Boules de Neige & Sapins Blancs [Pv Rowy]

L'hiver avait repris ses quartiers de fin d'année, déposant une fine couche de neige sur les paysages anglais. Marchant dans la rue principale de Pré-au-Lard, Michael Corner était seul dans une foule assez dense, et il n'avait pas une idée très précise de l'endroit où il voulait aller. Il avait déjà visité tous les magasins tant de fois qu'il les connaissait par coeur. Les mains dans les poches de son jeans, son bonnet gris sur la tête et le menton caché sous son écharpe, le Serdaigle s'éloignait de la foule du village pour se diriger sur les extérieurs. Il s'écarta des sentiers battus et se retrouva, après quelques minutes de marche à travers un petit bois, dans une petit clairière délimitée par une barrière pas très droite. Il regarda derrière lui. Tout était silencieux, et seules ses traces de pas dans la neige cassaient quelque peu le décor immaculé. Autour de lui, tout n'était qu'une vaste plaine blanche avec quelques légères dunes par endroits. Songeur, Michael s'accouda sur la barrière et contempla le paysage d'un air vague.

C'était magnifique, tout ce blanc, tout ce calme, comme si la nature s'était endormie. Au printemps reviendraient les oiseaux, les fleurs et la saison des amours redonnerait vie à tout ceci ! Amour... Une chose bien étrange que l'amour ! Incontrolable, imprévisible, une si douce sensation de bien-être, comme si plus rien en pouvait vous atteindre, et en même temps, une véritable torture quand il n'est pas réciproque et qu'on croit en plus qu'il ne le sera jamais. Depuis quelques temps, Michael gardait ça pour lui bien sûr. La préfète des Gryffondor ne devait rien savoir. Cela était devenu au fil des jours un poids de plus en plus oppressant... L'autre jour, dans ce couloir, tous les deux seuls, que n'aurait-il pas donné pour pouvoir l'embrasser véritablement et non pas se contenter d'un stupide baiser sur la joue ? Ca aurait peut-être signé son arrêt de mort, mais au moins il serait mort heureux !

A cette pensée, le Serdaigle soupira. Il ne pouvait pas continuer à se torturer l'esprit comme ça ! Et elle qui voyait simplement tout ça comme un jeu, un jeu entre deux ados anthagonistes, alors que pour lui, le jeu n'avait plus le même sens depuis leur rencontre sur cette terrasse... Le fait était que Michael avait tout à fait conscience du fait qu'une fois le Bal passé, il ne la reverrait sûrement plus aussi souvent qu'en ce moment. Il ne pourrait plus se le permettre puisqu'elle aurait réussi le défi, et qu'il s'était juré de la laisser tranquille par la suite. Mais il ne tiendrait pas, il aurait envie de la revoir, de recommencer ce jeu pour le rendre interminable. Parce qu'il aurait toujours ce poids à la fois léger et lourd sur le coeur. Alors, depuis quelques jours, il avait commencé à imaginer qu'il pourrait tout lui avouer le soir du Bal. Cela serait alors la dernière fois qu'il la verrait, puisqu'il aurait trop honte par la suite et que le jeu serait terminé. Mais la décision n'était pas si facile à prendre...

"Bon, je lui dis... Je lui dis pas... Je lui dis... Oui, aller, je lui dis, qu'est-ce que je risque ? Au moins ce sera fait, et je serai tranquille..."

Oui, il se parlait tout seul. Quelle importance, il n'y avait personne ! Et puis il parlait à moitié sous son écharpe alors... Le Bleu & Bronze regarda un instant le sol, son pied tapant négligemment par petits coups contre la barrière en bois. Il était agacé, frustré. Il n'était pas sûr d'avoir assez de courage pour avouer à Rowen Lone, préfète de Gryffondor aussi arrogante et déterminée que lui, qu'elle avait réussi à le faire flancher et à atteindre son coeur réputé insensible à l'amour. Il s'arrêta un instant de taper dans la barrière, le regard toujours baissé sur son pied, réfléchissant sur ce qu'il venait de se dire tout haut. Le silence revint se poser l'espace de quelques secondes, puis sa voix s'éleva de nouveau, un peu plus forte cette fois, plaintive et désespérée.

"... Mais non, j'peux pas lui dire ça ! Elle va me rire au nez ! Oh, Merlin, j'en ai marre, aidez-moi... Cette fille me rend dingue ! Et elle ne le sait même pas..."

Faut dire qu'il cachait tellement bien son jeu aussi ! Jeu, jeu, toujours cette notion de jeu ! Il était incapable d'être sérieux ! Mais dès qu'il s'agissait de filles il fallait toujours qu'il se lançe dans un "jeu". Flirter, taquiner, embêter, tout ça, c'était du pareil au même. Alors comment pouvait-il envisager une seule seconde de déclarer ses sentiments, pourtant sérieux et véritables, à celle qu'il s'évertuait à traiter comme une "rivale de jeu" ? Un vrai casse-tête au timing restreint que le Serdaigle voyait comme de plus en plus insurmontable... Et tandis qu'il s'évertuait à essayer de trouver une solution, il ne fit pas attention au fait qu'une charmante - mais insolente - demoiselle arrivait dans sa direction...

Comme tous les ans, Rowen profitait de la sortie à Pré-au-Lard pour refaire son stock de bonbons, qu’elle gardait jalousement sous une lame branlante du parquet de sa chambre, cachée par de nombreuses valises et affaires. Un vrai coin inaccessible, et fortunée la personne qui tomberait sur ce véritable trésor !! Des années et des années de récolte abondante, de sucreries foisonnantes, et une collection qui se faisait grandissante. Après tout, beaucoup de gens collectionnaient des choses comme des cartes de Chocogrenouilles, des timbres, des fleurs séchées. Rowen, c’était des bonbons. Et alors, un problème ? Non ? Aucun ? Bon, taisez vous, donc.
Bref, je disais. Comme chaque année, la jeune lionne en avait profité pour faire une petite halte chez Honeydukes afin de se remplir les poches de millions de paquets de bonbons divers.. Des plumes en sucres, des fizwizbiz ( ses préférés ) des Dragées Surprises, et j’en passe. En chemin, elle avait rencontré sa meilleure amie, et ancienne préfète de Serdaigle : Rawane Harkin, avec qui elle avait passé la toute première partie de l’après midi. Mais, peu de temps après, les deux jeunes filles se quittèrent, chacune partant dans une direction différente.

Rowen se faufila entre la masse de gens abondante qui stationnait dans les rues principales de Pré-au-Lard, puis alla à l’écart, préférant rester seule, dans le silence le plus total. De plus, elle aimait à observer la neige de la saison d’Hiver, qui se déposait sur les sapins comme chaque année. C’était assez joli à voir, il fallait le reconnaître… Même si cette saison n’était pas sa favorite, elle avouait cependant que la neige blanche était presque aussi belle que les feuilles mortes d’Automne. A cette pensée, la jeune fille frissonna : c’était vrai, la période aux couleurs chatoyantes avait laissé place à la belle robe de glace du mois de Novembre…
Heureusement qu’elle s’était bien parée pour ne pas cailler. A savoir, une combinaison bonnet, mitaines, écharpe de laine blanche ( assortie à la neige xD ), et un gros blouson noir. Sortir avec sa robe de sorcière si légère relevait du suicide. C’était carrément stupide en plus. Mais passons.

Marchant et tentant de ne pas s’enfoncer dans l’épaisse couche de neige qui était tombée depuis quelques jours déjà, la Gryffondor vagabonda un long moment sans destination particulière, les yeux baissés, perdue dans ses pensées. Si on comparait les saisons aux quatre maisons de Poudlard, on pouvait dire que le Printemps décrivait les Serpentards, avec leurs couleurs vertes, et les fleurs de beauté qui y foisonnaient. L’été correspondait aux Poufsouffles, avec le sable jaunâtre et ce soleil chaleureux qui représentait le cœur même des blaireaux. L’Automne désignait les Gryffondors, avec leurs couleurs vives et agréables. L’Hiver, quant à elle, représentait les Serdaigles.. La neige blanche et glaciale rappelait la couleur bleutée des érudits… Et, pensant aux bleus et bronzes, la jeune fille ne pu s’empêcher d’avoir un nom sur le bout des lèvres : Michael Corner.

Accélérant le pas parce que cela la stressait de penser à ce type, Rowen fourra ses mains gantées ( mitainées ? ) , dans ses poches, remuant les papiers de ses bonbons qui faisait un bruit agréable. Ca la détendait, ça avait un superbe avantage. Mais, se rappelant que lors de leur première rencontre, Corner lui avait proposé des Dragées Surprises de Bertie Crochue –espérant qu’elle tomberait sur le parfum crotte-de-nez ou poubelle ?- la demoiselle arrêta tout sec, devant se retenir pour ne pas se mordre le dos de la main. Ca l’énervait, ça l’énervait !! De penser à lui, comme ça, en regardant de la neige. Sérieusement, quelle comparaison y avait-il entre le Serdaigle et la neige hein ? Comment ça je l’ai dit plus tôt ? C’était pour l’aspect poétique, bande de bananes !! Grrrrr.

Shootant dans un caillou, parce que mademoiselle croyait qu’elle serait plus sereine ensuite, la jeune Gryffondor tourna sur elle-même, fit des allers retours, et se mis même à siffloter, espérant qu’elle y verrait plus clair ensuite. Comment, mais comment, avait-elle pu ne serai-ce qu’apprécier Corner ? C’était impossible. Surtout qu’à chaque fois qu’elle le voyait, elle virait au rouge pivoine, que ce soit de dos ou de loin. C’était devenu une obsession. Lorsqu’elle faisait un rapprochement banal entre quelque chose et les Serdaigles, Corner lui revenait à l’esprit, aussi sec que le Cognard revenait vers les joueurs de Quidditch. C’était stupide, elle le savait bien. Mais à présent, elle ne pouvait savoir où elle en était. Elle avait perdu de ce caractère qu’on lui enviait. De cette impassible expression qu’elle arborait. C’était inimaginable, qu’elle, Rowen, Rowen Lone, soit tombée aussi bas. Une situation qu’elle ne saisissait plus, qu’elle ne comprenait plus. Pourquoi donc ?

