Interview d'un Murphy [PV]

Âge : 16 ans {09/03/2002}

Interview d'un MurphyAprès des vacances durant lesquelles Eurydice était passée de l’euphorie à la déprime, la Serdaigle avait retrouvé Poudlard avec une pointe d’appréhension. Cependant, au moins pour ce premier trimestre, tout avait été plutôt serein. Magicis Sacra n’avait pas refait parler d’elle et elle pouvait se féliciter de n’être tombée dans aucun traquenard/guet-append ce dont elle était assez fière. À tort, sûrement, car le calme actuel dépendait moins d’elle que des autres acteurs des tumultes.

La vie reprenant ses droits sur elle, Eurydice naviguait entre cours et clubs. Ces derniers commençaient à prendre pas mal de place dans son emploi du temps : Sterne, Quidditch (uniquement en remplaçante), Hibou Bavard et maintenant le Book Club. Des quatre, le journal de l’école était celui qui lui demandait le plus d’implication car il était aussi le seul dans lequel elle avait des responsabilités. Depuis le départ de Cole de Poudlard deux ans auparavant, elle était devenue rédactrice en chef. Elle n’était pas toujours sûre d’être à la hauteur de ce rôle mais c’était une activité qui lui plaisait. Pas au point d’en faire ce métier toutefois. Elle ne se voyait pas du tout journaliste. C’était une chose de faire des interviews dans le cadre d’une école dont elle connaissait une partie des membres non négligeables, c’en était une autre de se lancer auprès d’inconnus, parfois beaucoup plus âgés, surtout avec son handicap.

Et en parlant de se lancer auprès d’inconnus, les professeurs lui avaient demandé de faire un sondage sur les clubs par rapport aux ouvertures des deux dernières années : le club photo, de lecture et d’échecs pour ne citer qu’eux. Ils avaient aussi intimé à la cinquième année d’aller interroger d’autres personnes que ceux de son année et/ou de sa maison. La voici donc, petit calepin en main, à chercher des élèves qui faisaient parti d’un des clubs dont elle n’était pas membre.

C’est alors qu’elle tomba sur Sulivan Murphy pendant l’étude dans la Grande Salle. Un autre fils d’un membre de MS, mais Eurydice ignorait si, comme Niels, Karen et elle, il était au courant des activités de son père ou si, comme Esther et Erwin, il les ignorait. Il faut dire aussi que Sean n’était pas le membre de l’organisation dont la Serdaigle était la plus proche – bien qu’il travaille avec sa sœur aînée depuis plus d’un an maintenant. La brune prit une inspiration pour se donner du courage et se dirigea vers le jeune garçon d’un pas décidé. Il était plongé dans un livre. Comme Eurydice ne pouvait pas simplement l’attirer par la voix – puisqu’elle était muette de naissance – elle lui tapota l’épaule pour faire en sorte qu’il la regarde.

Partant du principe assez logique qu’il ne pratiquait pas la langue des signes, elle posa son écritoire magique sur son front pour faire apparaître ses paroles : « Bonjour Sulivan, je suis Eurydice Foster. Comment vas-tu ? » commença-t-elle par demander, par simple politesse, car Eurydice était assez à cheval sur les convenances par moment, surtout avec des inconnus. « Je suis désolée de te déranger, les professeurs m’ont demandé de faire des interviews auprès d’élèves à qui je parle moins au sujet des clubs. Est-ce que tu pourrais me parler un peu du club photo ? Il me semble que tu y aies avec ta sœur jumelle, n’est-ce pas ? » Elle lui adressa un sourire. Il n’avait pas l’air d’être quelqu’un de très sociable du peu qu’elle avait pu en voir, mais bon, elle était une Foster, la froideur ça la connaissait ! Ses rapports avec Esther et Erwin n’avaient pas toujours été au beau fixe dans leur enfance, et ça ne l’avait jamais arrêtée.
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Interview d'un Murphy.

