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| Catastrophe matinale [PV Canelle] | |
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Prudence Faraday
Parchemins : 1152 Âge : 16 ans (27/07/2000) Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Catastrophe matinale [PV Canelle] Dim 3 Jan - 21:12 | |
| Prudence, avachie à la table de Poufsouffle, fixait d’un œil éteint le porridge qui était en train de refroidir dans son bol. Au-dessus d’elle, le plafond enchanté de la Grande Salle était envahi de lourds nuages gris chargés de pluie : les premières gouttes avaient commencé à marteler les hautes fenêtres à meneaux quelques minutes plus tôt, au grand dam de Prudence, qui avait un entraînement de Quidditch l’après-midi même. Elle serait encore trempée et boueuse à la fin de la séance chose que, non seulement elle détestait par-dessus tout, mais qui, en plus, risquait de lui valoir un siècle de retenue si Rusard la voyait dégoutter dans les couloirs à son retour. La Poufsouffle se savait sur la sellette depuis que l’abominable concierge l’avait surprise à roupiller alors qu’elle était censée effectuer sa ronde préfectorale ( « Mais non, je ne dormais pas, je vous jure, je me reposais les yeux, nuance ! »), elle n’avait aucune envie qu’il l’accuse, en prime, de salir tout le château.
Elle ne se faisait aucune illusion, toutefois : Alan ce tyran n’annulerait jamais l’entraînement, même en cas de pluie diluvienne ( « C’est vivifiant, Prue-Prue ! Une petite bruine, tout au plus. On la sent à peine, je t’assure ! Super bon pour la peau, toute cette eau ! »). Elle le comprenait. L’équipe n’avait pas brillé par ses performances la faute à l’attrapeuse, au cours de la saison : en tant que capitaine, il ne pouvait pas se permettre de laisser ses joueurs loin de leurs balais, s’il voulait remonter la pente. Elle devrait donc raser les murs, et redoubler de vigilance pour éviter Rusard. La sorcière étouffa un bâillement et touilla machinalement son porridge. Le son de la cuillère, raclant en un rythme régulier le fond du bol, avait un effet hypnotique, et elle se sentait prête à piquer du nez. Elle poussa un profond soupir : se lever aux aurores n’était déjà pas agréable en semaine, mais se jeter hors du lit dès potron-minet le samedi, relevait, de l’avis de Prudence, grosse dormeuse devant l’Eternel, du vice. Elle n’avait pas eu le choix, cependant : elle avait pris du retard sur son devoir de botanique, et devait absolument le boucler d’ici la fin de la matinée, si elle ne voulait pas décaler tout son planning de travail. Parfaitement, son planning de travail.
Car Prue, qui, jusqu’à la rentrée encore, ne jurait que, au mieux, par les révisions de dernière minute ( « On a contrôle ? Ah ben bravo, pourquoi tu ne me l’as pas dit plus tôt ? Comment ça, c’est noté dans les agendas ? Parce que tu crois que j’ai un agenda, peut-être ? Ah ! »), au pire par le je-m’en-foutiste désinvolte ( « Borf, je vais y aller au talent, j’grapillerai bien quelques points, et Alan me laissera copier… »), avait radicalement changé de stratégie à l’approche des BUSE. Il n’était plus rare, désormais, de la voir installée, seule, à la bibliothèque, le nez plongé dans un livre, ou de la trouver, à une heure tardive, en train de fignoler une dissertation dans la salle commune. Qu’elle continue sur sa lancée, lui avait malicieusement glissé Magnus, quelques jours plus tôt, et elle allait finir par devenir « une vraie Poufsouffle, t’imagine ? ».
De nouveau, Prudence laissa échapper un bâillement, avant de tendre la main vers la théière. Exactement ce qu’il lui fallait, songea-t-elle. Un bon thé. Très chaud, de préférence, très fort et en intraveineuse elle serait d’attaque pour affronter la journée. Hélas ! Alors que la jeune fille venait de se saisir de la théière, une grosse chouette effraie déboula sans prévenir dans la Grande Salle et atterrit sur la table, dans un battement d’ailes si violent que l’Irlandaise tressauta de stupeur. - Rhâ, mais non ! S’exclama-t-elle, tout-à-coup très réveillée. D’un geste rageur, elle agita sa manche d’uniforme, qui dégoulinait de thé. Elle venait de renverser la moitié de la théière dans son porridge ( « Floc-floc », semblaient désormais faire les flocons d’avoine), et l’autre moitié sur la table. Sérieusement, Hestia, bosse ton timing ! Pesta-t-elle encore, à l’adresse de l’oiseau, qui claqua du bec d’un air moqueur, avant de tendre sa patte, apparemment pressé que Prudence le délivre de sa missive.