Ramenant une mèche de ses cheveux qui lui tombait sur les yeux derrière son oreille, la jeune fille se rappela qu’elle avait eut exactement le même mouvement le soir où Michael lui avait soignée la main. Comme quoi, lorsqu’on était amoureux, on se rappelait les détails, même les plus insignifiants. Quoi ? J’ai dit amoureux ? Arg !! Non, ce n’était qu’une petite toux. Je voulais dire envieux, belliqueux, heu.. heu… D’accord, j’avoue.
Rowen aimait Corner. Elle s’en était rendu compte la dernière fois qu’ils s’étaient vus, à savoir, dans les couloirs, une nuit, alors qu’elle tentait de soigner la marque que lui avaient laissée les heures de retenue avec Ombrage. Pfff, c’était clairement pitoyable. Tu déçois, Rowen, tu déçois…

Comme si le ciel semblait décidé à s’acharner sur la pauvre lionne qui était déjà bien assez perturbée ainsi, il avait fallut que ces deux jeunes gens tombent l’uns sur l’autre, à Pré-au-Lard. Attention, le village sorciers était composé d’une bonne vingtaine de boutiques, et était plutôt vaste. Il semblait logique que ces deux personnes se retrouvent. C’était forcé, obligé… MAIS MINCE ALORS !! POURQUOI ETAIT-IL LA ?! CE N’ETAIT PAS NORMAL.
Ola, décompresse, zen.. Respire, respire, inspire, expire.. Okay, ça va mieux.
La Gryffondor se figea sur place, ayant juste en face d’elle ( mais de dos attention ), le cinquième année. Et pas n’importe lequel. Mais je vous le donne en mille : Michael Corner.
Hum, cruelle situation que voilà. La jeune fille fit demi tour, pour ne pas le voir, mais ça la démangeait : elle voulait avoir la certitude qu’elle n’était PAS amoureuse de Corner. Oui, oui, parce qu’à ce stade, elle espérait encore que le rouge tomate qui avait empourpré ses joues, et que les sensations de chaleur qu’elle ressentait à chaque fois qu’il était dans les parages, n’était dut qu’à de la haine, du mépris… C’était sûrement ça !! Bien sûr !! Pourquoi n’y avait-elle pas pensé plus tôt ? Elle le détestait, c’était normal. Elle ne faisait que s’amuser avec lui, dans le but de le ridiculiser, de le piétiner, de lui prouver qu’elle lui était supérieure. C’était obligé, obligé. Ce n’était rien que ça. Oui…

S’approchant tout doucement du jeune Serdaigle, la demoiselle eut une idée : il l’avait bien eut en traître la dernière fois. Donc maintenant, c’était son tour, logiquement. Ohé, tu n’es pas une Poufsouffle de toute manière, pour des gens comme ceux là, pas la peine d’être fair-play.
Rowen se baissa alors, et, avec ses mains à demi nues, elle ramassa une grosse poignée de neige bien fraîche, qu’elle façonna en une boule. Elle jongla ensuite avec d’une seule main, comme pour « tester » la boule de neige, la demoiselle la lança ensuite en direction de Corner.
Elle voulait au début la lui lancer en plein dans la tête, mais un mouvement hésitant au dernier moment avait fait dévier la trajectoire, faisant atterrir la boule en plein dans le dos du Serdaigle.
Bon au moins, c’était quand même précis comme tir, on voyait clairement qu’elle était titulaire de l’équipe de Quidditch de Gryffondor. Et, comme elle n’avait aucune idée de la manière dont elle devait engager la conversation –elle n’allait tout de même pas lui balancer une boule dans le dos et s’enfuir en courant et en riant comme une pintade.. surtout qu’elle voulait vérifier quelque chose-, elle se mis à sourire, et à dire, d’une voix assez forte et claire pour qu’il l’entende, même marmonnant des paroles qu’à sa distance, elle ne comprenait pas.

« Et 10 points de plus en faveur de GRYFFONDOR. La splendide poursuiveuse Rowen Lone a de nouveau marqué !! Yahou !! »

Petit dégagé de cheveux à la L’Oréal –pourquoi word ne souligne t-il pas l’Oréal, d’abord ? OO-, parce que je le vaux bien ( ce qui était assez compliqué, avec le bonnet enfoncé sur la tête ), la demoiselle se mis à rire toute seule, comme une gamine. Okay, elle était complètement débile lorsqu’elle se retrouvait à proximité de Corner. Ce n’était pas bon pour son étude actuelle, vraiment. Cela voulait dire qu’elle perdait les pédales quand elle était avec le Serdaigle = amoureuse ? Oh non, oh non. La quatrième année se calma presque aussitôt, puis continua de fixer le dos de son aîné. Il ne s’était toujours pas retourné, et elle espérait intérieurement qu’il ne le ferait pas. Devoir s’avouer qu’elle l’aimait, ça aurait été trop douloureux. Elle ne voulait pas, ne voulait vraiment pas.. Tout au fond, elle s’en voulait de plus en plus, d’avoir fait intrusion dans son compartiment, le jour de leurs rencontre, un an auparavant.. Après tout, n’étais-ce pas elle qui était venue le « chercher » ? N’étais-ce pas elle qui s’était assise sur cette banquette, décidant de rester avec Corner ? C’était de sa faute, tout ça. Elle ne pouvait s’en prendre qu’à elle-même, si elle était amoureuse, maintenant.. C’était peut être prévisible, mais elle n’avait jamais rien sentit venir. Tout simplement, elle pensait que.. Tout aurait été plus facile, si elle ne l’avait jamais connu.

Parce que c’était vrai. Inutile de se voiler la face. Et cela, elle le comprit lorsqu’elle vit les premiers traits du jeune homme, se retournant vers elle : elle en était amoureuse. Elle aimait Michael Corner.

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Bon, et s'il lui écrivait une lettre anonyme, hein ? Ce serait plus facile ! Il ne l'aurait pas en face ! Mouais... Et quel intérêt de dire à quelqu'un qu'on l'aime sans qu'il ne sache de qui il s'agit ? Aucun, mais alors aucun de chez aucun. Pitoyable, c'était le mot. D'autant plus qu'avec sa superbe écriture aux trois rayures tous les six mots, elle ne devinerait jamaaaais que c'était lui. Bon, remarque, elle n'avait jamais vu comment il écrivait - et encore heureux ! - mais ça ne changeait rien. Idée de la lettre anonyme, zéro. Moins 10 même. Il fallait trouver another idée un peu plus potable que celle-là. Mais laquelle ? Nouveau soupir.

Michael continua de regarder l'étendue de neige devant lui. Histoire de penser à autre chose qu'à "Elle", il en vint à se demander où elle pouvait être en ce moment. *SBAF* Oui, bon d'accord, c'était clair, il ne pouvait pas s'arrêter de penser à elle. C'était plus fort que lui. Un coup il la revoyait lui souriant pour la première fois dans ce couloir. Il n'y croyait toujours pas soit dit en passant. Un coup il la revoyait marchant dans les couloirs entre les cours, lorsqu'il avait le bonheur de la croiser sans qu'elle n'y fasse attention. Bref, le moindre truc, il trouvait le moyen de le rapporter à la jeune préfète. Un exemple ? Très simple. La Cabane Hurlante ? Il se voyait l'enfermer dedans. Pour l'énerver en prétextant vouloir tester le célèbre courage des Gryffondor. Huhu. L'hiver ? Et bien, ça équivaut à Noël, qui signifie Bal, qui signifie... Catastrophe. La revoir. Danser avec elle. Rien que la perspective de l'avoir "dans ses bras" le temps d'une chanson le terrifiait et l'enjouait à la fois. Et voilà qu'il repensait à ce qu'il devait faire. Lui avouer. Non, non, non, stop à la torture pour l'instant ! Continuons nos petits exemples, ça aide à passer le temps et à ne pas vouloir aller se couler dans le Lac au retour de Pré-au-Lard à cause d'un casse-tête impossible à résoudre. De toute façon, le Lac serait sûrement gelé... Et zut... -_-'

La neige ! On a pas fait la neige ! Très bon exemple, la neige ! Il avait les yeux dessus depuis tout à l'heure, et il s'imaginait bien lui balancer une énorme boule de neige pour la faire chier si elle avait été là. Et oui ! L'embêter, toujours l'embêter, il ne savait faire que ça, c'était le seul moyen pour lui de cacher ses sentiments. Ou alors, il la voyait très bien discutant sous un sapin avec des copines, et se prendre toute une avalanche de neige après qu'il ait secoué l'arbre de l'autre côté. Débile. Oui, très. Mais il sourirait tout seul comme un con du coup, rien qu'en l'imaginant recouverte de la tête au pied, et se mettant à crier "Je vais le tuer !". Ouais, enfin, c'était drôle que dans un sens. Parce que c'était à peu près la seule chose qu'elle était capable de lui dire. Troisième soupir.

PAAAAAAF !

Sans qu'il ne calcule rien, le Serdaigle se reçut une boule de neige dans le dos, largement amortie par sa veste. Bien que cela le surprit, il ne se retourna pas. Il était persuadé qu'il s'agissait d'un de ses amis qui était venu le rejoindre. Manquait plus que ça. Il avait envie de rester seul, c'était trop demandé ? Toujours accoudé, la mine assombrie par ce dérangement, il attendit que l'ami en question s'amène à côté de lui près de la barrière pour lui parler, puisqu'il devait bien avoir quelque chose à lui dire s'il était venu jusque-là. Seulement voilà, au lieu de ça, ce fut une voix qui parvint jusqu'à ses oreilles. Oreilles qui virèrent instantanément au rouge cramoisi quand il comprit que c'était "Elle" qui venait de lui lancer une boule de neige. Pris au dépourvu, il fit volte-face et crut voir son coeur partir en courant lorsqu'il posa ses yeux Rowen Lone. Elle rigolait, fière de sa blague et de son effet de surprise. Bonnet, gants blancs, manteau noir, elle était toujours aussi belle, si ce n'était pas plus. Et, même si c'était de lui qu'elle se moquait, il ne pouvait pas s'empêcher de se dire qu'elle n'avait jamais été plus magnifique qu'en riant comme ça. Euh, n'oublies pas de respirer non plus, t'es tout rouge abruti... *SBAF*

Remettant de l'ordre dans ses idées, la Serdaigle afficha automatiquement son bouclier personnel : le sourire arrogant. Il fallait qu'il contrôle ses émotions. Faisant mine de nettoyer d'un revers de main la neige qui aurait pu rester accrochée dans son dos, il ramassa en même temps discrètement un peu de neige sur la barrière derrière lui en s'arrangeant pour qu'elle ne voit rien - trop occupée à rire visiblement XD - et fourra le tout dans une des poches de sa veste, gardant les mains à l'intérieur de manière tout à fait naturelle. Puis il s'avança vers elle d'un pas assuré.

