Parchemins : 241Âge : 17 ans - 5 avril 1999 Actuellement : 7ème année Points : 0
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Ξ Sujet: Re: (Thème) Les Malles des Mâles Mar 9 Mar - 0:06
Les Malles des Mâles
Feat. Isaac
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« Tu penses vraiment qu’j’suis son genre? » Interrogea Tony en référant au professeur Clarks, faisant mine d’être réellement intéressé pour cacher sa moquerie.
Tony n’osa pas rétorquer directement à ce qu’il jugeait être le ton cassant de son camarade de chambrée. Il laissa donc rapidement tomber le sujet du professeur de vol et des retenues. De toute manière, il était plutôt certain de ne pas pouvoir convaincre leur directeur de quoi que ce soit à lui seul. Isaac y aurait eu plus de chance, vu comment il avait toujours échappé aux retenues et aurait donc les faveurs du corps professoral : manifestement ça n’avait pas suffi. Tony ne comprenait pas pourquoi Hudson attachait une telle importance à son dossier académique immaculé, le sien étant davantage près du test de Rorschach psychologie, le retour, voire d’un t-shirt teint par nouage. Il savait, donc, qu’Isaac était un peu plus obsédé par la performance et la bonne réputation, et se doutait que cela était probablement dû à un ou des parents qui s’intéressaient à son éducation, mais il ne comprenait pas pour autant.
Alors que l’italien venait de froncer les sourcils, Tony en dressa un. La réponse d’Isaac faisait joliment écho à celle que Fiona lui avait donnée le mois précédent, dans le parc. Il grognassa à ce souvenir, sa lèvre supérieure se surélevant, ainsi que sa narine, dans un geste qui n’était pas sans rappeler le dégoût plutôt que l’agacement qu’il ressentait présentement. Il n’était pas du genre à se balader seule dans la forêt interdite. De tous les attributs qu’il avait, suicidaire n’en était pas un. Par contre, admettre qu’il évitait la forêt interdite risquait non pas de le faire apparaître comme un élève obéissant – personne n’y croirait – mais comme un couard, et c’était ce qui le dérangeait le plus. Admettre qu’il n’y vagabondait pas ne lui apporterait aucun avantage; le réfuter inquiéterait ses amis. Honnêtement, il se fichait généralement un peu de ce que les gens pensaient de lui, mais… un peureux, quoi! C’était non. Et il ne se fichait pas de ses amis. Que de dilemmes sur son petit crâne.
« J’ai entendu parler du basilic, ouais. Mais écoute, j’suis plus un mec de mer que de bois. Puis ça fait déjà un bail. »
Longtemps, selon la définition du batteur, c’était plus d’une semaine. De son côté, Isaac s’était fait prédire de se méfier des pots de fleurs. Était-ce une façon de dire que les compliments se révéleraient suivis de critiques très acerbes, ou seulement qu’un malheur arriverait dans les serres? Auquel cas, la Trewlaney avait peut-être vu plus juste qu’à son habitude. Le sujet revenait à ces prédictions, ces serres, ce cours funeste pour le parcours de l’italien, cette retenue, ce coup de poing dont l’origine semblait être destinée à échapper au descendant portugais.
« J’prend l’parti d’personne », claqua Tony, sans réaliser que c’était bien là tout le problème aux yeux d’Isaac. Il commençait à trouver que son pote exagérait un brin. D’abord, si Graham était débile, qu’est-ce que ça faisait de Tony? Puis, si tout ce que ça avait pris pour que Hudson frappe Bishop, c’était des connerie, l’irlandais était mal barré.
« Et comme d’hab, tu l’as frappé? » rétorqua Tony, qui commençait à avoir envie de secouer son ami comme un prunier, sans cacher son sarcasme. L’irlandais serait-il le prochain à se prendre un crochet à cause d’une bêtise qu’il aurait dite? Il ne pourrait promettre qu’il ne rendrait pas la pareille à quiconque le frappait; pas sans savoir qu’il mentait. Beaucoup moins inquiet pour sa santé que pour ce que cela signifierait pour son amitié, et peut-être un peu aussi pour l’état de son cochambreur. Également du fait que cela créerait une dissension certaine entre Lola et lui-même. Ils se fichaient habituellement des âneries de Graham, ou alors trouvaient une répartie qui la lui bouclait un moment. Tony poursuivit d’une question rhétorique pour exprimer cette pensée. « D’puis six ans qu’on se connaît, combien de fois tu m’as vu passé une journée sans m’entendre dire une connerie? Aucun. Puis là, tu m’dis qu’tu frappes les gens qui en disent? Mec, j’ai juste pas envie qu’on d’vienne colocs d’infirm’rie. C’pour ça que j’voulais savoir quels sujets éviter avec mon pote. »
Tony bourra l’épaule de son ami de son poing et lui envoya un clin d’oeil. Il avait tourné ses propos à la blague, pour cacher son énervement, mais était bien sérieux au fond. Si la simple idée de parler comme un préfet, ou pire : comme le préfet en chef, suffirait généralement à donner la nausée au joueur de quidditch, la nature de la situation venait changer la donne : c'était de son confort dont il était indirectement question.
