{THEME} Quand le caméléon est au pouvoir, tout ce qui l'entoure change de couleur.

Quand le caméléon est au

pouvoir, tout ce qui l'entoure

change de couleur.


Isaac & Lola

Isaac & Lola.

La veille au soir, Isaac avait partagé un repas avec Katarzyna dans les cuisines de l’école. Contrairement aux moments qu’il passait habituellement dans les cuisines -qui étaient relativement fréquents- cette fois-là, Isaac n’avait pas préparé de pâtes. S’il en faisait de temps à autres pour d’autres personnes qui lui même -Reed et Ciara les dernières en date- il avait cependant laissé à la blonde qui lui servait de voisine à Reading lui faire découvrir un plat japonais qu’elle aimait énormément, des okonomiyakis, des espèces de grosses omelettes très garnies. Ce n’était pas mauvais, mais le poisson frétillant qu’elle avait mis au-dessus n’avait pas vraiment été au goût de l’italien. Pourtant, il avait lui aussi pas mal de spécialités étranges. Mais soit.

Il avait donc supporté le poisson frétillant bizarre et les râleries de sa voisine -qui portaient essentiellement sur la haine de Karen pour ses thés ; les sentiments qu’elle avait ou n’avait pas pour Joaquín Kostas, son petit ami et pour Itachi Summers son meilleur ami ou encore l’envie qu’elle avait de retourner à Mahoutokoro, chose qu’elle lui répétait au moins toutes les deux semaines depuis qu’il l’avait rencontrée, à l’été 2014 quant elle était arrivée à Reading. Après ce repas copieux -et pas si mauvais, il devait bien l’avouer- il était retourné dans la salle commune des rouges et or, avait partagé une soirée plutôt sympa avec les autres lions avant d’aller se coucher relativement tôt. Enfin, se coucher était un grand mot et plutôt une excuse pour aller se glisser dans ses draps, mais il avait en réalité potassé pour son stage à venir, au Ministère de la Magie italien. Il passerait un mois et demi à Rome, puis passerait quelques jours à Reggio de Calabre, pour voir la famille de sa mère. Il ne savait pas vraiment ce que ses parents pensaient de tout cela, mais à dire vrai, il n’avait plus vraiment envie de le savoir non plus. Il savait de toute façon déjà qu’ils le voyaient comme une espèce de monstre ambulant, pas besoin d’en rajouter, merci bien.

Il se réveilla le lendemain, après s’être endormi relativement tard et avoir longuement piqué du nez sur son livre. Il se donnait à trois-mille pour-cent, mais visiblement, son sommeil était plus fort que l’envie de briller. Pourtant, si vous vouliez son avis, l’inverse aurait été plus appréciable. Il se redressa donc dans son lit, fronçant les sourcils en posant son regard sur le couvre-lit, normalement rouge, qui arborait une couleur verte ce matin. Est-ce que les elfes de maison s’étaient emmêlés les pinceaux dans les machines ? Ou est-ce qu’il n’avait pas remarqué la veille que la couverture était d’une autre couleur ? Il se leva, poussant les baldaquins tout aussi émeraudes que la couverture, ce qui perturba un peu plus l’anglo-italien. Bishop lui, ronflait encore… Beau comportement pour un préfet, n’est-ce pas ? Perturbé malgré tout par tout ce vert présent dans son dortoir, Isaac passa un jeans rapidement, un t-shirt blanc et des baskets pour se rendre dans la salle commune. C’était encore pire qu’il ne l’imaginait. Tout était passé au vert et à l’argent. Et en plus de cela, tous les élèves levés se regardaient, l’air hagard, se demandant s’ils voyaient vraiment clair, s’ils n’étaient pas tous devenus daltoniens dans la nuit ou si Magicis Sacra était dans le coup. A dire vrai, Isaac n’était pas mieux que les premières années, même si, clairement, il ne pensait pas que Magicis Sacra pouvait être derrière tout cela. A quoi cela leur aurait-il servit ? Alors qu’il décidait d’aller prendre son petit déjeuner avant de se poser d’autres questions, un bras passa sous le sien et une silhouette familière apparue à ses côtés. « Hey Lola. » Il esquissa un léger sourire au baiser qu’il reçoit. « Donc on est d’accord que je ne suis pas devenu daltonien du jour au lendemain ? » Car si le Choixpeau avait hésité avec Serdaigle, Serpentard n’avait pas fait partie de la liste. Donc ce changement de couleur restait encore très incompréhensible pour le brun.

