Bienvenue chez moi [PV Gabin Hastings]

Bienvenue chez moi

Pour la plupart des gens, les vacances étaient leur moment préféré de l'année. Bulle n'en était pas à ce point. Elle aimait beaucoup les vacances, mais la période scolaire lui permettait d'avoir accès à certaines plantes qu'elle ne pourrait jamais faire pousser dans son jardin. La réalité, c'était qu’elle s'efforçait de profiter de chaque instant, que ce soit à l'école ou à la maison et d'en tirer le maximum de plaisir. C’était encore le meilleur moyen de se sentir bien dans sa vie et de profiter à fond de tout ce qui faisait une riche vie d'adolescente. Elle estimait avoir fait une année des plus correctes et estimait pouvoir profiter de ces vacances comme elle l'entendait.

Evidemment, elle irait voir son grand-père dans sa maison à la campagne. Les Spencervale passaient toujours certain temps dans la famille afin de profiter des personnes qu’ils ne voyaient que pendant les mois d'été. Elle avait aussi invité un de ses amis de Poudlard à passer quelques jours à la maison. Gabin était un séducteur, mais lorsqu'il avait tenté sa chance avec la blonde, elle avait déjà mis un moment avant de comprendre qu'il était en train de lui proposer de sortir avec lui. Et ensuite, elle lui avait savamment fait comprendre qu’il ne l'intéressait pas d'une manière on ne peut plus explicite.

Bulle ne mâchait pas ses mots et un autre que lui se serait peut-être vexé, mais comme il avait découvert qu'il pouvait lui parler de ses autres conquêtes et qu'elle l'écouterait avec un intérêt limité mais une attention toujours présente, Bulle avait fini par devenir une personne de confiance et une amie sincère pour le jeune homme qui, de son côté, la faisait sourire plus souvent qu’à son tour. C’était une amitié solide et tous les deux étaient ravis d'en profiter en se voyant pendant les vacances. Comme les parents de Bulle n'avaient pas dit non, il allait donc venir passer quelques jours à la maison et elle allait même pouvoir lui montrer son petit jardin privé que ses parents avaient installé pour qu'elle fasse pousser tout ce dont elle avait envie.

La jeune sorcière attendait donc avec impatience l'arrivée de son ami. Elle lui avait préparé une chambre elle avait fait le nécessaire pour que sa petite sœur se tienne tranquille au moins le temps de son arrivée. Quant à son frère, il était en train d'étudier de son côté et il n'aurait sûrement guère de temps à accorder à ses petits frères et sœurs dans l'immédiat. Ça ne dérangeait pas Bulle qui n'avait jamais voulu forcer son frère à lui accorder de l'attention. De toute façon, le jeune homme le faisait suffisamment régulièrement pour qu'elle ne se sente pas spoliée et qu'elle le laisse tranquille dans les moments où il voulait travailler.

Bienvenue chez moi

Le moment tant attendu était arrivé. Son invité était là. Bulle trépignait depuis un moment quand un signalement se fit entendre. Il était là. Elle ouvrit la porte en grand, un sourire jusqu’aux oreilles sur les lèvres. Elle avait l’air d’avoir dix ans face à un ami à la porte de sa maison, mais quiconque connaissait la jolie Bulle ne pouvait pas ignorer son tempérament spontané et insouciant et son habitude à profiter de chaque plaisir de la vie comme si c’était le seul de sa vie. En général, cela faisait plutôt sourire ses amis qu’autre chose. C’était plutôt attendrissant.

« Gabin ! Comme je suis contente que tu sois là ! Oui, merci ! » dit-elle en saisissant les gâteaux et en les déposant sur la petite table à l’entrée de la maison.

