Ξ Sujet: Comfortably numb | Payton Sam 19 Mar - 17:20
♛ Comfortably numb
There is no pain you are receding. A distant ship, smoke on the horizon. You are only coming through in waves. Your lips move but I can't hear what you're saying. When I was a child I caught a fleeting glimpse out of the corner of my eye. I turned to look but it was gone. I cannot put my finger on it now. The child is grown. The dream is gone. I have become comfortably numb.
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Tempérance Biel avait été en couple avec la même personne, de ses quatorze ans à ses dix-neuf ans. Quatre ans de relation avec Julian, qui avaient commencé peu après une panique et une fuite éhontée au bal de Noël de sa quatrième année. Deux ans à distance, et l'implication de Tempérance dans un polygone amoureux incluant sa propre meilleure amie. Ce qu'elle avait pressenti durant le second semestre de sa dernière année à Poudlard s'était produit - sa prémonition s'était-elle réalisée parce qu'elle avait eu raison à l'époque, ou l'avait-elle induite par son pessimisme, elle ne le saurait sans doute jamais. Certes choses - et en particulier les relations amoureuses - n'étaient pas faites pour durer. Elle l'avait toujours su, quand bien même Erin avait cherché à la détourner de ses pensées noires et lui faire comprendre qu'elle n'était pas condamnée à réitérer les écueils de sa mère.
Elle avait toujours eu une peur bleue du changement et se séparer de Julian était le plus grand changement qui lui soit arrivé au cours de ces dernières années (suivi de près par la fin de sa scolarité à Poudlard). Elle était terrifiée à l'idée d'être seule mais elle avait aussi su qu'à ce stade de leurs vies, c'était la bonne décision. Ses doutes s'étaient amassés pendant le temps passé à distance, puis avaient été éclipsés par la succession de drames sentimentaux créés par Noé on ne le remercie pas. Elle avait une réaction quasi instinctive de panique et de rejet à l'idée de distance désormais. Elle avait besoin de proximité autant qu'elle craignait l'engagement trop rapide à part ça elle n'est pas compliquée et leurs emplois du temps respectifs à Julian et à elle démontraient une incompatibilité cruelle. Il était envoyé aux quatre coins du monde (avec cette horrible Skeeter) pendant qu'elle était fermement accrochée à Poudlard appelez moi Peter Pan ou à Londres, et c'était difficile. Elle avait besoin de temps. Elle avait besoin d'être seule, pour mieux savoir qui elle était en dehors de son couple, de Poudlard, des relations intenses et fusionnelles qui avaient peuplé son adolescence.
Elle n'était pas sûre d'avoir été aussi cohérente lorsqu'elle avait appris la nouvelle à Payton, en début d'année. L'ancienne Poufsouffle avait alors semblé être une confidente plus neutre que ses autres amies, qui avaient toutes été plus ou moins impliquées dans le tourbillon émotionnel qu'était devenu sa vie au cours des dernières années. Payton serait nécessairement la plus subjective : elle était loin de tout ça - contrairement à Erin, Candys ou Jo. Son couple avec Louis représentait également pour Tempérance une sorte d'idéal qu'elle jugeait désormais officiellement inatteignable. L'exception qui confirmait la règle, suivi de près par le duo Candys-Derek (qui avait cependant connu des débuts un peu plus tumultueux).
Presque deux mois plus tard, elle devait retrouver Payton pour une virée somme toute banale dans les rues de Londres. Quelques boutiques, un café, malgré le temps encore fort frais régnant sur la capitale anglaise. La Saint-Valentin était passée : elle était désormais hors de danger pour un moment. Elle avait aussi cessé de pleurer - peut-être ses glandes lacrymales avaient-elles atteint le stade final de dessèchement, elle n'était pas bien sûre des spécificités physiologiques pouvant expliquer ce phénomène. Elle se sentait quelque peu... engourdie, mais fonctionnelle. Quitte à changer, autant tout changer : elle s'était teint les cheveux en brun sur un coup de tête, une lubie à laquelle elle n'était pas certaine de donner suite. Le blond lui manquait, et en même temps, elle avait besoin de se voir différemment. Laisser la Tempérance étudiante derrière elle, celle qui avait été pleine d'optimisme, qui était la petite-amie de Julian, Miss Poudlard, populaire malgré ses maladresses. Elle ne savait pas bien qui elle était désormais - l'assistante du professeur Bones ? La colocataire d'Erin ? La future meilleure amie de Rusard ? - mais ça finirait par venir.
Elle rejoignait Payton à Shoreditch. Elle transplana dans une ruelle qu'elle savait discrète et rarement fréquentée le mot coupe gorge vient à l'esprit, puis la traversa - précautionneusement, elle se connaissait - pour rejoindre une artère plus animée. Soulagée de voir que la météo était au beau fixe malgré le vent qui lui fit resserrer son manteau autour d'elle, elle s'immobilisa devant la friperie où elle avait donné rendez-vous à son amie.
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Payton Harris
Parchemins : 770Âge : 19 ans [16.03.1997] Actuellement : Apprentie pâtissière chez Warldof Londres Points : 0
Payton, objective ? Ahah ! Voilà une pensée qu’elle aurait trouvé très drôle ! Sans même parler de cette théorie selon laquelle son couple avec Louis serait une sorte d’idéal inatteignable et, cependant, ça revient souvent dans les conversations. Quand Tempérance avait appris la nouvelle de sa rupture à son amie, celle-ci avait mis moins de trois minutes après la fin de leur conversation pour paniquer dans son coin loin de Louis qui n'aurait pas compris et l'aurait prise pour une folle. On lui aurait donc menti ? L’amour ne durait pas pour toujours ? Pourquoi ne l’en avait-on pas informé avant ?!
