Ξ Sujet: En apesanteur • Lucrecia Jeu 3 Nov - 23:47
En apesanteur
❝One day, I'll change my ways 'till then, I'm stuck in this space. Shut down and hiding my face tuned out and losing my faith. Stand up, tired of being a victim. You only on the outs if you with 'em, only hurts if you give 'em credence, give 'em reasons. They're not better than you, they're just a figment of imagination.
Ash ∬ Lucrecia
tour d'astronomie • 31 octobre 2017
Ash avait produit un immense effort. Personne ne pouvait le contester. Lui qui n’était pas du genre à vouloir se faire remarquer -et y parvenait pourtant tout le temps, de la pire des manières, en tombant, se salissant, voire les deux en même temps- aussi, il respectait constamment, et contrairement à bien d’autres élèves, le règlement vestimentaire, et avait un style des plus communs, même s’il y a encore peu il portait plutôt des robes de sorcier au lieu de jeans, et préférait les couleurs froides. Peony râlait parfois quand elle lui proposait un vêtement un peu plus vif, mais elle devait au moins se satisfaire du fait qu’il porte désormais des slims sans (trop) grogner. En plus, il suivait généralement ses recommandations et lui demandait souvent conseil, depuis la fois où il avait quémandé son aide pour son stage et avait découvert, avec effroi mais sans surprises, qu’elle avait changé l’intégralité de son dressing. D’ailleurs, il consulta de nouveau sa grande soeur lorsque les professeurs annoncèrent aux élèves qu’un labyrinthe rempli de pièges et de farces et attrapes avait été installé, et qu’ils étaient invités à se déguiser pour le banquet du soir. Il n’y avait pas d’obligation, mais en tant que préfet, Ash se sentait obligé de donner l’exemple à ses camarades. Et puis, beaucoup de sorciers avaient l’air de trouver ça amusant. Ash n’aurait clairement pas employé ce mot là. Pour lui, il n’y avait rien de marrant à flipper à chaque pas de glisser sur une chauve-souris en plastique rendue invisible par un sort, de vous tromper et de vous retrouver sur un escalier trafiqué. Or, lorsqu’on était excessivement maladroit, et que l’on faisait partie d’une maison remplie de farceurs autant que de travailleurs, il était dur de survivre à Halloween sans dommages -il en avait en tout cas fait le deuil depuis un moment.
Outre la possibilité de se retrouver piégé par l’un de ses camarades "Quino, tu crois pas que je te vois préparer un cocktail corsé que tu vas verser dans mon verre et qui me fera caqueter au lieu de parler ?", cette année Halloween remuait certains des plus vieux démons d’Ash, de ceux qu’il gardait pour lui et dont il ne s’était jamais ouvert à personne, de peur de paraître trop faible, trop sensible, trop nul.
C’était un jour de mars pluvieux et gris, comme il en existe des tonnes au Pays de Galles. Le jour du carnaval, Ash avait choisi de revêtir un costume en lien avec son pays natal, comme le bon chauvin qu’il était. Mais à cinq ans, il n’avait ni choisi y Ddraig Goch, le dragon rouge de leur drapeau, ni le poireau, ce qui aurait été, il est vrai, certainement ridicule, mais la jonquille, la fleur symbole des terres galloises. Une jonquille. Comme l’avait bien souligné nombre de ses camarades, il avait choisi le même costume que beaucoup de filles de son école moldue. Ce fut à cette époque que les premières moqueries à son encontre furent émises. De quoi le marquer à jamais aussi surement qu’une chute lui laisserait une cicatrice s’il ne laissait la magie opérer. Des remarques et des regards moqueurs qu’il craindrait pendant dix ans encore, et qui l’angoissait encore et toujours. Même si on ne le harcelait pas depuis qu’il était à Poudlard, il avait toujours peur que ça recommence. Et puis, sa voix interne avait pris le relais maintenant, et elle -il- était bien plus dure que ses anciens camarades d’école ne l’avaient jamais été envers lui.
Alors, peut-être même que sans le souffle glacé qui le saisit lorsque la Dame de Fer, le spectre d’une mage noire qui s’était amusée à faire vivre les pires cauchemars de ses voisins il y. Des centaines de vies, le traversa, il se serait senti mal. La rumeur circulait dans l’école de sorcellerie que le jour d’Halloween, le fantôme de la magicienne recouvrait ses pouvoirs. En tout cas, aussitôt, Ash se revit en jonquille. Terminé le costume sophistiqué de style victorien je crois, sa veste noire et sa chemise bleue ciel très classe choisie par Peony, terminé le rouge sur son gilet blanc, au niveau de son coeur, symbolisant celui que le cannibale qu’il était censé représenter Dahmer est-ce vous ? avait mangé, terminé ses cheveux mi-longs, rebiquant aux pointes et joliment coiffés ; il se voyait de nouveau en jonquille. En jonquille jaune vive, sourire, innocence et enthousiasme brisés par les rires gras et les doigts pointés sur lui et les messes basses de garçons qui se sentaient et qui étaient beaucoup plus cools et bien dans leur peau qu’il ne le serait jamais.
