Au détour d'une ruelle sombre... [PV Seth]

Londres, côté sorcier, 22h45.

Il faisait froid cette nuit-là. Les passants, dans la petite rue de Someway Street, étaient couverts plus que de coutume en cette saison -les femmes portant de lourds manteaux ou de lourdes capes, les hommes des vestes de fourure ou encore de feutre. Personne ne coupait au vent glacial qui venait des côtes et chacun tâchait d'ailleurs de maintenir sa coiffe en place dès que le vent se mettait à souffler.

Une jeune femme endimanché au bras d'un splendide jeune homme sentit le mistral affluer et la brise soulever légèrement le chapeau de plumes qu'elle portait. Elle ne fut pas assez rapide pour le retenir et celui-ci s'envola dans les airs, tombant quelques mètres plus loin, pour dégringoler dans l'écuelle infame d'un artiste de rue. Ce dernier, habillé d'une étrange manière, attrapa le chapeau avant qu'il ne touche le sol et lança ainsi à la cantonnade :

"Qui est l'heureuse demoiselle ayant perdu cette splendeur ? -les gens qui s'étaient arrêtés pour le regarder étouffèrent un petit rire- Quelle belle et honorable coiffe !".

Il la posa sur sa tête, grimaçant un faux air princier, relevant le petit doigt et commençant à marcher comme un poulet. Il épatait la galerie, les passant applaudissaient. La jeune femme courra à sa rencontre.

"C'est à moi ! S'exclama-t-elle -et elle lui arracha le trophée des mains, vile créature ! Vous n'êtes même pas digne de le toucher !".

Une rumeur de surprise se fit soudain entendre parmi la petite assemblée et le clownesque joyeux drille croisa les bras sur sa poitrine d'un air fanfaron.

"Et qu'est-ce qui vous fait croire qu'il vous va mieux qu'à moi, Miss ?".

Le public gloussa et, de colère, la jeune demoiselle renfonça son chapeau de plumes sur sa tête, lui tournant le dos. elle s'éloignait à présent à grand pas les poings serrés suivi par son dindon de compagnon. Les autres, ne la quittant plus du regard, s'esclaffèrent et leurs rires furent bientôt accompagnés par ceux, éminamment aigüs, de leur humble serviteur. Le petit clown rembraya :

"Habillé comme un sapin de Noël, moi je vous le dis ! -et son regard se porta sur toute autre chose- mais, que vois-je ? Une petite fille ! Une jolie petite fille par cette heure si tardive !".

Il s'acroupit à sa hauteur, relevant légèrement le pantalon de guenille qu'il portait. Il faisait vaguement penser à un pantalon de parade avec ses bandes rouges sur chaque côté. Le jeune homme lui sourit et l'enfant fut assez gênée de cette grimace. Jamais elle n'aurait cru qu'un clown puisse être aussi laid...

"Bonjour, petite fille. Quel âge as-tu ?".

L'enfant aux boucles brunes lança un bref regard en direction de son père et se rentra un peu plus dans la cape de sa mère, fixant le clown délirant d'une mine, décidemment, peu rassurée. Mais, parce que la politesse l'y obligeait, elle se força à lui répondre :

"J'ai 7 ans, Monsieur".

"7 ans ! S'exclama l'autre, entendez-vous ? 7 ans ! 7 ans, c'est l'âge de raison, petite fille. Tu es une grande maintenant ! Comment t'appelles-tu ?".

Là aussi l'enfant prit un temps de pause, mais se fut finalement le clown qui la coupa.

"Moi, chère enfant, je m'appelle Sidney. Ce n'est pas difficile comme nom Sidney. Mais c'est peut-être un peu moche et trop protocolaire !

Moi, tous mes amis m'appellent Sid !".

"Sid...", répéta-t-elle sans trop y croire, et le sourire du clown se fit encore plus large sur ses lèvres peintes en rouge vif.

"Oui, ma chérie. Sid ! Et maintenant dis-moi quel est ton nom ?".

La petite fille lui offrit une moue timide puis ajouta qu'elle s'appelait Clara, ce à quoi Sid prit une mine des plus réjouies tout en claquant dans ses mains.

"Clara ! N'est-ce pas là un magnifique prénom ?" -il tourna ses yeux vers l'assemblée, la petite rougit de plaisir. Comme il s'y attendait, le reste du troupeau était des plus attendris.

"Jolie petite Clara, accepteras-tu un cadeau ?".

"Oui, bien volontiers, Sidney".

