-| Les accords des sentiments |- -| Libre |-

Il arrive parfois, qu’écouter quelques notes donne soudainement envie de fredonner un nouveau chant…

Le soleil brillait avec une force si impressionnante, que la chaleur, pourtant peu intense, qu’il diffusait, semblait venir tout droit du paradis, réchauffant avec ardeur les cœurs endoloris, les cœurs attendris, et n’importe quelle personne, pure ou profondément mauvaise, lâche, ou honnête. Ca c’était la véritable magie… la magie de dame Nature, la magie de l’univers. Ces secrets, plus nombreux les uns que les autres et qui jamais ne pourraient être découverts. Toutes ces questions qui pouvaient parfois survenir dans les méandres des esprits contrariés, ou simplement les esprits des penseurs… D’où diable pouvait bien venir l’univers ? Le temps existait –t-il depuis l’infini ? Ou bien n’a-t-il commencé qu’avec l’explosion qui a créé l’univers dans lequel chacun d’entre nous grandi ? Comment sont venues les premières particules ? Qui est venu en premier : l’œuf ou la poule ?

Tant de questions qui semblaient à la fois simples et complexes, tant d’idées qui donnaient à la fois une terrible migraine, et une irrésistible envie d’en trouver une réponse, la plus logique, la plus infaillible, la plus parfaite qu’il soit. Mais que dire ? Comment répondre à toutes ces interrogations ? Tant de personnes ont essayé, certaines sont même allées jusqu’à écrire des livres sur le sujet, mais le temps qui passe a bien souvent fait mentir tous ces ouvrages qui semblaient si sûrs et si absolus à l’époque de leur rédaction. Ainsi… une réponse parfaite aujourd’hui pourrait être fausse demain… cela est bien ennuyeux. Mais la perte de l’espoir, la perte de la croyance, reste, de loin, la pire des punitions, et sans doute le résultat le plus décevant. Ainsi, il faut toujours rester motivé. Toujours croire reste la clé. Si jamais on ose ne serait-ce que penser à l’abandon, alors on a déjà échoué. La simple volonté d’arrêter montre que l’idée qui souffrait a fini par dépérir, et plus rien, non plus rien ne peut la ramener à la vie.

Il arrive parfois, que fredonner ce chant improvisé, donne envie de vivre cette mélodie…

Les yeux clignaient, doucement, délicatement, laissant passer les rayons de soleils, si étincelants, si lumineux… si puissants. Douce merveille solaire, doux don fait par l’univers… Dame Nature était si gentille, si généreuse avec les êtres vivants. Oui… cette mélopée qui s’élevait à l’extérieur attirait les petits lionceaux vers cette brise chantante… Doux oisillons, que votre chant vole à jamais dans ce ciel découvert. Faites que les saisons ne puissent jamais vous faire partir, faites que votre mélodie ne puisse jamais, au grand jamais, s’envoler pour ne jamais revenir. Porteurs d’amours et de joie, votre disparition sèmerait bien plus que le doute et la peine… Douces créatures du Ciel… Vos ombres sombres filant dans cette étendue azur. Vos silhouettes fines et rapides, filant à travers les airs… Vous voir, vous entendre, vous sentir frôler les âmes et les cœurs, les corps et les cimes des plus hauts arbres… Tout en vous fait rêvé chacun d’entre nous, restez là tendres oiseaux… Ne partez pas doux êtres pleins de vie.

Ce ciel clair et pâle, dans lequel évoluait en ce moment même un petit groupe de moineaux semblait se refléter dans deux pupilles grandes ouvertes dans sa direction. Deux magnifiques pupilles enchanteresses. Deux superbes ombres pale et riante. Deux éclats magiques et silencieux. Mais ce bleu avait quelque chose que le ciel n’avait jamais pu posséder : des sentiments, de l’émerveillement. Ces pupilles grandes ouvertes, éclairer par leur intérêt un visage doux et posé. Un visage magnifique, naturel dénudé de la moindre trace de maquillage, des boucles dorées encadrant ce portrait semblable à celui d’un ange tout droit venu du Ciel…

Il arrive parfois, que vivre cette mélopée nouvelle donne alors envie de la partager avec les êtres qui nous sont chers…

La brise soufflait doucement entre les herbes hautes… sa force faisait quelques vagues, pâles et indécises, à la surface du lac… Ces vagues animées d’un mouvement régulier semblaient alors faire appel à une force sonore. Comme si ce mouvement ne pouvait vivre seul… Cette surface vibrante semblait appeler les voix du Ciel… Venaient là… Chantez pour moi, êtres vivants… Chantez la vie pour une surface qui ne pourra jamais vivre par elle-même… Chantez l’espoir pour tous les êtres vivants parmi vous, vivants parmi nous… Vivant pour tous.

Les yeux se refermèrent, clignant un moment, l’eau semblait si… attirante, si magique… Quelque chose s’en dégageait, quelque chose d’attendrissant, de doux et d’apaisant. Un fin sourire fini par percer le visage angélique, tandis qu’il se rapprochait de l’herbe fraîche et encore verdoyante. Puis quelques notes s’élevèrent… Une basse qui jouait calmement et lentement… Un do, puis un mi, et un sol… Do majeur sonna un instant, avant que chacune des notes ne disparaissent. Un fa, un la, un do … Fa majeur… puis les accords commencèrent à s’enchaîner, plus rapidement, plus précisément. Le son restait étonnamment doux et apaisant pour une basse. Longtemps, les notes se suivirent, courant les unes derrière les autres, elles semblaient se livrer à un duel de force, un duel de douceur, un duel mélodique, qui jamais ne prendrait fin…

Il arrive parfois, que les êtres qui nous sont chers, nous inspirent des chants à portée universelle…

« Je crois que tu as vu »

Les accords s’enchaînent toujours avec fluidité, accompagnant la mélodie avec douceur, et une certaine énergie calme et apaisante. Le silence des oiseaux, s’imposant doucement laissant alors cet air s’envoler dans le ciel… puis les oiseaux, reprenant plus vivement leur chant…

« Ce que tu désirais… »

La chanson continuait son petit chemin, volant délicatement à travers le ciel, toujours aussi clair… cet air lourd était pourtant le signe d’un orage futur, mais pour l’instant, tout semblait encore calme, peut-être même trop calme… ?

