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 C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]

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Tony O'Donnell
Tony O'Donnell
Gryffondor

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Ξ Sujet: C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]   C'est pas moi, je le jure! [Vanellope] EmptySam 6 Fév - 3:38

C'est pas moi, je le jure

Feat. Vanellope
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Tony n’avait jamais été un lecteur. Pas besoin de le connaître pour s’en douter. Tout en lui semblait corroborer cette information. Et c’était vrai. De toute son enfance, il n’était jamais parvenu à terminer le moindre bouquin. Poudlard avait quelque peu changer la donne, par obligation principalement. Sans net ni télé, il n’avait d’autres moyens de s’informer, et parfois s’instruire, qu’en lisant. Cela ne l’empêchait pas de préférer largement les documentaires qui passaient sur la chaîne spécialisée que son père piratait.

Cela n’empêchait pourtant pas le batteur d’être là, dans l’un des couloirs les moins empruntés de l’école de sorcellerie, à lire un épais bouquin dont les images étaient figées. Là, dans l’alcôve de la fenêtre, le dos contre le dormant et le livre sur ses genoux pliés, il tournait les pages à un rythme qui traduisait un certain effort, ou un manque d’habitude. L’adolescent avait toujours été passionné par les guerres et c’était l’une des raisons pour lesquelles il avait choisi de poursuivre avec les cours d’histoire de la magie du niveau des Aspics. Son intérêt était particulièrement porté sur la première guerre mondiale, où ses ancêtres avaient brillé, selon les légendes familiales. Et c’est suite à l’un des documentaires qu’il avait vu sur le sujet, à son dernier passage chez ses parents, que sa curiosité avait été piquée, ainsi que ce manuel appartenant à la bibliothèque de la ville d’à côté.

Pédro lisait donc avec un intérêt sincère ces informations sur quelques batailles dont il n’avait auparavant jamais entendu parler. Son regard s’arrêtait sur des images d’époque, souvent retouchées pour plus de visibilité, alors qu’il s’imaginait ce que cela pouvait être que de vivre à cette époque. De temps à autres, il s’étirait le coup et les épaules, fatigués d’être aussi statiques, et plongeait son regard dans le parc en contrebas. C’était certainement là l’un des plus grands avantages du quidditch : il n’avait pas la moindre peur des hauteurs.

La vitre laissait passé la fraîcheur de ce début de printemps. En contrebas, les silhouettes d’élèves traversaient prestement la cour, méconnaissables. Parfois, un morceau d’écharpe laissait présager de la maison de l’un des comparses. Tony resserra un peu la fermeture éclair de son gilet avant de tourner une nouvelle page. Il en était presque à la moitié lorsqu’il entendit une porte grincer, suivi de pas. Le claquement lourd du panneau de bois ne se fit pas attendre et le lion fourra prestement son livre dans son sac d’école. Il n’était pas le genre de mec à avoir honte. La plupart du temps, il riait avec peu importe qui croyait lui trouver une insulte, s’appropriait la moquerie et désarmait ainsi les autres. C’était ce qu’il avait fait avec le duvet trop foncé qui lui avait coupé le visage en deux, en troisième année. C’était ce qu’il avait fait toute sa vie, en fait. Un peu d’autodérision n’était jamais mal venu.

Sauf que là, si on le surprenait à lire un aussi volumineux bouquin, c’en était fini de sa réputation. Le s gens allaient pensé quoi? Qu’il aimait lire? Ou pire! Qu’il aimait la bibliothèque du collège!

Le pied du rouge et or glissa du rebord de la fenêtre, doucement, car trop de rapidité éveillerait les soupçons. Là, il entama un mouvement de balancier alors que, quelques dizaines de centimètres plus haut, le visage ovale du garçon pointait le bout de son nez hors de l’embrasure de la fenêtre. La chance : c’était sa préfète.

« Salut V. Ça roule comme tu voudrais ? »

Vanellope avait la chance de faire partie de cette rare catégorie de gens qu’étaient les préfets cools. Rares d’une part parce qu’il y avait relativement peu de préfets dans l’univers. D’autre part parce que Tony n’était pas toujours sur la même longueur d’ondes que l’autorité. Certains préfets semblaient même trouver une forme d’extase dans la distribution de sanctions. Ceux-là étaient les pires, également les plus rares, heureusement!

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Vanellope Reynolds
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Ξ Sujet: Re: C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]   C'est pas moi, je le jure! [Vanellope] EmptyVen 12 Fév - 15:42




c'est pas moi, j'le jure !


Vanellope&Tony

avril 2016

La préfète trouva Tony mais ne le cherchait pas. Elle venait de fuir une zone sinistrée et avait fui loin des conséquences, car sinon, en tant que représentante des élèves, c’était encore elle qui devrait se charger de tout régler. La lionne portait son uniforme dans sa version hivernale car il faisait encore très froid dans l’école malgré le retour annoncé des beaux jours. Son écharpe aux couleurs de sa maison cachait en partie la veste noire sur laquelle V épinglait des badges de groupes de rock, tant et si bien qu’on voyait à peine celui de son statut dans l’école. Sa cape était ramenée sur ses épaules, protégeant son cou laissé dénudé par ses cheveux bruns attachés en une queue de cheval haute. V changeait régulièrement de couleur, mais dernièrement elle était repassée à celle qui lui était naturelle, le châtain foncé/brun, parce qu’il fallait de temps en temps qu’elle laisse un peu reposer sa chevelure. Précédemment, ils étaient roses, une teinte qu’elle affectionnait et portait très souvent depuis deux ans.

