Potes, photos et plageComme Lowell ramassait un galet pour faire des ricochets, Dominique l’imita, avec à peu près aussi peu de succès. Elle n’avait jamais bien compris comment cela fonctionnait, comment on pouvait en arriver à faire, même temporairement, flotter un caillou. Il devait lui manquer des éléments de physique qu’avaient les moldus : c’était le principal défaut des études de sorcellerie, ne pouvant tout étudier, il fallait faire des choix, et pas mal de domaine purement non magiques passaient à la trappe. « ça devrait aller » répondit Dominique au sujet du club théâtre « De toute façon, c’est qu’un club scolaire, le but c’est juste de s’amuser un peu. Ce sera différent quand j’entrerai dans une école d’art dramatique après Poudlard ! » Il s’agissait de son objectif affiché et de la raison pour laquelle elle avait pris étude des moldus comme matière en troisième année. Vu son âge, elle se doutait que personne ne pariait vraiment sur sa réussite dans une carrière aussi exigente, mais c’était mal connaître son obstination.
Quant au fait que Lowell ne s’inquiète pas, elle s’en doutait un peu : ce n’était pas vraiment son genre. Mais un peu d’encouragements ne pouvait pas faire de mal non, pas vrai ? Elle se contenta cependant d’acquiescer d’un léger mouvement de tête confirmant les dires de son meilleur ami. Si elle pouvait être assez bavarde une fois lancée sur un domaine qui la passionnait, elle n’aimait pas non plus parler pour ne rien dire. Lorsqu’un sujet était clos, pas la peine de s’étendre.
Les deux Poufsouffle s’installèrent ensuite pour déguster les sandwichs préparés par la mère de Dominique. Elle en avait pris un au hasard mais n’en fut pas déçue : Fleur connaissait bien ses goûts et la nourriture était l’un des domaines dans lequel sa cadette se reconnaissait pleinement Weasley. Elle aimait manger et ne s’en cachait pas. En plus, elle grandissait plutôt vite, tenant surtout de son père pour ce point précis et quelques autres auxquels elle n’aime pas penser, et la croissance creusait ! Si elle ne grignotait pas trop entre les repas, c’était surtout parce qu’elle était toujours occupée à lire ou se promener, si elle devait rester trop longtemps inoccupée, aucun doute que tous les placards de la maison finiraient vides !
« Tu crois que c’est pour ça ? » Le regard de la semi vélane se perdit sur l’horizon quelques secondes avant de revenir sur le visage de son ami. « Je vais souvent près du lac ou à la bibliothèque pourtant, mais je ne me sens jamais… vraiment tranquille » Pour elle, ce n’était pas forcément synonyme d’être seule. Être au calme, c’était plutôt de pouvoir totalement se détendre, comme en cet instant précis où elle était dans l’un de ses endroits préférés au monde – la plage près de chez elle – avec son meilleur ami, par un temps agréable. « Poudlard me donne plutôt l’impression de devoir être en représentation permanente, comme si, à tout moment, on pouvait venir me juger et pointer du doigt tous mes défauts » Et, en même temps, elle savait avoir des complexes que beaucoup de gens ne comprenaient pas, alors ce sentiment venait peut-être d’elle. Tout en pensant ainsi, elle entourant une mèche de cheveux nouvellement blonds autour de son index : c’était bien à cause de ça qu’elle avait changé de couleur après tout.
Le garçon n'afficha aucune surprise aux intentions de son amie. Elle ne s'était jamais montrée mutique sur ses rêves et ses aspirations futures. C'était d'ailleurs l'un de leurs rares traits communs. Dominique voulait persévérer dans le théâtre, et lui, dans la photo, et leurs motivations n'avaient d'égale que leurs convictions. Que ce soit sa propre passion, cependant, ne voulait pas dire qu'il était son plus fidèle support, bien au contraire, Lowell était sans aucun doute le plus critique sur son propre travail, et n'hésitais pas une seule seconde a jeter des clichés qu'il jugeait mauvais, au grand regret de ses proches. L'approche plus posée de la blonde face à la perfection était une bonne chose, d'après le brun, car une piece de théâtre avait souvent quelques imprévus ou erreurs. -"Tu veux être metteur en scène plus que comédienne?" La question se posait d'elle-même, puisqu'avec le club, il y avait des chances qu'elle doivent organiser les choses de A à Z.