"Non, non, non ! Ne m'appelle pas Sidney ! Pour les amis, c'est Sid".

Et il lui prit délicatement la main, de quoi la réchauffer quelques secondes entre les siennes aux gants blancs et immaculés. En quelques secondes quelque chose apparut dans sa paume et la petite fille leva l'objet à hauteur de ses yeux.

"Une bague ! S'exclama-t-elle, une jolie bague !".

Et Sid, son ami, lui sourit tendrement, faisant briller ses yeux rieurs.

"Ca, c'est ce que j'offre à mes amis".

"Nous ne pouvons accepter, monsieur...", hasarda le père, ce qui fit se redresser de toute sa commune hauteur le clown des rues.

"C'est juste un cadeau, monsieur.

Un cadeau... pour une jolie demoiselle !".

Les yeux de la mère scintillaient de mille étoiles et Sid pouvait sentir jusqu'au plus profond de ses entrailles l'émotion et la reconnaissance qu'elle lui portait. Elle secoua doucement la main de sa fille pour l'arracher à sa contemplation et leva le menton vers lui.

"Dis merci au monsieur, Clara".

"Merci monsieur...".

Sid acquiesça d'un signe de tête. Même sous son maquillage blaffard, ses yeux cernés de crème noire et son gigantesque sourire rouge et peint il n'en demeurait pas moins amical. Le père de la petite fille songea même qu'il était triste qu'un garçon comme lui soit obligé de gagner sa vie de telle façon...
Sid s'inclina à nouveau bien bas et la petite foule frappa dans ses mains, accélérant le mouvement à chaque courbette qu'il exécutait.

"Merci ! Merci ! C'est trop d'honneur, merci ! -et ses mains s'agitaient afin de temporiser leur humeur- Merci beaucoup, braves gens, merci !

Il n'est plus gratifiante récompense pour un clown d'être autant apprécié !".

Il s'adossa au mur qu'il cotoyait, frottant d'un bref revers de main la redingotte salie qu'il portait, puis ajouta d'une voix claire et audible.

"Mesdames et messieurs, il est des soirées magiques comme celle-ci où l'on se sent le coeur en fête mais où il serait triste qu'une seule personne participe au spectacle !".

Il sortit sa baguette, lançant un air mutin.

"Tous en piste ! Les petits comme les grands, les jeunes comme les vieux ! Et que la danse... commence !".

Une petite lumière violette jaillit de son instrument et le son d'une valse douce et lancinante perça l'épais et environnant silence. Les personnes se tournèrent de tous côtés pour voir d'où venait la musique mais ils revinrent bien vite au maître de cérémonie. Sid claqua dans ses mains -plus par le froid que pour les faire réagir.

"Allez ! Messieurs, dames ! Choisissez votre partenaire !".

Et lui de se saisir d'une jeune fille un peu en retrait et dont les yeux brillaient d'envie... Leurs deux mains se levèrent vers le ciel et Sid se resserra contre elle, se plaçant convenablement.

"Et vous allez nous suivre ! Un pas, puis un autre ! Allons-y !".

Et sur la musique douce de cette valse céleste il commença à emporter la demoiselle sous le flot continue de ses mouvements. Elle gloussait de bonheur mais sûrement de ne pas avoir été assez courageuse pour s'imposer d'elle-même. Il faut dire que danser à 23 heures dans les bras d'un clown en pleine soirée d'hiver est assez incongru.

Tandis qu'il tournait et faisait pivoter sa partenaire, Sid lançait des regards en coin dans une direction bien précise, s'assurant d'être toujours correctement placé de manière à ne pas la perdre de vue. Un dernier tour, un petit regard jeté derrière son épaule et le clown se mit à pester à voix basse.

"Et ce crétin qui se pointe pas... hmmm...".

Il fit un nouveau pas, puis un autre, entraînant toujours la petite pimbèche devenue hilare entre ses bras, jusqu'à ce qu'il ne tombe nez à nez avec lui.
Il remontait la rue et n'était plus qu'à quelques mètres de sa bande de pantins gigotants. Il ne pourrait y couper, à part en passant sur le côté et c'est ce qu'Avery craignait.
Il se désista un instant de sa compagne et clama d'une voix de professionnel :

"Changement de partenaire !".

Et il les laissa interdits, se dirigeant rapidement vers le nouveau passant -un pauvre homme muni d'une canne. Ses mains saisirent les siennes et il l'entraîna parmi les autres.

