Où sont les femmes ? [PV]

Où sont les femmes ?

Quentin & Adrien

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- Mon chat, tu m'aides à mettre la table s'il te plait ?

Une fois n'est pas coutume, Quentin s'activait en cuisine. Les Montgomery-Bones se partageaient la plupart du temps la tâche 'repas' en fonction de qui rentrait le plus tôt du travail. Depuis que Quentin avait quitté le Ministère, il y'avait presque deux ans, il arrivait à rentrer à la maison à des heures décentes : il parvenait même souvent à aller chercher les enfants à l'école, puisque son employé s'occupait de la fermeture de la Jobarbille. Susan elle, rentrait de Poudlard à des heures toujours différentes, tout dépendant de son emploi du temps de feignasse de prof, on le sait.
Ce soir là, la famille anglaise recevait Anabelle et Adrien, la sœur de Quentin et son beau-frère. Le sorcier préparait donc le repas et Artémis, la petite dernière, l'aidait du mieux qu'elle pouvait du haut de ses 9 ans. Quand son papa était là, la petite fille n'était jamais loin. Peut-être parce que les jumeaux – Marcus et Lysandre – jouaient le plus souvent ensemble et qu'Eléonore faisait sa vie de jeune adolescente dans sa chambre.
Cette dernière – contre toute attente – rejoignit d'ailleurs son père dans la cuisine : l'heure du repas avait semble t-il sonné aux yeux de la petite sorcière : elle avait faim.

- On mange quand, papa ?

Quentin termina l'entrée pendant qu'Artémis commençait péniblement à dresser les couverts dans la salle à manger.

- Quand tatie Ana et tonton Ady seront là. Maman ne va pas tarder. Il jeta un regard à la pendule puis regarda Artémis dans la salle à manger, elle semblait en difficulté, mais pleine de bonne volonté elle ne se plaignait pas. Tu aides ta sœur à mettre la table s'il te plait ?

Quentin sortit les assiettes pour huit personnes, trop lourdes pour la dernière de la famille, et les posa sur la table. Il aimait quand la table était prête avant l'arrivée des invités : ils n'avaient alors plus qu'à profiter de l'apéro puis de la soirée qui suivait.

- Tu sais ce que font tes frères ?
- Ils jouent aux échecs version sorcier, dans la chambre de Marcus. Se contenta de répondre Eléonore.

Bien évidemment, depuis qu'ils avaient quitté Pré-au-Lard, voilà aussi deux ans, les quatre enfants avaient leur propre chambre. C'était Marcus - dont Anabelle était la marraine - qui avait demandé à avoir la sienne, Lysandre n'y tenant pas particulièrement. Il était très lié à son jumeau – un petit peu plus que Marcus qui l'était toutefois beaucoup aussi – et avait passé quelques nuits compliquées au début : ajoutées à celles d'Artémis qui faisait des cauchemars assez traumatisants, leurs débuts à Godric's Hollow avaient été compliqués.

La sonnette retentit alors : zut, Susan avait du retard et n'était pas encore là finement observé. Elle avait dû avoir un contretemps encore un de ces satanés Poufsouffle en mal d'affection, très probablement à Poudlard : Anabelle et Adrien étaient arrivés avant. Ce n'était pas très grave, la famille était habituée à la bonne franquette et ne se focalisait jamais de rien : la maison faisait de surcroit office d'auberge espagnole et les Montgomery comme les Bones ou Follet étaient toujours les bienvenus, à toute heure du jour et de la nuit, non faut pas déconner.

- Ma chérie, tu vas ouvrir s'il te plait ?
Quentin se précipita sur le four : il avait presque laissé cramer le poulet. Susan aurait été ravie d'arriver et de voir le diner brûlé un poulet hors de prix, en plus !

- C'est tonton Ady, il est tout seul ! S'écria une voix tonitruante vers la porte d'entrée du Cottage : tout en subtilité, Eléonore Montgomery-Bones la finesse de sa mère.

Une fois le four arrêté et entrouvert, Quentin s'approcha alors de la porte d'entrée : il sourit, Adrien était seul. Ce qui voulait dire qu'Ana' n'avait probablement pas fini sa journée de travail à la boutique d'Ollivanders ou ailleurs, aha !.

- Les femmes se font désirer, ce soir ! Lança Quentin en rigolant et en s'approchant de son plus ancien beau-frère à vérifier. Il l'embrassa et l'invita à entrer dans le salon. Il n'allait certainement pas tarder à savoir ce qui était arrivé à sa sœur préférée. C'est vrai en plus, bisous Vicky Anabelle Elle est morte Quentin. Elle est décédée. Il était encore tôt, tout juste l'heure de l'apéritif tu tombes bien poto', j'ai eu une journée cre-van-te !

