Retrouvailles couleurs d'automne [PV]

Alexander écoutait son amie d'une oreille distraite, il pensait lui aussi aux professeurs mais sous un jour un tout petit peu différent. Il se demandait quels notes il devait avoir et surtout si la potion faisait parti des obligations lorsqu'on souhaitait devenir juriste. Il avait mis du temps à trouver sa voie mais après plusieurs années à gérer tout son petit monde à Poufsouffle, il lui semblait maintenant évident qu'une carrière au ministère en tant qu'avocat ou juge était pour lui ! Il ne s'était pas encore bien renseigné mais ça allait venir puisqu'ils avaient rendez vous avec leur directrice de maison pour décider de la meilleure voie à suivre pour chacun. Il se demandait quel serait les carrières choisis par ses camarades. L'après Poudlard... Ce n'était que dans un peu plus de deux ans, mais étrangement, il avait la sensation que c'était affreusement loin.

"Je ne suis pas très fan de botanique, j'adore notre professeur, évidemment, mais la matière en elle même me rebute un peu. Je préfère les sortilèges ou la métamorphose. Madame MacGonagall est un professeur formidable malgré sa sévérité, on apprend beaucoup avec elle. Monsieur Binns est un peu particulier, je l'écoute rarement, livre notre manuel d'histoire revient au même... Quand à Madame Ombrage..."

Il pinça les lèvres et la veine sur sa tempe droite battit légèrement. Myrielle vous dirait que ce genre de petit effet n'arrive que lorsque notre bon Alex est énervé, et effectivement, Ombrage l'agaçait prodigieusement. Il ne voyait vraiment pas ce qu'elle fichait là alors qu'elle n'était clairement pas qualifiée pour être professeur de défense contre les forces du mal. Bon, il est vrai, tout de même, que ce n'était pas la première. Lockhart n'avait rien à faire dans une classe lui non plus... et pourtant, ils l'avaient supportés pendant un an, lui et sa biographie débile.

"Je ne comprend pas qu'on mélange politique et éducation, ça ne va pas ensemble ! Nous sommes là pour apprendre, pas pour nous faire laver le cerveau... Mais nous n'avons pas d'autres choix que de rester muet face à cette invasion. Elle semble toute prête sous ses airs mielleux à manger quelques enfants pour son dîner..." Un peu comme dans le conte Hansel et Gretel, les deux enfants abandonnés avaient été recueilli par une dame toute gentille vivant dans une maison de pain d'épice, mais cette femme était en réalité une sorcière qui mangeait les enfants égarés après les avoir amadouer et engraissé ! La nourriture en moins, l'analogie entre Ombrage et la sorcière était tout à fait viable. Elle ne voulait rien de moins que de prendre la place de Dumbledore et d'arrêter toute tentative de jugement personnel. Il se demandait si le journal en subirait les conséquences...

"En résumé, je ne l'apprécie guère, mais comme je suis responsable des gens de ma maison, je ne peux pas me permettre d'émettre trop fort ce genre d'idée contestataires. Je risquerais sinon d'être collés ou renvoyer de mes fonctions de préfet." Il secoua la tête d'un air désolé. Quand il serait juriste, il défendrais les bonnes causes et lutterait contre les mauvaises, c'était son objectif et il n'était que renforcer par l'injustice ambiante.

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C’était vrai, Rowen avait été très souvent réprimandée par McGonagall parce qu’il restait une petite trace du cochon dinde par ci ou par là, et que son objet n’était pas vraiment parfait. Elle avait toujours eut énormément de facilité dans cette matière –ça venait des gènes, pensait-elle. Son père était un métamorphomage professeur à Beauxbâtons- mais se faire tirer les oreilles à chaque cours par sa directrice de maison, très peu pour elle. Il fallait tout de même avouer que le rapace était vraiment un excellent enseignant : certes, on se tapait la tête contre les murs quand c’était trop dur, mais pour les examens, tout devenait très facile.
Alexander ne semblait pas tellement aimer la Botanique, même s’il adorait le Professeur Chourave –la directrice des Poufsouffles-, chose normale. Se demandant au passage si cette dernière grinçait autant des dents que McGonagall lorsqu’elle entendait parler d’Ombrage, la petite lionne retint son souffle quand Alex commença à donner son avis sur le joli crapaud rose.

