit précis de misanthropie [PV] Jeu 14 Jan - 22:25
Charlotte ne sut même pas quoi penser de la réponse de Chiara : comment ça, tout le monde faisait semblant de s'aimer à l'anniversaire d'Artémis ? Quelqu'un avait des choses à cacher, c'est ça ? Il était vrai que Marcus – le plus sombre de ses cousins en tout cas c'est pas dur avec la bande d'excités du bocal que sont les autres - n'avait jamais été très loquace, mais de là à éprouver de l'aversion envers ses pairs... non. Non : Charlotte était formelle, ni Eléonore, Lysandre, Artémis ou même Marcus n'étaient du genre à détester quelqu'un. Et à prétendre le contraire, surtout ! Parce qu'au-delà de ne pas être ami avec toute sa famille – ce qui au fond n'était pas bien dérangeant puisqu'il s'agissait par essence de la famille et non de véritables amis – il y'avait un pas avec 'jouer les hypocrites'. Eléonore était trop franche pour faire semblant, la douce Artémis vivait encore sur un petit nuage de bonheur et de nounours en chocolat géant, Marcus était certes solitaire, mais il était très curieux et aimait apprendre – des autres entre autres -, quant à Lysandre il n'existait pas une personne sur terre qu'il n'aima pas.
Ce qui ne pouvait vouloir dire qu'une chose : c'est bien Chiara qui n'aime personne. Seul problème, elle, n'avait pas le tact de le cacher, la Serdaigle parlait des adultes. Charlotte était encore un peu jeune et bien trop naïve pour soupçonner d'éventuelles querelles entre ceux qu'elle appelait encore 'les vieux grands'. L'Américaine ne pouvait parler que pour ses parents, qu'elle connaissait le mieux : ils n'avaient pour ainsi dire aucun ennemi et se rendaient toujours aux repas de famille avec grand plaisir. Tout comme Charlotte, d'ailleurs. Elle connaissait aussi relativement bien tante Susan et Quentin l'ami d'une baronne de la drogue, qu'elle soupçonnait – à moins d'être sacrément idiot – de n'avoir n'invité à l'anniversaire de leur fille que des gens qu'ils appréciaient comment ça un anniversaire c'est un rendez-vous politique ?. A qui Chiara faisait donc référence ? Christian et Ashaiah ? Edward et Roze ? Il était vrai que la tante d'Eléonore - Roze - était un peu particulière doux euphémisme (bien que Charlotte l'aima beaucoup) et les autres membres de la famille semblaient la traiter différemment des autres c'est parce qu'elle est blonde, c'est ça ?. Mais Cha' en était sûre : tout le monde l'aimait. Elle était gentille, attentionnée, était la seule adulte à venir lui parler et à commenter ses peintures elles sont très moches Charlotte. Bonne journée !, et on n'aurait de toute façon pas pu prendre en grippe un visage si doux et charmant, à moins d'être Magicis Sacra la pire des crapules.
La Poufsouffle, perplexe, ne trouva rien de mieux à répondre que :
- Ah bon.... Avec un air particulièrement bovin qui ne devait pas lui aller au teint.
Chiara avait de ces idées, quand même ! Qu'est-ce qui pouvait lui faire dire tout ça ? La jaune et noir au tempérament constant et plutôt doux hormis quand Domi refusait de ranger son linge sale, elle ne répondait plus de rien, trouvait toujours la petite sœur de Noé et Candys très.. remontée. Oui, énervée même, parfois n'ayons pas peur des motsagressive. On n'aurait pas dit qu'elle était en première année, en tout cas ! A croire qu'avoir des frères et sœurs si âgés avait du être dur pour elle. Peut-être qu'être la petite dernière de la famille n'était chose aisée, au fond. La pauvre Chiara avait du trouver refuge dans les livres, sa seule distraction, sûrement, la différence d'âge avec les jumeaux étant trop grande pour qu'ils passent du temps avec. Ce devait être ça...
- Oui, aussi. répondit Charlotte : effectivement, les deux jeunes filles avaient eu un cours ensemble à la rentrée. La sorcière se souvenait qu'il s'agissait d'un cours de potions et qu'elle avait pris place à côté de la Serdaigle. Trop concentrée pour avoir d'avantage papoté avec la cousine de sa cousine si, bien sûr que nous sommes parents, mon facteur était le petit-fils de la tante à sa grand-mère !, elles n'avaient pas eu l'occasion de beaucoup parler. Charlotte avait bien évidemment reconnu Chiara, mais à la réflexion elle se rendait compte maintenant que l'inverse n'avait pas été vrai.