O'Donnell se mordit l’intérieur des joues à la mention de Fiona, sachant beaucoup trop pertinemment bien que la serdaigle voulait être laissée hors de ces différents de la même manière que le gryffondor. En d’autres circonstances, il aurait lancé à la blague qu’il était impossible de comprendre les femmes. Non pas par machisme, mais par mimétisme. Il se passerait également une mandale mentale de la part de sa sœur pour avoir dit une telle chose, mais c’était un détail.
« J’suis d’accord. De nous trois, t’as le meilleur comportement en cours. » Tony avait parlé lentement, mais sincèrement. Graham n’avait pas le meilleur comportement de la chambre à ses yeux. « Pour le reste, par contre, c’est moi », ajouta-t-il avec sérieux, sans vanité ni prétention réelle. Après tout, il était bien le seul à ne pas faire une guéguerre infantile avec son voisin de lit. Bon, il n’était pas forcément lui-même mature, mais ce n’était pas la question non plus. Tony n’était pas du genre à donner des leçons aux autres. Ce serait, de toute manière, l’hôpital qui se moquait de la charité. Aussi préféra-t-il passer à autre chose. Quelque chose de plus léger, potentiellement plus joyeux, ou terrible, mais définitivement plus mystérieux.
L’adolescent rouge et or le plus petit du duo sortit sa baguette et fit signe à son cadet de reculer ensemble. Les craintes levées par l’italien étaient suffisamment fraîche dans la tête d’O’Donnell pour qu’il fasse preuve d’une prudence minimale, même si la rumeur voulait que le ministère ait déjà tout inspecté. De l’autre côté de la pièce, à quelques mètres de leurs malles, Tony fit un signe de tête à Isaac. Ils pourraient ouvrir leurs valises simultanément, d’un sortilège bien dirigé, et le tour serait joué.
« T’es prêt? À trois! »
(1108 mots)
Isaac Hudson
Parchemins : 170Âge : 17 ans • 28/05/1999 Actuellement : Stagiaire • Coopération magique internationale, Bureau britannique • Ministère de la Magie italien Points : 0
Ξ Sujet: Re: (Thème) Les Malles des Mâles Mar 9 Mar - 17:53
L’anglo-italien haussa les épaules, pas spécialement convaincu que Tony soit le genre de qui que ce soit sauf cette folle d’Esther leur professeur de vol et directeur de maison. A vrai dire, l’idée elle-même le dérangeait. « Alors, comment dire. T’es un mec. Déjà. Et il a genre, le double de notre âge. » Donc l’un dans l’autre, c’était dégueulasse. « Il pourrait être ton père. » Ou peut-être pas ? En réalité, Isaac ne savait pas réellement quel âge avait leur directeur de maison, mais quand même, c’était dégueulasse rien que d’y penser.
La réaction de Tony suite à la mention du basilic surprit Isaac. « Comment ça, tu savais et tu ne m’as rien dit ?! » Ciara lui avait en effet dit que cela s’était passé il y avait plusieurs mois, mais quand même ! Avec tout ce qu’il s’était passé pour la seule maison du Lion et la maison du Serpent, Isaac devait bien avouer que tout le reste lui était un peu passé au dessus de la tête. « Comment elle sait ça Fiona ? Elle m’a rien raconté non plus. » Fronçant les sourcils -une très mauvaise habitude, qu’il partageait avec sa chère voisine de Reading- il se sentit presque trahi par le Gryffondor et par la Serdaigle. Par Merlin, il avait fallu qu’il l’apprenne par une nana qu’il ne connaissait pas tant que ça !
