Copinage et maquillage [PV]

Megan, jolie Megan. Elle se regardait dans le miroir des toilettes des filles d'un air légèrement circonspect. Elle ne savait pas quoi penser de son physique. Objectivement, elle ne se trouvait pas si moche que ça, elle avait de jolies yeux avec deux belles couleurs (mine de rien c'était assez rare), de longs cheveux blonds qui tombaient sur ses épaules en cascades dorées, un taille marquée et des hanches pas trop large même si très prononcées. Elle était un peu potelée ce qui lui donnait un air d'éternelle enfant, mais elle rentrait quand même dans une taille raisonnable de vêtements. Bref, objectivement ça allait, maintenant subjectivement elle se trouvait trop petite, son grain de peau lui semblait pas assez net et elle trouvait ses fringues démodés et ringardes. Bref... si on ajoutait son avis à elle, ça ne donnait clairement plus le même résultat.

Soupirant en se regardant, elle sortit sa trousse de maquillage et commença à s'étaler du fond de teint sur le visage. Cette opération terminée, elle prit son anti-cerne et s'en mit une couche. Elle dormait mal ces derniers temps... à trop penser aux garçons, elle finissait par s'en rendre malade. Elle savait bien que c'était sans espoir, elle ne faisait définitivement pas le poids avec certaines beautés qui traînaient dans l'école. Elle, elle était juste... Megan. Son seul talent c'était le dessin.

Serrant les mains sur le rebord du lavabo à en avoir les phalanges blanchies, elle se retint de pleurer. Elle pleurait beaucoup en ce moment mais pour éviter à Christian de péter un câble et de frapper tout ce qui bouge, elle ne le montrait pas. Elle usait de maquillage pour cacher sa fatigue, ses yeux rouges et ses cernes. Elle voulait tant oublier... Mais elle n'y arrivait pas. C'était comme une obsession qui la tenaillait douloureusement. Heureusement (ou pas), elle savait quand même que n'ayant aucune chance, elle se devait de regarder un peu plus dans les garçons à son niveau. Si Chris n'avait pas aussi mauvais caractère, elle lui aurait bien demandé de l'aider. Il aurait pu lui présenter des cinquièmes années, mais non, puisque monsieur préférait vivre dans une bulle ou seul sa famille et ses trop rares amis avaient droits d'accès. Non qu'elle ne soit pas flattée d'en faire partie, en plus son niveau de popularité auprès des belles Serpentard avait beaucoup augmenté depuis qu'elle traînait avec lui. Il faut dire que personne ne savait qui elle était, elle pouvait être issu de n'importe quel sous famille de sorciers... Oui, enfin sauf qu'en réalité ce serait vrai si son père n'était pas la pire espèce dans le monde des sorciers, à savoir un cracmol.

Elle continuait à se maquiller, passant cette fois au rouge à lèvre (couleur pêche) qu'elle appliqua sans trop appuyer. Trop de rouges à lèvre ne lui allait pas, elle avait l'impression qu'après on ne voyait plus que ça, même si elle prenait des couleurs pâles. Elle allait passer aux yeux quand quelqu'un entra. Par réflexe elle tourna la tête et là, elle aperçu sa camarade plus jeune, Elizabeth Harris. Il y avait longtemps qu'elle ne lui avait pas parlé. Laissant son geste en suspens, elle sourit à sa camarade "Salut, tu vas bien ?" Et se retournant vers son miroir, elle passa de l'ombre à paupière dorée sur ses yeux de deux couleurs. Les yeux vairons pouvaient parfois poser problèmes niveau maquillage car il était dur de trouver une couleur qui mettent en valeur les deux... Elle avait fini ! Faisant claquer la fermeture de son ombre à paupière, elle adressa un petit sourire à Elizabeth en entendant sa réponse. Maintenant qu’elle était maquillée, plus aucun risque que quelqu’un voit des traces de ses larmes ou de ses nuits sans sommeil… du moins, c’est ce qu’elle croyait.