Adrien et Anabelle devaient aller dîner chez Quentin et Susan, ce n'était ni la première, ni la dernière fois, vu que le couple était un peu le seul parmi sa fratrie que sa femme accepta de voir de bonne grâce. Et Adrien faisait toujours ce que voulait Belle, surtout concernant sa famille à elle. La sienne, les Sallers, c'était bien simple, il refusait de leur parler. Surtout que depuis l'apparition de MS, il soupçonnait fortement que sa famille avait des accointances avec les mages de cette organisation. Bref, le couple ne voyait presque que la famille de la jeune femme, mais en dehors des très grands repas de famille ressemblant à des cousinades de folie - ils étaient beaucoup trop nombreux chez les Montgomery ! -, Adrien et Belle ne les voyaient pas tant que ça. Il faut dire que tout le monde avait sa propre vie, avec son travail, à commencer par Adrien qui gérait la seule école de spectacle vivant du monde sorcier en Europe. Malgré tout, il parvint à sortir à l'heure, alors que ce ne fut pas le cas de sa femme, en retard. Après concertation des deux époux, Adrien partit en premier de façon à prévenir son beau-frère et sa belle-soeur du retard d'Anabelle.

Eléonore vint lui ouvrir : "Bonjour ma puce, tu vas bien ?" lança-t-il avant d'entrer pour rejoindre Quentin : "Anabelle attendait une livraison qui avait du retard, elle ne devrait plus trop tarder. Du moins j'espère, j'ai emmené un gâteau de chez Warldof pour le dessert !" Même si les Montgomery-Bones avaient pensé au dessert, Adrien était confiant sur le fait que le gâteau qu'il avait emmené serait mangé, tout le monde était gourmand dans cette famille ! "Et Susan ? Elle a été retenue à Poudlard ?" En tant que directrice de maison, ça devait lui arriver souvent, surtout depuis que MS causait problème sur problème, envahissait les écoles, oubliettait les jeunes filles... Adrien n'enviait pas les professeurs de Poudlard, ils avaient toujours tant de choses difficiles à gérer ! Lui, il devait le reconnaître, avait la vie plutôt facile, la plupart de ses élèves étaient très jeunes, et les affaires marchaient bien. MS n'était presque jamais son problème direct, sauf quand ils avaient fait exploser la boutique d'Anabelle. Tout le monde ne pouvait pas en dire autant, Quentin par exemple avait déjà été blessé, ses enfants temporairement enlevés, bref... ils ne portaient pas tous la même croix. Mais déjà à Poudlard, Adrien avait toujours été plutôt en retrait, c'était en quelque sorte dans son caractère !

Quentin accompagna d'un pas calme Adrien dans le salon et l'invita à s'asseoir : les années où Quentin passait ses soirées de jeune employé du Ministère sans enfant, seul, dans son appartement Londonien, étaient bien loin. Fini à présent le calme, la solitude, l'ennui : il passait maintenant des journées entouré de créatures magiques - hiboux hululant, chats miaulant, crapauds coassant – et quand il rentrait, ce n'était pas mieux : si on lui avait un jour dit que une femme quatre enfants était plus bruyant qu'un troupeau d'Eruptif en rut, il ne l'aurait pas cru.

- Pas de problème. Merci, c'est super sympa. Quentin était super sympa, apporter un gâteau c'était ultra-super sympa : voilà qui allait mettre en joie une bonne partie de la famille Montgomery-Bones les Bontgomery, qu'on les appelle dans la famille !
Quentin s'empressa de mettre le gâteau dans le four, avec le poulet au frigo car oui monsieur, nous avons des amis moldus et nous préservons les apparences, nous ! Nous sommes des sang-purs modernes et rejoignit Adrien dans le salon.

- Oui, elle ne va pas tarder. Répondit-il, sûr de lui. Enfin j'espère ! Ajouta t-il en riant de bon cœur ah qu'est-ce qu'on rit !. Il déboucha une bouteille de vin blanc la cuvée de Susan, mais chut et en proposa un verre à son beau-frère beau, beau, faut pas exagérer non plus. Un petit blanc ?
Il avait aussi des bières, du vin rouge et tout un tas d'autres accessoires indispensables à une soirée réussie si on ne finit par tous les 4 sous la table, c'est que c'était une soirée de merde.
Une fois Adrien servi comment ça tu ne bois pas d'alcool ? Tu es enceinte ? Euh, tu es malade ?, Quentin s'installa confortablement dans le canapé familial et s'endormit.
Leur petite maison à Godric's Hollow commençait enfin à ressembler à quelque chose depuis que Susan avait accepté de prendre une décoratrice d'intérieur : voilà deux ans qu'ils y étaient, mais autant de temps d'aménagement, de travaux, puis de petits travaux à nouveau avait repoussé le résultat escompté. Ils y étaient enfin : la maison était faite de pierres et n'avait rien de petite, en réalité. Ils étaient six à présent dedans plus Victoria quand elle vient décuver de ses soirées alcoolisées, inutile donc espérer tenir dans leur bicoque de Pré-au-Lard. Et maintenant que tout le monde avait sa chambre, il ne fallait plus espérer tenir dans un appartement de jeune couple non pas amoureux, non c'est fini l'amour après 4 enfants.

