Sean soupire longuement alors qu'il essaie d'expliquer comment fonctionne une machine à coudre au jeune stagiaire. C'est un moldu maladroit. Ce qui commence à irriter le directeur adjoint.
-Écoute minot. Soit tu fais ce que je te dis de faire, soit tu reprends le balai et tu recommences à nettoyer. J'ai bientôt un rendez-vous, je n'ai pas de temps à perdre avec un enfant bouché doublé d'un incroyable temps de latence.
Après deux nouvelles tentatives foireuses, Sean montre l'outil de nettoyage.
-Je ne veux plus te voir devant une machine. Que le sol brille. Je ne veux pas de poussière.
-D'accord monsieur Murphy. Pardonnez moi.
Sean ne répond pas. Il fixe le gamin d'un regard noir jusqu'à ce qu'il réagisse. L'homme lève les yeux au plafond quand enfin, le garçon s'exécute. Ce n'est pas trop tôt. Un regard à l'horloge, le fils Murphy serre les dents. Ça va être serré pour arriver à l'heure au studio de Crowford.
-Nina, Guillaume, prenez vos tenues. On s'en va. Je prends les clés de la Ford noire. Dans 5 min vous y êtes.
Nina et Guillaume sont les mannequins qui vont faire la promotion de la nouvelle collection printemps/été. Ils sont tous les deux moldus. C'est pour cela que Sean prend sa voiture de fonction.
Chacun a deux tenues de mi-saison de couleur pastel pour Nina. La collection homme se compose de couleur plus neutre. Blanc crème, brun et noir. Il attrape les clés et retrouve sa voiture. Les deux jeunes gens sont à l'heure, Sean et rassuré.
-C'est bien. Bonne ponctualité.
Si seulement ils pouvaient tous être comme ces deux là. Se dit le sang pur. Il prend le volant pendant que les autres s'installent. Sean conduit bien, mais il n'est pas très à l'aise dans ce genre de machine à moteur. Tout se passe bien et il arrive devant le studio photos du sorcier.
Le Londonien à accrocher rapidement au travail de l'homme qu'il vient voir aujourd'hui. C'était il y a plusieurs mois maintenant. Nathan n'avait pas encore kidnappé sa fille. L'idée avait rendu Sean sceptique. Symphonie était fou. Pour Sean, il y a d'autres solutions que d'enlever des enfants. Il n'avait donc pas voulu participer.
Après avoir trouvé une place où se garer, Sean descend, suivi par ses mannequins. Il arrange rapidement son col et sa cravate avant de pousser la porte du studio. Ayant longuement et assez regardé autour de lui, le sorcier s'avance vers l'homme qu'il juge être celui de son rendez-vous. Il lorgne l'horloge et soupire de soulagement. Il est pile à l'heure. Pas une seconde d'avance. Pas une de retard. Même si pour lui, arriver ainsi revient à être en retard.
Par politesse, il attend que le photographe finisse son travail. N'aimant pas être dérangé, il ne supporte pas de devenir celui qui dérange. Quand enfin l'homme se tourne vers lui, Sean lui offre un large sourire. Ne sachant pas tourner autour du pot, il va droit au but.
-Sean Murphy. J'ai pris contact avec vous il y a quelque temps pour la promotion de d'une collection de prêt-à-porter. Je vous présente Nina Pilot et Guillaume Noël. Ils ne croient pas en la magie… De.. Votre magnifique travail.
Autrement dit, ce sont des moldus. Un partage de regard confirme que les deux sorciers se sont bien compris. Sean ignore comment Abell travaille, mais il préfère éviter d'oublietter ses employés et donc ne prendre aucun risque inutile. Sean lui-même utilise une barrière anti moldu dans son bureau. Le photographe a peut-être des pièces spéciales pour les sorciers. Mais ce ne sont que des suppositions de la part de l'héritier des Murphy.
