Il était encore tôt en ce samedi matin. Dans son dortoir, aucun de ses camarades n'étaient encore levé et pourtant le soleil avait déjà pointé le bout de son nez. Il s'était levé tôt exprès pour pouvoir être seul dans la salle commune afin de rédiger sa correspondance. Il s'était vêtu normalement et sans réveiller les autres, était descendu dans la salle froide et sans feu. Il pointa directement sa baguette sur l'âtre de la cheminée, murmura un "incendio" presque inaudible, même dans ce silence de plomb et un brasier s'anima, réchauffant comme par magie la salle verdâtre. Dans ses mains, il tenait un rouleau de parchemin vierge, une plume et un encrier. Il s'installa non loin du feu et déroula le parchemin pour pouvoir écrire.
Raphaël écrivait très régulièrement à son frère. Depuis les incidents de ces deux dernières années, ils entretenaient une relation fraternelle. Raph', quelque peu désorienté par son calvaire, avait trouvé de l'aide et du soutien auprès de Samuel, son frère aîné, âgé de 23 ans.
Ce dernier voyageait beaucoup grâce ou à cause de sa carrière comme joueur de Quidditch dans l'équipe anglaise nationale. Néanmoins, il n'en oubliait pas moins son frère cadet qui avait eu de sérieux problèmes.
Evidement, il avait tenté le tout pour le tout...quand il rentrait à la maison et leur père l'écoutait alors avec attention. Mr Gibson avait toujours aimé ses fils sans le leur montrer, mais il est vrai qu'il avait une affection toute particulière pour Samuel. Il avait suivit la voie tracée par son père docilement alors que Raphaël ne se laissait pas faire et voulait être maître de son destin, de ses choix et de ses décisions.
Raphaël, bien qu'aimant le Quidditch, ne voulait pas en faire sa carrière. C'était un garçon qui aimait l'action et le sport, mais d'une manière différente. Lui au lieu d'y jouer, il était du style à faire le commentateur....ou l'observateur critique. Raph' était un cérébral...un garçon très porté sur la pensée et l'impact des mots.
Devait-il tout dire à son frère? A ce sujet? Samuel était un être compréhensif. Il ressemblait à leur mère mais il avait beaucoup plus de courage qu'elle.
"Bonjour Samuel, (passons les convenences entre nous)
Alors, que deviens-tu? J'ai appris pour le match contre l'Argentine. Félicitations à l'équipe et à toi mon frère. Je sais que tu as hâte de jouer contre la Russie, mais n'oublie pas que cette équipe peut se révéler redoutable. Je vois déjà ton regard soupçonneux et j'en rie d'avance. Evidement, tu te doutes avec justesse d'ailleurs, que je ne t'écris point pour parler de Quidditch...quoi que...je crois que tu peux me féliciter. J'ai en effet intégrer l'équipe de Serpentard le temps d'un match en tant que poursuiveur. Tu serais fier de ton cadet car sache qu'il s'en est pas mal sortit et qu'il a réussit à marquer des points pour son équipe. Malheureusement, la victoire ne fut guère à nos côtés et c'est la maison de Rowena Serdaigle qui a remporté le match. Les trois poursuiveuses de l'équipe adverse étaient de vraies petites pestes.
Bref, passons...Elles ne méritent aucune attention de notre part.
Mieux que quiconque, tu sais ce que j'ai vécu au manoir familial. Les vacances d'été approchent et je ne compte pas y retourner. Je préfère vivre parmis les moldus plutôt que de remettre les pieds dans cette maison. Je pense qu'il me faudra du temps avant de pouvoir y retourner sans qu'un flot d'images m'assaillent. Et l'occlumencie me dirais-tu? Et oui je sais cher frère, mais tu sais aussi bien que moi, qu'au plus profond de ton être que parfois les souvenirs physiques ne s'effacent pas si facilement. Ceux qui sont visuels peuvent très vite disparaître, mais les blessures secrètes, qui touchent la chair sont les plus difficiles à se débarasser. Mais j'y travaille. Mais comment le pourrais-je si je retournais là-bas?
C'est pourquoi je viens vers toi aujourd'hui en te soumettant ma requête qui j'espère trouvera grâce à tes yeux. Je sais que la première semaine de vacances sera chargée pour toi puisque tu dois jouer trois matchs, mais accepterais-tu, durant les vacances de m'héberger? Ne dis pas que tu n'auras pas le temps c'est faut. Je sais qu'après tout ces matchs, la saison se finit enfin. J'ai vraiment besoin de changer d'air, mais retourner chez moi...c'est au dessus de mes forces. Et puis, depuis le temps qu'on a pas passé de temps ensemble...Ca me fairait plaisir qu'on se retrouve et ainsi, nous pourrions ainsi passer les meilleures vacances de nos vies. Imagine, les deux frères Gibson, seuls, partageant le même habitat!? Rien qu'à cette idée, me voilà enthousiaste...Et pourtant tu me connaîs bien...
Je risquerais peut-être de partir une semaine plus tôt...en réalité je ne sais pas trop. Notre chère cousine Jade, qui est encore plus belle qu'avant part elle aussi en vacances, tu t'en doutes. Elle est revenue à Poudlard et je ne sais pas encore ce qu'elle compte faire durant ces deux mois. J'aimerai passer un peu de temps avec elle...une semaine tout au plus. Il faut juste que je vois ça avec elle. Imagine un peu, nous qui passions nos vies collé l'un à l'autre, nous sommes restés éloignés près de trois années. Rien qu'en y repensant, je suis presque horrifié.
Et toi de ton côté, comment va ta vie? La mienne redevient plus claire jour après jour. J'ai à présent une petite amie...Tu sais qui c'est évidement... Daphné, cette magnifique Vert et Argent brune aux yeux verts-noisettes, celle dont je t'ai parlé à plusieurs reprises...mais pour l'officialisation de notre couple...tu devras attendre nos retrouvailles. Je te vois d'ici manifester ton mécontentement! Et bien non, tu ne sauras rien si je ne m'accepte pas chez toi cet été! Oui...j'avoue...c'est du chantage...mais c'est tellement euphorisant!
Je vais à présent te laisser. La journée s'annonce belle et je veux en profiter. J'espère te voir très vite.
Avec toute mon affection,
Ton frère, Raphaël
Il reposa sa plume, prit l'encrirer et les fit disparaître d'un coup de baguette. Il enroula le parchemin soigneusement, pointa sa baguette dessus et fit couler de son extrémité un liquide vert qui ressemblait à de la cire, puis, avec la chevalière qui ornait son annulaire droit, il aposa ses armoiries. Scellé ainsi, le cachet ne pouvait être forcé que par son seul et unique destinataire. Si quelqu'un autre que Samuel volait ouvrir ce message, il se réduirait en cendre.
Il se leva, sortit de la salle commune, monta à la volière et envoya Gaïus, son Grand duc emporter sa lettre au loin.
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