Aux abords du monde des Moldus [PV Lily-Roze]

Le magicobus allait bon train. A son bord, Ernie n'avait pas encore crée de catastrophes et les voyageurs paisiblement endormis en cette nuit de printemps ronflaient bercés par les cahots du vieux bus déglingué. Stan, quant à lui, comptait les tickets, voire s'il y avait le compte. Il n'en releva le nez que lorsque le magicobus s'arrêta laissant entrer un couple de vieux sorciers épuisés. Il s'avança vers eux d'un air de ne pas y toucher et leur présenta les billets tout en reniflant négligemment. Le vieillard et sa femme le regardèrent un instant puis jaugèrent les billets avant de faire tomber dans sa main tendue et vide les quelques pièces qui le raviraient.

Le jeune homme opina du chef sur un bref "merci" et les considéra du coin de l'oeil tandis qu'ils montaient s'installer sur les lits du premier étage.

"Tous des escargots, c'est pas possible ! Pff... Ca marche comme ça depuis la nuit des temps et ils me regardent toujours comme si j'débarquais d'la lune avec mes tickets !".

Il renfonça sa casquette un peu plus sur ses cheveux gras et reprit son occupation. Un, deux, trois, quatre...
Il fut à nouveau déconcentré une fois que le bus pilla et manqua se retrouver la tête la première dans la vitre d'en face... Il ne dut son salut qu'à la rambarde d'un lit installé juste à côté.

Les portes s'ouvrirent en grinçant et firent s'engouffrer de l'air froid du soir si bien que Stan joignit ses mains au col de sa blouse de manière exagérée pour en faire ressentir toute son irritation. Un regard noir lancé à son nouvel arrivant, il attendit que celui-ci fut monté dans le magicobus pour le détailler entièrement...
D'où sortait cet énergumène ? D'une maison de trolls ou... ? Jamais il n'avait vu pareil accoutrement et pareille dégaine ! Comment pouvait-on espérer passer inaperçu ou, au moins, ne pas être ridicule en portant de pareils frusques !

Stan lui lança un regard dubitatif lorsqu'il s'approcha de lui. L'homme titubait et semblait s'être levé du lit mais il n'était pas sale, encore moins repoussant. Pire que tout, c'était un jeune homme, une trentaine d'années tout au plus... Les semelles de ses énormes chaussures de randonneur râclait contre le parquet du magicobus tandis qu'il faisait particulièrement peine à voir par cette fraîche soirée de mai.

Il n'était pas chaudement vétu... Un t-shirt noir et délavé ainsi qu'un blue jean troué, éventré aux genoux. Stan s'avança vers lui afin qu'il paye mais le garçon ne sembla même pas lui prêter la moindre attention. Il gardait vissé dans sa main droite le goulot d'une bouteille de whisky pur feu et traînait derrière lui une forte odeur d'alcool, parfum morbide pour un homme d'apparence si juvénile. Le contrôleur le laissa s'avancer, âme en peine dans ce vaisseau fantôme.

"B... bien ! Commença-t-il, balayant un regard vitreux sur l'ensemble du bus, me voila en per... perdition *hic* perdition. Ouais, c'est l'mot... *hic*.

Complètement déphasé. Pour... poursuivi *hic* par une terr... terrible réalité ! *hic*".

September Quint se redressa, lançant un regard morne et perdu à tous, des larmes brillant dans ses yeux rougis par cette fièvre alcoolique. Il déglutit péniblement puis reprit tout en avançant :

"Chuis un ho... *hic* homme fini... usé... lessivé... j'vais *hic* faire d'la... *hic* peine à tout le monde ! *hic Co... comme je l'aurai toujours, toujours fait...

"Je n'suis qu'un... un misérable, voila tout ! J'suis bon à rien.... à rien *hic".

Stan lui jeta un dernier regard puis tendit son long cou vers Arnie dans un geste désespéré. Apparemment, le vieillard hésitait à redémarrer, voire si cet énergumène échappé de nulle part n'était pas dangereux, s'il comptait rester et payer, ou s'il fallait simplement le pousser dehors. September remarqua les échanges entre les deux compères pressés et se tourna nonchalamment vers le contrôleur, cherchant dans la poche de son jean les quelques pièces qui le feraient rester à bord.

"Te... tenez, mon brave. -et il les lui tendit- m... merci bien".

Un dernier sourire, triste et beau, sur un visage éminamment fatigué et Quint en revint à son public... du moins, au peu de gens qui l'écoutait. Il semblait anéanti, brisé, comme si le souffle de jeunesse qui l'habitait alors avait subitement disparu pour ne plus laisser qu'une coquille vide.

"N... nous al... allons tous mour... *hic* mourir..., fit-il plantant dans chaque regard morne ses yeux azurés, tous... et r... rien ne... ne pou... pourra chan... changer quoique *hic* ce... quoique ce soit...

Et, vous savez qu... quoi ?".

Il attendit un instant d'obtenir une réponse, ce à quoi certaines personnes hochèrent négativement et lassement de la tête. September eut un imperceptible sourire.

"J'vais mettre la machine en route...".

Et il but une dernière lampée de whisky...

*Oh la vache ta grand mère…quoi ma grand mère tu es ma conscience c’est la tienne aussi…Ah non elle est tarée…et parle pas d’elle comme ca…au moins maintenant je sais de qui tu tiens…grrrrr*

Belle soirée de printemps, Lily attendait le magicobus sur le trottoir prés de chez sa grand mère. Une journée en enfer pour elle. D’abord elle l’avait forcé à boire son horrible thé vert menthe poivré, citron et Lily avait faillit vomir puis elle avait essayé de placer une phrase alors que la vieille déblatérait sur son pauvre grand père perdu lors d’une mauvaise manœuvre de transplanage (oui papi était un peu tête en l’air) et alors qu’elle allait lui dire qu’elle avait trouvé l’homme de sa vie la sonnerie de la maison avant retentit.