"Allez ! Changez ! Pas toujours aux mêmes de s'amuser avec les mêmes !", lança-t-il par-dessus son épaule.

Il contraignit l'homme à le suivre, l'attirant vers la foule.

"Allez !! Au rythme de la musique, héhéhé ! -il en revint à l'Auror, fixant ses prunelles brunes dans les siennes- Suivez le pas de la valse, Auror Williams !".

Et lui de se tenir scrupuleusement aux exigences de la danse, jusqu'à trouver un coin près du mur un peu plus reculé du reste du groupe où ils pouvaient danser à loisir.

"J'ai votre canne dans ma main, Auror Williams. Je serais vous, je ne bougerai pas, au risque de tomber et de vous casser quelque chose !".

Il resserra son corps près du sien dans un maintien plus ferme.

"Ca serait dommage, à votre âge et par votre profession, d'avoir la patte folle, non ?".

Et il le tourna, l'amenant à être dos au mur. Un mince sourire contenté élargit son sourire peint couleur de sang.

"Donnez le change et restez docile. Vous n'aimeriez pas que des innocents soient blessés, je me trompe ?

Alors ne faites aucune prouesse héroïque, restez dans le mouvement et personne ne sera touché !".

Un dernier pas et il ramena son visage près du sien.

"Mais je manque à mes manières, Auror Seth Williams. Je suis Sid Avery Junior, pour vous servir !

Ils m'avaient bien dit que vous reviendriez de New-York et qu'il me suffisait d'attendre !".

Et, pour finir, il bascula sa marrionnette en arrière, penchant son propre corps sur le sien -son visage démentiel atrocement mutilé par un sourire railleur et morbide.

"Il suffit toujours d'être patient à l'homme le plus impatient. Cette vertu porte toujours ses fruits !

Dès que cette musique sera terminée et que le public se sera dissipé, je vous tuerai. Pas que je vous porte pas dans mon coeur, je vous connais à peine. Maiiis c'est un ordre et, comme toute chose, un ordre se doit d'être accompli, hihi !

Mais vous n'aimeriez pas ouvrir le feu sur moi devant ces dizaines de personnes, si ?".

Et un petit rire fluet s'éleva de sa gorge, faisant rebondir sa pomme d'adam.

Il était un 23h quand Seth rentré chez lui après une longue journée de travail, il ne voulait pas aller dormir bien sûr. Tout ce qu’il voulait c’était de l’action, mais à Londres pour avoir un peu d’action il fallait se lever tôt où alors se coucher très tard comme cette nuit. Il vit alors des badauds entrain de danser, il allait passer par un autre chemin quand un espèce de clown comme appelaient ça les moldus lui prit ses mains et l’entraîna à son tour. Il regardait l’homme en le suivant malgré sa résistance du départ. L’homme l’appela alors par son nom de famille ses iris brunes lui disaient vaguement quelques choses mais, il n’aurait sût dire à qui il avait à faire. L’homme l’entraîna dans une valse que Seth arrivait à suivre sans trop de problème, vu qu’il avait été élevé à l’époque des bals et qu’il était souvent invité à y être convié. Mais, sa jambe recommençait doucement à le lancer.

- Vous connaissez mon nom mais moi j’ignore le votre…, commença-t-il quand l’homme lui dit qu’il tenait sa canne et que si il serait lui, il ne bougerait pas au risque de tomber et de se casser quelque chose.

L’homme resserra son corps près du sien en le maintenant plus fermement et lui glissa alors que ça serait dommage, qu’à son âge et avec sa profession d’avoir une patte folle.

*Un Mangemort…, et bien moi qui voulait de l’action je pense que je vais être servit*, se dit-il avec un léger sourire sur les lèvres.

Le clown retourna et l’amena à être dos à un mur, un mince sourire de contentement élargit celui qui était déjà peint sur son visage, cela lui donnait un petit air fou. Il lui dit alors de donner le change et de rester docile pour qu’il n’y ait pas de blessés. Mais, Williams n’était pas vraiment le genre d’Auror a tout calculer pour qu’il n’y ait pas de victimes, néanmoins, il était entrain de réfléchir à une stratégie. Qu’il ne fasse aucune prouesse héroïque qu’il devait rester dans le mouvement et personne ne sera touché.

*Que je reste dans le mouvement hein !?*, se dit-il en le regardant mais, en ne tentent toujours rien.

