« Hesperia. C’est un papillon ! Mais James, ce gros nul, dit que c’est qu’un insecte. » Elle eut une moue boudeuse l’espace d’un instant, se souvenant de la discussion avec son cousin. Même si elle l’aimait beaucoup, on ne pouvait pas dire que James avait du tact, encore moins quand il était de mauvais poils. Mais James n’avait qu’à bien se tenir, Rose était une tête de mule, comme son père, et aucun doute qu’il avait entendu en long, en large et en travers les brouilles qu’il y avait eu entre Harry Potter et Ronald Weasley a l’époque de Poudlard. Elle avait donc de qui tenir (sans qu’on ait a parlé de sa mère, qui en tenait aussi une certaine couche). « Oui, maman m’a fait étudier les différentes écoles, parce qu’on risquait de rencontrer les directeurs aux soirées du Ministère. » Elle haussa les épaules, pas certaine de ce qu’elle devait en penser. Ses connaissances ne lui avaient pas vraiment servies à impressionner les différents directeurs, par contre ça avait fait son petit effet sur leurs descendants, enfants ou petits enfants, du moment où ils se montraient être de son âge à elle et pas de celui de sa grand-tante Tessie.
La discussion allant bon train, Rose remarqua qu’ils avaient beaucoup de différences. Elle était allée vers lui sans même y penser à deux fois et se montrait très -trop peut-être ?- familière, un peu comme elle l’aurait fait avec n’importe lequel de ses cousins. Scorpius pouvait cependant s’estimer heureux qu’elle ne l’ai pas encore étouffé sous une tonne de câlins, Rose étant particulièrement tactile -et surtout une grande friande de câlins.
« J’ai encore beaucoup à apprendre, mais elle était pareil à mon âge. Encore que, je suis née dans le monde magique, pas elle. » Et ça faisait une sacrée différence, même si sa mère s’efforçait à les faire évoluer malgré tout dans les deux mondes, elle partait de moins loin que cette dernière à son âge. « Ah oui?! Je pourrais venir ?! » À peine ses mots prononcés, elle fronça les sourcils. Son père n’accepterait jamais. « Oublie, désolée, je m’invite sans réfléchir. » C’était son côté Weasley, celui qui lui permettait de débarquer chez tonton Harry sans prévenir, ou à la Chaumière aux Coquillages juste en appelant rapidement Louis avant. Mais chez les autres, ceux qui n’étaient pas des Weasley; il fallait qu’elle prenne des pincettes, surtout quand il s’agissait de la famille Malefoy, même si elle, elle était bien loin de toutes les pensées que pouvaient avoir les adultes. « T’as été voir les tombes quoi. C’est glauque. » Parce que bon, à part la statue en plein milieu du village, et même si la première maison de tonton Harry était désormais protégée, les seules choses que Rose trouvait qui « valaient le détour », c’étaient les tombes. Rien de bien folichon.
La rouquine pouffa de rire à la réaction du blond lorsqu’elle parla de Mini -aussi appelée Domi ou Nini, mais bien loin des oreilles de sa cousine, qui semblait entrer dans une sorte de rage à chaque fois que quelqu’un utilisait un diminutif pour son prénom. « Non, elle s’appelle Dominique, mais moi je l’appelle jamais comme ça. Sauf quand elle est là, sinon elle râle. » D’ailleurs, c’était pareil pour Albus. Elle l’appelait Al’ seulement quand il n’était pas dans les parages ou qu’il n’écoutait pas, puisqu’il n’aimait pas non plus son surnom. Il y avait un sacré problème dans cette famille avec les surnoms, si vous vouliez l’avis de la petite sorcière ! Certes, Hugo et elle avaient un avantage certain, leurs prénoms étaient courts, et ne se prêtaient que peu aux diminutifs. À la limite, on l’appelait Rosie, mais ça ne changeait pas beaucoup de son prénom.
Alors que Scorpius restait de marbre face à son petit doigt tendu pour sceller la promesse de ne pas se faire de cadeaux sur le terrain, Rose fronça les sourcils à son tour : « C’est une promesse. Tu mets ton petit doigt et on se promet de pas se faire de cadeau… » Ses yeux allèrent de ceux de son compagnon à ses mains puis son petit doigt et de nouveau sur Scorpius. « T’en as jamais fait ? » Elle trouvait cela un peu étrange, parce qu’elle, elle en faisait souvent avec Albus, Hugo ou même ses -innombrables- cousines. Mais visiblement, Scorpius n’avait pas la même vie qu’elle, et cela se démontrait au fur et à mesure.
