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 A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]

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Fiona Quincy
Fiona Quincy
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Ξ Sujet: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptySam 6 Fév - 10:53

A trop attendre le sommeil je fatigue
Fiona & Emrys

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Une fois n'est pas coutume, Fiona ne parvenait pas à dormir. Ça lui arrivait depuis toute petite : accepter bon gré mal gré de se coucher, se retrouver allongée dans son lit, les yeux grands ouverts comme un hibou, compter les moutons, les chevaux et tous les animaux de la ferme, toquer à la porte de ses parents pour qu'on lui raconte une dernière histoire (et peut-être une autre ensuite ?), et finir la seule encore éveillée alors que de guerre lasse, son père s'était endormi au milieu d'un récit déjà entendu des dizaines de fois (mais dont elle ne se lassait pas !) Parfois, elle demandait à manger quelque chose - elle avait l'impression que c'était la faim qui l'empêchait de tomber dans les bras de Morphée, mais elle avait perdu cette habitude-là en grandissant et en devenant de plus en plus sensible à son poids. Arrivée à Poudlard, les insomnies n'étaient malheureusement pas restées au pas du portail encadré de ses charmantes (/kitsch ?) statues de sangliers ailés.

La première fois qu'elle était tombée sur Emrys Baughan alors qu'elle s'était réfugiée dans une salle de classe vide du septième étage, elle avait failli faire une crise cardiaque. Ou plutôt, il était tombé sur sa cachette. Elle avait beau connaître intimement une bonne partie du corps préfectoral (avec V et Graham ses préférés en tête, suivis de près par Peony, Alfie et Lucas), elle ne cherchait pas non plus à tester les limites de leur népotisme loyauté ou à finir en retenue jusqu'à la fin de sa scolarité. Elle avait marché un peu en cherchant à rester à une distance raisonnable de la tour de Serdaigle, puis était entrée dans la première salle ouverte quand elle avait cru entendre des bruits de pas. Et voilà qu'un Gryffondor encore un de cinquième année débarquait dans son refuge. Il faut croire qu'elle n'était pas la seule de l'école à souffrir d'insomnies coucou Ash.

Le fait que cette occurrence se soit produite une deuxième fois relevait de la coïncidence, mais désormais elle devait admettre que ça n'en était plus une. Avoir de la compagnie lors de ses insomnies était appréciable, quand bien même c'était étrange : elle ne fréquentait jamais le Gryffondor en journée. D'un an son cadet, elle le savait proche d'Isaac mais lui avait rarement adressé la parole avant cette année. Ils se retrouvaient au septième étage, le jeudi pour l'afterwork, même jour que les deux premières fois et elle pouvait discuter avec lui tant que le sommeil demeurait élusif - et ça pouvait durer longtemps. Sa crainte principale était de tôt ou tard finir par se faire attraper à nouveau par Rusard (chose qui était forcément déjà arrivée en six années de scolarité marquées d'insomnies). Il eût été plus pratique de partager une salle commune - encore une raison pour laquelle le Choixpeau aurait dû la mettre à Gryffondor.

Se lever la nuit, alors que tout le château était silencieux, avait toujours quelque chose d'étrange, voire un peu surnaturel. Pas un bruit dans le dortoir des filles de sixième année à part les ronflements de Ciara ni dans la salle commune de Serdaigle. Tout était calme, et seul le bruit de ses pas semblait résonner de manière excessivement forte dans le silence. Elle tenait sa baguette allumée dans la main droite, et suivit le chemin menant à l'extérieur de la salle commune, se retrouvant nez à nez avec Rusard : charmante soirée pour une balade n'est-ce pas ? dehors. Elle se demandait si la fichue prédiction de Trelawney n'avait pas grillé pour de bon ses chances d'avoir un jour un sommeil régulier. Impatience improductive, carrefour, fuite inutile. Elle s'était concentrée sur sa résonance académique lorsqu'elle en avait parlé avec Erin, mais elle supposait désormais que ça pouvait s'appliquer à sa vie au global. Une voie réaliste sur le plan amoureux, plutôt que de développer systématiquement des sentiments pour des gens pour qui ça ne serait jamais réciproque.

Elle se demanda brièvement si Emrys serait bien là, lui aussi, ou s'il était possible que le garçon abandonne tôt ou tard leur cause, et regretta de ne pas avoir amené de quoi s'occuper avec elle la confiance règne : le journal sportif que son père lui avait envoyé (ou comment se réjouir d'une remontée à la dix-huitième place du classement pour le Bristol City FC je consulte désormais les stats footballistiques de l'année 2016, oui monsieur) ou des paroles de chansons de Magic Mix (quand bien même elle les connaissait sur le bout des doigts : elle avait toujours eu des facilités pour l'apprentissage par cœur, surtout quand il était en musique). La saison de Quidditch étant terminée pour Serdaigle, elle se laissait un peu de répit avant de reprendre l'élaboration de stratégies pour perdre. Elle poussa la porte... et esquissa un sourire. « Haut-les-mains, que personne ne bouge ! » souffla-t-elle même si la référence échapperait peut-être à son camarade. Quand on n'a pas dormi depuis plus de vingt-quatre heures, on s'amuse comme on peut. Elle ferma la porte derrière elle, et restant debout pour l'instant, s'appuya juste contre le mur. « J'ai l'impression de vivre dans une réalité parallèle c'est ouf j'essaye de parler comme Leith pour qu'il me respecte plus j'suis tellement fatiguée... » Elle cligna des yeux, ensommeillés, mais refusant impitoyablement de la laisser se reposer. Elle avait pensé plusieurs fois à demander une potion de sommeil à Pomfresh, mais sa mère s'était longtemps montrée défavorable à une solution médicamenteuse, aussi n'avait-elle toujours pas sauté le pas. « J'espère que ça ira mieux au moment des exams, sinon ça va devenir délicat. » admit-elle, une part lointaine d'elle se sentant inquiète, l'autre étant juste engourdie par la fatigue. Un problème à la fois, merci.

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Ξ Sujet: Re: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptySam 6 Fév - 20:25

 
Fiona & Emrys


** Ailleurs **
Des corps en sueurs se pressaient contre moi, tandis que j’enchainais les verres, dans l’un des seuls smokings que je possédais. Cela faisait un moment que j’étais sur la ligne de touche, à engloutir des cocktails manifestement corsé. Tout ce que je cherchais à ce moment-là, c’était un moyen de me changer les idées. Je crois que j’étais un peu soûle. Je détestais ce genre de soirée.