Il sentait sa respiration se bloquer et le souffle lui manquer et le sentiment d’oppression si familier l’envahir en force. Sans s’en rendre réellement compte, sans trop bien respirer, mais avec la main gantée fermement accrochée à la rampe de l’escalier, il grimpa les marches, grimpa, grimpa, jusqu’il n’y en ait plus. Il s’avança, les mouches dansant dans son champ de vision. Il desserra le noeud du col de sa chemise. L’air qu’il sentait lui fit du bien. Il le glaça alors qu’il se sentait geler de l’intérieur. Il s’approcha plus près du bord. Bizarrement, la vision du vide le rassura sans l’étourdir. Il se sentait pourtant toujours aussi mal et l’impulsion de se jeter du haut de la tour d’astronomie le prit violemment -au moins cela ferait disparaître toutes les voix qui susurraient à longueur de temps dans son esprit. N’était-ce pas la parfaite solution pour que tous ses démons meurent une bonne fois pour toutes ? Qu’ils cessent d’exister en même temps que lui ? Il secoua la tête, tentant de se reprendre. Après la discussion avec sa soeur en août en Argentine, il s’était juré de ne plus laisser ses pensées noires le gouverner. De ne plus être guidé par ses pulsions autodestructrices. Mais c’était plus facile à se dire qu’à appliquer.
Un bruit le surprit et il se retourna précipitamment vers la personne qui venait, se raccrochant à la balustrade, encore un peu plus fort une fois qu’il distingua clairement les traits de l’élève. « Lucrecia ? Qu’est-ce que tu fais ici ? », demanda-t-il prudemment. Il ne savait toujours pas comment agir avec la Vipère après les événements de la Piscine le second épisode des dramas d’Ash Christopher Lloyd à Córdoba après l’affaire du cafard volant géant. Il tachait de lui parler de temps en temps, car il ne voulait pas s’en éloigner comme après leur dispute lorsqu’il était en troisième année, mais en même temps sentait bien que leur relation n’était pas la même qu’avant. Il en était triste, mais quelque part, il pensait que c’était mieux pour leur couple respectif et pour leur amitié.
❝ There are times when I don't like myself I believe all the things that they say about me ('Bout me). I wanna love myself, just like everyone else but there are times when I don't like myself. This life is beating me down but karma is coming around. Tongue-tied, and you got the best of me a nightmare that's filling my dreams. ❞
@tiababylo
Dernière édition par Ash Lloyd le Jeu 26 Jan - 15:22, édité 1 fois
Ξ Sujet: Re: En apesanteur • Lucrecia Sam 5 Nov - 19:22
Lucrecia & Ash
This is just a heads up: I mess people's heads up only 'cause I'm scared of losing mine. If you could be less honest, tick a couple less boxes, I could sabotage this and still be justified. I'm not saying that I'm wrong but you may be right and I'm running out of reasons to push you aside.
Depuis l’été et la venue des Lloyd en Argentine, Lucrecia ne savait plus vraiment sur quel pied danser, un comble pour une danseuse. Pour essayer de palier à tout ce qui se passait dans sa tête, elle s’était fait tatouer sur le pied « sigue bailando » et avait même réussi à convaincre Thiago d’en faire de même, ce qui n’avait pas été une mince affaire, pour une raison qu’elle ne comprenait pas. Ils dansaient depuis leur plus jeune âge, il n’y avait pas meilleure phrase que celle-ci pour illustrer leur passion commune, qui avait dirigé leurs vies depuis si longtemps. Le sentiment de plénitude qu’elle avait ressenti après le tatouage - qu’elle avait voulu en grande partie que son frère et Peony s’étaient faits tatouer ensemble durant l’été et que ses parents n’avaient rien trouvé à en redire - s’était malgré tout vite dissipé, lorsqu’elle avait remarqué que cela ne réglait pas son problème de fond.
Dans un coin de sa tête, le souvenir de l’été - ou plutôt l’hiver argentin - persistait et tournait en boucle. La proximité d’Ash sur le transat, son corps contre celui du gallois dans la piscine, la réaction du cinquième année et la discussion qu’ils avaient eu ensuite, passant et repassant dans sa tête, même si elle affirmait qu’elle s’en fichait et qu’elle était passée à autre chose. Ils s’étaient réconciliés avec Thiago quelques jours après l’incident de la piscine, et elle s’était bien retenue de lui raconter tous les détails de l’histoire. Elle avait bien tenté d’aller parler à Ash après sa discussion avec Stef’, sa cousine lui faisant comprendre qu’il avait tenté d’arrondir les angles pour apaiser les choses, mais son poing fermé était resté en suspens dans l’air pendant plusieurs secondes devant la porte de sa chambre avant qu’elle ne retourne se blottir sous la couette, aux côtés de Stef’. Depuis, les deux semblaient faire comme si de rien n’était. Ce n’était pas aussi désastreux que lorsqu’il lui avait hurlé dessus dans les couloirs sans raison l’année où elle était arrivée alors qu’elle se faisait du souci pour lui, mais il aurait fallu être idiot pour ne pas se rendre compte qu’ils n’étaient plus aussi chaleureux l’un envers l’autre qu’avant les vacances d’été.
C’est d’ailleurs en le voyant se rendre dans les étages le soir d’Halloween qu’elle décida qu’il valait sans doute mieux percer quelconque abcès encore présent et passer réellement à autre chose. Elle le suivit donc, fronçant cependant les sourcils en ne comprenant pas vraiment où il se rendait. La soirée était autre part, certainement pas dans la tour d’Astronomie. L’espace d’un instant, elle s’arrêta, le laissant la distancer, ne sachant pas si elle devait vraiment y aller ou envoyer un message à Stef’ et la laisser s’en charger, ou que sa cousine prévienne Dominique. Après tout, la Poufsouffle était la petite amie du gallois, elle était sans aucun doute plus à même de l’aider s’il se sentait mal, non ? Ou peut-être Peony ? Cela étant, sa presque belle-sœur - Lucrecia avait bien vu que la rousse et son frère tenaient à l’autre plus qu’ils ne voulaient bien l’admettre, mais ne comptait pas s’immiscer dans cette histoire, elle avait assez de problèmes elle-même, merci bien - avait tendance à se faire du souci pour son petit frère, encore plus depuis l’été.