Interloquer elle avait regardé sa grand mère avait- elle prévu de la visite alors qu’elle savait qu’elle viendrait ? Mais la réponse arriva bien trop vite à son gout lorsqu’elle vit le sourire espiègle de sa grande mère et la tête de grenouille de Gunther. Lily-Roze avait bien pensé à s’enfuir en transplanant mais n’avait pas osé, a la place sa chevelure blonde avait laissé la place au roux…le visage de sa grand mère changeant légèrement. Celle-ci savait que ce n’était pas bon signe.

Malgré tout Maggi la grand mère fit entrer le jeune homme ou plutôt l’animal. Puis adressa à sa petite fille un sourire. Les yeux de Lily deviennent légèrement ténébreux. De plus ses mois intérieurs était en pleine dispute pour ne pas changer.

*Elle t’a bien eu la vieille…arrête de rire….tu l’as déteste hein ?...oui mais pas autant que lui en fait.*

Le dit Gunther prit alors la parole.

- Oh ma chère Lily-Roze comment te portes tu ?

« J’allais bien avant que tu arrives. »

- Toujours aussi charmante…Avec un caractère comme le tien tu dois encore être célibataire, Non ?

Sourire à la Roze, en pensant qu’elle allait le moucher une bonne fois pour toute ainsi que sa grand-mère.

« Eh bien détrompe toi Gunther, justement je venais voir ma GRAND MERE pour lui annoncer mon mariage avec un sorcier mamie au mois de juillet. Tu venais pour quelque chose de précis peut être toi. »

Prend un malin plaisir à voir le visage du jeune homme dégouter et déçu. Puis se retourne vers sa grand-mère le regard déçu à son tour. Enfin Lily décide qu’elle n’a plus rien à faire ici et se lève puis se tourne vers sa grand-mère.

« Tu seras à l’avenir que tu n’as en aucun cas le droit de te mêler de MA vie privé grand mère, sur ce je vous laisse. »

La jeune femme prit son sac puis sort promptement de la maison. La voila maintenant a attendre le bus qui ne semble pas venir et plus enrager que jamais. Enfin il montra la bout de son nez, elle lança un regard rempli d’éclaires à Stan en montant dans celui-ci pour lui montrer qu’il avait mit bien trop de temps à son gout. Celui-ci déglutit difficilement alors qu’il prenait son ticket. Toujours énerver elle se dirigea vers le fond du bus, espérant un peu de tranquillité et espérant pouvoir décompresser. Au bout d’un moment elle se regarda de plus en plus rousse ce qui montrait qu’elle n’était du tout prête à se calmer et qu’elle marmonnait sans cesse sa journée de plus pourrit qu’il soit.

Alors qu’elle commençait enfin à somnoler le bus s’arrêta encore. Elle soupira alors exaspérée à se rythme la elle allait passer la nuit dans le bus. La jeune femme ne prêta pas attention à la personne qui montant dans le bus, regardant plutôt par la fenêtre et respirant à fond. Elle fut tout de même obliger d’écoute parce que celle-ci braillait comme un dérater. On aurait dit un prêcheur de mauvaises paroles et elle n’avait en aucun ca besoin de cela ce soir.
Son attention fut un peut plus alerter lorsque l’homme prononça ces mots :

"N... nous al... allons tous mour... *hic* mourir..., fit-il plantant dans chaque regard morne ses yeux azurés, tous... et r... rien ne... ne pou... pourra chan... changer quoique *hic* ce... quoique ce soit...

Et, vous savez qu... quoi ?".

"J'vais mettre la machine en route...".

Les mots restèrent dans son esprit cet homme devait vraiment être inconscient pour dire des choses pareilles. Etre le point de départ d’un grand malheur n’était pas à dire sous tous les toits. Et puis il devait être tellement saoul qu’il ne savait pas ce qu’il disait réellement. Lily-Roze osa un léger regard vers l’endroit ou se trouvait l’homme puis rebaissa celui-ci….avant de relever la tête les yeux plein de stupeur.

*Non mais attends ce n’est pas possible….euh bah la oui….grrrrrrr*

D’un bon elle se redressa, faisant face à l’homme qui tenait à peine debout et plus rousse que jamais elle plongea ses yeux émeraudes dans les siens avant de crier et de s’approcher d’un pas déterminer.

« SEPTEMBER QUINT PEUT TU, M’EXPLIQUER COMMENT TU PEUX ETRE DANS CET ETAT ET SUR TOUT CE QUE TOUT CELA VEUT DIRE ? Tu me fais honte c’est pas possible je peux pas te laisser cinq minute tout seul….REPONDS MOI DE SUITE…. »

Elle était rouge de colère et finalement ce défoulait peut être un peu trop sur lui mais elle était plus qu’énerver la journée avait vraiment été horrible jusqu’au bout et le voir dans cet était et en plus l’entendre dire qu’il serait surement le responsable de la mort de tous était le pompon pour elle.