"Ah ah ah, oui, très drôle. Malheureusement, aussi douée que tu sois Lone, cela n'a pas suffit pour remporter la victoire contre Poufsouffle. Comme c'est bêêêêêêête..."

Air faussement compatissant + sarcastique + un p'tit peu méchant (je pose 1, je retiens 2) = moqueur. C'était reparti. Appuyez sur START pour lancer une nouvelle partie. Le Bleu & Bronze se planta devant la jeune fille, un peu rouge d'avoir tant rigolée de sa "blague" - ou à cause d'autre chose ? Dans tes rêves *SBAF* - et s'assura d'avoir toujours la neige dans sa poche en refermant sa mains dessus. Il la surplombait presque d'une tête, ce qui était assez amusant. Pour lui.

"Mais si tu veux jouer à ça..."

Et sans crier gare, il sortit sa main pleine de neige de sa poche et s'empressa de tout mettre dans le cou de la Rouge & Or en écartant son écharpe blanche de sa main libre. Ouhou la douche froide ! Ah ah ! Elle allait avoir de quoi se tortiller comme un ver pour enlever tout ce qu'il lui avait mis. Heureux de sa blague, le Serdaigle éclata de rire à son tour, en reculant de quelques pas, ravi de pouvoir se moquer d'elle comme elle venait de le faire avec lui. Oui, con, vous l'avez dit. Pardon ? Là-bas, vous au fond, oui, vous pouvez répéter ? Amoureux ? Oui ça marche aussi. Ca va ensemble généralement. Mais au moins, sa connerie avait un avantage qui lui était exclusif - oui parce que les autres étaient cons mais cons tout court les pauvres - c'était qu'elle ne laissait voir que du feu aux yeux de la demoiselle. Du moins l'espérait-il. En tout cas, maintenant le Serdaigle se disait que ce qu'il venait de faire allait calmer la jeune fille. Il se mettait sûrement le doigt dans l'oeil, mais bon, il voulait toujours avoir le dernier mot, et c'était le cas une nouvelle fois ! Ah ah ! Enfin, pour l'instant...

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Encore quelques minutes, quelques courtes petits minutes, et il aurait le visage pile en face du sien… La demoiselle croisa les doigts, comme si cela allait retarder le heu… détournage de face de Michael vers elle –si, c’est français, je vous assure-, tout en enfonçant ses pieds dans la neige, espérant que celle-ci refroidisse la température de son corps, et ainsi, puisse virer la teinte rouge qui empourprait ses joues –tu rêves ma pauvre-. S’il y avait eut un décor foncé derrière elle, il aurait été aisé de voir de la fumée sortir de ses oreilles. Mais ce n’était –et heureusement- pas le cas, et la Gryffondor se contenta d’afficher un air satisfait, histoire qu’il ne se doute de rien du tout –du moins, elle l’espérait-.
Il s’approcha donc d’elle –alerte, alerte rouge !!-, et elle dut se retenir pour ne pas tracer un cercle autours d’elle dans la neige tout en disant « T’as pas l’droits d’dépasser ça », comme les gosses de primaire.
Car c’était un fait : Rowen, lorsqu’elle était en présence de son bellâtre de Serdaigle, redevait une gosse. Ca oui… Il n’y avait qu’à prendre l’exemple de la boule de neige lancée, et de la phrase ô combien ridicule qui allait avec. Franchement…

Passant ses mains derrière son dos en les joignant, la fillette se planta des ongles dans le dos de la main, pour s’empêcher d’avoir l’air très heureuse de le revoir. Un petit sourire persistait sur ses lèvres, mais elle arrivait habilement à transformer le reste de son visage en une expression moqueuse. Bon, c’était bien, elle avait toujours été bonne comédienne, il ne se douterait pas un instant de ce qui lui trottait dans la tête.
Arrêtant donc de se griffer inutilement, Rowen remis ses mains dans ses poches, espérant qu’il ne verrait pas que celles-ci tremblaient comme des feuilles –de toute manière, il n’y a pas de feuilles en hiver #PAF#- et ne broncha pas –ou si, mais intérieurement uniquement- lorsque le bleu & bronze fut très (trop ?) près d’elle.
Cependant, elle n’avait pas prévu que le retour de bâton se ferait de manière si rapide.
De un, il venait de lui balancer une réplique qui la vexa énormément : le match de Quidditch… Heee oui, en effet, Rowen était vraiment très déçue et très frustrée d’avoir perdu. De plus, si ça n’avait tenu qu’à l’attrapeur qui –elle en avait l’habitude avec Potter- n’avait pas pu attraper le vif d’or, ce n’était pas trop grave. Mais là, elle s’était fait piquer son titre de meilleure buteuse par l’étoile des Poufsouffles : Elizabeth Harris.
Ajoutez à cela que la deuxième année était bien plus jeune qu’elle, et vous obtiendez une petite rouge et or complètement furax de s’être fait laminer de cette manière.
Son sourire s’effaça aussitôt, et elle grinça des dents, tout en répondant d’une voix molle :

« Oh oui, que c’est bête. Bah tant pis, l’équipe des Poufsouffles était plus forte, à moins que ce ne soit moi qui soit trop nulle. »

Ca, c’était tout à fait le genre d’excuse qu’elle se disait. Elle se sentait vraiment coupable pour la défaite des Gryffondors, et utilisait le « moi » pour ne pas impliquer les autres joueurs. Puis ça donnait une impression de « seule contre tous », c’était déjà moins difficile d’encaisser la défaite, de cette manière.
Mais bon, elle laissa ce détail de côté, tout en pensant que les répliques vexantes de Corner allaient grandement l’aider. Au moins, elle aurait une excuse pour justifier les battements de son cœur qui s’étaient accélérés ces trois dernières minutes. Bon, dans ce cas, elle n’était pas amoureuse, c’est ça ? Si ? Oui ? Non ? Peut être ? Ah bon, d’accord. Bah, tant pis. ==>[ ]

Regardant ses pieds, parce qu’elle avait trouvé ses lacets enfoncés dans la neige subitement très intéressant, la lionne ne remarqua même pas que Corner venait de lui dire autre chose, qui ne signalait rien de bon. Sans qu’elle n’ait pu faire le moindre mouvement, il lui tira l’écharpe et y fourra une grande quantité de neige qu’il avait jusque là gardé dans sa poche, en s’écartant et riant comme un gosse –chacun son tour, me direz vous-.

*HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII*

La neige glissa le long de son dos, en dessous de son manteau, et la demoiselle, vachement surprise, manqua de faire sonner ses cordes vocales. D’un geste rapide, elle enleva son écharpe, la jeta par terre sans autre forme de procès, puis déboutonna son manteau noir qu’elle fourra dans la neige, tout en se frottant le dos avec sa main droite. C’était froiiiid !! ( oui, ça n’allait pas être chaud #PAFF# ) Elle évita de se tortiller dans tous les sens comme un ver –comme l’aurai voulut le Serdaigle, hinhin-, mais se retrouvait à présent en uniforme et sans manteau !!
Seulement une chemise blanche, sa cravate de Gryffondor, une jupe noire, de longs collants et ses petites bottes assorties au manteau. Okay, elle avait assuré et prévu le coup en sortant couverte, mais il n’empêche que les dessous… laissaient à désirer.
En plus il caillait !! Fichtre !!

Rowen passa ses mains sur ses bras, tout en essayant de se réchauffer, et en jetant un regard –ô combien furieux- à Corner. Il allait lui payer, ça. Mais pas tout de suite !! On disait qu’un humain qui tombait en dessous de 0 degrès Calvin gelait sur place, et il fallait dire que la rouge et or en était très près. La priorité était donc d’assurer sa survie, dans cet environnement si hostile –OK, la sortie est par là-.
Cependant, comme elle n’aimait pas se faire prendre en traître –de sa part, prendre en traître les autres ne la dérange pas, mais quand c’est l’inverse, ça chauffe directement !!- elle donna un grand shoot dans la neige, et aspergea le Serdaigle –bien peu efficacement, j’en conçois- d’une petite pluie de minuscules glaçons pillés et d’eau. Bon, pour le moment, ça irait comme ça. Elle ferait mieux –ou elle ferait, puisque là, elle n’a pas fait.. mais je me comprend, c’est le principal- plus tard. Parole de Rowen, ça oui !! On ne se moquait pas d’une Lone de cette manière. C’était impardonnable !! Même pour une personne qu’on aimait…

Eh oh, bonjour, que se passait-il encore ? Ah !! C’est la courbe émotionnelle cet après midi ou quoi ? Mouais bon d’accord. Quoi qu’il en était, elle se retrouvait comme une abrutie dans la neige, quasiment toute seule –je vous rappelle que l’autre abruti qui allait de paire avec elle s’était écarté-, et alla chercher son manteau, qu’elle se passa sur les épaules, en prenant bien garde à ne pas la foutre sur son dos : c’était encore mouillé, elle allait avoir les vêtements tout humides après >0<.
M’enfin bon, une fois cela fait, elle railla un petit :

« Mouarf, t’abuses, t’es vraiment qu’un gosse », puis ramassa une nouvelle boule de neige qu’elle façonna rapidement, et qu’elle jeta en plein sur le dessus de la tête du Serdaigle. La boule frôla, mais sans plus.

Se mordant le bas de la lèvre –elle avait mal évalué la distance entre Corner, le sol, et elle.. relation de Pythagore qui #SBAFF#-, la demoiselle se baissa à nouveau pour attraper une nouvelle boule de neige, et tomba nez à nez avec le dos de sa main –dans ce cas, nez à dos de main non ?-. Elle se rappela alors de l’épisode dans les couloirs, et se mis à très fortement rougir, une nouvelle fois. Dire qu’elle avait réussit à faire passer ça pour de la frustration. Maintenant, c’était clairement flagrant… Mais elle se releva, l’air de rien, tout en levant sa main gauche, recouverte de sa mitaine de laine blanche, tout en disant d’une voix neutre :

« Ah au fait heu… La marque est presque partie… Du moins ça ne me fait plus mal… Donc merci… »

Elle vira au rouge tomate, puis arrêta de trifouiller la neige, se rappelant aussi du petit baiser qu’il lui avait déposé sur la joue. Ca avait été rapide, puéril, mais tout de même… Elle n’arrivait pas à se chasser cette idée de la tête. Le visage du brun qui s’était approché tout doucement d’elle. Après tout, elle l’avait aussi fait, sur la terrasse de Florian Fortarôme. Mais ce n’était pas pareil. Simplement pour se moquer de lui et s’amuser… Remarquant alors qu’en fait, elle était aussi horrible que lui, dans le sens où elle jouait sur les sentiments –tout en sachant qu’il n’avait aucuns sentiments pour elle !-, la fillette se mis à se remettre en question…et sortit une réplique peu agréable pour penser à autre chose :

« Eh !! Qu’est ce que tu as osé me faire la dernière fois ?! Mon petit, tu vas m’le payer, ça oui… »

La rouge et or ramassa donc rapidement une nouvelle boule de neige, et la balança sur son camarade. BON !! Cette fois, ça allait lui atterrir une pleine poire hein ? Il est impossible que Pythagore soit de nouveau contre elle. Du moins, elles l’espérait.