Alors que sa meilleure amie lui disait qu’elle le réquisitionnait, Isaac hocha la tête. Tant qu’elle le laissait manger, il n’y voyait aucun inconvénient. Surtout qu’il n’avait pas été particulièrement sympa avec Foster et qu’il devait bien l’avouer, il n’était pas très sûr de la réaction qu’aurait eu la lionne. Son ventre grogna bruyamment, et il adressa un sourire innocent à la brune. « Manger, ça me va tout à fait, je meurs de faim. On peut aller dans le parc avec nos assiettes oui, il fait beau non ? Ou le soleil est une illusion, qui va avec le vert partout ? » Ne sachant vraiment pas comment leur salle commune s’était retrouvée avec les couleurs des verts et argents, il devait avouer qu’il espérait bien que le soleil qu’il voyait par la fenêtre était, lui, bien réel. « T’as encore fait des bêtises ? Tu t’es encore retrouvée dans le Lac Noir ? Tu sais qu’il y a un Calmar géant dedans et qu’il pourrait t’attraper et te croquer en moins de temps qu’il n’en faut pour dire Quidditch ? » Isaac, flippé de l’eau et du Lac Noir ? Si peu ! Il n’avait pas peur de l’eau ni de s’approcher du Lac, mais il était hors de question qu’il aille dans le lac. Son estomac gronda une nouvelle fois, et le brun posa son regard sur sa meilleure amie. « Mais d’abord, on va chercher à manger ! »

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Isaac & Lola

Quand bien même la salle commune avait complètement changé de couleur, au moins, Lola, elle ne changeait pas. Enfin, presque. Il remarquait bien la cravate vert et argent qu’elle avait autour du cou. « Absolument pas. Tu crois qu’ils nous font une blague parce qu’ils ont gagné la coupe de Quidditch ? » Ce n’était pas à exclure, même si Isaac ne comprenait pas vraiment pourquoi cela arrivait maintenant. Certes, les verts et argents avaient ravis la coupe de Quidditch à la maison au lion, mais tout le monde le savait déjà depuis des semaines... Les calculs n’étaient pas bons Kévin. « Ça va toi ? T’as l’air fatiguée. T’as mal dormi ? » Lui-même dormait parfois mal, se retrouvant dans la salle commune des rouges et ors -ou verts et argents ? Il ne savait plus !- à des heures totalement incongrues. La dernière fois, il était tombé sur Reed et ils avaient finit par se faire un festin à quatre heures du matin dans les cuisines...

Serrant la brune contre lui, Isaac repasse la salle commune des lions sous son radar. Le gros lion au dessus de la cheminée n’était plus rouge et or mais vert et argent. Les rideaux, les fauteuils moelleux, tout ce qui avait normalement les couleurs de Gryffondor était désormais aux couleurs de Serpentard. « Tu crois que quelqu’un a oublié que le premier avril est passé depuis cinq jours deux mois ? » Il finit par reposer son regard sur la jeune femme à ses côtés. Elle semble trépigner, ce qui lui fait arquer un sourcil. Lola est trop excitée par tout cela pour son propre bien mais, l’estomac d’Isaac gronde tellement qu’il n’arrive pas à réfléchir correctement. Rassuré malgré tout que le soleil soit bien réel, il taquina la brune sur sa propension à faire des bêtises. Il avait cru faire un infarctus quand elle lui avait raconté son escapade dans le Lac Noir mais en même temps, si Lola ne faisait pas d’entorse au règlement, il se demandait si elle était malade. Même s’il se réveillait parfois avec des dessins fait au feutre, au rouge à lèvres ou autre sur le visage. « Enfin, au moins maintenant il fait plus chaud, l’eau doit être moins froide qu’en mars… » Encore que, des fois, il se permettait d’en douter. Il ne faisait pas non plus trente degrés dehors, et en cela, l’Italie avait le don de lui manquer particulièrement.