Blague à part, théoriquement Payton savait que les ruptures étaient de l’ordre du possible. Sinon, à quoi bon avoir le mot « divorce » dans le dictionnaire ! Et sa propre naissance prouvait qu’on pouvait avoir un enfant avec un homme et être mariée à un autre. Seulement c’était resté abstrait pour elle. Quand Erin avait rompu avec Bartley, dans la mesure où leur relation avait duré seulement quelques semaines et qu’ils s’étaient vus sur ce laps de temps peut-être trois fois, elle ne s’en était pas émue plus que ça, Tempérance et Julian en revanche… c’était bien simple, elle n’avait aucun souvenir d’eux séparés. Ce qui était somme toute logique puisque la Poufsouffle sortait déjà avec le Serdaigle quand celui-ci l’avait oublietté elle ne l’en remercie toujours pas d’ailleurs.
La jeune pâtissière avait camouflé son choc derrière des phrases assez banales, puis deux mois étaient passés et elle supposait qu’elle s’était faite à ce changement. Ou peut-être pas. Ce n’était pas vraiment comme si on lui avait demandé son avis hein ! « J’y vais ! » annonça-t-elle à son petit ami en l’embrassant rapidement avant de transplaner à proximité du lieu de rendez-vous. C’était une sortie entre filles, Louis n’avait donc pas été convié ! C’était aussi la première fois que les deux anciennes Poufsouffle allaient faire une activité ensemble depuis que Julian n’était plus dans le paysage. Avant de tourner dans la rue qui conduisait à la friperie, elle se demanda de quoi elles allaient bien pouvoir parler… Tempérance avait beaucoup pleuré ces derniers temps, en plein milieu des rayons, cela risquait de faire un peu désordre, non ?
Payton se mordit la lèvre inférieure, s’en voulant un peu de penser ainsi. Ce n’était guère charitable de sa part… « Eh ! Salut ! Tu n’es pas arrivée depuis trop longtemps ? » aborda-t-elle son amie avec un sourire en arrivant à sa hauteur. L’ex préfète était vêtue un peu chaudement, elle avait craint que le temps ne tourne et qu’elles se prennent une averse… aussi avait-elle conservé son manteau d’hiver, celui avec une capuche, qui lui tombait presque jusqu’à mi-cuisse. Bleu foncé, il s’accordait avec les yeux de Payton ainsi qu’avec le chouchou qui retenait ses cheveux châtains en une queue de cheval basse faite à la va vite. Jean, baskets et chemisier complétaient l’ensemble : la jeune femme n’avait jamais été de celles qui prenaient mille soins de leur apparence.
Observant Tempérance, elle fronça un peu les sourcils. Son amie était toujours jolie, évidemment, il ne pouvait pas en être autrement pour une ancienne Miss Poudlard, mais un truc clochait… « Je ne m’arrive vraiment pas à me faire à ce changement de couleur, mais genre, pas du tout ! » lâcha-t-elle à la fin de son examen visuel. Tempérance était blonde, c’était sa particularité, quelle idée avait-elle donc eu de se teindre en brune ?!
(c) princessecapricieuse
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
Ξ Sujet: Re: Comfortably numb | Payton Dim 27 Mar - 20:06
♛ Comfortably numb
There is no pain you are receding. A distant ship, smoke on the horizon. You are only coming through in waves. Your lips move but I can't hear what you're saying. When I was a child I caught a fleeting glimpse out of the corner of my eye. I turned to look but it was gone. I cannot put my finger on it now. The child is grown. The dream is gone. I have become comfortably numb.
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Tempérance connaissait Payton depuis ses onze ans. Ou du moins l'ancienne Payton, celle pré-amnésie. Elle la retrouvait parfois dans certaines réactions de son amie - ou bien elle avait cette impression parce que même si elle était différente, physiquement, elle restait la même. Ce qui n'avait jamais changé, c'était qu'elle était son amie et que par conséquent, lorsque les choses allaient mal, elle avait le réflexe de se tourner vers Payton. D'autant plus quand celle-ci lui paraissait plus loin des différents drames - le bagage émotionnel semblait plus léger. Pour autant, elle n'avait pas du tout anticipé les effets que sa rupture pouvait avoir sur la jeune femme. Payton avait semblé accueillir la nouvelle avec surprise mais sans émoi excessif, et ça lui convenait.
Se distraire avec du shopping semblait être une bonne idée sur le papier. Elle voulait changer quelque chose et après ses cheveux, c'était ses vêtements qui lui semblaient vus, et revus. Elle ne roulait pas sur l'or, mais elle avait suffisamment réussi à mettre de côté - malgré le loyer de l'appartement qu'elle partageait avec Erin, qui absorbait une bonne part de son salaire - pour se permettre l'achat de quelques nouvelles pièces. Et puis, on était dans le quartier des friperies : elle devrait réussir à s'en sortir sans se ruiner grosse nouvelle Erin on fait des économies sur le PQ. Je comprends que c'est difficile mais attends de voir ma nouvelle ceinture tu vas comprendre !
