Can't sleep ? Ft. Isaac

Can't sleep ?

 

Depuis un moment, Reed n’arrivait plus à dormir la nuit. Habituellement, elle restait dans son lit, à essayer désespérément de s’endormir, mais elle avait tendance à se laisser submerger par ses pensées, qui la gardait éveillée jusqu’à pas d’heure. Et si ses journées étaient plus compliquées et plus longues à cause d’un manque de sommeil considérable, une fois qu’elle arrivait dans son lit, tout le sommeil se volatilisait. C’était seulement lorsque Reed faisait des soirées avec sa sœur, ou lorsque son corps ne tenait plus qu’elle arrivait à s’endormir rapidement.

Ce soir-là, après de longues heures à tourner dans son lit, Reed s’était décidée à descendre discrètement dans la salle commune des Gryffondor. La chaleur de retour, Reed était simplement vêtu d’un pantalon léger et d’un t-shirt blanc. Ses cheveux devaient certainement être en pagaille aussi. Petit détail peu important. Ce n’était pas comme si Reed faisait réellement attention à son image. Et ce n’était pas comme si elle croiserait quelqu’un vers cette heure-ci. Il était quoi, 2h ? 3h ? Reed n’en savait rien. Et si elle croisait quelqu’un ce serait probablement des fêtards complètement ivres revenant d’une soirée interdite. Qui dit personnes ivres, dit personnes qui ne la remarquerait même pas.

Reed attrapa son carnet. Elle pouvait faire beaucoup de choses pour s’occuper l’esprit, mais elle n’avait pas envie de grand-chose. Elle décida simplement de feuilleter son carnet. Et la Miller tomba sur une page qui lui serra le cœur. Sur cette page, tous ceux de son ancien groupe d’amis avait écrit un mot. Et si les larmes voulaient monter, Reed se retint. D’autant plus qu’elle entendit un bruit. Quelqu’un arrivait. Mais qui était-ce ?

Can't sleep ?

 

Reed leva les yeux vers la personne qui l’avait rejoint. Et elle fut soulagée en remarquant qu’il s’agissait d’Isaac. La Miller et le Hudson se connaissaient depuis la première année, et ils avaient toujours été amis, et aujourd’hui, le Gryffondor était l’une des rares personnes avec qui Reed passait du temps. Notamment pour les révisions, ou juste pour rester ensemble, sans pour autant parler des choses qui fâchent.

Il avait l’air fatigué. Pourquoi était-il debout à une heure aussi tardive ? En tout cas Reed haussa les épaules, en fermant d’un coup sec son carnet. Se rappeler des souvenirs de sa vie d'avant lui faisait plus de mal qu'autre chose après tout. « Le sommeil ne veut pas de moi ces derniers temps. Alors j’ai préféré rester ici plutôt que dans mon lit. » Sa voix était particulièrement douce ce soir. Après ses mots, elle fit signe à Isaac de s’asseoir à côté d’elle. Le jeune homme avait fait un cauchemar. Et si Reed ne parlait pas toujours des mauvaises choses qui lui arrivait, sa curiosité prenait parfois le dessus. « Tu veux en parler ? » Surtout que si ce n’était pas le premier, c’est que quelque chose devait peser le Hudson. « Je sais que je ne parle plus énormément depuis quelques temps, mais je reste toujours à l’écoute. »  Reed n’était pas douée pour donner des conseils, mais elle était présente pour son ami. Après, elle comprenait s’il ne voulait pas partager ce genre de détails avec elle. Parfois certaines personnes préfèrent quand la confession se fait dans les deux sens. Et non pas dans un seul. Lorsque tout s'était effondré dans sa vie, Reed avait été un mur avec Isaac. Alors s'il l'envoyait balader, elle ne lui en voudrait pas.   « Ou alors on peut complètement parler d’autre chose. C’est comme tu veux. » Reed fit un sourire sincère à Isaac. En soit, même si l’autre Gryffondor était debout pour de tristes raisons, elle était contente qu’il lui tienne compagnie dans son insomnie.

Can't sleep ?

 

Reed avait déjà pensé à aller voir l’infirmière magique pour ses insomnies, mais sa procrastination avait eu raison d’elle. La Gryffondor haussa les épaules en passant une main dans ses cheveux. « J’irais. » Demain ? Après demain ? Dans une semaine ? Elle verrait bien. Pour le moment elle était occupée avec son ami qui venait de la rejoindre.

Le même cauchemar depuis des années ? Mauvais signe. Qu’est-ce qui pouvait bien tourmenter le Hudson ? Reed n’en savait trop rien. Et elle continuerait d’être dans l’ignorance vu la réponse de l’autre Gryffondor. « J’espère que ça te passera. » Meilleure phrase de réconfort. Mais bon, elle ne savait pas trop quoi ajouter de plus. Isaac ne voulait pas en parler et la Miller n’insisterait pas.