Inspirant grandement, elle secoua ses cheveux bruns, lâchés et lissés, frissonnant en sentant un courant d’air la parcourir, alors que sa robe en cuir noir était un peu trop courte au goût de Thiago. Pourtant, elle l’avait prévenu lorsqu’ils avaient décidés des costumes, qu’elle comptait s’habiller comme le vampire de la nouvelle série qu’ils avaient commencé durant l’été. Elle avait, en plus de cela, opté pour l’une des tenues les moins provocantes, se contentant d’une robe en cuir noir donc, d’un collier, d’un faux serpent enchanté qui s’enroulait autour de son bras gauche et reposait sur son épaule droite, ainsi que des lentilles reptiliennes et des traces de sang de chaque côté de la bouche. Il y avait donc largement pire, surtout que Santanico était une strip-teaseuse, Thiago pouvait donc s’estimer heureux que Lu’ ait l’envie de se préserver un minimum. Bien évidement, il s’était déguisé en Richie, ce qui ne surprenait personne, même si le fait que la série soit moldue risquait d’être une source de questions constantes. Elle s’était préparée malgré tout, aux côtés de Kate qui avait décidé de se déguiser en Taylor Swift, reprenant un des looks de la chanteuse de son dernier clip, sorti en août, qui n’avait rien de très halloweenesque, quand bien même la longue robe rouge et les multiples accessoires en forme de serpent pouvaient en effet donner un petit côté effrayant à sa tenue.
Elle se reprit, reprenant son chemin, Ash ayant disparu de son champ de vision. Une fois dans la tour d’Astronomie, la brune tenta de se faire entendre sans pour autant faire avoir un arrêt cardiaque à Ash, ce qui sembla être raté lorsqu’il se retourna rapidement, lui donnant presque une mini crise cardiaque à elle, à l’idée qu’il puisse trébucher et passer par dessus la rambarde. « Désolée, je ne voulais pas te faire peur. » Et surtout, elle n’avait pas envie qu’il se jette du haut de la tour d’astronomie juste parce qu’il la voyait. « Tu vas bien ? Je t’ai vu venir par ici et je me suis demandée si tout allait bien. La fête n’est pas vraiment de ce côté du château… » Elle esquissa un léger sourire en coin, restant à bonne distance du Poufsouffle, qui semblait s’accrocher à la rambarde comme à sa vie. Peut-être valait-il mieux qu’elle évite d’en parler à Peony, outre le fait qu’elle ne savait pour le moment pas exactement pourquoi il était là, elle était plus ou moins convaincue qu’il n’avait pas spécialement envie d’avoir une Peony greffée à son bras jusqu’à la fin de l’année scolaire. Un frisson la parcouru une nouvelle fois, et elle eut une légère grimace. La tour d’astronomie était affreusement sujette aux changements de températures étant ouverte aux quatre cents, et fallait rappeler que Lucrecia et les températures glaciales de l’Écosse à la fin Octobre n’étaient pas spécialement amies ?
Ξ Sujet: Re: En apesanteur • Lucrecia Sam 5 Nov - 21:46
Après le moment irréel de la piscine, le fait de sentir Lucrecia aussi proche de lui, le fait qu’elle sente à quel point il la désirait et à quel point elle l’attirait, le fait qu’il prononce à voix haute les compliments qu’il avait presque toujours gardé pour lui, hormis une fois en mettant un commentaire en gallois sous un de ses posts Insta, puis la fuite de l’Argentine, il avait voulu lui parler. Mais entendre qu’après cet instant, où il avait presque imaginé qu’une certaine tension passait entre eux, elle "faisait sa petite affaire", selon l’expression de sa grand-mère lorsqu’elle parlait des moeurs légères de Leopold, avec Thiago, lui avait brisé le coeur d’une manière qu’il n’avait pas tout à fait compris -elle n’était plus censée être en mesure de briser son coeur. Et ça l’avait tellement mis en colère, et ça l’avait tellement mis mal, en plus de tout le reste, qu’il avait fermé son poing et qu’il l’avait lancé sur le miroir de sa salle de bain, se calmant immédiatement. Le reste de sa soirée avait été passée en compagnie de Peony, et sa nuit à l’observer dormir, avec seul ses pensées noires pour l’occuper. S’il avait su qu’à cet instant, Lu se trouvait derrière sa porte, à quelques centimètres de lui, si proche et pourtant si loin.
Et maintenant, ils gardaient tous deux une distance prudente l’un envers l’autre, sans pour autant disparaître totalement de la vie de l’autre. Mais tout était différent. Oui, rien n’était pareil. Mais ce n’était pas sa relation avec la Vipère qui le préoccupait ce soir là. Son costume, la frayeur de tomber dans une quelconque farce et attraie qui le ferait se sentir plus ridicule encore, le souffle glacé du fantôme, qu’importe l’élément en fin de compte qui l’avait fait basculer, basculer dans ce monde si noir que renfermait son esprit. Un coin qu’il tâchait fermement de laisser fermé, et qui était bien plus effrayant que n’importe quelle fête des morts.
