PV • Pumpkin spice & everything nice.

Thalia & Manon.

Halloween était passé et si Thalia en avait profité pour manger une tonne de bonbons, sans culpabiliser une seule seconde, elle redoutait déjà la fin de l’automne. Elle appréciait l’hiver, attention, il ne fallait imaginer qu’elle détestait cette saison, loin de là. Au contraire, elle avait toujours beaucoup aimé l’hiver et les couches de neige sur les toits d’Oxford et dans les jardins de l’université où elle passait la plupart de son temps quand elle n’était pas à l’école -moldue ou même Poudlard, d’ailleurs. Mais depuis qu’on lui avait découvert sa malformation cardiaque, et qu’on lui avait fait comprendre qu’elle n’avait pas assez d’oxygène pour que son corps reste à la température parfaite pour qu’elle ne ressente pas trop le froid ambiant durant cette saison. Et depuis, il n’était pas rare de la voir porter des pulls ou des gilets même en plein été. Elle avait froid, elle avait la peau plus froide, surtout aux niveaux des extrémités. Ses mains et ses pieds se réchauffaient difficilement, mais elle réussissait quand même à passer du temps dehors et à faire des batailles de boules de neige avec ses amis. Elle devait souvent s’arrêter avant la fin parce que son souffle se faisait court, mais elle ne disait que très rarement nom à une petite session de jeu.

Ce jour-là, alors que le mois de novembre était déjà bien entamé et que la nouvelle de la grossesse de Freja Blomberg, dirigeante de Magicis Sacra avait été révélée, et que le monde magique était désormais au courant qu’elle avait accouché d’une petite fille, Thalia se rendait dans la Grande Salle pour aller manger un petit quelque chose pour le déjeuner. Elle avait généralement bon appétit, sauf lorsqu’elle était coincée à l’hôpital pour une semaine d’examens. Ces semaines là étaient les plus compliquées pour elle, parce qu’elle avait toujours peur de ce que les médecins -des moldus- pourraient lui dire suite aux examens qu’elle faisait. Elle enchainait généralement avec une journée à Sainte Mangouste, où elle était suivie depuis que sa condition s’était déclarée, pour savoir avec certitude que la magie n’était pas la responsable et qu’elle ne risquait rien. Puisqu’elle avait une maladie typiquement moldue, Thalia ne voyait pas trop ce que les Médicomages pouvaient faire de plus pour elle, mais c’était aussi cela qui lui avait donné envie de le devenir elle-même plus tard. Pour que son expérience puisse servir à d’autres. Pour que les enfants sorciers puissent avoir les mêmes soins que les enfants moldus. Beaucoup n’étaient sûrement pas suivis par des médecins moldus, alors peut-être passaient-ils à côté de beaucoup de chose question santé, pas vrai ? Ils n’avaient déjà pas de psychologues et de psychiatres chez les sorciers, et ça posait problème, mais personne ne semblait bouger… Ou du moins, pas pour le moment…

Alors qu’elle entrait dans la Grande Salle pour déjeuner, elle sonda chacune des tables pour voir où elle allait s’asseoir. Le bon côté des repas du midi était que les élèves pouvaient s’asseoir plus ou moins là où ils le désiraient. Le soir et surtout lors des banquets officiels, ils devaient se cantonner à leur table de maison, les Serdaigles avec les Serdaigles, les Gryffondors avec les Gryffondrs, etc… Heureusement pour elle, son frère était à Serdaigle également donc elle n’était pas séparé de lui lors de ces évènements. Bon, d’accord, elle ne le collait pas vraiment non plus à chaque repas… Ses yeux bruns s’arrêtèrent sur une personne qu’elle appréciait beaucoup, et qui, contrairement à Cassie ou Nate ne la rendait pas nerveuse. Ou peut-être que si ? Mais Thalia était généralement nerveuse avec tout le monde, son petit coeur d’artichaut ressentant des coups de coeur à intervalles réguliers, même si elle avait de forts crush en cours. « Manon, bonjour ! Tu vas bien ? Tu permets que je me mettes à côté de toi ? Je meurs de faim. Tu sais s’il y a de la tarte à la citrouille ? » Thalia n’était pas vraiment bruyante, de base. Par contre, elle était très curieuse et avait tendance à poser beaucoup de questions. Elle esquissa un petit sourire à l’intention de la brune, avant de s’asseoir à ses côtés. Manon était le genre de personnes que Thalia regardait avec les yeux remplis d’étoiles. C’était le cas pour de nombreuses personnes - Fiona la première, qu’elle idolâtrait depuis qu’elle avait rejoint Magic Mix; ou encore Cassie et Nate, mais pour des raisons bien différentes de Fiona. Manon était belle, intelligente, et typiquement le genre de fille que Thalia avait envie d’être plus tard. « Tu as étudié quelque chose d’intéressant ces derniers temps ? On a vu le loup-garou en DCFM juste pour Halloween, c’était impressionnant ! Et un peu triste aussi… » Après tout, la plupart des loups-garous ne décidaient pas de l’être… Saisissant un plat non loin rempli de purée de pomme de terre, elle s’en servit une bonne cuillère, avant de chercher quoi mettre d’autre dans son assiette. Etant végétarienne, la viande et le poisson étaient proscrits mais elle mangeait encore un peu de laitages. Si elle tendait à devenir vegan, il fallait bien avouer qu’à Poudlard, c’était bien plus facile à dire qu’à faire !