Mon regard fut attiré vers la piste par un éclat doré. Fiona dansait là, toute seule, oscillant sous les lumières tamisées. Qu’elle était belle, bordel. Je la fixais intensément. Elle se laissait aller, vivant chaque pulsation de la musique. Je portais le verre à mes lèvres. L’alcool aidant, pour la première fois depuis longtemps, je ne me souciais plus de rien.

Je m’approchais. Mes mains se coulèrent autour de sa taille fine. Mon coeur battait la chamade. Elle ne me repoussa pas. Je ne savais pas ce qui se passait entre nous, mais c’était autre chose. Fiona souriait. Elle laissa tomber sa tête en arrière et observait les lumières au-dessus de nous, heureuse.

"Regarde-moi, s’il te plait."

Ma voix était si basse, un peu rauque, que je n’étais pas certain qu’elle m’ait entendu. Mes yeux se déplacèrent vers sa bouche et mon estomac fit un saut périlleux. Je lui pris les mains. Elle croisa mon regard, m’embrasant dans la minute. Avant que le courage et l’effet grisant de l’alcool ne me déserte, je me penchais doucement en avant, effleurant sa joue de la mienne. Elle était si près que je pouvais respirer l’odeur dans son cou.

"Fiona … Je crois que je … que je … "

C’était une mauvaise idée. Une très mauvaise idée.La respiration saccadée, incapable de terminer ma phrase, je me penchais en avant et l’embrassait. Tout doucement, ne voulant pas l’effrayer. Mes yeux se fermèrent tandis que ses lèvres se plaquaient sur les miennes, mes mains tenant son visage en coupe.  Je voulais simplement qu’elle comprenne toute la profondeur des sentiments que j’avais pour elle.

Mon corps réagit instantanément. Brusquement, l'incendie couvant dans le creux de mon ventre se diffusa à une vitesse folle. Je sentais les zones brûlantes, là où sa peau touchait la mienne. Mes poignets, mes mains, mes lèvres… J’étais en feu.

J’étais fichu.


** Ici **


Emrys se réveilla en sursautant. En sueur, le cœur menaçant de rompre dans sa poitrine, il mit quelques instants à se rappeler où il se trouvait. Hagard, il porta une main à ses lèvres.

"C’était quoi, ça ?" murmura t’il en son for intérieur.

Sous le choc, il repoussa les draps d’un geste brusque et s’assit au bord du lit pour reprendre ses esprits. Le gallois passa une main déconfite sur son visage. La tension dans la région de son bas-ventre l’acheva. Il frissonna en se remémorant la douceur de sa peau contre la sienne. Être trahi par son propre corps, quelle sensation formidable. La honte se disputait maintenant à la surprise et au désir. Jamais il ne s’était senti aussi pathétique de toute son existence, pas même quand son paternel lui collait beigne sur beigne. Se renfrognant, Emrys se laissa retomber en arrière. Il avait besoin d’une douche froide et vite.

Une fois - un peu- calmé par son passage sous la douche, il se mit à faire les cent pas dans la salle commune, tournant et retournant les dernières images de son rêve dans sa tête. Il n’arrivait plus à dormir, bien entendu. Ses jambes ne tenaient pas en place. Une heure sonna à l’horloge. Emrys se mordilla la peau du pouce. On était jeudi. Peut-être que Fiona serait éveillée aussi. Cela faisait maintenant plusieurs mois qu’ils se voyaient, en secret, à la nuit tombée. En tout bien tout honneur … Enfin... Jusqu’à maintenant. Le gryffon balança un coussin à travers la salle commune dans un mouvement de mauvaise humeur teintée de frustration.

Une demi-heure plus tard, l’énervement avait définitivement anéanti la moindre probabilité qu’il puisse trouver le sommeil.  Allongé sur le tapis de la salle commune, les mains croisées sur le ventre et les yeux fixés au plafond, il se sentait fébrile. Nauséeux. S’il avait pu, il serait sorti courir une heure pour évacuer toute cette tension. Il jeta un nouveau coup d’œil à l’horloge. Il était vraiment tard - ou très tôt - et il y avait quand même plus de chances que Fiona ne soit pas au point de rendez-vous que l’inverse. Le gallois se leva et se faufila silencieusement pour récupérer la besace dédiée à ses virées nocturnes cachée sous le lit.

Quand il arriva au point de rencontre, une vague de soulagement déferla sur lui. Il était seul. Il n’aurait pas aimé devoir croiser la jolie blonde ce soir… pour lui dire quoi, d’ailleurs ? Bonjour, mon esprit prolixe et totalement inconvenant m’envoie des messages subliminaux te concernant ? J’ai mis plus de trente minutes à calmer l’incendie qui s’est allumé dans mon corps à la seule pensée de tes lèvres sur les miennes ?

Détestant se sentir aussi vulnérable, Emrys envoya balader sa besace à travers la pièce et vient s’asseoir tout près, dos au mur, jambes relevées contre la poitrine. La pierre froide contre son dos eu le mérite de l’apaiser un peu. De là où il se trouvait, il pouvait garder un oeil sur la porte tout en étant légèrement caché par un pilier en granit sculpté. Le gryffon la fixa un long moment. Finalement, au soulagement se mêlait la déception que la jolie blonde ne soit pas là et il n’arrivait pas à savoir ce qui l’exaspérait le plus. Il aurait pu se mettre des baffes.

Emrys bailla. Attrapant sa besace il se plongea, non sans difficultés, dans la lecture du dernier livre qu’il avait empreinté à la bibliothèque (Merlin : héro ou imposteur ?). Maintenant que le contre coup de son rêve s’atténuait, il était complètement épuisé. Soudain, la porte grinça et celle qu’il avait appelé de tous ses vœux tout en priant qu’elle ne vienne pas (Je ne sais pas ce que je veux, bonjour !), en franchit doucement la porte. Fiona sourit en l’apercevant et son cœur dégringola au fond de son estomac. La panique menaça de l’engloutir.

"Haut-les-mains, que personne ne bouge !"

Levant les mains en signe de reddition, il répondit tout doucement, de peur qu’elle ne remarque le trouble dans sa voix :

J’implore ta clémence !  Je suis désarmé !