Le fait que Tony ne prenait pas parti, à dire vrai, ne dérangeait pas vraiment Isaac. Preuve en était, il s’entendait parfaitement avec Fiona malgré le fait qu’elle soit la meilleure amie de Graham. Et malgré le coup de coeur remarqué et remarquable de Ciara pour le préfet de Gryffondor, ils s’entendaient malgré tout plutôt bien aussi. Voyez, il était une crème ! « Mais c’était la première fois ! » S’offusqua-t-il, à la remarque de son ami et camarade de chambre, concernant son poing qui s’était écrasé sur la figure de Bishop. Franchement, ce n’était pas quelque chose qui arrivait souvent. Ça n’arrivait même jamais d’habitude, malgré le fait que la tension et les situations portaient parfois à confusion. Ils avaient envie de se fracasser la tronche toutes les trois secondes, c’était un fait, mais ils ne l’avaient encore jamais fait. Jusqu’au mois dernier. « Non mais... » Isaac poussa un soupir, passant nerveusement une main dans ses cheveux, puis sur sa nuque. « Il a dit que je faisais le tapin. Et que je bluffais avec les filles. » ronchonna-t-il finalement, admettant à demi-mots que sa fierté et son ego en avaient donc pris un coup. Ce n’était pas qu’il voulait qu’on sache qu’il couchait avec des filles, même si, oui, au tout début, il l’avait fait plus pour se prouver quelque chose que par réelle envie, mais maintenant ça avait changé. Au moins un peu... Non ? « C’est pas comme si toi, t’allais mettre... ça, en doute. » Parce qu’ils restaient des garçons, qu’ils parlaient sans vraiment s’en cacher de sexualité. Même s’ils n’entraient pas spécialement dans les moindres détails.
Ravi que Tony affirme qu’il avait le meilleur comportement en cours des sixièmes années de Gryffondor -sauf dernièrement en botanique, certes- il fronça les sourcils quand il continua en sous-entendant que c’était bien le seul domaine où il excellait. Oui, bon... « Je sais que je ne suis pas le mec le plus social au monde, merci. » Mais malgré tout, il avait quand même des amis. Lola, Tony, Emrys, Flynn ou Reed par exemple, rien qu’à Gryffondor. Étrangement, il semblait également se rapprocher de Ciara Rivera, depuis qu’elle avait failli lui claquer dans les bras un midi, dans la Grande Salle. D’ailleurs, ils devaient encore prévoir le fameux repas dans les cuisines. Isaac avait fini par se décider sur des spaghetti à la calabraise, qui devraient, normalement, plaire à la jolie aiglonne. En tout bien tout honneur bien entendu.
S’écartant en même temps que Tony de leurs malles, il pointa sa baguette sur la sienne, les doigts serrés sur le manche, pas spécialement rassuré. « Ouais. Un... Deux... Trois ! » Isaac lança un Alohomora sur la malle sur son lit, sur la défensive malgré tout. Peut-être était-ce complètement stupide, après tout, s’ils avaient planqué des bestioles qui devaient leur sauter au visage, le Ministère s’en serait sûrement rendu compte, non ? « Tu crois que c’est bon ? Rien n’a l’air d’en sortir... » Prudemment, Isaac s’approcha à nouveau de son lit, avant de jeter un coup d’œil à la malle. Elle avait l’air d’une malle tout à fait normale. Et vide. Puis il remarqua un petit bouton, sur le devant, qu’il poussa. La malle se referma, puis, après un bruit de déverrouillage, s’ouvrît une nouvelle fois, sans fond. « Et, regarde ça... » Ça changeait de sa malle à lui, clairement. « Tu crois qu’on... qu’on peut vraiment rentrer dedans ? » Non pas qu’il ait particulièrement l’envie d’essayer, mais bon...
acidbrain
Tony O'Donnell
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Ξ Sujet: Re: (Thème) Les Malles des Mâles Sam 13 Mar - 15:38
Les Malles des Mâles
Feat. Isaac
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L’irlandais éclata de rire devant la réaction de son camarade de classe. Il adorait lorsque Isaac le prenait au pied de la lettre et ne voyait pas plus loin que ses bêtises. L’italien avait plongé sur l’occasion comme un arrêt-court sur une balle de baseball. Tony décida de ne pas en rajouter une couche : Isaac semblait davantage au courant des préférences de leur directeur de maison que lui-même. Par contre, il ne le croyait pas si vieux! Cette surprise en réalisant qu’on pouvait paraître à peine plus vieux que certains des élèves avec un demi-siècle dans le corps. Les maths, Tony! Non! Un tiers de siècle! Le batteur s’essuya la paupière inférieure droite du gras du pouce, alors qu’elle était déjà sèche. C’était plus pour signifier qu’il avait bien rien que réellement parce qu’il en avait rit aux larmes.