Eurydice Foster

S’il n’est pas dans les pas de sa jumelle, Sulivan est plongé dans un livre, un cahier, ou ses pensées. Toutes choses de choses qui envoie le signal *ne vient pas me parler *. Pourtant, Il y a toujours des aveugles qui viennent le déranger. Un jour, il va finir pas ne plus ignorer et envoyer les gens bouler, ça va leur faire drôle de se prendre les glaçantes phrases du garçon.

Chaque jour à son lot d’indésirables, et les vacances semblent avoir oublietté les gens sur le fait qu’il ne veut parler à personne. Sulivan fixe la fille de poufsouffle venu le saluer. Son grand sourire avenant et gentil a pour réponse qu’un regard noir. *Dégage de mon chemin la blairette.* Par chance, un des amis est plus intelligent et lui dit de laisser tomber. Le serpentard regarde le dos des autres qui s’éloigne et soupire de soulagement. Sa sœur l’observe, et il hausse les épaules avec nonchalance. « Ce n’est pas ma faute si on vient me déranger dès le petit matin. »
Les jumeaux en reste là et filent à leur journée de cours. Sulivan reste auprès de sa sœur et suit avec attention ce qu’expliquent les professeurs. Et finalement arrive ce qu’il redoutait. Le temps d’étude dans la grande salle. Il ne pouvait pas fuir à la bibliothèque ni à la salle commune. Il devait subir la présence pénible des lions. Assis à la table des Serdaigle, parce, on va pas se mentir, elle est plus calme que les trois autres, Sulivan se plonge dans son livre sur l’étude des moldus. Il est concentré. Jamais il aurait cru qu’on viendrait le déranger ici.

Au début, quand on lui touche l’épaule, il pense que c’est sa sœur. Il lance donc un regard vers cette dernière, mais elle n’est même pas là. Il grimace, cherche du regard qui a osé, et tombe sur une fille, plus vielle que lui de quelques années. Il lui lance un regard mauvais. *Tu veux mourir ?*

Il penche la tête sur le côté quand elle pose un drôle d’objet sur son front. Il lit et lève les yeux au plafond. Voilà qu’on lui envoie une aveugle muette maintenant. Les aveugles simples c’était pas suffisant.
Sans demander son reste, il se tourne, laissant la serdaigle avec son dos, et replonge dans son livre comme si elle n’existait pas. C’était sans compter l’instinct de survie comparable à celui d’un escargot dans un pot de sel ~~(Merci Esther pour cette comparaison il y a quelques mois)~~ de la Foster. De nouveau, elle pose doucement sa main sur l’épaule du garçon qui se retourne brusquement en lançant sa main dans l’air comme pour chasser une mouche collante. S’il avait un regard noir assez neutre jusqu’à maintenant, cette fois, c’est la violence qui se lit dans ses yeux.

« Recommence ça et c’est à l’infirmerie qu’on discutera. Qu’est-ce que tu veux Foster ? » Dit-il avec irritation.
Il lit ce qu’elle veut lui dire et soupire. Il est bloqué si ce sont les profs qui demandent. Il ne veut pas qu’on vienne lui faire la morale barbante sur l’entraide et la gentillesse. « Si t’es si bien renseigné, pourquoi tu viens me voir ? Pour répondre à tes propres questions ? Oui, j’y suis. »

:copyright: Grey WIND.

Âge : 16 ans {09/03/2002}

Interview d'un MurphyLorsque Eurydice était perplexe, elle penchait un peu la tête sur le côté et fixait son interlocuteur dans un air d’intense réflexion. Position qu’elle tenait actuellement, se demandant comment un deuxième année gringalet comptait l’envoyer à l’infirmerie, elle qui, du haut de ses quinze ans, le dépassait en taille mais aussi en connaissances magiques. Bien qu’elle n’y eusse jamais recours, elle comprenait la portée que pouvait avoir une bonne menace, mais encore fallait-il qu’elle fusse crédible. Qui plus est, Eurydice n’était pas très sensible à l’hostilité affichée par Sullivan : son frère et sa sœur n’étaient pas commodes dans leur enfance quant à leur mère à tous les trois, n’en parlons pas… Eulalie Foster pourrait congeler des flammes en enfer rien qu’avec son regard ! Esther devait tenir un peu d’elle, d’ailleurs, même si Eury’ était loin d’être sûre que cette remarque aurait fait plaisir à son aînée…