L’Irlandaise fronça le nez. Hestia était la chouette de sa mère : depuis l’enlèvement de Viska, la pauvre femme se faisait un point d’honneur à lui écrire tous les jours, sans doute pour s’assurer que sa fille unique était toujours en vie et en sécurité à Poudlard. Prudence, qui commençait à trouver toute cette attention franchement lourde, répétait à qui voulait l’entendre que sa mère avait « viré hystérique totale, wesh… ». - Ouais, ben t’es mignonne mais tu vas attendre… Prévint-elle la chouette. Elle attrapa deux ou trois serviettes qui traînaient et entreprit d’éponger le thé qui inondait la table. Sincèrement, si elle avait su, elle serait restée au lit.
[823 mots]
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| | | | Canelle Brown
Parchemins : 105 Âge : 16 ans [09/06/2000] Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Catastrophe matinale [PV Canelle] Mar 5 Jan - 17:59 | |
| Canelle se trouvait assise à la table des Poufsouffle. En ce samedi matin, il avait été particulièrement dur de se lever. Canelle était fatiguée et se frotter les yeux. Sa bouche baillait sans qu'elle puisse la contrôler devant le petit déjeuner. Elle regarda par les fenêtres de la grande salle le temps qu'il faisait. Elle ne put empêcher une grimace de s'afficher sur son visage en voyant de grosse gouttes de pluie tombaient sous le ciel gris. Elle avait bien entendu la pluie sur le toit du château, mais son optimisme la faisait espérer. Elle soupira en se reconcentrant sur son plat. Elle n'avait rien de prévu en particulier pour la journée mais passé du temps au parc ne lui aurait pas fait de mal. Pourtant, la jeune Poufsouffle aimait bien la pluie. Une fascination étrange qui avait toujours désespéré sa mère, surtout quand elle sortait sous la pluie. Elle sourit en repensant à ses souvenirs. Aujourd'hui, elle n'avait aucune envie de sortir toucher les gouttes d'eau. Elle songea alors en regardant sa cuillère à ce qu'elle allait faire de sa journée. Elle risquait de rester dans son dortoir toute la matinée. A moins qu'elle trouve le courage d'aller en salle commune. Mais la jeune fille sait très bien que dans les deux cas, elle ne travaillera pas. Dans les dortoirs, elle trouvera quelque chose d'autre à faire comme lire ou dessiner. Dans la salle commune, elle sait déjà qu'elle verra quelqu'un avec qui elle discutera et ne travaillera pas. Elle réfléchit à un endroit où elle pourrait aller. Peut-être la bibliothèque ? Elle comptait y aller cette après-midi pour faire ses devoirs. Elle ne travaillerai tout simplement pas ce matin. Ce n'était pas très grave, Canelle avait déjà pris de l'avance dans la semaine. Ce n'était donc pas dramatique si elle ne travaillait pas un samedi matin. Canelle sortit de ses pensées pour prendre une cuillère de porridge. Le contact du plat chaud avec sa lague fut brûlant. Elle reposa avec empressement son bol pour avaler correctement son plat. A ce moment-là, une chouette entra dans la grande salle, se dirigeant vers la table des Poufsouffle. Canelle sourit doucement. Elle aimera recevoir une lettre de sa mère. Bien qu'elle en reçoive régulièrement, l'absence de sa mère est pesante. Alors, Canelle se console avec les quelques bonbons, pâtisseries faites maison que lui envoie sa mère. Même si cela la réconforte, elle aimerait pouvoir lui parler plus souvent. La voir pendant les vacances, cela ne suffit pas. Canelle sursaute en entendant un râle. Elle relève la tête de son bol et regarde d'où vient le cri. Elle repère bien vite Prudence, une de ses camarades de dortoir en face d'elle. Elle vient de renverser