Heureusement pour lui, le ventre de sa meilleure amie réclamait à manger autant que le sien et les deux lions -tout verts qu’ils étaient en ce premier dimanche de juin- s’échappèrent de la salle commune rapidement. Sur le chemin de la Grande Salle, des Serdaigles vêtus de jaune et de noir semblent aussi désorientés que les Gryffondors. Isaac devait bien l’avouer, c’était un petit peu rassurant. Au moins, sa maison n’était pas la seule touchée. Son regard se pose sur les verts et argents -maintenant rouges et ors- que Lola lui montre. « C’est un truc de malade… Qui voudrait sciemment qu’on échange de couleur ? On a jamais vu un lion vert enfin ! » Si les serpents rouges existaient bel et bien, Isaac était plutôt sûr de lui quand il affirmait qu’un lion vert, ça n’existait pas. Alors qu’ils continuaient leur route, Isaac posa son regard sur la jeune sorcière. Quelque chose clochait, mais quoi ? Elle était trop extatique pour son propre bien. « Lola… » Mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit d’autres, la lionne réoriente son attention sur les sabliers, qui avaient également changé de couleurs. Si Gryffondor arborait maintenant des joyaux verts, ils restaient bien loin derrière les Serpentard -désormais avec des pierres rouges et probablement Poufsouffle, aux couleurs de Serdaigle. « Quand bien même l’idée est très plaisante… On est toujours bons troisièmes, ma Lo’. » Dommage, d’ailleurs, mais bon, on ne pouvait pas tout avoir non plus.

Dans la Grande Salle, le spectacle est tout aussi surprenant. Les bannières ont changé de couleur, les élèves se retrouvent, chacun se rendant alors compte qu’ils ne sont pas les seuls touchés. Isaac fronça les sourcils, reposant ses yeux bruns sur la jeune femme à son bras. Il devrait lui poser une question plus tard, mais ici, peut-être que tout est trop risqué. Et de toute façon, l’appel de l’estomac est quand même un poil plus fort que sa curiosité si tôt le matin. Il se remplit rapidement une assiette de pancakes arrosés de sirop d’érable, de bacon et de saucisses, tentant de trouver encore un peu de place pour quelques champignons, des haricots à la tomate et deux hash brown. C’est qu’il fallait le nourrir, le mètre quatre-vingt cinq qu’il est. Finalement, ils arrivent dans le parc et se posent dans l’herbe. La question de Lola en dit bien trop et pas assez en même temps. Isaac fourre un hash brown dans sa bouche, mâchonnant en regardant la brune, esquissant un sourire. Elle est l’une des rares pour qui il ne compte pas ses sourires. « J’en pense que t’en sais beaucoup plus que tu ne veux bien le dire… T’aurais pas, je sais pas moi, quelque chose à voir avec tout ça ? » Il la connaissait depuis presque six ans maintenant, et s’il n’avait pas la prétention d’affirmer la connaitre sur le bout des doigts, il pensait cependant tout de même réussir à se rendre compte quand elle est bien trop excitée par une farce qu’elle a fait ou qu’elle se retient de mentir. En même temps, peut-être se plantait-il totalement et elle trouvait juste tout cela parfaitement hilarant. En soit, une fois la surprise initiale passée, il fallait admettre que la situation avait de quoi faire rire et sourire. Pas dit que les Serpentard les plus fiers ou les Gryffondors comme le petit Potter soient du même avis que l’anglo-italien cela dit. Son hash brown avalé, Isaac s’active sur les saucisses et les haricots à la tomate. « Aller, crache le morceau Lo’, je suis sûr que t’en sais plus que ce que tu ne veux bien me laisser faire croire. C’est toi qui a fait ça ?! » Parce qu’au final, il ne serait pas spécialement surpris. Il avait l’habitude des farces de la brune… Mais jamais elles n’avaient aussi grandioses et aussi générales à toute l’école !