-Il y a t'il des choses à régler avant de commencer ? Où peuvent se changer ces jeunes gens ?
Pour Sean, l'idée simple que son interlocuteur n'est pas totalement fini ce qu'il était en train de faire ne l'intéresse guère. C'est l'heure. Il n'a pas de temps à perdre.
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Abell Crowford
Parchemins : 644Âge : 37 ans ○ 21 février 1980 Actuellement : Photographe Points : 0
And the skeletons in both our closets plotted hard to fuck this up. And the old men that I've swindled really did believe I was the one. And the ladies lunching have their stories about when you passed through town. But that was all before I locked it down.
Abell & Sean
Dans son studio londonien, Abell, planté derrière son appareil photo réglait les derniers détails. Il demanda à son assistant Xavier, un jeune homme timide et affable qui venait de Marseille et cherchait à acquérir de l’expérience, de se mettre devant le fond blanc. Luminosité ok, saturation ok, mise au point ok. Tout était bon. Il fit signe à Xavier de déguerpir et de s’assurer, pour la quinzième fois, que les vestiaires étaient propres. Abell porta son regard sur l’horloge qui ornait le mur à sa gauche. Son rendez-vous était censé se pointer dans cinq minutes. Impatient, comme toujours, Abell se dirigea vers la porte et zieuta ce qu’il se passait à l’extérieur. La circulation était dense à cette heure ci mais aucune voiture ne semblait se garer dans la rue. Abell repéra sa Harley, toujours à la même place où il l’avait laissé ce matin là. Il était arrivé tôt, devant préparer les détails de sa nouvelle exposition qui aurait lieu cet été à Londres, ainsi que les détails de ses prochains photoshoots. Vogue, Gala, Marie-Claire, Time, les gros magazines ne cessaient de le demander et c’était une satisfaction, plus de dix ans après avoir commencé dans le métier, que son emploi du temps soit toujours autant rempli. Les semaines de la mode désormais passées, Abell pouvait désormais se concentrer à d’autres projets. Celui qui l’attendait aujourd’hui était tout nouveau, d’ailleurs. Il était toujours important pour le photographe de multiplier les marques avec lesquelles il collaborait. Or, c’était une bien particulière qui l’avait contacté. En effet, son fondateur était un sorcier et même si Abell avait déjà travaillé pour des campagnes de pub dans le monde sorcier, notamment avec certains commerçants de Traverse et de Pré-au-Lard, la plupart du temps, il côtoyait le monde moldu.
Comme toujours, Abell s’était longuement renseigné sur MPYSewing et son styliste, un dénommé Sean Murphy. Le patronyme similaire à celui qui avait ouvert dernièrement le Hibou Enflammé à Traverse ne lui échappa pas, tout comme le fait que la famille était de Sang-Pure. L’information l’intrigua, car il était rare que des familles aussi nobles que les Murphy délaissent le monde magique pour privilégier un travail moldu, qui paraissait d’autant plus futile aux regards des non initiés qu’il s’agissait de la mode. Abell aimait se préparer au genre d’hommes à qui il aurait affaire, et c’était donc sans appréhension qu’il attendait la venue du styliste.
Retournant auprès de son appareil photo, il entendit la porte s’ouvrir. Il jeta un regard à l’horloge. Pile à l’heure. Ça changeait de certains mannequins qui se croyaient être des divas alors qu’ils ne l’étaient absolument pas. « Abell Crowford. J’ai hâte de découvrir votre nouvelle collection. La dernière était splendide. » Il adressa un sourire à son interlocuteur. Abell était un charmeur né, et il savait que dans le monde de la mode, les politesses et les compliments étaient de mise. D’autant qu’il ne mentait pas : les créations de Murphy étaient sublimes, et il s’était d’ailleurs renseigné pour offrir une robe à Lena -à priori, ce n’était pas parce qu’il était marié ça me rend toute chose d’écrire ça désormais qu’il fallait qu’il se repose sur ses acquis, d’après les paroles emplis de sagesse d’un Harrison qui devait probablement s’être fait remonter les bretelles par Keira après qu’il ait oublié de lui donner un bouquet de fleurs pour la Saint-Valentin. « Tout le monde ne peut pas naître avec un goût inné », commenta-t-il lorsque Sean lui apprit subtilement que les deux mannequins du jour étaient moldus. Il n’en était pas étonné outre mesure et avait de toutes manières préparé son appareil moldu. Celui qui prenait des photos magiques, il ne le sortait que lorsqu’il sortait à Traverse ou dans les villages sorciers.