« Saches que tu m’as offert tout ce qu’il me manquait…
La beauté de tes yeux,
La clarté de ton sourire… »

La basses accompagnait toujours le chant, puis une rupture, et le silence suivit les derniers accords… la mineur… Et, tout à coup, sans prévenir, la force du chant fut doublée, à l’image de la basse, pourtant pas branchée –normal, en plein air c’est pas facile :p-.

« Pour ton regard,
Je pourrais voler jusqu’en enfer,
Couler la flotte anglaise,
Chanter jusqu’à ce que la vie me laisse,
Pour toi. »

Les sentiments emplissaient cette mélodie, les yeux fermés, la belle blonde laissait la chanson filer sous ses doigts, fuir son instrument. Les paroles, improvisées au fur et à mesures, ne voulaient peut-être pas dire grand-chose au fond… mais pour elles, elles n’étaient qu’un cri de son cœur. Elle éleva encore la voix, montant dans les aigus :

« Ouhouhouhou… pour toi…
Je pourrais vivre en enfer… pour toi…
Ouhouhouhou… Pour toi… »

Un fin sourire perçait toujours le visage clos de la belle demoiselle, assise à terre, elle laissait son cœur hurler ce qu’elle ne pouvait avouer, un amour qu’elle éprouvait mais qu’elle avait toujours gardé secret… ses yeux embués, laissèrent quelques larmes couler, telles des perles salées, elles glissaient doucement, mouillant le beau teint laiteux de la jeune fille de bonne famille qu’elle était…

Il arrive parfois, que ces chants soient écoutés par delà les frontières...

| Marine | : « Musique ? »

| June | : « Tout à fait !! Le club de musique !! Ils se regroupent aujourd’hui même. J’ai trop envie de les voir !! On y va ? Hein ? D’accord ? »

| Lenalee | : « Génial, c’est une superbe idée ça !! Je te suis !! Allez, vite, avant qu’ils n’aient finit. Hainie, tu veux venir ? »

Cette fois ci, Hainoa avait finit son ouvrage sur l’élevage des fourmis de Patagonie en dix leçons. Elle s’était donc attaquée à la lecture d’un livre emprunté à la bibliothèque, qui s’intitulait : « La Mangue de Pattaya, comment la cultiver ? ». Un bouquin encore plus intéressant et utile, en somme… Sa couverture alléchante avait directement attiré l’attention de la petite blonde. Et puis cet ouvrage avait une particularité : lorsqu’on caressait la reliure avec l’index, il se mettait à changer de couleur : vert, orangé, rougeâtre. Selon ce que la petite Stewart avait lu, la couverture était sensé représenter les teintes de la mangue, à chaque moment de sa culture : quand elle venait de se transformer en fruit, quand elle mûrissait, et quand elle tombait.
Ce sujet était d’ailleurs très important pour la jeune blonde, d’autant plus qu’elle en apprenait énormément ! Le Durian, qui était un fruit jaune à pointes, ne tombait que la nuit. Encore heureux, puisque se recevoir un Durian sur la tête, selon Hainoa, ne devait pas être une excellente expérience. Et puis le soir, il fallait être carrément stupide pour souhaiter rester sous un arbre fruitier de ce genre !! Pour une virée romantique, quelle idée !!
Retournant à sa lecture, la demoiselle comparait « La Mangue de Pattaya, comment la cultiver », avec « L’élevage des fourmis de Patagonie en dix leçons ». Fichtre ! Que cela était enrichissant. Qu’est ce qui pouvait être plus amusant que de lire ce genre de bouquin ?

| Marine | : « Hainie ? »

Levant la tête, Hainoa regarda l’américaine avec des grands yeux ronds, comme pour lui demander « Mais qu’est ce que tu me veux ? », puis s’aperçut qu’elle n’avait pas écouté du tout la conversation qui faisait rage « au dehors ». C’était un problème. D’ordinaire, elle arrivait à écouter d’une oreille… Mais cette fois ci, inexplicablement. Sacrés Durians, il l’avait déconcentrée ! Ah, et voilà que c’était de leurs fautes maintenant. Passons.

S’esquivant cette fois ci –la dernière fois, elle n’avait pas tellement apprécié la musique assez rock qui se jouait. Elle n’aimait que les sons doux-, la petite Gryffondor pris congé, et décida d’aller faire un petit tour dehors : il faisait beau, et le parc n’avait jamais été aussi resplendissant. Tant mieux ! Un peu de soleil pour égayer son teint de porcelaine ne serait pas de refus… Pourquoi pas…
La rouge & or descendit donc quatre à quatre les marches du grand escalier principal, le livre sous le bras : aujourd’hui, elle irait sûrement sous un grand chêne, pour lire tranquillement. Rien de plus agréable que des moments de détente sous un beau soleil, et avec un ouvrage qui en valait la peine ! Que de bonheur…

