Ξ Sujet: Re: Amie ou évanouie ? [PV] Ven 9 Juil - 12:19
Amie ou évanouie ?Viska ne ressentait rien de particulier à l’idée que son ancien elle n’existait plus. Elle supposait que quelque part c’était un peu triste, moins parce qu’elle avait changé qu’à cause des circonstances de ce changement. C’était normal de ne plus être tout à fait la même en vieillissant seulement chez Viska ça avait été brutal et elle n’avait pas forcément changé pour le mieux. Si son optimisme paraissait tenir bon pour l’instant, elle avait perdu un peu de sa lumière. En même temps, comment continuer à rayonner après avoir perdu sa confiance en l’avenir (et dans les adultes un peu aussi) et avoir vu sali son innocence ? Souvent, la blonde se disait qu’il était heureux qu’elle n’ait jamais été une oie blanche : elle avait pu se défendre des ardeurs ignobles de Nathan dès le début. Cela n’en restait pas moins à vomir et un traumatisme qu’elle ne parvenait pas à dépasser pour de bon.
« Je pense que c’est valable pour un peu tout le monde, oui, c’est juste une question de logique. Mais je pense quand même qu’il y a des liens plus difficiles à perdre que d’autres, et moi il n’y a personne pour qui je compte à ce point, à part ma mère peut-être, et encore, comme je te disais, elle a l’habitude de vivre sans moi à cause de Poudlard. » Il n’y avait personne qui pensât assez à elle pour qu’elle lui soit nécessaire. Elle comptait pour les autres mais elle n’était pour tous que la troisième, quatrième (ou plus!) à qui on tenait : Alan avait Prudence (et vice versa) ainsi que Quino, Victoire avait Ted, V avait Fiona… Elle était remplaçable, y compris pour Jensen qui n’aurait aucun mal à se trouver quelqu’un d’autre vu que malgré son caractère difficile, il aurait toujours pour lui son physique et son intelligence niveau objectivité y’a un effort mais c’est pas tout à fait ça quand même.
« Je n’ai jamais vraiment eu de deuil, mais je comprends ce que tu veux dire. » dit-elle au sujet de la perte d’Alan de sa grand-mère. Viska avait au moins cette chance de n’avoir jamais perdu personne, elle avait juste égaré un morceau d’elle-même, ce qui était un travail de deuil très différent. « Merci. » dit-elle ensuite avec un pâle sourire quand le Poufsouffle lui dit qu’il était content qu’elle soit là. Globalement, elle était plutôt heureuse aussi d’être revenue. Ce n’était pas la joie, mais tant qu’il lui restait de petits moments heureux comme ceux qu’elle avait avec Jensen, elle pouvait garder espoir pauvre choupette.
Viska se leva ensuite pour prendre le chemin de sa salle commune en compagnie du blond. « C’est sûr que ce n’est pas facile pour eux, surtout avec mes évanouissements. Ils ne sont pas bien graves médicalement parlant mais c’est toujours un peu impressionnant de me voir tomber je pense. Mais je n’ai pas envie d’être un poids, alors je m’entraîne à me débrouiller, même s’ils ne sont pas toujours tout à fait d’accord. » Elle haussa les épaules : le rôle de demoiselle en détresse avait beau lui coller à la peau, il ne lui correspondait pas. Il y aurait un moment où elle devrait se gérer seule de nouveau, et cela passait par trouver une solution pour ses pertes de conscience. La seule qu’elle connaissait n’était pas envisageable et ça aurait été bien si c’était resté comme ça pas vrai? parce que Jensen deviendrait carrément dingue si elle se faisait volontairement du mal pour garder l’esprit clair. Il faudrait qu’elle trouve autre chose mais en fait non et ça demanderait nécessairement du temps.
Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent dans les cachots et devant la porte de la salle commune des Serpentard. Après une hésitation, Viska fit une bise à Alan avant de faire se profiler l’entrée : « Merci de m’avoir raccompagnée Alan. » Et elle disparut, la porte se refermant sur elle.
Ξ Sujet: Re: Amie ou évanouie ? [PV] Ven 9 Juil - 22:51
Voyant que la conclusion de leur échange lui échappait complètement et que malgré lui Alan allait dans le sens de Viska, le sens « tout le monde se remet de toutes les pertes » le sorcier la regarda parler, tentant par tous les moyens de trouver les mots juste pour ne pas lui donner raison. La pudeur l'empêchait de dire ce qu'il ressentait totalement pour la vipère – il avait certes une sensibilité plus forte que la moyenne mais ce n'était pas pour ça qu'il devait passer pour le dernier des faibles, il avait son ego, aussi, merci – mais pour autant, il lui aurait été insupportable de perdre son amie sans avoir eu l'occasion de lui dire combien il tenait à elle. Elle avait échappé à l'enfer, il aurait été démoniaque de la perdre une fois rentrée à la maison, à l'abris, avec tous ses amis et sa famille.
- Tu comptes pour beaucoup de monde, en tout cas, ne l'oublie pas.
Il ne pouvait pas dire plus, sous peine de paraître faux ou cul-cul la praline. De toute manière, il doutait que la sorcière soit capable de l'entendre et de le croire, surtout. Elle ne semblait écouter que ses démons intérieurs, de nouveaux démons intérieurs dont il était facile d'expliquer l'existence.
- Moi je trouve que tu t'en sors très bien, en tout cas. Conclut-il en souriant sur l'échange « Mes amis ne me croient pas capable de m'en sortir seule » ils ont raison, parce qu'il voulait aussi qu'elle envisage un futur où elle serait heureuse et où elle n'aurait plus besoin d'être couvée. Soutenue, toujours, maternée, pas question : elle devait pouvoir se remettre de ses traumatismes. Et il n'y avait pas que l'« Oubliettes » pour l'aider à oublier et à faire la paix avec sa douloureuse et traumatisante expérience : il devait certainement exister des moyens moldus psychologiques plus qu'efficaces pour avancer en paix dans la vie. Même s'il fallait reconnaître que dans la vie, personne n'était amené à souffrir autant que Viska avait souffert. C'était la triste vérité, du moins l'imaginait-il.
Alan raccompagna alors son amie jusqu'à la salle commune où ils discutèrent tout le trajet. Impossible pour lui d'être parfaitement naturel et à l'aise : déjà il sentait bien que l'éloignement entre la belle et lui avait laissé des traces. Déjà parce qu'il avait été agressé physiquement et psychologiquement à la rentrée et que ça l'avait irrémédiablement changé à vie, mais aussi parce que la jeune fille avait elle-même subit un traumatisme cuisant dont une vie entière ne parviendrait pas à effacer entièrement les séquelles. Pourtant, il allait bien falloir. Sans parler de l'agression, Alan se sentait toujours irrémédiablement mal à l'aise avec la vipère, considérant que ses nouveaux amis passaient maintenant avant lui. Il ne se sentait plus autant légitime qu'avant, considérant qu'il était moins proche de la sorcière que d'autres, mais qu'il ne renoncerait pas à elle pour autant.
- Prend soin de toi. Réussit-il à articuler quand l'anglaise déposa un baiser sur sa joue, sentant en même temps le rouge lui monter aux joues. Ce bref signe d'affection le chamboula un peu, lui donnant à la fois l'impression de compter pour elle à nouveau, mais aussi que sa détresse nouvelle lui avait oublier leur brève séparation et la rancoeur qui aurait pu exister dans son coeur. Elle le rendit d'abord perplexe, puis, quelques secondes à peine après, lui procura un intense sentiment de chaleur au creux du coeur.