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Isaac & Lola

Entendre sa meilleure amie parler comme son camarade de dortoir et ami -car l’autre, il préférait s’étouffer avec son petit déjeuner plutôt que de le qualifier un jour d’ami- Isaac haussa un sourcil surpris. « Tu traines beaucoup trop avec Tony, tu commences à parler comme lui. » Et même s’il appréciait grandement son camarade de dortoir, sa façon de parler, dans la bouche de Lola, sonnait étrange. Ne manquait plus qu’elle se mette à parler en portugais bancal et on l’aurait complètement perdu ! Elle n’avait pas envie de se mettre à l’italien plutôt ? En plus, Isaac le parlait parfaitement, ce qui changeait de Tony, il fallait bien l’avouer. « McGo’ va être en furie... Je ne voudrais vraiment pas être à leur place. » Déjà parce qu’il n’était pas un clown de base, contrairement à Lola par exemple. Il était sérieux, peut-être un peu trop pour son propre bien, mais ce n’était pas pour rien qu’il était un choixpeau flou Gryffondor-Serdaigle. « T’en fais pas, je t’aime même en pot de colle. » Il esquissa un sourire, tentant de rendre celui de la brune qui s’effaçait petit à petit. « Tu devrais faire attention, les examens approches, si tu les loupes, tu vas peut-être devoir retaper une année… » Et il fallait l’admettre, Isaac ne se voyait pas trop quitter Poudlard sans Lola à ses côtés. Bien sûr, la jeune femme avait quelques petits problèmes d’attention quand on ne parlait pas d’arithmomancie, mais Isaac savait qu’elle pouvait être brillante si elle y mettait ne serait-ce qu’un peu du sien.

Alors que la brune finit par se lover contre lui, Isaac l’entoure de ses bras, déposant un léger baiser sur le sommet de son crâne. Le fait d’être particulièrement grand à ses avantages, il doit bien l’avouer. S’il n’est pas spécialement social, il est par contre très loyal envers ses amis. Et le contact physique ne le dérange pas plus que cela, surtout quand il sait qu’en face la personne en a besoin. « Quelle déclaration ! » souffle-t-il doucement, avant de continuer : « A moi aussi, Lo’. » Malgré tout, il sait très bien qu’il a, lui aussi, sa part de tort dans tout cela. Entre ses colles jusqu’à la fin de l’année, les entrainements de Quidditch qui lui étaient tombés dessus au dernier moment et les moments qu’il avait passé avec Vanellope, Ciara ou encore Reed, il n’avait pas pu être aussi présent qu’il ne l’aurait voulu pour Lola. Seulement, il espérait qu’elle ne lui en veuille pas. Visiblement, ce n’était pas le cas, heureusement. « Si ça peut m’éviter de me ridiculiser sur le terrain de Quidditch, je ne dis pas non à un petit retour dans le temps. » ronchonna-t-il, toujours particulièrement affecté par sa prestation lamentable sur un balais. Comment pouvait-on être aussi nul, par Merlin ?!

« Pardon ? Est-ce que tu remettrais mon physique en doute ?! Je suis outré ! » lâche-t-il, l’air faussement boudeur, avant d’esquisser une petite moue de défi. « Tu veux vérifier peut-être ? » Lola l’avait sans doute déjà vu torse nu, même si Isaac n’arrivait pas vraiment à s’en souvenir pour le moment. Cela étant, tout avait toujours été très platonique entre eux, rien n’était ambigu, ou alors le jeune homme ne s’en rendait tout simplement pas compte Jade-Edward et Sean-Ryia, le retour #paff# Ce qui était sûr, c’est que la brune était l’une des seules qu’il gardait contre lui aux yeux de tous. S’il avait des demoiselles dans ses bras les soirs, elles ne l’étaient jamais la journée, contrairement à sa meilleure amie, qui pouvait tout à fait venir seulement pour un câlin, qu’il lui ouvrirait les bras en grand. Quant à Hartley, l’italien sait bien trop comment il se comporte, et même s’il n’avait pas envie que Lola ne trempe là-dedans, la lionne était butée par instant et il savait bien que si elle avait décidé quelque chose, toutes ses crises ne serviraient à rien… Quoi que ? Peut-être cela valait-il le coup d’essayer. « T’approche pas trop d’Hartley, il prend les filles pour les jeter comme des vieilles chaussettes après, tu vas mieux que ça. » Pour ce qui était de Tony par contre, il s’agissait de son ami, et comme il était également ami avec Lola, il avait bon espoir qu’il ne se fiche pas d’elle. Sinon, son camarade de dortoir goutterait lui aussi de son poing.

