Il faut de tout pour faire un monde ! [DUEL]

Aaaah, que ça peut être bien de flâner durant les derniers jours des vacances, tandis que tout le monde se presse pour faire ses achats de rentrée ! Pour Juliet, c'était bien simple : pas d'argent, donc pas d'achats. Et si vous vous demandez ce qu'elle faisait loin de sa campagne profonde, au beau milieu du Chemin de Traverse, et bien, je ne vous dirai rien puisque vous pouvez deviner tout seul ! Et oui, la rentrée, voyons ! Cette fameuse rentrée tant attendue !
Ce fut donc sans grande conviction, puisqu'elle n'avait pas d'argent, que la petite Serdaigle s'engouffra dans une boutique qui indiquait « Pirouette et Badin – Magasin de farces et attrapes ». Elle souhaitait en réalité fuir la foule, qui allait certainement se précipiter pour acheter des plumes et des chaudrons, plutôt que d'aller traîner dans une boutique de farces et attrapes. Erreur, le magasin était loin d'être vide, et toutes sortes de sorciers aux chapeaux biscornus et aux capes colorées s'affairaient en tous sens, bousculant tout sur leur passage.

« Ola, messieurs ! s'exclama une voix forte à deux pas de Juliet, et ce qui était étrange, c'est qu'on ne pouvait définir s'il s'agissait d'une voix féminine ou masculine. Soyez donc plus vigilants, on est dans l'hémisphère nord ici, et non chez les zoulous ! Je sais bien que vous proposez toutes sortes de pastèques explosives, mais ce n'est guère une raison pour bousculer votre clientèle ! Vous qui ne badinez pas avec l'argent, comme ces sacrés goblins, vous devriez savoir qu'une des règles d'or est de respecter celui qui vous fait vivre ! Et ici, en l'occurrence, ce n'est pas Polichinelle ou Colombine, c'est moi ! »

Waoh ! Juliet resta bouche bée devant une telle tirade. Elle osa à peine tourner la tête pour voir qui en était l'auteur, et constata finalement que la sorcière qui s'était emportée de manière si théâtrale était attifée de la même manière que les personnages de la Commedia Dell'Arte qu'elle avait cité : une longue cape à carreaux rouges et jaunes ornée de dentelle, et un immense chapeau sur lequel reposait fièrement une sorte de calmar rosâtre. « Ce n'est pas un calmar, c'est un supion, ignorante ! » résonna la voix monstrueuse de la sorcière, et Juliet ne savait plus si c'était sa conscience qui lui parlait ou si la femme faisait la même remarque à quelqu'un d'autre.

« Maman, implora une jeune fille qui ne semblait pas vraiment ravie de tout le remue-ménage que provoquait son excentrique de mère je t'en supplie, arrête de te faire remarquer, le monsieur s'est excusé, tu ne vas pas en faire une affaire d'état ! Et puis, pourquoi tu ne parles pas comme tout le monde aussi ? D'abord c'est pas Polichinelle et Colombine, c'est Pirouette et Badin...
- Tais-toi donc, petite Péronnelle ! A croire que j'ai élevé ma fille de sorte à ce qu'elle ne raconte que des fabulettes... Cesse de me contredire ! Ah, c'est bien toi qui a eu l'idée de venir baguenauder sur le Chemin de Traverse un samedi... Pff, quelle inanité ! Et pourquoi m'as-tu conduit dans cette foire ? Ici aussi, il n'y a que des gadgets superfétatoires ! D'autant plus qu'on ne nous respecte même pas, viens, éclipsons-nous ! »

Et la sorcière au langage quelque peu étrange « s'éclipsa » de manière aussi discrète que l'avait été son passage dans le magasin, entraînant une jeune fille désespérée sur son passage. Elle eut à peine le temps de formuler des excuses que sa mère avait déjà refermé la porte sur elle. Le silence s'installa dans les rayons, c'était comme si une tempête s'était déchaînée sur la petite boutique, et maintenant, chacun essayait de reprendre ses marques, de constater les dégâts, et de souffler un bon coup. Le calme après la tempête. Mais Juliet, elle, n'eut qu'une seule pensée : vite, une plume, un carnet !
En effet, c'était la première fois qu'elle voyait quelqu'un d'aussi excentrique dans son vocabulaire et sa manière d'être dans le monde des sorciers, et cela valait bien la peine de gaspiller un peu d'encre (de calmar ou de supion ? ), quitte à devoir prendre sur son épargne pour pouvoir en racheter.