Il haussa légèrement les épaules quand Dominique reposa les yeux sur lui, signe qu'il n'en savait rien. D'après lui, le silence et l'impression d'être seul aidait beaucoup au calme, mais ce n'étaient sans doute pas les seuls facteurs. Après tout, Lowell avait beaucoup de facilité à se sentir au calme entouré de certaines personnes. Aaron et Dominique étaient tous désignés pour ça, même si cette dernière n'avait jamais vraiment l'air de rester en place, à l'école. Il la laissa continuer à parler sans l'interrompre, comprenant qu'elle en avait plus sur le cœur qu'elle ne l'admettais volontiers, et quand elle s'arrêta, prise dans ses pensées, Lowell pris la parole. -"Car le monde est une scène." Dit-il, avec un sourire. C'était une référence à un épisode de Doctor who, ou le docteur rencontrais Shakespeare, justement. Il suivit du regard la main de la blonde et haussa un sourcil. "Un jugement, ça ne vaut rien. C'est juste ce qu'une autre personne n'aime pas chez toi. Je n'aime pas le soleil, je le trouve trop lumineux, mais je doute que le soleil devienne moins lumineux pour épargner mes yeux." Le brun s'allongea sur le dos, pour illustrer ses propos avant de reprendre. "Dans les yeux de certains, tu peux avoir tous les défauts du monde, ça ne les rend pas réels si toi, tu ne penses pas qu'ils le sont." Non pas que Dominique était parfaite, elle en était loin, mais tout était subjectif, et certains avis semblaient parfaitement superficiels.
Il se releva et prit un verre d'eau, ainsi qu'un autre sandwich avant de soupirer. Il aimait bien la plage au final. Certes, il aurait du sable partout à la fin de la journée et il y avait un risque de piqûre de méduse ou de coupure de verre, mais il n'y avait pas un chat. Il déposa la moitié de sandwich sur une assiette et reprit son appareil photo dans les mains pour prendre une photo du pique-nique, puis de la blonde, un air interrogateur sur le visage. Il reposa ensuite l'appareil pour finir son sandwich.
Ξ Sujet: Re: Potes, photos et plage [PV] Mer 2 Nov - 19:01
Potes, photos et plageLa question de son meilleur ami était légitime et Dominique se l’était déjà posée à elle-même. Que voulait-elle vraiment ? Créer des pièces ou les jouer ? Elle leva le nez au ciel un instant avant de retourner ses prunelles claires sur Lowell pour lui répondre : « Plutôt comédienne. J’aime me glisser dans la peau d’un personnage, apprendre un texte, lui trouver une apparence, une démarche, ce petit truc en plus qui me l’appropriera… ». Voilà sa réponse, voilà son rêve, son objectif ultime. « Mais mettre en scène est un exercice intéressant aussi, je le ferai avec plaisir pour le club, c’est juste que je ne compte pas en faire ma carrière » Elle ne le dit pas à voix haute, l’idée lui traversa pourtant l’esprit qu’une héritière de vélane y arriverait toujours mieux sur une scène que dans les coulisses. Non que cela joue sur ses ambitions, elle n’avait pas la maîtrise de Victoire sur son don après tout, mais elle supposait qu’elle tenait son goût de la scène en partie de cette ascendance. Malgré ses complexes, elle aimait attirer l’attention, sauf qu’elle préférait le faire dans la peau d’un personnage avec un texte écrit par quelqu’un d’autre, plutôt que de montrer son vrai elle. Pour tout dire, elle n’était pas certaine que grand monde connaisse réellement sa personnalité : Tina et Lowell, bien sûr, puisqu’ils étaient ses plus proches amis, et Ash car elle avait dans sa complexité bien des points communs avec son préfet. Dominique avait ce qu’elle paraissait être et, sous la surface, une masse de complexes dévorants qui la laissaient rarement en paix.
« Et tous, hommes et femmes, en sont les acteurs » compléta-t-elle alors que son ami citait Shakespeare – elle ne pouvait pas savoir que cela venait d’une série de science fiction. Qu’elle fasse ce genre de citation ne surprenait personne, elle passait son temps à citer des pièces. Il fallait bien qu’elle rentabilise tout ce temps à les apprendre par cœur !
« C’est vrai… en théorie, je le sais, mais dans la pratique, c’est souvent plus confus » Elle savait que prendre en compte le regard d’autrui – et, pire, l’interpréter – était une erreur. Malheureusement, et surtout lorsque sa sœur aînée était dans la pièce, elle n’arrivait pas à s’en empêcher. « Tu n’éprouves jamais ça, toi ? » Elle se dit que non, probablement pas, ce n’était pas trop le genre de Lowell, mais elle trouvait plus honnête de poser la question car on se faisait parfois une idée des gens qui était fausse. « Les défauts que j’imagine que les autres me trouvent, je ne sais même pas s’ils ont un fondement. D’après la plupart des gens, ce n’est pas le cas, mais je me dis souvent que les gens qui m’aiment ne me voient pas comme… les autres » Le filtre des sentiments ou quelque chose de ce genre.