son thé sur sa manche. Canelle hésite. Elle devrait l'aider. Mais Prudence et elle n'ont jamais vraiment été proche. La jeune Poufsouffle étant calme et timide contrairement à sa camarade au caractère bien trempé. Canelle décide donc d'intervenir. Elle côtoye Prudence depuis maintenant cinq ans, il n'y a aucune raison d'être gênée. Sa camarade dit autre chose que Canelle n'entend pas dans le brouhaha de la salle. La voyant attraper des serviettes, elle lui demande: -Ca va Prudence ? Tu as besoin d'aide ?Puis, elle reprend une cuillère de porridge, manquant se s'étouffer à cause de la chaleur du liquide. 550 mots |
| | | | Prudence Faraday
Parchemins : 1152 Âge : 16 ans (27/07/2000) Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Catastrophe matinale [PV Canelle] Dim 10 Jan - 22:17 | |
| Alors que Prudence était occupée à éponger la mare de thé qui se répandait sur la table, Hestia, dont le mauvais caractère n’avait d’égal que son manque de patience, ne cessait de hululer son mécontentement, en sautillant de tout côté. Une fois sur deux, elle atterrissait – à dessein, Prue en aurait mis sa main au feu – dans une flaque, menaçant, à chaque fois, de détremper le parchemin toujours attaché à sa patte. La jeune fille adressa un regard noir à la chouette, et laissa échapper un sifflement agacé. - Hestia, je te jure que si tu ne t’arrêtes pas immédiatement, je te cloue le bec. Hélas ! Ses vitupérations demeurèrent lettre morte : Hestia battit frénétiquement des ailes, manquant presque de lui fouetter le visage. Prudence pinça les lèvres. La chouette se payait ouvertement sa tête, elle en était convaincue.
- Oh, très bien ! Finit-elle par s’exclamer, en partie pour avoir la paix, et en partie parce qu’elle redoutait que le Professeur McGonagall, qui venait de s’installer à la table des enseignants, alertée par le raffut, ne se précipite sur elle pour la menacer d’une retenue, si elle ne faisait pas taire le maudit volatile. Pire ! Prudence était persuadée que cette vieille rombière n'hésiterait pas à l’accuser de maltraitance animale ( « Faraday ! Expliquez-moi immédiatement pourquoi cette chouette a l’air en souffrance ? Vous avez essayé de la noyer dans votre théière, c’est ça ? Retenue. Avec Hagrid. Tous les soirs. Pendant deux ans. »). Et s’il fallait compter sur Hestia, la plus rancunière de toutes les créatures, pour prendre sa défense, elle risquait d’être la malheureuse victime d’une grave erreur judiciaire. D’ailleurs, rien n’indiquait que McGonagall parlât le chouette. Pour ce que Prudence en savait, la directrice comprenait exactement la même chose que tout le monde quand un hibou commençait à s’exprimer : « Hou-hou, houhouhou, hou-hou ». Autrement dit, pas grand-chose.
Dans un petit bruit mouillé, l’Irlandaise laissa tomber sa serviette sur la table, et tendit la main pour débarrasser Hestia de sa missive. - Et maintenant, déguerpis. Lui intima-t-elle d’un ton péremptoire. La chouette se dandina sur ses pattes et gonfla ses plumes d’un air farouche. La jeune fille leva les yeux au ciel (toujours sombre, toujours pluvieux c’était le bulletin météo, merci, bonsoir chez vous). - Oui, oui, c’est bon, je suis au courant, qu’elle veut une réponse dans la journée. Alors maintenant, t’es mignonne, mais tu vas attendre dans la volière. Enfin satisfaite, Hestia laissa échapper un dernier hululement, plus doux, cette fois, avant de prendre son envol, et de disparaître à travers la fenêtre centrale. Quel dommage, songea Prudence, en la suivant du regard, qu’elle n’eût pas lâché, au passage, une fiente sur le chapeau de McGonagall.