Ça, pour sûr, il l’était. Complètement désarmé face à cette étrange idée que son inconscient avait fait germer. Emrys se força à lui sourire malgré la boule, de la taille d’un pamplemousse, logée au fond de sa gorge. Fermant la porte derrière elle, en prenant garde à ce qu’elle ne grince pas, la bleue s'appuya contre le mur et poursuivit :

"J'ai l'impression de vivre dans une réalité parallèle c'est ouf ... j'suis tellement fatiguée…"

Emrys pencha la tête sur le côté et l’observa. Si elle savait, nom d’une goule, si seulement elle savait dans quelle réalité parallèle il avait été violemment projeté, lui aussi, moins d’une heure auparavant. Il détourna le regard, sentant la chaleur lui monter aux joues et crispa les doigts autour de son livre pour garder contenance.

"J'espère que ça ira mieux au moment des exams, sinon ça va devenir délicat."

Emrys releva la tête. Les examens ! Très bon sujet auquel se raccrocher ! Rassurant, concret, sans risques de débordement quelconques …

"Oui, j’espère aussi."

Il tira une feuille de sa besace et lui tendit.  

"J’ai établi un programme de révisions pour les B.U.S.E.S mais je t’avoue qu’avec le peu de sommeil que j’arrive à accumuler en ce moment, je ne le tiens absolument pas."

Emrys songea que s’il devait rajouter des rêves émotionnellement perturbants à la liste - déjà longue - des raisons qui l’empêchait habituellement de fermer l’œil, il n’était définitivement pas rendu. Il soupira :

"Pas vraiment rassurant quand on sait qu’il reste un peu moins de deux mois avant la fin de l’année…" Puis, un sourire taquin au coin des lèvres, il demanda : "Et toi, alors ? Quelle est la stratégie secrète de miss Fiona Quincy concernant les sacro-saints examens ?"

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Ξ Sujet: Re: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptyDim 7 Fév - 1:20

Emrys était assis par terre il ne faudrait pas être trop confortable, un livre entre les mains. La salutation inopinée de Fiona lui fit lever la tête vers elle, et malgré la fatigue et la vague impression de n'offrir au monde qu'une pâle copie de sa personnalité dynamique et - relativement - joviale habituelle, la Serdaigle apprécia la répartie de son cadet. « Bon ça passe alors, mais je ne te garantis pas que Rusard serait aussi clément que moi. » admit-elle en haussant les sourcils, avant de se retourner pour fermer la porte. Déjà qu'elle venait de prononcer le nom du concierge de l'école, il n'y avait peut-être pas besoin de lui dérouler le tapis rouge non plus. S'il les entendait, ils étaient faits comme des rats quoi qu'il arrive, car ce n'était pas comme s'ils pouvaient lui jeter un sort (encore que, elle supposait qu'ils pouvaient, ils n'étaient juste pas censés le faire - rapport au règlement et au fait qu'on n'ensorcelait pas les membres du corps enseignant/personnel de l'école, une question de respect de la hiérarchie paraît-il).

Penchant la tête pour mieux voir, elle interrogea avec curiosité : « Tu lis quoi ? » Elle espérait que c'était un roman plutôt qu'un manuel de cours. Ce serait ce qui pourrait - dans le contexte de Poudlard - le plus se rapprocher du visionnage d'un film - à savoir sa méthode de prédilection quand elle était aux prises avec une insomnie et qu'elle se trouvait à Bristol.

Emrys lui semblait un poil... éteint, mais elle n'aurait pas tout à fait su définir pourquoi, aussi évoqua-t-elle dans un premier temps son propre sentiment de légèrement planer à dix mille. C'était à peine si elle avait l'énergie de formuler des pensées cohérentes, et alors l'idée de faire des phrases longues à l'oral... Elle se laissa glisser par terre à son tour vous aussi rejoignez la compagnie de lutte contre le confort et les coussins rembourrés, continuant à scruter le visage du blond avec sollicitude. « Ça va toi ? T'as l'air... » Patraque ? Malade ? A l'article de la mort ? Exagération ou rien. « J'sais pas. Bizarre ? » proposa-t-elle, vaguement gênée à l'idée de pouvoir l'offenser. Personne n'aimait s'entendre dire qu'il avait une apparence générale sortant de l'ordinaire, mais l'art du tact était passé à l'as en même temps que ses derniers soupçons d'énergie a priori.

Puis, elle parla des examens à venir, et cela sembla déclencher la loquacité du Gryffondor décidément Gryffondor c'est vraiment plus ce que c'était. Intriguée, elle se leva pour s'approcher du blond, et saisir la feuille qu'il lui tendait. « T'as carrément fait un programme de révisions ? Tu sais qu'on est toujours à la recherche de gens comme toi à Serdaigle, tu t'y ferais parfaitement ton trou. » se moqua-t-elle gentiment, tout en laissant son regard glisser sur le morceau de papier. Elle bailla à gorge déployée : à Serdaigle on l'appelle Miss Glamour discrètement avant de reprendre : « En même temps avec les BUSEs t'as pas trop le choix, il y a quand même pas mal de boulot. » concéda-t-elle en lui rendant sa feuille, ne voulant pas prendre le risque de l'abîmer. Elle lui adressa un sourire fatigué mais encourageant. « Je suis sûre que ça va le faire, les notes que tu as eues pendant l'année sont déjà un bon indicateur de ce que ça donnera aux BUSEs, et ça devait aller, non ? Je peux t'aider à réviser si tu veux rentabiliser. » offrit-elle en songeant que tant que ça ne lui demandait pas trop de réfléchir, ça resterait jouable avec son niveau de concentration actuel.

Son sourire s'élargit. « Oh tu sais, le talent essentiellement. » Elle accompagna ses paroles d'un jet de cheveux blonds breveté MacMillan du plus bel effet, avant de lever les yeux au ciel. « En vrai, programme de révision aussi, je prévois à la semaine et par rapport à l'ordre où on passera les différentes matières. Mais cette année c'est moins décisif que l'année prochaine, donc je suis un peu plus sereine. » admit-elle en haussant les épaules, et jugeant que c'était globalement vrai. Pour les matières où elle avait des lacunes, elle s'appuyait parfois sur l'aide de ses amis - généralement Graham ou V - et avait carrément l'assistance de Joséphine pour les sortilèges. Du reste, elle n'avait jamais eu de difficulté pour l'apprentissage par cœur, donc la théorie ne lui posait pas trop de problèmes, surtout qu'elle avait été assidue tout au long de l'année.

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Ξ Sujet: Re: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptyLun 8 Fév - 16:19

 
Fiona & Emrys



"Tu lis quoi ?"

