Huntwood - Chez Lola Jalyn

« Alors, tu vas me dire où elle est ou pas ? Demanda Archibald dont la voix retentissait dans la pièce sombre. Tu sais que tu perdras la vie si tu refuses de me divulguer cette information ? Tu le sais, n’est-ce pas ? Demanda-t-il à un homme de petite taille à la chevelure dégarnie qui semblait terrifié par le Mangemort. »

« J-Je… ne… sais pas où elle se trouve, monsieur. J-Je… s’il vous plait, épargnez moi, je vous en prie. Il s’agenouilla aux pieds d’Archibald et s’accrocha à sa jambe droite. Je vous en supplie, épargnez moi, je ne sais pas où elle, je vous le jure, je n’ai jamais vu sa maison… J-Je… »

« Silence ! Ordonna Archibald dont la face était tordue en un terrible rictus démentiel dont lui seul avait le secret. Silence ! Répéta-t-il avant de donner un grand coup de pied dans le visage de l’homme qui hurla de douleur.

Ecoute moi bien Lynch, murmura Archibald en s’approchant de lui, je vais te donner exactement une minute, une seule, pour répondre à ma question… dit le Mangemort en s’accroupissant près de l’homme qui gémissait de douleur. Ce délai passé, tu mourras comme un vulgaire insecte. Tu as compris, n’est-ce pas ? »

L’homme, tremblant, acquiesça alors d’un léger signe de tête, tout en tenant son nez qui s’était apparemment cassé sous la violence du coup du Mangemort.

Parfait, je vois que l’on commence à bien s’entendre. Murmura Archibald en se relevant doucement. Je te reverrais donc dans, il regarda sa montre, cinquante-cinq secondes. »

Regardant une dernière fois sa victime meurtrie, Waxler s’éloigna du dénommé Lynch et sortit de la pièce en prenant bien soin de refermer la porte derrière lui. Le Mangemort se demandait bien si il le tuerait avant ou après l’avoir torturé. Mais avant de penser à cela, le jeune homme devait encore en tirer des informations avant d’en finir avec lui…

S’adossant au mur le plus proche, Archibald sortit alors une cigarette de la poche intérieure de sa veste en cuir, la cala entre ses deux lèvres et sortit son briquet en argent qu'il contempla un instant avant d'actionner. Avec des gestes lents et calculés, il alluma alors son petit rouleau de tabac haché enveloppé dans du papier fin et tira délicatement sur celui-ci, rejetant une grosse bouffée de fumée.

*Je vais y retourner…*

Ecrasant sa cigarette contre le mur d'un geste impatient, le Mangemort se dirigea droit vers la porte.

« Alors Lynch, tonna Archibald en rentrant dans la pièce soudainement, sa cigarette fumante à la main, tu t’es décidé à parler ? Demanda-t-il d’un ton neutre en prenant place sur une chaise. Tu ne veux pas mourir, n’est-ce pas ? »

« Je… Oui… L-Lola Jalyn habite près de Huntwood, dans… une campagne. C… C’est une… la luxueuse villa qui… qui se trouve au fond d… du petit chemin… Il se tut puis supplia à nouveau. Je vous en prie, j’ai… une femme et d… des enfants… »

« Parfait, murmura Archibald réjouit, parfait, vous voyez que vous pouvez me rendre service lorsque vous le voulez ! Annonça le Mangemort en se levant. A présent je crois que nous en avons fini pour ce soir… Sortant sa baguette magique lentement, Waxler, d’une voix froide et glaciale couvrant les supplications de Lynch, annonça, Avada Kedavra ! Une lueur verte jaillit du bout de bois et… Je suis désolé, je n’ai pas pu faire autrement » Dit Archibald avec un semblant de pitié dans la voix, s'adressant au corps inerte de l'homme. Le regardant une dernière fois, il transplana alors dans un petit pop sonore.


Il était enfin près de son but. Lola Jalyn ne se trouvait plus qu’à cinq cent mètres devant lui. Certes, un homme avait du y laisser la vie mais, ce n’était rien par rapport aux âmes qui allaient être sauvées. Oui, Archibald allait libérer tous ses amis Mangemorts avec de simples informations tirées à une bonne vieille connaissance. Quel plaisir, quelle facilité !

Se mettant alors en route vers la luxueuse villa qui lui apparaissait de loin, Archibald se demandait bien comment on pouvait vivre dans un lieu si reculé du monde des sorciers. L'auror était tranquille ici mais, être si reculé du monde aurait parut… insupportable aux yeux du jeune Mangemort. Quoique, peut-être qu’ils se reconvertiraient à la campagne du nord d'Angleterre lorsqu’il prendrait sa retraite.

