To fly like a bird ○PV Haven○

Haven & Ivalyana.

 Le mois de juin commençait et avait débuté avec une pluie d’invitations pour un bal au Ministère. Si Haven n’avait pas trop compris ce qu’il se passait d’aussi important pour que tout le monde magique soit ainsi plus ou moins convoqué, il avait laissé l’invitation de côté, attendant de voir quels étaient les plans de Romilly pour ce dernier. Si la jeune femme était l’organisatrice du bal, il n’irait probablement pas l’ennuyer pendant son travail. Si, au contraire, elle ne travaillait pas ce soir là, peut-être pouvaient-ils prendre cette excuse pour se retrouver ce soir là. Haven n’étant par particulièrement pressé de précipiter les choses avec la brune, il n’était donc pas très sûr de ce qu’elle préfèrerait. Mais il avait encore le temps de voir venir.

Alors qu’il était dans un couloir, après un entretien avec la directrice de l’école, Haven se vit être accosté par la jeune van Cress, qu’il avait déjà vu dans l’année et qu’il avait pensé convoquer l’an prochain pour faire un point sur son niveau de vol sur balais. Jensen n’était clairement pas d’humeur à être tuteur sur cette fin d’année, la jeune sorcière n’avait pas eu de tuteur et elle n’avait pas non plus réclamé depuis son retour. Si Haven l’avait laissée tranquille de ce côté là, c’était en partie parce qu’après avoir été absente de l’école pendant un mois et avec les BUSEs qui arrivaient à toute allure maintenant, il préférait la laisser se concentrer sur ses examens plutôt que sur un balais. Elle aurait tout le temps, l’année prochaine, pour se remettre en selle. Aussi, il fut plutôt surpris de la voir venir à lui et lui demander un rendez-vous. Malgré tout, le professeur de vol sur balais accepta et regarda d’un œil curieux la jeune femme s’éloigner de lui.

Après les cours ce jour là, et une fois son inspection des vestiaires de Quidditch terminée, Haven attendit la bleue et bronze, qui ne tarda pas à arriver. « Bonjour miss van Cress. J’avoue être plutôt surpris par votre demande, je pensais que nous nous verrions plutôt l’an prochain. Mon frère n’est pas vraiment dans les meilleures conditions en ce moment. » Mais elle devait bien le savoir, non ? Toute l’école était au courant de ce qui était arrivé à Viska et que Jensen avait, de fait, plus ou moins lâcher le Quidditch jusque’à la fin de l’année. Donc elle ne risquait pas d’être forcée à remonter sur un balai d’ici l’an prochain. Avec un peu de chance, le stage auquel son frère participerait lui redonnerait l’envie de monter sur un balai. Cependant, la bleu et bronze lui expliqua, ou plutôt lui montra pour elle était là et pourquoi elle avait demandé à le voir. La surprise pouvait aisément se lire dans ses yeux, alors que la jeune sorcière enfourchait son balai, allait faire un tour sur le terrain et revenait vers lui, l’air ravie, clairement pas aussi livide que la dernière fois qu’il avait pu constater ses compétences. « Eh bien, miss van Cress, il semblerait que vous ayez fait des progrès considérables. Votre phobie du vide est donc totalement passée ? » Il savait que la relation qu’elle avait avec son frère était compliquée, surtout qu’elle en était amoureuse alors qu’il avait une petite amie, mais elle ne pouvait décemment pas mentir et faire semblant juste pour s’éloigner du capitaine des verts et argents, si ? « Puis-je vous demander comment cela s’est produit ? Est-ce pendant votre absence de février ? » Si toute l’école -et surtout les professeurs- savait qu’elle avait été absente un mois complet au lieu d’une semaine, Haven lui, n’en savait cependant pas plus. Heaven lui avait bien dit qu’on lui avait partagé une potion qu’elle s’était occupée d’étudier, mais à part cela, il ne savait rien.

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 Haven n’avait pas pour habitude d’avoir des entretiens avec les élèves de l’école ciblés sur le vol sur balais.  Ivalyana avait été une exception qui confirmait la règle, sa phobie du vide et donc du vol sur balais aidant. Il s’entrenait bien entendu avec les capitaines des équipes de Quidditch, en plus de leur donner des cours particulier à tous, et parfois, il discutait aussi avec quelques élèves qui souhaitaient devenir des joueurs professionnels. Il s’arrangeait alors pour que les sélectionneurs des équipes britanniques se déplacent le temps d’un match, afin que les jeunes sorciers puissent faire leurs preuves. A côté de cela, il avait des entretiens réguliers avec les élèves de Gryffondor, basés essentiellement sur leurs résultats scolaires et les envies qu’ils avaient pour leur futur. Il fallait avouer qu’un bon nombre des sixièmes années lui donnaient en ce moment du fil à retordre, ne sachant pas vraiment ce qu’ils voulaient.