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Lorsque la préfète émit l'hypothèse totalement débile qu'elle était peut-être trop nulle au Quidditch, le Serdaigle dut se retenir de protester. Ca aurait fait trop suspect ! Parce que Monsieur avait gardé les yeux rivés sur elle pendant tout le match, et franchement, il avait été grandement impressionné ! Il avait failli plusieurs fois se lever pour applaudir mais s'empêchait au dernier moment de laisser éclater sa joie par peur de se faire griller. Parce qu'évidemment, lui ne se serait levé que pour SES buts à ELLE. Ce qui n'aurait pas manqué d'être bizarre de sa part. Mais bon il le lui dirait une fois qu'elle aurait fini de se battre avec la neige qui s'était infiltré dans ses vêtements. Héhé. Doux plaisir d'une vengeance accomplie ! Il était très fier de lui. Il était plié de rire, la regardant s'affoler pour se débarrasser de son écharpe et de sa veste. Un strip-tease des temps modernes ! Huhu. *SBAF*

La mini-attaque version coup de pied ne l'atteignit pas, et ne fit qu'accentuer son envie de rire. Elle le traita de gosse - il ne prit pas la peine de le démentir - puis tenta de le toucher avec une autre boule de neige qu'il esquiva aisément. Mais il ne ria pas longtemps en la voyant frigorifiée, à présent juste en jupe et chemise blanche. Arf, il avait été vache quand même. Voilà que maintenant elle ne pouvait plus remettre sa veste. Et si elle tombait malade ? Aïe ! Nooon ! Quel abruti ! L'inquiétude pointa le bout de son nez et lui noua l'estomac pendant un court instant. Cependant il ne montra rien, s'arrêtant juste de rigoler. Elle voulut en ramasser une autre encore mais arrêta son geste. Une agréable chaleur parcourut le jeune Serdaigle tandis qu'elle le remerciait pour l'avoir soigné la dernière fois. Immédiatement il se souvint de ce baiser furtif qu'il lui avait volé, et ses oreilles redevinrent écarlates - heureusement qu'elles étaient cachées sous son bonnet - à l'instar de ses joues - qui là par contre étaient on ne peut plus à découvert.

" Y a pas d'quoi. Hum... Ravi d'avoir pu t'aider, faut bien être solidaires contre le Vieux Crapaud de toute façon... " répondit-il les mains dans les poches, sur un air qu'il prit un peu trop déinvolte et désintéressé.

Il espérait ainsi lui montrer qu'il aurait fait ça avec n'importe qui. Mais voilà, il n'aurait JAMAIS fait ça avec quelqu'un d'autre. Le "hum" n'avait certes rien à foutre là, mais c'était juste parce que Michael avait encore revu pendant une seconde la scène du baiser volé qui avait failli le tuer sur place tellement ça l'avait électrisé sur le moment. Et ça le faisait frissonner rien qu'en y pensant. A moins que ça ne soit à cause du froid ? Non. Il avait bien chaud dans sa veste en cuir à l'intérieur rembourré polaire. Froid... Par Merlin ! Et elle qui n'avait plus rien sur le dos ! Il ne pouvait pas la laisser comme ça ! Il allait lui donner sa veste, quelle importance si lui mourrait de froid par la suite, tant que elle allait bien. Après tout, c'était de sa faute. Mais il n'eut pas le temps de mettre son projet à exécution, car il vit une boule blanche lui arriver en plein dans la tête. Il eut à peine le temps de se décaler pour qu'elle lui attérisse à la place dans l'épaule droite. Rrrrrr elle voulait vraiment la guerre !

"Hey ! Attends, c'était légitime après ce que tu m'avais fait chez le glacier ! Mais avoue que ça t'as pas déplu sur le moment, hein, tu devrais plutôt être flattée ! Enfin bon..."

Il lui adressa un sourire narquois. Ben quoi ?! Qui pouvait se vanter de recevoir comme ça un baiser sur la joue ? Qui plus est par un beau gosse comme lui ? Il fallait se satisfaire de ce genre de choses ! D'autres recevaient des coups de poing à la place ! Un peu d'amour dans un monde de brute, ça ne faisait jamais de mal... Bien que là il s'agissait de beaucoup d'amour, mais chuuuuuut, c'est top secret. Pas de contre-lancé de boule de neige cette fois. Michael s'approcha de la demoiselle et commença à enlever sa veste.

"Tiens, mets ça, elle va être un peu grande mais au moins tu seras au chaud..." lui dit-il d'une voix qu'il voulait assurée mais qui en fait reflétait la malaise qu'il ressentait maintenant qu'il était tout près d'elle.

Il la lui passa autour des épaules vu qu'elle semblait occupée à frotter ses mains contre ses bras et se retrouva donc presque collé à elle, ses bras de chaque côté de son cou, l'espace d'un instant. Et c'est durant cet instant que, pris au déprouvu par cette proximité qui affolait son pauvre petit coeur amoureux, ses yeux noisettes se plongèrent imprudemment dans ceux de la jeune fille, reflétant un quart du demi du trois-quart d'une seconde ce qu'il éprouvait réellement pour elle. Une horrible envie de l'embrasser le submergea, et il avait beau avoir enlevé sa veste, il avait l'impression d'être en plein milieu du Sahara. Mais il la refoula vite cette tentation pour réafficher un petit sourire arrogant, histoire de sauver les apparences. Vite, quelque chose à dire ! "Et si j'te dis que je t'aime à en crever, tu m'réponds quoi ?" *SBAF* Non ! Pas ça idiot ! Reprenant contenance, il joua sur son beau sourire charmeur agrémenté de ses faussettes caractéristiques pour lui donner l'impression qu'il essayait juste de la draguer comme il avait l'habitude de le faire avec d'autres filles.

"Si ça peut te rassurer, je t'ai regardé jouer pendant le match - de temps en temps bien sûr - et tu es tout sauf nulle, crois-moi... Je suis sûr que ces Pouffys ont soudoyé Madame Bibine pour gagner..."

Petit sourire. Waouh, vive l'ironie à deux mornilles ! Raaaaah... Mais lâche-la ! C'est bon elle peut finir de la mettre toute seule cette veste ! Ohé ! Elle va te griller ! Sauf si ce rapprochement passe pour une feinte dans le but de...

"Allez, hop !"

Sur un coup de tête, Michael attrapa la jeune fille par la taille pour la soulever et la porter soudainement sur son épaule en la tenant d'une main au creux de ses genoux. De cette façon, si l'envie lui prenait de le marteler de coups, ce serait son dos qui prendrait tout et franchement il était quasiment sûr de ne pas sentir grand chose vu qu'il l'avait assez musclé - ouais depuis cet été monsieur s'était mis au sport XD. Il se mit en marche, un grand sourire aux lèvres, une idée bien précise en tête.

"Vu que tu as de nouveau un vêtement sur les épaules, et que tu as essayé de m'envoyer trois fois de la neige avec une tentative de réussie, ça mérite une petite balade en compensation, je crois..."

Riant intérieurement, il contourna la barrière et alla vers la plaine, vierge de toute trace de pas. Mais lui se fit un plaisir d'y poser les siens et de s'enfoncer jusqu'aux genoux dans la poudreuse. Il marcha quelques minutes pour aller bien au milieu de la plaine puis s'arrêta.

"Alors là tu vois, si je veux, je peux te balancer dans ces 80 centimètres de neige fraîche rien que pour me venger... Seulement voilà, tu as de la chance, parce que tu portes MA veste, et que je ne veux pas l'abîmer..."

Enfin, c'était surtout qu'il ne voulait pas lui faire mal à elle. Sa veste, il s'en fichait royalement. Il était même extrêmement content que ce soit elle qui l'ait sur les épaules. Clair que ce soir il allait l'encadrer et l'accrocher au-dessus de son lit avec un postiche énonçant "Porté par Rowen Lone". L'amour rend stupide... Sur ces derniers mots, il trouva un endroit plus plat et moins poudreux, la déposa par terre et la nargua d'un grand sourire, ravi de l'avoir transporté contre son gré jusqu'ici. Parce que c'était le cas, non ? Il s'apprêtait à reprendre la parole pour dire, évidemment, une nouvelle connerie, mais il se rendit soudain compte que ses pieds se trouvaient sur une surface étrange. Il baissa les yeux et vit qu'il se trouvait... sur de la glace ! Yahoooooo ! Un lac gelé ! Trop bieeeeeeen ! *mode gamin ON*.

"Hey trop cool regarde ! Y a un lac gelé ici ! On va pouvoir faire un peu de glisse !"

Et sans attendre il s'élança sur la patinoire naturelle en se laissant glisser sur plusieurs mètres, ne prenant même pas la peine de vérifier si la glace était assez solide pour supporter son poids. Complètement insouciant ces jeunes... Et fanatique des sports de glisse moldus ! Snowboard, surf, skate ! Un pur adepte ! Il était du genre à se sentir très à l'aise dans ce genre de pratique. Et il espérait que ce n'était pas le cas de la demoiselle car comme ça il pourrait lui donner quelques leçons particulières, hum, et la laisser s'accrocher à lui... Double hum. Arrivé vers le milieu du lac - du moins le pensait-il parce qu'en fait il n'en voyait pas les bords - il se retourna vers le jeune préfète qu'il avait abandonné et lui cria, mettant ses mains en porte-voix :

"Aller, viens Lone ! On va patiner un peu, j'espère que tu sais glisser sans te casser la gueule ! Aller, amène-toi ! C'est du solide ! - il sauta sur place deux ou trois fois pour le prouver - On va voir si t'es aussi à l'aise sur la glace que sur un balaaaaaaiaaaaaah !"

SBAAAAAM !