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Les toilettes des filles étaient l'endroit où, bon nombre de filles (sans blagues!), aimaient se retrouver pour se maquiller, perdre du temps, parler chiffons, ET, accessoirement, subvenir à quelques éventuels besoins urgents. Quand on dépassait la 4ème année, on rentrait dans la catégorie des filles qui aimaient se faire belles et perdre du temps à papoter tout en se donnant des conseils beauté. Quand on était compris entre la 1ère et la 3ème année, on faisait partie des filles qui venaient aux toilettes, pour faire, ce que l'on fait d'ordinaire aux toilettes.

Bien loin de tous ces déguisements illusoires, Elizabeth faisait partie de la seconde catégorie. Sans maquillage et crème hydratante de toutes catégories, Elizabeth regardait encore avec des yeux ronds les filles qui se sauproudraient les joues d'une poudre marron et celles qui s'enduisaient le contenu entier d'un tube assez collant et repoussant sur les lèvres. Elle, si pure et naturelle, ne voyait pas l'utilité du maquillage, puisque c'était pour elle, un tout autre univers, un univers où elle entrerait très certainement un jour, ou l'autre. La jeune fille, Poufsouffle de deuxième année donc, se dirigea vers les toilettes des filles, non pas pour un besoin urgent qui avait besoin d'être stopé, mais parce qu'elle avait soif.

C'était l'heure de la pause du soir et Elizabeth monta un étage plus haut pour se diriger vers les toillettes du deuxième étage, celle de Mimi Geignarde. Elle monta les escaliers mouvants qui ne cessaient jamais de remuer et allaient toujours, où on le voulait le moins. Après être arrivée au second étage, Elizabeth entra dans les toilettes des filles, situées au fond du couloir. Elle se rendit bien vite compte qu'elle n'était pas seule. Megan Jones, Poufsouffle et accessoirement connaisance d'Elizabeth, se trouvait devant un miroir. Dès qu'Elizabeh fut arrivée, la jeune blonde lui demanda si elle allait bien.

- Bonjour Megan! Très bien merci. Et toi ?

La réponse était bateau et la question aussi. Mais c'était la politesse et de plus, si Megan n'allait pas bien, elle pouvait sauter sur l'occasion pour le dire à Elizabeth. La jeune fille se dirigeat vers un des robinet et bu quelques gorgés d'eau. Visiblement rassasiée, Elizabeth qui ne comptait pas partir immédiatement, sauta sur un des lavabos et s'assit – confortablement n'exagérons rien – dessus, dans une posture qui se voulait chancelante. Les mains sur le lavabo pour ne pas tomber en avant, ni en arrière d'ailleurs, Elizabeth regardait Megan et répondit à son sourire par un autre sourire aussi plein de bonté. Eli regardait Megan, et la trouvait vraiment belle. Poufsouffle regroupait donc de sacré morceaux en fin de compte! Si on pouvait qualifier les belles filles de Poufsouffle de “morceaux”, bien sur...

Megan et Eli s'étaient rencontrés l'année dernière et elles avaient vite sympathisé. C'était avant le bal de Noël, bal que Megan avait passé avec Simon, un ami d'Elizabeth qui venait tout droit de France, un élève de Beauxbatons tout fraichement débarqué de l'année dernière. Elizabeth trouvait qu'ils formaient un très beau couple et elle avait été ravie de les voir ensemble au bal, au même titre que Susan avec Allister. Depuis ce jour là, elles n'avaient pas beaucoup parlés et Eli était donc contente de revoir Megan, même si elles s'étaient vu à la fête d'Alexander. La jeune balançait à présent ses jambes sous le lavabo, preuve de son contentement du moment.

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Megan observa Elizabeth s’asseoir sur le lavabo et hésita un peu avant de répondre à sa question rituelle. Deux choix s’imposait à elle, dans le premier cas elle pouvait dire la vérité, à savoir qu’elle ne dormait presque plus à cause de… quelqu’un, ensuite elle pouvait mentir et dire qu’elle allait parfaitement bien, qu’elle était bien dans sa peau et magnifiquement belle et lumineuse… Hum, oui, enfin… là c’était peut être un peu trop. Restons réaliste, d’autant que ça ne changerait rien aux problèmes de la Poufsouffle, toujours en train de se demander quelle était la meilleure solution entre les deux. Comme elle ne pouvait laisser le silence s’éterniser ad vitam eternam, elle prit enfin la parole.