Arrivés jusqu’à la Grande Salle, Isaac devait bien l’avouer, il ne comprenait pas ce qui était passé par la tête des petits chenapans qui avaient changé les couleurs des maisons. Cela dit, il devait reconnaitre qu’ils y avaient mis du leur, et pas qu’un peu. Des salles communes à la Grande Salle en passant par les sabliers, ils n’avaient clairement pas chômé. « Pire que ça. Et je t’assure que tu n’as pas envie que Victoire hurle encore plus qu’elle ne le fait déjà. Déjà que l’an prochain sans son mec elle va être insupportable… » Non pas qu’il n’aimait pas la capitaine des rouges et ors -ou plutôt, verts et argents du jour- mais il fallait se rendre à l’évidence, elle serait imbuvable. Finalement, leurs assiettes réalisées ils prirent le chemin du parc et se posèrent dans l’herbe. Isaac décida qu’il était temps de poser clairement sa question et la réaction de sa meilleure amie ne se fit pas attendre. Alors qu’elle explose de rire, l’anglo-italien comprend qu’il a vu juste, Lola est donc dans le pétrin jusqu’au cou. Il l’écoute lui parler de ce qu’elle avait fait, avec, visiblement d’autres personnes, le procédé utilisé, et le jeune homme ne peut cacher sa surprise. Il attrape doucement la cravate de sa meilleure amie entre ses doigts alors qu’elle la fait changer de couleur sous ses yeux. « T’es un génie Lo’. » Il ne pouvait le nier, elle le surprenait, dans le bon sens, même s’il devait admettre qu’elle risquait gros. McGonagall n’avait pas le côté comique très développer, il fallait bien l’avouer. Puis, le truc moins fun arriva. Foster, bien évidement. Si Isaac poussa un soupir, il tenta de pas montrer qu’il aurait préféré entendre n’importe quel autre nom que celui de la Serpentard. « Pourquoi ? Et comment vous avait fait pour aller dans les autres salles communes ?! » Alors qu’il mordait, mâchonnait puis avalait un champignon, il percuta. « Attends, tu l’as faite rentrée dans notre salle commune ?! » Par Merlin, quelle idée ! Elles allaient morfler, c’était sûr. Isaac ne piperait mot, il ne pouvait clairement pas faire cela à sa meilleure amie, mais si les profs venaient à le découvrir… Elles allaient prendre cher.

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Isaac & Lola

Isaac n’était pas particulièrement jaloux. Il avait grandit avec Benjamin, son petit frère et avait toujours pris très à coeur son rôle de grand frère. Cela ne le dérangeait pas non plus outre mesure que ses amis aient d’autres amis que lui. Cependant, Isaac souffrait d’une peur de l’abandon depuis que la magie s’était déclarée en lui, et que ses parents n’avaient que très peu accepté ce nouveau côté de leur fils. C’est pourquoi il redoutait les relations de ses amis, sans pour autant leur dire clairement. S’il n’avait pas spécialement peur de les voir avec d’autres, il appréhendait par contre le moment fatidique où il serait mis de côté au profit desdits nouveaux amis. Ce n’était pas quelque chose qu’il vivait particulièrement bien, et il avait eu beaucoup de mal, par exemple, à accepter que Reed se renferme sur elle-même, mais à force d’approches douces, il avait finit par récupérer sa place aux côtés de la brune. Donc si Lola, Emrys, Fiona ou même Tony finissaient par le lâcher complètement un jour, il n’était pas sûr de la réaction qu’il serait capable d’avoir. Que Lola se rapproche de Tony, donc, ne le dérangeait pas plus que cela, tant qu’elle ne l’oubliait pas lui. Quant à la vieille McGo’, il ne put qu’acquiescer d’un hochement de tête. Lola avait raison, la directrice ne faisait généralement pas dans l’humour, sinon, le petit Kostas de Poufsouffle ne serait pas aussi souvent collé. « Ça me fera des potes en colle le samedi écoute... Même si ça risque de déborder sur l’an prochain, peut-être ? » Si tant est que les élèves à l’origine de la blague étaient encore scolarisés l’an prochain, bien entendu. Sinon cela viendrait sans doute entacher un dossier scolaire à seulement quelques semaines de la fin d’année.