Grosse chute du pas doué de service qui se ramassa lamentablement sur le dos, ce qui, sans sa veste épaisse, se révéla être assez douloureux au final. Un peu assomé, il resta étendu quelques secondes. Puis, alors qu'il était sur le point de se relever, il eut la soudaine idée de ne pas le faire justement. Héhé... Allait-elle réagir ? Allait-elle s'inquiéter s'il feignait d'être blessé et évanoui ? On allait vérifier ça de suite... Michael garda donc sa position initiale et resta immobile, étendu sur le dos, la tête penchant sur le côté, les yeux clos. Heureusement qu'il avait son bonnet parce que sinon il se serait gelé la tête ! Là, c'était son dos qui prenait tout car il n'était plus qu'en polo noir, pas très épais, mais suffisamment tout de même pour lui permettre de tenir dans cette position le temps de voir si la Gryffondor allait accourir ou bien se foutre de sa gueule, auquel cas il continuerait à ne pas bouger pour qu'elle finisse par le croire dans les pommes...

[ 1845 mots ]

§§§ 1 795

Dans sa petite colère passagère, Rowen avait –comme toujours- fait quelque chose d’atrocement débile. Car non seulement elle avait glissé son pied dans la neige ( et malgré les bottes, le froid se faisait quand même sentir ), mais elle n’avait pas touché sa cible. Non d’une chouette alors !! Regardant Corner comme si elle allait le bouffer ( c'est-à-dire très tendrement #SBAFF# ), la gamine continua d’essayer de se réchauffer. Fichtre, on se les pelait ici !! Regrettant un petit moment de ne pas être dans la salle commune comme tous les élèves d’années inférieures, à se réchauffer près de la grande cheminée, la gamine continua de balancer des boules de neige un peu partout.
Une toucha le Serdaigle en plein sur l’épaule, pendant que celui-ci se justifiait pour les soins de leur dernière rencontre. S’arrêtant soudainement, une boule de neige dans chaque main ( elle ramasse à la vitesse de l’éclair xD ), Rowen dut admettre qu’il avait bien raison : en périodes de pénurie, il fallait se serrer les coudes. En période de régime Ombragiens, c’était pareil.
Un tout petit peu déçue qu’il l’ait soignée juste pour ça ( allons bon Rowy !! Tu sais très bien qu’il s’en fiche de toi et qu’il ne fait que s’amuser !! ), la fillette regarda Corner s’approcher d’elle, tout en lui remettant sur le tas l’histoire du baisé sur la joue.
Suite à quoi il lui rappela qu’elle-même lui avait fait un sale coup sur la terrasse de Florian Fortarôme.
Sur le moment, elle devint rouge pivoine, puis se dépêcha de penser à autre chose pour ne pas que ça se voit trop, disant simplement, l’air passablement choquée :

« Hein quoi ? Tu veux rire ? Et qui serai flattée de… t’approches pas !! »

Il était de plus en plus près d’elle, et venait d’enlever son manteau, tandis que la jeune lionne fermait les yeux. Qu’il dégage, qu’il dégage, qu’il dégage !
Elle le sentait si près que ses joues commençaient à la chauffer. En fait, elle n’avait même plus besoin de se frotter les bras avec ses mains. Elle s’était sur place transformée en un véritable radiateur. Pffff, elle était si pitoyable.
Relevant tout de même la tête lorsque Corner lui posa son manteau sur les épaules, la demoiselle ne pu s’empêcher d’avoir la gorgée serrée.
Il jouait avec elle, c’était sûr. Pourquoi se montrait-il aussi cruel ? Elle était amoureuse de lui, et le voir se moquer d’elle à tout bout de champ, faire semblant qu’il s’intéressait un petit peu à elle et… Elle ne se reconnaissait plus, à penser comme ça. Mais c’était cependant la stricte vérité : elle pensait fermement que Corner l’avait désignée comme joujou suivant. Il allait se montrer gentil comme il le faisait, s’amuser un peu, puis la lâcher comme la dernière des pauvres cruches. Et à ce moment là, elle qui se serait trop attachée à cette « image » qu’il voulait donner de lui, se sentirait encore plus misérable.

Plongeant tout de même ses yeux dans les siens, la Gryffondor eut bien vite fait de les détourner. Bon, tu respires, et t’arrête de trembler comme une feuille ok ? Inspires, expires, inspires, expires… Hey, c’est normal ? Ca marche pluuuus >_<.
Tentant de mettre sur le dos du froid ses petits tremblements, la gamine fit un petit sourire à Michael qui avait remit sur le tapis l’histoire du match.
Ouais, si on prenait ça dans ce sens, la défaite avait un goût un petit peu moins amer… Remerciant d’une toute petite voix le Serdaigle – parce qu’elle ne voulait pas le dire plus clairement – la quatrième année eut à peine le temps d’enfiler en entier la veste qu’il lui avait prêtée, qu’il l’embarquait déjà sur son épaule. Eh, eh, eh, eh ? O____o

Transportée comme un vulgaire sac à patates, Rowen se débâtit, donnant de petits coups sur la seule chose qu’elle pouvait atteindre : le dos du jeune homme.
Comprenant de moins en moins sa blague plus que stupide, la lionne finit, après quelques minutes à frapper dans le vide, par s’arrêter, et à attendre que l’envie lui prenne de la balancer par terre, prête à se réceptionner au besoin.
Se retenant de lui crier dans les oreilles, la jeune fille décida d’admirer la vue –elle pouvait rien faire d’autre, en même temps -_-‘ – tout en répondant à Corner, rectifiant sa bêtise :

« Deux fois sur trois, pour être plus précise !! Poses moi par terre, poses moi par terre, poses moi pa…. »

Entendant tout juste ce que Corner disait sur les 80 centimètres de neige fraîche, la gamine s’agrippa à lui de plus belle, et se tut. Elle ne voulait pas finir toute trempée.
Décidant donc de se calmer et d’arrêter de gigoter comme un dément, Rowen regarda par terre, les joues de plus en plus rouges. A dire vrai, elle n’avait vraiment pas envie qu’il la repose. Elle était bien dans ses bras, et dans cette position, il ne pouvait pas voir son visage. C’était donc ce qu’il y avait de mieux pour elle. Si le temps avait pu se figer quelques secondes encore… Un tout petit peu, par pitié…

Malheureusement, Corner trouva une surface toute plate, et l’y posa doucement, en la narguant d’un sourire… auquel elle répondit de la même manière. Gné gné gné ! De vrais gamins ces deux là.. M’enfin, regardant autours d’elle lorsqu’il lui indiqua tout joyeux qu’il y avait un lac gelé, la première réaction de la fillette fut de taper dessus, pour voir si elle n’allait pas se fendre. Ils se seraient retrouvés malin, si la glace n’avait pas été assez solide. Douche collective, cool !!
Constatant qu’elle avait l’air d’être assez épaisse, Rowen essaya de se relever, en prenant bien garde à ne pas bouger : elle ne voulait pas se casser la figure de manière stupide. Surtout qu’elle avait bien plus de chance de se ramasser en étant debout toute droite, qu’en glissant. Parce que la glisse, ça la connaissait bien. Elle s’amusait souvent sur les patinoires ou lac gelés près de chez elle. Sauf que son problème c’était…

*Zut, j’ai jamais su m’arrêter convenablement.*

Eh oui, la triste vérité. Elle pouvait être très à l’aise sur la glace, faire des pirouettes et autres, mais quand il s’agissait de freiner… Il n’y avait que la barrière. M’enfin là, il n’y avait pas de barrière, donc c’était encore plus dur.
Elle s’imagina un instant en train de glisser sans pouvoir s’arrêter, pendant des mètres durant, voire des kilomètres. Certes, elle finirait bien par tenter de s’assoir sur les fesses pour ne pas aller trop loin, mais bon. Allez faire ça devant la personne que vous aimez, c’était parfaitement ri-di-cu-le.

Corner venait de l’appeler pour qu’elle vienne faire du patin sur chaussure. Elle soupira. Bon, si ça pouvait lui faire plaisir, pourquoi pas. Et puis il venait de sauter comme un malade sur le lac gelé, donc ça n’allait sûrement pas s’effondrer, il n’y avait aucun risque.
Saisissant à peine la remarque sur les balais, la demoiselle tenta d’avancer timidement vers le Serdaigle, tout en priant pour qu’elle ne se ramasse pas lamentablement.

BAMMMMMMMM.
Rowen, qui regardait ses pieds, leva la tête rapidement, et vit Corner étalé par terre. Mais quel abrutit ! A force de sauter comme un âne, il s’était carrément vautré sur la glace, l’idiot.
La première réaction de la Gryffondor fut de se payer de sa tête. Bonne réaction, pour quelqu’un qui voulait à tout prix faire semblant qu’elle n’était PAS amoureuse. Elle lui lança donc une petite réplique qui ressemblait à :

« Apparemment, t’es pas super à l’aise non plus. »

Et avec les mains près de la bouche pour augmenter la portée du son, s’il vous plaît.
Glissant donc l’air de rien, mais tout doucement pour pouvoir s’arrêter comme elle le voudrait en mettant simplement ses mains par terre ( accroupie comme un singe, au passage ), la fillette attendit quelques secondes : il ne répondait pas.
Bon, il avait décidé de lui foutre un méga vent pour se venger de ce qu’elle lui avait dit ou quoi ? Ou bien…

*Par Merlin ! Il ne s’est quand même pas…*

Et si, il avait l’air de s’être fait mal.
Priant pour qu’il ne se soit pas trop blessé, mais simplement assommé sur le coup, Rowen se dépêcha de rejoindre Corner, en s’arrêtant en catastrophe juste à côté de lui.
Elle se pencha ensuite très rapidement, en enlevant la veste qu’il lui avait prêtée, et en la lui posant sur le corps : il allait se geler, sinon.
Mettant donc ses bras de chaque côté de la tête du Serdaigle, la fillette mit sa tête juste au dessus de la sienne. Ouais, mais qu’allait-elle faire maintenant ?
Du bouche à bouche ? Plutôt crever. Quoique, si elle ne faisait rien, c’était lui qui risquait d’être sérieusement amoché. Appeler de l’aide ? Mais il n’y avait personne, c’était stupide. Et puis s’il se réveillait pile à ce moment là, elle aurait la honte pour toute sa vie.
Oh, mettons de côté la honte, pour une fois !! La voix entièrement paniquée, la rouge et or appela :

« Hey !! Hey !! Corner !! Mais mince alors, quel imbécile ce type... Bon si tu m’entends, tu restes là, j’vais chercher quelqu’un hein ? »