Quand elle demanda à la bleu et bronze pourquoi les professeurs avaient décidé de lui pourrir son existence ne serait-ce pas un peu exagéré, Chiara ? La prof de méta', je veux bien, mais les autres ?, la jeune fille lui répondit que d'après elle, créer du lien social était une chose parfaitement futile et inutile. Bien. Voilà, voilà, voilà... Excessivement gênée, Charlotte arrêta d'écrire. Elle coula un œil inquiet en direction de la Serdaigle : la jeune fille disait à demi-mot non non c'est bien ce qu'elle dit que parler aux gens la dérangeaitu plus haut point. Oui, parler aux gens. Et pas que les Serpentard hein, ni les unijambistes ou les mangeurs de yaourt au soja d'ailleurs... pourquoi ?: non, tout le monde ! Ça promettait de belles soirées dans la salle commune de Serdaigle, tiens Bon, Dominique, tu pourrais te taire, s'il te plait ? Siiii, je pourrai te parler, mais clairement là je n'en ai pas envie. Ni maintenant ni jamais, en fait. Voilà, ferme-là jusqu'à la fin de tes jours et tout le monde sera content. Bonne nuit....
Les yeux des deux sorcières se croisèrent enfin par pité Chiara ne me tue pas et Charlotte fut forcée de remarquer – et oui – qu'effectivement Chiara lui parlaittrop aimable. Mais vraiment, ne te sens pas obligée. La Poufsouffle ne comprit cependant pas un traitre mot de ce qu'elle dit ensuite. Misanthropie, gné ? C'est un mot qu'elle aurait du connaître, ça ? Parce que clairement … non, en fait. La sorcière comprit cependant la conclusion finale : Chiara doit quitter ce monde. Et vite. Pour son propre bien et pour ceux des autres Non, Chiara n'avait généralement pas trop envie de parler aux autres Version optimiste de la chose hein, parce que d'aucun aurait comprit que sa seule présence empêchait Chiara Montgomery de respirer. Charlotte, plus optimiste, y voyait là un caractère un peu capricieux qui avait parfois ses humeurs. De drôles d'humeurs...
- C'est pas faux. S'empressa de répondre Charlotte avant que son interlocutrice n'ait la brillante idée de lui demander si elle avait bien compris misanthropieje t'en pose moi des questions ? Tu connais le mot godet, toi ?
- Mais.. ça ne te manque pas ? Je veux dire... et là elle comprit qu'elle n'allait pas tarder à décéder une Poufsouffle a été retrouvée égorgée dans la grande salle de Poudlard. Les 125 témoins oculaires refusent de témoigner y'a plein de gens chouettes, quand même... Il y'avait toujours un Douglas ou un Leith par année tous des Serdaigle, comme par hasard, certes, mais on pouvait aussi tomber sur une Valentina ou une Dominique, par exemple oui, je ne connais que deux personnes, et alors ? ! Ça valait la peine de s'ouvrir aux autres !
Ξ Sujet: Re: Petit précis de misanthropie [PV] Lun 1 Fév - 7:52
Petit précis de misanthropie N’épiloguant pas sur la première partie de la conversation puisqu’elles étaient arrivées à un consensus, Chiara ne leva le nez de son devoir que pour expliquer les raisons de son désaccord avec les professeurs à la Poufsouffle. Comme il fallait cependant s’y attendre, Charlotte ne paraissait pas vraiment comprendre ce que la benjamine des Montgomery lui expliquait son « c’est pas faux » ne trompe personne, on connaît tous la botte secrète. « Pourquoi est-ce que ça me manquerait ? Je viens de te dire que les autres êtres humains m’insupportaient donc je n’ai aucun besoin de leur compagnie. » Elle haussa les épaules, elle assumait très bien sa misanthropie. Elle s’était rendue compte très jeune que la compagnie de ses semblables, au mieux, l’indifféraient et, au pire, l’épuisaient. « En plus, me sociabiliser est une énorme source de fatigue : m’adapter aux autres, à leurs centres d’intérêt futiles, à leur vie inintéressante… me forcer à faire semblant est une forme d’hypocrisie que je ne cautionne pas » Calmement, elle posa ses bras croisés sur la table après avoir rangé sa plume, le dos bien droit.