Un dernier pas et son visage fut si proche du sien qu’il sentit son haleine nauséabonde dans ses narines, il détourna alors son nez en faisant la grimace. L’homme se présenta enfin comme étant Sid Avery Junior, l’homme se disait bien qu’il connaissait ses yeux pour les avoir vu placardé un peu partout lorsqu’il était jeune et qu’on recherchait le père du jeune homme. Sid dit alors qu’ils lui avaient dit qu’il reviendrait de New-York et qu’il lui suffisait de l’attendre. Sid bascula alors Seth en arrière se penchant sur son corps ses yeux avaient quelques choses de fous comme si il était pris d’une véritable démence. Seth en avait vu bien d’autre en Amérique et il n’était nullement étonné ni effrayé par cela, il répondit avec un sourire en se redressant de toute sa hauteur. L’homme poursuivit en lui disant qu’il suffisait toujours d’être patient à l’homme le plus impatient et que cette vertu portait toujours ses fruits. Il ajouta que dés que cette musique sera terminée et que le public se sera dissipé, il le tuera. Pas parce qu’il ne l’aimait pas mais parce que c’était un ordre et comme toute chose un ordre se devait être accompli.

- Oh je vois, oui, il est vrai qu’on ne doit pas manquer à son devoir, lui dit-il en lâchant sa canne pour tendre l’autre bras qui tenait le dit Avery par la main. Vous m’avez bien dit de rester en mouvement n’est-ce pas ? lui demanda-t-il avant de le ramener vers lui et se saisissant de nouveau de sa la main qui tenait toujours sa canne. Messieurs, dames nous allons changer un peu de musiques, dit-il en passant près du système que le Mangemort avait amené.

Au lieu de prendre sa baguette il se contenta, de diriger discrètement le pied de sa canne sans que Sid ne s’en rende compte. Et de jeter un sort non formulé afin que la musique se transforma alors en un tango, il sourit à l’homme et empoigna la main qui tenait sa canne.

- C’est étrange mais, quand je danse ma jambe ne me lance plus !, dit-il avec un léger sourire et un petit air désolé. Vous aviez dit qu’on vous avez donné un ordre, j’aimerais bien savoir qui vous a dit de me tuer !, dit-il en accentuant le « er ».

La main de l'Auror se resserra sur la sienne et la musique changea subitement pour s'adonner à un rythme plus soudain et plus vif. Les lèvres émaciées de Sif s'entrouvrirent mais ne laissèrent échapper qu'un bref et pâle sourire. Le jeune Mangemort jeta un regard aux passants qui s'exécutèrent dans la bonne humeur. A croire qu'ils n'avaient pas souvent l'occasion de vivre de tels moments de joie, enfin...

"C’est étrange mais, quand je danse ma jambe ne me lance plus ! Rajouta l'Auror sur un air minaudant, vous aviez dit qu’on vous avez donné un ordre, j’aimerais bien savoir qui vous a dit de me tuer !".

Avery suffoqua presque.

"Ohh mais comme s'il s'agissait de cela ! Allons, allons, Auror Williams. Nous ne sommes tout de même pas des sauvages, nous autres !".

Et il prit l'initiative de tourner au dernier moment tandis que la musique reprenait un second mouvement. Ses jambes claquèrent droites comme un petit soldat de parade. Junior lui lança un franc sourire.

"Et quand bien même ! Si j'ai reçu un ordre, je ne suis pas obligé de vous dire d'où il vient !".

Ses épais sourcils bruns se fronçèrent et il lui tendit une mine bougonne, rapprochant ses yeux afin de sonder ceux, ternes et vieillis, de Seth Williams. Sid ressemblait plus à un petit écureuil qui vient de trouver un objet rare et brillant qu'à un véritable et authentique Mangemort...

"Quoique vous me semblez incroyablement persuasif, Auror Williams. J'aurais grand peur que vous ne veniez à en venir aux mains. D'ailleurs, je crois lire dans vos petits yeux porcins quelques lueurs assassines !

Franchement, vous fiche en rogne me fouterais les jetons ! Il va sans doute falloir que je m'exécute et balance tous mes copains !".

Et, jetant un vif regard vers leurs jambes.

"En cadence, ça c'est bien ! Vous êtes un foutu bon danseur, Auror Williams !".

Et suffisamment fort afin que tout le monde l'entende. Sid jeta un regard malicieux en direction des autres danseurs.

"Bon, ok, c'est bon vous avez gagné !

Je vais vous le dire, mais ne le répétez à personne surtout... Je compte sur vous, hein !

Ma tête risque de se jouer sur ce que je vais vous fournir. A cela, j'espère que vous saurez être clément pour le pauvre garçon que je suis !".