Fermant les yeux parce que ça la rendait malade de le laisser tout seul dehors comme ça ( et puis avec son sens de l’orientation surdéveloppé, elle aurait été capable de ne pas le retrouver ), la fillette pria très fort pour qu’il se réveille et qu’il n’ait rien…

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§§§

Punaise, non mais qu'elle se dépêche, il commençait sérieusement à avoir froid là dans le dos ! Enfin, qu'elle se dépêche, façon de parler, parce que si ça se trouve elle n'allait même pas venir et allait se barrer vers le village en rigolant. En rigolant comme elle était en train de le faire, juste avant qu'elle ne lui balançe une vanne comme quoi il n'était pas plus doué qu'elle. Mouais, pour sûr, mais quand même, il pratiquait la glisse depuis qu'il avait 4 ans. Enfin il devait avouer que le patinage il n'avait jamais vraiment essayé de s'y mettre sérieusement, donc oui, on pouvait dire qu'il n'était pas un pro. Cependant il saurait se débrouiller, il n'allait pas se prendre la honte devant elle une nouvelle fois, parole de Corner ! En tout cas, là, c'était du très, trèèèès grand Corner ce piège ! Héhé, en plus il l'entendait arriver... Son coeur s'accéléra. Il la sentit juste à côté de lui - oh misère arrête de rougir bon sang ! - mais qu'allait-elle faire ? Le giffler ? Pitié non ! Il l'entendit parler, et dut faire un gros effort pour éviter d'exploser de rire. On allait voir qui était l'imbécile lorsqu'il la prendrait par surprise. Néanmoins, grâce à sa voix, il comprit qu'elle était juste au-dessus de lui, vraiment tout près, aïe aïe aïe pitié que le vacarme que faisait son coeur ne s'entende pas !

Rêvait-il ou il percevait une inquiétude certaine dans le ton de sa voix ? Aooooooouh - cri du loup version Tex Avery *SBAF* - elle ne le méprisait donc pas assez pour l'abandonner ici et le laisser crever ! Nouvel effort pour s'empêcher de sauter de joie en dansant la karioka. *SBAF (bis)* Euh, attends, elle veut se barrer pour aller chercher quelqu'un ! Mais alors pourquoi était-elle toujours là ? Le jeune homme se permit d'espérer que c'était parce qu'elle ne voulait pas le laisser ici et qu'elle voulait rester auprès de lui. Ben quoi, on a le droit de rêver hein. Mais maintenant qu'il était fixé, inutile de rester là à se geler plus longtemps, même si elle avait eut la délicate attention de lui remettre son manteau dessus. Oui, là, il pouvait vraiment sauter au plafond... enfin au ciel... bref vous m'avez compris. >.<

Le Serdaigle entrouvrit à peine ses yeux pour voir où elle était, et vit qu'elle était restée penchée au-dessus de son visage. Oho nouvelle idée... héhéhé... Elle l'avait traité d'imbécile ? Elle avait rectifié qu'elle l'avait eut deux fois sur trois au lieu d'une ? Ahah alors il se devait de reprendre le dessus... Et il savait parfaitement comment la faire enrager pour se venger. Imprévisible, du moins l'espérait-il, Michael se redressa brusquement et alla déposer un nouveau baiser furtif sur la joue bien en évidence de la demoiselle. Sauf que, ayant refermé ses yeux juste avant, il calcula mal son coup car, soit elle bougea entre-temps, soit c'est lui qui visa mal, et donc ses lèvres entrèrent directement en contact avec celles de la jeune Gryffondor... Inutile de préciser qu'il fut tout aussi surpris qu'elle devait certainement l'être. Son sang ne fit qu'un tour sur le coup, et ses pensées s'entrechoquèrent avec une telle violence que, destabilisé, ce baiser qui n'aurait du durer qu'une demi-seconde en fit au moins trois, juste le temps qu'il ouvre ses yeux noisettes d'un air déconcerté pour les plonger dans les siens, et qu'il rougisse comme une tomate. Comment se faisait-il que la glace n'ait pas fondu à cause du volcan qui était entré en eruption dans son coeur ? Ca, il n'en savait rien. Dans sa tête en tout cas, des tas de petits personnages s'agitaient comme des fourmis pour éteindre l'incendie qui s'était déclaré, avec sirènes de pompiers, lances à eau et tout ! Kaï ! Mon Dieu qu'elle était beeelleeeeuh ! Woh woh wooh ALERTE ALERTEEEEEUH ! PIN PON PIN PON ! Michael tu dérapes écartes-toi de suiiiiiiiiite !

Aussitôt dit, aussitôt fait, le jeune homme se releva dans une précipitation encore plus douteuse pour, à un mètre au moins, tourner le dos à la Rouge & Or, décontenacé. Il avait laissé tomber sa veste pour la laisser à la Rouge & Or. Lui avait beaucoup trop chaud de toute façon ! Il essaya rapidement de clamer le rythme affolé de sa respiration et de mettre de l'ordre dans ses pensées. Ses mains tremblaient de manière flagrante et il n'eut d'autre choix que de les fourrer au fond des poches de son jean. Par Merlin il venait de l'embrasser, enfin de lui faire un smack mais quand même... Ses lèvres... Oh mon Dieu... Le paradis pendant trois secondes, voilà ce à quoi il venait de goûter. Non mais là, il était complètement raide dingue de cette fille c'était clair, net et précis ! Chut, reprends ton souffle, arrêtes de paniquer comme ça, il faut que tu "sauves les apparences" ! T'es un pro en la matière, retourne-toi de suite vers elle sinon elle va comprendre que t'es trois fois plus embarrassé qu'un dragueur réputé comme toi devrait l'être ! Ouais, mais pour lui dire quoi ? Aïe aïe aïe vite une solution !

Forçant un grand sourire sûr de lui, le Serdaigle fit volte-face, poussant ses talents d'acteur au maximum en prenant une voix parfaitement moqueuse et triomphante.

"Youhou, alors là, attends voir... On en était où ? Tu m'avais eu deux fois, donc ça faisait trois à un... (Oui, parce qu'on part depuis la dernière fois, dans le couloir, hum, où on était à égalité) Et là, si on compte le fait que tu te sois inquiétée pour moi, ça fait donc un point - il fit mine de compter sur ses doigts, tout souriant et arquant un sourcil pour la narguer - plus ce baiser que tu n'as pas vu venir, mmmm je dirais qu'il vaut au moins trois points - il détendit encore trois doigts pour le décompte et pour bien l'énerver - ce qui nous fait, voyons voir... Ah ! Ah ! Cinq à Trois ! Je prends de l'avance, Lone..."

Horriblement arrogant, il s'avança vers elle en patinant, attrapa sa veste par terre au passage, et lui tourna autour une fois tout en la lui déposant sur les épaules, avant de s'arrêter en un parfait contrôle juste devant elle. Ca, c'était juste histoire de lui prouver qu'il SAVAIT patiner normalement et que sa chute n'était du qu'à une étourderie de sa part.

"Alors, qui c'est l'imbécile maintenant ?"

Alors là, c'était du rattrapage de professionnel ça ! Franchement, qui arrivait à sauver la mise avec autant de classe hein ? Héhé y avait pas plus doué que Michael Corner, yeah. Il espérait qu'elle penserait qu'il l'avait embrassé parce qu'il se doutait bien que ça l'énerverait et non pas pour une autre raison. C'était quand assez plausible non ? Ouais, mais s'il continuait à faire ce genre de bourdes, ses rattrapages improvisés ne marcheraient plus pour très longtemps... Sans attendre de se recevoir une giffle bien sentie, Michael s'écarta en riant. Il fit quelques mètres en patinant à peu près normalement, parce que bon du patin avec des chaussures, c'était bizarre. Puis, il tourna sur lui-même pour s'arrêter et se retourner vers la préfète, avec toujours ce même air moqueur qui lui permettait de camouffler le fait que ses jambes étaient à deux doigts de lâcher tellement il ce baiser l'avait mis à fleur de peau.

"Aller, essaie donc de venir jusqu'à moi sans te vautrer maintenant. On va voir si t'es bien placé pour te moquer de moi puisque tu semblais si bien partie pour te payer ma tête tout à l'heure..."

Bien évidemment, dans son incommensurable connerie, Michael avait fait exprès de se mettre bien loin d'elle pour lui rendre la chose plus difficile. Restait plus qu'à savoir si elle accepterait de jouer le jeu. Parce qu'il était tout à fait possible que, vexée par son précédent numéro, elle décide de se tirer en le plantant là tout seul. Aussi priait-il pour que sa fierté lui dicte de relever ce petit défi. Qu'elle se motive en se disant que si elle parvenait à le rejoindre, elle pourrait se venger et le couvrir de baffes. M'enfin, pour ça, il fallait peut-être qu'elle arrive à s'arrêter... Avec un peu de chance, elle lui attérirait dans les bras... Huhuhu... Qu'il était vache quand même... Et surtout amoureux...

[ 1408 mots ! ]

§§§ 1 404

Toujours penchée sur un Michael étendu de tout son long sur la glace, Rowen commençait à sérieusement se geler les mains. Elle hésitait toujours, morte d’inquiétude, à aller chercher de l’aide. Elle aurait voulut crier à n’importe qui de venir réanimer Corner, mais sa gorge était nouée, et aucuns sons n’en sortait. Le corps battant à tout rompre, les joues brûlantes de la fillette étaient cachées par un fluide rideau de cheveux bruns. Ainsi, même si quelqu’un s’était pointé pile à ‘ce’ moment là, il n’aurait rien vu. Mais d’en bas, ça ne devait pas être le même spectacle…
Alors qu’elle maudissait le Serdaigle d’être aussi stupide, la préfète s’apprêta à se relever pour glisser jusqu’à la piste de neige, et courir jusqu’à la première boutique, réclamant d’urgence les guérisseurs de Ste Mangouste, lorsqu’il se réveilla subitement, se relevant comme un bourrin, en l’embrassant une nouvelle fois.
Son cœur, déjà en mode « Alien qui veut sortir s’il vous plait » s’accéléra encore plus, tandis qu’elle sentait le contact de ses lèvres avec les siennes.