Haussant un sourcil surpris à l’annonce soudaine de Lola, d’être bien plus sérieuse et d’arrêter les blagues, il se demanda presque si elle était malade. Instinctivement, il voulut poser la paume de sa main sur le front de son amie, mais le sérieux dont elle faisait soudain preuve et surtout l’hésitation qu’elle semblait combattre l’empêchèrent de bouger. Si Lola n’était pas à l’aise pour se confier, avait-il fait quelque chose de mal ? Avait-il mis à mal la confiance qu’elle pouvait lui porter depuis presque six ans ? Il ne lui avait, certes, jamais confié la réaction de ses parents à l’annonce de sa nature sorcière, ni même tout ce que cela avait engendré sur sa santé mentale, à côté de cela, il avait peu de secrets pour la lionne. Finalement, la bombe est lâchée. « Sérieux ?! » répondit-il, peut-être un peu trop fort, sous l’effet de la surprise. « Bien sûr que tu peux y arriver, t’es super douée en arithmancie. T’en as déjà parlé à Clarks, pour voir comment ça se passait pour être assistant ? » Quant au fait de la dire à Esther, qu’elle se rassure, Isaac ne comptait pas aller parler à la vipère une nouvelle fois si peu de temps après sa mini-crise de la dernière fois. « Mais attends, si tu restes ici et que je vais en Italie... On va jamais se voir... Va falloir gérer le transplanage. » Car il était hors de question que la brune le ghoste une fois sortie de l’école. On vous a dit qu’il avait peur de l’abandon ?

Quant au Quidditch, si Lola tentait de lui remonter le moral, c’était mal barré. Il avait joué comme un pied, c’était évident pour tout le monde. Après cela, il avait été un abruti total avec Ciara, chose dont il n’était pas fier du tout. Heureusement, l’aiglonne ne lui en avait pas tenu rigueur et ils avaient pu passer au dessus de tout cela. Mais tout cela ne lui avait clairement pas donné envie de retenter l’expérience. Il baissait peut-être les bras trop rapidement pour un lion, mais parfois, il fallait savoir se remettre en question rapidement. « Je ne suis pas sûr qu’il y aura un prochain match. » marmonna-t-il. Pour lui, tout était clair comme de l’eau de roche, il n’était pas fait pour le Quidditch. Il avait essayé, il s’était loupé, point à la ligne. « Je ne comprends toujours pas ce qu’il vous a pris. » Bien entendu, il savait que des petits malins avaient pris Fiona (et Ciara?) pour des bouts de viande, mais de là à se retrouver en colle… Non pas qu’il trouvait cela normal, loin de là, mais visiblement, les Gryffondors n’étaient pas fait pour être discrets.

Alors que Lola explosait de rire à sa proposition, Isaac haussa un sourcil surpris. Décidément, elle était surprenante sur bien des points aujourd’hui, sa meilleure amie. Cependant, Isaac était loin de prendre peur, bien au contraire. S’approchant de la brune, un sourire taquin aux lèvres, il reprit : « Je te laisserais me déshabiller en privé, si t’es gentille. » Il avait murmuré ses mots à son oreille, plus sur un air de défi que d’envie réelle. Il doutait qu’ils finissent par faire quoi que ce soit. Et si cela arrivait vraiment, comment réagirait-il ? Lola était jolie, belle même, il n’était pas idiot ni aveugle… Mais elle était Lola. Sa Lola. « On ne peut pas dire qu’il ait des goûts particulièrement pointus. Il a pas été au bal avec l’autre Poufsouffle là ? La française qui jure plus qu’autre chose ? » Il n’était pas très proche des septièmes années, mais la rousse ne passait pas inaperçue. Peut-être pas pour les meilleures raisons au monde cela dit, mais bon, Isaac s’en fichait pas mal d’elle.