« Les réglages sont effectuées. Le vestiaire femmes est au fond à gauche, celui pour les hommes à droite », dit-il en indiquant aux deux moldus les directions des pièces où ils devraient se changer. « Je vais faire un rouleau par mannequin pour voir ce que ça donne, et on verra ensuite. Vous avez prévu combien de tenues ? J’aimerais qu’ils posent ici, et qu’on sorte ensuite. J’ai déjà repéré quelques endroits. » Abell aimait prendre des photos en extérieur, notamment sur les pas de porte. Avec un mannequin en robe de soirée, ça donnait toujours un côté urban chic qu’il appréciait particulièrement.
Sean claque la langue contre son palais au compliment du photographe. Deux petits mots veulent sortir, mais le styliste les retient au dernier moment. "Je sais".
-Merci. La dernière n'était pas autant risquée que celle d'aujourd'hui.
Les couleurs pastel. Une vraie nouveauté pour Sean qui, basiquement reste dans des tons sobre ou au contraire très vif. Mais il a écouté Nina sur ce coup. Il espère sincèrement qu'elle a raison. Inquiet sans vraiment l'être, Sean sourit à la remarque du sorcier. Effectivement, le goût de certains est à revoir. Mais il ne préfère pas donner son avis sur la question. Avis qu'il sait ne pas être dans la tendance numéro 1 des sorciers d'aujourd'hui. Ce que Sean a vraiment du mal à concevoir.
-Vous avez raison.
Abell indique le chemin à suivre aux deux moldus et le styliste regarde ses mannequins trouver leurs vestiaires respectifs. Il les sifflent pour les faire s'arrêter. Quand il a leur attention, il lance un regard noir.
-La politesse vous écorche la langue aujourd'hui ?
Nina est la première à réagir. Elle s'excuse, et remercie monsieur Crowford suivi de peu par Guillaume. Quand c’est chose faite, ils continuent leur chemin pour enfiler leur première tenue. Il se retient fortement de ne pas montrer un quelconque signe de colère. Tolérer la présence de moldus est déjà assez difficile. Pas besoin qu'ils se comportent comme des abrutis impolis.
Il écoute le planning du photographe et hoche la tête. Ça lui paraît correct. Murphy se gratte le derrière du crâne, pensif.
-Ils ont chacun deux tenues. Nina a deux robes unies couleur pastel. Bleu et violette. Une veste blanche pour aller avec la bleu et une noire pour la violette. Guillaume a un costume au ton clair, blanc crème avec des touches de bleu pastel. Et un plus sobre à la teinte noire et des touches brunes.
Sean s'impatiente. Ils mettent du temps pour se changer. Ses mannequins sorciers étant en voyage de noces, il n'a qu'eux sous la main. Et ils sont lents lorsqu'ils s'habillent..
-Je suis confus. J'espère ne pas vous faire perdre votre temps.
Nina est la première à sortir. Le regard sombre du styliste lui efface son sourire. Elle sait qu'il est en colère. Sean la regarde et vérifie qu'il n'y a pas de plis sur sa robe bleue. Tout va bien. Il la laisse à la main du photographe histoire que personne ne perde davantage de temps.
Quand Guillaume arrive enfin, Murphy fronce les sourcils. Le mannequin comprend qu'il est dans une mauvaise situation lorsqu'il voit sa collègue déjà placée.