« Je suis plus forte qu’il n’y paraît... » commença-t-elle par faire apparaître son son écritoire magique en réponse à l’agressivité du Serpentard. On remarquera que c’était quelque chose qu’elle aurait bien aimé pouvoir faire comprendre à son entourage, certains la voyant toujours comme une petite chose fragile, alors qu’elle avait juste une tendance à s’effaroucher plus vite que la moyenne. Mais pas face à un élève plus jeune. En fait, elle n’éprouvait ce sentiment de panique incontrôlable que face à certaines personnes, et presque tous appartenaient à la famille Koning-Blomberg. « … mais ce n’est pas le sujet. » compléta-t-elle dans un haussement d’épaule circonspect.

« Je cherchais confirmation car je dois interviewer les membres pour le journal de l’école, c’est une demande des professeurs » ce qu’elle avait déjà dit, mais ça ne pouvait pas faire de mal de le répéter. Si elle avait eu le choix, elle aurait plutôt été questionnée les membres de Sterne ou le Book Club. Heureusement, Ash était aussi au club photo, car elle sentait que Sullivan ne serait pas très loquace… néanmoins, elle ne se voyait pas abandonner avant d’avoir vraiment tout essayé. Conservant un air aimable, elle décida d’entamer l’interview, bon gré, mal gré. « Tu pourrais me dire pourquoi tu as choisi ce club en particulier ? » fit-elle apparaître sur son écritoire tout en observant le fils de Sean. Elle n’aurait pas su dire s’il lui ressemblait ou pas, pourtant elle visualisait très bien la physionomie du père du jeune garçon : après tout, outre ses liens avec Eustache, il était aussi le patron d’Esther depuis que celle-ci était dans le monde adulte. Pour aider un peu la conversation, et même si normalement elle aurait veillé à garder ses questions ouvertes, elle ajouta : « Tu faisais déjà de la photographie avant ou c’est seulement depuis que tu fais parti du club ? » Et elle s’en tint là pour le moment car une personne n’aimant pas parler n’apprécierait sûrement pas non plus une salve de questions trop fournie.
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Eurydice Foster

Un nouveau roulement des yeux plus tard, Sulivan (avec un seul L ^^) fourre ses mains dans les poches de son pantalon. Il se moque qu’elle soit plus forte qu’elle n’y parait. Il ne supporte pas qu’on le touche par surprise et pourrait envoyer son poing de manière involontaire sans qu’il arrive à retenir son coup.

« Ce n’était pas une menace du genre “Je vais t’envoyer à l’infirmerie, car j’en ai envie.” Tu as de la chance que seul des mots soit sorti. Quand on me touche de cette manière je peux avoir des réflexes… Excessif. Tu es muette, OK. Mais tu as des mains, des pieds… Tu peux faire du bruit pour t’annoncer la prochaine fois ? … S’il te plaît ? » Rajoute-t-il pour la forme.

Il ne parle pas le fait qu’il est intrigué par son mutisme. De ce qu’il a pu lire sur la magie informulée, c’est quelque chose de très complexe et difficile à assimiler. Et elle y arrive sans doute, sinon elle serait cracmol, et donc pas à Poudlard, ou alors comme Rusard. Il n’existe aucun sortilège pour lui donner la voix ? *De toute manière, c’pas mes affaires.*

Sulivan lance un regard derrière lui, à la recherche de sa sœur. Un voile d’angoisse passe dans ses yeux aussi vite qu’un vif d’or quand il se rappelle qu’il est seul pour subir l’interrogatoire d’une muette. Quel comble pour une journaliste… Quand il reporte son attention à la serdaigle, il a retrouvé son regard impassible et ses émotions ont disparu.