Tempérance observait distraitement les passants quand Payton arriva. Elle adressa un sourire à son amie, quand bien même celui-ci n'était pas aussi lumineux qu'il avait pu l'être par le passé. Au moins avait-elle les yeux secs : une chose à la fois. « Non, ça fait juste quelques minutes. Tu as trouvé facilement ? » se renseigna-t-elle par automatisme. Dans le fond, elle se doutait que Payton n'avait pas non plus erré quatre heures avant de la localiser, sinon aurait-elle sans doute l'air un peu plus échevelée ou irritée. En l'occurrence, elle semblait plutôt fidèle à elle-même.
Elle toucha inconsciemment l'une de ses mèches devenues brunes lorsque Payton commenta ses cheveux. Elle haussa les épaules. « Tu trouves ça moche ? Je ne pense pas que je vais les laisser comme ça longtemps, je les préfère aussi en blonds je crois. Mais j'avais besoin de changer un peu. » Elle ne savait pas si l'expérience était vraiment concluante. Quand elle se voyait dans le miroir, elle avait effectivement l'impression d'être une personne différente de l'étudiante qu'elle avait été à Poudlard - mais se reconnaissait-elle pour autant ? Elle en était moins sûre. « Au moins j'ai juste changé mes cheveux, ça va comme mécanisme de défense. Je n'ai rien fait d'extrême. » songea-t-elle autant pour Payton que pour elle-même. Elle avait peut-être un peu forcé sur l'alcool aussi dernièrement, mais uniquement en présence de ses amis, alors elle ne jugeait pas ça particulièrement dramatique - elle avait le droit de vouloir oublier un peu. Ce n'était pas comme si elle avait vécu une vie de débauche avant ses dix-neuf ans.
« Comment va Louis ? Il faisait quoi aujourd'hui ? » interrogea-t-elle avant de désigner la boutique à Payton. « Tu veux te balader d'abord, ou on entre ? » Comme elles n'avaient pas de contraintes particulières, cela indifférait assez à Tempérance finalement.
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Payton Harris
Parchemins : 770Âge : 19 ans [16.03.1997] Actuellement : Apprentie pâtissière chez Warldof Londres Points : 0
« Non, non, j’étais déjà venue dans le coin depuis que je vis à Londres » Soit depuis bientôt deux ans. Au départ Payton avait voulu vivre seule à la capitale et avait pris un mini studio à cet effet en banlieue. Au bout de quelques mois, elle en avait eu assez, d’autant qu’elle avait l’impression de ne pas voir Louis autant qu’elle le voulait, alors elle avait emménagé chez lui. Payton considérait qu’ils avaient bien agi en faisant les choses dans cet ordre le fait qu’ils n’auraient pas pu dormir ensemble au départ jouant sur ce constat de réussite et vivre avec son copain n’avait que des avantages ! L’appartement de Louis était largement assez grand pour eux deux et cette cohabitation assurait à l’ancienne Poufsouffle de voir son petit ami tous les matins et tous les soirs, même lors des plus grosses journées de boulot ! Bien entendu, Payton avait tenu à payer un loyer, même si elle doutait qu’il soit à la valeur réelle de l’habitation. Elle n’avait toutefois pas la fierté assez mal placée pour mal le prendre : ne pas se souvenir des 15 premières années de sa vie lui avait enseigné le compromis.
Côté compromis, elle avait un peu de mal, pourtant, à se faire à la nouvelle couleur de son amie. Elle pensait devoir s’y habituer, après tout Temperance faisait ce qu’elle voulait de sa tête, seulement Payton trouvait ça un peu bizarre… « Non, non, pas moche ! C’est juste que je trouve que ce n’est pas vraiment toi… » admit-elle en jugeant qu’elle pouvait tout de même émettre un avis de toute façon, Payton donne toujours son avis, même quand personne ne le lui a demandé. « Je suppose que c’est comme tout, il suffit de s’y habituer. » conclut-elle ensuite sagement avant de convenir avec son amie qu’elle aurait pu faire bien pire que de simplement changer de couleur de cheveux : « Je peux pas te dire, j’ai jamais eu besoin de mécanisme de défense pour autant que je m’en souvienne. » Ce qui ne voulait pas dire grand-chose dans la mesure où elle avait oublié la majorité de sa vie. De ce qu’on lui avait raconté, elle avait plutôt été du genre à hurler et à faire des croche-pieds à ses rivales plutôt que de changer de look. Au demeurant, ça n’avait pas eu à voir avec la situation actuelle de son amie qui avait décidé de rompre avec Julian. « Mais ce doit être plutôt classique, non ? Erin a fini blonde à cause de toi Noé. » La métisse l’était restée par la suite, alors c’était probablement encore différent du mécanisme qu’évoquait Tempérance tout en pointant son aspect temporaire. N’empêche que Payton trouvait qu’il y avait trop de filles qui se teignaient les cheveux sans parler de son copain. Le naturel, c’était bien aussi, non ?!