Emrys baissa les yeux vers son livre et agita la main d’un air qui voulait dire “ aucune importance”. Il le rangea dans sa besace et croisa les bras autour de ses genoux. Fiona le dévisageait avec intensité et il se mordit l’intérieur des joues pour qu'elle ne se rende pas compte à quel point ça le mettait mal à l’aise. Au supplice. Il avait tellement envie de la toucher que ça en devenait douloureux.

Comment avait-il pu perdre les pédales à ce point ? Lui qui se targuait de savoir garder la tête froide en toute circonstance …

"Ça va, toi ? T'as l'air... J’sais pas. Bizarre ?"

Le gallois était si profondément plongé dans ses pensées qu’il lui sembla devoir parcourir des miles avant de s’ancrer dans le moment présent. Sans cesse, des brides de son rêve venait se superposer à la réalité, brouillant les lignes, le laissant à la dérive.

Fiona se trouvait à quelques pas à peine et elle semblait sincèrement soucieuse. Emrys luttait pour rassembler ses esprits et former une suite de mots cohérente. Elle venait de dire quelque chose, non ? Elle venait de lui poser une question. Ou peut-être deux ? ll était donc censé lui répondre, pas vrai ? Les pensées se bousculaient dans sa tête d’une façon tellement anarchique qu’Emrys craint un instant que la jolie blonde ne les entende s’entrechoquer …. Il s’efforça vraiment de se calmer. De prendre un air détaché.

“Désolé. Je suis juste … épuisé.“

Soudain, il repensa à la prédiction que Trelawney lui avait fait parvenir. Sur le coup, il n’avait pas voulu la lire, ayant une considération proche du néant pour cet enseignement, puis s’était décidé, “pour rire un peu”.

“Le problème n’est pas le problème. Le problème c’est votre attitude face au problème”.

Le gryffon était un fonceur. Il faisait toujours tout ce qui était en son pouvoir pour atteindre les buts qu’il s’était fixé, coûte que coûte, et très souvent au mépris du danger. Tous ceux qui le connaissait un tant soit peu le savait. “Problème” ne faisait donc pas parti de son vocabulaire. Emrys se souvenait parfaitement de la pointe de mépris qu’il avait ressenti en jetant sa prédiction dans le feu de la salle commune. Mais maintenant …

Fiona lui rendit sa feuille. Il s’en saisit, hésitant à garder ses doigts dans les siens un peu plus longtemps que de raison. Il se ravisa. Fiona était-elle devenue un problème ? Emrys passa une main dans ses cheveux et dans sa nuque puis coula un regard dans sa direction.

"Je suis sûre que ça va le faire, les notes que tu as eues pendant l'année sont déjà un bon indicateur de ce que ça donnera aux BUSEs, et ça devait aller, non ? Je peux t'aider à réviser si tu veux rentabiliser."

Emrys hocha la tête. L’instant d’après, son cerveau ayant toujours un train de retard, il se rendit compte que si, lui, venait d’approuver la première partie de la partie de la phrase, son acquiescement pouvait aussi s’appliquer à la proposition de la blondinette. Il ouvrit la bouche pour corriger le tir mais Fiona ne lui en laissa pas l’occasion, enchaînant sur ses propres méthodes de révision.

"Tant pis, se sermonna t’il, ça t’apprendra à te laissé déconcentrer."

Le picotement dans ses jambes refit surface. Le gallois pencha la tête légèrement de côté pour observer Fiona d’un autre angle. Elle était si proche de lui. Le gryffon se demanda un instant si la situation avait quelque chose de gênant ... Sans y trouver de réponse satisfaisante.  Quand elle haussa les épaules, une mèche de cheveux tomba en boucle sur sa joue. Emrys eut un très léger sourire en coin.

Instinctivement, il y porta la main pour la remettre derrière son oreille mais s’arrêta à mi-chemin. Il se sentit d’un coup comme un poisson face à un strangulot. Piégé. Laissant retomber sa main doucement, il chercha le regard de Fiona et le sonda pour essayer de déterminer s’il ne venait pas de franchir une ligne invisible. Une pointe de désir fulgurante tordit son estomac. Ils restèrent les yeux dans les yeux un peu trop longtemps avant de se détourner.

"Bon sang Baughan, embrasse-là ou reprends-toi, mais cesse ces simagrées ! "persifla la petite voix de sa conscience qui avait curieusement le même timbre que celle de son père.

Emrys lui conseilla, dans un langage particulièrement fleuri, d’aller voir ailleurs s’il y était. Pour se venger, cette dernière lui fit miroiter le mirage de la jolie bleue s’abandonnant à son étreinte. Il n’en pouvait plus. Il se leva avant que Fiona ne puisse faire ou dire quelque chose qui le ferait se sentir encore plus mal … car tout ceci n’existait que dans sa tête, pas vrai ?

Luttant contre sa puérile envie de prendre la fuite, il se contenta de faire quelques pas pour finir par poser le front contre le pilier de granit. Il releva les bras et croisa les mains au-dessus de sa tête, signe d’une profonde réflexion. Fermant les yeux, il murmura, sans vraiment savoir pourquoi :

"Est-ce que tu accepterais de danser avec moi ?"









[1442]

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Dernière édition par Emrys Baughan le Lun 15 Fév - 15:52, édité 1 fois
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Ξ Sujet: Re: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptySam 13 Fév - 14:57

Fiona n'obtînt pas la réponse à sa question littéraire, ce qui lui fit froncer les sourcils tu sais que tu parles à une Serdaigle Emrys ? Les livres ont toujours une importance mon cher. Elle avait espéré qu'il s'agissait d'une histoire intéressante car s'il faut juste se parler autant dormir. C'était le premier élément qui lui fit penser que quelque chose clochait. La suite des événements ne fit que le lui confirmer : Emrys se comportait effectivement de manière étrange (ou du moins, de manière aussi étrange qu'elle puisse en juger, pour quelqu'un qu'elle ne fréquentait de base que les soirs d'insomnie, lorsque le sommeil se faisait élusif).