Sortant donc du château par la grande porte, la première année se dirigea automatiquement où ses pas la guidait : c'est-à-dire, en suivant le sens du vent, vers de beaux arbres bien touffus. L’herbe était verdoyante, et la gamine s’en étonnait : avec un soleil pareil, pourquoi n’avait-elle pas jaunie ? Encore un mystère qu’elle se devait d’éclairer. Bien trop de questions pour une petite tête blonde, encore une fois…
Longeant les grands pins qui restaient paresseusement bien droits, la fillette se passa une main dans les cheveux, et se recoiffa rapidement : les légères brises qui s’engouffraient dans sa tignasse l’emmêlait. Et les pointes d’Hainie étaient tellement fines, qu’elles saisissaient la moindre occasion pour faire de petits nœuds…

Passants outre ce détail, Hainoa continua sa route, marchant de plus en plus vite, apparemment pressée par les pulsations qu’elle ressentait sous ses pieds, comme venues du creux de la Terre. Une rencontre qui n’était qu’un signe du destin ? Peut être bien…
Marchant encore et encore, la blonde finit par arriver près d’un coin bien plus joli que les autres, où une belle fille de sa maison était en train de chanter.
Ne souhaitant pas la déranger, la première année s’allongea sur l’herbe, entre les pâquerettes et les autres fleurs dont elle ne connaissait pas le nom, pour écouter la douce mélopée qui s’évaporait des lèvres de la Gryffondor, sonnant comme une longue plainte, un cri du cœur.

C’était à la fois doux, mélodieux, et beau… Stewart ferma les yeux pour écouter plus précisément le magnifique son qu’elle entendait, mais fut interrompue par les sanglots silencieux de la « chanteuse ».
S’approchant donc, souhaitant continuer à écouter cette jolie chanson qui la faisait « planer », la demoiselle tendit un mouchoir à son aîné, tout en disant de sa voix rêveuse :

| Hainoa | : « Tu sais qu’une fille perd 25% de son charme lorsqu’elle pleure ? »

Sans y être invitée, la petite blonde pris place près de Keira, puisque là était son nom, puis poursuivit :

| Hainoa | : « Certes, c’est très poétique. Mais de près, on voit tous les détails : les yeux rougies, le nez qui coule. Toi aussi, je suis sûre que tu es plus belle quand tu souris sans pleurer. Alors sourit »

Des mots venus du fond d’une petite gamine. Ils n’avaient aucune réelle importance, mais, comme pour ne pas se taire, Hainoa s’était sentie obligée de les dire à sa camarade.
Nouveau passage de ses fins doigts dans ses cheveux, avant de les faire glisser sur l’étui qui prenait toujours place sous sa robe de sorcière : sa flûte.
Comme si elle en avait envi ce jour là, comme si elle voulait laisser de côté ses lectures inintéressantes, la première année sortit de sa housse son instrument, qu’elle porta à ses lèvres.
Le métal argenté de la flûte traversière lançait de petits reflets de couleurs sur les genoux posés à plat de la fillette, ajoutant à la scène un petit effet de « magie ». Puisque là était le mot. « magie »…

Appuyant lentement ses doigts longs et fins sur les « touches » de l’instrument, Hainoa se mis à souffler avec un rythme très régulier, laissant couler des notes en dehors.
Son après son, la mélodie pris une teinte plus vive, plus vivante… Jusqu’à imiter parfaitement le chant que Keira avait chanté auparavant. C’était là l’un de ses uniques talents, à la petite Gryffondor. S’arrêtant après avoir joué exactement le même morceau que la petite déprimée, Stewart posa sa flûte sur ses genoux, son menton sur ses mains, et chuchota d’un ton vague :

| Hainoa | : « Tu voudrais bien chanter avec fiole ? »

Fiole, comme elle le disait, c’était le nom de son instrument. Pas le sien, loin de là. Fiole ? Pourquoi ? Parce que le son que faisaient des verreries en s’entrechoquant entre elles était aussi doux que celui des notes de flûte. Et, tout en attendant que Keira lui réponde, Hainie regarda l’arbre d’en face, dont les feuilles étaient agitée d’un doux mistral. C’était une belle journée.

[ 1221 mots ]
[ J'espère que ça ne te déranges pas que ce soit moi ^_^ ]

§§§

Même si leur portée est universelle, les chants parlent tous de sentiments singuliers…

La jeune lionne n’en revenait pas… Cette chanson, qu’elle venait d’improviser, n’était pas particulièrement belle, je vous l’accorde. Seule la basse avait conservée une belle résonance, les propos n’étant pas du tout travaillés… Pourtant, la belle demoiselle avait enchaîné les couplets sans trop réfléchir, posant, mot par mot ses idées et sentiments. Un fin sourire glissait sur ses lèvres roses. Elle aimait tout aujourd’hui… Oui, il y avait des moments comme ça où tout semble être parfaitement réussi… Où le soleil semble être on ne peut plus brillant, où les oiseaux sifflaient des mélodies apaisantes. Alors qu’en réalité, tous les nuages passent sur l’astre divin et que les oiseaux sont partis vers des terres plus chaleureuses… Il ne faut pas chercher, c’est comme ça, voilà tout.

Les derniers accords s’échappaient de la basse, puis une voix vint se poser sur ces dernières notes… Cette voix n’appartenait pas à Keira, c’était sûr et certain ! La lionne leva alors ses pupilles aux lueurs éclatante, et quelque peu humides… Une lionne ! Et jolie en plus… Elle semblait être jeune. Keira se souvenait de l’avoir croisé une ou deux fois dans la salle commune, mais sans plus. Une nouvelle sans doute ? Enfin nouvelle… depuis le temps maintenant, c’était devenue une vraie première année (parce que au début, dans les deux premières semaines suivant la rentrée… on est une fausse première année et oui !!!! C’est que si survit au test si duuuur du premier cours d’Histoire qu’on peut être admis dans le cercle si confiné des premières années…).