« Parce que j’pensais être le dernier mis au parfum, mec. Ça faisait déjà un bout qu’c’était arrivé. » Tony haussa les épaules. Qu’est-ce qu’il pouvait y changer, maintenant? « Pis tu m’as rien dit non plus. » Voilà, ils étaient d’aussi exécrables amis l’un que l’autre. D’un nouveau haussement d’épaules, Tony fit comprendre à son comparse qu’il n’avait pas la moindre idée de la manière dont Fiona avait été mise au courant. Avait-elle dit qu’elle y avait été, ou qu’elle avait entendu la rumeur en salle commune? La mémoire de Tony lui faisait défaut. La première option était toutefois la bonne.
Un nouveau rire goguenard s’échappa de la gorge de l’irlandais. Il savait bien que c’était la première fois, et c’était bien là tout l’humour, pourtant pas si subtil : on ne refaisait pas Tony O’Donnell, de la remarque. Isaac avait rompu à son habitude. « Vieux… », interpella-t-il en allongeant la syllable, pour souligner son précédent sarcasme et la manière par laquelle son pote s’était défendu et offusqué si facilement. C’était qu’il était un brin soupe-au-lait, là!
Tony parvint tant bien que mal à retenir un nouvel éclat de rire lorsque Isaac cracha le morceau : il se doutait qu’une moquerie trop ouverte mettrait son cochambreur de pire humeur encore. Il ne put empêcher un nouveau rictus de poindre. Péripatéticien et mythomane : c’était quoi ces insultes dignes de l’école élémentaire? Et puis, ça ne devrait pas affecter Isaac, en théorie, puisque ça n’était que l’opinion de Graham. D’autant plus si c’était faux et non fondé.
« Mec, j’voie pas pourquoi tu m’mentirais là-dessus. J’aurais pas dit qu’tu courres les jupons non plus. Juste tu saisies l’oppurti… oppar… l’occasion quand elle s’présente, nah? » Tony lui envoya un regard en coin. La voix de Mich’ à son oreille lui enjoignait de vérifier qu’il se montrait respectueux envers celles qu’une autre époque aurait qualifiées de conquêtes. « T’sais que si j’avais été une fille j’suis certain que je t’aurais flirté. » Un froncement de sourcils partagea son front alors qu’il se prenait une nouvelle mandale mentale. « Enfin, si j’étais intéressé par les mecs, quoi. » Parce que rien ne disait qu’il n’aurait pas été lesbienne dans cette individualité féminine. Quand à l’option de l’homosexualité masculine, il valait probablement mieux ne pas la mentionner pour ne pas créer de malaises. De toute façon, Tony n’aurait pas flirté avec un camarade de chambre, non? Ce serait un peu glauque.
Le débat passa rapidement à la question de leur exemplarité à tous. Ou à leur bon comportement, plutôt, et Tony avait partagé son opinion sincère, quoiqu’un peu brute. Isaac en sembla agacé, à en juger par ses sourcils et rétorquant qu’il était un asocial. En comparaison à Tony, c’était peut-être vrai, mais l’Irlandais pas usé de ce terme dans les premiers pour parler du grognon : il restait bien entouré malgré tout.
« C’est pas c’que j’voulais dire. Juste que j’suis pas en guerre ouverte. »
Tony n’était pas la Suisse, non plus. Il avait fracassé des phalanges trop souvent pour prétendre à ce titre. Il était plutôt du genre à faire de la guérilla, en changeant fréquemment de cible. Ça entretenait l’effet de surprise, et variait les plaisirs.
Les deux malles ouvertes sur le lit de son camarade, le duo s’en approcha doucement. Tony n’était pas vraiment plus rassuré que son ami, mais ne l’en taquina pas moins pour autant. « T’as peur, Hudson? »
C’était vraiment décevant. La valise n’avait rien de spécial, l’intérieur était comme tout ce qu’il avait vu dans sa vie et… Isaac lui montra un bouton sur lequel il appuya avant de la rouvrir. Cette fois, elle semblait bien plus profonde, comme un puits qui se terminait dans les ténèbres. Tony l’imita et ne perdit pas une seconde pour insérer son bras, à la recherche de quelque chose contre quoi il pourrait se buter.
« Tu crois qu’on... qu’on peut vraiment rentrer dedans ? »
« Ouais, mais j’dirais qu’un seul à la fois. L’autre montre la garde pendant ce temps-làaaaaaah!»
Tony se coucha à plat sur la valise, comme si on venait de tirer sur son bras avec brusquerie, et fit semblant de se débattre quelques secondes avant d’éclater de rire à nouveau en ressortant un bras indemne. Il n’aurait pas passé à côté de cette occasion en or de faire une blague, pas même pour tous les gallions du monde.