Et il lâcha sa main -retenant toujours sa canne de l'autre- la portant en coupe à hauteur de sa bouche. Il rapprocha ses lèvres de l'oreille de l'Auror et murmura ainsi :

"C'est le Père-Noël et le Lapin de Pâques les réels commanditaires. Mais je ne vous parle pas du Gobelin cracheur de Feu, véritable leader de toute cette organisation !

Y en a bien un qui me met la pression afin que je réussisse, mais ça, je suis pas sûr que ça vous serve à grand chose, il est intouchable ! C'est Jack O'Lantern !

Maintenant, vous verrez ! -et il lança à la ronde un regard appeuré- Les murs ont des oreilles, ils m'écoutaient sûrement !

Je vais sans doute mourir de vous en avoir trop dit, Auror Williams. J'aurais, à cela, besoin d'une protection rapprochée !".

Et ces mots furent prononcés sur une puissante poussée tandis qu'il rejettait vivement l'Auror en arrière dans l'attente qu'il retombe...
Les passants s'arrêtèrent de danser et observèrent le spectacle de ce clown grimaçant toisant de son peu de hauteur le grand Auror qui venait de... trébucher ? Oui, cela ne pouvait être autrement !

Avery tendit un regard acide à Seth et claqua dans ses doigts. La musique s'arrêta immédiatement. Ses grands yeux bruns se tournèrent alors vers la foule et il jeta sur le pauvre Auror un doigt exagérément accusateur.

"C'est lui qui danse comme un pied ! Pas moi !".

On le regarda avec suspicion mais sans taire un intérêt certain face à ce gamin grotesque et geignard qui venait de jeter à terre son compagnon de danse. Certains tournèrent les talons et n'ajoutèrent rien de plus tandis que d'autres, plus tenaces par leur curiosité, tâchaient de comprendre ce qui s'était réellement passé.

"Allez, allez, allez !! Du balai, les pleutres ! C'est pas un salon de thé ici !".

Réellement médusés par le comportement de ce petit artiste minable, les derniers passants se regardèrent puis s'exclamèrent en vives messes basses sur son comportement. Pas un regard ne lui fut accordé tandis que la petite assemblée se dissipait dans le noir des rues... Junior fourra négligeamment ses mains dans les poches arrières de son pantalon de parade et en revint à Seth, l'examinant d'un air pensif.

"C'est franchement c*n que tu sois resté aussi longtemps éloigné de l'Angleterre, mon ami. Tu aurais vu à quel point le monde des Sorciers a changé en si peu de temps et aurais peut-être compris plein de choses !

Mais bon, je pense qu'il te fallait te la jouer "American Dreamin'", je comprends tout à fait. Nous avons tous des rêves, Seth !".

Il croisa ses bras, grinçant d'un rire macabre.

"C'est marrant qu'après tout ce temps tu n'arrives même plus à remettre ma tête. Pourtant, la dernière fois que nous nous sommes vus, j'étais pas si jeune, si ? Quand tes copains et toi cherchiez querelles à mon vieux, j'avais quoi ? tu crois que j'étais toujours à l'école ?

Je me rappelle d'un jour, c'était un samedi ! Je rentrais toujours chez mes vieux pour les week-ends.
Des potes à toi étiez venus chez moi pour interroger mon père et ma mère. Oh, je me souviens même que l'un d'entre eux l'avait menacé et la pauvre avait fondu en larmes...

J'avais quoi, Seth ? Onze ? Douze ans ?

J'étais pas plus grand que ça -et il mima une taille d'enfant de sa main-, pas plus haut que trois trolls, non ?

Et tes potes sont venus faire pleurer ma mère. Et moi, assez curieux et suffisamment attentif, j'entendais mon père hurler dans la maison afin qu'on ne l'emporte pas !

Comment il s'appelait ton copain déjà ? Celui avec l'oeil en vrille ? Me souviens plus...

Puis vous êtes repartis de là où vous étiez venus. On m'a à peine regardé mais je me souviens que certains ont ri en me voyant aussi penaud et... terrorrisé.
Car, je dois bien avouer, Seth, qu'avec vos méthodes si peu soignées j'en faisais dans mon pantalon !".

Et il éclata d'un rire vif et merveilleux, posant instinctivement son pied sur l'épaule de l'Auror au cas où il aurait profité de l'opprtunité pour se relever.

"T'as pas un peu honte en y repensant ? Faire pleurer une femme et crever de trouille un gamin ?".