Tempérance embraya sur un autre sujet, Louis, et Payton sourit à cette mention, comme à chaque fois qu’elle parlait de son petit ami : « Il va bien ! Je lui ai préparé de quoi grignoter dans la journée avant de partir donc je ne devrais pas trop lui manquer » Elle émit un petit rire joyeux et poursuivit sur le même ton enjoué « Je ne sais pas trop ce qu’il a prévu aujourd’hui à part ça, peut-être qu’il passera à la coloc’ des Serdaigle ? Cole ne travaille pas non plus aujourd’hui ». Ou alors il se reposerait de sa semaine de boulot. Tant que ses meilleurs amis étaient encore scolarisés à Poudlard, il n’avait pas trop de monde à voir sur ses congés. L’appartement serait peut-être plus animé quand il accueillerait Graham et Fiona. Payton ne savait pas toujours sur quel pied danser avec l’un et l’autre, cependant elle partait du principe fort simple que les amis de Louis étaient ses amis – ça lui évitait de se poser trop de questions, les migraines de surcharge n’étant jamais loin -. « On peut peut-être se balader un peu avant ? Un peu d’air frais ne fera pas de mal ! » L’ancienne Poufsouffle n’avait jamais beaucoup aimé rester enfermée, même s’il y avait mieux pour respirer que la pollution de la capitale londonienne.
(c) princessecapricieuse
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
There is no pain you are receding. A distant ship, smoke on the horizon. You are only coming through in waves. Your lips move but I can't hear what you're saying. When I was a child I caught a fleeting glimpse out of the corner of my eye. I turned to look but it was gone. I cannot put my finger on it now. The child is grown. The dream is gone. I have become comfortably numb.
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Tempérance n'épilogua pas concernant leur localisation : il avait davantage s'agit d'une formule de politesse que d'une réelle inquiétude. De fait, Payton se trouvait face à elle, et elle était à l'heure, la preuve que son trajet n'avait - a priori - pas connu d'aléas particulier. D'autant plus que cette inquiétude aurait plutôt pu s'appliquer à Tempérance en temps normal, elle qui pouvait aisément être ralentie par un incident imprévu (chute dans une bouche d'égout, glissade dans les escaliers, sac coincé dans les portes du métro, etc, etc).
Tempérance était ouverte aux avis au sujet de sa nouvelle - et partie pour être temporaire - couleur de cheveux. Elle avait besoin de changement, aussi ne regrettait-elle rien, même si elle avait parfois elle-même un instant de surprise quand elle se réveillait et ouvrait les yeux sur une mèche brune barrant son visage. Elle avait été blonde pendant dix-neuf ans de sa vie, ça faisait partie de ses attributs les plus reconnaissables. Raison pour laquelle c'était là-dessus qu'elle était intervenue, quelque part. « Tu veux dire que je ne suis pas faite pour être brune ? Erin est bien devenue blonde. » répondit-elle avec simplicité, tout en haussant les épaules. On finissait par s'habituer à tout : Payton le confirma elle-même. « Ne t'habitue pas trop non plus. » Quant aux mécanismes de défense, Tempérance en avait plusieurs, mais les autres étaient engrainés en elle depuis l'enfance et plutôt liés à la mort de son père et au chaos qui s'en était suivi. Celui-ci était nouveau. Première rupture, nouvelles réactions.
Payton mentionna sa meilleure amie à son tour, ainsi que Noé, et Tempérance repoussa les réminiscences habituelles de son esprit. De l'eau avait coulé sous les ponts. Elle déglutit. « Oui c'est vrai... » C'était en effet assez classique. Avec le recul, tout ça la laissait quelque peu mal à l'aise, car si Payton citait Noé, l'Irlandaise savait maintenant que ce choix capillaire avait surtout répondu à sa personne. Un argument de plus pour laisser l'ancienne Tempérance derrière elle. « Je ne sais pas si elle fera retrouver leur couleur naturelle à ses cheveux un jour. » dit-elle avec neutralité, sentant en tout cas que Payton n'était pas convaincue par cette nouvelle mode. Chacun son truc.
Tempérance admirait le couple formé par Payton et Louis, c'était un fait. Ils lui semblaient porter ce à quoi il fallait aspirer dans une relation - et avaient l'air d'être protégés de tous drames, eux (si ce n'est l'intervention non souhaitée de Stephen, peut-être). Elle sourit. « Toujours aussi gourmand ? Il aurait vraiment pu être à Poufsouffle. » Une remarque qu'elle était loin de se faire pour la première fois. « Des nouvelles de tout ce petit groupe ? Ringo et Bartley doivent être bien occupés à Sainte-Mangouste. Tu les vois souvent, non ? » Pour sa part, elle n'avait plus trop d'infos sur les Serdaigle depuis qu'Erin s'était séparée de Bartley. Elle avait surtout traîné avec Cole à l'époque où il était à Poudlard, du fait qu'il était aussi son - immensément patient - tuteur d'Histoire de la Magie, et lui était éternellement reconnaissante de son aide.
« Va pour la balade. » approuva-t-elle en passant le bras sous celui de Payton, pour l'entraîner avec elle de l'autre côté de la rue.
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Payton Harris
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Payton réfléchit, cherchant à se rappeler ce qu’elle avait pensé initialement du changement de couleur de cheveux d’Erin. En toute honnêteté, la réponse se situait quelque part entre pas grand chose et rien du tout mais 1) elle n’était pas aussi proche d’Erin que de Tempérance, 2) ça n’avait pas été une décision si surprenante après coup. « C’est vrai, mais comme ça faisait un an qu’elle changeait absolument tout dans son look, la couleur des cheveux paraissait être l’étape suivante la plus évidente. Surtout avec son groupe et tout ! » Même Payton avait connu Erin portant un uniforme stricte, au col fermé jusqu’en haut et cravate parfaitement nouée, elle avait donc assisté à chaque étape de la « révolution » de son amie, d’abord avec des jupes raccourcies, puis des bijoux voyants, des décolletés plus prononcés, un rouge à lèvres cerise dont Noé se souviendra toujours rouge… Pour une personne moins bien renseignée que Tempérance sur les dessous de l’affaire, le blond n’avait été qu’un truc en plus qui cadrait avec ce nouveau look de « pop star ».