Alors que Lola lui disait enfin la vérité, qu’elle était, elle, à l’origine de toute cette folie colorée, Isaac ne pu contenir son admiration. Il esquissa cependant une grimace quand la brune ajouta que la vipère qui lui servait d’amie était celle qui avait eu cette idée. Elle était partout, décidément. « Tu voulais taxer un objet à tout le monde ?! En effet, c’est pire que de changer les couleurs. Tu te rends compte que déjà là, tu risques gros ? T’aurais pu être expulsée si t’avais fait l’autre plan. » Et encore, il n’était pas sur que la brune soit à l’abri, sinon d’une expulsion, d’une mise à pieds, comme c’était arrivé à une Serdaigle un peu plus tôt dans l’année. Leur farce était, malgré tout, assez bon enfant, personne n’était blessé, ils ne pouvaient pas expulser des élèves pour ça, si ? Lola supposant justement cette idée, Isaac hocha vigoureusement la tête de droite à gauche. Hors de question que la brune se fasse virer. « Tu n’as fait de mal à personne… Ouais, c’est gros, et le fait de s’être glissé dans les maisons des autres, ça va être mal vu… Mais ils ne peuvent pas t’expulser pour ça… Si ? » Par contre, du coup, elle serait peut-être en effet collée jusqu’à la fin de l’année suivante… La laissant continuer, Isaac assimile petit à petit tout ce que Lola lui raconte. Aucun doute, sa meilleure amie est complètement frappée. En doutait-il encore cela dit ? Pas sûr. Se retenant -difficilement- de cracher sur Foster, qui ne risque presque rien puisqu’elle est à un jour des ASPICs, et qu’il fallait bien avouer qu’une baguette brisée était un prix cher payé pour une farce de cette envergure -encore une fois, personne n’avait été blessé, si ?- il observait sa meilleure amie. « Le chevalier du Catogan. C’est une vraie balance. S’il vous a vu, c’est foutu, Lo’. » Car s’il se disait preux chevalier et adorait raconter ses aventures, il avait, justement, la langue bien pendue… Et il doutait également que les portraits des maisons acceptent sans broncher de nouvelles couleurs… « Mais ils n’ont pas réveillé la directrice en pleine nuit, c’est déjà un bon point, non ? » Car ils auraient pu tuer toute cette blague dans l’oeuf, après tout… Imaginez un peu, Gryffondor et Salazar se provoquant en duel depuis leurs tableaux respectifs !

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Isaac & Lola

L’idée de Lola éclaira le visage de l’anglo-italien à peine eut-il entendu les mots qu’elle avait prononcé. Mais bien sûr ! Pourquoi n’y avait-il pas pensé plus tôt ? « J’espère bien. C’est vrai que j’avais pas pensé aux cheminées, faudra juste s’assurer que j’en ai une donc… Mais bon, on a encore le temps. Tu sais, si tu leur montres par A + B que c’est ce que tu veux le plus au monde, ça devrait le faire. Parles-en à Clarks, tu sais qu’il est à l’écoute des gens. Sauf quand on change les couleurs de Gryffondor, vilaine ! » Et puis, si c’était vraiment ce dont elle avait envie, il valait mieux qu’elle tente, non ? Car au pire, si ça ne fonctionnait pas, si ça ne lui plaisait pas au final, elle n’aurait pas de regret. Isaac lui, décidait bien de tenter l’Italie ! « Sûr, de ? Pour le Quidditch ? Oui. Enfin je crois. » Parce qu’après tout, qui était-il pour affirmer qu’il ne remettrait jamais, ô grand jamais, les pieds sur le terrain de Quidditch ?

Isaac fronça les sourcils aux adjectifs prononcés par Lola. Il avait énormément de mal à comprendre comment les mecs pouvaient ainsi parler de leurs camarades féminines. Lui-même s’en était extrêmement voulu d’avoir mal parlé, sur le coup de la colère -même si ça n’excusait absolument rien- à Ciara. Son poing se serra automatiquement. « Quelle bande de cons. Comme si parce qu’on était nés-moldus ça fait de nous des bons à rien. » Isaac était devenu proche de Fiona en l’espace d’une année, et il se sentait, forcément, visé par les mots prononcés. Lui aussi était né-moldu. « C’est possible... Honnêtement, j’en sais rien, mais j’aurais bien littéralement éclaté Bishop. Même après dans le parc, je me suis vraiment fait violence pour ne pas le tabasser... Mais je ne sais pas pourquoi cette fois ça m’a touché plus que d’habitude. » Ce n’était pas la première fois que la simple présence de Graham le dérangeait. Il ne l’aimait pas depuis la première année, certes, pour une raison x ou y que lui-même n’arrivait pas à déterminer, mais cette fois-ci, les mots du préfet l’avaient touché jusqu’au plus profond de son âme. Pourquoi ? Il n’en savait rien.