*Bien évidement, une demande des profs. Et si je refuse, je suppose que je vais avoir droit à “Moins 5 points à Serpentard !” Je n’ai donc pas d’autre choix…* « OK, très bien. C’est quoi tes questions ? »

La première lui arrache un rire. Ce n’est pas avec ce genre-là qu’elle va avoir les réponses qu’elle recherche. Après son rire, il passe un doigt sous son nez en soufflant. « Pour être avec ma sœur » Ce qui n’est ni vraiment un mensonge, ni vraiment une vérité. Malgré son besoin de fuir les groupes, il n’en reste pas moins un garçon curieux est plein d’envie. Sa sœur ayant choisi le club photo, il l’a suivi.

La seconde n’est pas beaucoup plus intéressante, mais il essaie de trouver des mots un peu plus… Utiles ? « C’est la première fois ». Répond-il. *Wow. Quelle utilité Suli' ! Tu te dépasses aujourd’hui.*

Cependant, maintenant qu’il s’est beaucoup exprimé lors de son explication sur son besoin de ne pas être touché par surprise, elle sait qu’il peut s’exprimer en alignant plus de cinq mots. À elle de trouver les questions qui le feront de sortir de son mutisme.

:copyright: Grey WIND.

Âge : 16 ans {09/03/2002}

Interview d'un MurphyAprès une ou deux secondes de réflexion, Eurydice hocha la tête en signe d’approbation avant de faire apparaître sur son écritoire : « S’il devait y avoir une prochaine fois, je claquerais des doigts. Taper des mains ou des pieds en public, ce serait un peu bizarre ». Il était vrai qu’Eurydice, outre son mutisme, n’était pas quelqu’un de particulièrement exubérant. Elle n’était pas timide non plus, elle n’aimait juste pas qu’on la remarque de trop, préférant assister aux événements qu’y participer. Quand il le fallait, comme pour cette interview, elle n’avait aucun mal à aller vers les autres. Y compris quand ces autres n’avaient aucune envie de lui parler, comme c’était le cas ici, avec Sulivan.

Elle notait soigneusement ses réponses lapidaires, sans prendre mal sa froideur. Comme tout le monde, elle pouvait être susceptible, mais pas vis-à-vis de ce genre d’attitude car elle en était familière. Esther n’avait pas toujours été une grande sœur extrêmement chaleureuse, sans parler de leur mère Eulalie qui pouvait aisément être comparée à un glaçon et, dans son cas, c’était toujours le cas… Eurydice s’était toujours demandé ce qu’elle avait pu trouver à Eustache, si résolument – mais faussement – ouvert. La règle des contraires qui s’attiraient, supposait-elle…

« Et tu sais ce qui a donné cette idée à Noélia ? » interrogea Eurydice pour rebondir comme elle pouvait sur la réponse du deuxième année. Elle note ensuite que son inscription au club était la première expérience du garçon avec l’art de la photographie et réfléchit avant d’ajouter : « Tu te souviens de ce que tu as pris en photo pour ton premier cliché ? Et maintenant que ça fait presque un an que tu es dans le club, est-ce qu’il y a un domaine que tu préfères ? Les paysages, les natures mortes, les portraits peut-être… ? » Une fois son écritoire reposé, elle reprit son carnet, prête à reprendre des notes pour son futur article. Quoi qu’en pense Sulivan, elle pensait que ce serait bien plus intéressant d’avoir son retour à lui plutôt que celui de quelqu’un de plus ouvert qui multipliait les clubs. Pour beaucoup de gens, s’inscrire à un club avait pour objectif de simplement se faire des amis, or elle doutait que ce fusse son cas, raison probable pour laquelle les professeurs lui avaient demandé de creuser en dehors de son propre cercle de connaissance.

« Sinon, tu t’entends bien avec le président du club, Lowell ? » interroge-t-elle, ne pouvant totalement gommer l’aspect social d’une activité extra-scolaire. Même si le meilleur ami de Dominique lui avait toujours fait l’effet d’être à peu près aussi peu bavard que Sulivan, ils devaient bien être contraints de communiquer au club photo, non ?
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Eurydice Foster

Sulivan hausse les épaules. Il ne lui a pas demandé de taper dans les mains de manière enfantine ou de taper du pied comme un enfant chieur. Un simple clac dans les mains aurait suffi. "Ouais. Comme tu veux."