September Quint allait continuer à déblatérer bêtises sur bêtises lorsqu'une voix ferme et tranchante le sortit de sa délirante léthargie. Interloqué, secouant la tête pour s'assurer qu'il avait bien entendu, le jeune homme ferma douloureusement les yeux pour ensuite les rouvrir sur sa bien aimée, la femme qu'il épouserait dans quelques mois.
Quint déglutit péniblement, aux abois, tel un enfant. Quelques passagers se mirent à rire, couvrant leurs petits gloussements moqueurs tandis qu'ils jetaient des regards amusés dans leur direction. Hagard le jeune homme jeta un bref regard alentours et en revint à Lily le sermonnant toujours.
Et, alors qu'il s'apprêtait à lui expliquer avec douceur et candeur, une phrase particulière n'échappa pas à son esprit embrumé et résonna en lui, cinglante, déstabilisante et blessante.

"Tu me fais honte c’est pas possible je peux pas te laisser cinq minute tout seul...".

Le mordant de sa réplique eut tôt fait de lui glacer le sang et il frisonna, détournant la tête comme s'il venait de recevoir une gifle.
Le sol sembla s'effondrer sous ses pieds et il se retrouva planté là, juste devant l'abime, incapable de faire le moindre mouvement tant elle l'avait pétrifié. Jamais il ne l'avait entendu lui parler comme cela, jamais...
Sept' refoula ses larmes et ravala la boule coincée dans sa gorge. Il fallait que cela passe, comme un comprimé, et il fallait qu'il encaisse... encaisse le fait de s'être vu traîté comme un enfant devant une vingtaine de personnes, encaisse le fait que sa future femme le prenne pour un gamin et non un adulte responsable, un homme de 33 ans.

Et lui, l'esprit noyé dans les vapeurs d'alcool, n'avait envie que de dire, de crier, de s'époumonner :

*Et toi, hein ? Et toi ? Où étais-tu quand j'avais 14, 15 ans ? Où étais-tu puisque tu crois si bien me connaître, puisque tu crois t'adresser à un môme ! Où étais-tu avec tes potions, tes jeux, tes plaisanteries, où étais-tu ?!

Etais-tu là quand je pleurais seul, le soir, dans mon dortoir ? Etais-tu là quand, accablé de douleur, je cherchais à repousser mes larmes et à affronter le fait que je devais passer deux mois entiers avec mes parents ? Etais-tu là quand Apophis et sa bande me tombaient dessus ?

Tu ne m'as pas connu à cet âge ! Comment peux-tu donc dire que je te fais honte ? Qu'on ne peut pas me laisser cinq minutes ? Comment peux-tu affirmer qu'il me faut une surveillance 24 heures sur 24 ?

Tu me connais pas, Lily... Tu me connais pas...*.

"Ca va, souffla-t-il et il passa un revers de main sur sa bouche asséchée, ça va, on va rentrer...".

Le regard endormi, les yeux rougeoyants, il s'arrêta un instant sur Earl lui faisant fermement comprendre qu'il était temps pour lui d'arrêter sa machine afin qu'il puisse descendre. La tête rétrécie le jaugea un dernier instant puis murmura quelques mots au vieux conducteur qui, d'un coup sec, stoppa littéralement son magicobus. Stan Rocade trébucha puis se tint tout à fait droit, lançant un regard de feu au jeune écrivain.

"Partons...", souffla celui-ci puis il fit volte-face prêt à sortir. Le contrôleur le considéra une dernière fois d'un oeil glauque puis ouvrit grands les portes, saluant d'un bref signe de tête la jeune femme qui passait devant lui...

September descendit à l'air frais, les marches grinçant sous son poids. Il attendit que Lily soit descendue elle aussi pour passer un regard par-dessus son épaule... qu'il s'emprassa de détourner. Jetant dans le cannivaud ce qui lui restait de whisky, il laissa la bouteille de verre lui échapper des mains et se fracasser sur le sol en un bruit tonitruant et démultiplié pour son esprit embrouillé.

Quint renifla un grand coup et hasarda un tour bancal sur lui-même, revenant à Lily.

"Quoi ? Souffla-t-il sur un sourire désabusé, qu'est-ce qu'il y a, Lily ? Tu n'as jamais vu un homme au bout du rouleau ? Ah non, je regrette, tu ne m'as jamais vu MOI au bout du rouleau !".

Il avait pointé un pouce tendu sur lui, tanguant sur ses jambes qu'il croyait faites de coton, la ville et ses ruelles sombres dansant autour de lui.
Un long silence se fit, il avait baissé la tête, honteux d'avoir eu à lui parler comme ça...
Lorsqu'il la releva ce ne fut plus que pour la regarder elle. Ses yeux qui, jusqu'à présent, s'arrêtaient sur chaque élément du décor, n'étaient plus braqués que sur cette jeune femme -le jeune professeur tâchant de se raccrocher à sa vision comme à la réalité. Il fit un pas vers elle, levant ses mains pour l'approcher, cherchant à être rassurant mais inspirant davantage de pitié et de tristesse qu'autre chose. Il reprit :

"Lily... Lily, je...".

Il baissa les bras ainsi que les yeux, soudain amer et vaincu. Fronçant les sourcils, il hocha lentement et profondement la tête.

"Co... comment me croire et comment faire ? Je... je suis à des années lu... lumières de toi. Et pourtant, j'aimerais tant... tant tout...".

Ses mots s'arrêtèrent et ne passèrent pas sa bouche. Un blocage s'était fait dans son esprit qui empêchait ses pensées, ses émotions, d'outrepasser cette ligne -ligne qu'il s'était forgé depuis bien longtemps afin que jamais n'éclate cette terrible vérité au grand jour.
Ses doutes, ses peurs, ses considérations, se mélangeaient en lui, formant un marasme d'idées saugrenues, la vérité côtoyant le mensonge...
Sept' serra les poings.