Surprise de trouver Tony en ces lieux, elle s’approcha pour voir ce qu’il faisait et lui trouva une certaine précipitation à lui adresser la parole qu’elle jugea un peu louche. Elle décida donc de le charrier un peu… « Salut. Ça dépend de ta réponse : la bombabouse à deux couloirs d’ici, c’était toi ? » interrogea V, bras croisés sur sa poitrine, examinent de ses yeux bleus-gris son camarade de maison dans l’espoir de voir ou non une trace de sa culpabilité. Non pas qu’elle ait l’intention de lui faire un procès d’intention, mais… « Tu as un peu une tête de coupable, je trouve. » précisa-t-elle dans un léger froncement de sourcil avant de décroiser les bras et de hausser les épaules avec une nonchalance retrouvée. Dans le fond, peu importait pour la bombabouse, c’était presque plus le problème de Rusard que le sien même si elle essayait, en général, de maintenir au maximum les gens de sa maison sur le droit chemin. V n’était pas une préfète pénible qui fliquait trop ses camarades, elle faisait juste respecter assez les règles pour que les adultes ne viennent pas trop mettre le nez dans leurs affaires. De toute façon, il fallait bien que quelqu’un se charge du sale boulot à Gryffondor, or il ne fallait pas trop compter sur Graham Bishop pour ça, monsieur n’était préfet que pour les avantages du poste.

« Enfin, en tout cas, si c’est toi, revois ton jeu d’acteur, là tu te grilles mon vieux et c’est pas cool. Et Rusard va sûrement exploser dans cinq à dix minutes, mieux vaut rester ici en attendant que ça passe. » Elle soupira : le concierge était un cauchemar ambulant. Pas uniquement parce qu’il était vieux et mal aimable même si ce dernier point n’aidait pas mais parce qu’il détestait les enfants alors qu’il travaillait dans une école. Entre lui et l’autre barge de Trelawney qui envoyait des prédictions à tout va, il y avait quand même un gros problème dans le recrutement du personnel à Poudlard ! Et encore, on vous parle pas de Lockart, Quirrell ou Ombrage...
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Ξ Sujet: Re: C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]   C'est pas moi, je le jure! [Vanellope] EmptyVen 19 Fév - 22:20

C'est pas moi, je le jure

Feat. Vanellope
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De quelle bombabouse s’agitait-il? Elle n’était certainement pas de Tony, qui ne parvint à répondre d’abord que d’un éloquent « Han ? », avant de se reprendre. Il y avait des choses plus importantes que de découvrir qui jetait des bombabouses dans l’école :

« C’était bien exécuté ? »

Oui, voilà les priorités du batteur, qui réalisa un brin trop tard que ses propos étaient incriminant. De toute manière, si la réponse était affirmative, il ne voyait pas le mal à prendre le crédit à la place de l’artiste anonyme. Si, par contre, l’exécution se révélait piètre, Pédro pourrait arguer que jamais il ne se permettrait une telle erreur. Et certainement pas si sa réputation était en jeu!

Tony ne sut retenir un grand éclat de rire lorsque Vanellope lui affirma qu’il tirait une tête de coupable. Ça n’était pas vraiment la première fois qu’on le lui disait, ou qu’on l’accusait à tort, après tout.

« On m’a déjà dit, ouais. »

Il n’oserait pas crier à la discrimination, car il n’aurait su sur quel motif s’appuyer. Après tout, il avait peut-être déjà fait des bêtises et commis quelques entorses aux règlements. À une époque récente et pas nécessairement résolue, qui plus est. Enfin. Il ne faisait présentement rien pour s’attirer des ennuis, donc c’était techniquement une chose du passé, n’est-ce pas?  Le fait qu’il ait fait un pari il y avait à peine quelques heures sur la quantité de savon à vaisselle nécessaire pour faire mousser le lac noir n’était qu’un détail.

La préfète sympa ne semblait tout de même pas s’en formaliser plus que cela, comme le démontrait son attitude redevenue décontractée. Un coup d’oeil rapide à son sac, et Tony put confirmer que le bouquin qu’il lisait était bien caché, hors de la vue, à l’intérieur de celui-ci. Son attitude se fit immédiatement plus nonchalante et naturelle et la crainte de voir Vanellope et découvrir son infâme secret s’envola immédiatement.

Une rotation du bassin, suivi d’une translation, et Tony tapota le muret de pierre sur lequel il était assis, pour inviter sa préfète à y prendre place également. S’ils devaient attendre que l’ouragan Rusard passe, aussi bien se mettre minimalement confortable. L’irlandais aurait pu faire apparaître des coussins pour ajouter un peu de douceur à leur siège, mais devant la préfète ce serait carrément de chercher des embrouilles. Et Van était trop sympa pour qu’il ait envie de l’embêter en l’obligeant à jouer à la police.