La réaction de sa meilleure amie suite à sa réponse le fit d’abord sourire, puis rire. Les joues rouges de Lola trahissaient la gêne soudaine qu’elle ressentait et son geste pour tenter d’écarté Isaac, ou de le faire taire, allez savoir, ajoutèrent à son rire. « Relax, je plaisante. Je ne voudrais te perdre pour rien au monde. Et surtout pas pour ça... » Même si, à la limite, il préférerait peut-être qu’elle soit avec lui plutôt qu’avec un autre qui ne serait pas à la hauteur. « Attention, hein, ça ne veut pas dire que je ne te trouve pas canon pour autant. » Avait-il déjà dit à Lola qu’il l’a trouvait jolie ? Il n’en n’était plus sûr. Sûrement les soirs de bals, quand il la voyait dans ses jolies tenues, probablement oui. Mais hors contexte s’y prêtant ? Peut-être pas. Déposant un nouveau baiser sur le haut de son crâne, Isaac serre doucement la brune contre lui pour la détendre. C’était une blague, rien de plus. Elle était celle qui avait commencé, en plus de cela. Il hocha ensuite la tête à la question de la lionne. « Oui oui, je parle d’Alfie. » Il s’était retenu de grimacé au « Al' » prononcé aussi facilement par Lola. Il ne pouvait pas râler à chaque fois qu’elle se faisait d’autres amis que lui. Il n’était, normalement, pas comme ça.

Ecoutant le récit des aventures de sa meilleure amie tout en dévorant son petit déjeuner, Isaac devait bien admettre qu’il n’aurait pas parié sur Lola. Pourquoi ? Peut-être car, malgré le fait qu’il la connaissait comme sa poche, il ne pensait pas qu’elle serait capable de se mettre autant en danger. Cela étant, elle avait sauté, en plein hiver -ou presque- dans le Lac Noir. « Les yeux ouverts ? Flippant ! » L’envie de demander si Bishop ronflait comme un putois lui traversa l’esprit, mais il n’avait pas vraiment envie de ruiner le moment qu’il passait avec Lola en parlant de cet abruti, une nouvelle fois. « Ils ne vont pas aimer ça, surtout après ce qu’il s’est passé avec la petite Spingate. Ils ont renforcé le bouclier, mais la sécurité intérieure laisse visiblement à désirer. » Qu’on soit bien d’accord, Isaac ne cautionnait absolument pas ce comportement et il se rendait bien compte que sa meilleure amie risquait gros, très gros, alors qu’elle avait, contrairement à Foster, encore une année à tirer sur Poudlard. Én plus de cela, maintenant qu’il y pensait, cette farce pouvait être un gros point noir au tableau pour devenir assistante du professeur d’arithmancie. « Tu te rends comptes que, si t’es pas expulsée -et j’espère que tu ne le seras pas- ça va rendre hyper compliqué le fait de devenir assistante de Vector ? McGo’ va pas laisser passer ça aussi facilement Lo’. » Et d’un coup, il devait l’avouer, il avait peur pour la jolie brune. Est-ce que la directrice de l’école serait capable de l’expulser comme une vieille chaussette pour un tel comportement ? Oui, en soit, mais peut-être qu’elle se montrerait indulgente ? Avec tout ce qu’il s’était passé, les élèves avaient bien besoin de rire un peu, non ?

« Bah dis donc, tu m’en fais des déclarations aujourd’hui ! T’as vraiment peur de devoir partir ou quoi ? » Esquissant un sourire tendre à l’intention de la lionne, Isaac arracha une petite pâquerette de la pelouse, pour la tendre à Lola. « Pour toi. Promets-moi que tu ne m’oublieras pas, quoi qu’il arrive. Que tu sois expulsée ou non, l’après Poudlard... Je veux que ça soit avec toi. » Hors de question qu’il la laisse lui filer entre les doigts. Ils trouveraient bien comment se voir. Isaac pourrait toujours venir les week-ends à Pré-au-Lard...

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