« J’ai connu des jours meilleurs mais ça va, merci. »

Elle rangea ensuite dans sa trousse à maquillage tout le bazar qu’elle avait sortie quelques instants auparavant. Si Eli n’avait pas encore l’âge pour se soucier de son apparence, Megan, elle, si. Elle était même très coquette, seul sa timidité faisait que malgré tout ses efforts les garçons se souvenaient à peine de son nom. Elle ne ressemblait pas à sa sœur… Et c’était vraiment malheureux pour elle, ça lui filait de sacrés complexes. Elle idolâtrait totalement son aînée qui avait une popularité au sein de Poufsouffle plus grande que la sienne. Jenny était belle, douce, plus grande qu’elle et tellement plus énergique.

Se regardant à nouveau le miroir et lissa ses mèches blondes légèrement ondulés autour de son visage. Elle poussa un soupir et ressortit sa brosse en grommelant des injures envers ses particularités capillaires. Finalement, elle abandonné, c’était peine perdu, depuis qu’elle avait laissé ses cheveux repoussés elle n’arrivait pas à les lisser, ils restaient ondulés quoi qu’elle tente d’y faire. Le problème c’est qu’ils étaient lisses sur le haut des cheveux et commençaient à boucler seulement au niveau des oreilles. Elle trouvait ça ridicule.

Tournant ses yeux vairons sur les cheveux d’Elizabeth qui étaient parfaitement brillants et entretenus, elle sourit à la jeune fille.

« Tu as de très beaux cheveux, moi j’ai du mal avec les miens... De toute façon je suis sans doute la plus moche de toute l’école… » Comme ça, on pourrait croire que Megan cherchait à se faire mousser, mais non, elle le pensait vraiment. Elle trouvait toujours quelque chose à envier à ses camarades féminines… Aucun garçon ne l’avait jamais remarqué d’ailleurs, enfin si, il y avait Simon qui l’avait invité l’an passé, mais c’était surtout parce qu’il s’y était pris un peu tard pour inviter quelqu’un… Et comme toujours Megan était sans cavalier, d’ailleurs cette année ce serait sans doute ça, sauf si Christian avait la bonté de l’y accompagner… Mais ce n’était pas pareil de danser avec un garçon inconnu qu’avec son meilleur ami dont on connaît plus ou moins tout les fonctionnements.

« En plus je vais pas avoir de cavalier au prochain bal, je crois que les garçons ne savent même pas que j’existe… »

C’était l’une des plus importantes raisons de sa déprime du moment, en plus de son chagrin d’amour évidemment of course.

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Megan répondit à Elizabeth qu’elle avait connu des jours meilleurs mais que ça allait. Elizabeth en déduit donc que la Megan Jones qu’elle connaissait n’était pas comme d’habitude et avait apparemment un problème ou du moins un souci qu’elle voulait cacher. Car bien sûr dans le cas contraire, elle aurait tout simplement énoncé à la jeune deuxième année la nature de ce qui la tracassait. Mais Elizabeth comprenait bien que si une cinquième année, toute Poufsouffle fut elle, était tracassée, elle n’irait pas le chanter sur tous les toits et encore moins à une fille plus jeune de 3 années.

Elizabeth ne s’en focalisa d’ailleurs pas, car dans son jeune esprit de fille naïve, quand on lui répondait “ça va”, elle faisait abstraction du reste de la phrase, voulant tout le temps à tout prix, n’entendre que le côté positif des paroles, et jamais quelques choses qui aurait pu la chiffonner. Elizabeth sourit donc à son amie, content qu’en fin de compte, ça aille bien, même si ce n’était pas totalement le cas. Pendant qu’Elizabeth continuait à balancer ses jambes d’avant en arrière, elle regardait Megan prendre soin d’elle, à la limite de l’admiration. Elle paraissait en fait en désaccord, avec ses cheveux. Elizabeth la voyait brosser ses magnifiques cheveux blonds tout en marmonnant des injures sur eux justement.

Ne comprenant pas trop ce qu’elle pouvait leur reprocher, Elizabeth fronça les sourcils, et écouta ce que s’apprêta à dire Megan. Elle commença par la complimenter sur ses cheveux, puis par dire qu’elle avait du mal avec les siens, pour ensuite terminer par dire qu’elle devait être la fille la plus moche de l’école. Dans un premier temps, Elizabeth passa du contentement apparent, suivis par une légère septicité pour ensuite terminer par une expression de pure incompréhension qui aurait pu remplacer les mots « Elle est folle ou quoi ?! ». Ne pouvant retenir ses mots plus longtemps, Elizabeth regarda Megan avec des yeux ronds et articula.