Lowell se leva pour boire, prendre un sandwich puis, fidèle à son habitude, il se mit à prendre des photos. Quand il tourna l’appareil vers elle, elle ne prit pas la pose, gardant un air naturel : elle avait bien retenu que poser n’était pas forcément le mieux pour obtenir de bons clichés avec l’expérience.
Ξ Sujet: Re: Potes, photos et plage [PV] Dim 4 Déc - 4:51
Potes, photos et plage
Le brun hocha la tête aux paroles de la Weasley, n'ayant pas grand-chose à ajouter. Lowell dans la vie avait plus tendance à être spectateur des choses, au point ou ses passe-temps étaient la photographie, le visionnage de films et séries et les balades en pleine nature. Il était plutôt rare qu'il soit acteur de la situation, hormis quand il était avec ses parents adoptifs ou Aaron. Étonnamment, pour le garçon qui écoutait constamment les autres, il ne trouvait pas aussi inconfortable que ça le fait d'être écouté. À force d'écouter certaines personnes, surtout, Dominique, Lowell savait des choses sur des personnes avec qui il n'avait jamais parlé, ou très peu. Non pas qu'il prêtait grande attention a ce qui se disait sur d'autres, même en bien, car Lowell n'était pas sûr que tout le monde aimait être connus sur un point personnel par des inconnus.
Quand elle lui demanda s'il n'éprouvait jamais le sentiment d'être jugé, il haussa les épaules. Tout le monde était jugé à un moment ou a un autre, non? Vu qu'il ne cherchait pas vraiment la compagnie ou l'approbation de beaucoup de monde, il ne pouvait se sentir jugé que quand il tentait de se faire comprendre. -"Parfois si, quand j'essaie de parler et que la personne ne me comprend pas." Il changea de position pour mettre son bras sur son genou et posa le menton sur son bras, les yeux fixés sur la blonde. "Quand t'as pas l'impression de te sentir entendu, ou compris, tu arrêtes de parler." Il fit une pause. Dominique l'écoutait quand il avait quelque chose à dire, mais il n'était pas sûr qu'elle comprenne. Elle se souciait de ce que les autres disaient d'elle, alors que Lowell préférait faire semblent que personne ne parlait de lui, il trouvait cela moins fatiguant. "Si on pense que ça fait de moi un solitaire, ça me laisse plus de temps à passer avec les rares personnes qui me comprennent." Finit-il avec un petit sourire. Pendant les vacances, il passait autant de temps que possible avec Aylin et Paul, et ce dernier avait instauré une soirée film mandatoire par semaine, ce qui en ce moment était plus proche de trois soirs par semaine, et Lowell n'avait rien à redire dessus, au contraire.
Lowell prit une photo d'elle avant de lui tendre l'appareil pour qu'elle voie la photo. -"Personne te jugera jamais aussi durement que tu te juges toi. Tu passes tout ton temps avec toi, tu connais tes manies, tes qualités, tes défauts, toutes les choses embarrassantes que tu fais ou que tu pense en te disant que si on pouvait te voir où lire dans tes pensées, tu mourrais sur place." L'air sur le visage de la blonde le fit rire. La pauvre, Lowell était parfois un peu trop sans-gêne dans ses paroles, même pour ces proches. "Mais c'est le cas de tout le monde ou presque, je pense. Tout le monde passe ses propres défauts à la loupe et se juge à l'excès. Et ceux qui refusent d'avoir des défauts juge les autres pour leurs torts à eux. Peut-être qu'en fait, on est tous égoïste." Lowell, Confucius a appelé, il aimerait te rappeler que tu n'as que 14 ans... Il haussa les épaules à nouveau, comme si ce mot n'était pas important. Tout le monde réagissait toujours à ce mot comme à de la Kryptonite.
[...]
Le reste de l'après-midi se passa avec moins de vagues émotionnelles, heureusement pour les deux. Beaucoup de photos furent prises, quelques galets furent lancés dans l'eau et la nourriture avait diminué de plus de la moitié. Quand Lowell rentra chez lui, la sœur d'Aylin sur les talons, il monta directement dans sa chambre pour prendre une douche. Il avait beau ne pas s'être roulé dans le sable, ces grains arrivaient toujours à s'infiltrer partout.
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