« Tu m’crèves le coeur. Tous mes rêves de dev’nir une star internationale s’envolent comme euh… la poste au p’tit déj. »

C’était moyen comme comparaison. Par ailleurs, c’était une habitude vaguement insalubre, tous ces rapaces au-dessus de leurs assiettes. Pourquoi ne l’avait-il pas réalisé auparavant?

« Écoute, je te pardonne malgré le trou dans mon coeur », fit-il mine d’être bon prince, « même que si tu me promets de venir au lancement de mon premier film, je t’ai jamais vue dans ce couloir. »

Si Rusard apprenait qu’une préfète avait été sur les lieux de ce crime capital olfactif et qu’il investiguait, ce pourrait être intéressant d’avoir un témoin qui ne l’avait pas vu. Tony ne chercha même pas à savoir si cela constituait un non-sens. D’autres questions étaient plus primordiales.

« Tu m’verrais plutôt comme rôle principal dans un film d’action, d’amour ou d’horreur ? »

Le sixième n’était pas sérieux : il était de notoriété publique qu’il deviendrait une star de l’équipe de Quidditch d’Irlande, et non pas un truc aussi tape-à-l’oeil qu’acteur. Non mais, il avait de réelles ambitions, après tout!
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Ξ Sujet: Re: C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]   C'est pas moi, je le jure! [Vanellope] EmptyLun 1 Mar - 8:17


« Pas trop mal, en tout cas ça a fait assez de bruit pour alerter les personnes alentour. » Répondit V avec détachement, peu surprise que Tony s’intéresse plus aux effets qu’aux causes de la farce en cours à quelques couloirs d’ici. C’est qu’elle connaissait le jeune homme depuis le temps… V n’était pas peut-être pas du genre à s’attacher mais elle avait quand même le contact facile donc elle parlait à pas mal de monde dans sa maison. Avec la plupart, cela restait cependant plutôt superficiel. Vanellope n’était pas de ceux qui collectionnent les amis – et elle trouvait déjà que l’internat lui en collait dans les pattes plus que ce qu’elle pouvait émotionnellement gérer ! -.

Vanellope ne releva pas lorsqu’il lui dit qu’on lui avait déjà fait remarquer qu’il avait une tête de coupable même si elle comprit qu’il avait interprété sa phrase comme une remarque générale alors qu’elle parlait seulement de celle qu’il faisait actuellement. Elle avait la sensation qu’il lui cachait un truc… mais décida de ne pas trop s’en formaliser. En revanche, elle rebondit sur la notion de « cœur » avec un petit sourire malicieux. « Ton cœur n’est pas très solide mon vieux si mes remarques suffisent à l’crever ! » Vanellope s’assit aux côtés du jeune homme, là où il venait de tapoter, étendant ses jambes tout en croisant les chevilles ce qui lui permettait d’admirer ses Doc rouges – pas forcément très uniforme compatible mais plus on montait dans les années et plus les professeurs lâchaient l’affaire sur le sujet au quotidien -.

La préfète fit ensuite mine de réfléchir à la proposition de Tony avant de conclure : « Ok ! Ça marche ! Tope là ! » Elle lui tendit sa main pour sceller leur accord plein d’humour avant de revenir sur cette histoire d’avant première imaginaire. « Mais à une soirée de lancement, il faut être bien sapée, non ? Remarque, ça serait l’occasion de remettre ma robe de bal. On ne peut pas dire qu’elle ait vraiment été utile alors que, sérieux, j’avais la classe. » Elle imaginait que la robe qu’elle portait au bal – jaune, longue, fendue et fluide – serait parfaite si elle avait vraiment du aller à une première de film. Sa soirée de bal ne s’était pas vraiment passé comme elle l’avait imaginé : même si elle était très loin des ambitions romantiques de certains, le fait que son cavalier n’ait pas été dans son assiette toute la soirée avait rendu ses frais de toilettes un peu vains. Pourtant, contrairement au look qu’elle portait au quotidien, pour le bal, elle avait été très féminine et sexy. Gros regret donc. Finalement ça serait cool que Tony perce pour qu’elle puisse la remettre ? Car, tout le monde le sait, on ne porte pas la même robe à deux bals de Noël!

Faisant mine de réfléchir à la question de son camarade, elle finit par lui demander : « Voyons voir… est-ce que tu as assez de muscle pour un film d’action ? Je dirais que de ce côté là ça va… mais oublie les films d’horreur, personne ne croira que tu es un tueur à la tronçonneuse ! Quant aux films romantiques, va savoir… tu devrais plutôt demander à l’une de tes minettes. » Elle disait ça sans trop de connaissance sur le sujet (il lui semblait qu’il était sorti avec une Serpentard à une époque mais elle n’aurait même pas su trop dire laquelle) : la vie privée de ses camarades de maison ne la regardait pas. Elle-même parlait très peu de ses flirts, pas tant pour le cacher – elle s’en fichait – que parce que ses partenaires ne voulaient peut-être pas que ça se sache. Après tout, la base des relations comme celles-ci, c’était bien que personne n’aille en tirer de conclusion ! « Et moi, alors ? Tu me verrais dans quel genre de film ? » Il n’y avait pas de raison que Tony soit le seul à s’imaginer en star du cinéma !