La jeune sorcière fourra la lettre maternelle dans sa poche ( « Pfff, encore la litanie des recommandations habituelles, j’parie. Comme si j’avais le temps d’aller gambader dans la forêt interdite ou j’sais pas quoi… »). Eût-elle eu son mot à dire, qu’elle eût brûlé le parchemin sans même prendre la peine de le lire. Mais sa mère tenait à ce qu’elle lui réponde sous vingt-quatre heures, et Prudence la connaissait assez pour savoir qu’elle serait tout à fait capable de lui envoyer une beuglante, si elle s’amusait à négliger ses devoirs filiaux ( « Une honte, Prudence Faraday ! Un véritable scandale ! Je me fais un sang d’encre pour toi, et mademoiselle ne prend même pas la peine de donner de ses nouvelles ? Si c’est comme ça, tu rentes à la maison immédiatement ! »). Une de ses camarades Dahlia avait reçu une beuglante, quand elle était en première année. Les cris d’orfraie qui avaient résonné à travers toute la Grande Salle revenaient encore la hanter, parfois. L’humiliation publique était une expérience qu’elle préférait s’épargner pour le moment, merci beaucoup comment ça, « trop tard » ?.
Elle soupira et s’apprêta à reprendre sa serviette, en même temps que son opération de nettoyage. C’est alors que Canelle s’adressa à elle. Prue sursauta violemment : tout occupée qu’elle avait été par l’horripilante Hestia, elle n’avait pas remarqué sa camarade de classe, installée quelques places plus loin. Il fallait dire que Canelle était discrète, une qualité que Prudence, pour sa part, était à des années-lumière de posséder. Surprise, elle porta théâtralement la main à son cœur, comme si elle redoutait de le voir s’arrêter : - Arf, Canelle, t’as failli me tuer ! T’es là depuis quand ? Prudence était sur le point de demander à la jeune fille de lui prêter sa serviette (la sienne commençait à être sérieusement imbibée), quand elle s’étouffa avec son porridge. - Houlà ! En trois enjambées décidées, Prudence rejoignit l’infortunée Canelle, et entreprit de lui décoller les poumons tapoter dans le dos. ça va ? S’enquit-elle, pleine de sollicitude, Tu veux un verre d’eau ? Du thé, peut-être ?
Prue attendit que Canelle fût remise de ses émotions, avant de poursuivre : - C’est marrant que tu sois levée si tôt. Tu n’arrivais plus à dormir ? C’est parce que Louise ronfle, c’est ça ? Demanda-t-elle, très sérieusement. Louise, leur camarade de chambrée, était enrhumée depuis presque trois jours et, bien qu’elle ne ronflât pas à proprement parler, elle avait la respiration un peu lourde, durant son sommeil. Ce que Prudence, avec son sens de l’hyperbole habituel, transformait en tremblements de terre titanesques. Pauvre Louise. - Tant qu’on y est, tu n’as pas un sort pour assécher ma mare de thé, en tête ? Ma serviette n’absorbe plus rien, et c’est toujours inondé, à ma place… Elle laissa sa phrase en suspens, et décocha une oeillade pleine d’espoir à Canelle. |
| | | | Canelle Brown
Parchemins : 105 Âge : 16 ans [09/06/2000] Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Catastrophe matinale [PV Canelle] Sam 16 Jan - 18:29 | |
| Canelle se mord la lèvre en voyant Prudence portait la main à son coeur. Elle lui a visiblement fait peur. La discrétion de la jeune sorcière n'était pas toujours un atout pour elle. Elle s'apprêtait à s'excuser mais avale son porridge de travers. D'un coup, elle éclate d'une grosse toue tonitruante. Manquant de s'étouffer, Canelle rougit de honte. Elle qui souhaitait passer inaperçue, c'est raté. Elle continue de tousser et baisse la tête, essayant de reprendre son souffle. Heureusement pour elle, Prudence met fin au massacre, la tapotant dans la dos. La jeune Poufsouffle réussit donc à reprendre sa respiration, les joues en feu. Elle relève la tête doucement, redoutant les regards sur elle. Elle découvre avec soulagement que seulement quelques élèves ont vu la scène. Canelle pousse un grand soupir de soulagement. Heureusement que sa camarade était là. Celle-ci lui demande à ce moment-là si elle va bien, lui proposant à boire. Canelle hoche