Alors il ne savait plus ce qu’il faisait, guidé par l’oppression naissante qui l’enserrait, l’angoisse qui montait, et son souffle qui se coupait à certains moments. Il cherchait de l’air, du silence, loin de l’agitation et du bruit des élèves installés dans la Grande Salle, rejoints par ceux qui terminaient leur tour dans le labyrinthe. Il ne savait plus vraiment ce qu’il cherchait à vrai dire, se sentant perdu au milieu de tous les souvenirs, les cauchemars qui le hantaient et qu’il avait le tort d’oublier, parfois. Il voulait juste que tout ça disparaisse une bonne fois pour toutes.
Mais le bruit de pas, puis la voix de Lucrecia le fit revenir sur terre, au moins l’espace d’un instant. « Surpris, serait plutôt le mot exact », rétorqua-t-il en serrant un peu plus la rambarde. Il n’avait pas tout à fait retrouvé son souffle et se raccrocher à quelque chose de solide l’aidait à ne pas tomber -et vu qu’il ne marchait ni ne bougeait pas, ça aurait vraiment été naze qu’il s’effondre comme ça. Il n’avait pas besoin d’une énième chute devant Lu pour se sentir nul, sa maladresse ayant été une source inépuisable de moqueries durant son enfance. « Je n’ai pas vraiment le coeur à la fête, en fait. Mais ne t’inquiètes pas, ça va me passer, j’avais juste besoin d’être tranquille. Tu peux retourner en bas, va t’amuser. » Il grimaça aussitôt ses paroles sorties de sa bouche. Il savait très bien, et l’avait amplement constaté cet été, que Lucrecia n’était pas du genre à lâcher une fois qu’elle avait une idée en tête. Si elle décidait de rester auprès de lui, elle resterait. L’idée qu’elle découvre à quel point il se sentait mal, à quel point il était brisé de l’intérieur, qu’elle soit témoin de sa fragilité, renforça son anxiété. Sa respiration se tarit puis il hyperventila, le haut de son corps se soulevant de manière rapide et il détourna la tête pour ne pas que Lu le voit ainsi. Il sentait les larmes de détresse perler aux coins de ses yeux. Il ne manquait plus qu’il pleure devant elle, tiens…
Ξ Sujet: Re: En apesanteur • Lucrecia Dim 6 Nov - 19:45
Lucrecia ne savait pas vraiment pourquoi elle avait suivi Ash. Peony, Dahlia, Stef’ ou sa petite amie auraient été bien plus à même de l’aider, cela ne faisait aucun doute. Et pourtant, au lieu de se résoudre à aller chercher l’une de ces quatre personnes, elle avait suivi Ash sans y réfléchir à deux fois « Je suis une bonne détective, c’est de famille. » dit-elle, un petit sourire aux lèvres dans l’idée de détendre l’atmosphère, pas persuadée qu’Ash comprendrait le rapport direct avec la surprise et sa cousine, mais Estefanía « Détective » Kostas n’était-elle pas la reine des apparitions surprises lorsqu’elle enquêtait ? La suite des paroles du gallois lui fit froncer les sourcils, et piqua sa curiosité en même temps. « Je pensais qu’on se connaissait assez pour que tu saches que ce genre de demandes n’ont que l’effet contraire chez moi, Ash. » Après tout, tout ce qu’il s’était passé entre eux depuis qu’ils s’étaient rencontrés suivaient plus ou moins cette direction, non ? Ash ayant besoin d’aide, Lucrecia se portant volontaire, Ash la repoussant, elle s’imposant à ses côtés. Au final, elle n’était pas tout à fait sûre que cela soit réellement bénéfique à leur relation. Après tout, ils s’étaient disputés alors qu’elle venait d’arriver à Poudlard et ne s’étaient plus parlé pendant plusieurs mois.
S’avançant doucement vers le poufsouffle, l’argentine serra ses bras contre son corps, le frais de la tour de faisant sentir sur son corps partiellement dénudé. Très mauvaise idée de costume qu’était Santánico Pandemonium, maintenant qu’elle était ici. « Tu veux en parler ? Je sais écouter, tu sais. » Elle parlait beaucoup, elle le savait, mais cela n’empêchait pas qu’elle soit une très bonne amie et qu’elle pouvait écouter ses amis se plaindre ou se confier s’ils en avaient besoin. Elle avait discuté avec son frère, avec Stef, avec Quino et même avec Tina de leurs problèmes et presque tous tournaient autour d’un sujet commun, l’amour et les problèmes que tout cela engendrait. Bien entendu, ce sujet-là semblait plus compliqué à aborder avec Ash depuis cet été, même s’il était toujours avec Dominique et qu’elle était toujours avec Thiago et qu’au premier abord, rien ne paraissait avoir changé.