*"Dis-lui ! Dis-lui qui tu es ! Quelle autre personne pourrait mieux te comprendre qu'elle ?".

"Non, surtout ne dis rien ! Garde cela secret, rien que pour toi ! Elle ne doit pas savoir, elle pourrait s'enfuir, avoir peur de toi ! C'est la dernière chose que tu veux, n'est-ce pas ?".

"Parle-lui de ta solitude, que tu as l'impression d'être ailleurs, lointain par rapport à elle ! Parle-lui, elle t'écoutera !".

"Non, non, non, Sept' ! Surtout ne dis RIEN ! Elle pourrait en patir ! On pourrait lui faire du mal, non !".

"ReNdS-tOi à SyKeS, SePTembeR ! REndS-ToI à LuI !"*.

Calme et froid, solide et raide, détendu et anéanti, September Quint releva doucement son visage vers elle. Ses grands yeux d'enfant n'exprimaient plus rien d'autre qu'une profonde lassitude, abattement et tristesse, comme si tout ceci était perdu d'avance...
Il poussa un long et profond soupir et passa une main nerveuse et froide dans ses cheveux, expirant doucement.

"Lily, ma chérie, annonça-t-il simplement, il... il va falloir que tu m'oublies pendant quelques temps...

Je sais... -il ravala péniblement sa salive tandis que ses yeux brillaient déjà- Je sais que tu vas beaucoup m'en vouloir car... car tu comptais sur moi, sur notre mariage...

M... mais, vois-tu, je... je risque d'être ab... absent un petit moment... Et là-là où je vais tu ne peux pas venir...

Je suis extrêmement sérieux... et surtout extrêmement désolé, mais je... je ne veux pas... pas te faire courir le moindre risque...
J'espère de... de tout mon coeur que tu me comprendras...".

Sa voix, à la fin de sa phrase, n'avait plus été qu'un mince filet, à peine audible. Les points serrés, la tête haute, il rentrait ses ongles dans ses paumes afin de s'efforcer de ne pas éclater en sanglots. Tout son corps tremblait à présent aussi bien de peur, que de froid...

"Je suis dangereux, tu comprends ?".

Et sa voix s'étrangla dans sa gorge...

"Il... il faut que tu partes, d'a.... d'accord ?".

September hocha fébrilement la tête, l'enjoignant à accepter. Ses pupilles se nimbèrent d'un voila houleux et il recula consciemment sans cesser de la fixer.

"D'accord, ma chérie ?".

Et il lui esquissa un sourire pauvre et bienveillant...

Elle le regardait attendant qu’il se décide enfin à ouvrir la bouche. Mais au fond d’elle même Lily sentait qu’il y avait quelque chose qui clochait pour qu’il se mette dans un était pareil. Il était jamais facile de vivre avec quelqu’un de très secret mais la on dépassait les bornes. Et la lueur de reproche qu’elle pouvait lire dans ses yeux, ne faisait rien pour la calmer. Lily était pourtant gentille et patiente, l’amour y était aussi pour quelque chose mais la il y avait un truc qui lui échappait et comme elle était déjà bien énervée cela la mettait en colère plus que de raison.

La sorcière en avait assez des sous entendu du genre les yeux qui te dire je suis désolée tu ne peux pas comprendre. Elle était pourtant intelligente non et compréhensive beaucoup plus que la moite de ses congénères, alors pourquoi s’entêtait-il à se murer dans le silence. A cet instant plus elle le regardait et moins elle comprenait son comportement. Oh elle se doutait bien que rien n’avait été facile pour lui vu qu’il n’avait plus aucun contacte avec sa famille mais comment voulait il qu’elle comprenne si il ne lui disait rien. Elle soupira alors que d’un ton autoritaire qu’elle ne lui connaissait pas.

« Parle moi autrement, s’il te plait…je ne suis ni Apophis, ni un de tes élèves ! »

Malgré tout elle le laissa arrête le bus, qui freina rudement la projetant en avant. Elle se retint tant bien que mal à ce qui passait puis se redressa comme ci de rien était. Lily passa devant lui ne le regardant même, mais donna un sourit contrit à ce pauvre Stan et descendit du bus. La jeune femme ne l’attendit pas en bas et s’éloigna rapidement du trottoir. Il le rattrapa vite fait mais elle l’ignora un moment. Si elle s’arrêtait elle était capable de faire quelque chose qu’elle regretterait. Cela faisait vraiment très longtemps qu’elle n’avait pas été dans cet état la et elle en tremblait. Un début de larme se présenta au bord de ses yeux mais elle les refoula. Non elle ne voulait pas pleurer devant lui…Oh grand jamais Roze ne s’abaisserait a cela.

Aujourd’hui chacun d’eux apprenait l’autre facette de son aimé et la leçon était plutôt douloureuse. Ils restèrent un petit moment silencieux et la conscience de Lily en profita pour apparaitre de nouveau.

*Tu devrais te calmer tu sais ?....Oh ta gueule…Pardon ?...oui, t’a très bien entendu tu te tais… tu ne me parle pas comme ca….oh mademoiselle la sainte nitouche garde tes commentaire j’ai assez d’un asocial en pleine crise d’ado.*

Finalement elle consentit à se tourner vers lui. Peut être finalement qu’elle n’aurait pas du parce que vu la tête qu’il avait…elle en frissonna et la moutarde lui monta au nez de nouveau. Elle voyait bien qu’il essayait de dire quelque chose, il ruminait et marmonnait cherchant ses mots. Un sourire légèrement ironique sur les lèvres. Qu’elle perdit finalement assez rapidement.