* O_O‰¬×&&lt,蘿莉~~gné~~ *

En temps normal, elle aurait foutu une grosse gifle bien placée à quiconque aurait osé faire ça. Mais cette fois ci, elle était tellement déboussolée, qu’elle n’eut même pas le temps de broncher. Pendant un court instant, durant lequel les deux Poudlariens semblaient calculer ce qui venait de leurs arriver, Rowen resta dans cette position –parfaitement ridicule-, les mains collées contre la glace.
Puis, rapidement, Corner se détacha, et fit la marche arrière de l’exorciste de manière tellement brusque que la préfète sursauta. Un type qui était censé être raide mort –elle exagère un peu trop, non ?- se relève et l’embrasse, puis se barre avant même qu’elle n’ait pu dire quoi que ce soit. Ca avait de quoi déstabiliser grave.
Toujours incapable de faire le moindre mouvement, la lionne regarda le dos du Serdaigle, qui venait de fourrer ses mains dans ses poches. Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii *bruit d’un Godzilla en train de s’arracher les cheveux, en supposant qu’il en ait*.
Il venait de lui faire quoi là d’abord ? Ca faisait quand même la deuxième fois qu’il lui faisait le coup. Pestant intérieurement, la fillette manqua de fondre en larme –pleurant de joie, bien sûr #SBAFF#-. Non seulement il jouait avec elle, mais en plus il la faisait espérer. L’espace d’un instant, elle avait réellement cru qu’il s’intéressait vraiment à elle. Mais avec sa remarque suivante… C’était sûr que non !! Elle le détestait. Mais en même temps elle l’aimait… Pfff… Il ne pouvait pas savoir à quel point elle lui en voulait…

Tout en se redressant doucement, tentant de ne pas glisser, la fillette fut incapable de faire autre chose, les membres toujours paralysés. Elle avait une cruelle envie de lui jeter une réplique à la figure, mais en même temps, ne trouvait vraiment rien à dire. Le fait qu’il ait raison en disant qu’elle n’avait « pas pu prévoir » ce dernier baiser était entièrement vrai. Elle avait vraiment cru qu’il s’était blessé, assommé, ou quelque chose dans les tons. Elle tombait de haut là, vraiment.
En plus, le décompte des points était de cinq à trois. QUOI ? Deux points de retard ? C’était vraiment pas génial ça… Rattrapes toi Rowen, rattrapes toi voyons !! Et arrête de faire cette tête de déterrée, c’est vraiment pas sexy /PORTE/.

Ne trouvant donc rien à répondre, elle le regarda venir vers elle, refoulant son envie de meurtre, et ne broncha même pas lorsqu’il lui passa son manteau sur les épaules.
Elle se contenta de passer une main dessus, pour ne pas le faire tomber. Quoique… Après mûre réflexion, elle l’aurait bien foutu par terre son manteau à la con. Le piétiner, et tout le reste qui allait avec. Ne voulant pas rester un instant de plus avec quelque chose qui lui appartenait sur le dos, la gamine l’enleva d’une main, et le garda à bout de bras, fixant toujours de ses yeux noisette le brun qui s’éloignait déjà.
Elle avait été tellement contente d’être avec lui aujourd’hui, de pouvoir s’amuser normalement, et là, pfff….
Affreusement déçue, toujours sans un mot, elle glissa doucement vers lui, et parvint facilement à rattraper la distance qui les séparait. Après tout, s’il n’y avait pas de freinage à faire, elle n’avait aucun problème sur la glace… S’avançant donc et s’arrêtant à distance, elle lui balança son manteau dans les bras, en grinçant des dents.
Et OUI, elle était énervée. OUI elle avait envie de le baffer, de lui faire regretter tout ce qu’il lui avait dit.
Se plantant les ongles dans le dos de la main pour s’empêcher de lui crier dessus jusqu’à s’en casser la voix, la brune ravala sa salive, puis lui souffla, d’une voix atrocement désagréable.

« Ah, c’est sûr que c’est très amusant tout ça. J’admire ton sens de l’humour Corner, vraiment… »

Sa fierté avait été attaquée à méchants coups de bâtons, et, après avoir fait de grands efforts pour ne pas retourner sur la rive, elle pesa le sens de ses paroles.
Oh, elle avait peu être été un peu trop méchante là non ? Bah, après tout, c’était lui qui l’avait titillée ainsi, il devait bien se montrer responsable de ses actes ( voix off : ça se dit pas vraiment dans ce contexte, Rowy.. o_O Oh mais ta gueule toi -_- )
Prenant donc une grande inspiration pour se calmer un petit peu, elle se força à sourire : oui, elle voulait absolument passer une après midi avec lui. Ce n’était pas un petit incident de rien du tout qui allait la rebuter, non…
Ah là là, quand on est amoureux, on pouvait vraiment tout pardonner…
Se mettant donc à patiner vers Corner, pour récupérer les derniers mètres qui la séparait de lui, elle s’agrippa à son bras, en regardant ses pieds. Levant donc sa tête, sur un coup de folie passagère, elle lui fit un grooooos bisous sur la joue, puis s’écarta de lui, en restant à distance convenable.
Elle fit ensuite mine de lui envoyer un baiser à distance avec son index et son majeur accolés, puis ajouta, d’un ton beaucoup plus chaleureux :

« C’est toiiii l’imbécile !! Et puis essaie donc de venir sans TE vautrer maintenant. »

Eheh, petit sourire en coin. Non seulement faire quelque chose d’inattendu venant de sa part, mais en plus, copier les gestes et les paroles qu’il avait eut… Ca avait de quoi énerver grandement.
Mais ca faisait un partout, à présent. Ou pour être plus précis, cinq à quatre. Ouf, elle rattrapait doucement l’écart qui les séparait. Le combat n’était donc pas joué d’avance.
Ayant encore toutes ses chances pour l’étaler et se proclamer comme grand vainqueur, la brune continua de faire de jolis zig zag sur le lac gelé, tout en essayant de faire des marques.
Un petit huit par là, et un… C, comme Corner =). Complètement pétée, cette Rowen, lorsqu’elle était amoureuse.. Pfff…

Mettant donc ses mains derrière son dos, sa longue écharpe de laine blanche se balançant au rythme de ses glissades régulières, la fillette attendit que le Serdaigle vienne à elle. Gné Gné Gné, chacun son tour !!

« Ah, et tant que j’y pense… »

La préfète regarda Corner avec des yeux brillants, ajoutant, après une petite glissade arrière bien maîtrisée :

« T’as été méchant avec moi aujourd’hui… Mais j’veux bien te pardonner si tu m’offre une bierraubeurre, ok ? »

A force de parler, de dire des bêtises, de se transformer en radiateur humain à cause des bouffées de chaleur, elle avait la gorge affreusement sèche. Et puis bon, même si elle voulait aussi s’amuser dans la neige ou sur le lac toute l’après midi, elle n’aurait pas refusée une petite escapade au Chaudron Baveur. Après tout, ça ressemblerait plus à un rendez vous entre amoureux ça non ? Du moins, c’était l’image qu’elle essayait de calquer sur leurs retrouvailles de cet après midi. Parce que même si elle savait d’avance qu’elle n’avait aucunes chances avec lui, qu’il ne l’aimait pas et qu’il ne faisait que s’amuser avec elle, elle voulait se sentir heureuse. Juste un tout petit moment. Etais-ce trop demandé ?

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Ce que Michael n'avait pas vraiment calculé, c'était qu'elle le prenne aussi mal. Le baiser. Apparemment, ça avait été la chose de trop, il suffisait de la voir enlever sa veste avec cette expression énervée - qui lui allait si bien *SBAF* - pour le comprendre. Surtout agrémentée de la réplique qu'elle lui balança sur son humour. Clair qu'il avait mal joué sur ce coup-là, mais à la base, s'il ne s'était pas loupé, il n'aurait pas eut à se rattraper de manière si indifférente et si moqueuse. A moins qu'elle ne lui en veuille QUE pour son décompte de points et non pas pour le baiser ? Ouiii, bien sûr, tout à fait, c'est beau de rêver, mais faut redescendre sur terre des fois hein ?! Le monde réel, ça évoque quelque chose pour toi ? ... Mouais, c'est bien ce qu'il me semblait. En tout cas, si c'est comme ça qu'il comptait réussir à lui faire changer d'avis sur son compte, il était pas encore sorti de l'enclos aux dragons. C'est aussi pour cela que son sourire bouclier faiblit quelque peu après ça. Oui, son humour était bidon, mais elle le perturbait, c'était pas sa faute !

Incapable de réagir à ses paroles, même pour ne serait-ce que montrer qu'il ne se sentait pas atteint par cela - alors qu'évidemment, il l'était - Michael resta planté sur place, son visage exprimant un curieux mélange. Son sourire ne semblait qu'être l'ombre de son arrogance mais était quand même là, et ses yeux pourtant rieurs il y avait deux secondes reflétaient à présent l'inquiétude et la torture que la jeune fille faisait subir à son coeur. Elle se rapprocha de quelques mètres vers lui pour lui balancer sa veste dessus, qu'il attrapa au vol plus par réflexe que par envie. Elle ne l'aimerait jamais, c'était clair. Et lui n'arriverait plus jamais à passer à autre chose. Maintenant qu'elle s'était blottie dans son coeur, il n'arriverait plus à l'en déloger. Oh misère il fallait qu'il lui dise ne serait-ce que pour qu'elle le jette. Peut-être cela briserait-il alors ses sentiments et le délivrerait de cette souffrance ?

Quand bien même ça ne changeait rien au fait qu'elle était en train... de lui sourire ! Et qu'il était en train de faire la même chose sans s'en rendre compte, mais à la manière d'un gamin hypnotisé devant la première jolie fille dont il tombe amoureux dans la cour de l'école primaire. Ouais, en bref, de manière débile... Mais heureusement qu'il avait un sourire charmeur de nature, ce qui rattrapait plus ou moins bien le coup. Le fait qu'il la vit franchir les derniers mètres qui les séparaient n'arrangea en rien son état. Elle n'avait pas l'intention de partir ! Mieux, elle venait de s'agripper à son bras ! Par précaution il attrapa également le sien juste au cas où elle tomberait, et le fait qu'elle soit de nouveau collée à lui lui donna la sensation de flotter sur un petit nuage.

"Waaah. Toujours debout. Bravo, Lone, tu as réussis sans te cas..."