Ecoutant la jeune fille lui parler, Keira eu un moment d’absence, cherchant à comprendre ce qu’elle lui racontait… (Pourcentage ??? C’est quoi déjà ? Non pas une marque d’appareil photo déjà, c’est sûr…). La blonde sourit à sa camarade quand elle lui expliqua les raisons du manque de charme des larmes. Plus une larme n’était visible sur le visage de la rouge et or…

« Ah oui, t’as pas tord… j’avoue que je me suis un peu laissée aller… »

Un petit rire s’échappa des lippes de la troisième année. Elle vit la jeune fille s’asseoir à ses côtés, et le prit avec un large sourire. Elle qui adorait la compagnie, elle ne pouvait être plus comblée qu’en ce moment précis ! La jeune fille allait parler… Etant un véritable moulin à parole, mais elle n’eut le temps d’esquisser d’autres mots, la jeune demoiselle à ses côtés ayant sorti, elle aussi, un instrument ! Cool, une flûte ! La jeune lionne regarda l’instrument en souriant. Ainsi, sa camarade était musicienne elle aussi ?

La musique s’échappa ensuite de l’instrument… Keira, surprise, ouvrit grand ses yeux aqueux et laissa passer un…

« Oh…. »

Oui, c’était le mot… ‘oh’… La jeune lionne jouait exactement l’air que Keira avait improvisait quelques temps plus tôt ! Les yeux grand comme des soucoupes, elle fixait la jeune élève de première année… ‘Cool’ aurait pu convenir… Oui, elle était super forte ! Keira elle-même ne se souvenait même pas de l’air de la chanson, ou à peine. Juste la dominante…

Cette singularité laisse place à des rêves exceptionnels…

La demoiselle qui avait rejoint Keira proposa d’une voix rêveuse à sa jeune camarade de chanter avec ‘fiole’… Une fiole ? On peut chanter dans une fiole ? Genre… les fioles de potions ? Eurk… La jeune fille resta hésitante… regardant toujours avec une attention croissante sa voisine… Elle était si calme et paisible. Vraiment c’était… presque anormal aux yeux de l’hystérique que pouvait parfois (pour ne pas dire 99.99% du temps) la jeune Keira Williams. La sorcière eut un petit sourire à l’attention de sa jeune ‘amie’ (appelons la ainsi, puisqu’elle ne semble pas être désagréable.).

« Eu… pardon… mais c’est qui fiole ? Enfin… c’est quelqu’un ? C’est ton prénom ? C’est bizarre pour une fille… Quoique pour un garçon aussi remarques… C’est drôle… Mais t’as pas une tête à t’appeler fiole… Le prends pas mal hein ? C’est juste une remarque comme ça au passage… »

La jeune sorcière eut un léger sourire clair et affirmé. Même quand elle disait des choses pouvant être mal prises, ou mal interprétées, elle restait très décontractée et absolument naturelle. C’était comme ça, elle les assumait totalement (les correspondant à elle et sa bêtise). La jeune sorcière continua cependant :

« Tu joues bien de la flûte… c’est cool… Moi je n’ai jamais été douée pour cet instrument. Mes professeurs m’ont toujours di que j’étais trop pressée… Et un peu trop vive je crois… Je m’en sors mieux à la batterie… Ou la guitare… Mais bon après pour le chant, je suis pas trop forte non plus… Enfin… je suis juste…Mais ça s’arrête là, je n’ai pas un truc spécial… Andgy, par contre, elle assure trop en chant ! J’adore sa voix. Tu connais Andgy ? »

Et voilà… la machine était lancée ! Qui a mis une mornille ?

« Andgy c’est notre préfète… enfin c’est une des préfètes on en a deux à Gryffondor. L’autre c’est Rowen. Elle est cool elle aussi… mais on s’est jamais beaucoup parlé… Tiens faudra que je lui demande pourquoi ! Mais bon Andgy et moi on est copines ! Et donc elle fait de supers effets avec sa voix… Elle est douée dans des registres vachement variés ! D’ailleurs… j’espère que si on fait un concert, Harry ne va pas que la regarder elle ! Tu connais Harry ? Il est à Gryffondor aussi ! (à croire que le monde tourne autour de Gryffondor^^). Il a une classe folle j’trouve… A ce qui paraît il est super fort comme sorcier ! Il a même gagné le tournoi l’an dernier ! Tu te rends compte ! C’est super cool ça… Contre des élèves qui avaient carrément trois ans de plus que lui ! Il a vraiment assuré… »

La jeune fille passait aisément du coq à l’âne, et la suivre était une sorte de défi… Oui, Keira, en plus de parler beaucoup avait la très sale habitude de parler vite… trop vite. Mais c’était comme ça… psychologique quoi… Elle ne pouvait pas lutter contre cette manie. Quelques phrases encore, ça passait… Mais toujours, à chaque fois, elle accélérait brutalement le rythme de ses paroles. C’était comme ça… Bienvenue dans le monde de Keira Williams.

[1063]

§§§

Il y avait des gens qui savaient passer des larmes au rire, en l’espace de quelques secondes seulement… Hainoa les admirait, ces gens là. C’était comme s’ils ne pouvaient jamais être atteint par les durs évènements que dictait la vie. Après tout, la bave du crapaud, jamais n’atteint la blanche colombe… Mais la petite blonde continua à regarder les joues à présent sèches de la Gryffondor de troisième année, et celle-ci lui donner raison.