"Lily, ma chérie, annonça-t-il simplement, il... il va falloir que tu m'oublies pendant quelques temps...
Je sais que tu vas beaucoup m'en vouloir car... car tu comptais sur moi, sur notre mariage...

M... Mais, vois-tu, je... je risque d'être ab... absent un petit moment... Et là-là où je vais tu ne peux pas venir...Je suis extrêmement sérieux... et surtout extrêmement désolé, mais je... je ne veux pas... pas te faire courir le moindre risque...
J'espère de... de tout mon cœur que tu me comprendras...".

Roze haussa un sourcil, il se foutait d’elle il n’y avait pas d’autre mot. Stupéfaite elle l’était, si elle n’avait pas été si énervée surement qu’elle serait tombé a la renverse. Elle se contenta de l’observer, cherchant les mots qui conviendraient à ce qu’il lui racontait…bien sur le calme qu’affichait son visage n’était rien de ce qu’elle avait à l’intérieur d’elle même. Mais la goutte d’eau qui fit déborder le vase fut :

"Il... il faut que tu partes, d'a.... d'accord ?".

Elle respira à fond :

« EST-CE QUE JE SUIS D’ACCORD ? PARDON ? TU TE FICHES DE MOI LA ! TU ARRIVE COMME UNE FLEUR ET TU ME DIS « AU PARDON CHERIE MAIS JE SUIS UN HOMME DANGEREUX ALORS VAUT MIEUX PAS T’APPROCHER DE MOI …-elle inspira profondément avant de reprendre plus calmement mais le cheveux d’un rouge carmin ne laissait pas de doute sur ce qu’elle ressentait- mais ce que tu ne comprends pas c’est que tu es engagé ET au grand jamais je ne remettrais notre mariage à plus tard tu entends que tu sois un dangereux criminel, un funambule, un dompteur de lui ou bien le Mage noir en personne. Je t’aime quelque soit la personne qui se cache en toi et que tu ne veux pas me montrer mais mon grand maintenant assume jusqu’au et tu peux être sur que rien de ce que tu me diras ne me fera changer d’avis….réfléchit je me marie pas pour ce que tu représentes mais pour ce que tu as…Tu as oublié pour le meilleur et pour le Pire et bien aujourd’hui c’est le pire et j’attends que tu me dises ce qui te met dans un état pareil….ET JE N’ACCEPTERAIS PAS DE FUITE DE TA PART SEPTEMBER … »

September s'était tenu droit tout le long de son discours, et bien que ses genoux tremblaient et que ses jambes ne demandaient qu'à s'effondrer, il avait sû rester calme et détendu face à cette jeune femme investie d'un tempérament de feu et particulièrement déchaînée... vraiment, jamais il n'avait vu Lily s'en prendre à lui de cette manière ni même lui crier dessus une seule fois depuis leur rencontre.

Il devait bien admettre que, malgré l'alcool ingurgité et cette affreuse situation dans laquelle il se trouvait, il ne pouvait décemment nier ce regard, oublier ces mots durs et fermes, paroles de quelqu'un en colère, déchargeant toute sa hargne sur lui... quelqu'un qui ne ressemblait pas à sa fiancée...

Lorsqu'elle cria à nouveau, le jeune homme esquiva un pas en arrière tout en jetant un bref coup d'oeil à la chevelure sanguinolente de la jeune sorcière. Sa partie masculine, quant à elle, lui hurlait de rétablir l'ordre, de montrer à cette femme qu'elle ne devait pas lui parler ainsi... mais l'autre partie, plus sage, plus modérée et peut-être plus influençable, fixa sa bien aimée comme jamais -stupeur et désarroi se lisant dans ses pupilles claires tandis qu'il hochait la tête.

Elle exigeait de savoir et elle ne comptait pas le laisser partir, voici ce qui se traduisait dans son esprit... Lily était fermement décidée à ne pas le laisser accomplir quoique ce soit et ne bougerait pas tant qu'elle ne saurait pas.

Indécis, le doute l'envahissant lentement, September ne savait s'il était bien de répondre ou pas. A vrai dire, il était tellement désorienté par la situation ainsi que par l'alcool que bon nombre de choses se mélangeaient dans sa tête -choses qui apparaissaient comme louches, pas très claires.

L'écrivain passa une main fatiguée sur son visage, massant ses yeux. Lorsqu'il en revint à elle, sa vision n'avait pas changée. Elle gardait toujours ses cheveux rouges et, plus que tout, sa silhouette se brouillait -conséquences d'une trop grande absorption d'alcool.

*Je vais crever si ça continue... Que savoir ? Qui est la vraie ? Où est Lily ? Où est-elle ?

C'est pas elle là, c'est sûr ! On me pigeonne, on me...*.

Le jeune homme recula précautionneusement d'un pas, puis d'un autre, main tendue vers l'extérieure au cas où il rencontrait un obstacle inconnu. Son regard frappé de surprise ne cessaitr de fixer Lily comme si, à présent, il ne la reconnaissait plus.
Mais, à vrai dire, se reconnaissait-il aussi ?

Il s'arrêta brusquement, pas parce qu'il avait repris assurance, mais parce que le mur de brique d'un bâtiment venait de le stopper net dans son repli. Dos à cette façade, pris au piège, September Quint avait le souffle court, prêt à réagir, prêt à la fuir.
Car, plus que tout, elle le terrifiait !

Ses yeux d'azur se braquèrent sur elle. Paumes contre le mur, le visage fermé comme pour ne laisser aucune ouverture à son âme, il se décida à parler :

"Je ne romprai rien du tout -et son souffle était celui de quelqu'un d'acculé, sur la défensive- je me marierai, vous le savez ! Et ça, vous ne pourrez m'en empêcher malgré tous vos efforts, malgré ce que vous souhaitez !