Etait-il cependant utile de disserter sur les colorations alors que Tempérance ne paraissait même pas certaine de rester brune ? Payton répondit néanmoins au sujet d’Erin : « Bonne question… Son apparence est un peu devenu sa signature en tant que mannequin. Peut-être pour son prochain album ? » Comme tous les amis de la métisse, l’ancienne préfète soutenait les divers projets de la jeune femme. Elle avait téléchargé sur une plateforme légale son CD dès le jour de la sortie – les smartphone moldus, des objets si pratiques ! - et se rendrait au premier concert de sa tournée avec de superbes banderoles qui n’auraient rien à envier à celles des jeunes fans de douze ans ! Ainsi, Payton était ravie des succès d’Erin, qui n’avait jamais paru plus épanouie, et éprouvait un peu de hâte à découvrir ce qu’elle leur réservait pour l’avenir, d’autant que quand vous connaissiez l’artiste, vous compreniez un peu les sous-textes ce qui avait un côté marrant ! Plus pour toi que pour Tempérance Paypay, plus pour toi!
Passant d’un Hazzard à l’autre, les deux filles parlèrent ensuite de Louis. Ce sujet ne manqua pas d’éclaircir le visage de Payton d’un sourire, comme à chaque fois qu’elle parlait de son petit ami. « Oui ! Ça aurait été top qu’il soit avec nous ! Même s’il porte peut-être mieux le rouge que le jaune... » termina-t-elle d’un ton songeur : son petit ami était très beau, il pouvait sûrement tout porter, mais elle l’associait quand même plus au rouge. « J’ai eu une petite période de creux depuis que Bartley a pété les plombs au dernier bal, c’était plus simple de laisser le temps aplanir toute cette histoire » Louis et Cole avait été presque obligé d’en venir aux mains avec l’apprenti médicomage qui s’en prenait au couple formé par Erin et Noé. Payton ne savait pas les détails car elle avait séché la soirée au Ministère – comme tout ce qui avait trait à MS – mais comme elle ne pouvait pas approuver ce comportement alors qu’elle n’était pas mieux avant son amnésie, elle n’avait repris ses visites régulières à la coloc’ des Serdaigle que très récemment. « On a quand même passé du temps tous ensemble récemment : ils vont tous bien ! La formation à Sainte Mangouste n’est pas simple pour Ringo et Bartley, cela dit ils ont les épaules pour ça. Cole, lui, est plus dans une routine j’ai l’impression, mais il est très occupé avec sa copine : il lui a présenté ses parents ! » Il ne s’en était pas vanté mais tout se savait pour qui laissait traîner ses oreilles!
Les deux filles commencèrent ensuite leur balade, bras dessus bras dessous. « Tu as une idée de ce que tu voudras acheter après ? Moi il faudrait que je me trouve un foulard pour la mi-saison, j’en avais un chouette mais Archie a fait ses griffes dessus ! Remarque, ça me donne l’occasion d’en avoir un neuf sans culpabiliser ! » Toujours voir le positif, c’était ça la vraie force de Payton !
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« Mouais, t'as pas tort. » accorda-t-elle à Payton concernant Erin, peu désireuse de poursuivre trop loin sur le sujet. Le changement de look de sa meilleure amie avait certes été graduel, mais elle avait suffisamment de recul désormais pour en comprendre tous les tenants et aboutissants, et elle ne tenait pas à s'appesantir dessus maintenant. Elle essayait d'être positive et moins émotive qu'elle ne l'avait été ces dix-huit dernières années derniers temps. Parler de pentagone amoureux n'allait certainement pas l'aider dans cet exercice. « Je lui poserai peut-être la question. » commenta-t-elle ensuite - sans vraiment décider toutefois, puisque comme souvent, sa déclaration restait très hypothétique. Elle n'avait jamais été du genre péremptoire : elle était trop indécise pour ça.
Elle fut contente de voir Payton sourire à l'évocation de Louis. Elle semblait épanouie, et ses propres malheurs ne signifiaient nullement que Tempérance souhaitait trouver quiconque pour partager son état d'esprit. Au contraire, elle préférait observer le bonheur chez les autres - c'était contagieux et aussi moins dangereux. Pas de risque d'être déçue si elle n'était pas actrice dans cette pièce ! « Tu crois ? Je pense que ça dépend de sa couleur de cheveux à lui aussi. Mais bon, il avait l'air à l'aise à Gryffondor, en plus il était avec Graham. » nota-t-elle en songeant au préfet, qui les rejoindrait bientôt dans la vie active. Maintenant qu'elle y pensait, elle n'avait même pas demandé à Graham ce qu'il comptait faire après Poudlard !