AHOOOOOUUUUUUUUU ! PIN PON PIN PON ! AU FEU ! Faites le 18 ! Cause de l'incendie ? Rowen Lone, sa Rowen Lone, l'a EMBRASSE sur la joue. Catastrophe ! Respiiiiiiire ! Plus facile à dire qu'à faire ! Le Bleu & Bronze était à deux doigts de se mettre à courir en criant à qui voulait l'entendre : "Elle m'a embrassééééé youpiiiiiiiiiiiii !" Et sûrement de se rétamer lamentablement deux mètres plus loin pour cause de crise cardiaque. Hop. Pause. Retour arrière. Play ! Ouais, c'est bien ça, il n'avait pas rêvé. Elle, celle pour qui son coeur s'affole dangereusement depuis déjà plusieurs mois, venait de l'embrasser à son tour ! Alors que d'habitude, hormis chez le glacier, c'était lui ! Et voilà que maintenant elle lui en envoyait un autre à distance ! Oh cruauté féminine... Il allait s'écrouler sur place. Elle était si... Argh il était à deux doigts de tout lui lâcher, de lui avouer sans détour ses sentiments. Il n'en pouvait plus, lui qui croyait jouer avec elle, voilà qu'il se rendait compte que c'était l'inverse et que c'était horriblement douloureux !

Rouge au point d'en rendre jaloux la plus écarlate des tomates, le Serdaigle réussit néanmoins à reprendre contenance face à ce sourire en coin qu'elle lui adressa avant de partir faire quelques tours en glissant, comme pour le narguer encore plus. La jeune fille étant de dos un court instant, et après avoir réenfilé sa veste, il se sentit obligé de se mordre volontairement le poing pour s'empêcher de hurler de joie, au bord de l'hystérie et de la dépression nerveuse. Elle le rendait fou ! Et elle ne voyait rien ! Elle se retourna vers lui et le mit au défi de la rejoindre. Téméraire cette fille ! Une Bierreaubeurre, rien que ça ? Voilà qui était génial ! Et lui qui avait eut peur que cette journée ne se termine trop tôt, il était plus que rassuré. Euphorique même, mais intérieurement bien sûr !

Excité par cette toute nouvelle perspective, le Serdaigle se mordit la lèvre inférieure avant d'afficher un sourire espiègle et déterminé. Sans attendre plus longtemps, il alla la rejoindre, priant pour que ses jambes ne le lâchent pas en cours de chemin à force de trembler d'excitation. Il se sentait soudainement très léger, heureux. A peine eut-il freiné devant la jeune fille qu'il lui prit la main et lui fit faire un tour sur elle-même version rock'n'roll, avant de répondre en la regardant droit dans les yeux avec un grand sourire amusé :

"S'il n'y a que ça pour me faire pardonner..."

Et, avec tout son charme, il lui tendit son bras comme l'aurait fait un gentleman du siècle passé à sa cavalière.

"... alors qu'est-ce qu'on attend ?"

Et un autre sourire, beaucoup moins arrogant et beaucoup plus bienveillant, chaleureux. Sincère aussi. Tout comme ses yeux noisettes qui pétillaient d'une joie et d'un amour qu'il ne pouvait contrôler. Etant donné la frayeur qu'il avait eut tout à l'heure avec ses bêtises, il ne se voyait pas retenter le diable et continuer à se comporter comme le garçon qui se sert juste d'elle pour s'amuser. Après tout, ne voulait-il pas changer son regard sur lui ? S'il y avait la moindre chance pour qu'ils puissent au moins être amis, il ne devait pas la louper. Et ce même si c'était la seule chose qu'elle avait à lui offrir, il lui faudrait bien s'en contenter. Et puis ce serait toujours mieux que rien. Plein d'espoir et de folles illusions, Michael attendit que la jeune fille attrape son bras qu'il lui tendait si galamment.

Bien sûr, il savait qu'il avait toujours l'apparence de faire ça pour jouer, mais bon. Déjà il y avait plus de chance pour qu'elle s'écarte et décide de s'y rendre en marchant à trois mètres de lui. Ce qu'il comprendrait parfaitement. Il le méritait. Mais pourtant, là, il faisait un effort pour être gentil. Peut-être même était-ce le moment où elle pouvait le plus lire sa sincérité dans ses yeux. Même son sourire avait changé. Le verrait-elle ? Y croirait-elle ? Ou considèrerait-elle ça comme un nouveau piège de sa part ? Il y avait de fortes chances oui. Cependant, il ne pouvait pas s'arrêter de songer qu'il allait être seul avec elle au Chaudron Baveur, comme le serait n'importe quel couple, et ça l'enchantait à un tel point que tant qu'il savait qu'il avait encore un long moment à passer en sa compagnie, l'idée de faire le chemin à trois mètres ne le dérangeait pas énormément... Même s'il espérait que cela ne se passerait pas comme ça bien sûr...

[ Raaaaaaah à six minutes près ça fout la rage !! :fache: ^^]

Hey, approche dangereuse… Vraiment, lorsqu’elle le voulait, elle pouvait vraiment être méchante la Rowen. M’enfin après tout, ce n’était qu’un retour du bâton qui s’était fait assez rapidement. Et puis il avait fait ça deux fois, elle ne pouvait pas lui laisser prendre une trop grande avance. Non alors.
Faisant un tour sur elle-même sur la glace, regrettant de ne pas avoir apporté de jolis patins, la fillette eut l’impression que Michael avait eut les joues vraiment rouges, à un moment. Clignant des yeux pour essayer de voir si ce n’était pas une bête hallucination, la gamine finit par conclure qu’il s’agissait là d’un petit tour de son esprit. Peuh, c’était complètement ridicule, d’abord. Pourquoi se sentirait-il gêné ? Parce qu’elle s’était moquée de lui en copiant ses gestes et paroles ? Parce qu’il ne s’était vraiment pas attendu à ce baiser si étonnant de sa part ? Bah. Avec la distance, elle avait dut juste loucher un petit peu, rien à signaler, donc.
Un petit peu déçue qu’il ne se soit pas mis à bégayer comme un gosse à qui on remontait les bretelles, Rowen continua ses allés retours sur le lac gelé, en faisant exprès de s’éloigner du Serdaigle.
Les mains fourrées dans les poches de sa chemise, la Gryffondor espérait qu’il ne s’en aille pas. Après tout, pour un playboy, il n’y avait rien de pire que de se faire avoir de cette manière, non ? Le fait qu’elle ait joué avec lui de cette manière, et qu’elle ait même pris l’avantage… Ce devait être rude. Oh, vilaine Rowen va.
Espérant cependant qu’il ne se vexe pas comme elle aurait pu le faire quelques minutes auparavant, la brune croisa les doigts. Allez, dépêche toi, s’il te plaît >_<.

Comme elle s’y était ( plus ou moins ) attendue, Corner arriva devant elle, tout sourire. Elle-même heureuse qu’il l’ait rejointe, et qu’il affiche cet air heureux, Rowen ne pu s’empêcher de le lui rendre, avec la big expression faciale de LA fille amoureuse. Mais pas le sourire béat et stupide, le tout joli, tout mignon . Bref, vous voyez le tableau…
Se passant une main dans les cheveux, la lionne, après la « courte » dispute à sens unique, se mis à trouver le Serdaigle encore plus mignon qu’avant. Enfin disons par là que lorsqu’elle ne le connaissait pas du tout, elle ne lui avait rien trouvé de spécial… Un an passé à se lancer des vannes dans les couloirs, et elle lui trouvait plutôt des charmes. Quelques mois après, et voilà qu’elle en était complètement amoureuse, ne jurant que sur Corner ( intérieurement, bien sûr ). Tout ça pour dire que les premières impressions étaient parfois trompeuses…

Se faisant chopper la main au passage, alors qu’elle allait la remettre dans sa poche, la rouge & or fit un tour autours de Michael, sans regarder ses pieds pour ne pas tomber. A dire vrai, elle s’amusait tellement à cet instant, qu’elle n’avait même pas pensé à se tenir de manière correcte pour ne pas se ramasser sur la glace. Et puis il maîtrisait, de toute manière, non ? Tant qu’elle était avec lui, elle ne faisait plus attention à rien. Il la protégeait en quelques sortes.
Et puis son sourire. Heu, arrête, décolle le regard Rowy, t’as l’air complètement bête comme ça o_O.

Une fois arrêtés, Corner accepta apparemment de lui offrir une Bierraubeurre. Si facilement ? Rowen ne pu s’empêcher d’afficher une mine étonnée. En fait, elle n’avait même pas pensé un instant qu’il cèderait à son caprice. Elle s’attendait plutôt à une grosse vanne bien salée.
Se retenant donc de parler pour ne pas bredouiller des trucs complètement stupides, la fillette hésita un moment, puis, finalement, attrapa le bras du Serdaigle, un petit sourire qu’elle voulait satisfait sur les lèvres.
En fait, elle était hyper méga giga heureuse, mais ne voulait pas trop le montrer. Il allait la griller facilement, de cette manière. Et puis ils étaient si près. S’il avait l’œil et l’aurai regardée ne serai-ce qu’un tout petit moment, il aurait sans doute remarqué que ses joues étaient complètement rouges. Et le froid n’y était pour rien. Elle avait même subitement très très chaud.
Levant donc la tête pour n’y faire rien paraître, la lionne finit par dire :

« Rien du tout, allons y. »

Elle regagna ensuite la terre ferme ( ouais, la neige quoi ), toujours agrippée au bras de Corner. Maintenant qu’elle le tenait, elle ne voulait plus le lâcher. Ce qui aurait pu être étonnant de sa part… Quiconque la connaissait ne serai-ce qu’un petit peu aurait été sidéré par son attitude présente. Légère, souriante, aimable, et fréquentable. Pour une fois qu’elle ne ressemblait pas aux Serpentards… C’était une grande première. Encore que, depuis quelques mois, elle s’était améliorée. Tout ça pour ce type. Il ne pouvait pas savoir ce qu’il représentait pour elle. Elle non plus, n’arrivait pas à le saisir clairement.
M’enfin…

Se laissant entraîner vers le Chaudron Baveur, Rowen ne quitta pas des yeux une seule seconde ses chaussures. Si elle regarda à côté, il penserait qu’elle s’ennuyait. Et si elle le regardait lui, il aurait alors vu clairement qu’elle en était complètement dingue. Ses joues rougies, ses yeux, et même son expression faciale. Bref, faire semblant de rien était peu être la meilleure des solutions.
Et c’était pour cette raison que, dans le cas présent, fixer ses lacets colorés était tout ce qu’il y avait à faire. Une dernière petite préparation psychologique avant d’entrer dans le Chaudron Baveur, et devoir ne le fixer que lui ( et puis de toute manière elle voudrait pas fixer les moches d’à côtés, non mais oh !! ). Hem d’accord, je me tais.

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