Remarquant que le brun ne semblait vraiment pas dans son assiette, elle fronça les sourcils et s’avança plus rapidement, arrivant finalement à sa hauteur, plongeant son regard brun sur le jaune et noir, évitant cependant de le toucher. Elle n’était pas convaincue de l’effet que cela pourrait avoir, depuis le séjour des Lloyd en Argentine. « Ash ? Ça va ? Tu veux que j’envoie un message à Dahlia ou Peony ? » Comment exactement, elle ne savait pas trop, car elle n’avait pas sa tablette magique cachée quelque part. Elle avait déjà eu du mal à faire tenir sa baguette magique dans sa tenue, alors sa tablette… Mais elle ne comptait pas laisser le brun s’enfoncer dans une crise de panique ou elle ne savait quoi d’autre. Était-ce sa faute ? Est-ce que sa seule présence le mettait dans cet état ? Si tel le cas, elle savait que son coeur se briserait, même si elle affirmait à qui voulait bien l’entendre - essentiellement Stef’ donc - qu’elle ne ressentait absolument rien pour Ash. Elle l’aimait, comme une amie… ou peut-être que…
acidbrain
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Ash Lloyd
Parchemins : 573Âge : 15 ans • 23 mai 2002 Actuellement : 5ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: En apesanteur • Lucrecia Lun 7 Nov - 1:28
Un rire s’échappa de la gorge d’Ash alors que Lucrecia assurait être une bonne détective et que c’était de famille. Penser à Stef et ses tendances à stalker enquêter sur les membres de sa famille, ses proches, et toutes les filles qui pouvaient graviter autour d’Alexandre "Ash, l’heure est grave, j’ai appris que Perrine avait une photo d’Alex sur sa table de chevet, tu crois que je serais renvoyée si son corps est retrouvé dans la Forêt interdite ? Victoire m’a dit qu’il fallait juste que je le planque bien. Mais non, enfin, je ne suis pas encore passé à l’acte, c’est juste un renseignement…", allégea, lui sembla-t-il, la sensation d’oppression qui l’avait saisi un peu plus tôt. « Vous pourriez lancer une agence de détectives privés, une fois sorties de Poudlard », suggéra-t-il. Et Quino pourrait leur préparer leurs gadgets des rouges à lèvres au rayon laser par exemple.
Outre cet instant de légèreté, il ne savait pas comment réagir à la présence de Lucrecia. S’il ne s’était pas empêché de lui parler depuis les événements de début août, c’était sans aucun doute la première fois qu’il se retrouvait en face à elle avec elle, sans personne autour, depuis leur discussion avant le repas -même si discuter devant un auditoire regroupé derrière une fenêtre pour tenter de les écouter n’était pas la panacée, niveau intimité. Il se sentait nerveux en y songeant, comme s’il avait besoin de ça alors que son esprit restait bloqué sur des pensées noires, si noires qu’il n’était plus sûr de revoir la lumière, en cet instant.
Il sourit néanmoins alors que, comme il s’y était finalement attendu, Lu lui assura qu’elle n’allait pas bouger de sitôt, encore moins parce qu’il le lui demandait. « A croire que j’aime bien entretenir des illusions. » Un instant de pause. Un instant d’hésitation. « A croire que je comprends toujours pas ce que tu peux me trouver pour vouloir absolument rester avec moi », balbutia-t-il. Il était tellement nul. Comment une fille aussi géniale qu’elle pouvait lui trouver ne serait-ce qu’une miette d’intérêt ?
Elle s’approcha de lui, ce qui lui permit de distinguer son déguisement. Sa respiration se bloqua un instant alors qu’il admirait la manière dont sa robe flattait les courbes de sa silhouette. Le faux serpent et le maquillage et le vêtement, tout cela faisait très femme fatale, et son coeur, derrière la tache rouge sang sur son gilet blanc, se mit soudainement à tambouriner à toute allure. Après cet été, il ne pouvait plus nier l’effet qu’elle continuait d’avoir lui. L’effet qu’elle n’avait jamais cessé de lui faire, en réalité. Et il aurait voulu arrêter la cavalcade effrénée de son stupide coeur, et il aurait voulu enfouir ces imbéciles de papillons qui dansaient le tango dans son ventre à sa vue, parce que ressentir tout cela pour elle était idiot, tellement, tellement bête, car toute histoire n’avait jamais cessée d’être impossible et qu’il était heureux, qu’il était heureux et amoureux avec une autre qu’elle et qu’il était hors de question qu’il ne gâche tout cela et qu’il fasse du mal avec Dominque ; mais il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas et il la regardait maintenant de manière aussi intense qu’il ne l’avait regardé lorsqu’elle était collée contre son corps dans la piscine, dans cet instant suspendu qu’il avait rejoué un paquet de fois dans sa tête, depuis, bien plus de fois qu’il n’était prêt à l’admettre. « Je sais…, parvint-il finalement à répondre. Mais non, je t’assure, ça va me passer. Ça ne vaut pas la peine de perdre du temps à en discuter. »
Sauf que cette sensation d’oppression ne passa pas. L’anxiété prit le pas, et il se mit de nouveau à hyperventiler et à haleter, comme un peu avant, dans l’escalier, avant qu’il ne trouve le moyen de se calmer. Il ferma son poing, celui qui ne tenait pas la rambarde, ses ongles un peu longs griffant sa chair. Lu s’approcha de lui et il essaya de s’ancrer sur cette vision, mais plus elle s’approchait, plus il se sentait paniqué et moins il se rappelait comment il devait faire pour respirer. Il arriva tout de même à bredouiller : « Non…faut pas les inquiéter… », entre deux semblant de respiration. Ses mains se mirent à trembler et sa vision se fit de moins en moins claire. « Lu je… », arriva-t-il difficilement à prononcer avant de s’effondrer -il était encore conscient, mais ses jambes n’arrivaient plus à tenir debout.