La chute fut immédiate : lui non plus n’aimait pas Ombrage, au grand soulagement de Rowen. Certes, elle savait que si elle lui disait la vérité sur l’envoyée du Ministère, il n’allait pas le lui répéter. Mais savoir qu’un proche avait le même avis que vous, soulageait toujours un peu. Politique et éducation. Ca résumait vraiment très bien la situation tout ça.
La Gryffondor fit « oui » de la tête en la secouant de haut en bas, tout a fait d’accord avec ce que disait le préfet Poufsouffle. En effet, elle n’avait pas non plus le droit de dire clairement ce qu’elle pensait. Ca c’était bien fait sentir avec le premier cours de Défenses contre les Forces du Mal, lorsque Potter s’était pris des heures de retenues –elle n’y avait pas assisté avec les cinquièmes années, mais avait eut vent de l’affaire par plusieurs personnes, dont Lavande et Alehandra-. Le ministère était bien décidé à faire graver dans leurs petites têtes le programme qu’ils avaient concocté tout l’été durant. Fudges était un maître en la matière, un véritable manipulateur !!
Rowen, dont la mère travaillait au ministère, n’avait pas non plus eut le droit de dire chez elle ce qu’elle pensait au sujet du retour du Lord… Mais son père était catégorique : mieux valait parler que se taire et le regretter.
Malheureusement, tout n’était pas aussi facile ici, à Poudlard…

« Je ne peux pas faire grand-chose non plus pour les Gryffondors. J’évite aussi de me confronter à Ombrage. Et même si ma maison est prise pour cible ces derniers temps… »

Elle avala sa salive, incapable de continuer plus longtemps. Ca l’énervait vraiment, que les rouges et ors subissent. Ils n’avaient pas la langue dans leurs poches, et soutenaient pratiquement tous Potter, mais au moins, ils disaient ce qu’ils pensaient.
Peut être trouverait-elle aussi le « courage » de rembarrer le crapaud une bonne fois pour toute. Plus tard, pas maintenant.
Son rôle de préfète, et son post de poursuiveuse titulaire dans l’équipe. Elle n’avait pas le droit de faire un pas de travers, sinon tout lui serait enlevé. Non seulement ses loisirs étaient menacés, mais aussi gryffondor. A cette pensée, elle pinça les lèvres, et continua :

« …ce que je n’apprécie pas du tout. Peut être qu’on dit trop facilement ce qu’on pense après tout. Mais de là à nous prendre pour têtes de turc… J’aimerait bien faire quelque chose, pour tous les élèves de ma maison qu’elle a dans sa ligne de mir. Mais pour le moment, je ne suis pas bien utile… »

Elle soupira, et regarda une nouvelle fois ses chaussures, qu’elle agitait doucement pour faire dégager les feuilles mortes qui s’y étaient déposées. Ombrage, c’était un sujet assez déprimant. Pour ne pas dire énervant.

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Comment ? Pourquoi ? Le ministère semblait vouloir démontrer sa prédominance dans tout les domaines mais Alexander ignorait pourquoi. Cela avait apparemment un rapport avec Harry Potter ce qui expliquait la haine d'Ombrage envers les Gryffondors mais... Tout de même. Le ministère n'était-il pas sensé protéger les habitants au lieu de les martyriser ? En plus, Alex était certains quand la convention des droits de l'enfant signé par l'Angleterre protégeait tout le monde de gens comme Ombrage... mais les lois n'étaient pas si bien respecté qu'elles le devraient. Cela le mettait souvent dans des états de nerfs incroyables. Il n'arrivait pas à croire que cela fut réellement possible... Plus tard, il ferait respecté la loi, c'était une promesse qu'il s'était fait à lui même plus jeune et qu'il tiendrait quoi qu'il arrive !

Le temps s'était écoulé durant cette conversation. L'après midi était déjà bien entamé et c'était presque l'heure de leur ronde. Ils la feraient peut être ensemble d'ailleurs... mais il était de son devoir de le rappeler à sa camarade et amie de Gryffondor. C'est que ce n'était pas toujours une sinécure d'être préfet. On l'était sept jours sur sept, week end bien évidemment compris. Il ne fallait pas être de constitution fragile... Clément, qui avait été malade en fin de deuxième année pendant longtemps, avait été presque aussitôt destitué de ses fonctions. Monde cruel.

"Je crains mademoiselle Lone que ce ne soit l'heure pour moi de vous dire au revoir, je dois aller faire une ronde. Madame Ombrage dont nous venons de chanter les louanges a doublé notre charge de travaille... Je suppose que vous avez vu la circulaire à ce sujet." Et adressant un sourire ironique à son amie, il sortit la dites circulaire. Ils devaient faire le double de rondes pour éviter que des rassemblements ne se fassent dans le château. Génial non ? Sachant qu'aucun préfet ne vendrait un élève à Ombrage... Même pas un préfet de serpentard un gryffondor, du moins Alex se plaisait il à le penser. Il se trompait peut être.