*Biensûr, j’ai toujours raison…*

Petite pensée arrivée d’on ne savait où, dans la scène. Même si elle ne le disait jamais, Hainie était une fille qui détestait avoir tord. Surtout sur les sujets pour lesquels elle attachait une importance toute particulière ( « La Mangue de Pattaya, comment la cultiver », par exemple ). Ainsi, la première année tripota un moment sa flûte traversière, la tournant et la retournant sur ses genoux, polissant doucement sa surface argentée, semblable à du verre.
Cependant tirée de ses pensées par Keira, qui venait de demander qui était « fiole », Hainie se frappa sur la tête doucement avec la paume de sa main. Zut ! C’était vrai, la Gryffondor ne pouvait pas savoir qui était fiole, si on ne le lui disait pas. Logique.
Brandissant donc son instrument vers la troisième année, la petite blonde poursuivit, de sa voix lente :

| Hainoa | : « Non non, Fiole c’est ma flûte. Moi c’est Hainoa. Hainoa Stewart. »

Elle fit un sourire en réponse à celui de Keira, comme pour lui faire comprendre que puisque « fiole » n’était pas son prénom à elle, elle ne prendrait pas mal sa remarque. De toute manière, même si son aînée se moquait du prénom Hainoa, elle s’en fichait. Le prénom ne faisait pas la personne, comme l’habit ne faisait pas le moine, c’était une quasi certitude.
On lui fit d’ailleurs de compliments sur sa manière de jouer de la flûte : bien, disait l’autre jeune fille. Ah bon, d’accord. Ca ne l’impressionnait pas plus que ça, puisque de toute manière, sa musique n’était faite que pour passer le temps, et non pour partager. Gros défaut qui réduisait à néant son unique qualité. Comment se saborder toute seule en une seule leçon…
Elle n’avait jamais eut aucun plaisir à faire écouter tinter sa petite fiole à quiconque, pas même à son père. Lorsqu’elle était petite, il ne lui semblait pas avoir éprouvé de la joie, d’avoir fait une bonne action. Ou peut être si, mais du moins, elle ne s’en rappelait plus…

| Hainoa | : « Ah heu… merci… C’est sûr que pour quelqu’un de vif, il faut un instrument assortit. La batterie ça doit te permettre de te défouler, et la guitare, si tu grattes les cordes assez rapidement, ça peut être impressionnant. Mais la flûte, plus les notes sont jouées vite, et moins le son est beau. Ou il faut être sacrément doué pour pouvoir en tirer quelque chose en soufflant comme un bœuf… »

Même si Keira disait qu’elle était tout « juste » en chant, Hainie trouvait qu’elle avait une jolie voix. Elle était douce et claire, en fait. La gamine n’aimait pas tellement les gens qui criaient dans le micro, ou qui montaient trop rapidement dans les aigüe en se la jouant opéra. A la rigueur, elle n’aimait que les teintes de voix qui sonnaient comme sa petite fiole…
Ouvrant grands ses jolis yeux bleus lorsque Keira lui parla d’Andgy, Hainoa fit « non » de la tête, avec un petit air désolé : elle ne connaissait pas grand monde. Ou bien elle l’avait peut être déjà vue, mais pas retenue…

| Hainoa | : « Non je n’la connaît pas. Mais elle doit chanter bien si tu dis qu’elle est meilleure que toi. Mais moi, je n’aime pas trop les voix agressives et puissantes. Je préfère les sons doux… »

Keira embraya ensuite très directement sur les préfets, et sur Rowen. Les pré-faits ? C’était quoi ça, des sorciers en plastique ? Elle ne savait pas, elle n’en avait jamais entendu parler… Quoique, à bien y réfléchir, ses amies avait souvent parlé de « Rowen et Andgy », comme s’il s’agissait de modèles à suivre. Peut être. Il lui avait semblé que c’était « problèmes et anguilles » que Marine, Lenalee et June disaient. Une expression parfaitement tordue et sorcière, pourquoi pas. Après tout…

Ecoutant donc attentivement la Williams, la petite nouvelle fit « oui » de la tête, essayant de retenir dans le fond de sa petite tête blonde, tout ce qu’elle pouvait entendre.
Vint ensuite le sujet du dit « Harry Potter »… Hainie se gratta le menton : celui là, elle pensait l’avoir entendit plus souvent que le problème et l’anguille. Une sorte de célébrité locale, qui faisait glousser comme des pigeons ses camarades de chambrée. La presse en parlait même.

| Hainoa | : « J’en ait ( un peu ) entendu parler, de… » -elle avala sa salive, pensant que dire Barny Harper alors qu’il s’agissait d’Harry Potter était décalé- « Harry Potter. Mais je ne le connais pas. C’était quoi le tournoi de l’an dernier ? Comment ça se fait qu’il a gagné contre des élèves plus vieux ? »

Hainie, en bonne moldue qu’elle était, n’avait jamais entendu parler de « magie » avant d’avoir reçu sa lettre. Alors même si elle avait eut des échos du Tournoi des Trois Sorciers –ou devrions nous dire, des quatre sorciers-, elle n’avait jamais réussit à tout saisir –et dans l’ordre s’il vous plait-.
Espérant donc que Keira lui apporte plus de précision sur ce point, ô combien obscur, la gamine fit tout de même mine de savoir qui était Potter. Même si elle n’arrivait à mettre sur ce nom, qu’une touffe de cheveux noire accompagnée d’une paire de lunette ronde. Pour elle, c’était tout ce que représentait le pauvre Harry Potter.
Et, sans savoir qu’elle allait le rencontrer dans très peu de temps, la petite Stewart attrapa sa petite fiole, et se remit à jouer le même air que Keira, espérant qu’elle chanterait avec elle : après tout, ça pouvait être amusant, de faire de la musique, pour une fois…

[ 1030 mots ]