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« Super, merci ! » Comme elle était déjà assise, elle n’était pas sûre que ses remerciements servent à grand chose, mais par principe elle n’y dérogeait pas. « Ah bon ? Tu as mal dormi ? Ce n’est pas la pleine pourtant, donc ça ne peut pas être ça… » Ce n’était pas qu’elle était une dingue d’astronomie, elle suivait les cours comme les autres élèves même si l’ascension jusqu’à la salle dédiée lui demandait parfois bien trop d’efforts, mais elle aimait bien tous ces trucs là. Par contre, on était désormais bien loin de mercure en rétrograde, donc cela ne pouvait pas non plus expliquer la mauvaise humeur de sa camarade. Elle se retient cependant de le lui faire remarquer, car ça ne serait que mettre le doigt sur un problème autre et il était bien trop tôt pour que Thalia ne se lance dans des explications sans fin sur le fonctionnement de l’astrologie et de l’astronomie. Remarquant le plat contenant la tarte à la citrouille que lui désignait Manon, elle lui dit une nouvelle fois « Merci ! » en donnant un coup de coude à son voisin pour qu’il ramène le plat vers elle, et avec lui, le bol de chantilly. Même si on était le matin et qu’il n’y avait sûrement pas de raison logique pour autant de crème fouettée sur une part de tarte aussi tôt dans la journée. Elle en profita pour remplir sa tasse de chocolat chaud et y ajouter une fois encore de la chantilly, alors qu’elle plaçait à côté de sa tasse, la petite boîte qui contenait ses médicaments, histoire de ne pas les oublier.

« C’était très intéressant oui, je trouve juste un peu dommage que les personnes qui sont mordues soient vues comme des malpropres après. Ce n’est pas leur faute, après tout, ils n’ont pas pas demandés à être mordus, pour la plupart. » Elle fronça les sourcils, passablement vexée et énervée. Dans un sens, les personnes victimes des morsures de loup-garou étaient un peu comme elle, malades sans rien pouvoir y faire. Mais alors qu’elle pouvait, elle, vivre une vie relativement normale, même si elle avait de nombreux interdits et un traitement à suivre avec rigueur; les personnes touchées par la lycanthropie ne pouvaient généralement, même pas vivre correctement, car tout le monde les voyaient comme des bêtes plus que comme des humains, et ils ne pouvaient que très difficilement trouver un emploi. « Tu crois qu’il y a encore des gens qui sont mordus, de nos jours ? J’ai l’impression qu’on n’entend plus grand chose, de ce côté-là, tout du moins en Grande-Bretagne. J’ai lu qu’il y avait eu des attaques durant l’été, mais en Russie. Certains journaux disaient que Magicis Sacra étaient derrière tout cela, mais mon père m’a dit que ça ne leur ressemblait pas. » Mais en même temps, ils ne trempaient pas vraiment là-dedans eux non plus, ses parents restant assez loin du monde magique, rien que par leurs emplois respectifs. « J’aimerais devenir medicomage plus tard, je trouverais peut-être une solution pour eux, un jour. » Même si elle n’était certainement pas la première personne à se pencher sur le sujet, peut-être que le fait qu’elle était elle-même atteinte d’une condition incurable lui donnerait un autre regard sur tout cela ? Enfin, elle avait encore le temps.

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