En hauteur, au-delà d'une alcôve un peu retirée demeurait le bureau du propriétaire des lieux, le professeur d'étude des moldus.
Il avait baigné dans cette ambiance depuis tout petit et même après Poudlard. Il estimait qu'ici personne n'était plus moldu que lui et, quelque part, il avait sans doute raison...
Ainsi son bureau était-il meublé en conséquence. Mais September faisait-il un transfert ? Toutes les choses qu'il avait désirées dans sa chambre et qu'il ne pouvait se permettre à Pré-au-Lard étaient ici, installés dans cette étrange pièce.
Le mobilier était moderne et droit, pas d'arabesque ou de courbes exquises... Tout était strict et froid... Le bureau était placé au milieu de la pièce, quelque peu en retrait contre la fenêtre. Deux étagères en pin massif avaient été posées des deux côtés de cette dernière et des livres -qui ne bougeaient pas... étrange- y avaient été rangés.
Les posters ou les photos accrochés aux murs étaient ce qu'il y avait de plus étonnant ! Ils ne bougeaient pas et restaient statiques comme si la feuille de papier glacé les collaient, les empêchant de bouger à leur guise.
Ca et là, on retrouvait des photos de lui à différents stades de sa vie et toujours en compagnie d'une même jeune femme ou de quelques autres personnes -sans doute des amis moldus.
Il fut totalement exclu que cette demoiselle soit sa petite amie étant donné que September était parfois représenté la tenant dans ses bras alors qu'elle n'était qu'une jeune adolescente.
Elle devait être sa soeur...
Ils souriaient tous les deux, figés dans cette même expression qui ne changerait jamais... Il n'y avait pas une seule photo laissant place à de la morosité ou de la colère.
La seule qui bougeât vraiment -et ce fut parce qu'elle fut prise ici quelques jours auparavant- était celle qui se trouvait sur son bureau. Personne d'autre que lui ne pouvait voir de qui il s'agissait... Juste un baiser volé à Lily tandis qu'on capturait leurs âmes dans l'objectif...
Un gigantesque poster avait été posé à sa gauche et représentait des travailleurs moldus perchés sur une grande poutre à des kilomètres d'altitude. Certains mangeaient tandis que d'autres regardaient l'objectif. La photo était ancienne car prise en noir et blanc.
Un peu plus à côté, en retrait, on retrouvait le portrait d'un homme maigre aux lunettes rondes et à la peau foncée. Son visage dégageant une absolue sagesse était parcourue de ride. Ce même homme était affiché plusieurs fois dans des positions et des situations différentes de sa vie quotidienne.
Un peu plus loin, à droite, était représentée une photo de personnes curieusement habillées et munies de grands gourdins de bois. Ils portaient tous ce chapeau moldu et ridicule qu'on appelait "casquette" et souriaient à l'objectif. En dessous, l'on pouvait voir une signature avec une inscription qui disait "Red Soxx, Boston, 1966".
Une autre affiche assez effrayante marquait la fin de cette débauche d'articles moldus... On voyait le visage d'un homme sortant d'une sorte de déchirure sombre et tenant un grand poignard. Son regard aux faux cils collés par le mascara nous fixait sur un sourire bien étrange. En dessous l'on pouvait lire en grosses lettres de la même couleur "Clockwork Orange".
Une autre s'ajoutait à celle-là et représentait ce qui semblait être un romain et une course de char... L'homme était blond, juché sur son engin, tenant ses rennes fermement tandis que ses chevaux filaient au grand galop. On pouvait y lire "Ben Hur".
Certainement la trace de ce que les moldus appelaient des "films" et le "cinéma" ! Bien sûr ces idiots ne savaient pas que, dans le monde sorcier, il suffisait de faire un dessin pour que celui-ci s'anime. Eux qui avaient mis des siècles à le découvrir... Et ils attribuaient cela comme étant leur trouvaille !
September Quint, quant à lui, était assis derrière son bureau et écrivait, noircissant les pages de parchemins qu'on lui avait fourni, la plume parcourant à la vitesse de la lumière le papier délicat...
Une étrange musique venant de nulle part s'élevait. Une jeune femme chantait et ne cessait de dire "salvation... salvation"...
Comment Quint avait-il réussi à régler de la musique moldue pour la diffuser ici ? Cela demeurait un mystère...