(894 mots)
Isaac Hudson
Parchemins : 170Âge : 17 ans • 28/05/1999 Actuellement : Stagiaire • Coopération magique internationale, Bureau britannique • Ministère de la Magie italien Points : 0
Ξ Sujet: Re: (Thème) Les Malles des Mâles Dim 14 Mar - 17:31
Tony n’avait pas tort, toute cette histoire de serpent géant rôdant non loin était relativement ancienne. Enfin… Il fallait relativiser, bien entendu, mais avec tout ce qui était arrivé entre temps, forcément, elle datait pas mal maintenant. « Mais moi je viens seulement de l’apprendre ! Toi ça fait genre un mois ! » C’était quand même dingue que personne n’ait été mis plus au courant que cela de toute cette affaire, non ? Un serpent géant qui trainait dans le parc de l’école ou dans la forêt interdite, ce n’était pas rien !
Isaac n’y pouvait rien, si les mots de Graham l’avait atteint touché en plein cœur le pauvre petit. Il n’avait jamais apprécié le préfet de Gryffondor, aussi loin qu’il pouvait remonter dans sa mémoire. Tout avait commencé en première année et s’était empiré le temps passant et les deux adolescents grandissant, empruntant des chemins bien différent l’un de l’autre. « Opportunité. » corrigea-t-il automatiquement, habitué aux erreurs de language de son camarade. Si lui était parfaitement bilingue en anglais et dans la langue de sa mère, Tony avait parfois l’habitude de coller des mots en portugais, probablement aussi écorchés que ceux qu’il utilisait en anglais, dans ses phrases. « Non mais il a un problème, clairement. Je sais pas s’il attend le déluge ou quoi. Il ferait mieux de se taper Perrine, ça nous ferait des vacances. » Encore que, il n’était pas tout à fait sûr que cela leur permettrait d’avoir un dortoir particulièrement serein. Ce n’était pas dit, surtout que Perrine avait le droit de venir dans leur dortoir mais pas l’inverse, donc ça risquait vite de devenir la foire à la connerie. Peut-être valait-il mieux que Graham reste la prude petite chose qu’il était, histoire que tout le monde -et surtout Isaac- ait la paix. « C’était censé être un compliment ? » ajouta-t-il, alors que Tony lui affirmait qu’il l’aurait dragué s’il avait été du sexe opposé. Il ne savait pas vraiment comment prendre la chose -même s’il était ravi de savoir que Tony n’en pinçait pas pour lui- mais esquissa quand même un petit sourire moqueur. S’il prenait la mouche à chaque remarque, il allait devenir chiant, il le savait. Et il était encore dans un -plus ou moins- bon mood pour le moment, mieux valait qu’il reste là-dessus.
Alors qu’Isaac regardait avec suspicion les malles, Tony y alla de sa petite remarque, bien sentie. « Pas du tout... Peut-être un peu ? » Okay, carrément même. Il n’était pas serein, ça, c’était clair et net. Alors que sa propre malle était désormais sans fond, il vit Tony appuyer sur le même bouton, et sa malle se transformer également. Alors que son ami y alla franco, plongeant son bras, Isaac monta donc la garda, se ruant sur son dos pour le sortir de là alors qu'il semblait, d'un seul coup, se démener pour survivre. Oui, Isaac ne marchait pas, il courrait. Plongeait même. « Putain mais t’es con ! » lâcha-t-il en italien, avant d'envoyer une serviette -propre- roulée en boule sur son camarade de chambre, alors que celui riait aux éclats, visiblement ravi de sa plaisanterie. Isaac avait réellement cru qu’il allait y passer, ce n’était pas drôle ! Bougonnant et ronchonnant, il finit par entendre son estomac grogner, puis reposa ses yeux bruns sur son camarade. « On va chercher un truc à manger dans les cuisines ? J’ai faim avec tout ça moi... » Oui, bon, Isaac avait toujours faim, il était en pleine croissance et en plus de cela, il faisait pas mal de sport, donc forcément, ça creusait ! Ni une ni deux, le sixième année referma sa malle et se dirigea vers la porte, embarquant Tony avec lui. « Tu crois qu’il est encore trop tôt pour un plat de pâtes ? » Et bien quoi ? Ce n’était pas sa faute s’il ne pouvait en manger des bonnes que le week-end ! Et encore, pas tous les week-ends ! Sa question était purement rhétorique de toute manière, il n'était jamais trop tôt pour des pâtes ! Et avec un peu de chance, ils tomberaient sur Lola ou Emrys dans la salle commune ou les couloirs et pourraient les embrigader dans leur petite escapade pour les cuisines !