- Euh… Merci… Mais je ne pense pas que tu sois la fille la plus moche de l’école tu sais… Au contraire. Moi je trouve que tu es très belle…

En réalité, Elizabeth doutait que sa phrase ai un quelconque effet sur Megan. Pour la Poufsouffle de 5ème année, ce n’était sûrement pas une seconde année qui allait lui prouver qu’elle était belle, ou non, bien qu’Elizabeth en soit littéralement convaincue. Elle trouvait absolument fou, révoltant même, qu’une fille aussi jolie que Megan puisse de trouver moche. Elle était tout ce qu’Elizabeth trouvait beau et superbe. Elle avait un visage fin, de magnifiques cheveux et une grâce qu’Elizabeth avait rarement vue.

Les mots innocents d’Elizabeth avaient certainement dus être pris comme une réponse des plus banales par Megan, mais rien n’était en réalité plus faux que ça. Elle avait dit chaque mot avec insistance et honnêteté, tout en appuyant ses paroles avec un regard des plus sincères. Megan ne semblait en définitive pas bien du tout et Eli s’en voulut de ne pas avoir été plus attentive à la réponse de sa première question. La jeune 5ème année dit qu’elle n’aurait certainement pas de cavaliers pour le bal de Noël et que les garçons ne devaient pas savoir qu’elle existait.

Bien entendu, rien n’était plus faux. Megan avait passé le bal de Noël de l’année passée avec Simon de Greef, un garçon de Beauxbatons, particulièrement séduisant qu’Elizabeth connaissait aussi, et elle avait remarqué, que beaucoup de filles avaient été jalouses de la chance de Megan. Eli trouvait d’ailleurs que Simon et Megan formaient un couple magnifiques, bien qu’elle ne le leur ai jamais dit, mais il ne pourrait hélas plus se reformer cette année, puisque Simon n’était plus un élève de Beauxbatons, ce qui n’aurait d’ailleurs rien changé, et ne pouvait donc pas venir à Poudlard.

- Je suis sûre que tu en trouveras un. Regardes, tu étais avec Simon l’année dernière, un des garçons les plus populaires du tournois, et je suis sûre que beaucoup de garçon t’ont remarqués quand tu étais avec lui…

Elizabeth pensait, bien sûr comme toujours, ce qu’elle disait. Pour elle, il ne faisait pas l’ombre d’un doute que des garçons, séduisants de préférence, avaient remarqués Megan, et l’avaient d’ailleurs trouvée extrêmement attirante. Bien que sa timidité soit légendaire, on ne pouvait que remarquer le charme de Megan, un charme certes subtil mais devait sans aucun doute laisser béat un bon nombre de garçon. Elizabeth regarda Megan dans les yeux, lui prouvant bien que ce qu’elle disait était vrai, et qu’elle devait la croire. Paroles de Poufsouffle !

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Megan en croyait pas ses oreilles, il y avait vraiment quelqu'un sur cette terre, un personne, fille ou garçon, pour la trouver jolie ? Pour ne pas penser qu'elle était un laideron ? Elle mit un moment à enregistrer ce que lui disait Elizabeth tant elle ne s'attendait pas à ce type de réponse. Quand elle parlait de ça avec sa soeur Jenny, celle ci se contentait de répondre par des bruits de gorges indescriptibles à l'écrit et ça s'arrêtait là. Megan se disait toujours que ce devait être un assentiment ce qui la faisait rester sur ses positions. Elle était de toute manière très porté à voir la vie en noir ces derniers temps, il ne fallait pas la pousser beaucoup pour qu'elle croit posséder toutes les plaies de l'humanité. A peu de choses près, elle se serait prise pour la vilaine Pandore... Mais elle n'en était pas encore là, heureusement.