Le brun la rejoignit sur le canapé. Et si Reed souriait, son sourire disparut lorsque celui-ci évoqua Magicis Sacra. S’il y’a bien une période que la Miller avait détestée à Poudlard, c’est bien lorsque ces mages noirs avaient pris l’école. « Elle traine quelque part. » Elle n’avait même regardé à l’intérieur. Peut-être y avait-il des choses utiles ? « Qu’est-ce qu’ils ont offerts ? »  Des paris. Il fallait s’en douter. Ce n’était pas rare qu’à Poudlard il y’ait des paris. « Je ne sais pas encore ce que je veux en faire. Et toi ? » Connaissant Isaac, Reed avait sa petite idée en tête, mais qui sait, peut-être qu’il la surprendrait.

« Peut-être pas ici, mais je suppose que les Poufsouffles peuvent nous laisser la cuisine pour cette nuit ? » Reed se leva. « Prêt pour une petite balade nocturne ? » En espérant qu’ils ne fassent pas repérer. Au pire des cas ils réussiraient peut-être à fuir avant de se faire prendre. « Tu veux y aller dans cette tenue ? » Ce n’est pas comme si Isaac était très vêtu là tout de suite.

Can't sleep ?

 

Les Magicis Sacra avaient donc été généreux. Pour quelle raison ? Certainement pour acheter les élèves. Reed trouvait ça pathétique. S’ils pensaient que c’était une technique pour que certains des élèves les rejoignent, ils étaient bien stupides. La Gryffondor haussa les sourcils. « Je vois. » Sa considération pour les Magicis Sacra était si minime qu’elle n’avait même pas su les cadeaux qu’ils avaient offerts. Isaac semblait enjoué par la malle magique que tous les sixièmes années avaient reçus, et même si ça semblait incroyablement pratique, Reed ne voulait pas de la sienne. Elle ne voulait rien de ces sorciers infâmes. « Si ça peut te servir, c’est le principal. Je peux te passer la mienne si tu veux. » C’était dommage. Reed, de nature bordélique, aurait pu bien utiliser cette malle pour y ranger ses affaires qui trainait un peu partout dans son coin de dortoir. Tant pis. Ses principes valaient mieux qu’une chambre bien rangée. « Tu as parié, toi ? » Reed était curieuse à ce sujet. Peut-être qu’elle parierait aussi ? Qui sait.

Isaac semblait partant pour aller dans les cuisines. Parfait. Vu l’heure, il était fort possible que les Poufsouffles dormaient. Reed l’espérait. Elle n’avait pas très envie de croiser qui que ce soit. Que ce soit le concierge, des profs, et même des élèves. Actuellement la présence du Hudson lui suffisait amplement. « Je compte sur toi pour leur faire la conversation si jamais. » Et dire qu’avant elle était si avenante…

Reed eut un petit rire. « C’est juste perturbant de te voir si peu vêtu. Mais oui, ce serait dommage que tu tombes malade. » Rester trop longtemps à l’infirmerie, ce n’était jamais très agréable. Bien que Reed n’ait été que rarement à l’infirmerie. Ce n’était pas le cas de sa jumelle, qui réussissait à se blesser facilement avec tout le sport qu’elle faisait. « Très bien je t’attends. » La Gryffondor patienta que l’autre rouge revienne plus habillé. Quant à Reed, elle attrapa une veste qui trainait sur l’un des fauteuils. Bien évidemment, elle ne lui appartenait pas, mais elle la rendrait en temps et en heure. Isaac revint, et Reed acquisa lorsqu’il lui demanda si elle était prête. « Ne t’en fais pas, on est débrouillards. »

Les Gryffondors sortis de la salle commune, Reed suivait de près Isaac qui venait de faire un clin d’œil à la femme des tableaux qui gardaient l’entrée. Bien joué le Hudson. Par chance, ils avaient atteint la cuisine sans se faire prendre, et au bonheur de la Miller, il n’y avait personne d’autres qu’eux. Et si Reed n’avait pas faim avant de partir, maintenant qu’elle était dans la cuisine, elle sentait son ventre lui réclamer de la nourriture. Isaac lui posa une question. « Je préfère le salé. » Des pâtes ? Pour de bon ? « Tu auras de quoi faire de bonnes pâtes, comme en Italie ? » Des étoiles s’étaient formées dans les yeux de la brune. Il lui est arrivée de voyager en Italie avec sa famille, et depuis, elle raffolait de la nourriture italienne.