« Si tu trouves les gens chouettes, tant mieux pour toi, mais en ce qui me concerne, j’ai suivi une expérience socratique : j’ai considéré l’être humain dans son entièreté et en pleine confiance, et j’ai été déçue de son manque de fiabilité au point d’en venir à le haïr. L’homme est une plaie pour toutes les autres espèces et pourtant il continue de se reproduire, détruisant toutes les ressources naturelles. J’en sais quelque chose : tu as vu la taille de ma famille ? Les Montgomery pourraient annexer un petit pays. » Dans un geste machinal et pensif, elle passa la main dans sa queue de cheval. Ses doigts y glissèrent facilement, ses cheveux étant parfaitement coiffés : Chiara était toujours tirée à quatre épingles. Dans sa philosophie de vie, cela allait avec son désir de perfection. En effet, elle ne se jugeait pas meilleure que le reste de l’humanité, mais elle essayait de faire de son mieux pour limiter son impact sur la planète. Pour le moment, elle n’était pas encore végétarienne car personne ne l’était chez elle, ce n’était cependant plus qu’une question de temps. En outre, elle lisait beaucoup sur les meilleurs méthodes pour limiter son empreinte carbone et elle songeait à demander à ses parents d’installer un poulailler au manoir ainsi qu’un composteur pour faire dans l’écologie, elle devrait plutôt déménager chez sa tante Roze qui a déjà tout ça. Elle n’était pas assez naïve (et encore moins optimiste) pour imaginer que sa seule contribution puisse changer le monde, mais c’était comme maîtriser son apparence, cela lui permettait de se regarder dans le miroir tous les matins sans se détester.
« Pour te citer Molière même si en Écosse c’est peu probable, L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait. Cela étant dit, ce n’est pas parce que je n’aime pas les gens que je les empêche de sociabiliser entre eux. Je suis totalement pour le libre arbitre à compté qu’on respecte le mien. » Et elle aimerait vraiment que son directeur de maison, le professeur Jones, partage cette opinion. Il ne cessait de lui reprocher son asociabilité comme si se faire des amis était une obligation : elle, ce qu’elle voulait, c’était qu’on la laisse étudier en paix ! Dans une école, était-ce vraiment trop demandé ?
Ξ Sujet: Re: Petit précis de misanthropie [PV] Dim 7 Fév - 0:27
Pétrifiée comme un né moldu au Salon du Sang Pur croisant un Basilic, Charlotte écoutait Chiara sa cousine maléfique, priant pour que tout ceci ne soit qu'une vaste blague et non, sorry !. Où étaient les caméras ? On se moquait d'elle, hein, c'est ça ? Quand elle y réfléchissait, Charlotte ne pouvait qu'être sûre du contraire, en réalité : la Serdaigle n'avait jamais été la personne la plus bavarde ni la plus sympathique de la Terre euphémisme quand tu nous tiens, connaître à présent le tréfond de ses pensées n'était donc pas si surprenant que ça. Choquant, écœurant, désagréable et douloureux, mais pas surprenant non.
- Ah, bon, d'accord. C'est un peu triste, je trouve. Répondit Charlotte, refusant de comprendre comment fonctionnait Chiara. C'était un mode de vie et de communication si loin du sien que du haut de ses 12 ans, elle peinait à le comprendre. Chiara faisait de surcroit figure d'exception dans sa vie faite de fleurs, de cookies, de Chocogrenouille et de nuages cotonneux rose parfumés à la barbe à papa: il existait des timides – elle en faisait partie – des solitaires et des gens complexés, mais des comme la Serdaigle, ça se faisait rarement. A la réflexion : jamais. Charlotte n'en connaissait pas et comme je suis toujours farcie, elle est de ma famille !