"Bah vois-tu, ce gamin, il a grandi... -et il fit lentement coulisser l'un de ses gants immaculés, se saisissant d'un petit objet aigu en métal contenu dans la paume de sa main- C'est même un grââând garçon maintenant !".

"Je suppose que tu aimes la magie, Seth ? -il haussa les épaules- Moi, pas tellement !

Cependant ce que j'aime au cirque c'est le mec qui lance des couteaux sur la bonne-femme coincée sur sa roue à supplice. C'est rigolo, ce tour ! C'est même super poilant !

Manque de pot pour moi, chuis pas très doué !".

Et, a ces mots, il enfonça le petit poignard dans l'épaule de l'Auror, pressant sur la plaie si bien que la lame y était entièrement rentrée... Avery se redressa, fiévreux, son maquillage grotesque commençant à tomber sous ses gouttes de sueur. Il esquissa un bref sourire, suffoquant de plaisir, tandis qu'il fit apparaître un autre couteau dans sa main.

"J'vise pas bien, c'est une calamité, pauvre de moi ! De toi, pardon...

Il faudrait voir à pas trop bouger, Seth, claironna-t-il tout en agitant l'arme à hauteur de son visage grimaçant, sinon, pour sûr, je vais encore d'écharper !

Ca serait trop c*n ça, un Auror cloué comme un corbeau à une porte !".

Et il abaissa à nouveau le couteau sur son captif...