« Ah oui, à cause de maman et tonton Harry. » Bien entendu, il n’y avait pas qu’eux, il y avait aussi son père, sa tante, et a peu ou proue tout le reste de sa famille et des amis de ses parents. Mais maintenant, son père avait quitté le Ministère depuis un bon moment et se plaisait tout à fait dans la boutique de farces et attrapes de tonton George. « Fan n’est pas assez puissant pour décrire l’amour qu’a mon père pour cette équipe. » Elle esquissa un petit sourire moqueur, qui en disait long sur ce qu’elle pensait. « Presque, on est quand même vraiment, vraiment beaucoup. » répondit-elle au sujet du nombre de Montgomery par rapport aux Weasley, mais c’était sans doute son côté chauvin qui parlait. « Il y en a plusieurs au Ministère oui. Mais je n’ai pas pu trop parler à Noé depuis qu’il travaille avec maman. » Après tout, elle était au Ministère plus pour y attendre sa mère, pas pour déranger ceux qui travaillaient. Et peut-être était-elle un poil plus timide avec lui qu’avec, au hasard, ce pauvre Scorpius qu’elle avait été voir sans lui demander s’il voulait bien d’elle à ses côtés. « Hm… Les abats, c’est trop bizarre ces trucs là. » Et certaines potions aussi, mais elle n’avait pas spécialement envie d’y penser pour éviter de régurgiter son gâteau.
L’assiette devant elle était désespérément vide, et elle jeta un petit coup d’œil à la vitrine, l’idée d’un cupcake ne la déplaisant pas, mais c’était sans côté sur Hugo, qui apparut à ses côtés d’un seul coup. « Salut, lança-t-il à Scorpius, avant de reporter son regard sur sa grande sœur, Maman a dit qu’on devait y aller, on mange au Terrier ce soir, y’a tout le monde ! » Le regard azur de la rousse alla de son petit frère à sa mère, puis à Scorpius, un air désolé sur le visage. Elle était bien là ! Ne manquait qu'une autre part de gâteau... « Je suis désolée, je dois y aller. Je suis contente de t’avoir rencontrer ! Quand je vais dire à mon père que t’aimes les Canons… il va tomber de sa chaise ! » Ses dernières paroles lui arrachèrent un rire à cette image, puis elle reprit : « À bientôt Scorpius ! Et n’oublie pas de penser à moi quand tu mangeras des fraises ! » Elle lui adressa un sourire et un clin d’œil, avant de se lever de sa chaise. Elle hésita un instant, entre partir comme ça, ou lui faire un câlin ou un bisou sur la joue. Pas convaincue qu’il ai les mêmes codes qu’elle sur les au recours, elle opta donc pour un petit signe de la main accompagné d’un sourire, avant de filer, en compagnie de Hugo, aux côtés de sa mère.
acidbrain
• terminé pour Rose •
Scorpius Malefoy*
Parchemins : 55Âge : 11 ans ♦ 4 avril 2006 Actuellement : 1ère année Points : 0
Scorpius enregistra automatiquement le second prénom de Rose. Son cerveau fonctionnait sans même qu’il ne s’en rende réellement compte. Sa mémoire fonctionnait toute seule, à plein régime, sans qu’il ne se sente submergé par le flot d’informations qu’elle pouvait assimiler et retenir. Sa mémoire exceptionnelle lui avait toujours paru naturelle, jusqu’à ce que ses précepteurs, notamment de musique et de langue, lui fasse remarquer qu’il retenait extrêmement facilement le solfège et du nouveau vocabulaire. Scorp nota mentalement que, comme le sien, le second prénom de la rousse débutait par la lettre H c’est un signe. « Ton cousin n’a pas tort. Le papillon est un insecte, après tout », releva-t-il avec pertinence, et une pointe d’arrogance. Il avait beau trouver Rose sympathique, pour le moment, la tentation de la corriger sur un détail qui n’en était pas un à ses yeux était plus forte que la bonne impression qu’elle lui faisait. D’ailleurs, cette impression se renforça alors qu’elle affirmait s’y connaître niveau écoles de sorcellerie, notamment grâce à sa mère. Il paraissait évident que la Ministre de la Magie, la grande Hermione Granger-Weasley, n’allait pas négliger l’éducation de ses deux enfants.