§§§

La jeune sorcière qui se tenait face à Keira l’amusait bien… La jeune sorcière aux doux cheveux d’or avait l’impression de retrouver chez cette sorcière une partie d’elle-même… Quelque chose dans son comportement, sa manière d’être et de réagir tout simplement faisait penser à la troisième année que les deux camarades devaient avoir des points communs… pourtant, il y avait bien une chose qui faisait une vraie différence entre ces deux sorcières : la jeune élève blonde était d’un calme… plus qu’étonnant et inhabituel aux yeux de la surexcitée de service que pouvait être la jeune Keira. L’une avait une voix lente et posée, l’autre semblait être en perpétuelle course avec le temps (que les choses soient clair, pour le moment c’est le temps qui est en tête… mais aux dernière nouvelles, Keira avait réussi à le doubler la fois où elle avait abordée Harry Potter, pour la troisième fois ! Ce jour là… Elle avait réussi à dire en moins de trente seconde : salutharryçava ?tutesouviensdemoi ?JesuiskeiraWilliamsons’étaitparlélasemainedernière…ouilyaunanjesaisplus…Jet’aidéjàdiquej’adoraistonblason ? Ilal’aird’êtreplusrougequelemiennon ? Mais cette victoire contre cet apôtre qu’était le temps n’avait été qu’une triste illusion… Puisque le beau, et si célèbre, et si wouaou Harry, juste légèrement admiré (légèrement hein ?) par la lionne, avait du demander à la demoiselle de répéter sa question… Pauvre petite chose rousse va…)

La petite lionne redescendant sur la planète terre, ou la planète Poudlard, pour être exacte, regarda l’instrument que la miss brandissait sous ses yeux… un peu plus et la sorcière aurait craint d’être brusquement attaquée par l’instrument… L’air de rien Hainoa lui faisait penser à elle… un danger public ! Cette flûte était jolie, mais Keira craignait aussi de se faire crever un œil… Un de ses si beaux yeux bleus ! En plus, vu qu’elle n’en a que deux (c’est normal paraît-il) elle préférait avoir les deux en bon état, tant qu’à faire ! la jeune demoiselle écouta donc la miss présenter et sa flûte : fiole et sa personne… Ah ben oui, maintenant qu’elle le disait, elles se connaissaient pas… Que le monde était grand (ah, on dit pas ça normalement ?). La jeune lionne sourit alors doucement, rassurée… ouf, elle s’appelait pas fiole… ceci dit, son prénom était dur ! La jeune fille du réfléchir un moment avant de parler sans l’accrocher :

« Ah d’accord ! Entre nous, j’aime bien ton prénom. c’est super original ! J’aime l’originalité (comme si on ne l’avait pas remarqué). Moi je m’appelle Keira. J’aime bien mon prénom aussi… j’le trouvais original… mais y’a une actrice qui vient de commencer à percer, et cette idiote s’appelle comme moi ! C’est agaçant ça quand même ! m’enfin… on n’y peut rien… Oh, et mon nom c’est Williams… banal quoi. En tout cas, Hainoa ça c’est trop classe… tes parents ont de trop bon goûts ! Ils sont sorciers ou moldus ? Les miens ils sont moldus à 300% ! Et je trouve que ce que disent les sorciers sur les moldus sont faux… mes parents sont super gentils et pas débiles comme pensent certains sorcier ! T’es pas d’accord ? »

Voilà… c’était plus fort que la jeune sorcière, elle divaguait… Elle partait à droite, à gauche, au milieu, mais plutôt que de tenter les trois directions à divers intervalles, elle préférait essayer de passer dans les trois à la fois… L’ennui, c’était qu’on ne la suivait pas souvent… pour ne pas dire rarement… Même Andgy la laissait patiner des fois… et ça patinait dur ! La demoiselle écouta alors la blonde lui parler de musique ! Oui, elle était tout à fait d’accord… On lui avait di qu’elle soufflait trop fort ! Mais que pouvait-elle y faire ? Elle aimait tant être plus qu’active… montrer qu’elle était là, qu’elle existait, s’imposer, imposer à al fois sa présence ses gestes et ses paroles. Pourtant, elle n’était pas une personne égoïste, pas du tout, elle écoutait les autres aussi, et savait être plutôt attentive… mais elle était du genre peu discrète. Et elle avait la sale habitude de s’imposer, un peu trop bruyamment peut-être ? La jeune demoiselle en tout cas était sans nul doute bien plus douée pour la guitare ou la batterie. C’était une chose si évidente, qu’elle était devenue, à ses yeux, une vérité indéniable. Qu’on le veuille ou non, elle pensait de la sorte.

La jeune sorcière semblait avoir trouvé enfin une personne capable de suivre chacun de ses sujets ! Ça c’était carrément trop classe. C’était si rare, que la sorcière aurait pu sauter au coup de la jeune fille pour la remercier de son attention. Heureusement, elle savait à peu près se contenir depuis quelques temps… En fait, depuis qu’elle avait eu une discussion avec Liam Darling. Que devenait-il maintenant ? La jeune sorcière laissa son esprit s’envoler un tendre instant vers ce garçon qu’elle avait connu l’an passé… Une rencontre imprévue dans les vestiaires du terrain de Quidditch… Ils avaient pu discuter de longs moments en attendant que le temps devienne plus doux… et bien que le garçon eut été un peu timide, il avait réussi à faire en sorte, d’une manière totalement inconnue à la lionne, qu’elle parle moins que d’ordinaire… oui, ils avaient peu parlé en fait… mais la sorcière avait découvert en lui un sorcier gentil et agréable… Bien que manquant un peu d’assurance. Mais ce manque d’assurance était peut-être ce qui avait forcé la jeune fille à se ranger un peu… Comprenant que son attitude pouvait mettre les autres mal à l’aise, face à elle… ceci dit… Les jeunes filles ne parlaient pas de Liam, mais d’Andgy… Et là, la première apprit à la jeune mannequin que non, elle ne connaissait pas la si célèbre Andgy (enfin pour le célèbre… c’est de l’avis de Keira ça…). Le regard de la jeune sorcière s’agrandit donc d’étonnement face à cette soudaine révélation… Elle ne pu se retenir et laissa ses paroles lui échapper :