"Très belle ? O_O Je ne suis pas très belle, en fait je suis même tellement banale que dans ma classe il n'y a que deux personnes qui se souvienne vraiment de moin, Susan et Alexander. Enfin... merci quand même, c'est gentil de dire ça." Et elle fit un petit sourire amicale mais clairement triste à sa camarade Poufsouffle. Dans cette maison, ils étaient si gentil qu'elle lui disait certainement ça pour lui faire plaisir, c'était évident. Elle voulait juste qu'elle, Megan, ne déprime plus. C'était vraiment sympa comme intention, mais ça n'ébranlais pas beaucoup les certitudes de notre complexée nationale. Elle se disait horrible depuis trop d'années pour changer d'avis comme ça, juste parce qu'une de ses amies lui disait qu'elle était belle. En même temps, Megan ne se reprochait pas grand chose, elle ne se trouvait même pas "moche" à proprement parler, juste banale à faire peur. Les autres avaient tout en mieux alors qu'elle, elle possédait le modèle standart fourni sur toutes les machines en bonne état, voilà tout.

"Et pour le cavalier... c'est vrai que j'ai eu de la chance que Simon m'invite l'an dernier, mais c'était parce qu'il n'avait pas de cavalière tu sais. Je suis quand même mieux que rien du tout... Alors pour cette année... Je peux juste au mieux espérer avoir de nouveau cette chance, c'est tout. Je sais que c'est un peu triste de penser comme ça, mais je peux pas m'en empêcher. Entre mes rêves et la réalité, il y a un trop grand fossé." Et elle effleura des doigts son reflet dans le miroir, le regard un peu vague, comme si elle allait pleurer. Mais non, elle ne pleurait pas, elle était déprimée c'est vrai mais plus au point d'en pleurer. Elle était plutôt dans une phase de résignation douce amère qui ressemblait à de la mélancolie. Le maquillage pouvait cacher les stigmates de ses insomnies mais rien ne pouvait voiler la tristesse de ses yeux... si présente et si forte que Megan, elle, n'y prenait plus garde. Elle ne se doutait pas que pour les autres c’était différent, parce qu’elle était dans sa bulle depuis qu’elle aimait…

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Banale ? Megan Jones était banale? Et bien si elle était banale, comme elle le disait, beaucoup de filles de Poudlard pouvaient se mettre à complexer. Pour Elizabeth, c'était comme si on disait que Susan Bones, préfète des Poufsouffle était une fille comme les autres, ou pire, pas belle du tout. Rien n'était bien entendu plus faux. Les deux 5èmes années étaient pour Elizabeth le modèle idéal de la beauté, voire même de la perfection si Elizabeth était dans un bon jour. Pour elle, il n'y avait pas, et de loin, de filles plus belles dans tout Poudlard. Comble de la malchance, les deux jeunes filles profitaient de leur physique autant qu'un basilic de ses bras, c'est à dire, jamais.

Donc comme vous l'avez compris, Megan Jones se trouvait banale, invisible même si on l'écoutait parler. Et bien soit, elle le pensait, mais rien n'était plus idiot... Elle en était tellement persuadée que pour elle, seul Alexander et Susan, dans toute sa classe, lui prétait attention. Elizabeth se retrouvait à la fois choquée par de tel propos et attrapé s'ils s'avéraient vrais. Eli ne pouvait pas concevoir qu'on puisse ignorer Megan, toute banale était elle – selon elle bien sûr – et elle trouvait en réalité triste que personne, hormis les préfets de Poufsouffle, ne lui parlent. Elle ne devait surement pas inventer de tels propos et si les gens ne l'approchaient pas, c'était surement pour une bonne raison.

Eli avait en fait une petite idée de cette raison et la timidité de Megan ne devait pas en être étrangère. Eli voyait bien comment était Megan, comment elle agissait avec les autres et elle se disait que sa timidité, du moins son à s'en faire justement. Elle était extremement gentille et s'avérait d'une compagnie des plus agréables. En bref, Elizabeth l'adorait, bien qu'elle justement, ne s'adore pas.

Quand Megan remercia Elizabeth pour son compliment, Elizabeth n'eut pas d'autres choix que de sourire, son choix de réponses étant en fait très limité. Quoi qu'elle dise pour réconforter Megan, celle ci s'en moquerait complétement et au mieux, prendrait ça pour un geste routinier de la parfaite petite Poufsouffle accomplie. Eli ne se lança pas dans le chemin de la persuasion qu'elle savait inutile face à son amie si obstinée de nature. Pendant qu'elle regardait son amie avec un sourire amusée, signifiant clairement qu'elle trouvait ses propos comiques, voire drôles car tellement faux, Elizabeth se souvint de quelque chose qu'elle aurait du faire il y a de cela bien longtemps.