@tiababylo
Dernière édition par Ash Lloyd le Lun 7 Nov - 22:04, édité 1 fois
Ξ Sujet: Re: En apesanteur • Lucrecia Lun 7 Nov - 13:09
Un petit sourire étira les lèvres rouges bordeaux de la vipère lorsqu’Ash parla d’agence de détective avec Stef’. Elle avait laissé tombé les fausses canines pointues, en grande partie car le côté reptilien des culebras voulait dire qu’il y avait beaucoup de dents pointues et pas juste deux. Bien moins mignon et fort moins pratique. Elle fronça les sourcils un instant lorsqu’il lui parla d’illusions, ne sachant pas s’il voulait dire qu’il préférait penser qu’elle le détestait ou s’il espérait plus de sa part. Décidément, c’était bien trop compliqué, mais il se reprit rapidement, continuant sur sa lancée. « Il va falloir que tu t’y fasses, je ne compte pas passer mon temps à me justifier de mes envies. Je t’aime énormément Ash, tu vas devoir l’accepter. » Sa voix était douce, car elle n’avait pas envie de se disputer avec lui. Clairement, ils avaient du mal à se comprendre l’un l’autre, sur de nombreux sujets. Ash allait devoir apprendre à accepter que Lucrecia ne le prenait pas pour un boulet ambulant, quoi qu’il pense lui-même de sa personne.
Le regard d’Ash sur elle ne fut pas vraiment discret. Une vague de chaleur se fit sentir en elle, étrangement satisfaisante. Était-elle contente qu’il la regarde aussi intensément ? Visiblement oui, même si elle avait toujours du mal à comprendre ce qu’il pouvait lui trouver, même s’il l’avait inondée de compliments en août. Elle se savait jolie, mais de là à troubler autant Ash ? Pas vraiment. Elle n’avait, après tout, rien à voir avec Dominique. Bien entendu, un sentiment de culpabilité succéda rapidement a à cette vague de chaleur. Thiago. Elle l’aimait, plus que tout au monde, pourquoi, par Merlin, ressentait-elle ça ? Elle se mordit la lèvre inférieure, tentant de se reprendre. C’était idiot. Il aimait Dominique, pas elle. Plus elle. Ou en tout cas, elle devait s’en persuader, même s’il la dévorait du regard et que son corps l’avait réclamée dans la piscine. Il. Aimait. Dominique. Et elle aimait Thiago. Son meilleur ami, son partenaire de danse. L’amour de sa vie. Ash reprenant la parole, elle poussa un léger soupir. Il était toujours aussi compliqué pour lui de lui faire assez confiance visiblement. « Parler de ce qui ne va pas aide généralement à aller un peu mieux, tu sais. » A moins qu’il avait juste un problème avec le fait de parler avec elle. Ou alors, le problème était réellement sa seule présence ici, maintenant, dans cette fichue tour d’astronomie.
Mais avant qu’elle ne puisse faire quoi que ce soit d’autre, Ash s’écroula sur le sol dur et froid de la tour d’astronomie, et une vague de terreur parcouru Lucrecia, qui s’accroupît aux côtés du cinquième année. « Ash ? Si c’est une blague, ce n’est vraiment pas drôle ! » Il était toujours conscient, mais il semblait complètement dépassé par tout ce qu’il se passait. Peut-être était-ce vraiment sa faute à elle ? Peut-être était-il plus simple qu’ils arrêtent tout simplement de se parler, pour de bon, et qu’ils ne se voient plus que lorsqu’ils n’en n’avaient pas le choix, et qu’il était préférable qu’elle retourne à Castelobruxo pour que tout cela ne soit plus qu’un mauvais souvenir. Stef’ lui avait dit qu’elle se faisait des films, mais plus elle y pensait, plus elle se disait que cela était la meilleure solution, pour tout le monde. Loin des yeux, loin du cœur disait-on… « Ash, regarde moi. Concentre toi sur moi… » Elle ne savait pas quoi faire, elle n’avait pas l’habitude de ce genre de crise, les siennes étaient généralement gérées par Stef’ et en grande partie à cause de toutes les questions qu’elle se posait.
Ses mains, fraîches, vinrent se poser de chaque côté du visage du brun, le forçant à la regarder, à ne voir que ses yeux, et en espérant qu’il ne tenterait pas de se défaire de son semblant d’étreinte. « Ash, s’il te plaît… » implora-t-elle, impuissante. Elle ne savait pas quoi faire, ne savait pas quoi dire. Chercher quelqu’un ? Il était trop tard. Les mots du poufsouffle tournèrent dans sa tête, ceux qu’il avait prononcé avant le dîner, où il lui disait qu’il avait eu des sentiments pour elle, deux ans plus tôt; le contact dans la piscine lui revint comme un flash, et elle laissa tout tomber, posant ses lèvres rouges sang sur celles du gallois, fermant les yeux, tenant fermement son visage entre ses mains, la peur au ventre et le coeur prêt à bondir de sa poitrine. C’était un peu son dernier recours, son dernier espoir. Si elle l’embrassait, peut-être qu’il arrêterait, l’espace d’un instant, de se torturer ainsi. Ou peut-être serait-ce réellement le début de la fin de leur amitié.