Dans ce déferlement d'intolérance, de misanthropie et de dégoût ça fait trop pour moi, je quitte ce monde Charlotte avait relevé un point positif. Chiara était honnêtesans déconner. Elle ne supportait d'ailleurs pas l'hypocrisie. Bien contente que la bleu et bronze la rejoigne au moins sur ce point là, Charlotte – véritablement sidérée par tout ce qu'elle avait entendu et c'est pas fini – se surprit à penser que des fois, un petit mensonge valait mieux qu'une cruelle et impitoyable vérité. Du haut de son nuage cotonneux du pays des Bisounours, l'Américaine n'était pas prête à encaisser tout ça et elle trouvait très triste que Chiara déteste autant ses pairs. Malgré elle, la Poufsouffle essayait de trouver ce qui avait déclenché ça tu trouves que vous êtes trop nombreux dans ta famille et tu as décidé de te démarquer ? Tu as réussi, on vient de te renier, je crois là.. Tu trouves que je ne suis pas fiable ? Rétorqua l'Américaine, piquée au vif. Du monologue écolo-responsable de sa 'cousine', Cha' n'avait retenu que ça. Alors oui, elle parlait peut-être à une cousine éloignée, mais il ne fallait pas oublier que Chiara, elle, parlait à une inconnue. Elle aurait eut du mal à trouver Charlotte fiable ou pas, dans le sens où elle ne la connaissait pas le moins du monde. La Poufsouffle, cependant, acceptait mal la critique : manquer de fiabilité, à ses yeux, c'était manquer d'honnêteté et elle n'appréciait pas que Chiara la mette dans le même panier que la terre toute entière. C'était un peu vexant, à la fin !
Un peu vexée par le discours de Chiara je boude, Charlotte devait reconnaître qu'elle ne s'était jamais posé de questions sur l'écologie et sur l'impact de l'homme sur la terre t'as 12 ans ma petite, t'auras tout le temps de te prendre la tête avec ça lui plus tard. Maman aimait les fleurs, elle le savait et la maison était remplie de verdure, mais l'Américaine ne savait pas si ça suffisait vraiment à aider la planète. D'ailleurs , la planète avait-elle un problème ? Grave ? Depuis quand ? Un problème que les humains pouvaient régler ? Parce que Cha' en était sûre, si les Montgomery étaient nombreux, la Terre l'était encore plus, et ça allait faire du monde à éduquer, tout ça ! Et il ne faudrait pas compter que Chiara pour le faire, de toute manière.
- C'est vrai que les Montgomery sont nombreux... Lui concéda t-elle, en remuant la tête. On ne pouvait pas dire que les Montgomery étaient en voie d'extinction, il y'en avait même presque trop. Charlotte avait l'impression que le papa d'Eléonore avait autant de frères et sœurs que d'élèves par années à Poudlard et c'était à se demander comment ils se reproduisaient pire que les rats. La Poufsouffle, un peu honteuse, trouvait les Montgomery si nombreux qu'elle s'imaginait presque en avoir croisé une centaine depuis le début de sa vie t'es pas si loin, ma grande : à chaque fois qu'elle voyait un Montgomery, elle était obligé de demander de qui il était le cousin et comment il la connaissait. Elle avait depuis, d'ailleurs - la faute à Eléonore qui elle connaissait tout le monde - du se faire un arbre généalogique mental pour tenter de s'y retrouver. « Donc toi tu es Pétunia, c'est ça ? La mère de Victor et Wilfried, et la cousine d'Astrid, la belle-sœur d'Alexis ? Je me trompe pas ! A pardon, toi tu es Clara, la tante d'Ashaiah et la demi-soeur de Myrielle ? Comment ça "non" ? Faites un effort, nom d'un chien ! »
Chiara porta le coup fatal à Charlotte en lui disant que ce n'était pas parce qu'elle n'aimait pas les gens qu'elle empêchait les gens de s'aimer entre euxtrop aimable. La phrase était d'autant plus triste que Chiara – Cha en était sûre – ne voyait pas ce qui l'était, triste, justement. 'Ne pas aimer les autres' était selon la Serdaigle aussi normal qu'être intolérant au lactose. Euh, ben non en fait, t'es quand même la seule dans ce cas là, on dirait. - Hébé... tant que tu es heureuse, c'est le principal, je suppose Conclut une Charlotte résignée, mais dont la vie lui paraissait tout à coup beaucoup plus sombre « Vous êtes dépressif, la vie vous semble trop dure, mais vous n'arrivez pas à franchir le cap et mettre fin à vos jours ? Chiara Montgomery, 20 Gallions la séance, vous aide en moins de 20 min ! ». Illuminée par une question existentielle, celle de savoir si ce dégout des gens s'appliquait vraiment à tout le monde, Charlotte, lâcha, tout à coup : Et pour Candys et Noé ? Elle parlait de n'aimer personne, mais ça s'appliquait aussi à sa famille proche ? Charlotte était très curieuse de savoir ? Mes frère et sœur ? C'est à cause d'eux que je n'aime personne, justement.