Manifestement, Megan avait besoin de soutien, soutien qu'Elizabeth ne pouvait pas lui apporter, car trop Poufsouffle pour être crédible, dans n'importe quel chemin qu'elle se lancerait. Eli savait qui pourrait lui apporter du réconfort, du moins le manque d'amour flagrant qui lui manquait tant. Simon, Simon de Greef, ancien élève de Beauxbatons, avait en effet pris contact avec Elizabeth un peu plus tôt dans l'année et il avait demandé à la jeune seconde année de passer le bonjour à la douce Megan, ce qu'Eli devait donc faire à présent depuis belle lurette. Faisant mine de ne pas avoir entendu le ramassis de sotises que venait de dire Megan, Elizabeth enchaina en lui disant d'un ton enjoué qui se voulait heureux.

- En parlant de Simon au fait, il te passe le bonjour! Enfin ses amitiés plus précisement... J'ai cru comprendre que vous vous étiez vu à Pré-au-lard, il avait l'air content d'ailleurs...

Elizabeth voulait en premier lieu, informer Megan de ces différentes nouvelles, mais ce n'était en fait pas l'essentiel du but recherché. Elizabeth voulait bien faire comprendre que, quoique Megan dise, beaucoup plus de monde l'aimait et s'interessait à elle, ce qu'elle avait apparement beaucoup de mal à comprendre. La jeune fille semblait être victime d'un complexe assez prononcé pour reconnaître son importance parmi les autres et Elizabeth comptait bien, du haut de ses 12 ans, lui prouver que Megan Jones était un être humain à part et pas quelqu'un de banal.

La jeune Poufsouffle faisait mine d'avoir lancé ça d'un air innocent, se balaçant les jambes sous le lavabo avec nonchalance. Elle regardait à présent par la fenêtre, pour voir l'extérieur du château. De ce coin là, on ne voyait hélas rien de passionant, hormis un bout du lac qui n'était pas caché par une autre tour du château. On aurait presque pu voir le calmar géant tellement le lac était près mais en réalité, personne ne l'avait jamais vu, donc il était inutile d'espérer, si on supposait que quelqu'un voulait réellement le voir, ce calmar. Après avoir passé plusieurs secondes à révasser par la fenêtre, laissant Megan à ses occupations, Elizabeth se reconcentra sur elle pour voir ce qu'elle allait répondre à cette remarque, tout sauf innoncente.

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Megan continuait à observer d'un oeil critique le miroir. Rien n'allait, de ses yeux de deux couleurs, à ses bras potelés, sa poitrine trop grosse, sa taille pas assez marqué, ses hanches énormes ou bien encore ses jambes flasques. S'éloignant un peu du miroir, elle regarda la coupe de sa jupe à l'arrière. Elle se fichait qu'Elizabeth la trouve bizarre à ce propos, Megan avait vraiment une obsession, celle de son physique ingrat (à ses yeux évidemment). Se souvenant qu'il y a quelques jours à peine, elle pleurait dans les bras de Christian sous les yeux de Wendy et de son amie Myrielle. Il lui avait dit qu'elle était magnifique, qu'elle n'avait pas à avoir peur... Mais voilà, Christian idéalisait son ange, sa petite Megan... Celle ci savait parfaitement que le monde de Christian gravitait autour d'elle, qu'ils étaient totalement fusionnelles et qu'elle ne pouvait pas le croire, pas plus qu'Eli qui était une parfaite petite poufsouffle de base. En fait, elle ne croirait vraiment que sa soeur mais celle ci n'était pas prête de faire un compliment à Megan. La benjamine de la famille Jones tapait bien trop sur le système de son aînée. Jenny avait milles choses plus intelligentes que ça à faire comme se manucurer les ongles ou sortir avec des garçons, elle n'avait pas le temps de décoincé son idiote de soeur.