Elle pencha la tête sur le côté, l'observant avec sollicitude. Elle espérait qu'il n'allait pas lui faire un malaise, car elle n'était certainement pas habilitée à le secourir. Sa mère était certes infirmière, mais ses capacités médicales n'avaient visiblement pas été transmises à sa fille. Elle supposait qu'elle pourrait lui recommander de lever les jambes en l'air tu maîtrises les saltos Emrys ? C'est important mais ils n'en étaient pas encore là, pour l'instant. « Pas de problème. C'est un peu tout le principe de notre présence ! » lui fit-elle remarquer en souriant, le dos toujours collé au mur. Elle avait brièvement songé à balancer une petite plainsanterie pour détendre l'atmosphère - "Vraiment ? Parce que moi je pète la forme, je viens juste là pour parler chiffons en fait" -, mais l'effort ne lui avait pas semblé valoir le rendement - d'autant plus qu'Emrys avait l'air totalement déconnecté de la situation. A tous les coups, il n'aurait pas compris, et si elle devait expliquer sa blague vaseuse, ça serait simplement humiliant. Ce n'était pas de la comédie de haut vol, de base.

Elle se détacha du mur pour s'approcher d'Emrys, et attraper la feuille qu'il lui tendait. Parler des cours était de saison : les BUSEs et les ASPICs approchaient, et Fiona elle-même passait une bonne partie de son temps à penser à son avenir. Ses discussions avec Graham puis Erin l'avaient certainement aidée sur ce point, ce qui était un soulagement. Elle n'avait pas besoin d'avoir de réponse immédiatement, mais il lui fallait au moins savoir vers quoi elle se dirigeait. Elle ne pourrait pas supporter que Jones la regarde une nouvelle fois avec cette expression mêlant préoccupation et jugement. Elle n'était pas un cas désespéré.

« Ah. » laissa-t-elle échapper avec incertitude. Elle ne s'était pas attendue à ce qu'Emrys veuille vraiment de son aide confiance en soi zéro. « Tu veux réviser maintenant ? Tu as un manuel avec toi ? » interrogea-t-elle tout en s'asseyant à côté du Gryffondor cette fois. Se parler en étant à deux bouts différents de la pièce semblait un brin contre-productif. Ramenant ses genoux contre elle, elle s'adossa au mur de pierre en attendant la réponse de son camarade. Elle supposait qu'elle pourrait lui faire réciter un cours d'histoire par exemple, ou de la théorie d'à peu près n'importe quelle matière. Ça ne demanderait pas trop de concentration de sa part, et ça lui permettrait de se distraire - même si elle aurait préféré faire ça autrement qu'en revoyant le programme de Métamorphose de cinquième année.

Une mèche rebelle avait quitté sa position, sagement rangée derrière son oreille, pour venir lui obstruer la vue. Elle leva la main en même temps qu'Emrys tendait la sienne vers elle, ce qui la fit s'immobiliser. Elle haussa un sourcil. « Qu'est-ce que tu fais ? » interrogea-t-elle avec perplexité, tout en replaçant finalement ses cheveux. Elle était à peu près convaincue qu'il avait été sur le point de faire la même chose qu'elle, ce qui était certainement nouveau. Leur proximité physique lui sauta brusquement aux yeux. Il n'était pas exclu que la fatigue leur monte à la tête à tous les deux, quand bien même il lui avait toujours semblé que tout était très platonique dans leur situation : ils se tenaient compagnie le soir, et le jour, ils ne se fréquentaient jamais. Ils n'étaient, après tout, ni de la même année, ni de la même maison. C'était certes étrange, mais elle ne trouvait pas ça dérangeant pour sa part.

Elle dut lever la tête pour continuer à observer Emrys, puisque ce dernier se leva brusquement. Elle se demanda s'il allait la planter là et retourner à sa salle commune. Ce ne serait, finalement, pas son comportement le plus bizarre de la soirée. Sans doute feraient-ils tous les deux mieux d'aller essayer de dormir. A peu près convaincue par son hypothèse, Fiona fut totalement prise de court par la proposition - murmurée - du garçon. Il n'avait pas parlé fort, mais elle restait certaine de ce qu'elle avait entendu. « Maintenant tu veux dire ? Il n'y a même pas de musique... » lui fit-elle remarquer, le regardant toujours de son point de vue situé nettement plus bas. Elle trouvait cet écart d'altitude quelque peu injuste : il lui donnait l'impression d'être en position d'infériorité. Trop fatiguée pour se lever pourtant, elle reprit : « Ou tu veux dire, de manière générale, dans la vie ? La réponse serait oui, si tenté qu'on commence à se voir en plein jour. » Il faut dire qu'elle adorait danser, ça n'était pas pour rien qu'elle était devenue membre de Magic Mix l'année précédente, ou qu'elle envisageait de faire de la musique son métier. Danser lui permettait de se défouler, de se sentir libre. Cela dit, elle ne se souvenait pas avoir déjà vu Emrys danser, bien qu'elle le visualisa plutôt adepte de la danse de salon que du hip-hop.
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Ξ Sujet: Re: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptyLun 15 Fév - 15:59

 
Fiona & Emrys



“Maintenant tu veux dire ? Il n'y a même pas de musique... “

Emrys serra les dents, le front toujours collé contre le pilier de pierre. À peine avait-il posé la question qu’il s’était mordu l’intérieur de la joue pour ne pas s’agonir de tous les noms. Pendant un millième de seconde, le carmin avait espéré que Fiona ne l’entende pas. Il était en train de se ridiculiser. Il voulait disparaître.

Danser …. Et puis quoi encore ?!

Elle devait vraiment le prendre pour un crétin, maintenant, avec cette proposition sortie de nulle part.

Un vague instant, son cerveau éreinté avait réussi à le convaincre que danser avec elle était la solution à tous ses problèmes. Une excellente idée pour qu’il puisse la tenir dans ses bras sans l’effrayer, pour qu’il puisse réduire cette distance physique entre eux sans qu’elle ne lui assène à nouveau ce regard incrédule qui lui avait, étrangement, broyé le cœur … Et il était tombé dans le panneau. C’était pathétique.

Songeant qu’il aurait mieux fait de suivre sa première intuition et de rester cloitrer dans la salle commune, Emrys inspira profondément pour reprendre contenance. Il se tourna vers la Serdaigle et se laissa glisser, dos collé au pilier. Fuyant son regard et mordillant la peau de son pouce, il la coupa en marmonnant :

“Oublie. C'était déplacé. Excuse-moi."

Et c’était vrai. Le manque de sommeil et ce rêve le mettait vraiment à l’envers. Dans d’autres circonstances, jamais il ne se serait permis un tel geste de familiarité envers elle et encore moins cette proposition absurde. D’ailleurs, comment avait-il pu envisager un instant qu’elle accepte ? Elle ne le connaissait pas si bien que ça. Bien sûr, l’atmosphère feutrée de la nuit poussait aux confidences et à l’intimité mais … en dehors de ces moments volés, ils ne se fréquentaient pas.

