Ce mercredi avait été une vraie plaie. Autant elle avait été de bonne humeur durant toute la première semaine, autant là, elle n’avait qu’une envie, c’était de laisser tomber son chaudron plein sur le pied de son professeur. Le cours de potion de ce matin y était pour beaucoup dans son état. Elle qui commençait à apprécier le cours, elle venait de se faire humilier devant toute la classe. Elle n’en pouvait plus, si bien qu’elle avait décidé d’aller prendre l’air quelque temps. Elle n’avait qu’une envie pour l’instant, c’était de claquer la porte de l’école et de ne plus revenir. Mais bon, comme ce genre de réaction n’était pas possible, elle allait passer un peu de temps avec sa chouette, en espérant qu’elle était revenue. Le soleil rayonnait, malgré l’approche de l’automne, mais Aura n’avait pas trop le cœur à s’en réjouir. Elle se rendit d’un pas précipité en traversant tout le parc vers la volière. Ensuite, elle grimpa les marches à toute vitesse, manquant à deux reprises de glisser. Arrivée en haut, elle appela sa chouette. Aucun bruissement d’aile ni aucun hululement ne vint répondre à son appel. Elle monta alors l’escalier et se dirigea vers l’endroit où se trouvait la cage de la chouette. Au fon de la niche gisait un petit tas de plumes. Lorsqu’elle s’en approcha, Aura fut horrifiée. Ce qu’elle avait pris à l’origine pour un amas de plumes était en fait sa chouette, morte. Elle avait une blessure béante au niveau de son abdomen. Un animal plus gros avait dû l’attraper, et elle avait juste eu la force de revenir jusqu’ici avant de mourir. Aura sentit les larmes monter. Ce n’était pas son jour. Après les réprimandes, voilà que la seule famille qu’elle pouvait avoir venait de disparaître. Elle ne possédait pas la chouette depuis très longtemps, mais elle s’y était attachée. Elle lui racontait ses joies et ses peines. C’était la confidente qu’elle n’avait pas encore trouvée, l’amie fidèle et dévouée…
Mais elle était morte. Aura tomba à genoux. Le poids qui pesait sur ses épaules commençait à peser bien trop… Une chouette vint se poser devant-elle. Aura ne l’avait même pas remarquée jusqu’à ce que celle-ci lui donne un petit coup de bec amical. Aura se retourna vers elle. Elle la reconnut immédiatement. C’était la chouette qui lui avait sauvé la vie durant les vacances ! Aura n’avait aucune idée de la manière dont elle avait trouvé le chemin pour venir jusqu’ici. Depuis les évènements de l’allée des Embrumes, elle ne l’avait plus revue, ce qui faisait plus de quatre semaines. Aura la pris dans ses bras et la serra contre elle. La chouette eut l’air d’apprécier, car elle lui donna de petits coups de becs affectueux. Aura la regarda de nouveau, et lui dit :
« Par deux fois, tu m’a sauvé de la solitude de la tristesse, et je t’en remercie. Je te donne le nom de providence, et je m’occuperai de toi désormais. »
Aura Lui donna de quoi manger, et elle l’installa confortablement dans une autre niche. Avant de partir, elle alla enterrer son ancienne chouette, et lui rendit un dernier hommage. Elle retourna ensuite au château.
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