Nul doute qu’elle allait les oublier et qu’elle ne s’en rappellerait que dans quelques heures, si elle s’en souvenait. Mais pour le moment, ce qu’elle voulait absolument, c’était le serrer dans ses bras pour l’accueillir chez elle avec toute la douceur de son affection. Elle le pris dans ses bras avec un enthousiasme passionné. Elle l’attira ensuite dans la maison, referma la porte, et l’entraîna pour l’emmener voir sa chambre en oubliant complètement les gâteaux qui étaient sur la petite table de l’entrée, comme c’était à prévoir. Mais peu importait. Les gâteaux n’étaient pas suffisamment périssables pour que cet oubli ait de graves conséquences.

« Viens, je vais te montrer où tu vas dormir. Tu seras bien, tu verras ! »

Elle l’entraîna vers sa chambre qu’elle avait préparé avec soin. Elle avait mis le drap à l’envers et les oreillers ressemblaient plus à des trucs bourrés dans des taies ressemblants à de petits sacs, mais l’intention y était et en retapant les oreillers, c’était tout-de-même confortable. Et puis, la chambre était agréable, Bulle y avait ajouté un vase avec un bouquet de fleurs issues de son propre jardin. Cela donnait un endroit agréable avec une vue sur la campagne. Gabin y serait sûrement confortable. Bulle avait tout fait pour qu’il s’y sente à l’aise et si elle pouvait lui donner autre chose, elle n’hésiterait pas pour qu’il soit tout à fait à l’aise.

« J’espère que ça te conviendra. »

Bienvenue chez moi

Ce qu'il y avait de formidable avec Gabin, c'était que jamais il ne faisait de reproches sur ce qui pouvait poser problème à d'autres personnes. Bulle ne se rendait même pas compte qu'elle avait préparer la chambre d'une manière un peu personnelle. Mais ce n'était pas le plus important pour le jeune garçon, qui avait surtout besoin de partager des choses agréables avec son amie. Avec lui, Bulle avait la sensation d'être acceptée et de ne pas avoir besoin d'être différente de ce qu'elle était. Cela lui faisait beaucoup de bien. Elle n'avait pas beaucoup d'amis, car énormément de personnes se moquaient d'elle, alors elle profitait des rares qu'elle avait.

« Je suis contente que ça te plaise. Sens-toi libre de t'installer comme tu veux. Tu es chez toi ici. »

Gabin savait bien que la Poufsouffle adorait quand on l'appelait Mademoiselle Bulle, ce qui lui faisait penser à la chanson qui avait inspiré son prénom à sa maman. Quand il mit ses bras autour des épaules de la jeune fille, elle lui offrit donc un franc sourire alors qu'il lui demandait à quel moment il était prévu qu'ils aillent saluer ses parents. Monsieur et Madame Spencervale connaissaient bien leur fille et sa façon de fonctionner et c'était la raison pour laquelle ils lui avaient dit que cela ne les embêtait pas de ne rencontrer son ami qu’au moment du repas. Cela leur permettrait de passer tout leur temps ensemble plutôt que de devoir passer du temps en compagnie de la famille.

« Tu verras mes parents pour le repas. Ils ont dit qu'on pouvait faire ce qu'on voulait d'ici là, comme ça. J’ai pas envie de t'obliger à faire quoi que ce soit, mais j'aimerais bien te montrer le jardin que mes parents m'ont permis d'avoir. J’y ai fait pousser plein de choses et notamment des légumes que ma mère utilise pour cuisiner à la maison. C’est sympa de manger des trucs qu'on a fait pousser soi-même. »

Elle avait aussi réservé à Gabin une petite surprise. Mais elle tenait à ce qu'il sache d'abord s'il avait envie d'y aller car elle ne savait pas comment il appréhenderait une visite dans le monde moldu. Pour Bulle, cela faisait partie du commun, étant donné que son grand-père en était un. Mais elle savait que les élèves de l'école n'avaient pas tous cette même considération et que certains, même parmi ceux qui n'étaient pas de sang-pur, avaient tendance à ne pas fréquenter le monde des moldus.