L’Auror dansait toujours avec le Mangemort quand celui-ci lui dit qu’il n’allait pas le tuer qu’ils n’étaient pas des sauvages. Seth eut alors un ricanement ironique, l’autre homme cessa de danser et poursuivit en lui disant que si il avait reçu un ordre, il n’était pas obligé de lui dire d’où il venait. Il lui dit alors qu’il semblait quand même relativement persuasif et qu’il aurait peur que l’Auror en vienne aux mains. Seth ne dit toujours rien restant calme, il ne détachant pas ses yeux du Mangemort observant et écoutant, l’homme continua alors à parler et dit qu’il croyait lire dans les petits yeux porcins de l’Auror : quelques lueurs assassines. Et que quand il devait se mettre en colère ça devait être quelques choses, il ajouta qu’il allait s’en doute devoit balancer quelques copains a lui. Il avait reprit la danse et le Mangemort le complimenta en lui disant qu’il était un foutu bon danseur mais l’Auror ne souleva pas la remarque et attendit qu’il lui donne des noms. Bien sûr, il ne s’attendait pas à ce qu’il coopère, il avait connu le père et le fils semblait être aussi dérangé mentalement si ce n’est plus. L’homme lui dit qu’il avait gagné et qu’il allait dire quelques noms mais surtout qu’il ne fallait pas qu’il le répète car sa tête risquait de se jouer sur ce qu’il avait à fournir et qu’il espérait qu’il serait clément pour le pauvre garçon qu’il était. Il lâcha alors la main de Seth retenant la canne de son autre main et en la portant en coupe à la hauteur de sa bouche lui confia dans un murmure que c’était le père noël et le lapin de pâques les réels commanditaires. Mais, qu’il ne parlait pas du Gobelin cracheur de Feu, véritable leader de toute cette organisation, Seth leva les yeux aux ciels. Il ne dit cependant toujours rien, observant simplement le comportement de l’individu face à lui, le jeune homme reprit en lui disant qu’il y en avait un qui lui mettait la pression afin qu’il réussisse mais, que ça il n’était pas sur que ça lui serve à grand-chose car, il était intouchable, c’était Jack O’Lantern. Seth faillit sourire mais, il se retint juste à tant avant que Sid ne poursuive en disant que maintenant, il regarda ensuite à la ronde comme si il était apeuré puis lui dit que les murs avaient des oreilles et qu’ils écoutaient sûrement. Ses mots furent prononcés sur une puissante poussée tandis qu'il rejetait vivement l'Auror en arrière, celui-ci trébucha et se retrouva assis sur le sol. Il ne tenta même pas de se relever, les passants s’arrêtèrent alors de danser et observèrent la scène. Seth n’avait toujours pas prononcé une seule parole, il regardait toujours fixement le Mangemort, qui le fixait en retour, il avait l’air menaçant pourtant Seth ne tremblait, il ne faisait rien. Laissant le Mangemort agir à sa guise du moins pour le moment, le Mangemort le regardait avec un regard acide, il claqua des doigts, la musique s’arrêta immédiatement. Les yeux de l’Auror étaient vides comme si il ne pensait à rien, comme si sa vie s’était arrêtée pourtant il était conscient et il pensait très certainement à des choses mais, l’occlumencie lui permettait de faire barrage. Il regardait toujours Sid qui tendait son doigt vers lui en disant que c’était lui le mauvais danser et pas lui, Seth ne regardait personne d’autre à part le jeune homme qui exigea le départ des passants qui avaient dansé en même temps qu’eux. Le jeune homme fourra après ses mains dans les poches arrière de son pantallon et s’avança vers l’Auror l’air pensif. Il lui dit alors que ce n’était franchement pas intelligent de sa part d’être resté aussi longtemps éloigné de l’Angleterre et il rajouta mon ami. Si le Mangemort aurait été plus saint d’esprit Seth aurait s’en doute répliqué mais, il ne dit toujours rien fixant toujours du même regard l’homme qu’il avait face à lui. L’homme poursuivit en lui disant qu’il aurait pu voir à quel point le monde des sorciers avaient changés en si peu de temps et aurait peut-être compris plein de choses. Mais, qu’il pensait que le vieil homme se la joue à l’American Dreamin et qu’il comprenait tout à fait. Qu’ils avaient tous des rêves et il l’appela par son prénom, ce qui ne le fit pas plus réagir, le jeune homme croisa les bras et eut un ricanement macabre. Il ajouta que c’était marrant qu’après tout ce temps, il n’arrivait pas à le reconnaître, pourtant la dernière fois qu’ils s’étaient vus, il était jeune. Seth l’écouta alors avec la plus grande attention, le jeune homme lui dit que les copains de l’Auror et lui-même cherchaient querelles avec son père et qu’il avait quoi, il lui demanda ensuite si il pensait qu’il était toujours à l’école. Le seul hic dans l’histoire c’est que Seth n’avait jamais été Auror en Angleterre, il avait appris son métier aux U.S.A, il ne pensait même pas en être un, un jour. Il ne répondit cependant pas à l’homme qui lui raconta alors l’inquisition des Aurors dans son domicile familiale. Il lui dit que c’était s’en doute un samedi qu’il rentrait chez lui pour le week-end que des Aurors sont venus chez lui pour interroger son père et sa mère et qu’il se souvenait que l’un d’entre eux avait menacé sa mère et qu’elle avait fondu en larmes. Il dit qu’il devait avoir entre onze ou douze ans qu’il n’était pas plus grand que ça en mettant la main près de sa taille pas plus haut que trois trolls. Seth ne répondit toujours pas, il attendait que le jeune homme agisse, il poursuivit en lui disant que les Aurors avaient fait pleurer sa mère et que lui avait entendu son père hurler dans la maison de ne pas l’emporter. Il demanda ensuite à Seth comment s’appelait son copain avec l’œil qui partait en vrille. Mais, Seth ne répondit toujours pas et l’homme continua en lui disant qu’après ils étaient repartit de là où ils étaient venus et qu’on l’avait à peine regardé mais, qu’il se souvenait que certains avaient ris en le voyant aussi penaud et terrorisé. Car, il devait bien l’avouer, qu’avec leurs méthodes si peu soignées il en faisait dans son pantalon. Seth savait maintenant qu’on avait arrêté le père de Sid et que c’était s’en doute pour cela qu’il était totalement dérangé. Mais, l’Auror ne réagit toujours pas, Sid éclata d’un rire vit tout en posant son pied sur l’épaule de l’Auror au cas où il aurait voulu se lever. Seth, ne voulait pas bouger, il attendait juste le bon moment pour agir et c’était presque le moment. Le jeune homme lui demanda si il n’avait pas un peu honte en y repensant de faire pleurer une femme et crever de trouille un gamin. Il ajouta que le gamin avait grandi, que c’était un grand garçon maintenant, il lui dit qu’il supposait qu’il aimait la magie mais, que lui ne l’aimait pas tellement. Seth vit l’objet qu’il tenait à la main, il connaissait très bien cet objet car il tenait le même depuis un moment dans sa main. La longueur était plus différente que celui de Sid, le vide alors se fit dans la tête de Seth, il n’entendit plus rien que le bruit de son cœur qui frappait dans sa poitrine quand le jeune homme lui planta le couteau dans l’épaule, il fit le même mouvement que lui et sectionna le tendon arrière du pied de son agresseur.

- Oh pardon, ça doit faire mal, dit-il en voyant le jeune homme le regarder droit dans les yeux.