acidbrain
Ash Lloyd
Parchemins : 573Âge : 15 ans • 23 mai 2002 Actuellement : 5ème année Points : 0
Ξ Sujet: Re: En apesanteur • Lucrecia Mar 8 Nov - 0:04
Alors que Lucrecia affirmait avec force qu’elle "l’aimait énormément", et qu’elle n’allait pas s’en justifier encore et encore, Ash cligna des yeux frénétiquement sexy. Elle avait beau lui dire qu’il fallait qu’elle accepte son affection, point final -elle n’était pas la cousine de Stef, qui, sous des dehors timides, s’accrochait à vous sans vous lâcher Stef la sangsue- il avait toujours du mal à intégrer ses mots. Il ne savait pas si c’était parce qu’il était tombé amoureux d’elle avant même de vraiment la connaître, et qu’elle lui avait toujours paru à des années lumière de lui, de par sa beauté et par la lumière qu’elle dégageait. Elle était la parfaite image de la fille populaire inaccessible et lui le mec maladroit, gringalet et invisible un couple cliché de certaines comédies romantiques et de séries, de celles qu’il avait côtoyé à l’école moldue et qui l’avaient toujours regardé comme un misérable insecte. Alors oui, il était techniquement proche de quelqu’un de populaire, Alexandre, mais le fait d’être ami avec lui depuis sa première année ne produisait pas le même effet chez lui -même s’il était très envieux de la confiance en lui du Gryffondor. Peut-être aussi restait-il dans le déni concernant ce que Lu ressentait envers lui, car c’était plus facile, et qu’il ne voulait pas, il ne voulait plus, tomber dans le piège de l’espoir. « Je n’ai pas le choix de l’accepter, mais je sais juste pas c’que tu peux m’trouver », remarqua-t-il d’une voix un peu fiable, après un moment de silence. Ce n’était pas par amusement qu’il remettait en question ce qu’elle déclarait, c’était vraiment qu’il ne parvenait pas à y croire. Pas à croire à la chance de pouvoir la compter dans sa vie, et qu’elle l’aime vraiment bien.
Lucrecia était déterminée. Bornée. Ce n’était plus à prouver. Mais il pouvait se montrer très têtu sur certains sujets -il n’était pas le petit-frère de Leopold, Peony et Dahlia pour rien. Il n’avait pas envie de parler de ce qui se passait dans sa tête ce soir, ça sonnerait juste plus ridicule et nul et pathétique s’il prononçait tout ça à voix haute, et il n’allait pas en parler ce soir. Ce n’était pas une histoire de confiance -car il n’avait totalement confiance en personne, même pas en sa famille, même s’il apprenait à s’ouvrir progressivement à Peony, et à ne plus la voir uniquement comme sa soeur hyperprotectrice qui ne le voyait que comme un petit bébé. Mais il pensait simplement que, contrairement à ce qu’elle déclarait, en parler ne ferait pas pour autant disparaître les pensées noires de son esprit, et, au contraire, leur donnerait plus de corps.
Mais peut-être se trompait-il totalement, car l’anxiété finit par le submerger et il se retrouva à terre, une nouvelle fois à terre face à Lu. Il n’avait même plus l’énergie de se traiter mentalement de tous les noms pour cette énième chute. Il arrivait à peine à se concentrer sur sa respiration qui n’en était plus une. Il se sentait détaché de son propre corps, n’avait pas l’impression que c’était réel. Il essayait de bouger, d’articuler des mots, mais il n’arrivait pas. Il n’arrivait plus. Sa gorge était nouée de stress et ses yeux se remplissaient de brouillards de larmes. Il aurait préféré que ce soit une blague, vraiment, mais ce n’était pas le cas, loin de là.
Il essayait de lutter, de se concentrer sur sa voix, son visage, sa proximité, mais il n’arrivait pas. Il n’arrivait plus. Il se sentait sombrer et ses yeux papillonnaient et les mouches dansaient dans son champ de vision et ses paupière se fermaient toutes seules.
Puis les mains fraîches de Lu se posèrent sur son visage, le glaçant et le réchauffant tout à la fois, et il se sentit revenir. Il ouvrit la bouche, sans encore réussir à prononcer ne serait-ce qu’un seul mot. Et puis…son coeur sembla exploser. Lu posa ses lèvres sur les siennes, ses mains toujours fermement ancrées à ses joues et son coeur explosa. Sa respiration s’arrêta. C’était un rêve. C’était forcément un rêve. Ça ne pouvait pas arriver en réalité. Ce n’était pas possible. Et pourtant…Elle avait bien ses lèvres scotchées aux siennes. Le temps sembla s’étirer éternellement. Et en même temps ne durer qu’une seconde. Le baiser s’arrêta et il se retrouva avec le visage de la belle Argentine à quelques millimètres seulement du sien. « Qu’est-ce que…Lu…pourquoi ? » Voilà. Il était définitivement détraqué bravo Lu, il en savait plus aligner trois mots correctement. Ses yeux marron étaient remplis de questions. Il se sentait reprendre contenance, retrouvant une respiration correcte, mais pour autant il était paralysé. Il n’osait pas bouger, il n’osait pas la toucher, il n’osait pas écarter ses mains. Il aurait rêvé…il aurait voulu l’embrasser de nouveau, l’embrasser pour de vrai mais il n’osait pas. Il n’oserait jamais.
Ξ Sujet: Re: En apesanteur • Lucrecia Ven 11 Nov - 17:44
Lucrecia ne comprenait pas pourquoi Ash avait autant de mal à accepter qu’elle l’appréciait réellement. Elle n’avait pourtant jamais eu de parole ou de geste déplacés à son égard. Le contraire par contre… Ash lui avait tout de même hurlé dessus alors qu’elle s’inquiétait pour elle. Non, elle n’oubliait pas, même si elle lui avait pardonné depuis le temps. Elle leva les yeux au ciel alors qu’il lui disait une nouvelle fois qu’il ne comprenait pas ce qu’elle lui trouvait, ne sachant pas s’il voulait qu’elle lui fasse une rédaction de quinze parchemins sur le sujet ou pas. « J’ai l’impression d’être un monstre pour que tu n’arrives pas à me croire. » Elle espérait qu’il lui fasse assez confiance pour savoir qu’elle ne lui mentirait jamais sur ce qu’elle ressentait et qu’elle ne faisait pas semblant de l’apprécier et d’être son amie, mais une drôle de petite voix dans sa tête s’amusait à remettre tout cela en question lors de ce genre de discussions.