« Nan… Sans rire ??? C’est vrai ??? *yeux qui s’ouvrent encore plus grand si c’est possible* Ouaou… Dire que je pensais qu’elle était célèbre ! Enfin c’est sûr qu’elle l’est moins qu’Harry… Mais quand même ! En plus je n’ai pas la photo du groupe sur moi… Sinon je te l’aurais montré, elle a grave la classe ! »

Keira semblait jubiler, tant elle était de bonne humeur. On pouvait clairement retrouver en elle une petite fille toute excitée devant son premier spectacle de théâtre… Ou qui s’apprête à faire sa toute première représentation de danse… son tout premier spectacle sous le regard si fier des parents attendris… Enfance que la rousse n’avait hélas connue, elle l’avait vécue différemment… Gardant en elle une excitation perpétuelle face à chaque élément heureux pouvant fonder son existence. Elle restait une jeune fille en continuelle admiration face à chacun des événements fondant sa vie et sa propre réalité. Un doux sourire restait accroché aux lèvres de la sorcière… Qui s’extasia quand sa camarade lui avoua avoir, en effet, entendu parlé du sorcier… bien, elle avait de la culture ! Bon… Elle était pardonnée de ne pas avoir connu Andgy du coup. La jeune fille sourit délicatement… Hainoa demandait de plus amples informations à son aînée… soit, c’était donc parti ! La jeune fille prit à peine le temps de prendre son souffle et commença directement :

« Ah c’est cool que t’en aies entendu parlé ! Enfin, en même temps c’est normal… Il est siiiiii connu… Puis il est tellement claaaaasse que bon… On est obligé de le connaître ! Si je t’assure ! En fait, pour te répondre, le duel de l’an dernier c’était genre eu… attends ça va me revenir… Ah vouai le tournoi des trois sorciers ! Ben en fait, à ce qui paraît, ce tournoi a lieu tous les eu… je sais plus trop… je dirais cent ans, mais chui pas trop sûre… les dates et moi ça fait 5 ! Bref, donc pour ce tournoi ben normalement ya trois sorciers qui s’affrontent, indirectement, bien sûr, sur des épreuves qui évaluent leurs compétences face à des situations méga grave dangereuses ! Et les sorciers sont sélectionné par une coupe entourée de flamme – elle est flippante cette coupe d’ailleurs-. Normalement y’a que les vieux de 17 ans qui peuvent faire le tournoi, mais personne sait comment, Harry a été sélectionné ! Du coup on a eu 4 champions, c’était la première fois que ça arrivé à c’qui paraît ! Les autres champions étaient vieux… Une fille venait de France, et un gars du Nord… Puis on avait… (sa voix se fit plus silencieuse tout à coup, prononçant le nom dans un murmure : ) Cédric de Poufsouffle… Il est mort lors de la dernière épreuve… c’est le méchant seigneur noir qui aurait fait ça… brrrr… Ce n’est pas de chance. »

La jeune sorcière s’était soudainement calmée, lorsqu’elle avait abordé ce sujet si difficile de la mort d’un des élèves de l’école… Hainoa n’en n’avait peut-être pas entendu parlé… Mais en tout cas, tout le monde avait été marqué par cette mort. Même les Serpentards, Keira en était persuadée !

Aha ? Hainoa regardait toute sorte d’émissions à la télévision, mais n’allait pas souvent au cinéma… Donc elle avait dut entendre quelques fois le nom de Keira, mais sans plus. ~~et puis c’était pas à cette époque~~.
Se disant qu’il s’agissait là d’un assez joli prénom, la gamine vit en sa camarade Gryffondor, les vieilles chouettes qui lui servaient de voisines, et chez qui elle allait dormir des fois, lorsque son père était en déplacement. Elle avait le très net souvenir d’une d’entre elle qui lui attrapait les joues comme on le faisait aux gosses, en disant « Gouzi, gouzi, la jolie petite Hainoa à son papa ! Il est joli son prénom ! Pas vrai qu’il est joli ? Bien plus joli que le miens, toc ! »
Elle avait toujours eut la cruelle envie de répondre un petit « normal, quand on s’appelle Gertrude… », mais bien trop polie, elle se contentait de se taire et de se forcer à sourire. Sinon, elle n’aurait jamais pu aller voir des Walt Disney dans le grand salon en buvant un sirop à la grenadine ( son préféré ).
Bref, après cette courte superposition du visage de Gertrude sur la face encore enfantine de Keira, la petite blonde se passa une main dans les cheveux, tout en disant :

| Hainoa | : « Merci, moi j’aime bien le tiens aussi. Mais le miens n’est pas très original, tu sais ? Dans une petite ville, tout le monde l’a. Puisque c’est le nom d’une divinité, ou quelque chose comme ça, qui était apparue dans un bosquet. Même si ça ne s’écrit pas pareil. Il me semble que eux ils disent A i n h o a, et moi c’est H a i n o a. Enfin bon… Si ça peut te rassurer, moi j’ai jamais entendu Keira de ma vie. Puis peut être que ce n’est pas très original comme nom Williams, mais Keira Williams ensemble, ça sonne très très bien. »

Puis, comme si elle était persuadée que ça allait lui faire plaisir, la petite Gryffondor poursuivit :

| Hainoa | : « Ca sonne aussi bien que … » petit moment d’hésitation « Harry Potter ! Si, je t’assure. C’est agréable comme son, à l’oreille. »