… S’approchant de plus en plus de la maison, Archibald, qui avait gardé sa baguette à la main après avoir transplané, la rangea dans la poche arrière de son jean et traversa la basse-cour avant de se présenter devant la porte, la mine réjouit.

*Bon, je vais utiliser la manière douce... Elle ne doit se douter de rien, rien du tout...*

Cherchant alors des yeux le moyen de signaler sa présence sans utiliser la magie, il remarqua une sorte de bouton qui se trouvait face à lui. Pensant que c'était sûrement une de ces inventions moldues, Archibald appuya dessus prudemment et une sonnerie (chelou, oui...) retentit. Bon et bien, sa présence était signalée maintenant...

- " Cours! Cours, vite!! Mais vite, dépêche toi t'es en danger! VITE COURS!" hurla Lola, effrenée.

Mais l'homme ne l'écouta pas. Il se contenta de continuer à la fixer de son air de merlan frit, la pluie ruisselant sur son visage, la peur clairement dessiné sur les rides prématurées de celui ci. Lola se mordit la lèvre inférieure, s'avachit un peu plus, stressée, inquiète et resserra les mains convulsivement sur l'objet qu'elle tenait fermement entre les bras. Il était vraiment en danger, alors pourquoi... Pourquoi restait-il assis là, pourquoi ne bougeait-il pas? Le visage ingrat de l'homme se mit soudain à se tordre et il hurla, hurla, hurla...

... avant qu'un horrible Tyranosaure ne le dévore, plongeant ses énormes dents dans son thorax déchiré.

Lola poussa un grognement en se redressant sur son canapé. Le bol de pop-corn qu'elle s'était préparé avait un peu glissé sur la couverture étendue sur elle, tout près de la télécommande. Le boîtier du DVD de Jurassic Park se trouvait juste à côté.

Soupirant, Lola se frotta le visage et regarda l'heure sur une horloge dorée du salon. Il n'était pas si tard mais elle était complètement épuisée. Dès le film terminé, elle filait au lit allonger son ventre proéminent...

Driiiingeeeeeuh, driiiiiiingeuh! (Etrange sonnette, en effet...) Lola sursauta, les yeux vitreux et un peu collés par ses paupières bouffies. Sur l'écran sombre de sa télé, le tyrannosaure avait disparu pour laisser place à ses amis carnivores; la rousse s'était endormie sur le canapé, les épaules rentrées, les jambes posées sur la table basse. Elle s'étira comme un chat, se demandant bien ce qui l'avait réveillé, repoussant couverture, télécommande et saladier à pop-corn sans ménagement. La sonnette résonna de nouveau et Lola se mit à bailler. Elle n'attendait personne...

Se grattant la tête et en profitant pour remettre en ordre sa coiffure un peu ébranlée par son assoupissement, Lola se releva et se dirigea, la patte traînante, la démarche en canard, vers son Hall d'Entrée tout blanc, au sol marbré, au mobilier sobre et chic. Elle avait toujours aimé cette villa... Les vitres floues de sa porte d'entrée laissait voir la silhouette d'une personne sur l'horizon déjà ébène, silhouette qui ne disait absolument rien à Lola. Au moins, elle n'était pas blonde, c'était déjà ça...

Contournant un meuble et passant devant un miroir ovale où elle jaugea son apparence, Lola se figea devant la porte et resserra ses doigts sur la poignée.

La porte s'ouvrit donc sur une Lola légèrement échevelée, le roux de ses cheveux habilement mis en valeur par sa tenue très... ensoleillée. Une robe de femme enceinte à couleur criarde complétait un maquillage soutenu et des sandales oranges.

L'air poliment cordial, Lola hocha la tête en guise de salut, le bras posé contre le battant de la porte blanche, l'autre sur le mur opposé, interrogeant du regard ce visiteur inconnu. Il était plutôt bel homme, l'air ténébreux, assez mystérieux...

- " Bonjour." fit Lola, un sourcil joliment haussé. "Ou plutôt bonsoir. Que puis-je pour vous?"

... il lui disait quelque chose. Il n'y avait pas à dire, elle l'avait déjà vu quelque part, c'était certain! Elle revoyait bien ces traits, ce port... Sans s'en rendre compte, Lola se mit à froncer les sourcils sous sa réflexion qui ne menait à rien. Une curieuse impression naquit au fin fond de son ventre, qui n'avait pour une fois, rien à voir avec le bébé.

- " Je... On se connait, non?" demanda-t-elle d'une voix légèrement saccadée.

Mais pourquoi se mettait-elle dans cet état...? Si elle l'avait vraiment déjà rencontré, qu'avait-il fait pour lui laisser cette étrange goût d'amertume, ce malaise grandissant...?