Sulivan l'observe un instant. De la tête aux pieds, il se moque royalement que son regard puisse être déstabilisant, au contraire. Une lueur sombre au fond des yeux, mais rien de bien méchant. Ses réponses froides ne semblent pas spécialement la troubler, il penche donc la tête sur le côté, intrigué. *Foster hein. Son père ce n’est pas un ami à Sean ?*

Il se pince les lèvres quand elle lui pose une question sur sa sœur. *Bah va lui demander toi-même. Je ne raconte pas à une journaliste des choses sans l'avis de la personne concernée. Et sinon tu en as d'autres des questions fermées ? Elles sont bien, je n’ai pas beaucoup de mots à répondre.* "Non."

La question suivante est bien plus intéressante et Sulivan prend le temps de réflexion cette fois. Il regarde dans le dos de la Serdaigle, son regard étant attiré par la bibliothécaire qui range un livre qu'il cherchait plus tôt. Il note cette information dans un coin de sa tête avant de reporter son attention à Eurydice. "La première chose que j'ai prise en photo dans le club, c'est ma sœur. Mais bon, ce n'était pas une photo très réussie car je n'ai pas réussi à jouer avec la lumière. Sinon, la première "vraie" photographie, si je peux dire ça ainsi, c'est le hibou de Sean.. Enfin, de mon père. Si tu veux, je peux te donner un exemplaire pour ton article. Mmh, après, ce que j'aime bien prendre en photo... Je dirais que c'est la photographie animalière et l'astrophotographie. Sean.. Enfin mon père m'a acheté un appareil assez puissant pour ce genre de cliché. J'apprends encore, elles ne sont pas très stylisées mais j'aime bien."

*Et le retour des questions nulles....* "Oui." Sulivan regarde la jeune fille prendre des notes, se demandant si elle a compris quel genre de questions elle doit lui poser si elle veut des vraies réponses. Il est dur de capter l'attention et l'intérêt du Serpentard. Mais quand on l'obtient, il est difficile de s'en défaire... Il fronce les sourcils avant de se souvenir de quelque chose. "Ah. Si, j'aime bien photographier les rues de nuits. Mais dans ce cas-là, je ne pense pas avoir le droit de donner les clichés pour un article car je n'ai pas d'autorisation, mais je peux te montrer si tu veux."

:copyright: Grey WIND.

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Interview d'un MurphyEurydice était une adolescente totalement immunisée contre la froideur d’autrui, qu’elle préférait par ailleurs à l’intrusion. Cela pouvait paraître étrange lorsqu’on connaissait son amitié avec Stef mais le fait était que si la Serdaigle tolérait aussi bien l’exubérance et la curiosité de la lionne, c’était uniquement parce qu’elle la fréquentait depuis l’enfance. Au quotidien, elle aimait rester spectatrice des événements et pouvait vite se sentir anxieuse lorsqu’elle se sentait forcée à sortir de sa zone de confort. Comme faire cette interview, qui était un ordre des professeurs, pouvait totalement s’apparenter à cette configuration anxiogène, la froideur de Sulivan était presque rassurante. Elle connaissait ce type de comportement, il lui était familier, et pouvait de ce fait conduire sa tâche sans y prêter particulièrement garde.

Son anxiété sociale manifeste expliquait toutefois pourquoi, contrairement à l’un de ses meilleurs amis et autre membre du club journal, jamais au grand jamais elle ne deviendrait journaliste. Être rédactrice en chef du Hibou Bavard avait été une bonne expérience mais entre narrer la vie de Poudlard et devoir aller à la rencontre de parfaits inconnus dans des lieux qu’elle ne connaîtrait pas plus ne lui faisait pas du tout envie. De toute façon, Eurydice savait bien qu’on lui avait donné ce poste parce qu’elle n’était pas clivante et pas parce qu’elle avait plus de talent que les autres membres du club.

Pourtant, certains silences du Serpentard n’arrangeaient pas Eurydice qui aurait aimé en finir avec son article sur le club photo sans avoir à aller interroger absolument tous ses membres. Il semblait toutefois qu’elle n’aurait pas les réponses au sujet de Noélia via son jumeau : tant pis, c’étaient les risques du métier – ou du loisir, en l’occurrence.