Il fut en tout cas stupéfait de voir que la jeune Serdaigle exécute un petit tour, certes pas bien haute dans le ciel mais tout de même, et revienne à ses côtés toute souriante. Il se rappelait parfaitement de la tête qu’elle avait fait la dernière fois qu’ils s’étaient entretenus et il savait parfaitement ce que Jensen avait pu voir, puisque son frère avait été obligé de lui faire des rapports complets sur les performances et les progrès de la jeune sorcière. « C’est déjà énorme, la hauteur viendra plus tard, ce n’est pas si grave. » Après tout, n’était-elle pas tombée dans le lac noir la dernière fois qu’elle avait voulu s’envoler haut dans les airs ? Heaven et lui-même avaient été appelés en catastrophe par le patronus de leur petit frère, suivis de près par l’infirmière de l’école. En face d’eux, Ivalyana van Cress était trempée de la tête aux pieds, presque en hypothermie. Il se demandait cependant si elle voulait lui demander de lui attribuer quelqu’un d’autre que Jensen, l’an prochain, si elle devait continuer à s’entrainer pour surpasser le reste de sa phobie. Mais il n’eut pas vraiment le temps de lui poser la question, puisqu’elle enchaîna directement avec un long monopole décrivant ce qu’il s’était passé pendant le mois où elle avait été absente. Ou en tout cas, une bonne partie, et ce qui avait mené à ce qu’elle puisse monter sur un balai sans se transformer en serpent géant la seconde qui suivait.

Fronçant les sourcils suite aux révélation de la jeune sorcière -se rendait-elle compte qu’elle avait été droguée, qu’il s’agissait clairement de maltraitance et qu’elle pouvait tout à fait porter plainte, et se voir confiée à d’autres personnes, qui auraient peut-être bien plus de considération pour elle que ce que son « oncle » semblait en avoir ? Quelle sorte d’oncle laissait sa nièce seule dans un village, sans supervision aucune ?! « Je vois. Mademoiselle van Cress, ce que vous avez vécu et subit, ce n’est pas rien. Vous êtes sûres que vous allez bien ? Vraiment bien ? » Il ne s’attendait pas à une nouvelle confession, mais il ne pouvait se résoudre à la laisser retourner dans sa salle commune sans un minimum de réponses. « Comment vous sentez vous pour les BUSEs ? Vous savez déjà quelles matières vous souhaitez garder l’an prochain ? Vous savez que certaines requiert des BUSEs plus élevées que d’autres, n’est-ce pas ? » C’était par exemple le cas des cours de Potions, où il fallait avoir Efforts Exceptionnels au lieu d’Acceptable par exemple. « Et je suppose que si vous souhaitiez me montrer vos progrès, cela à quelque chose à voir avec mon frère ? » S’ils prévoyaient déjà l’an prochain et qu’un nom était sur toutes les lèvres pour un capitaine à Serdaigle, Haven se méfiait cependant de la réaction des autres élèves si la bleue et bronze se transformait devant eux. Tout le monde n’avait pas le sang aussi froid que son cadet.

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 Haven était professeur, il était donc normal qu’il se souci du bien être de ses élèves, surtout ceux, comme Ivalyana ou encore Viska, avaient subit des choses particulièrement douloureuses dans leur jeune vie. Il était là pour eux, quand bien même la plupart des élèves ne le voyait pas ainsi. Il esquissa un léger sourire à la remarque de la brune. Si elle savait combien d’élèves n’étaient pas capables de voler, peut-être mettrait-elle la barre moins haute. « Vous savez que tous les sorciers ne sont pas forcément à l’aise sur un balai. Même certains septièmes années ont encore un certain vertige malgré sept ans de vol sur balais. » Comme quoi, elle n’était pas forcément « nulle » et qu’il y avait toujours de la place pour de l’amélioration !

L’affirmation de la jeune femme le laissa pantois. Il n’ignorait pas qu’elle était maudite, bien entendu, mais est-ce que cela dictait toute sa vie et par la même occasion, son bonheur ? Bien sûr, ce n’était jamais facile d’être maudit, c’était même sans doute l’une des conditions les plus difficiles au monde, mais elle ne se résumait pas seulement à cette malédiction, si ? « Vous êtes plus qu’une malédiction, miss Van Cress. Si vous voulez seulement le voir. » Il se sentait presque philosophe dans l’âme, mais il se souvenait de ces mots qu’avait prononcé le psychologue qu’il avait été voir, il y a plusieurs années de cela. Un spécialiste purement moldu, pour un sujet qui n’avait rien à voir avec celui qui ombrait le futur de la bleue et bronze. Mais au final, ces mots sonnaient encore une fois plutôt vrais, non ? « Donnez le meilleur de vous-même. Vous êtes une Serdaigle, ce n’est pas rien. Vos camarades sont aussi là pour vous aider, vous êtes tous dans le même bateau, pour le moment. » A savoir celui des révisions, même si certains semblaient bien motivés que d’autres, qui avaient le nez dans leurs livres depuis le début de l’année. Mais si l’aiglonne avait envie de briller, Haven ne doutait pas qu’elle en soit capable. Elle avait, après tout, rattrapé par deux fois un retard considérable !