- Alors, comment tu vas, toi ? Adrien connaissait la couleur et son beau-frère avec : ça signifiait, le travail, la maison, Anabelle... Anabelle surtout je m'en fout de ta vie Adrien: elle n'était pas là, c'était le moment ou jamais de lui confier si elle n'allait pas bien. Adrien était quelqu'un de fidèle que tu crois ! On l'a vu fricoter avec l'autre pétasse de dealeuse à Pré-au-Lard, si, si !, il n'était donc pas du genre à se plaindre de sa femme mon dieu, je m'y fais pas, je les vois encore ados, et encore moins à son grand frère sage décision Sallers, tu peux rester en vie jusqu'à Noël, mais il savait toutefois qu'il pouvait trouver du réconfort en la personne de Quentin Quentin Prewett, hein le facteur.
Susan et Anabelle étaient de surcroit faites du même bois du bois d'arbre, Quentin savait de quoi il parlait : elles étaient têtues l'hôpital qui se fout de la charité, indépendantes, et détestaient qu'on les materne. Bref, personne mieux que Quentin ne pouvait comprendre ce qu'Adrien devait ressentir quand sa bourrique de femme je t'aime n'allait pas bien. Et par les temps qui couraient, il y'avait forcément eut des moments où elle n'allait pas bien, Quentin en aurait mis sa main à couper mais il ne m'en reste plus qu'une depuis le dernier Event, alors je la garde.
Ne serait-ce que depuis la destruction de la boutique d'Ollivanders, où elle travaillait : tout avait changé. A commencer par lui : ce jour là, il avait frôlé la mort comment ça 'depuis ce jour là Anabelle n'a jamais été aussi heureuse'?.

Adrien se contenta d’un hochement de tête concernant le gâteau, il ne servait à rien de s’étendre sur sa prévenance : si elle était vue comme un défaut majeur par sa propre famille, dans celle de son épouse elle était à peu près la norme. On pouvait excepter à cette assertion Isabelle, la sœur jumelle de Quentin dont je rappelle de temps en temps l’existence pour qu’elle ne tombe pas dans l’oubli, plus réputée pour ses voyages autour du monde que pour l’attention qu’elle portait aux siens. En même temps, sur sept enfants, il en fallait bien qui ne soient pas fait du même bois que les autres : chez les Sallers, ils n’étaient que deux, et on pouvait difficilement faire plus différents qu’Adrien et Adam.

« J’espère aussi, ce ne doit jamais être très bon signe lorsqu’elle est retenue là-bas. » Cela devait invariablement signifier qu’elle était obligée de régler un problème. Si certains devaient être assez basiques du genre de Kostas a fait exploser quelque chose dans la salle commune pour le fun, d’autres pouvaient vite virer au drame… Adrien songea à cet égard aux deux mois durant lesquels Poudlard avait été envahi par MS… pas le moment le plus simple à vivre, y compris pour Anabelle qui comptait, outre sa belle-sœur, plusieurs de ses neveux et nièces de scolarisés. Ces deux mois avaient été assez longs à vivre et Adrien restait toujours assez dubitatif quant aux circonstances de cette invasion… mais il était loin de se poser en expert : il n’était que prof de danse après tout.

« Je préfère une bière si tu as. » La question suivante de Quentin ne surprit pas Adrien mais l’ancien Poufsouffle n’avait pas grand-chose à dire, y compris sur sa vie de couple. Anabelle et lui formaient un couple solide et assez  tranquille : l’époque des crises de jalousie et autres revers étaient bel et bien derrière eux – ce dont il se félicitait vu son goût pour le calme ! -. « Tout va plutôt bien je dirais, je prépare déjà les stages d’été de danse moderne et Ed’ m’a engagé pour chorégraphier le clip de sa protégée. Il tient absolument à ce qu’il y en ait un pour le vendre chez les moldus… je suppose que ce qui l’emballe c’est de faire autre chose que des musiques de film, tu ne crois pas ? » De toute façon, Edward le payait pour ce travail donc il n’avait eu aucune raison de refuser. « Mais à part ça, pas grand-chose de neuf, la vie d’un professeur de danse n’a rien de très trépidante. Je ne m’en plains pas, j’ai jamais aimé quand il se passait trop de trucs. » Ce qui expliquait peut-être pourquoi Anabelle et lui avaient mis du temps à se marier : laisser les choses comme elles étaient ne dérangeait pas vraiment l’ancien Poufsouffle.

« Et toi ? Ça marche bien la ménagerie ? » s’enquit-il tout en prenant une gorgée de la bière que Quentin lui avait apporté un peu plus tôt.