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Ξ Sujet: Re: C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]   C'est pas moi, je le jure! [Vanellope] EmptySam 6 Mar - 0:25

C'est pas moi, je le jure

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Tony était satisfait de la réponse de sa préfète, et son langage corporel le démontrait bien. En septembre, il entamerait l’année la plus importante de son parcours scolaire : sa septième année sera leur dernière chance, à Lola et lui-même, de s’assurer qu’ils aient des successeurs dignes de ce nom à Poudlard. L’art de la bêtise dans le château écossais ne devait être perdu ! Il était rassurant de constater que la relève partait déjà avec des bases solides : Tony commençait à avoir un cauchemar récurrent dans lequel les retenues n’avaient plus lieu car le corps étudiant de la célèbre école était devenu trop sage. Pis, on ne comprenait plus le concept de bêtise et ne savait réagir lorsque son alter ego onirique se surpassait à accomplir les pires catastrophes de toute l’histoire de Poudlard – bouquin qu’il n’avait évidemment pas lu.

« Sais-tu juste quelle importance tes remarques ont pour moi ? » surenchérit le batteur, toujours aussi dramatique. Il devrait probablement arrêter avant de pousser trop loin et de se retrouver un genou par terre devant la préfète juste pour rire et "parce qu’il le pouvait". Son regard s’arrêta un moment sur les chaussures de la jeune femme, alors que ses propres pieds se calaient contre le mur.

Bonne joueuse, Vanellope accepta le marché frivole de Tony d’une poignée de main qu’ils échangèrent, et surenchérit même sur la tenue qu’elle devrait porter. « Ouais, trop! Faut du chien pour porter du jaune, quoi, mais ça t’allait comme un gant. Par contre, il te faudrait peut-être un meilleur cavalier. Enfin, j’dis ça j’dis rien. »

Sous-entendait-il qu’il serait libre si la préfète décidait d’accompagner la starlette imaginaire? Il faudrait que V accepte d’être sous les feux de la rampe. Le monde entier aurait les yeux rivés sur l’irlandais et sa cavalière. Peut-être préférerait-elle un peu plus la subtilité et l’anonymat. Dans ce cas, il était certain que les cavaliers potentiels ne manqueraient pas, et rouleraient à ses pieds comme des bavboules. L’important étant qu’elle en trouve un qui possède de l’entrain et lui fasse passer une agréable soirée.

Tony ne feigna pas l’air outré qui lui passa quelques secondes au visage à la question à voix haute de la préfète. Était-il suffisamment musclé? Par réflexe, il avait même gonflé du torse et des bras pour bien jouer au paon, avant de se dégonfler en réalisant que la cinquième année s’était bien eue de lui. « Évidemment que ça va, s’pèce de trollette! » C’était sorti tout seul. Pas franchement agacé ou insulté, il fallait tout de même qu’il réagisse. Pour la forme. Sa réputation. Toutes ses choses, comprenez-vous. Quant au film d’horreur, V n’avait pas tort : il jouerait certainement mieux le rôle du sportif un peu teubé que celui du survivant ou du meurtrier en série. Tony n’avait jamais vraiment compris, d’ailleurs, comment les gens étaient aussi stupides dans ces films. Franchement, c’était humainement impossible de posséder si peu de matière grise, quoi!

Le batteur ouvrit la bouche, un énorme sourire aux lèvres, alors que Vanellope n’osait se prononcer sur les charmes de Tony. En plus, elle faisait genre de le distraire en lui parlant de ses minettes. Tony était-il la coqueluche de l’équipe des rouge et or ? C’était une façon de dire les choses. Pas forcément ni vraie ni fausse. Demander son opinion à Esther ou à Lola relevait davantage du suicide émotionnel qu’autre chose. Quant aux lettres glissées dans ses affaires : il n’avait jamais enquêté ni répondu.

« Comment t’oses pas me dire c’que t’en penses! J’serai pas froissé si tu m’dis que j’suis pas ton genre. Et tu peux m’dire que tu m’trouves mignon sans que j’pense que tu veuilles qu’on sorte ensemble, t’sais. »

Un clin d’oeil pour sceller sa phrase et un haussement d’épaule pour bien manifesté qu’il n’en tenait rigueur à son amie. Après tout, il y avait pire dans la vie que de ne pas oser se prononcer sur les talents de charmeur d’une brute ou la beauté objective d’un camarade de classe. Évidemment, la question que Tony avait posée lui fut renvoyée et sa réponse ne se fit pas réellement attendre. Le joueur de quidditch n’était pas reconnu pour réfléchir longuement, après tout.