673 mots, pfiouuu condition respectée ! ^^

L’été était à la fête, en cette période ensoleillée. Il semblait participer avec une ample sympathie à toutes las activités que les Homo Sapiens Sapiens pratiquaient, les submergeant de rayons de chaleur influançant le mercure des thermomètres des piscines, inondant les vitres de réfractions thermiques plus dignes les unes que les autres de symboliser un été travaillant avec zèle, pendant que les pauvres petites créatures terrestres, dans l’inanité d’un ultime effort, tentaient de se protéger d’un chaleur parfois encombrante. Bref, vous l’aurez compris, l’été était au rendez vous en ce mois d’Août sec mais plaisant.

Seul, une liste de livres dans la main, un petit blondinet aux yeux d’un vert brillant marchait dans une grande rue, tapissée de magasins plus foudroyants les uns que les autres par la fraîcheur des produits que leurs vitrines arboraient, telle une grosse pastèque chez un fruitier. Les yeux du garçon étaient émerveillés par la diversité des présentoirs, et son regard se perdait dans une lueur de bonheur et de surprise. Il était tellement passionné par ces affichages qu’il ne s’aperçut pas que la liste des manuels scolaires traînait sur le sol quelques mètres avant, perdue par l’émerveillement du petit blond. Celui-ci s’arrêta devant une boutique agitée : Pirouette et Baldin. Une effervescence semblait inonder la boutique de son impétueuse présence. Des dizaines de personnes se bousculaient, gesticulaient, lançaient des regards déçus vers un produit qu’ils ne pouvaient s’offrir, ou encore, tel un détail superfétatoire, des enfants en très bas âge s’amusaient avec une peluche en forme de calmar, bien que la mère leur lançait « Lâchez ce supion ! Lâchez ce truc avant que Maman se fâche ! »

Possédé par une fourbe fascination, il poussa la porte et entra dans la boutique. Un petit carillon retentit, mais le bruit qui régnait dans la pièce l’empêchait de se faire entendre. Il avança dans un premier rayon, observant des emballages plus fantastiques les uns que les autres. Il y avait de tout, un gorille gonflable, « vous l’entendrez grogner dans votre cartable », une tasse de thé piegée, « Versez-y du thé et celui-ci prendra un goût plus que salé. Idéal pour les mauvais coups ! », une potion spéciale, « Pour badiner sans limite. Avec ça, même les taxes de transplanage vous feront hurler de rire ! », et beaucoup d’autres articles débordants de malice…

Il continuait à marcher, sans but précis, il s’agissait peut-être plus de baguenauder que de marcher, du moins, lorsque l’on ne connaissait pas le sens du mot « rêver », il était aisé d’adopter ce raisonnement. Il arriva à la fin d’un rayon, où il apperçut une péronnelle en proie à une véritable crise d’hystérie après qu’une fille lui ait arraché littéralement des mains le dernier article disponible « Le Saucisson sauteur : charcuterie sportive ! ».

Finalement, son admiration pour cet univers atteint son apogée lorsqu’il aperçut un globe terrestre dont l’hémisphère nord avait été remplacé par le sommet d’une tête humaine, dans un tel fondu que l’assemblage était remarquablement bien fait. Le plus hilarant résidait dans le bruit que produisait la tête terrestre, car lorsque quelqu’un s’approchait d’elle, elle poussait un cri qui avait pour effet de faire sursauter les pauvres victimes.

Dans ce monde, le petit blondinet se sentait roi. Chaque article avait un pouvoir, et même si la plupart étaient tordus, comme cette glace ensorcelée, qui avait pour effet de vous faire raconter des fabulettes à tout bout de champ, une beauté unique résidait en ce lieu saint, paradis de la malice, enfer des adultes, voyant en cet endroit rien de plus qu’une « boutique qui marche ». Comment imaginer un seul instant un monde sans farce et sans humour ? L’Humour lui-même n’était-il pas la source de tout ? Les petits regards émerveillés qui savouraient les délirantes aventures de Polichinelle n’étaient-ils pas la preuve de l’utilité formatrice et ludique de l’humour ?

Car après tout, qui a dit que l’Humour n’était pas une arme plus solide qu’un sortilège mortel ? Invraisemblable, sans doute. Rigolo… peut-être…

[670 mots… J’ai falli atteindre la zone rouge ! Désolé de ce retard apocalyptique !]

» Perdue, faut le faire! (Samantha)
» Mais que ne faut-il pas faire![Libre]
» Il faut bien faire des achats [Pv Stef]
» Annagovia-reste du monde (faut être simple).
» Tout le monde à son poste...