Habituée à un niveau de stress particulièrement élevé avec les compétitions, elle devait admettre qu’elle ne laissait pas souvent ses peurs prendre le dessus, sauf lorsque cela concernait sa relation avec Thiago - Stef’ pouvait en témoigner, elle avait récupéré Lucrecia dans un état intense de questionnement plus d’une fois - mais également avec Ash, entre la fois où ils s’étaient disputés et plus récemment à Córdoba où elle avait même remis en question toute sa venue à Poudlard. Alors forcément, voir Ash dans un tel état ne lui plaisait pas, surtout qu’elle ne savait absolument pas quoi faire.
Le baiser ne dura qu’un court instant, et pourtant, cela suffit pour que quelque chose se brise en Lu’. Elle était incapable de savoir quoi exactement, son coeur, son amour pour Thiago ou son être tout entier, mais quelque chose se brisa. Elle s’occuperait de cela plus tard, mais pour le moment, ses mains étaient toujours sur les joues d’Ash, ses lèvres se décollant a peine de celles du gallois. Elle rouvrit les yeux, s’écartant un peu plus, sentant désormais le souffle plus régulier du garçon sur ses lipes rouge sang, son regard rencontrant celui, abasourdi et incrédule d’Ash. Il ne tarda pas à lui demander pourquoi elle avait fait cela, et Lucrecia se mordit une nouvelle fois la lèvre inférieure. « Je suis désolée je pensais que si tu arrêtais de respirer, tu arrivais à penser à autre chose ou alors à rien du tout, tu pourrais te calmer et… » Et c’était la seule chose à laquelle elle avait pu penser sur l’instant. Mais maintenant elle n’était pas spécialement sûre que cela ait été la meilleure solution. « Je suis désolée, j’aurais pas dû faire ça. » Et c’était vrai, dans le fond. Elle n’aurait pas dû l’embrasser, pour tout un tas de raisons : elle était en couple avec Thiago et l’aimait profondément; Ash était en couple avec Dominique et était amoureux d’elle; Ash lui avait fait part de ses sentiments pas moins de quelques mois plus tôt, suite à une série d’événements qui avaient menés à une discussion pour le moins compliqué dans le jardin de ses parents à Cordóba; événements qui avaient menés à une dispute entre Lu’ et Thiago, et un secret qu’elle faisait tout pour garder, justement, secret, forçant même sa cousine a ne piper mot. Le fait donc, d’embrasser Ash était une erreur en elle-même, quand bien même elle l’avait fait instinctivement et sans arrières-pensées.
« Je vais appeler tes sœurs, je suis sûre qu’elles pourront t’aider. » Finit-elle par dire, récupérant sa baguette, prête à lancer le sortilège du patronus pour envoyer son kod-kod trouver les jumelles, qui devaient sûrement être ensemble. Son regard fuyait celui du poufsouffle, pour une raison qu’elle ignorait. Était-ce à cause du baiser ? Ou à cause de ce que le baiser lui faisait ressentir ? L’un dans l’autre, elle se rendait compte qu’elle avait fait une connerie, et qu’il allait sans aucun doute l’éviter à tout jamais désormais. Le patronus parti, elle serra un peu plus sa baguette entre ses mains. Devait-elle le laisser seul en attendant ses sœurs ? Sûrement pas, c’était la porte ouverte à une possible autre crise. Et elle savait parfaitement que Peony la tuerait si elle le faisait.
Accueil 
Ash avait produit un immense effort. Personne ne pouvait le contester. Lui qui n’était pas du genre à vouloir se faire remarquer -et y parvenait pourtant tout le temps, de la pire des manières, en tombant, se salissant, voire les deux en même temps- aussi, il respectait constamment, et contrairement à bien d’autres élèves, le règlement vestimentaire, et avait un style des plus communs, même s’il y a encore peu il portait plutôt des robes de sorcier au lieu de jeans, et préférait les couleurs froides. Peony râlait parfois quand elle lui proposait un vêtement un peu plus vif, mais elle devait au moins se satisfaire du fait qu’il porte désormais des slims sans (trop) grogner. En plus, il suivait généralement ses recommandations et lui demandait souvent conseil, depuis la fois où il avait quémandé son aide pour son stage et avait découvert, avec effroi mais sans surprises, qu’elle avait changé l’intégralité de son dressing. D’ailleurs, il consulta de nouveau sa grande soeur lorsque les professeurs annoncèrent aux élèves qu’un labyrinthe rempli de pièges et de farces et attrapes avait été installé, et qu’ils étaient invités à se déguiser pour le banquet du soir. Il n’y avait pas d’obligation, mais en tant que préfet, Ash se sentait obligé de donner l’exemple à ses camarades. Et puis, beaucoup de sorciers avaient l’air de trouver ça amusant. Ash n’aurait clairement pas employé ce mot là. Pour lui, il n’y avait rien de marrant à flipper à chaque pas de glisser sur une chauve-souris en plastique rendue invisible par un sort, de vous tromper et de vous retrouver sur un escalier trafiqué. Or, lorsqu’on était excessivement maladroit, et que l’on faisait partie d’une maison remplie de farceurs autant que de travailleurs, il était dur de survivre à Halloween sans dommages -il en avait en tout cas fait le deuil depuis un moment. 