Ξ Sujet: Re: Petit précis de misanthropie [PV] Lun 1 Mar - 8:24
Petit précis de misanthropie « Je ne vois pas en quoi ce serait moins triste de forcer ma nature, ça n’apporterait rien de plus à personne de me rendre malheureuse. » Parfois Chiara avait l’impression que ses efforts pour comprendre les lubies de ses semblables avoir des amis, des amoureux, tout ça quoi ne portait pas ses fruits. La petite blonde pouvait assez facilement constater que son mode de fonctionnement n’était pas partagé par la majorité mais, encore une fois, ce n’était pas comme si elle obligeait tous ses camarades de classe à être comme elle, elle ne les y incitait même pas ! Ils pouvaient très bien se passer de son amitié pour vivre, non ? Et, exception faite de Leith et Amy, on ne pouvait pas dire qu’elle soit en conflit avec ses autres camarades de classe et de maison. Polie et bien élevée, elle savait se tenir en société, elle ne voulait juste pas se faire d’amis ! La dictature du bien pensant était fatigante et en la matière son directeur de maison était bien gratiné ! Mais on t’aime quand même Nick! Chiara n’était même pas intolérante : dans son dégoût de l’humanité, elle était très équitable.
Haussant un sourcil plein de jugement sur la deuxième année, elle constata que la Poufsouffle avait été un choix peu judicieux de la part des professeurs comme compagnie. Visiblement, elle ne comprenait rien de ce qu’elle était en train de lui expliquer – et pourtant elle faisait des efforts de pédagogie - : si Chiara ne trouvait pas l’humanité entière fiable, ça l’incluait forcément à moins que Charlotte ne soit un elfe de maison déguisé?. « En effet. Je ne vois pas ce que ça a de surprenant : au-delà de mes opinions personnelles sur le sujet, on se connaît pas. C’est pas parce que tu es la cousine au second ou troisième degré de certains de mes cousins germains que je sais plus de choses sur toi que sur n’importe quel autre Poufsouffle de seconde année. Il me semble que même pour des personnes plus sociables que moi, la confiance est quelque chose qui se mérite, pas un dû. » Il paraissait dangereusement naïf à Chiara - encore plus dans le monde dans lequel elles vivaient rompu à la menace de MS – de penser que l’on pouvait faire confiance aux inconnus. Même les proches pouvaient vous trahir : Brutus n’avait-il pas poignardé César ? Judas n’avait-il pas embrassé Jésus avant de le livrer aux Romains ? Wang Jingwei n’avait-il pas livré son peuple au génocide pendant la Seconde Guerre Mondiale ? Il n’y avait pas à chercher bien loin pour s’apercevoir que même en croyant plus que Chiara au genre humain, un minimum de prudence était de rigueur, à fortiori avec des inconnus complets.
Elle ne répondit rien sur le fait que le principal était son bonheur : ça lui paraissait évident ! L’aiglonne songeait que si Charlotte (ou n’importe qui d’autre) pouvait se mettre dans ses souliers rien qu’une journée, ils comprendraient à quel point elle fatiguait quand elle devait parler à d’autres personnes ! Néanmoins, il y avait quand même de rares personnes qui ne l’usaient pas (à défaut qu’elle approuve toujours leur comportement) et la Poufsouffle en citait justement deux : « J’aime les jumeaux si c’est le sens de ta question, ainsi que mes parents, et la plupart des membres de mon entourage proche. Ce qui fait déjà largement assez de monde à mon sens. » Pour quelqu’un d’aussi introverti qu’elle, devoir communiquer avec sa famille représentait déjà un sacré défi : ce n’était pas comme s’il n’y avait que les jumeaux dans sa vie ! Elle avait toute une tripotée de cousins aussi ! « Cela dit, même s’ils ont mon affection, la plupart du temps je ne les comprends pas. Même Noé, qui est celui qui me ressemble le plus, est beaucoup trop émotif. Je me demande vraiment ce que les grands trouvent de si fascinant aux histoires d’amour : la moitié du temps ils finissent rouler en boule dans leur lit à déprimer. » Candys lui avait épargné les drames (en tout cas en sa présence), mais Noé et Opaline avait eu des moments durant lesquels, toute petite fille qu’elle soit, ils lui avaient paru exagérer surtout Line au final. « Maman dit que je comprendrai quand je serai plus âgée mais il est absolument hors de question que je me compromette là-dedans. » Elle avait déjà du mal à avoir des amis, donc un amoureux ? Sa mère avait de l’espoir !