Si Tempérance était proche de Payton, elles n'avaient pas tout à fait eu le même groupe d'amis quand elles étaient au château. D'un an son aînée, elle avait côtoyé d'autres élèves que Tempérance connaissait - forcément - mais qu'elle ne croisait par exemple pas particulièrement maintenant qu'ils avaient tous terminé leurs études. Parmi lesquels Bartley Dubtaigh, ex préfet-en-chef et ex-tout-court d'Erin. « Tu veux dire que tu avais arrêté de les voir à cause de ça ? Je n'avais pas réalisé que ça t'avait affectée directement toi aussi. Et je t'avoue que je n'avais jamais imaginé Bartley aussi... je ne sais pas, obtus ? Enfin, avec le règlement de l'école, oui, mais pas pour une relation amoureuse. » corrigea-t-elle, jamais très à l'aise quand il fallait donner son opinion sur autrui. Mais elle était seule avec Payton : c'était une situation on ne peut plus sécurisante. « Tu m'étonnes, ils ont bien du courage, je ne me serais pas vue poursuivre des études longues, moi je préfère boire du bourbon avec Susy c'est nettement plus satisfaisant. » dit-elle avant de poursuivre au sujet de Cole : « Oh, je ne l'ai jamais vue je crois ! Et ça s'est bien passé ? Je suis heureuse pour lui. » Et comme toujours, elle était sincère. Ses lèvres s'étirèrent en un sourire en songeant à l'ancien Serdaigle.
« Je pensais prendre une veste en daim, pareil, pour la mi-saison. Et peut-être une nouvelle robe ? » Elle fit la moue en entendant les exploits dévastateurs d'Archie. « Oh mince, c'était lequel ? Il n'est pas réparable du tout ? Mais oui, t'as bien raison en tout cas. » approuva-t-elle en avançant aux côtés de son amie, dont elle avait souvent partagé l'optimisme - exception faite de ces dernières semaines.
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« Elle te parlera sûrement de son prochain album, vous vivez ensemble après tout » remarqua Payton. Même Louis et elle avaient le droit à des avants premières, et ils voyaient la métisse bien moins souvent que l’ancienne Poufsouffle ! Il faut dire qu’entre son travail de pop star et Noé, Erin avait déjà un emploi du temps bien rempli, bien qu’elle parvienne toujours à garder des moments pour voir son cousin, et par extension Payton qui vivait avec ce dernier !
Concernant son petit ami et les couleurs qui lui allaient le mieux, peut-être avait-elle l’impression que c’était le rouge parce qu’elle l’avait toujours connu en portant – après tout, c’était la couleur de Gryffondor !!! - mais elle se disait quand même que le jaune ferait criard sur lui. N’importe quel Poufsouffle vous dirait que c’était une couleur difficile à porter, ce n’était pas donné à tout le monde de le faire avec classe ! Et sinon les chevilles, ça va comment? « Oui, je crois que la teinte de son roux n’irait pas très bien avec une tenue jaune poussin, et puis j’en porte déjà moi, alors ça ferait too much » Quoi qu’elle mit des couleurs plus automnales que vives, préférant un jaune légèrement moutarde au poussin précédemment évoqué, ainsi que du bordeaux ou de l’ocre. Petite, elle avait été très branchée couleurs pastels d’après les photos, mais ça n’était plus vraiment dans ses goûts actuels.
La mention de Graham la fit légèrement froncer les sourcils. Elle n’avait rien de particulier contre le meilleur ami de son chéri, c’était plutôt le préfet qui avait toujours été un peu hostile avec elle. Cela s’était révélé d’autant plus gênant que juste après son réveil d’amnésie, il était le seul visage qu’elle avait considéré comme amical car il avait été la première chose qu’elle ait vu. Heureusement, il n’y avait jamais eu aucun conflit réel entre eux, cela restait du domaine de l’impression, et comme il était encore à Poudlard, rien ne disait que cet état persisterait lorsqu’il les rejoindrait dans le monde adulte… surtout que : « Louis avait invité Graham à venir vivre avec nous – enfin… avec lui, je crois que ça date d’avant mon aménagement -, je ne sais pas ce que cela va devenir. Je suppose que je me sentirais un peu moins libre de mes mouvements si on vivait tous ensemble mais en même temps c’est l’appartement de Louis donc c’est lui qui décide » Déjà que son loyer était de l’ordre du symbolique, elle n’allait pas en plus poser son veto sur les futurs occupants des lieux. Toutes leurs petites habitudes d’intimité durement acquises en prendrait du plomb dans l’aile, mais Payton était tout à fait certaine que préparer les gaufres avec autre chose qu’un tee-shirt de Louis pour ménager les bonnes moeurs était de l’ordre du faisable.