Vous m'avez, très bien ! J'en assume les conséquences. Mais que jamais, vous m'entendez JAMAIS, vous ne preniez possession de Lily !".

Et Quint avança, un doigt tendu vers elle... où ce qu'il croyait être elle...

"Vous ne me bluffez pas ! Vous m'avez, c'est promis, j'ai conclu un pacte ! Je viendrai, je l'ai dit, je viendrai demain. Mais laissez-la tranquille ! Ne vous en prenez pas à elle ! Elle ne le supporterait pas... du moins -il baissa la tête- moins bien que moi...".

Il n'était plus qu'à quelques centimètres d'elle, écourtant la distance consciemment, froidement, sans ciller, reprenant des forces et du poil de la bête.

"Vous m'avez compris ?? Jamais je ne vous laisserai toucher à UN cheveux de cette fille ! Alors, si vous voulez me tester outre mesure, voir mes capacités, je vous invite à le faire autrement !".

"Vous m'entendez Mordred, ou Lucius, ou je sais pas qui d'autre, hurla-t-il, je ne vous laisserai pas faire !!!".

Et, les yeux brillants de larmes, le visage rongé par un dégoût profond, il leva sa baguette sur "elle" soufflant, une dernière fois et d'une voix brisée :

"L'avénement n'est pas encore arrivé que vous commencez déjà à me torturer...".

Estomaquée, Roze en aurait vomit tellement elle le méprisait en cet instant ce demandant ce que Lily pouvait bien lui trouver. La colère était en elle et ne semblait pas vouloir partir. Plus elle le regardait et plus elle avait envie de la lacérer de coup. Oh elle aurait bien compris qu’il soit stresser et qu’il dise alors n’importe quoi mais elle voyait bien qu’il y avait quelque choser et elle ne supporterait pas qu’il lui mente encore…cela faisait plusieurs jours qu’il était comme ca faisant comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Mais voila aujourd’hui avait été une mauvaise journée et le trouver dans un état pareil lui fait penser que finalement elle ne le connait pas tant que ca pourtant son cœur lui crie toujours que c’est lui et pas un autre qui lui et jusqu'à présent suivre son cœur l’avait totalement réussit. Ce qu’elle avait du mal à comprendre c’est cette indécision…cette bizarrerie qui durait depuis un certain temps et qui la mettait mal alaise. Son visage était contracté et ses yeux dur c’était la première fois qu’elle était ainsi devant lui, Lily ne se mettait jamais vraiment en colère mais une fois qu’elle était partie il lui était tout de même difficile a calmer. Elle passa une main sur son visage l’imitant par se fait et soupira.

*tu devrais te calmer tu sais….Toi je t’ai rien demander, tu mets totalement inutile…mais…la ferme j’ai dit t’es tellement blonde que tu comprends pas ce que je te dis….-se tait-*

La respiration rapide les poings serrer et une légère marque de transpiration prouvait son état. Mais elle ne s’en rendait pas bien compte lorsque cela arrivait c’était comme si elle était déconnecter de son vrai moi. Alors qu’il reculait un peu plus à chaque mot qu’elle prononçait elle s’avançait un sourire sadique se dessinant montrant qu’il était bien la proie et qu’elle était bien décider à s’amuser un peu.

*Bon sang Roze regarde la…pourquoi fait y a pas d’intérêt…mais arrête toi c’est un ordre je l’aime…Et alors…par conséquent toi aussi…je vois pas le rapport.*

Roze était la devant et elle ne voulait pas…non elle ne voulait pas écouter Lily. La gentille Lily prête a tout pour son amour…son cœur lui disait qu’elle avait raison mais son esprit la trouvait pathétique ce qui la mettait encore plus en colère. Mais finalement elle l’écouta sa gentille Lily puisqu’après tout elle était elle et vis versa. Roze l’observa un long moment ne faisant pas attention à ce qui se passait réellement. Un sentiment de malaise profond envahie son corps et son cœur. Il y avait quelque chose qui n’allait pas bien plus profond et plus douloureux que ce qu’elle croyait cacher.

Son souffle se coupa alors que leurs regards se croisaient. Il avait le regard désemparer, il était perdu et furieux en même temps. Une étrange lueur dans ses yeux. Elle ne comprenait pas ou plus…en fait elle n’avait jamais rien comprit. Son cœur se serra dans une violente douleur alors qu’il crachait ses mots comme s’il s’adressait à quelqu’un d’autre.

"Vous m'entendez Mordred, ou Lucius, ou je sais pas qui d'autre, hurla-t-il, je ne vous laisserai pas faire !!!"

Au nom de Lucius elle comprit alors il la prenait bien pour quelqu’un d’autre et pas n’importe qui il la prenait pour un mangemort, un homme horrible sans scrupule. Elle lui décrocha une gifle pour qu’il se calme et se réveille et qu’il ouvre un peu les yeux.

« Moi…Moi c’est toi qui ma prend pour un Putain de mangemort…ouvre les yeux September. Il n’y a que toi et moi…*

Elle venait de comprendre et une vague d’angoisse la submergeait progressivement elle reprenait son calme. Respirant profondément, elle ne comprenait que trop bien ce qu’il venait de lui dire. Elle ferma ses yeux…s’il en était rendu la ce n’était pas de gaité de cœur, Lily voyait bien son désarroi, ses paroles montraient son désarroi…comment devait elle réagir ? Partir en lui criant sa haine ou rester et lui prouver que malgré ce qu’il venait de lui dire elle l’aimait et elle voulait rester a ses coté pour lutter et pour le soutenir dans cette épreuve.
Dans quelques jours elle serait sa famille et il serait la sienne. Alors qu’elle s’avançait vers lui ses cheveux redevenaient progressivement blonds. Elle passa sur le sentiment d’avoir était quelque peut trahi et sur le fait qu’il devenait un « méchant ». Mais elle savait au fond d’elle même qu’il n’en était rien, qu’il n’était pas cela…

"L'avènement n'est pas encore arrivé que vous commencez déjà à me torturer...".