« Demain, au village, les moldus organisent une fête foraine. Je ne sais pas si tu sais ce que c'est mais j'ai pensé que tu voudrais peut-être y aller. Nous, on y passe régulièrement quand il y en a. »

Bienvenue chez moi

Gabin avait l'air content de la façon donc Bulle avait arrangé les choses dans la pièce. Elle était donc contente de voir que ce qu'elle avait fait avait eu des conséquences. Elle avait passé du temps à tout préparer pour que son ami se sente bien et elle ne savait pas s'il allait apprécier avant que lui-même ne le lui dise. Maintenant qu'elle en était sûre, et puisqu'il n'avait pas envie de rester seul pour s'installer tranquillement, mais qu'il avait déjà envie de s'amuser et de partir à l'aventure, elle n'allait pas l'en priver. Elle sourit néanmoins quand il répéter ce qu'elle avait dit à propos de ses parents.

« Tu les verras sûrement en dehors des repas pendant ton séjour, mais disons qu'ils nous laissent tranquilles pour le moment », répondit-elle avec un sourire.

Il s'intéressa à son jardin, mais elle ne fut pas capable de deviner si son intérêt été seulement dû au fait qu'ils étaient amis où s'il avait un véritable intérêt la pousse des plantes. Dans tous les cas, il acceptait de le partager avec elle et c'était déjà quelque chose qui lui faisait plaisir. Elle allait donc lui montrer tout ce qu'elle avait fait. S’il y avait bien une chose c que la jeune fille faisait avec beaucoup de passion, et depuis longtemps, c'était de faire pousser les fleurs et les fruits. Elle ne s'était pas contentée de jolies fleurs à dans son jardin particulier, mais elle y avait ajouté des légumes et quelques fruits qui poussaient à même le sol.

« J'ai pas mal de choses, des fleurs, des légumes. Les fraises vont bientôt sortir et on pourra les manger toutes fraîches. Je suis obligée de les faire pousser en intérieur, enfin à moitié, sinon on ne pourrait pas les faire pousser en Angleterre. »

Elle l'emmena jusqu'au jardin où elle lui montrera les zones qui étaient les siennes. Il y avait un certain nombre de parterres de fleurs qui étaient déjà extrêmement jolis puisqu'elles sortaient au printemps. Il y avait aussi un espace qui ressemblait à une serre, dans laquelle elle avait ses fraises mais aussi des tomates et d'autres produits un peu plus originaux. Elle laissa Gabin découvrir le jardin, tout en étant prêt à répondre à ses questions s'il en avait. En attendant, elle commença à ramasser certaines herbes qui ne faisaient pas du bien à ses plantations et elle nettoya quelques zones.

Elle était contente en apprenant qu'il savait ce que c'était qu'une fête foraine et qu'il était d'accord pour y aller avec elle. Ils allaient beaucoup s'y amuser et son ami se projetait déjà pour ramener un cadeau à sa petite sœur. C'était vraiment trop mignon, d'autant que la jeune fille était prête à en faire autant pour ses frères et sœurs à elle, et surtout pour sa petite sœur, même si elle était déjà un peu grande pour s'amuser avec une peluche. Mais les animaux mignons la faisaient quand même toujours craquer.

« Ce serait cool. Moi aussi, j'aimerais bien en gagner une pour ma petite sœur. Il y aura plein d'attractions aussi, mais je devrai faire attention avec le vertige. Enfin, il y a toujours des choses qu'on peut faire, tu ne crois pas ? »

En tout cas, elle ne s'était jamais ennuyée dans une fête foraine. elle avait toujours trouvé le moyen de s'amuser, d'autant qu'elle y mettait beaucoup du sien. Il était plus facile d’en profiter quand on partait du principe que ça allait être génial. Elle éclata de rire en imaginant le chat de Thalia passer son temps à ennuyer Gabin. La plupart des gens devaient trouver ça plutôt rigolo mais ce n'était sûrement pas le cas de son ami, qui devait rager dès que le chat lui en faisait subir de toutes les couleurs.