la tête mais doute fortement que Prudence s'en rende compte, sa tête faisant seulement un petit signe. La jeune fille est soulagée. Son visage commence à redevenir de couleur normal. Les élèves qui avaient assisté à la scène se sont reconcentrés sur leur petit-déjeuner, ce qui arrange bien Canelle. Elle s'en veut d'être si timide. Elle connaît tous les élèves de ce château, au moins de nom. Pourquoi a-t-elle si honte ? La jeune fille sort de ses pensées en entendant sa camarade de dortoir lui poser des questions. Elle lui demande si elle s'est levée tôt à cause de Louise. Canelle laisse échapper un petit rire. C'est vrai que celle-ci a un rhume et dort bruyamment ces temps-ci. Mais non, Canelle réussit à dormir malgré cela. Elle a ses techniques. Elle s'apprête à répondre mais sa camarade lui coupe la parole. Elle lui demande si elle connaît un sort pour sécher son thé. Canelle fait un non de la tête, espérant que sa camarade la voit. Celle-ci a toujours été très bavarde et quand Canelle est avec elle, elle n'a généralement pas besoin de réfléchir à un sujet de conversation. Enfin, Canelle répond: -Merci, je veux bien de l'eau. Désolé de t'avoir fait peur. Non, ce n'est pas Louise qui m'a réveillée bien qu'elle dorme asses bruyamment en ce moment. Je me lève tôt pour réviser, avec les buses et tout. J'ai un planning à respecter. Et toi ? Je ne t'ai jamais vu aussi tôt dans la grande salle, qu'est-ce que tu fais ? C'est Louise ? Ou tu as entraînement de quidditch peut-être ?Canelle reprend son souffle avant de poursuivre: -Et non désolé, je ne connais pas de sort. Prends ma serviette si tu veux.Canelle adressa un sourire gentil à Prudence avant de lui tendre sa serviette non utilisée. 455 mots |
| | | | Prudence Faraday
Parchemins : 1152 Âge : 16 ans (27/07/2000) Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Catastrophe matinale [PV Canelle] Dim 24 Jan - 14:11 | |
| - Ah cool, merci ! S'emparant de la serviette que lui tendait sa camarade, Prudence se dépêcha d'aller éponger ce qui restait de thé à sa place. - Quand t'y penses, quand même, c'est dingue qu'on ne nous ait pas encore appris un sortilège pour faire face à ce type de situation. J'veux dire, pour enseigner comment changer une allumette en cure-dent, là, il y a du monde, mais pour les sorts utiles au quotidien, c'est la débande. Tout l'système est à revoir, moi j'te l'dis. Ronchonna-t-elle, en lançant un coup d'oeil éloquent du côté de la table des professeurs, où leur directrice bien-aimée était en pleine conversation avec Hagrid. La jeune fille haussa les épaules, fataliste. McGonagall était un tel monolithe que toute suggestion de réforme, si modeste fût-elle, risquait d'être accueillie comme une dangereuse tentative révolutionnaire. Tant qu'elle serait à la tête de Poudlard, les élèves étaient condamnés à retenir par coeur des formules aussi ineptes que vera verto.
Elle reporta donc son attention sur Canelle - ne serait-ce que pour ne pas attirer celle de son professeur de métamorphose ("Vous avez votre tête de coupable, Faraday. Qu'est-ce que vous avez encore trafiqué ? Deux heures de retenue. Dans le doute.") - à laquelle elle servit un grand verre d'eau. - Tiens. J'espère que tu notes que je n'ai rien mis à côté, cette fois. Avoue que je progresse. Elle tendit le gobelet à la jeune sorcière, avant de se laisser lourdement tomber à ses côtés, sans même prendre la peine de lui demander si sa présence - bavarde et bruyante - la dérangeait. Aux yeux de Prue, il était bien entendu que Canelle ne pouvait rien souhaiter de mieux, pour commencer sa journée, qu'un débat enflammée sur les méthodes pédagogiques de leurs enseignants, et le programme scolaire en général. - En fait, Reprit-elle, sautant du coq à l'âne, on aurait p'têt pu tenter evanesco, mais j'suis pas sûre que ça fonctionne sur les liquides. J'crois m'rappeler que c'est surtout un truc pour les objets, non ? J'aurais eu l'air fine, si la table avait disparu... Mais il doit forcément exister un sortilège de nettoyage...