Tripotant ensuite un des élastiques de sa cape de sorcière, la petite Hainoa leva les yeux vers le ciel tout bleu. Moldu ? C’était quoi encore, cette race là… Hum… Ah ! Il lui semblait que Marine et June avait sérieusement débattu dessus, lorsqu’un Serpentard avait qualifié Hainoa de sang-de-bourbe. Et puis même si la première année ne voyait pas du tout le rapport entre « sang-de-bourbe » et « moldu », elle avait tout de même comprit que ce dernier qualificatif désignait les enfants nés de parents sans pouvoirs magiques. Comme les siens, par exemple.
D’ailleurs, il fallait souligner le fait que la petite Hainie était la toute première sorcière dans sa famille… Elle avait fait des recherches, là-dessus. Un tas de personne très importantes, mais jamais une seule qui s’était vantée sorcière. Elle, elle en était très fière. Comme elle était aussi fière d’être la seule de sa famille – c’était innovant, non ? –
Acquiesçant donc d’un signe de tête, la fillette répondit à son aînée :

| Hainoa | : « Moi aussi j’ai des parents qui sont moldus. Et à part ma maman que je n’ai jamais vu » - ou tout du moins, pas que je me souvienne – « je peux te garantir qu’ils ne sont pas débiles et stupides ! Mon papa est super gentil, et il est directeur d’une grande société de fabrication de jouets. Il est très très important dans son travail, et puis il est super comme papa ! »

Une pointe d’admiration pointait dans sa voix. Bien qu’elle ne l’ait jamais vraiment montré à son père, la petite Hainie était vraiment très fière d’être sa fille. Il était gentil, compréhensif, et toujours plein de bonnes idées pour l’amuser. Un peu surprotecteur sur les bords, aussi, mais bon. Le seul véritable défaut qu’il avait, c’était de ne pas être assez présent. Mais il devait penser au travail, c’était normal…
Enfin bon, la première année fit un petit sourire en coin, comme si elle s’attendait à ce que Keira félicite son papa. Après tout, peut être avait-elle déjà joué avec une des productions de son père, non ? Que ce soit les poupées pleureuses, ou les peluches toutes douces dont les taches partaient au lavage.
Comparé aux inventions des sorciers, comme les plumes auto correctrices, les bonbons magiques, et les autres babioles bondissantes, celles des moldus paraissaient bien inintéressantes. Certes. Mais c’était déjà ça, non ?

Se rappelant soudainement que lors de son arrivée à Poudlard, plus exactement, lors de la traversée du lac avec le Professeur Gobe-Planche, la gamine était tombée dans une barque qui contenait deux futurs Serpentars, qui semblaient ne pas apprécier les enfants de moldus. A cette pensée, elle frissonna.

| Hainoa | : « Je trouve d’ailleurs que les… » long instant de réflexion pour se souvenir du nom « enfin ceux… qui ont le blason tout vert… n’ont pas l’air de beaucoup apprécier les sorciers nés de moldus… Ils disent qu’on risque de ne pas faire ‘long feu’. Tu sais pourquoi ? »

C’était la toute première fois qu’une personne se désignait fière d’être d’origine moldue. Et piquée par la curiosité, la première année ne pu s’empêcher de lui poser cette question.
A dire vrai, celle-ci la turlupinait depuis qu’elle était arrivée à Poudlard. Etait-on moins en sécurité si on n’était pas totalement sorcier ?

Keira dévia ensuite sur le sujet de la préfète des Gryffondors, et Hainoa dut bien s’accrocher au navire pour ne pas passer par-dessus bord lors d’une nouvelle vague de la troisième année.
Elle arrivait difficilement à suivre, mais sa tête lui tournait dans tous les sens, tant les conversations allaient rapidement.
Tentant de se souvenir qui pouvait bien se cacher derrière le « elle était célèbre », la blonde cogita enfin : « Andgy Kortigas ! »
L’air très intéressée, Hainie chuchota :

| Hainoa | : « Ah bon, tu as une photo ? Si on se voit dans la semaine, tu voudrais bien me la montrer ? J’aimerai bien vous voir tous au complet… vous devez être classe ! Et il y a qui dans ce groupe, vous êtes beaucoup ? Vous comptez faire un concert quand ? Je pourrais venir vous voir ? »

Hainoa aimait énormément les belles musiques… Du moment que ça ne lui pétait pas les tympans… Les chansons comme celle qu’avait chanté Keira, c’était plutôt bien.

| Hainoa | : « Ca devait être bien comme Tournois, ça. Mais que seulement quatre personnes puissent participer… Les autres ne se sont pas sentis mis à l’écart ? Elle doit être cool la coupe, pour pouvoir choisir le nom des titulaires. C’est comme le Choixpeau Magique, non ? Ils ont des instruments bizarres, les sorciers. Il y en a un qui est mort ? Le pauvre… Ca a dut être terrible, non ? Et Harry Potter il a réussit à rester en vie alors que un plus vieux que lui n’a pas pu ? Ben dit donc, il a l’air fort… J’aimerai bien lui parler, moi aussi. Je lui demanderai de m’apprendre comment utiliser ma baguette magique. J’ai toujours trop de mal. »

Les yeux rêveurs, la fillette soupira, imaginant sa future rencontre avec le « Survivant », qui, en fait, n’allait pas tarder… Mais d’ici là, sûrement l’aurait-elle déjà oublié…
Voyant l’air assez grave de Keira, Hainie se décida à dévier le sujet de conversation, vers une note un petit peu plus joyeuse. Elle demanda donc, de sa petite voix flûtée :

| Hainoa | : « Et sinon… Ils sont amusants, les cours, en troisième année ? »

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