« Espionnage, clairement! J’sais pas trop pourquoi, mais ça t’irait bien. Pis tu pourrais t’balader dans ta robe de bal à des soirées pour récolter de l’intelligentsia. Puis pif paf scène d’action. C’est plus cool qu’un film policier. » Qui était également trop similaire à un rôle de préfète. « Ou alors un genre d’Indiana Jane. » Pas Tomb Raider, ou V allait croire que Tony souhaitait la voir dans des tenues aussi indécentes que mésadaptées au cadre du récit. Soudainement, le pied de Tony s’agita et il s’avança légèrement sur place, dans son excitation. « Mieux ! Science-fiction. Dans le rôle d’une scienceuse qui crée une machine à remonter dans le temps et… Bah après c’est ton film, à toi de voir, hein! »

Si c’était pas le scénario du siècle, il ne savait trop que penser. Personne ne pourrait avoir imaginer ça avant lui. Sauf peut-être le film qu’il avait vu la dernière fois qu’il était passé chez ses parents...

(888 mots)
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Ξ Sujet: Re: C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]   C'est pas moi, je le jure! [Vanellope] EmptyDim 7 Mar - 20:07


« Non, je ne sais pas, mais vas-y, dis-moi ! Je suis toute ouïe ! » répondit-elle, non sans humour, son regard bleu-gris pétillant d’une malice persistante alors qu’elle regardait son camarade de maison. Elle affichait même un petit sourire en coin qu’elle n’avait pas la volonté de cacher, trop amusée par cette conversation.

Concernant son cavalier au dernier bal, elle haussa les épaules : « Eh ! Tu n’avais qu’à te proposer pour m’y conduire ! Alan a fait de son mieux mais il n’a pas eu une année facile alors il n’était pas dans son assiette. Au final, c’est la faute de tes ex camarades de dortoir si j’ai eu un bal merdique ! Et un peu de McGo’ qui a pas voulu que j’y aille avec une fille aussi. » Même si son bal avait été un beau raté, ce n’était pas la faute d’Alan, le problème avait été les chieurs qui l’avaient harcelé pendant le premier semestre. V n’avait pas été franchement fière de sa maison cette année, mais elle espérait que maintenant que les pommes pourries avaient été enlevées du panier, les lions allaient repartir du bon pied. « Mais c’est gentil d’avoir remarqué que j’avais assuré quand même, je suppose que ça ne s’est pas trop vu qu’Alan a balisé pendant la valse d’ouverture. » Elle l’espérait pour le Poufsouffle en tout cas, ça n’aurait fait qu’accentuer son malaise.

« Oh ça va ! C’est pas ma faute si quand je te fais marcher, tu cours ! » répondit-elle du tac au tac en riant lorsqu’il la qualifia de trolette. L’avantage à parler entre nés moldus, c’est qu’ils avaient le même langage et les mêmes codes, il n’y avait pas de blanc comme avec certains sorciers parce que l’un ou l’autre ne comprenait pas un mot.

« Je te rassure mon mignon, je ne sors avec personne de toute façon. Les relations de couple c’est vraiment pas mon truc. » Elle précisait ça pour la forme, sa relation avec Tony n’ayant jamais rien eu de très ambigu – même si ça venait en parti du fait que jusqu’à récemment elle repoussait même les flirts lorsqu’elle était à Poudlard -. « Au demeurant, mes réserves venaient plus du fait que j’ai du mal à imaginer ce qui ferait un bon personnage principal de film romantique. J’en ai vu quelques uns mais à vu de nez je dirais que tu n’es pas taillé pour être Hugh Grant ou Colin Firth… » Elle fit mine de réfléchir un instant… « Tu aurais peut-être plus ta place dans un teen movie ? Rapport à l’âge déjà. » proposa-t-elle d’un ton faussement sérieux, comme si Tony cherchait véritablement dans quel genre de film tourner.

« Oh ! Cool ! Je valide l’espionnage ! En plus je fais de la gym, je pourrais assurer une partie de mes cascades ! » Toujours dans l’optique où elle tournerait dans un film aussi hypothétique que celui de Tony. La proposition suivante remporta moins d’adhésion, lui décrochant une moue dubitative : « Je ne suis pas très emballée pour un rôle de scientifique, même si les films sur les voyages dans le temps peuvent donner l’occasion de porter de super-costumes, je suis sûre que je porterais très bien le corset. C’est que ça n’a rien de sexy d’être une tête d’ampoule tu vois. » Ce qu’elle était un peu en réalité, elle avait tout de la parfaite petite geek avec ses inventions, mais justement, s’ils se fantasmaient en héros de film, c’était pour s’éloigner de la réalité, non ?

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Ξ Sujet: Re: C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]   C'est pas moi, je le jure! [Vanellope] EmptyMer 17 Mar - 20:20

C'est pas moi, je le jure

Feat. Vanellope
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« Elles sont primo.. vitales, Van’! Tu penses quoi? »

La langue entre les incisives, Tony laissa échapper un son fricatif qui pourrait être retranscrit par un "Tsss", indiquant clairement le niveau d’outrage qui l’habitait supposément.