L'Irlandaise se tut un court instant au grand soulagement de toute la tablée endormie. Visiblement perdue dans ses pensées, elle joua machinalement avec un sucrier en porcelaine que, bien entendu, elle finit par renverser sur la table. - Oups, lâcha-t-elle. Elle s'empressa de remettre les petits cubes de sucre dans leur récipient, et esquissa une grimace ennuyée. Elle n'était, d'ordinaire, pas si maladroite, et commençait à croire que la fréquentation assidue de Tempérance avait des conséquences insoupçonnées sur son adresse naturelle. J'espère que je serai plus douée à l'entraînement, cet après-midi... Commenta-t-elle encore, la mine soudain anxieuse. Elle n'osait imaginer le désespoir d'Alan - qui, quidditchtement parlant, n'était déjà pas au mieux de sa forme - si elle passait la séance à faire tomber le souafle. C'est pour ça que je me suis levée tôt. J'ai besoin de finir mon devoir de botanique avant de rejoindre l'équipe. J'te raconte pas comme ça me met en joie. Tu l'as terminé, toi ? Tu me laisses copier ?
Elle s'apprêtait à renchérir sur le plan qu'elle avait adopté dans sa dissertation, quand Canelle évoqua ses révisions. Or, depuis qu'elle avait décidé de se mettre sérieusement au travail, Prue était littéralement fascinée par la gestion du temps de ses camarades, et toujours en quête de conseils pour améliorer son propre programme de révisions. - Ah ouais ? T'as un plan de révisions ? Tu le prépares combien de temps à l'avance ? Moi je fais un truc à la semaine, mais je ne sais pas si c'est le plus efficace. J'ai entendu que Louise faisait un rétro-planning, mais c'est vachement stressant, je trouve. Tu prévois combien d'heures par jour ? Tu te laisses des pauses, ou pas ? Attends, bouge pas... Prudence plongea sous la table et commença à farfouiller dans son sac, jusqu'à en extirper une grande feuille de parchemins, couverte d'horaires, de petits carrés barrés et d'annotations en partie raturées. Elle la brandit triomphalement, puis la posa devant Canelle. - Voilà. J'fais ça comme ça. Mais c'est pas hyper propre. Du coup, des fois, je me perds. Il est comment, le tien ? S'enquit-elle, en adressant un sourire radieux à sa comparse, dans l'espoir de l'amadouer pour se livrer à un espionnage industriel en règle. |
| | | | Canelle Brown
Parchemins : 105 Âge : 16 ans [09/06/2000] Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Catastrophe matinale [PV Canelle] Dim 31 Jan - 20:45 | |
| Canelle regarda sa camarade la remerciait et éponger ce qu'il restait de thé. Puis se lançait dans un discours enflammé sur le système pédagogique. Canelle ne put s'empêcher d'éclater de rire. Sa camarade avait vraiment le don de l'amuser. Parfois, Canelle se demandait pourquoi la jeune fille était à Poufsouffle. Elle l'aurait plus imaginée à Gryffondor. Mais le choixpeau ne se trompe pas et la jeune fille est convaincue qu'il y a une raison. Elle répond donc, amusée:
-Oui, tu as peut-être raison. Après, je doute qu'il puissent inventer des sortilèges. Quoique, en vrai, je n'en sais rien.
Elle regarde ensuite attentivement Prudence lui servir de l'eau. Sans en mettre partout. Une grande première pour sa camarade. Canelle réfléchit. C'est drôle d'avoir appelé Prudence une jeune fille dont la prudence n'est pas la plus grande des qualités. Après, en l'appelant ainsi, ils ne le savaient pas encore. Canelle regarda sa camarade se laissait tomber lourdement sur une chaise à côté d'elle et raconter qu'elle aurait peut-être du tenter le sortilège evanesco. Peut-être, mais si la table avait disparu, les deux jeunes fille auraient eu l'air bien idiotes. Ce qui n'était pas vraiment dans les habitudes de Canelle. Elle répondit donc:
-Peut-être... Mais si la table avait disparu, on se serait mise toutes les personnes assises autour sur le dos.