-J'irai plus vite après. -Tu as grand intérêt oui. Et arrange moi ce col. Il laisse l'homme retrouver son binôme et soupire. Deux mioches qu'il faut surveiller. Il pourrait très bien partir et laisser le photographe faire son travail, mais la curiosité le maintient sur place.
-Ça ne vous dérange pas que je reste pour les surveiller ?
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Dernière édition par Sean Murphy le Dim 31 Oct - 12:54, édité 3 fois
Abell Crowford
Parchemins : 644Âge : 37 ans ○ 21 février 1980 Actuellement : Photographe Points : 0
Abell se demanda vaguement si Sean Murphy faisait preuve de fausse modestie en évoquant rapidement sa dernière collection et la prochaine qui était d’après ses mots, plus risquée. Le risque était toujours difficile à prendre quand on travaillait dans la mode, si on restait sur sa ligne de conduite, les journalistes s’empressaient de qualifier votre travail d’inintéressant et de routinier, et si vous vous changiez totalement de style, les mêmes journalistes disaient que vous vous éloignez trop de votre image de marque. « C’est toujours un pari de risquer. Quels choix avez-vous pris pour cette collection alors ? » Abell réservait souvent son opinion pour lui-même avec les stylistes et directeurs artistiques des marques, il ne s’agirait pas de froisser leur ego bien fragile en leur manquant de respect. Il devait bien avouer qu’il ne montrait pas autant de vigilance avec les mannequins, s’il se montrait toujours extrêmement professionnel avec eux (il n’avait jamais flirté pendant la moindre séance à sa grande époque, après en revanche, en dehors du studio…c’était une autre histoire) mais ne s’empêchait pas non plus de leur envoyer quelques remarques bien senties quand certains ou certaines se prenaient pour des dieux et déesses qu’ils n’étaient certainement pas. Un peu d’humilité ne pouvait pas leur faire de mal ! D’ailleurs, Sean semblait être de son avis puisqu’il siffla sans sommation ses propres mannequins pour les rappeler à l’ordre. La femme puis l’homme remercient Abell avant de disparaître dans les vestiaires. Xavier sera là pour les aider, ainsi qu’un coiffeur et deux maquilleuses –Abell avait notamment fait appel à une jeune sorcière qu’il avait déjà immortalisée dans le papier glacé de certains magazines et elle était venue avec une copine à elle qui était également maquilleuse. « Si je devais avoir un Gallion chaque fois qu’un mannequin oublie de me remercier… », souffla-t-il à l’adresse de Sean. Eh bien, il serait encore plus riche qu’aujourd’hui !
Il évoqua le planning de la journée à Sean et l’écouta ensuite pour les détails. Deux tenues seulement par mannequin, au niveau préparation, cela devrait aller assez vite. « Nous pouvons aller à Covent Garden. L’ancien marché se prêtera bien aux teintes pastel et nous pourrons shooter dans la rue ici pour la tenue violette et le costume plus sobre. Les briques se marieront très bien avec et la rue est très calme, nous ne risquons pas d’être dérangés. » Abell avait réfléchi très vite, comme toujours. Du moment où Sean avait parlé de ses vêtements, il s’était représenté l’endroit idéal pour photographier chacun d’entre eux. « Nous pouvons commencer par la robe violette et le costume sobre. Quelques photos sur le fond blanc et après on ira dans la rue. » Ce premier shooting devrait être vite bouclé, la plus grosse partie de la journée serait consacrée à la séance à Covent Garden.