“Je ne sais pas ce qui m’a pris.”

Enfin …

Des fragments du quotidien remontèrent brutalement à la surface : quand il avait oublié de respirer lors de son dernier accident de Quidditch et la colère sourde attisée par l’angoisse qui avait suivi, les coups d’œils qu’il lui lançait lors des repas, cette façon qu’il avait de la chercher discrètement dans la foule, l’espèce de boule chaude qui enflait dans son ventre quand elle se mettait à rire, l’intérêt sincère qu’il portait à sa vie, sa famille, ses envies …. Et toutes les fois où il s’était déjà imaginé, sans se l’avouer, ce que ça serait de sentir sa peau contre la sienne.

Son cœur rata trois battements. Sous le choc, Emrys poussa un juron. Il ne pouvait pas rester là. Il allait finir par commettre quelque chose d’irréparable et ce n’était pas envisageable. Il jeta un coup d’œil à Fiona qui semblait vraiment perdue et décontenancée par son attitude. Comment l’en blâmer ? En temps normal, la discussion était aisée et fluide entre eux. Ils plaisantaient, se lançaient des défis plus ou moins idiots … Il se mordit la lèvre. Sa réaction, quand il avait voulu la toucher, indiquait clairement qu’elle ne voyait rien d’autres en lui qu’un … ami ? Et encore …

Le gryffon marcha à quatre-pattes dans sa direction, attrapa sa sacoche encore posée à côté d’elle puis resta là, immobile, ne sachant quoi lui dire exactement. Elle était si proche qu’il pouvait sentir son parfum. Il scruta le sol un instant puis releva la tête et plongea ses yeux dans les siens. Leurs visages étaient tellement proches que leurs fronts auraient pu se toucher. Emrys sentait le souffle chaud de sa respiration effleurer son visage. Il n’aurait eu aucun effort à faire pour lui voler un baiser. Détachant son regard du sien, il secoua la tête et dit tout bas …

“Fiona, je suis désolé. Pour ce soir. Pour tout. Je ne peux pas rester.”

Sous le coup d’une impulsion, il lui déposa un baiser sur le front.

“Pardon. Ne m’en veux pas.”

Serrant sa sacoche d’une main tremblante, il se releva et se dirigea vers la porte.






[694]

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Ξ Sujet: Re: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptyJeu 18 Fév - 23:09

Décidément, Emrys était louche. Si elle ne l'avait pas soupçonné de couver quelque chose (une de ces maladies obscures dont elle entendait parfois ses camarades parler ? Eclabouille ou autre joyeuseté ? Devait-elle s'inquiéter du caractère contagieux de cette potentielle maladie imaginaire ?), elle en aurait été carrément offensée. Qu'il ne veuille pas lui parler de son livre, soit première erreur Emrys, qu'il soit fatigué, logique, mais qu'il supplie requiert son aide pour réviser et ensuite, l'ignore totalement ? Pensait-il qu'elle avait l'habitude de faire dans la charité ? Car ce n'était certainement pas le cas. Elle avait déjà trop de failles à compenser dans les matières pratiques pour faire en plus du bénévolat. Si on lui posait une question dont elle avait la réponse, évidemment, elle la fournissait, mais elle ne mettait pas non plus des annonces sur le panneau de la salle commune pour proposer ses services au plus offrant "non Leith, je ne ferai pas tes devoirs contre trois dragées surprises de Bertie Crochu goût crotte de nez, oui je suis catégorique."

Passant du coq à l'âne, le Gryffondor lui proposa soudain de danser, ce qui la prit totalement de court. Elle avait été occupée à se demander si elle était soudainement devenue invisible ("Devrais-je utiliser mes pouvoirs au service du bien, ou du mal ?") et/ou si Emrys allait dégobiller dans les trente prochaines secondes ("Je vois que tu gères bien la situation Baughan, donc j'vais te laisser, j'sais pas toi mais moi les gens qui vomissent ça me dég'") et observait le garçon à présent debout, les sourcils froncés, quand il formula sa question, toujours le dos tourné. Elle ne voyait pas son visage, et ne se releva pas dans un premier temps. Bien sûr, elle aimait danser, et l'instant était tellement hors du temps que ça aurait pu paraître envisageable, si tenté qu'il y ait eu de la musique - elle ne danserait pas en silence. Mais c'était si incongru que son premier réflexe fut de questionner la santé mentale du Gryffondor l'origine de cette proposition. Sa réponse eut pour mérite de forcer Emrys à se tourner à nouveau vers elle, mais également à rétracter immédiatement sa suggestion sans la laisser finir. Elle écarquilla les yeux, clairement confuse.

« Non mais pas besoin de t'excuser. Je ne m'attendais pas à ça c'est tout. Tu ne m'avais jamais proposé de danser avant. » souligna-t-elle en observant le Gryffondor. « Moi non plus. » admit-elle de but en blanc et pince sans rire, car décidément, le comportement d'Emrys lui échappait entièrement. « Tu pensais à quel genre de - » Elle fut interrompue par le juron du garçon. « Heum, Emrys ? » Immobile, elle le vit s'approcher, son regard bleu fixé sur celui du Gryffondor alors qu'il arrivait finalement à sa hauteur. Sans en avoir pleinement conscience, elle retînt sa respiration au cas où Emrys aurait oublié de mettre du parfum. Ses sourcils se froncèrent avec surprise. Pendant un instant elle crut... Mais l'instant de flottement prit fin dès que le blond reprit la parole. « Je ne comprends pas. » avoua-t-elle dans un souffle, avant qu'il ne dépose un baiser sur son front - inattendu  - et ne s'excuse. Elle se leva aussi prestement que lui, suivant son instinct qui la poussait à ne pas vouloir que leur échange se close de manière aussi bizarre. Elle posa la main sur le bras du Gryffondor pour le retenir. « Non mais attends trois secondes qu'est-ce que tu fais ! Déjà, arrête de t'excuser il ne s'est rien passé ! » Elle réalisa que sa main était restée sur son bras, et la laissa retomber mollement contre son corps. « Je ne comprends pas, j'ai fait un truc qui t'a offensé ? Tu t'es comporté de manière étrange dès mon arrivée dans la pièce, tu me réponds à peine et maintenant tu fuis carrément ? Si c'est à cause de moi je ne voulais pas te déranger tu sais, je peux juste partir moi. » dit-elle avec assurance. Elle ne voyait pas bien ce qu'elle pouvait avoir fait étant donné qu'ils ne se parlaient même pas en journée et qu'à leur dernier échange nocturne, tout s'était bien passé dans son souvenir, mais elle pouvait entendre qu'il ait eu pour dessein de se trouver seul avec ses pensées. Si c'était ça, et seulement ça, elle aurait compris s'il avait pris la peine de le lui dire. Mais tout était tellement déconcertant - à commencer par cet instant de flottement où ils s'étaient trouvés suffisamment proches pour s'embrasser - qu'elle ne savait absolument plus quoi penser.
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Ξ Sujet: Re: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptyLun 22 Fév - 19:02

 
Fiona & Emrys



“Non mais attends trois secondes qu'est-ce que tu fais !”