« C'est quand même assez impressionnant qu'on n’ait pas encore trouvé un moyen pour immobiliser les pièces d'un jeu d'échec au moment où on le quitte des yeux. Ou alors peut-être que ça existe et qu'on ne le sait juste pas. Qu’en penses-tu ? »

Bienvenue chez moi

Les parents Spencervale n’étaient pas des parents laxistes ou insouciants, mais leurs enfants n’étaient pas de nature à faire de grosses bêtises ou à se mettre en danger, et ils ne voyaient pas l’intérêt de les couver plus que nécessaire. Bulle n’avait donc pas l’habitude d’être soumise à une surveillance constante, mais si elle était maladroite, elle n’avait pas tendance à faire de bêtises. C’était davantage sa petite sœur qui avait tendance à se mettre dans les embêtements. Elle revenait souvent de ses jeux avec des plaies et des bosses. Bulle avait plus souvent les mains terreuses que ses parents la forçait à laver quand elle l’oubliait avant de manger.

« Ils savent que s’ils ont besoin de moi, je suis probablement dans le jardin ou dans ma chambre, je ne bouge pas beaucoup. Ils surveillent sûrement plus ma sœur. »

Elle l’entraîna vers le jardin en lui parlant de ce qu’elle aimait. Bulle ne comptait pas passer tout le séjour à s’occuper de jardinage. Elle savait que ce n’était pas la passion de Gabin et elle voulait lui faire passer un séjour agréable, mais elle avait quand-même envie de lui montrer son univers. Elle lui raconta tout ce qu’elle prévoyait de lui montrer et notamment en lui parlant des fraises. Elle était impatiente de pouvoir les cueillir. Elles étaient délicieuses et bien sucrées. Bulle avait l’habitude de les recueillir à cette période de l’année, et elle était heureuse de pouvoir le faire avec Gabin. Elle rit quand il parla de serres et lui indiqua celles qui abritaient ses précieuses fraises.

« Tu as raison, il y en a des faciles à installer. Je ne m’en serais pas privée », reconnut-elle avec un grand sourire. « Tu vas te régaler. Les fraises qui sortent de mon potager sont délicieuses en général. »

Il avait l’air content de l’idée qu’elle avait eu de l’emmener à la fête foraine. Les autos-tamponneuses étaient une bonne idée pour pouvoir passer du temps ensemble sans en découdre avec le vertige de la jeune fille. Elle était vraiment impatiente de profiter de ces moments avec Gabin. Le jeune homme était vraiment chouette et c’était un super ami. Partager ce genre de moments avec lui était quelque chose qui faisait plaisir à Bulle, simplement parce que c’était simple, amusant et avec quelqu’un qui lui faisait du bien. Il n’en fallait pas plus pour la Poufsouffle.

« Très bonne idée, il y a des sortes de maisons avec des épreuves aussi, c’est rigolo, et puis il y aura sûrement des stands auxquels on ne pense pas. En tout cas, je suis contente que l’idée te plaise. »

Ils avaient ceci de commun qu’ils pouvaient se laisser obnubiler par quelque chose et être totalement capables d’oublier de manger ou de faire quelque chose parce qu’ils étaient focalisés sur autre chose. La tête en l’air de Bulle ne l’aidait pas à se concentrer sur ce qui était important. Elle le savait mais elle était comme elle était et n’était pas capable de changer. Il ne servait à rien de tenter de le faire et de se frustrer en constatant son incapacité à le faire. Elle préférait s’accepter comme elle était et ne pas se poser trop de questions, de manière générale.

« Ah, moi aussi, j’oublie souvent de manger, quand je suis occupée à quelque chose. Des fois, maman est obligée de venir me chercher sinon je vais pas au repas », avoua-t-elle en riant.