Sulivan évoqua en réponse à sa question suivante son père, Sean. Elle faillit alors évoquer le fait qu’Eustache et Sean se connaissaient puis y renonça, ne sachant pas trop comment le fermé Serpentard prendrait cette considération plus personnelle de leur vie. Et, pourtant, il avait aussi déjà du rencontrer Esther – ou le ferait un jour, Eurydice ne savait pas – qui était tout de même sa sœur aînée !

« Je veux bien un exemplaire de la photo pour illustrer l’article, merci » commença-t-elle avec un sourire discret mais aimable. Au moins, à défaut de pouvoir faire le tour du sujet, ils avançaient. Elle prit en note ce qu’il lui disait avec rapidité et efficacité. Avant de posséder son écritoire magique, elle devait répondre aux gens en notant ses paroles à la main, aussi avait-elle l’habitude d’écrire vite et bien. Elle avait même été contrainte d’apprendre à lire et à écrire très tôt, Eulalie ayant toujours refuser d’apprendre la langue des signes. « Il y a un lien entre les sujets de tes photographies et des matières que tu aimes bien à Poudlard ou c’étaient déjà des domaines qui t’intéressaient avant d’être ici et de faire de la photo ? » fit-elle apparaître sur son écritoire sans trop savoir si cette question là susciterait un quelconque intérêt chez le garçon. Elle prit toutefois note mentalement que les gens ne l’intéressaient pas, même comme objet de ses photographies, ce qui confirmait en quelque sorte son impression qu’il n’était guère à l’aise avec les gens. Ou qu’il ne les aimait juste pas. Eurydice n’aurait su trancher après seulement quelques minutes d’échange.

« C’est très précis comme sujet » remarqua-t-elle ensuite au sujet de l’ajout d’un sujet de photo, les rues de nuit, qu’elle jugeait moins commun que les animaux ou les étoiles. « Je veux bien les voir. Ce n’est pas trop difficile de capter la lumière, la nuit ? C’est une option de ton appareil ? » Elle avait bien retenu qu’il possédait un appareil puissant, mais le matériel ne faisait pas tout dans les photos, sinon n’importe qui avec un peu d’argent pourrait se dire photographe.
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Eurydice Foster

Le président du club... Si Sulivan s'entend bien avec ce denier c'est bien parce qu'il est du genre silencieux, qui s'occupe de ce qui le regarde en donnant l'aide qu'on lui demande sans en faire trop. S'il apprécie Lowell, c'est plus son caractère que sa personne. Il n'est pas lourd, il ne prend pas de place, il sait s'effacer et possède un langage non verbal avec lequel le Serpentard est à l'aise. Mais ça, la Foster en face de lui n'a pas à le savoir.

En temps normal, Sulivan serait juste parti sans dire un mot de plus après avoir répondu à la question concernant sa sœur. Il déteste qu'on lui demande des choses qui ne concernent personne. Mais le fait que ce soit une requête des professeurs le retient sur place. Il détesterait l'idée que l'on vienne lui faire la morale pour ne pas avoir répondu. Il baisse les yeux sur son livre ouvert. Il aurait bien voulu reprendre sa lecture, mais il doit continuer de répondre. "Je n'ai pas mon appareil avec moi. Je te l'apporte demain."
Lire, c'est quelque chose qu'il sait faire. Il connaît le sortilège d'attraction, mais quelle que soit son envie d'apprendre, il n'a pas le niveau pour la majorité des sorts. Sa langue claque de frustration face à cette inaptitude. Il lance un regard à la table des Serpetard et soupire profondément en voyant des grands de sa maison embêter un jeune poufsouffle. *J'aurais peut-être dû accepter d'aller à Serdaigle après tout...*

Soudain, il se rappelle qu'il est en discussion avec Eurydice. Il se tourne vers elle et se rend compte qu'elle tient déjà son écritoire devant. *Ah. Mais pourquoi... C'est vraiment important ça ?* ". . . Non. Aucuns liens... Quant aux étoiles..." Il lève les yeux au plafond et soupire longuement. *Quand j'étais petit, je rêvais de liberté et de grandeur en les regardant.* Avant de retomber son regard sur Eurydice. "Ça ne te regarde pas."