Lily arriva devant lui à un centimètre de sa baguette. Elle tendit la main pour la lui baisser puis s’empara de son autre main et la posa sur son propre cœur. Ses yeux coulaient de larme et son cœur battait a tout rompre s’il ne reprenait pas conscience il risquait de lui faire mal. Elle se voulait rassurante… et de sa voix douce habituelle lui murmura ces mots :

« September, bien sur qu’IL n’est pas la…je ne sais pas comment cela est arrivé mais…quoi qu’il arrive je serais a tes cotés... Dans quelques jours je t’appartiendrais je serais ta famille et tu deviendras la mienne quoiqu’il arrive je serais la…je sais d’avance que ca sera dur et je sais aussi ce que je risquerais mais je préfère vivre une vie dangereuse avec toi que vivre malheureuse sans toi…Mais pourquoi un tel choix Sept ? »

Lily-Roze ne le quittait pas des yeux voulant que les mots qu’elle lui disait s’imprègnent dans son esprit et qu’il ressente toute sa sincérité. Elle avait peur bien sur c’était un sentiment humain mais elle se montrerait forte et elle savait qu’elle le pouvait. Elle détacha sa main qui repoussait sa baguette et d’un geste du pouce elle lui effaçait ses larmes. Lui montrant ainsi qu’elle était auprès de lui et ce jusqu’au bout…

*Me voila à ma place tu es contente?...oui...tu es sur de toi Lily...plus que jamais...bien...*

La gifle retentit avec fureur contre la joue du jeune homme et, l'espace d'un instant, September resta estomaqué. La bouche ouverte et les yeux agrandis de stupeur il fixait Lily-Roze, le souffle coupé.
Des larmes commençaient à naître dans ses yeux tandis que son coeur se resserrait dans sa poitrine. Il avait l'impression que tout un monde venait de s'écrouler à ses pieds, tant de promesses d'espoirs, de renouveau et de réconfort qui venaient de s'évanouir à travers cette nuit sans lune, sans lueur. Le tunnel venait d'être rebouché et le sorcier indécis qu'il était venait de déraper, glissant à nouveau dans son trou, raccourcissant le chemin qui le ramenait vers l'extérieur...

Lily l'avait giflé. Elle avait levé la main sur lui ! Lui qui s'était juré que jamais il ne frapperait quiconque ! Il venait de l'avoir vu faire et venait de l'avoir subi par la personne la plus douce et la plus improbable qui soit. Il lui faisait confiance et ce simple geste venait de ramener notre écrivain au sentiment le plus présent et le plus sombre depuis ces cinq ou six dernières semaines : la méfiance et la crainte. En somme, il ne pouvait pas plus se fier à elle qu'à la Mort en personne... Quint recula d'un pas.

« Moi…Moi c’est toi qui ma prend pour un Putain de mangemort…ouvre les yeux September. Il n’y a que toi et moi…*

Le jeune homme la fixa d'un regard mauvais et outré, passant une main douloureuse sur sa joue écarlate, la prunelle de ses yeux dansant et brillant de mille éclats. On eut dit, l'espace d'un instant, un enfant blessé d'avoir reçu une correction tant son regard pouvait être meurtri et farouche, indubitablement accusateur.
Sans oublier le fait que September était un adulte et qu'une pointe d'humiliation se faisait aussi clairement ressentir...

"Tu m'as frappé, Lily, marmonna-t-il, tu m'as frappé...".

Mais la jeune femme rembraya tout de go :

« September, bien sur qu’IL n’est pas la… je ne sais pas comment cela est arrivé mais…quoi qu’il arrive je serais a tes cotés... Dans quelques jours je t’appartiendrais je serais ta famille et tu deviendras la mienne quoiqu’il arrive je serais la…je sais d’avance que ca sera dur et je sais aussi ce que je risquerais mais je préfère vivre une vie dangereuse avec toi que vivre malheureuse sans toi…Mais pourquoi un tel choix Sept ? »

C'était plus qu'il ne pouvait entendre. September détourna le regard, se mordant la langue suffisamment fort afin de ne pas entrer dans une colère noire et explosive. Beaucoup d'idées se mélangeaient dans son esprit et formaient tout un bourbier duquel il n'arrivait plus à se dépétrer. D'ailleurs, beaucoup trop de choses s'étaient passées, soulevant en lui comme une sorte de nausée -mélange acide et écoeurant se mêlant à l'alcool ingurgité qui le rendait malade. Il reprit son souffle...
Serrant dents et poings, tâchant de repousser et contenir ses larmes, September tourna ses pupilles vers elle, dont le bleu pastel était à présent pareil à un ciel d'orage. Il répliqua :

"Tu ne sais pas seulement ce que j'ai traversé... -il renifla bruyamment- tu n'imagines même pas ce que j'ai enduré, par quoi je suis passé, et je suis sûr que, même si je te le disais, tu n'arriverais pas à y croire ! Peut-être même ne voudrais-tu plus jamais me voir...".

