[ You really Are my Extasy, my Real life Fantasy ] - [PV]

« Par où commencer ? A vrai dire, je ne sais pas vraiment. Je me souviens d’une soirée d’hiver, il neigeait. Les évènements ne s’étaient pas déroulés comme je l’avais espéré. Mais, me direz-vous, la vie est parsemée de surprises inattendues, il restait à la qualifier de bienvenue ou d’indésirables. En l’occurrence, celle-ci se montra sous les deux aspects… »

Installé sur une marche faite pierre, balloté d’un coin à l’autre par l’escalier ensorcelé, Isaac narrait un moment passé dans un carnet aux pages vieillies par le temps. Celui-ci appartenait jadis à son grand-père, le ramenant d’une expédition au fin fond de l’Egypte à la recherche d’un vieux mage anglais qui s’était retiré dans ses lointaines contrées afin de profiter des quelques années qui lui restait.

« Monssssieur Irrrving ! » rententit juste devant lui d’un ton effrayant. Mêlant le bêlement d’une chèvre à celui d’une voix humaine, le jeune homme décolla son nez de ses écrits pour découvrir deux pieds chaussés dans des escarpins roses à peine usé, puis une jupe droite arrivant en dessous des genoux de la même couleur. Là sur le bas du buste, deux mains âgées se tenaient l’une l’autre, les ongles vernis de rose. Avalant sa salive, le préfet s’attendait au pire de la part de cette personne. Continuant à lever la tête, il perçut une veste de tailleur à l’aspect peau de mouton teint en … rose (je vois que tout le monde suit). Et pour finir, il découvrit le visage rayonnant de la nouvelle enseignante. Ses lèvres cernées de rose bonbon s’activèrent à nouveau pour laisser échapper un petit « Hum » bref afin d’attirer tout son attention.

Rangeant hâtivement son nécessaire d’écriture et son bouquin, le garçon se redressa droit comme un i en remontant la hanse de sa besace sur son épaule. « Professeur Ombrage. », salua-t-il poliment, « Puis-je vous aider ? », demanda-t-il sur un ton mielleux. Celle-là, il valait mieux être dans ses bonnes grâces sinon …

« Monssssieur Irrrving », prononça-t-elle à nouveau en lui souriant de toutes ces dents. *Berk, elle a du rouge à lèvres sur son incisive.*, commenta-t-il pour lui-même en se concentrant sur autre chose que cet horrible vision. « J’ai eu écho que de jeunes imprrrudents se baladaient du côté du septième étage. Allez donc me surrrveiller cet endroit jusqu’au couvrrre feu ! », ordonna-t-elle en relevant la tête vers l’étage concerné. « Bien professeur… », répondit-il sans se faire prier, ça tombait bien car il avait rendez-vous avec Dawn pour toute la soirée. Au pire, si la missive du ministère lui pose des questions demain, il inventerait qu’il a mis la main d’un trafic de draguées surprises et que tous ont été sévèrement sanctionné, ainsi que mis en retenue avec le concierge.

La saluant d’un signe de tête, il escalada les marches jusqu’à l’étage demandé et aperçut au loin Dawn pénétrer la salle sur demande. Réajustant son accoutrement, passant sa main dans ses cheveux, il hâte le pas pour la rejoindre. Retenant la porte pour ne pas qu’il se la prenne dans la figure, il entra à la suite de la russe qu’il enlaça aussi vite par la taille. « Bonjour mon aimée. », murmura-t-il en dégageant ses cheveux de son cou pour y déposer un baiser. Fermant ensuite la porte, il ne prit pas attention au décor, tout ce qu’il voulait s’était se retrouver avec elle. « J’viens de croiser Ombrage ! Elle m’a envoyé surveillé l’étage… apparemment une bande de crétin traine dans les parages. Mais pour ce soir, la dame se passera de mes services car ce soir je suis tout à toi ! », lui apprit-il en laissant tomber son sac sur le sol. Délicatement, il la reprit dans ses bras en la regardant dans ses yeux d’un bleu sibérien. Tout de suite, il vit que quelque chose n’allait pas. « Est-ce que ça va ? Tu me sembles un peu troublée ? », demanda-t-il en lui caressant la joue de manière la rassurer d’un chose qu’il ignorait encore.