Rose avait, au contraire de sa mère, grandie dans le monde magique, et tout en gardant un lien avec le monde moldu, un peu comme si elle était la représentation du meilleur des deux mondes –même si son grand-père Lucius ne serait certainement pas d’accord avec cette réflexion. Scorp restait persuadé qu’être un Sang-Pur faisait de lui un être supérieur, tout comme sa mémoire, mais il reconnaissait sans mal qu’il y avait beaucoup de choses à apprendre des moldus, et il avait un certain nombre de lacunes. Mais pour quelqu’un comme Scorpius, qui aimait apprendre, et apprenait parfois trop vite à son goût, cette perspective était excitante. Sans doute Rose, en tant que futur camarade de classe, pourrait lui transmettre une partie de ses connaissances sur les moldus, et puis, il y avait une option consacrée aux non-mages à Poudlard –même si encore une fois, suivre cette matière ferait sûrement hausser les sourcils blancs de son grand-père paternel et même peut-être un peu de ceux de ses parents.
La demande de Rose de venir au manoir le surprit tellement que ses sourcils blonds se haussèrent, ses yeux bleus clairs s’arrondissant. Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle s’invite aussi vite on l’appelle Rosie l’incruste au domaine familial. Scorpius n’ayant jamais fréquenté les bancs de l’école, il n’avait jamais eu à inviter de petits camarades chez lui. Aylaen, son amie d’enfance, il la voyait principalement au dojo Symphonie, ou chez son père, qui était un ami d’Abell, car les Miller-Jones ne fréquentaient pas vraiment les Malefoy. Et les autres, il les fréquentait principalement dans les soirées mondaines. Il ne savait même pas les règles concernant les invités –il savait juste qu’Abell arrivait généralement sans prévenir, en retard, en manque de sucres, et avec une tonne de blagues provocantes en réserve une crème cet Abell. Il trouvait juste que c’était un peu rapide pour faire venir la rousse, une Weasley, au manoir. « Les portes du manoir ne s’ouvrent pas pour n’importe qui en vrai si, vu qu’elle s’ouvrent pour Abell », plaisanta-t-il. Il avait été tellement désarçonné, et c’était plutôt rare, qu’il préférait la voie de l’humour pour répondre –il espérait que Rose comprendrait que c’était de l’ironie. Quant à sa visite de Godric’s Hollow, il rectifia : « Pas que. Il y a beaucoup plus à observer que les tombes, même si j’ai effectivement fait un tour dans le cimetière. » C’était un peu un passage obligé dans le village sorcier, il fallait le souligner.
Mini ne s’appelait, heureusement pour elle, pas Mini. « Ah oui, c’est français. Comme ton autre cousine, Victoire. » Il avait quelques notions de français, assez basiques, loin, très loin certainement du niveau des filles de Fleur Delacour. Dominique avait l’air particulière en tout cas, Scorp était loin de parler ainsi de sa sœur, même s’il ne se montrait pas objectif à propos de Demi, il est vrai…et il n’avait pas non plus une ribambelle de cousins qui l’entourait, au contraire de Rose. Rose qui lui enseigna quelques minutes plus tard ce que signifiait son petit doigt tendu. En signe de compréhension, et même s’il trouvait ça bizarre, Scorp mit son doigt à côté du sien. « Non, je n’en ai jamais fait », confirma-t-il. Comme quoi même quand on était un génie toujours moins de prétention, on pouvait avoir des lacunes…
Scorpius apprit aussi que Ronald Weasley était fan des Canons de Chudley, comme lui, et partager sa passion avec le père de Rose, un homme que son père avait détesté le laissait sceptique. Il ne savait pas quoi faire de cette information. Passant sur le nombre de Montgomery versus le nombre de Weasley, il approuva d’un hochement de tête les paroles de Rose concernant les abats. Ce fut à ce moment que le frère de Rose fit son apparition. Le blond le salua avant que Rose ne se lève pour s’en aller. Scorp songea brièvement qu’ils auraient certainement pu rester encore de longues minutes ensemble sans que leur conversation ne se tarisse avant de lui renvoyer son sourire. « J’ai été enchanté également. A bientôt Rose. » Il la suivit du regard alors que son frère et elle partaient avec leur mère. Abell, Demetria dans ses bras, entra à leur suite. Ses yeux brillaient d’une malice que Scorpius connaissait parfaitement. « Bien joué le monstre, je te laisse deux minutes et tu pécho une fille ? Quand je dis à ta mère que tu as tout pris de moi...Allez, je te paye une part du cheesecake que tu aimes tant pour te féliciter ! » Scorpius leva les yeux au ciel mais accepta sans mal son gâteau préféré. Pour les fraises, n’en déplaise à Rose, il attendrait encore un peu.