Il fit une pause un instant, passant une main tremblante et glaciale sur son visage. Reprenant son souffle il cligna des yeux sur un regard rougi de larmes.

"Tu dis que tu peux le supporter ? Que... que tu as assez de cran pour tenir tête à mes côtés ?...".

Un son gutural sorti de sa bouche et les épaules du jeune homme se mirent soudain à gesticuler. Un sourire crispé et misérable barrait son visage en deux sous un ris hystérique. Il reprit :

"Me fais pas rire, Lily. Ne me fais pas rire. Tu ne pourras pas être là tout simplement parce que je t'en défends et que je refuse une seule seconde que tu sois entraînée là-dedans ! Tu... tu... dois pas vraiment en saisir le concept, là ? Je rêve ! Tu crois quoi ? Que c'est une "partie de plaisir" ? Une virée dans une contrée inconnue ? On n'est pas dans Indiana Jones et je suis pas Harrison Ford, je suis moi -il posa ses deux mains sur sa poitrine- seulement moi !

Et je te garantis, je te le jure sur la tête de... de qui tu voudras... qu'à travers ce choix tu y perds plus que la vie ! Et c'est quelque chose que je ne pourrai supporter te concernant...".

"Voila, tu as compris, fit-il transcendé par une mine hilare, tu sais tout maintenant... et même beaucoup plus !
Seulement, le truc que tu sais pas... et que tu ne sauras jamais... c'est que c'est pas dur, ahh ça non !

C'est pire...".

September sentit alors une vive douleur dans sa poitrine qui l'amena à se courber légèrement en avant, portant une main crispée à son coeur. Suffoquant, rendant petite bouffée par petite bouffée, il leva sa main comme pour se protéger d'une éventuelle intervention de la part de sa fiancée. Se campant un peu mieux sur ses jambes tanguantes, reprenant peu à peu son souffle, le futur Mangemort lui décocha un sourire cynique sur une mine des plus sereines... et des plus terrifiantes.

September Quint avait à présent ce regard sans lueur et sans surprise qu'ont ces hommes qui ont déjà trop voyagé... Ses traits semblaient s'être creusés avant l'âge, insufflant une certaine profondeur et une certaine sagesse dans le corps d'un homme s'habillant encore comme un adolescent.
Quelque chose s'était brisé en lui et il paraissait en avoir pris conscience.

"Tu ne risqueras rien, lui assura-t-il avec ferveur, tu n'iras nulle part ailleurs que chez toi... Tu vivras ta vie comme à ton habitude !...".

Toute larme avait cessé, son visage était sec tandis que lentement il reculait, marquant la distance.

"Et n'essaye pas seulement de me retrouver... auquel cas, ils te tueront sans autre forme de procès !

C'est moi qui te retrouverai, Lily. Je retrouve toujours tout le monde...".

Il était maintenant à une distance respectable mais ses membres tremblaient et manquaient de faire chavirer la confiance qu'il avait si brusquement retrouvé. Fixant Lily d'un regard amusé, se mouvant d'un air nonchalant et blasé, il s'adressa une dernière fois à elle juste avant de ne sortir sa baguette :

"C'est moche, hein, comment on peut être sans le vouloir ?

Un jour on rencontre quelqu'un, on apprend à le connaître, on croit tout savoir de lui et... en une fraction de seconde, tout s'écroule sous nos pieds !

C'est ce que j'ai appris à mes dépends ce soir... et je crois que toi aussi !

Faut croire, que ça devait se passer un jour. On ne devait plus continuer à se mentir... -son regard se perdit dans le vague, fixant le macadam noir- A présent, on sait chacun à quoi s'en tenir, pas vrai ?

Je t'aime toujours, Lily -et il eut un bref pincement au coeur, sa voix se brisa- mais toi, m'aimes-tu encore... et m'aimeras-tu encore après ce que je vais te dire ?...".

Il passa une langue anxieuse sur ses lèvres gercées.

"Je suis un fugitif... dans le monde Moldu, je parle. Je suis un fugitif car, il y a deux ans, avant de revenir à Poudlard, j'ai renversé une jeune femme et je l'ai tuée. J'étais saoul -un sourire hilare frappa son visage- comme ce soir... Je me suis enfui, priant pour que personne ne me retrouve ! Je... je-voulais-pas-finir-en-cabane ! Tu comprends ?

Alors, suite à une proposition, je suis revenu dans le monde sorcier ! Pas par amour pour ce que j'étais en partie mais par contrainte ! J'ai toujours haï ce monde... tout simplement parce que la seule chose que je retenais était les insultes de mes camarades, les injures de mes professeurs et les... saloperies que Sykes me faisait endurer à longueur de temps !

Et, sur quoi je tombe maintenant ? Un monde sans dessus-dessous où les sorcières sont jolies -il lui adressa un pâle sourire- et gentilles, où les professeurs sont tolérants, où les Serpentards demandent mon aide et où les Sykes deviennent des p*tains d'Aurors ! Incroyable, non ?

Mais le plus incroyable... c'est lorsque les petites victimes deviennent Mages Noirs.

Invraisemblable, non ?".

September lui offrit un dernier sourire qui fit apparaître une rangée de dents pareilles à des parles, dernier reflet du petit garçon qu'il avait été autrefois...
Il passa une main déconfite et fatiguée sur son visage, tirant sur sa peau et ébouriffant ses cheveux en bataille.
A présent, il avait regagné une attitude des plus paisibles, clairvoyant et doux dans chacun de ses traits.

"Alors Lily, adieu, conclut-il simplement.

Adieu et... prends soin de toi !".

Et, dans un pop sonore et significatif, September Quint disparut...

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