Emrys tressaillit quand elle posa une main sur son bras pour le retenir. Une petite flamme se mit à danser dans sa poitrine.

Ce qu’il faisait … Il essayait de ne pas sombrer. De ne pas craquer. De se contenir. De ne pas lui imposer ses états d’âme. Il essayait vainement de ne pas perdre la face. De partir avant que la situation ne dérape et...

Le gryffon passa nerveusement la main dans ses cheveux blonds, ce qui eu pour effet de les ébouriffer encore davantage. Fixant ses pieds, comme un petit garçon prit en faute, il sentait bien qu’elle le sondait du regard mais il était tout bonnement incapable de la regarder dans les yeux.

“Déjà, arrête de t'excuser il ne s'est rien passé ! “

Le rouge et or ne peut s’empêcher de la regarder, cette fois. Fichtre, c’est qu’elle avait raison, il ne s’était rien passé. Ce n’était qu’un rêve. Il pouvait très bien l’ignorer. Faire comme si de rien n’était. Elle n’en saurait rien. Il prétexterait un coup de fatigue et ils n’en parleraient plus. Tout reviendrait à la normale. N’était-ce pas ce qu’il voulait ? Si, bien sûr !

Ragaillardi à cette pensée, Emrys attendit que le soulagement et l’apaisement pointent le bout de leur nez… Et déchanta rapidement. Il n’était absolument pas soulagé que son rêve ne soit qu’un rêve.  Il était frustré. Déçu. Irrité. Et il avait toujours ce désir sourd qui lui tordait les entrailles dès qu’il posait un peu trop longtemps les yeux sur elle.

Qui pensait-il pouvoir duper longtemps comme ça ?

« Je ne comprends pas, j'ai fait un truc qui t'a offensé ? Tu t'es comporté de manière étrange dès mon arrivée dans la pièce, tu me réponds à peine et maintenant tu fuis carrément ? Si c'est à cause de moi je ne voulais pas te déranger tu sais, je peux juste partir moi. »

Emyrs secoua la tête en signe de négation, toujours muet.

Lui attrapant la main, celle qu’elle venait d’ôter de son bras, il l’attira vers lui. Il fallait qu’il réduise ce gouffre les séparant avant de devenir fou. Le manque de sommeil lui avait vrillé les nerfs. Malgré la panique et l’incompréhension, il savait bien, au fond, que c’était trop tard. Trop tard pour fuir. Trop tard pour ignorer. Trop tard pour faire semblant.

Fronçant les sourcils, Emrys chercha ses mots. Il aimerait l’envelopper toute entière dans ses bras et déposer un baiser dans ses cheveux. Il se contenta de jouer avec ses doigts. Ses doigts fins et élégants. Il eut la nette impression que rien de ce qu’il pourrait dire ne saurait la convaincre. Le gryffon posa alors à nouveau son front contre le sien, et cette fois-ci, hors de question de reculer ou de fuir.

Il fallait qu’il sache.
Alors il fit ce qu’il avait toujours fait, il fonça.

“Bien sûr que ce n’est pas toi.”

Le souffle de Fiona venant régulièrement mourir sur ses lèvres, sa joue, erratique, quelque chose s’affola dans sa poitrine. Immobile, son front toujours contre le sien, il poursuivit d’une voix rauque et basse, armé d’un courage qu’il ne pensait pas avoir :

“Ce que je fais … Je n’en sais rien. J’ai perdu pied.”

Il releva la tête vers elle. Tous ses mouvements étaient extrêmement lents et doux, comme si le moindre geste brusque  pouvait l’effaroucher. Ses lèvres furent brûlantes quand elles vinrent se poser sur les siennes. Avec un soupir, il lâcha enfin sa main pour l’attirer encore plus près, passant ses bras autour de ses hanches, dans le creux de ses reins. Il savoura furtivement la douceur de son pull contre la peau nue de ses poignets. Son souffle se fit fébrile. Il se surprit à trembler. D’impatience, de désir ou d’émotion … Il ne s'avait pas très bien. Comme dans son rêve, il eut l'impression de se consumer de l'intérieur.

Il murmura alors, ses lèvres collées aux siennes :

“ Et maintenant, dois-je demander pardon ?”





[705]

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Ξ Sujet: Re: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptyJeu 4 Mar - 23:13

Décidément, cette soirée devenait de plus en plus lunaire à mesure que les secondes passaient. Emrys n'était pas tout à fait lui-même : ça devenait évident. Au fond d'elle, elle savait qu'elle n'avait rien fait de mal ou qui puisse l'offenser. Comment aurait-elle pu ? Ils ne se parlaient que lors de leur nocturne hebdomadaire, puis s'évitaient pratiquement la journée - ou du moins, ne traînaient certainement pas ensemble. Elle n'avait même pas évoqué ces échanges nocturnes avec V ou Graham, car elle n'aurait pas trop su quoi leur dire. Elle avait bien pensé à le faire, à plusieurs reprises depuis que ça avait débuté, mais d'un autre côté, ça lui paraissait être une petite bulle hors du temps qu'elle n'avait pas tout à fait envie de briser en en parlant. Elle aimait bien voir Emrys. C'était un peu leur secret à eux deux. Du moins, ça l'avait été, avant ce soir. Ce soir, il était étrangement distant et vaguement blême, ce qui lui faisait se demander s'il ne couvait pas un petit quelque chose. Si c'était bien le cas, elle supposait que le retenir n'était pas la plus brillante des idées, mais en même temps, quelque chose dans l'attitude du blond lui laissait penser qu'il n'était pas question d'une banale grippe. Il était louche.