Le batteur se tortilla sur place, balançant d’une fesse à l’autre, à la réflexion de V sur le bal. Il aurait pu, oui, mais… «Bah justement, elle est relou la Mcgo’. Pis si je t’avais invitée, je lui aurais juste donné raison. C’était ma façon de manifester pour le droit d’y aller entre potes de tous genres, tout ça tu vois. » Ce n’était certainement pas parce qu’il avait déjà accepté l’invitation de Lola, avec qui la soirée ne pouvait être autre chose que divertissante, ou parce que l’idée d’accompagner une préfète ne lui avait jamais même effleurer l’esprit. Que nenni. Du tout. Par contre, Tony se sentit légèrement attaqué à la mention de ses potes de dortoirs. Quatre mec qu’il avait appris à considérer minimalement comme des amis. Si leur nombre avait diminué de moitié (pour une fois, Tony calculait juste en s’excluant d’office de ses camarade de chambrée), cela signifiait que deux personnes qu’il appréciait avaient été fichus dehors. Les deux plus relous de leur année, certes, mais tout de même, quoi! Enfin, c’était un sujet délicat sur lequel il valait mieux ne pas s’attarder si il préférait ne pas passer pour plus boulet ou plus vil qu’il ne l’était réellement.

« Si ça peut te rassurer, dis-toi que Lo’ et moi on jouait à Whack-a-mole avec les pieds l’un de l’autre. » Pieux mensonge. Tout irlandais qui se respectait avait un sens minimal du rythme et savait géré ses pieds. On ne naissait pas le pied marin, et on ne faisait pas des quadrilles dès l’âge de quatre ans sans que cela ne transparaisse sur une piste de danse. Enfin, ça c’était jusqu’à ce que la brune décide que c’était l’heure de boire. Puis, il l’avait laissée filer pour rejoindre Esther et s’était retrouvé avec d’autres potes. Il savait que leur rupture pesait potentiellement plus sur la rouge et or que sur les principaux intéressés.

« C’est important de courir! Ça tient en forme. C’est pas donné d’avoir un physique de star, tu sais. » Comment ça, il déviait le sens des propos de Vanellope ? Ce n’était certainement pas une stratégie du brun à la langue bien pendue. De toute manière, il ne réfutait pas d’être tombé dans le piège, ça l’amusait même plutôt : il n’aurait pas les amis qu’il a si il n’avait pas un bon sens de l’humour et de l’autodérision.

Rassuré, comme si il en avait besoin, que Vanellope ne lui ferait pas réellement des avances, Tony sourit un peu bêtement en suggérant un truc toujours aussi brillant que le précédent inattendu :
« Tu crois qu’on pourrait d’mander à McGonnagall de faire un groupe. Pas pour les célibataires endurcis, mais pour ceux qu’les couples, bah ça les intéresse pas ? » Tout était dans la nuance. Enfin, c’était rarement le cas, pour Tony, mais là on faisait clairement une entorse à la règle.

À la mention des acteurs auxquels il ne ressemblait pas, le joueur de quidditch se contenta de plisser les yeux avant de se lancer une fois de plus à toute allure dans ce qui avait tout l’air d’un piège. Il ne mentionna pas que ces personnes avaient probablement l’âge de ses parents, sinon davantage et se contenta de hocher la tête à la mention du film pour adolescents. «Ouais, t’as raison. » Et puis, ça ne l’empêcherait pas d’avoir le rôle du capitaine de football qui sort avec Mary-Sue la capitaine de l’équipe de cheerleaders. Ouais, il était preneur. Puis, ce rôle impliquait forcément d’être le leader romantique en même temps, non?

« C’est cool, ça! J’aimerais faire mes cascades moi-même aussi. Ça a plus la cote auprès des fans...»

Si l’option de jouer aux apprenties espionnes semblait emballer Vanellope, la préfète ne semblait pas aussi enthousiaste face à la suggestion suivante, qu’elle jugeait apparemment trop près de la réalité. Était-ce une fois de plus un tour du subconscient de Tony qui avait du mal à détacher sa vision de la préfète pour la projeter dans un rôle hypothétique?

« Bah, moi je trouve que c’est un peu ce qui fait le charme d’Esther, son intelligence. » Ou plutôt, faisait? Sauf qu’elle était toujours intelligente et qu’il pouvait objectivement dire, même si ils ne se parlaient plus, qu’elle n’avait pas perdu de son charme parce qu’elle s’était servi de lui. Enfin, si, mais pas de cette manière. Dans tous les cas, la question n’était pas là.

« Du coup, tu kifferais de jouer dans une série d’époque comme Downtown Abbey ou Game of Thrones? »

Tony s’y imaginait bien moins. Les redingotes et les milliards de chemises en pelures l’une sur l’autre lui semblaient plutôt inconfortables. Ou alors, il aurait besoin de jouer dans un film relatant une époque moins suffocante.
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Vanellope Reynolds
Vanellope Reynolds
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Ξ Sujet: Re: C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]   C'est pas moi, je le jure! [Vanellope] EmptySam 27 Mar - 17:05


« Vitales ? Rien que ça ! Voyez-vous ça… enfin bon, Tony, je ne pense rien de particulier. Pas à cet instant précis en tout cas. » Expliqua-t-elle toujours sur un ton taquin et un brin amusé. Le tour que prenait cette conversation était un peu étonnant, mais Vanellope avait toujours eu du répondant. Tony aussi finalement, c’était peut-être pour ça qu’ils s’entendaient aussi bien même s’ils n’étaient pas exactement du même cercle d’amis.

