Mon coeur ! Mon amour ! [PV Erwan]

Installée dans un coin discret de la bibliothèque, la jeune apprentie-sorcière de Poufsouffle terminait son devoir d’Histoire de la magie. L’esprit embrouillé, elle espérait apercevoir quelqu’un de sa maison, ou du moins un autre étudiant faisant partie de la même classe, afin d’être aidée dans son étude sur la persécution des sorciers au quatorzième siècle. Pourquoi autant de cruautés se demandait-elle ? Encore maintenant, elle avait du mal à comprendre pourquoi des gens se ralliaient à la volonté d’un seul. Pouvait-elle croire au retour de ce grand mage des ténèbres qui sema la terreur parmi les moldus et les sorciers dans les années septante ?

Soudain, elle fut prise de peur. Et si tout était vrai ? Mon Dieu ! Se blottissant dans le moelleux du divan, elle fixa l’étagère devant elle tout en s’imaginant diverses catastrophes. Secouant la tête pour effacer ses visions, elle reprit son bouquin et tenta de se concentrer sur l’affaire de Gwendoline la Fantasque, brûlée sur le buché quarante-sept fois. Et bien, quel courage ! Mais en fait, la sorcière fit usage de divers déguisements, ainsi que du sort Gèle-flammes. Intéressant…

Prise par l’histoire de cette dame aux pouvoirs magiques, elle en oublia presque son rendez-vous avec Erwan. Merryl lui avait donné rendez-vous en ces lieux avant de rejoindre la Grande Salle pour prendre le repas du soir. Etrangement la bibliothèque n’était pas beaucoup occupée pour un samedi, et puis tant mieux ! Ca signifiait que Madame Pince n’allait pas parcourir chaque allée à la rescousse d’un livre maltraité, ou demander le silence. M’enfin depuis que la dame du ministère fit son entrée à Poudlard, la jeune étudiante éprouver un peu plus de sympathie pour la bibliothécaire. Le professeur Ombrage n’était pas ce qu’on pouvait appeler une bonne enseignante. Ces manières avec les élèves étaient assez frotte-manches, et derrière son sourire rosé, la petite Hawkins sentait la vilaine magouille.

Apercevant son petit ami approcher, elle se précipita vers lui en laissant son livre dans le divan. « Laisse-moi t’aider », dit-elle en le prenant par le bras afin qu’il ne tombe pas en prenant ses pieds dans un meuble. Bien qu’Erwan connaisse chaque recoin du château par cœur, la jeune Poufsouffle était au petit soin avec lui. Une fois dans le divan, elle lui donna un petit baiser au coin des lèvres. « Tu vas bien ? », demanda-t-elle tout en rangeant son cours dans sa besace, puis se glissa sous son bras pour une petite étreinte très discrète.

Le serrant un peu plus, elle n’affichait pas une mine des plus réjouies malgré le doux baiser de son aimé. Ne répondant pas tout de suite à la question qu’il lui retournait, elle ferma les yeux et se blottit encore plus dans ses bras. « Maintenant que tu es là… ça va ! ». Laissant s’échapper un soupir plus décontracté, elle rouvrit les yeux pour l’embrasser tendrement.

C’était rassurant de le savoir présent. Elle considérait son petit ami comme son chevalier protecteur, qu’il serait toujours là pour la défendre face au moindre danger. Un vrai héro, c’est ce qu’il était à ses yeux et à son cœur. « Dis… je pensais à toutes ce choses qui se disent à propos de celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom… Tu crois qu’il est vraiment de retour ? », demanda-t-elle la voix hésitante, un peu tremblante rien qu’à murmurer son identité dans sa tête, « … Parce que moi, j’y crois et… tu vois… j’ai peur de ce qu’il pourrait arriver. », avoua-t-elle en s’étant un peu redressée pour regarder son petit ami.

Avec soin, elle porta sa main à la branche de ses lunettes de soleil et les enleva. Elle lui avait maintes et maintes fois répété qu’elle n’aimait pas qu’il les porte. Après les avoir posées sur la table, Merryl porta sa main sur la joue frêle de son ami. « Regarde-moi s’il te plait. », c’est ce qu’elle voulait. Même si le regard d’Erwan était voilé, elle était persuadée de distinguer chaque détail, expression que celui-ci dégageait. Elle se moquait qu’ils soient bleus, verts, bruns, noisettes, gris, … pour elle, ce sont les plus beaux yeux qu’elle ait vu de sa petite vie.

Mademoiselle Soare monta sur l’épaule de la sorcière, glissa le long de son bras et vint se dresser sur un des genoux d’Erwan. Agitant ses petites moustaches, elle semblait insister pour que le jeune homme relève ses paupières. « Cache-toi Miss Soare, si la bibliothécaire te voit, nous allons nous faire gronder. Viens ! », dit-elle en lui montrant sa cape qui était boulotée sur le divan, un endroit où le petit rat pourrait s’installer au chaud et discrètement le temps que les amoureux discutent.