Le tendon sectionnait, il était anormal qu’une personne ne tombe pas, alors un fois le clown renversé. Seth se leva non sans mal sans sa canne mais en plus avec une épaule endolorie par le coup d’un couteau. Le vieil homme profita de l’étonnement du jeune homme pour lui reprendre sa canne.

- Ah oui, la lame est imbibée de veritaserum, ça devrait faire effet d’ici quelques instants, alors si j’étais toi, j’éviterais de rentrer à ton quartier générale pour leur expliquer qu’un Auror t’a échappé ! dit-il avec un léger sourire. Au revoir Sid et au déplaisir de te revoir !
L’Auror repartit alors de son pas claudiquant vers une allée sombre une fois qu’il fut certain que personne ne pouvait le voir il transplana.

Sid resta figé un instant, incapable de bouger. Une petite voix dans son esprit ne cessait de lui souffler que, s'il bougeait de quelques millimètres de trop, le Veritas Serum finirait par se rependre dans tout son organisme. Ce qu'il ne savait pas déjà, c'est que le produit devait sans doute faire son effet au moment où il y pensait...

Et s'il bluffait ? C'est vrai, cette possibilité s'offrit à lui et lui entrouvrit des horizons... Mais la douleur nétait trop rude et la crainte de n'être sous l'emprise de ce sort muselait toute pensée constructive. En un mot : Sid était pris au piège par ses propres craintes, sa propre angoisse. Si Seth avait voulu le piéger en usant d'auto-persuation c'était assez réussi...

Le Mangemort releva la tête de sa soquette blanche noircie à présent par son propre sang. Ses yeux exorbités et aux abois cherchèrent un moyen quelconque d'enrailler la progression de cet inquiétant écoulement, mais une once de raison et de bon sens le ramenèrent à l'immédiat de la situation.

Il se redressa avec précaution et jeta un bref regard à l'Auror qui lui échappait. Il aurait souhaité lui courir après, et c'est dans cette tentative désespérée qu'il s'écroula de tout son long sur le sol... Ses coudes raclèrent douloureusement le béton...
A peine le temps de cligner les paupières que déjà ce damné Américain venait de disparaître, le laissant indubitablement seul dans cette petite ruelle.
Pourtant il l'avait suffisamment ruminé son plan. Il le pensait infaillible ! Il fallait croire que Williams avait plus d'un tour dans son sac ! Et quel tour !

Resserrant les poings, se mordant la langue pour taire la douleur, le pauvre clown grotesque tâcha de gagner l'une des poches de sa veste pour en tirer sa baguette. Il s'y reprit par trois fois, se tortillant comme un ver de terre, là, étalé sur la chaussée, à la merci des sorciers et sorcières dont certains s'arrêtaient pour ricaner de sa peine. Pour le coup, Junior était dans un bien piètre état...

Et cette cheville qui ne cessait de saigner... Encore un peu et il ne pourrait plus s'entendre réfléchir... Fichu corps humain !

Un long gémissement plaintif se terminant en un râle de rage perça l'opaque obscurité de la nuit. Des personnes autour de lui sursautèrent et passèrent rapidement leur chemin tandis qu'il essayait de se redresser. Sa gorge était en feu et l'amère vexation qu'il ressentait alors brisait plus que jamais sa concentration. Il n'arrivait plus à avoir de la suite dans les idées, c'était plus que frustrant...

Sid Avery Junior finit, au bout de quelques longues et pénibles minutes, à se saisir de sa baguette et à l'agiter... priant pour transplaner le plus loin possible de cet endroit, de cet échec... et des yeux de son maître sans cesse rivé sur lui. Un coin, dans l'Allée des Embrumes, voila tout ce qu'il lui fallait pour l'instant. Un coin tranquille où il pourrait croupir au milieu des rats, animal duquel il n'était finalement pas si lointain...
Mais il sembla que son esprit en décida autrement et ce brusque intérêt pour un endroit aussi charmant fut immédiatement balayé, remplacé par la vision d'un tout autre refuge...

Le jeune homme s'écrasa par terre sur le sol de marbre froid. Lorsqu'il leva les yeux il remarqua qu'il se trouvait dans un hall immense et circulaire, vieux, abandonné...
Il poussa un soupir glacé et n'eut pas le temps de reprendre sa respiration.
L'ombre imposante d'un homme à tête de serpent était là juste au-dessus de lui et le toisait comme l'oeil dans la tombe...

[Sujet clos. Voila].

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