Se levant et remettant sa besace sur son épaule, il récupéra sa circulaire et passa la main dans ses cheveux courts. Avec ce vent il avait un peu froid, il devrait peut être bientôt envisager de mettre un bonnet mais c'était pas très classe tout ça... Bon, il verrait ça plus tard, là il allait être en retard si il traînait encore plus. Il se prépara donc à s'en aller, disant à son amie "Nous nous verrons aux prochaines réunions mademoiselle Lone..." Et lui fit un petit signe de main (à défaut du baise main habituel) avant de s'éloigner en direction du château. Il était content d'avoir pu parler un peu avec sa camarade, cela faisait bien longtemps et c'était toujours important de resserrer des liens d'amitiés lors des périodes de crises. Le choix peau l’avait dit en début d’année, il faut se serrer les coudes et avec un peu de chances ils s’en sortiraient avec un minimum d’ennuis… Pour peu qu’on soit croyant, il fallait prier pour… L’été prochain il irait au temple.

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Et voilà, elle avait dit clairement ce qu’elle pensait, même si pour cela elle devrait subir un interrogatoire pointu avec le Professeur Ombrage. Elle savait que certains de ses camarades y étaient passés. Mais pouark ! Comment avaient-ils pu ? Rester une bonne heure avec elle, dans son bureau qui ferait pâlir de jalousie une maison de poupée barbie ? C’était impensable. A boire du thé et des gâteaux, en plus. Ah ben non merci… Pensive, en se demandant quel genre de biscuits la Grande Inquisitrice pouvait bien donner, la lionne fixa un nuage qui avait une forme intéressante. Plus ou moins celle d’une mure, ou d’un raisin, avec toutes ces bosses en pyramide. Bref, elle avait l’esprit bien ailleurs, pour pouvoir penser à des choses si inintéressantes. Par ailleurs, Alexander semblait s’être transformé en véritable armoire. Il ne disait plus rien. Sans doute l’approuvait-il, dans ce cas là. Encore que, elle n’était toujours pas d’accord au fait qu’il y ait des injustices. Maintenant qu’on y pensait, Rogue aussi était du même crû qu’Ombrage. Mais c’était plus ou moins différent. Un peu compliqué, aussi. Alors que l’une sentait à plein nez les fraises, et semblait vouer un culte au rose, l’autre avait une odeur de poubelle, et était d’une extrême noirceur. Bah, qui se ressemble s’assemble, ou les contraires s’attirent. A vous de voir quel proverbe correspondait le mieux à cette situation.

Quoi qu’il en soit, Rowen regarda une nouvelle fois sa montre à cadran, puis manqua de bondir. Et zut ! Il était déjà cette heure ci ?! Que le temps passait vite, lorsqu’elle était avec Alexander. Sa présence était assez rassurante, et à la fois agréable. Contrairement à ses autres fréquentations, le Poufsouffle avait une tenue irréprochable, et elle pouvait se montrer très correcte, lorsqu’il était là. Si ça avait été Andgy juste à côté, sans doute aurait-elle fait la fofolle toute l’après midi. M’enfin.
Approuvant totalement, lorsque le métis lui indiqua qu’il était temps pour lui de partir – pour elle aussi d’ailleurs -, la fillette se leva à moitié, en jetant un bref coup d’œil à la circulaire qu’il lui montrait. Elle l’avait bien reçu, ce papier. Et il lui semblait qu’elle avait poussé un magnifique juron, lorsqu’elle avait comprit que les rondes étaient doublées. C’était d’ailleurs à son tour d’aller faire joujou dans le château pour chopper un élève. Bien qu’elle savait pertinemment qu’elle ne le dénoncerait pas. Fallait pas rêver. Faire plaisir au vieux crapaud ? Plutôt boire un litre de jus de tripes de poulet transgénique !

Doucement, la fillette regarda Alexander partir, en lui lançant un :

« Bonne chance ! Et bonne fin d’après midi »

Qui se voulait énergique. Si elle se montrait totalement avachie, elle, la Gryffondor à la pêche – et au caractère – d’enfer, ce n’était pas bon pour le moral des troupes. Elle se dirigea donc en sautillant jusqu’à Poudlard, quelques minutes après le Poufsouffle ( autant profiter encore un petit peu du décor ), dans le but de faire sa ronde. Elle se motivait elle-même, par ailleurs, tout en espérant que la fin de son tour arriverait rapidement. Et haut les cœurs…

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