« Ne vous en faites pas. J’ai l’habitude d’attendre. » Ce qui était vrai. D’ordinaire, le maquillage et la coiffure prenaient plus de temps. Ainsi, il trouve que les mannequins apparurent rapidement. Ils avaient revêtu les teintes pastel, ce qui serait un bon test par rapport au contraste. Abell laissa Sean régler ses comptes avec le mannequin homme –pour le moment, il le trouvait assez sévère et prompt à s’énerver mais l’arrivée pile à heure avait déjà dû froisser ses nerfs. « Bien sûr, restez si vous le souhaitez. Mais ça risque d’être ennuyant vous savez. » Il fit un signe à Xavier qui escorta Sean sur le côté, loin de l’objectif et d’Abell qui avait besoin de concentration pour travailler. Il prit d’abord un rouleau de la fille, puis du garçon, et enfin des deux ensembles. Seules les indications d’Abell et le clic de l’appareil photo résonnèrent dans le studio pendant un moment. Une fois fini, il renvoya les mannequins au niveau des vestiaires pour qu’ils enfilent la seconde tenue et il s’approcha de Sean. « Qu’en pensez-vous ? », demanda-t-il en faisant défiler les photos sur l’écran de son appareil. Il était satisfait de cet essai mais il était important que le styliste approuve également.
Sean Murphy
Parchemins : 143Âge : 36 ans 05/11/1979 Actuellement : Directeur Adjoint de MPYSewing /Styliste Points : 0
Ξ Sujet: Re: L'art d'embellir l'art {PV Abell} Dim 31 Oct - 12:55
L'art d'embellir l'art.
Abell & Sean
Sean observe le photographe alors qu’il lui demande ce qu’il a bien pu penser au moment où il a choisi les couleurs pour cette collection.
-Pastel. J’ai l’habitude des couleurs plus vives ou des tons plus sobre. Je n’ai jamais réellement pris la peine de découvrir cette palette.
Il fait exprès d’ignorer le fait que ce n’est pas le seul changement qui se passe dans sa tête. Ses convictions les plus profondes lui semblent ternes et sans saveur. Ses idées semblent dépasser. Les moldus, il a appris en a apprécié certains. Ses deux mannequins du jour et sa secrétaire. Tous les trois font du bon travail, sont ponctuels avec moins de ratés que la plupart des autres et ils ne posent aucune question. Même si Nina et Guillaume ont souvent plus de laisser-passer que la plupart des gens. Et ce n’est pas normal pour l’esprit conservateur de Sean. À quel moment il a plus d’estime pour trois moldus que pour certains sang-pur ? Pour se rassurer, il se dit que pour travailler en harmonie, il faut bien donner quelques friandises de temps à autre. Et en sachant très bien que sa remarque n’est pas vraie, il se conforte dans ce mensonge.
Le photographe le sort de ses réflexions en parlant de politesses des mannequins. Sean voit très bien ce qu’il veut dire et il hoche la tête. Lui est sans doute radical encore dans sa façon de fonctionner. Et le pire c’est que ça le force à respecter lui-même sa propre règle alors qu’il n’a strictement aucune envie de voir ces gens.
-La politesse est obligatoire dans mon entreprise. L’absence de celle-ci est un motif de renvoi sans préavis. On peut dire ce qu’on veut mais après deux trois exemples le message est passé. Enfin à priori ces deux-là sont un peu stressés aujourd’hui.
Trouver une excuse pour garder de bons éléments est aussi un moyen de faire savoir qu’il peut faire des exceptions même si en fait, il se doute bien que le photographe ne doit pas avoir besoin de cette information.
-Je vous fais confiance. C’est votre métier, vous savez ce que vous faites.
Il hoche la tête une seconde fois pour signifier que ça lui convient très bien. Le planning lui semble convenable. Et encore une fois, ce n’est pas vraiment quelque chose qu’il connaît donc en dehors de faire confiance, il n’a plus grand-chose à faire.
-Je comprends oui.
Peut-être aussi qu’il s’excuse à lui-même d’avoir laissé un projet en vrac sur son bureau. Il sourit quand l’homme lui dit que ça risque d’être ennuyeux.
-Je suis curieux. C’est rare que je participe aux shootings. Donc ça me va.