Mentionnant ensuite la colocation déjà effective des anciens Serdaigle, Payton approuva les paroles de son amie d’un petit mouvement du menton ponctué d’un regard songeur : « Je n’ai pas trop aimé que Louis soit obligé d’intervenir physiquement au bal. Je n’y étais pas, mais je le connais, s’il s’est senti contraint de s’interposer, c’est que Bartley avait dépassé les bornes ». Louis n’était pas du genre à chercher la bagarre et avait veillé à rester plutôt neutre dans les conflits Noé/Bartley autour d’Erin, or au Ministère, ça avait été trop loin. « Mais en même temps, ce n’est pas vraiment mes oignons, tu vois ? En plus, Erin n’est pas toute blanche dans cette affaire non plus. Alors j’ai préféré juste prendre mes distances quelques temps, histoire que ça se tasse un peu. Bartley va mieux maintenant ! Je suppose qu’au bal, il avait encore l’espoir que l’histoire avec Noé ne soit qu’une passade, là il voit bien que ça dure, c’est un garçon intelligent, il s’en remet » Preuve de l’intelligence de Bartley (et Ringo!), ils étaient tous les deux en deuxième année de formation de médicomage et ils s’en sortaient bien ! Payton n’en aurait pas été capable, elle préférait les activités plus manuelles qu’intellectuelles. « Moi non plus, vive l’apprentissage en pâtisserie ! » Et, pour ce qui était de Cole et de sa mystérieuse petite amie… « Son père a été infect, comme toujours, mais sa copine s’est très bien entendu avec sa mère, alors il était plutôt content. J’aimerais bien rencontrer sa chérie… Louis l’a déjà vu, moi je la loupe à chaque fois » Elle n’allait pas aux cours d’arts martiaux magiques pour commencer.
« Oh ! Cool l’idée de la petite veste en daim, tu devrais te trouver une robe fleurie pour aller en dessous, ça irait bien ! » s’enthousiasma Payton, voyant très bien Tempérance dans ce genre de tenue. « C’était mon foulard avec des petites feuilles d’érable comme motif, je l’aimais bien mais ce n’était pas un cadeau, alors ce n’est pas très grave. Je l’ai laissé à Archie, il dort dessus » Même s’il n’était plus mettable, c’était comme une seconde vie pour le foulard. Cependant, puisqu’elle l’avait laissé en offrande à leur animal de compagnie, ça n’avait pas valu le coup qu’elle demande à Louis de le réparer. Elle allait donc s’en trouver un nouveau !
(c) princessecapricieuse
Tempérance Biel
Parchemins : 823Âge : 19 ans { 24/02/1998 } Actuellement : Assistante de Sortilèges Points : 0
There is no pain you are receding. A distant ship, smoke on the horizon. You are only coming through in waves. Your lips move but I can't hear what you're saying. When I was a child I caught a fleeting glimpse out of the corner of my eye. I turned to look but it was gone. I cannot put my finger on it now. The child is grown. The dream is gone. I have become comfortably numb.
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Tempérance acquiesça. « Oui c'est sûr. » Et hormis la nécessité d'éviter Noé, on pouvait dire que tout se passait comme sur des roulettes. Le fait qu'elle ne veuille pas voir le petit-ami d'Erin était bien la seule ombre au tableau, mais elle ne voyait pas d'alternative pour le moment : à force de l'éviter, la confrontation semblait devenue futile - et un peu trop difficile.
Elle écouta attentivement et avec amusement Payton lui détailler les raisons pour lesquelles le jaune n'était pas une couleur viable pour Louis : c'est qu'elle semblait y avoir bien réfléchi ! « Solide argumentaire, je valide. » répondit-elle joyeusement, heureuse de pouvoir avoir une conversation relativement légère avec son amie, sans avoir à penser à sa rupture ou ses choix de vie au global.
Elle vit cependant l'expression de Payton se modifier alors qu'elle mentionnait Graham. Si elle avait toujours entretenu de bons rapports avec le préfet de Gryffondor (solidaire avec elle dans l'adversité face à la Saint-Valentin), elle ne l'aurait pas qualifié de proche pour autant. Il avait davantage gravité autour de Louis, de Lucas ou de Fiona Quincy. « Tu t'entends suffisamment bien avec lui pour être à l'aise si vous habitez ensemble ? Après, en soi, il n'aura peut-être pas envie de vivre avec un couple, ça fait vite chandelle. » nota-t-elle en songeant brièvement à sa propre situation. Si ça venait à durer entre Erin et Noé, sans doute finirait-elle évincée de l'appartement - il faudrait qu'elle envisage une solution de repli, car la perspective d'habiter seule ne lui plaisait guère, et elle refusait catégoriquement de retourner chez sa mère. « Peut-être qu'il emménagera avec Fiona s'il veut être en coloc'. » ajouta-t-elle en haussant les épaules, observant Payton avec sollicitude. Son amie paraissait heureuse en l'état, et elle le méritait. Elle n'avait pas trop envie de la voir se retrouver dans une situation qui lui déplairait.
Pour le coup, Tempérance n'avait jamais eu d'atomes crochus avec l'ancien préfet-en-chef, Bartley. Elle avait toujours l'impression qu'il la jugeait pour ses maladresses, et ça, c'était avant tout le triangle Erin-Noé-Bartley et l'incapacité de l'ancien Serdaigle à décrocher.« Je comprends. Je n'y étais pas non plus, au moins on n'aura pas assisté à ce drame-là. » observa-t-elle avec détachement. « Encore heureux, ça commence à faire un moment maintenant. Tout ce que ça lui aurait rapporté de continuer à s'accrocher c'est de souffrir et de faire souffrir les autres au passage. » Elle n'était généralement pas adepte des jugements péremptoires, mais dans ce cas-là, elle savait qu'elle avait raison. Il fallait laisser le passé derrière eux : tous les passés de préférence. Est-ce que ça signifiait qu'elle devait reparler à Noé pour autant ? Elle en était moins sûre.