Canelle aida sa camarade a ramassé le sel que celle-ci avait fait tombé sur sa table. Canelle avait l'impression de retourner des années en arrière, quand elle aidait Léonard et Jules a ramassé leurs bêtises avant que leur père les voit. Enfin, c'était avant que celui-ci meurt. Avant que leur maison parte en fumée avec presque tous les souvenirs de la jeune sorcière. Canelle balaya rapidement ces pensées de sa tête. Il valait mieux ne pas penser à cela. Elle écouta donc sa camarade pour se changer les idées, et Prudence était plutôt bonne pour cela.
Quand elle put enfin parler, elle sortit un soigneux emploi du temps de son sac et le tendit à sa camarade. Elle regretta immédiatement son geste. Il allait certainement finir plein d'eau. Elle dit donc:
-Oui, j'ai fait mon devoir de botanique. Je fais cela le dimanche, pour toute la semaine. Je me fixe des objectifs pour pouvoir me reposer un peu. Généralement je fais deux ou trois matières dans une demi-journée. |
| | | | Prudence Faraday
Parchemins : 1152 Âge : 16 ans (27/07/2000) Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Catastrophe matinale [PV Canelle] Lun 26 Avr - 22:18 | |
| Un frisson d’horreur parcourut l’échine de Prudence, quand elle songea à ce qui se serait produit, si la table avait disparu. Ce n’était pas tant la colère de ses camarades, qu’elle redoutait – depuis le temps qu’ils la fréquentaient, ils avaient fini par se résigner - que la jubilation avec laquelle McGonagall, sa némésis personnelle, se serait précipitée vers elle, un index frémissant d’indignation pointé sur l’immonde magma « thé-porridge-jus-de-citrouille-marmelade » répandu par terre, pour lui annoncer d’une voix triomphale qu’elle était collée à vie. Décidément, se dit-elle avec soulagement, elle l’avait échappé belle.
- Ouais, j’imagine que ça aurait créé un sacré bazar, admit-elle joyeusement, en frottant ses mains au-dessus d’un bol propre, pour se débarrasser du sucre qui les recouvrait (quelqu’un risquait d'avoir une très mauvaise surprise au moment de boire son thé car, comme le disait son grand-père, le thé trop sucré, c’était « une abomination digne du dernier cercle de l’Enfer, alors vas-y mollo avec ce sucrier, petite ! »), et pour le coup, aller chercher des restes d’œufs brouillés et des morceaux de toasts dans les rainures du carrelage, c’est pas une partie de plaisir, tu peux me croire. La jeune fille hocha la tête de l’air entendu de qui a l’habitude de manger comme un petit goret faire tomber de la nourriture par terre. Sans doute que sa manie d’agiter sa fourchette à tout va, quand elle se lançait dans une discussion enflammée, n’aidait pas, mais elle ne parvenait pas à corriger ce vilain défaut. Lors du dernier banquet d’Halloween, elle avait littéralement envoyé une pleine cuillère de soupe à la citrouille dans la figure d’une première année, et manqué de justesse d’en énucléer une seconde. Depuis, les malheureuses évitaient de se trouver à moins de cinq mètres d’elle protocole sanitaire renforcé : checked.
- N’empêche, ajouta-t-elle encore, sans grand souci de la transition, ils doivent en créer, des catastrophes, les gars qui travaillent sur les sortilèges… Il a dû en falloir, des explosions de bâtiments, avant de sortir le bombarda, tu ne crois pas ? C’est pas ça, qu’ils font, au Département des Mystères ? Réfléchir à de nouveaux sorts, découvrir les propriétés magiques des pattes de tritons… Des trucs dans le genre… Enuméra-t-elle, d’un ton qui signifiait clairement qu’elle était dubitative quant à la santé mentale des Langues-de-Plomb. Dire que certains élèves de septième année envisageaient de faire carrière chez ces tarés. Inconcevable. De l’avis de Prudence, il fallait, de toute façon, avoir un sérieux problème pour vouloir entrer au Ministère bim, Joséphine. C’était une des raisons pour lesquelles elle s’était mise sérieusement au travail depuis la rentrée : il était hors de question que sa seule option, à la fin de sa scolarité, fût de devenir un gratte-papier pour le compte du Ministère. Elle tenait à avoir une vie excitante, merci beaucoup. Cette dernière réflexion lui permit, dans une pirouette cérébrale osée, de revenir au sujet qui l’intéressait le plus en ce moment : l’organisation des révisions.