Il suit l’homme qui l’amène dans un coin de la pièce et s’installe sur une chaise. Ses deux mannequins semblent enfin être eux-mêmes face au projecteur et Sean agrandi son sourire. Moldus ou pas, ils sont passionnés par ce qu’ils font. Lorsque arrive le moment où ils se retrouvent tous les deux à poser ensemble, Sean est surpris de la connexion entre eux. Ils vont bien ensemble. Le dernier flash s’exprime et Sean offre un sourire aux jeunes gens quand ils le questionnent du regard.
-Oui. Allez-y.
De son côté Sean regarde le défilement des photos. Elles sont toutes réussies mais certaines lui ont davantage taper dans l’œil.
-J'aime beaucoup. Elles sont toutes parfaites, mais il y a à un plus petit nombre qui me plaise davantage. Vous avez besoin de connaître mes préférences ?
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Abell Crowford
Parchemins : 644Âge : 37 ans ○ 21 février 1980 Actuellement : Photographe Points : 0
Abell était plutôt curieux de nature, et très sociable. Même s’il considérait que la plupart de ses congénères n’avaient guère d’intérêt, il trouvait plutôt distrayant de leur parler. Et puis Sean était un sorcier, un styliste sorcier reconnu, de Sang-Pur, et côté, particulièrement dans le monde magique. Abell était un opportuniste, cela n’avait rien de très secret, et même si, depuis quelques années, il était bien établi dans le domaine de la photographie, il savait très bien que tout pouvait s’effondrer en quelques secondes et que les relations, que se faire des relations, n’était certainement pas à négliger. Aussi, même s’il n’était pas forcément passionné à l’idée de savoir pourquoi Sean avait créé des tailleurs bleu canard au lieu de noir, il s’intéressa tout de même à la réponse du passionné de mode. « Et vous êtes satisfait du résultat ? Je trouve toujours périlleux de sortir de sa zone de confort, mais cela nous apporte toujours quelque chose. » Lui-même tentait toujours de nouvelles manières de prendre ses photos, de nouveaux lieux, que cela soit pour les shooting du mode ou pour ses photos artistiques, celle qu’il destinait aux expositions et non pas aux catalogues. Bien sûr, ces dernières années, les publications sur Internet prenaient de plus en plus d’ampleur et Abell avait dû investir pour créer son site web, avec un référencement de ses œuvres à travers les années. Il était important de ne pas rester sur ses acquis, d’expérimenter, de tenter. De vivre avec son temps, en somme. Pour un sorcier, Abell s’était toujours montré assez moderne, et il comptait bien le rester.
Sean lui avait tout de suite donné l’impression d’être quelqu’un de très strict, et cette impression ne cessait de se confirmer avec le temps. Il ne connaissait pas beaucoup de styliste prêt à se débarrasser de leurs deux mannequins phares parce qu’une fois, ils avaient eu le malheur de se pointer avec quelques minutes de retard. Abell savait que Sean venait d’une famille de Sang-Purs très influente, l’une de ces vieilles familles conservatrices qui peuplaient les galas mondains auxquels se rendaient Astoria. Un monde étranger pour le sang-mêlé qu’il était et qu’il ne tenait pas à fréquenter. « Et les agences de mannequins ne posent pas de problèmes ? Enfin, vous avez bien raison. Il faut les mettre au pas ces mannequins. » Abell avait toujours jugé que certains prenaient bien trop vite la grosse tête après quelques shoots avec de grandes marques et des couvertures dans certains magazines.