Emrys évitait consciemment son regard, et Fiona se sentit légèrement ridicule. Ils avaient tous les deux l'air ridicules, debout dans une salle de classe vide au beau milieu de la nuit, lui cherchant à fuir, elle l'en empêchant (même si on pouvait difficilement dire qu'elle avait fait barrage avec son corps) et à présent, eux deux, se tenant l'un face à l'autre, avec Emrys scrutant ses chaussures comme s'il s'agissait de la chose la plus intéressante qu'il ait vue de sa vie. Peut-être qu'elle aurait dû le laisser partir, finalement.

Enfin, il releva la tête vers elle, sans pour autant lui fournir la moindre explication sur son comportement : ils avaient encore l'air fins tous les deux, à s'observer dans le blanc des yeux sans rien dire. Forcément, elle brisa le silence en lui demandant de quoi il en retournait exactement, car elle pouvait accepter avoir commis un écart s'il voulait bien le lui expliquer. Les sorciers pouvaient être un brin bizarres parfois, alors peut-être avait-elle récemment insulté son modèle de chaudron en laiton préféré le modèle CX26-F Fiona, merde alors sans le vouloir, mais s'il ne le lui disait pas, alors ils étaient bons pour ne plus jamais se reparler.

Toute pensée de chaudron (et par extension du professeur Gibson, des cachots humides ou d'yeux globuleux flottant dans des bocaux) quitta son esprit quand le Gryffondor attrapa sa main. Elle avait été à peu près convaincue qu'il allait la planter là sans demander son reste : elle n'aurait pas pu avoir plus tort. L'atmosphère était devenue tendue, de manière analogue à ce qui s'était produit quelques instants plus tôt, lorsqu'il s'était approché pour finalement l'embrasser sur le front, sauf que cette fois, il y avait un sentiment indéniable d'attente dans l'air. Elle ne recula pas : elle voulait savoir où les mènerait tout ça, et elle n'était pas du genre à se dégonfler au dernier moment (raison pour laquelle elle s'était autant ouvert le crâne dans son enfance : elle ne savait jamais quand il devenait vital de reculer).

« Comment ça bien sûr » commença-t-elle à bougonner d'une voix teintée de mécontentement, avant d'être interrompue par les paroles cryptiques d'Emrys. Ce garçon avait décidément perdu les pédales - et elle peinait à croire que ça puisse venir d'elle, quand bien même ça semblait être ce qui était sous-entendu, derrière la proximité soudaine et les mots lâchés au compte-goutte. Elle ne fut pas surprise quand il combla les derniers centimètres après avoir louché pendant cinq bonnes minutes soyons réalistes pour poser ses lèvres sur les siennes et elle répondit au baiser, emportée par la singularité du moment, exacerbée par l'impression qu'en cet instant où ils étaient - a priori - les deux seuls à être réveillés dans l'école, il n'y avait vraiment qu'eux qui comptaient.

Puis Emrys se détacha d'elle et reculant d'un faible pas, elle fronça les sourcils, confuse. « C'était quoi ça Emrys ? » C'était à son tour de perdre son éloquence : elle jugeait que la charge des explications lui revenait à lui, puisqu'il était celui qui était à l'origine de ce baiser. Elle avait suivi, certes, mais elle n'était qu'humaine après tout.

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Ξ Sujet: Re: A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ]   A trop attendre le sommeil je fatigue [ Emrys ] EmptySam 6 Mar - 15:10

 
Fiona & Emrys



Lorsque leurs lèvres se séparèrent pour de bon, un long moment plus tard, Emrys avait les yeux brillants, le ventre qui vibrait et le cœur au bord de l’implosion. La bleue et bronze s’extirpa alors de ses bras. Le gryffon compris que quelque chose n’allait pas au moment où il croisa son regard et elle le sien. Fiona s’était légèrement raidi, des plis soucieux barraient son front et ses yeux … Ils hurlaient son désarroi et son incompréhension.

“C'était quoi ça Emrys ?"

Long silence. Bruit discret de déglutition.

La question de la jolie blonde le foudroya, faisant dégringoler son coeur dans son estomac. Le gryffon tressaillit, blêmit, se décomposa. Qu’est-ce qu’il espérait bon sang ? Il savait bien qu’elle le considérait simplement comme un camarade de classe vaguement sympa. Et parce que lui, il n’avait jamais eu autant envie d’embrasser quelqu’un, ça aurait dû la faire changer d’avis ? Lui ouvrir de nouvelles perspectives ?

C’était n’importe quoi.
Même son cerveau souffreteux et hébété pouvait s’en rendre compte.

Une vague de désagréable lucidité déferla, menaçant de l’engloutir. Le rouge et or eut alors l’impression que son sang se solidifiait dans ses veines.
Après les flammes vinrent le froid.

Glacial.

Luttant contre le besoin impérieux, viscéral, de la reprendre au creux de ses bras, tout contre lui, de l’embrasser ... il recula. Il l’avait voulu ce baiser. Il l’avait rêvé, espéré, cherché, supplié. Mais pas elle. Elle ne lui avait rien demandé et, de fait, sa prise d’initiative était malvenue et déplacée.

Reculant encore, Emrys attrapa sa sacoche et marmonna :

"Une erreur, de toute évidence."

Il se tut, s’empourprant légèrement sous le poids de la honte.

Sans s’excuser, et en ne  laissant pas la moindre chance à la Serdaigle de le retenir, il quitta la pièce d’un pas rapide, à défaut d’être décidé. Dans le couloir, il ne parvient pas à retenir le juron qui lui monta aux lèvres. Il tremblait, non plus de désir, mais de désillusion cette fois. Une boule de douleur, de tristesse et de détresse irrépressible enflait lentement dans sa poitrine, comprimant son cœur, bloquant sa gorge, éreintant sa respiration. Effet boomerang.

Comment avait-il pu être aussi sot ? Comment avait-il pu risquer de la perdre toute entière pour une simple impulsion ?

Arrivé dans la salle commune, la boule avait fini de prendre toute la place.

Emrys se précipita à une fenêtre, l’ouvrit sans bruit et inspira profondément. Il resta ainsi de longues minutes à happer l’air frais de la nuit et savourer la brise fraîche sur son visage. Perdu dans le fil de ses pensées, il ne remarqua pas l’horloge de la salle commune qui le narguait. Dans moins de trois heures, une nouvelle journée commencerait. Dans un sursaut de volonté qu’il ignorait encore posséder, Emrys réussit à se traîner jusqu’à son dortoir. Après s’être effondré sur son lit, tout habillé et bras écartés, le gallois finir par sombrer dans un sommeil épais et sans rêves.


[520]

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