Haven savait bien dans quel état était son petit frère. Il était une source de préoccupation pour toute la famille, et même Heaven qui était censée être occupée à se préoccuper de la fin de sa grossesse se faisait du souci pour leur petit frère. Pire encore, Nathanaël était rentré des Etats-Unis et squattait le manoir Lerant-McGowan depuis le mois de mars. Ils avaient d’ailleurs tout mis en place pour essayer de le sortir de la torpeur dans laquelle il s’enfonçait sans s’en rendre compte depuis l’enlèvement de Viska, d’où le stage de Quidditch qu’ils avaient réussi à arranger avec l’équipe qu’entrainait le beau-frère d’Heaven, qui avait en plus le mérite d’être l’équipe que soutenait Jensen et qu’il espérait intégrer à sa sortie de l’école. « Malheureusement, avec des premières années, cela me semble compliqué. Même si vous dites contrôler votre transformation, beaucoup sont trop immatures pour comprendre et réagir correctement, si cela arrive durant un cours. » Cela étant, il serait bien dommage d’empêcher la brune de pratiquer, maintenant qu’elle semblait enfin volontaire pour monter sur un balai. « Mais nous avons les cours d’option de la deuxième à la septième année. Vous seriez avec vos camarades, et si vous sentez le moindre problème arriver, je serais là pour gérer la situation. » Sinon, il pouvait toujours lui donner lui-même des cours particuliers, mais il n’était pas sûr que c’était là ce que la brune recherchait. Et à dire vrai, si elle souhaitait une scolarité « normale » c’était la meilleure option qu’il pouvait lui proposer. « Cela reste à discuter avec la directrice, bien entendu, mais si vous contrôlez vraiment vos transformations, je suppose que cela serait possible. » Et puis, qui ne tente rien n’a rien, non ?

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 A la remarque de la cinquième année sur son avenir professionnel au Quidditch, Haven esquissa un sourire. Il se doutait bien qu’elle n’avait ni l’envie ni l’ambition de passer pro dans ce sport. Quelques élèves faisaient preuve d’une telle détermination, dans les différentes maisons, et tous avaient un profil bien particulier : membre de l’équipe de Quidditch de leur maison depuis des années, éventuellement capitaines. Si Hartley semblait être le seul intéressé des septièmes années, Victoire Weasley et son propre frère n’étaient pas en reste. Autant dire que la petite van Cress était bien loin du niveau de ces trois là, pour ne citer qu’eux.

Il sentit cependant que ce qu’il venait de lui dire ne lui plaisait pas. En même temps, elle était une adolescente, probablement pleine de colère envers les adultes qui la traitaient encore comme une enfant et qui ne comprenaient littéralement rien à sa situation. Et qui, en même temps, pouvait comprendre ce qu’elle vivait, ce qu’elle ressentait ? Certainement pas Haven, il n’était pas maudit, et même s’il était capable d’une grande empathie, cela ne faisait pas tout. La réaction de la brune coupa donc court à toute conversation sur le sujet, et Haven n’était pas le genre à forcer. Si quelqu’un n’avait pas envie de parler d’un sujet en particulier, il n’était pas du genre à chercher, à creuser. Il creuserait sans doute, bien sûr, mais de son côté, sans réellement importuner la jeune fille. Surtout que tout le corps professoral était au courant de sa situation, donc il ne faisait nul doute qu’ils seraient tous enclins à tenter de trouver une solution pour la demoiselle. Après tout, sa soeur était la première à s’être lancée dans la confection d’une potion pour tenter de la soulager. Certes, jusqu’à maintenant elle avait fait chou blanc, mais quand même.

« C’est une bonne chose, surtout que les sortilèges ne sont pas si simples, il faut savoir être calme et posé, ce qui n’est pas toujours très facile, même pour les plus doués, croyez-moi. » Non pas qu’il excellait dans cette matière, mais Haven avait toujours eu des capacités particulières en cours, ce qui, il fallait bien l’avouer, aidait plutôt pas mal. « Vos camarades vous aident, non ? Miss Lloyd et Miss Reynolds, il me semble ? Vous savez vous entourer en tout cas, c’est une bonne chose. » Elle aurait pu, au pif, se tourner vers Graham Bishop, qui n’était pas un exemple côté préfet, ou encore Erwin Foster, qui ne mettait pas vraiment énormément d’entrain dans ses études.

L’affirmation de la demoiselle le fit sourire une nouvelle fois. Elle semblait déterminée, ce qui lui prouvait qu’elle avait envie de s’améliorer, mais toujours, avec les premières années, c’était bien trop risqué. « Ne partons pas triomphants, mais je vais accepter de vous croire et de vous faire confiance. Si vous souhaitez réellement participer aux cours de vol, j’irais dans votre sens auprès de la Directrice. » De toute manière, elle semblait bel et bien déterminée, lui mettre des batons dans les roues ne servirait sûrement pas, à ce stade. Et comme elle le disait si bien, si elle essuyait un refus, il s’en chargerait lui-même. « Bien. Si c’est là tout ce qui vous désiriez, je vous conseillerais de retourner vers le château. Sur vos deux pieds, miss van Cress. » Il lui adressa un petit signe de tête et s’en retourna vers les vestiaires.

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