Ξ Sujet: Re: Petit précis de misanthropie [PV] Lun 15 Mar - 17:31
Si Charlotte était éminemment perturbée par les propos de sa cousine éloignée, elle essaya toutefois de ne rien en montrer. Par politesse, déjà - il n' était pas convenable de juger les gens même si c'est ce que je fais depuis 30 min - mais surtout parce qu'elle avait – il est vrai – un peu peur de Chiara, à présent. Heureusement que la sorcière n'avait que 11 ans, puisque l'image de l'aiglonne retirant habilement le cœur de la cage thoracique d'un élève mort, étendu au sol, avec pour toute explication un « Je ne supportais plus de l'entendre parler, du coup, j'ai dû lui ôter la vie. » lancé sur un ton placide et factuel, lui paraissait tout à fait envisageable, à présent. Elle connaissait véritablement Chiara depuis moins d'une heure, et elle devait reconnaître qu'elle n'aimait pas trop ce qu'elle venait de découvrir. « C'était très intéressant, je connais plein de choses sur l'anatomie humaine, maintenant. A refaire. ». Ce n'était pas qu'elle n'aima pas Chiara, mais elle se demandait ce qui avait pu arriver à la sorcière pour n'aimer à ce point personne. Noé et Candys étaient à Serpentard, certes, mais ils avaient relativement l'air normaux, de loin. Voilà une question qu'elle devait expressément poser à sa cousine Eléonore : est-ce que sa cousine fan de livres avait toujours été comme ça ? A ses yeux, Chiara relevait du phénomène de foire. C'était méchant de le penser, mais pour la première fois de sa vie – il fallait se mettre à sa place – Charlotte découvrait une personnalité extrêmement forte qui allait à l'encontre de toutes ses croyances et de ses principes. Quelqu'un qui n'aimait pas les autres et qui – pire – savait que ça n'arriverait jamais, ça n'existait pas, pour elle.
- Oh mais je suis d'accord. Rétorqua Charlotte dont la confiance soudainement acquise la surprenait elle-même : à croire que se retrouver en face d'une personne comme Chiara lui donnait envie de ne pas perdre la face, autant par principe que par fierté. La fierté, un sentiment qui lui était depuis toujours, étranger. « La confiance ça se gagne, c'est vrai. Mais justement, je trouve un peu hâtif de dire que je ne suis pas fiable, alors que tu me connais peu, au final... » Le teint de Charlotte vira au rouge cramoisi dans la seconde, stupéfaite d'avoir tenu tête à la Serdaigle sans avoir bafouillé une seule seconde plus un point d'expérience. Pour elle, ça relevait du défi. « En tout cas, j'essaie de l'être, fiable... » Rajouta t-elle, plus pour elle que pour sa cousine. Au quotidien, Charlotte faisait tout pour que Dominique ne la considère pas comme un boulet, elle essayait de se tenir à la hauteur de ses engagements (et avec la pièce de théatre, elle sortait de sa zone de confort !) et essayait de surcroit d'être la meilleure amie possible ; Alors ce n'était pas évident pour elle d'être constamment à la hauteur d'une Eléonore Montgomery-Bones, d'une Dominique Weasley ou d'une Prudence Faraday, mais elle faisait ce qu'elle pouvait, avec ses moyens. A ses yeux, le meilleur d'elle-même. On l'aura compris, traiter Charlotte de menteuse ou mettre en doute son intégrité et sa loyauté, la dérangeait si intensément qu'elle était prête à se battre pour prouver le contraire. Autant elle pouvait tout laisser passer, mais pas ça ! La petite Poufsouffle n'acceptait pas qu'on remette en cause les raisons pour lesquelles elle était chez les blaireaux, justement. La confiance et la loyauté en faisait partie.