Abell jeta un regard amusé au sorcier lorsque celui-ci lui assura qu’il avait confiance en lui. En effet, c’était son métier, il était très doué donc encore heureux qu’un mec qui cousait des paillettes sur des robes ne se mettait pas à lui donner des consignes ! Comme il ne voyait pas la peine de risquer un esclandre, il ne fit cependant pas part de cette réflexion à Sean. Le styliste avait visiblement envie de rester dans les parages, ce qui n’arrangeait pas forcément Abell qui n’aimait guère qu’on traine dans ses pattes lorsqu’il travaillait mais tant que Sean restait silencieux, il n’aurait aucun mal à se concentrer. D’ailleurs, la séance de test se passa bien. Les deux moldus se montraient très professionnels, ce qui satisfaisait le toujours perfectionniste Abell. « Je n’en ai techniquement pas besoin, mais c’est toujours bien d’avoir l’avis de quelqu’un d’extérieur, fit-il remarquer alors qu’il montrait le résultat de son rouleau à Sean. Quelles sont vos préférés ? Je vais prendre l’autre tenue en photo et après, la vraie séance commencera. » Il était important de tester les réglages avant de réellement prendre les photos qui serviraient à la campagne de Sean, car Abell tenait à que le résultat soit le plus impeccable possible et ne nécessite que très peu de retouches.
Sean Murphy
Parchemins : 143Âge : 36 ans 05/11/1979 Actuellement : Directeur Adjoint de MPYSewing /Styliste Points : 0
Ξ Sujet: Re: L'art d'embellir l'art {PV Abell} Dim 27 Nov - 9:51
Je commence par mes plus plates excuses pour ce temps de réponses incroyablement long. J'ai été choquée quand j'ai vu la date à laquelle tu as posté. Faut pas hésiter à venir me taper sur la tête si ça se reproduit x) Je suis vraiment navrée. En plus c'est très court ! Je ne savais pas quoi rajouter...
L'art d'embellir l'art.
Abell & Sean
Sean affiche un visage le plus neutre possible. Il n'est pas du genre à promouvoir quelque chose dont il n'est pas parfaitement satisfait. Il ne répond qu'avec une question qui n'a rien à voir. Et ne laisse même pas une vraie réponse au photographe. C'est quelque chose qu'il devrait comprendre, lui qui travaille avec l'art.
-Vous n'aimez pas l'aventure hors de votre zone de confort ?
Peut-être que sa nouvelle gamme de vêtement ne plaira pas. Peut-être même que ça sera un échec cuisant. Mais il n'aime pas la monotonie de rester dans quelque chose qu'il connaît parfaitement. Ce sont des couleurs qu'il n'a pas l'habitude de travailler, mais il y a sans doute des gens qui aimeront. Peut-être plus chez les moldus que les sorciers, mais qu'importe. Il est dans une famille très conservatrice, sans doute beaucoup trop traditionaliste, mais il veut faire évoluer MPYSewing. Que ça plaise ou non à son père.
-Pour vous répondre, c'est un essai. Je ne connais rien à ces couleurs. J'attends de voir si je suis satisfait.
Il hausse un sourcil à la mention des mannequins et de leur renvoi. C'est noté dans leur contrat, et ils l'ont accepté et signé. Il est dans son droit légitime et légal. Il n'abuse cependant pas de ce droit. Il cherche simplement à les rappeler à l'ordre, ça ne veut pas dire qu'il va les renvoyer.
-Je ne vais pas les jeter pour un simple oublie. Je ne suis pas un tyran non plus. Ils avaient juste besoin d'un rappel pour se réveiller.
Il n'aime pas l'idée d'avoir à se justifier, mais il apprécie ces deux personnes, et l'idée qu'on pense qu'il abuse de son pouvoir pour les tenir dans les rangs le dérange.
Il laisse ensuite le photographe faire ce qu'il a faire sans dire un mot, gardant ses distances et observe les deux jeunes gens qui posent. Quand ça semble terminé, Sean est curieux et demande s'il a besoin de son avis, ce à quoi on répond que techniquement, il n'y a pas besoin, mais on l'autorise quand même. Sean se penche donc sur les photos et les observent avec attention. Il n'a rien à dire.