« Tu t’enfonces Tony, même si c’est mignon d’essayer de te raccrocher aux branches. Sérieux, vous êtes tous pénibles de m’avoir laissé dans cette galère alors que je suis la seule à me taper tout le boulot pour Gryffondor. Et encore, ça aurait été pire si Alan ne m’avait pas accompagné, j’aurais ouvert le bal seule, bonjour la honte ! » Elle ne savait même pas si c’était vraiment de l’ordre du possible, si ça se trouvait, McGonagall avait prévu de lui trouver elle-même un cavalier si elle ne s’en dégottait pas un ? Rien que cette idée avait de quoi lui coller un frisson. Imaginez si elle avait été obligée d’aller au bal avec Evan ? L’angoisse, non ? Mieux valait y avoir été avec Alan, même s’il avait manqué de peu s’évanouir en pleine valse à cause du stress. Clairement, elle ne regrettait pas que cette petite bande d’homophobes aient été virés de l’école, ils l’avaient bien cherché – même si elle se rendait bien compte aussi que pour les sixièmes années, ça n’avait rien de confortable d’avoir perdu des camarades alors qu’ils ne connaissaient peut-être même pas vraiment Alan -.

Ponctuant la remarque de Tony, elle afficha une petite moue : « Je ne sais pas si ça me rassure ou si ça m’intrigue. » Quoi qu’il en soit, ce bal était derrière eux, et ils avaient encore des mois avant d’avoir à se préoccuper du prochain ! Autant dire qu’elle n’avait pas hâte…

« Physique de star ? Et sinon, ça va les chevilles ? » V afficha un petit sourire en coin avant de s’étirer comme si de rien n’était. En réalité, elle n’avait rien contre le physique de Tony, pas plus que contre Tony en général. Elle l’aimait bien même, contrairement à beaucoup de ses congénères, il avait l’énorme qualité d’être marrant. En revanche, il arrivait que sa propension à l’amusement lui donne plus de boulot vu qu’elle était sa préfète, mais V avait tendance à considérer que les sixième années restaient la prérogative de Graham – déjà qu’il en faisait pas lourd… -.

« Un groupe ? Comme un club tu veux dire ? J’pense qu’on est quand même un peu jeunes tous pour fonder celui des célibataires endurcis. Je ne sais pas toi, mais moi en tout cas, je ne croule pas sous les propositions donc ça n’a rien de très difficile de m’en tenir à ma décision de rester seule. » Si elle n’avait eu aucun mal à trouver des volontaires pour quelques instants un peu chaud dans les salles vides, elle n’avait jamais reçu aucune proposition plus sérieuse qui aurait pu la mettre dans une position délicate. Même si elle comptait rester célibataire à vie, elle n’avait aucune envie de se retrouver obligée à éconduire qui que ce soit, ce n’était clairement pas le beau rôle.

En venant à parler des rôles qu’ils pourraient tenir au cinéma – tout ça très hypothétiquement -, elle hocha la tête de manière à approuver les paroles de Tony et enchaîna sur la question des cascades. « Exact, ça rend plus crédible. Mais est-ce que tu es assez souple pour ça ? » Tony lui avait toujours paru plus massif qu’autre chose, peut-être à cause de son rôle au Quidditch vu qu’il était batteur.

« Ah oui ? Je ne la connais pas vraiment. Je pensais que tu avais plutôt craqué sur ses grands yeux bleus. » dit-elle d’un ton volontairement exagéré car elle plaisantait, au moins à moitié. Elle n’avait pas vraiment suivi cette histoire, elle savait juste que Tony était sorti avec la Serpentard puis que ça s’était terminé. Cette romance n’avait pas beaucoup émoustillé la machine à ragots de Poudlard, sauf peut-être par rapport à leur statut de sang respectif. Et puis, la dites machine de Vanellope étant nourrie par des cinquièmes années – Viska et Victoire pour les nommer -, la vie des élèves plus âgés n’était pas forcément au cœur de leur préoccupation au moins jusqu’à ce qu’Esther révise avec Ted.

Revenant à leurs carrières fictives dans le cinéma, V acquiesça d’un petit signe du menton : « Peut-être pas Downton Abbey, je suis tellement petite que la mode des années vingt m’irait pas du tout, mais par contre les robes longues à corset - genre, comme dans les Tudors - à défaut d’être confortable, je suis sûre que ça en jetterait. Puis, tant qu’à jouer un rôle, autant le faire à fond. » Elle avait toujours eu un goût certain pour les tests vestimentaires, dommage qu’elle n’aime pas jouer la comédie par contre, elle aurait pu s’inscrire au club de théâtre sur le point de se monter à Poudlard.
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Ξ Sujet: Re: C'est pas moi, je le jure! [Vanellope]   C'est pas moi, je le jure! [Vanellope] EmptySam 24 Avr - 2:54

C'est pas moi, je le jure

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Il fallait bien des gens qui allaient glaner des branches s’ils voulaient des baguettes, non mais! C’était quoi cette discrimination?  Et surtout… d’où V se tapait tout le boulot pour Gryffondor? Sans l’équipe de quidditch, leur maison ne serait rien! C’était grâce aux joueurs que leur maison n’était pas constamment bonne dernière dans les pointages. Et définitivement pas en raison du comportement moins exemplaires de certains membres de l’équipe qui tendaient à se faire pincer dans leurs bêtises ou à omettre de rendre des devoirs à temps. Que nenni.