Elle opina du chef, souriant à l'évocation de la pâtisserie, puis poursuivit concernant Cole : « Je crois que je ne l'ai jamais vue non plus. Elle s'appelle comment déjà ? » Peut-être aurait-elle davantage d'occasions de la rencontrer maintenant qu'elle avait quitté Poudlard à son tour et que sa vie d'adulte commençait à être cadrée - du moins, relativement. On ne pouvait pas dire que la rupture avec Julian lui donnait un sentiment de stabilité. Mais dans ces cas-là, on comptait d'autant plus sur ses amis, non ?
Se concentrant sur les raisons de leur présence à Shoreditch, elle accueillit la suggestion de Payton avec enthousiasme. « Oui c'est vrai ! Je t'avoue que j'en ai déjà beaucoup mais si j'en vois une jolie... pourquoi pas. » Elle avait un salaire maintenant, elle avait le droit à quelques entorses à son plan financier. Au moins se reposait-elle sur des sommes un peu plus probantes que celles des baby-sitting à Dublin ! « Oh, je vois lequel c'est, je l'aimais bien aussi ! Écoute au moins ça te fait une excuse pour en acheter un nouveau. » relativisa-t-elle, retrouvant son habitude de voir le verre à moitié plein. « Regarde ils en ont en vitrine ici, on rentre ? Je vais demander s'ils ont des vestes en daim. » proposa-t-elle en entraînant Payton vers une friperie dont la devanture lui avait tapé dans l’œil. L'opération distraction était en bonne voie !
CODAGE PAR AMATIS
[ Terminé pour Tempérance ]
Payton Harris
Parchemins : 770Âge : 19 ans [16.03.1997] Actuellement : Apprentie pâtissière chez Warldof Londres Points : 0
« Merci, merci, c’est que j’ai bien étudié mon dossier » mentionna-t-elle sur le ton un brin exagéré de la fausse modestie. Pourtant, il était vrai de dire que Payton était du genre à beaucoup penser à son amoureux. Peut-être ne faisaient-ils pas aux autres l’effet d’un couple passionnel avec Louis parce qu’ils avaient toujours pris leur temps et que le temps des câlins n’importe où dans l’appart était compté mais c’était assez mal connaître Payton qui ne s’abreuvait que de deux choses : du sucre et Louis. Sa mère lui disait qu’elle était trop obsessionnelle et que c’était déjà le cas avant son amnésie, mais l’ancienne Poufsouffle ne voyait pas ce que ça avait de mal. Un amoureux, c’était comme des gâteaux, on pouvait y penser à loisir sans conséquence du moment que, dans les faits, on n’en abusait pas ! Or, Payton ne considérait pas coller son petit ami ou le déranger. En revanche, elle pensait en permanence à lui, y compris sur des détails comme ceux évoqués à l’instant.
Face aux inquiétudes de son amie pour l’avenir de l’appartement, Payton soupira et haussa les épaules : « Je crois que Graham ne m’aime pas beaucoup, mais s’il vient vivre avec nous, il saura dans quoi il met les pieds. Et c’est peut-être justement l’occasion pour qu’il voit tous mes bons côtés ! En tout cas, c’est important pour Louis d’aider son ami, et si c’est important pour lui, alors ça l’est pour moi aussi ». Elle n’irait pas pleurer si Graham allait vivre ailleurs, loin de là, mais elle se sentait capable de vivre en colocation avec lui. Après tout, c’était lui qui s’était montré froid avec elle, de son côté, elle n’avait jamais rien eu contre le meilleur ami de Louis ! Et dans un appartement, il y avait un truc formidable qui s’appelait des portes, dont celle de leur chambre qu’elle pourrait fermer si elle avait envie d’un peu d’intimité avec Louis. Tout se passerait bien. Payton en était persuadé. Et puis, rien n’était encore sûr pour le moment, elle ne savait même pas si Louis en avait reparlé à Graham ou pas !
« C’est vrai, mais certains n’arrivent jamais à tourner la page complètement tu sais » commenta-t-elle plus tard au sujet du triangle Noé-Erin-Bartley tout en songeant, en réalité, au triangle amoureux dans lequel elle était plus ou moins embourbée par piété filiale : Louis-elle-Stephen. Son ami d’enfance en était presque à la harceler, agacé par le temps qui passait et ne faisait que la rapprocher de Louis probablement… et pourtant, cela faisait des années. Jusqu’ici, en dehors d’une conversation avec une de ses patronnes, Astoria, la jeune Payton ne se plaignait jamais, autant par égard pour Cordélia, qu’elle aimait beaucoup, que parce qu’elle craignait une bagarre entre Stephen et Louis. Évidemment provoqué par Stephen, Louis ne ferait jamais une chose pareil, lui. Si elle évitait son ami d’enfance et ne lui répondait jamais, peut-être finirait-il par se lasser de lui-même ? Elle l’espérait, sans trop y croire.
« Valeryia quelque chose, Cole l’appelle Ryia » répondit-elle au sujet de la petite amie, plus si mystérieuse, du Serdaigle. Payton espérait tout de même rencontrer la jeune femme un jour, histoire de se faire sa propre opinion, se contenter des on-dits n’était vraiment pas son genre !
« On n’a jamais trop de petites robes ! » décréta Payton avec un sourire. Quant à son foulard : « Au moins, il n’est pas perdu pour tout le monde, Archie l’adore ! ». Les deux filles arrivèrent ensuite à une vitrine dans laquelle Tempérance repéra justement des foulards « Vas-y, je te suis ! » puis elles entrèrent dans la boutique pour réellement commencer leur shopping.