-Elles sont toutes belles, mais j'aime beaucoup ces deux-là, dit t'il en en montrant deux. Cet avis n'est que subjectif, je n'ai rien à dire sur le reste. Je vous laisse continuer.
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Abell Crowford
Parchemins : 644Âge : 37 ans ○ 21 février 1980 Actuellement : Photographe Points : 0
Abell prit le temps de la réflexion. Il ne lui semblait pas être quelqu’un de conservateur, tant au niveau de l’image qu’il voulait véhiculer que la personne qu’il était réellement. Mais, et en dépit de ce que son image nonchalante pouvait laisser penser, il était finalement quelqu’un d’assez réfléchi tout ça pour sortir des conneries la moitié du temps, on se demande à quoi cela sert, et ce qu’une réponse ou une autre pouvait lui apporter. Il voulait que Sean l’apprécie –en dehors de le trouver bon dans son travail, car il n’y avait franchement aucun doute là-dessus. Le styliste pouvait lui apporter des clients, et des clients sorciers, alors qu’il travaillait tout de même principalement avec des moldus, et même s’il n’en manquait pas, de nouvelles personnes pour s’arracher ses magnifiques photos, c’était franchement toujours bon à prendre. Qu’est-ce qu’un conservateur comme le Sang-Pur apprécierait d’entendre comme réponse ?
Finalement, et ce n’était pas si fréquent, Abell opta pour ce qui ressemblait le plus à la vérité : « Je ne m’y aventure pas toujours, car cela nécessite du temps que je n’ai pas, pour expérimenter, tester…Mais j’essaye tout de même de tenter des choses qui ne me ressemblent pas, tant au niveau du travail que dans la vie. Je pense que c’est important de se renouveler, surtout après un certain nombre d’années à exercer la même carrière. Qu’en pensez-vous ? » Il s’agissait de la première fois que Sean tentait les couleurs pastel dans une collection, mais était-ce la première fois tout court qu’il s’éloignait de sa zone de confort ? Abell n’était pas assez familier de son travail pour le déterminer. « Je vois. Pour vous donner mon avis, je trouve que vous avez bien réussi votre propre challenge personnel. Et je peux vous assurer que j’ai un bon jugement pour la mode. » La dernière note de sa phrase se voulait volontiers humoristique. Mais il trouvait qu’il s’habillait toujours de manière classe et chic, contrairement à bien des sorciers –et des moldus, certains ne se fringuant qu’à base de joggings et autres horreurs on a une pensée émue pour Leith. Il espérait avoir transmis ce goût à son très cher filleul auto-proclamé Scorpius : ce gosse possédait des bons gênes, et hors de question qu’il ne porte des robes de sorcier ou il ne savait quoi !
Abell acquiesça alors que Sean affirmait ne pas être un tyran –ce n’était pas le cas de tous les Sangs-Purs, ni de tous les chefs d’entreprise…Lui-même pouvait parfois laisser penser qu’il avait des côtés tyranniques, car il se montrait aussi exigeant envers les autres qu’il ne l’était avec lui-même. C’était ainsi. C’est toujours comme ça qu’il avait été.
Effectuant son boulot, il montra le résultat à Sean, qui sembla satisfait et lui indiqua ses photos préférées, qui s’avéraient aussi les siennes. Abell prit la seconde tenue en photo, et après plusieurs dizaines de minutes, il montra le résultat au styliste, alors qu’une retouche maquillage s’effectuait sur les mannequins. Comme Abell trouvait optimum ses réglages, la séance commença, d’abord d’une tenue, puis de l’autre. Une heure se passa avant qu’Abell se tourne vers Sean. « Nous allons sortir pour la suite. Vous nous suivez ? », demanda-t-il. Peut-être s’ennuyait-il à force de le regarder travailler ?
HRP : pas de soucis Sarah, je savais que tu avais un peu de mal à rp, et notamment avec Sean, donc je ne voulais pas te déranger ta réponse est très bien !