Sauf qu’il s’avérait que ce n’était pas exactement ce dont il était question, mais bel et bien uniquement du bal. Il ne fallait pourtant pas si bien connaître l’irlandais pour savoir qu’il n’était pas du genre tout ce qui multipliait les fioritures aux mondanités. Non, certainement, il n’aurait pas été du genre à se sacrifier pour le bien commun et ouvrir le bal, la vie du château en entier en eut-elle dépendu.

« Whack-a-mole » répéta le sportif, en mimant un maillet disproportionné – dans son esprit – qu’il abattit dans la direction générale de leurs pieds. Une fois, deux fois, et il s’arrêta à la boutade de Vanellope, se contentant de faire mine d’observer la taille de ses chevilles avant de hausser les épaules, un sourire bête aux lèvres.

« Ouais, groupe, club, asso. Un truc du genre.  J’voie pas pourquoi on s’rait trop jeunes! Mon grand-oncle est bien entré dans les Ordres à douze ans!»

Quant à savoir s’il croulait sous les demandes, il se contenta de sourire en hésitant. Les gens n’avaient pas tendance à croire sa réponse honnête : il avait bel et bien reçus des mots flatteurs d’une admiratrice anonyme. Ou un admirateur, pour le peu qu’il en savait. Et si la vérité semblait déjà incroyables à ses camarades (Tous des jaloux), allez savoir si un embellissement de cette vérité, et une multiplication des fans, serait pris au sérieux par ses pairs. « J’y fais pas vraiment gaffe. » Ce n’était ni vrai, ni faux, et suffisamment vague pour ne pas donner envie de creuser la question.

Le délire cinématographique s’étira ensuite, amusant Tony et le divertissant d’une manière qu’il ne pouvait qu’approuver. Van’ remit gentiment en question sa capacité à faire ses propres cascades, advenant le cas où il jouerait dans un film d’action, et Tony haussa une fois de plus des épaules. « J’peux pas dévoiler tous mes secrets, mais ça se pratique : c’est comme rien… » Et puis, comme Mich’ le lui avait déjà fait remarqué, les artistes de cirque étaient bien souvent courts et compacts, un peu de la même manière que le batteur. Et ils restaient suffisamment souples pour faire toutes sortes de vrilles et d’autres figures impressionnantes dont le luso-irlandais ignorait évidemment le nom.

Un éclat de rire franc franchi les lèvres du batteur, alors qu’il tournait la tête pour dévisager la préfète.  Oh, il avait bien perçu son exagération, mais lui-même n’était pas très doué pour remarqué – et se souvenir – de la couleur de l’iris des gens. Plutôt que d’investiguer de ce côté, Tony joua une fois de plus le coq.

« Tu réalises qu’si j’en pinçais pour tout ce qui a les yeux bleus, Hartley ferait pâle figure à côté, hein? » Parce que, évidemment, quand un O’Donnell jetait son dévolu, personne ne pouvait lui résister. C’était aussi connu que la danse nuptiale de la grive. Tony calcula ensuite qu’Hartley craquait déjà pour toutes celles -l’accord en genre prenait ici toute son importance- qui avaient les yeux bleus. Ou gris. Ou verts. Ou noisette. Ou marron. Ou bruns. Ou noirs.

« Et, tu m’verrais en r’dingote? », rétorqua le batteur, les yeux réduits par l’amusement à de minuscules fentes. Il n’était même pas certain de l’époque attribuée aux redingotes, mais bon. Il voulait bien faire genre qu’il savait. Pas le début du vingtième siècle, donc. Dommage : Tony se serait bien vu en aviateur de la grande guerre qui venait sauver son âme sœur des griffes de l’envahisseur, canardant tout sur son passage. L’idée de se retrouver coiffé d’une perruque à frisures blanches, ou de porter une cravate épinglée l’amusait toutefois. Il mélangeait tout, certes, mais pour sa défense ses parents n’avaient que les chaînes de base, et les Tudors n’y avaient pas passé.

« Ma sœur...» débuta-t-il en voulant poursuivre sur le sujet des corsets, mais il fut interrompu par un tumulte dans le couloir au bout du leur. C’était la sortie des classes, ce qui signifiait qu’il ne lui restait qu’un temps limité pour remonter dans la salle commune, vérifier quel était son prochain cour, trouver les rouleaux de parchemins de son devoir, ainsi que ses manuels, et se rendre en salle de classe. Sans faire ni une, ni deux, il sauta au sol et, malgré la lourde masse dans son sac, s’élança à travers le corridor, après quelques secondes de sur-place pour prendre le temps de s’excuser de disparaître aussi brusquement.

« D’solé, V. J’dois aller prendre mes livres dans la salle co. On se r’prendra, j’veux pas faire perdre d’points en étant en r’tard.» On n’y croyait pas réellement, à cette dernière remarque, mais l’intention était là, ou bien c’était simplement l’excuse parfaite fasse à une préfète.

[Terminé pour moi.]
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