Il fronce les sourcils un instant en lisant la suite des questions. Il hausse les épaules et essaie de réfléchir à une réponse. Une option de l'appareil ? Il n'en sait pas grand-chose. Il sait juste que Sean lui a acheté un appareil qui permet de prendre de belles photos. Il n'est pas un professionnel, donc il y a des chances qu'un bon outil face de belles images... "Eh bien... Je ne sais pas. Je ne me suis pas posé la question. Il y a beaucoup de lumières la nuit. Les phares des voitures, les devantures de magasins, les lampadaires... Et quand il n’y en a pas beaucoup, ça donne un effet particulier aux photos... Mais compliqué... Non, je ne pense pas..."

:copyright: Grey WIND.

Petite indication:

Âge : 16 ans {09/03/2002}

Interview d'un Murphy« Merci, c’est gentil, ça va beaucoup m’aider » répondit poliment Eurydice via son écritoire. Loin d’elle l’envie d’ajouter un manque de manière à cette intrusion dans la lecture de Sulivan. La Serdaigle s’était retrouvée un peu coincée avec son sujet d’article. Elle se sentait soulagée d’avoir enfin un peu de matière pour répondre aux exigences des professeurs. Il faut dire qu’elle n’était pas élève à s’opposer aux adultes. Ou même personne à s’opposer à n’importe quelle figure d’autorité. Eurydice était consensuelle, elle en avait bien conscience.

À ce niveau, elle aurait été bien incapable de dire comment Sulivan se positionnait mais cela n’avait guère d’importance vu le sujet de l’article qu’elle devait écrire. La personnalité des membres du club photo n’avait pas d’importance. De plus, à première vue, il y en avait de toutes sortes, car on ne pouvait pas dire que Dominique soit, elle, du genre discrète. Au contraire, on l’entendait, et de loin !

Elle tenta une autre question mais sentit que Sulivan commençait à décrocher de la conversation pour une raison ou une autre. L’observant, elle remarqua son regard tourné vers des Serpentard qui s’en prenaient à une Poufsouffle qui n’avait rien demandé à personne, et elle fronça les sourcils. Ensuite, elle balaya la salle des yeux pour voir si un préfet n’était pas dans le coin. Elle n’en trouva aucun et dut se résoudre au fait qu’elle ne pouvait pas grand-chose pour la Poufsouffle à moins d’intervenir elle-même, ce qui semblait assez inconscient vu qu’elle ne pouvait pas parler, et donc encore moins crier au cas où elle perdrait le contrôle de la situation. « J’espère qu’ils vont partir » fit-elle apparaître sans savoir si Sulivan la lirait ou non.

En effet, il répondit à sa question. Ou plutôt, il lui dit qu’il ne répondrait pas. Soit. Après tout, il avait raison, au sens strict, ce n’était pas ses affaires. Cela lui aurait juste donné quelque chose de plus à écrire. Mais ça aussi, c’était délicat. Tout le monde n’appréciait pas d’être interviewer. Eurydice ignorait si elle aimerait si les places avaient été inversées. Inscrite au club journal depuis sa première année, elle avait toujours été du même côté des questions.

« C’est vrai que c’est rarement le noir complet » approuva-t-elle tout en prenant d’autres notes dans son calepin. Relisant ce qu’elle avait écrit, elle tapota avec son crayon sur le papier pour réfléchir. « Si tu veux, on peut s’arrêter là. De toute façon, je crois que même si c’est risqué, il faut que j’aille aider la petite là-bas. Elle a l’air au bord des larmes » expliqua-t-elle en se redressant puis en remettant son écritoire à sa ceinture et son matériel dans son sac pour pouvoir attraper, à la place, sa baguette. On n’était jamais trop prudents ! Mais ça devrait bien se passer, non ? Après tout, ils étaient dans une salle occupée par plein de monde. Pas juste par Sulivan et elle !
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HRP : je te laisse décider dans ton poste si c'est la clôture ou pas coeur

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