- Tu arrives à te dégager du temps libre ? S’exclama-t-elle, les yeux arrondis de surprise. Elle se tut un instant, et considéra Canelle avec une admiration nouvelle. Sa camarade avait clairement, dans le noble art du plan de travail, atteint un palier dont Prudence ne soupçonnait même pas l’existence. Comment tu fais ? Tu me montreras ? Je peux t’appeler Maître et cirer tes chaussures ? Pour ce qu’elle en savait, le monde se divisait en deux catégories : ceux qui cravachaient sans relâche pour décrocher des bonnes notes (l’équipe d’Alan), et ceux qui préféraient y aller au talent (l’équipe de Quino). Or, voilà que Canelle lui apprenait qu’il existait une troisième voie. Que ne l’avait-elle dit plus tôt ? Bien décidée à ne pas lâcher la jeune fille d’une semelle veinarde tant qu’elle ne lui aurait pas livré son secret, Prue s’empressa de demander : - Tu vas à la bibliothèque, après ? On y va ensemble ? Je jure de ne rien renverser !
Et d’attraper, tout sourire, son sac de cours : ça allait être une bonne journée.
[Fin pour Prudence]
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| | | | Canelle Brown
Parchemins : 105 Âge : 16 ans [09/06/2000] Actuellement : 7ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: Catastrophe matinale [PV Canelle] Mer 28 Avr - 11:44 | |
| Canelle fit une moue étonnée devant la joie de sa camarade. C'était étrange d'être si heureuse en pensant à quelque chose qui aurait été une catastrophe si c'était arrivé. La jeune fille laissa échapper une petit rire silencieux. C'était le caractère de sa camarade, elle ne pouvait rien y faire en même temps. La jeune cinquième année se demandait comment elle et Prudence pouvait être dans la même maison et en même temps si différente. Elles avaient un peu des caractères opposés, Canelle était timide et calme tandis que sa camarade de dortoir était plutôt bruyante et sociable. La jeune fille sourit en pensant à cela, sa camarade avait le donc de l'amuser la plupart du temps. -T'inquiète pas, je te crois, répondit Canelle, j'ai de l'expérience dans ce domaine. Canelle avait toujours été très maladroite et cela ne s'était pas vraiment arrangée avec son arrivée à Poudlard. Surtout que la jeune fille avait un peu de mal avec la vie en communauté, les dortoirs, les repas communs, etc. Sa maladresse avait tendance à amplifier quand elle était gênée et cela ne manquait pas dans les couloirs de Poudlard, dans les dortoirs ou dans la grande salle. Heureusement, on commençait à la connaître, depuis cinq ans qu'elle était au château. -Si, c'est vrai, songea la jeune fille, plus pour elle-même que pour sa camarade, doit y avoir des explosions un peu partout en fait à cause de ça. Canelle haussa les épaules. Elle ne savait pas vraiment et ne préférait pas savoir. La jeune cinquième année ne voulait pas travailler dans le ministère prendre des décisions ? beurk !, elle trouvait que c'était bien trop de pression sur les épaules d'une personne. La jeune fille ne savait pas encore ce qu'elle voulait faire, mais certainement pas ministre de la magie où tout ce qui y touchait. Elle préférait être tranquillement dans un bureau et si possible, seule. La paperasse et tout, ce n'était pas pour elle. Ou alors, elle voulait agir. Auror, ou quelque chose comme ça. Elle ne savait pas encore que choisir. -Euh oui, hésita la jeune fille. Oui, si tu veux. D'accord, si tu veux, il fallait que j'y aille de toute façon. La jeune fille eut un sourire amusé devant l'enthousiasme de sa camarade. Bon, elle n'avait peut-être pas pris la meilleure des décisions en acceptant d'aller travailler avec Prudence. La jeune fille n'était pas sûre que ce soit la méthode la plus efficace de travailler avec quelqu'un, surtout quand cette personne était la plus énergique des cinquièmes années, mais Canelle n'avait pas osé refuser. Puis en plus, cela n'allait pas lui faire de mal de ne pas travailler seule pour une fois. Canelle prit son sac à son tour et suivit Prudence, quelque peu anxieuse de ce qui pouvait se passer. Topic terminé |
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Ξ Sujet: Re: Catastrophe matinale [PV Canelle] | |
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