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Malgré avancer qu’elle se portrait bien, le jeune home sentait que quelque chose la préoccupait. Peut-être qu’elle mentit pour profiter pleinement de la soirée, quoi qu’il en soit, dès demain il essayera à nouveau de savoir ce qui put la brouiller en cet instant.

Après un petit baiser reçu à la commissure des lèvres, tous les deux prirent connaissance de la pièce. L’atmosphère était enchanteresse. Le plafond représentait un ciel dégagé et étoilé. De petites bougies bordeaux voltigés dans les airs, dégageant un parfum frais, il ne put s’empêcher de l’associer à celui de son été lors d’une promenade dans une forêt de pin, non loin du domaine où Dawn habitait avec les membres de sa famille. Comme par transmission de pensée, la jeune femme se retourna sur lui pour évoquer la saison qu’ils passèrent ensemble. « Comment oublier ? », releva-t-il en lui prenant la main. Aussi bien qu’Isaac se souvint des moments passés avec elle, des instants où tout deux apprirent vraiment à se connaître et à s’aimer. Mais d’un autre côté, il devait affronter à chaque moment la présence de son père et de sa nouvelle épouse, la naissance d’Ian, être loin de son grand-père… Mais sa petite amie trouvait à chaque instant les mots justes, tel un baume pour soigner ses blessures, pour lui faire voir les côtés positifs de cette nouvelle vie.

Sans s’en rendre compte, le jeune homme s’était avancé dans la pièce, lâchant la main de Dawn. Alors qu’elle la lui reprit, Isaac eut un léger sursaut, émergeant de ses souvenirs encore récents. La belle voulait danser, alors ils danseraient. La saluant tout en l’invitant d’un geste de la main, il l’enlaça à nouveau à la taille. « Et bien dansons mon amour ! », murmura-t-il en lui souriant tendrement. Un air de musique s’éleva dans la pièce. Une mélodie des plus gracieuses s’accordant parfaitement à la beauté de la slave les faisaient valser en douceur au rythme des violons mêlés à la chaleur des touches de piano.

Tournoyant sur le planché de chêne, le préfet de Serpentard ne pouvait s’empêcher de la serrer contre lui, embrasser sa peau si fragile, ses lèvres aussi gourmandes qu’une fraise. L’air prit fin, et dans un dernier élan sur celui-ci, le décor se vit changer.

Levant les yeux sur le nouveau paysage alors qu’il tenait Dawn dans ses bras, il redécouvrit la forêt aux couleurs de l’automne où la demoiselle et lui aimaient s’y promener. « On s’y croirait presque… », dit-il en s’avançant réjoui de se retrouver en ces lieux. Il tourna sur lui-même en la tenant contre lui, sentant une brise légère les entourer, donnant à nouveau vie aux feuilles mortes gisant sur le sentier de terre. L’ambiance le poussa à embrasser Dawn amoureusement, laissant libre court à ses lèvres fiévreuses. Cessant de tourbillonner, il lui murmura un petit « Je t’aime ». Le plus discrètement possible pour que ni les arbres, ni les êtres habitants la forêt ne puisse découvrir son secret.

La tenant à la taille, ils se mirent à marcher à travers les sapins. Isaac aimait beaucoup cet endroit, espérait bien un jour prochain y retourner. Depuis qu’il fréquentait la jumelle Kostovak, il s’était émancipé. La Russie était un pays regorgeant de trésor qu’il avait hâte de découvrir en sa compagnie. « Que veux-tu faire pour Noël ? Penses-tu rentrer au pays ? », demanda-t-il sans savoir ce qui était prévu. Comme ils avaient passé les grandes vacances en Russie, peut-être qu’à Noël ils se rendraient au domaine Irving sur l’île de Wight.

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