- Je vois ce que tu veux dire. Ne put s'empêcher de conclure Charlotte, immensément soulagée de constater que Chiara aimait au moins quelqu'un. Voilà qui était extrêmement rassurant ! Elle ne put s'empêcher de rajouter, ceci dit, se sentant au même niveau que sa cadette pour ce qui était des histoires d'amour. « Mais de ce que j'ai compris, ça nous tombe un peu dessus par hasard... » Il n'y avait qu'à voir les grands, pendant la saison des amours qu'était la St Valentin, pour comprendre que l'amour, justement, c'était un peu comme la foudre. Ça tombait où ça voulait, quand ça voulait. Pour le coup, voilà bien une chose qui rapprochait les deux parentes : Charlotte n'était pas prête du tout à tomber amoureuse, pour preuve, elle n'y pensait même jamais. La discussion des deux sorcières fut alors brusquement interrompue par l'arrivée d'un professeur qui devait juger - à juste titre - que les bavardages des deux jeunes filles n'avaient pas leur place dans une salle d'étude. La fin de l'heure se termina donc dans un silence des plus total, alors que Charlotte, qui aurait du rester concentrée sur son devoir, se perdit dans toutes les confessions de la Serdaigle. Alors, qui avait dit que Chiara ne parlait jamais à d'autres personnes ?
Ξ Sujet: Re: Petit précis de misanthropie [PV] Lun 5 Avr - 8:11
Petit précis de misanthropie « Il me semble que tu confonds loyauté et fiabilité. Être fiable c’est être capable de faire abstraction de ses sentiments personnels pour accomplir sa tâche jusqu’au bout. Abraham était quelqu’un de fiable, pour autant je doute qu’à sa place tu aurais choisis de sacrifier un enfant, même si c’était un dieu qui était venu te le demander, donc demande-toi plutôt si tu as envie de l’être. Il y a une raison anthropologique au fait que l’humanité manque de cette qualité. » Raison que Chiara comprenait et avait intégrée, mais son mode de pensée n’était pas capable de faire abstraction du fait qu’il n’y avait pas de logique dans le comportement de ses pairs. Pour reprendre l’exemple d’Abraham, certes la demande de Dieu était cruelle, mais ce père n’avait d’autres choix que de sacrifier son fils Isaac, le dieu de la Génèse ayant, rappelons-le, provoqué un déluge de quarante jours et sacrifié la quasi totalité de l’humanité quelques générations auparavant et ne laissant s’en sortir que l’ancêtre d’Abraham, Noé. Pour aussi infâme que soit cet holocauste, il avait du choisir entre toute l’humanité et son propre fils. Il avait été fiable, logique, et récompensé par Dieu qui interrompit le sacrifice à temps. Cependant, confronté à un tel choix, il était normal de choisir de prendre le risque et de refuser de faire du mal, surtout à une personne aimée, par loyauté, par amour… Et dans ce cas précis, le monde entier aurait disparu sous les eaux. Évidemment, Chiara ne croyait pas en Dieu, elle était une athée absolue, donc cela restait un simple exemple. En général, les choix quotidiens étaient beaucoup moins compliqués moralement, heureusement !
Le sujet de l’amour, en revanche, fit consensus. Chiara avait beau ne pas réussir à s’imaginer tomber amoureuse, elle supposait que ça pourrait lui arriver quand même vu que c’était toujours décrit dans la littérature comme quelque chose de soudain et d’imprévisible. Elle doutait cependant de jamais être frappée d’un coup de foudre : tomber amoureuse de quelqu’un au bout de deux phrases, elle était pratiquement sûre que ce n’était pas possible avec son caractère (rapport à son manque de confiance, voir précédemment). L’amour n’était pas non plus quelque chose qu’elle rechercherait de ses vœux vu l’exemple assez lamentable de ses aînés qu’elle est mignonne. Si ça devait lui arriver, elle composerait avec, mais elle avait de gros doutes que ce soit possible et était bien certaine qu’elle ne finirait jamais roulée en boule dans son lit pour un garçon. Jamais elle ne changerait par affection pour quiconque. Elle serait toujours elle-même, sans concession.
Finalement, les professeurs vinrent leur dire de se taire – c’était elle ou ils ne savaient pas ce qu’ils voulaient ? Parce qu’ils lui avaient quand même demandé de parler avec Charlotte au départ -, Chiara se replongea sans aucun signe de contrariété dans son devoir. Comme elle l’avait signalée, ce n’était pas qu’elle était incapable de parler, c’était que ça la fatiguait, et elle était bien contente de se replonger dans ce qu’elle faisait le mieux : le travail scolaire.