Pourtant, quand elles étaient plus jeunes, elles s'entendaient très bien... Et Jenny était gentille au fond... mais Megan n'était pas assez populaire aux yeux de sa soeur, elle ne lui servait à rien et elle était juste un boulet attaché à sa cheville par des liens du sang. Si Megan avait un VRAI problèmes, elle s'inquiéterait et accourrait, mais les complexes de la blonde, ça, elle s'en moquait complètement.

Mais voilà qu'Eli lui parlait de son cavalier, Simon, ou plutôt de son ex cavalier. Il se trouvait que Megan avait récemment vu ce dernier à Pré-au-lard. Elle avait été très contente de le voir... C'était vraiment quelqu'un de gentil. Elle trouvait cependant bizarre qu'Eli se mette à parler de lui tout à coup.

"Ah, c'est chouette. Il faudrait que je lui écrive peut être un jour, je lui ai proposé de lui faire visiter Londres pendant les vacances de printemps."

Elle ne comprenait pas quel était le court des idées de la jeune Poufsouffle mais peu importait. Elle sentait que ça partait d'une bonne intention et puis ça la distrayait de cette vision horrible d'elle même. C'était incroyable comme elle ne se supportait pas par moment. Elle repensa cependant à ce que le gentil Simon lui avait dit il y a quelques jours de ça... Lui aussi l'avait complimenté, c'était marrant. Megan allait finir par croire qu'il y avait un comité de soutien pour elle. Mine de rien ça lui faisait plaisir, mais pas suffisamment pour qu'elle révise son jugement sur son corps. Elle se trouvait moche, un point c'est tout.

Par contre, sa robe de bal était superbe ! Elle avait hâte de la montrer à tout le monde. Avec une jolie coiffure c'était certain, elle ferait illusion.

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Megan répondit à Elizabeth qu'elle voulait faire visiter Londres à Simon. C'était en fait une excellente idée pour le jeune homme et Elizabeth était contente qu'ils puissent se voir un jour en dehors des cours et du travail. En réalité, Elizabeth aussi aurait aimé pouvoir voir Simon car cela faisait bientôt un an qu'elle ne l'avait pas vu, et honettement, il lui manquait. Elle se rapellait comme si c'était hier du premier jour où ils s'étaient rencontrés et Elizabeth ne l'oublirait pas ce jour là, ça c'était certain. On ne recontrait pas un garçon comme Simon de Greef tous les jours, c'était bien Elizabeth Harris qui pouvait vous le dire!

Tout avait commencé dans le parc de Poudlard. Simon avait accosté Elizabeth pour lui demander le chemin des serres. Le garçon était en fait un passioné des plantes, une passion en réalité commune avec Eli. Elle lui avait donc tout naturellement montré le chemin et ils avaient bien entendus discutés. Il venait de Beauxbatons, l'académie de magie française et en toute logique, il parlait français. Elizabeth se rapellait de certaines situations particulièrement drôles sur l'incompréhension de l'un ou de l'autre. Il était tellement marrant avec son accent français, qu'Elizabeth en riait encore, bien que n'ayant pas ris devant lui, ça aurait paru grossier, bien sur.

Simon avait promis à Elizabeth de venir voir son tout premier match de Quidditch, le seul qu'elle avait perdu en y repenssant, quelle honte! Mais depuis ce jour là, elle n'avait pas revu Simon, hormis au bal avec Megan, mais pas plus. Elle avait été triste d'apprendre qu'il était tombé malade et n'avait même pas pensé à demander à Megan son adresse, ne se doutant même pas qu'elle aurait pu l'avoir. Raisonnement assez idiot quand on y repenssait mais bon... Eli s'en était remise et avait été plus que contente de recevoir sa lettre, qui lui avait fait tellement plaisir...

Elle avait bien entendu répondu immédiatement et à présent, les deux amis se parlaient régulièrement par courrier, le seul moyen de communication en fait qui leur était accessible à tous deux. Il se trouvait par le plus grand des hasards, Megan soit amie avec Elizabeth et que toute deux parlent actuellement du beau français, comme quoi, tout était possible. Simon devait connaître un nombre très réduit de filles et les deux Poufsouffle qu'il connaissait étaient amies, un hasard qui avait eu des côtés positifs, surtout pour Simon et Elizabeth, qui ne seraient pas entrés en contact sans l'intervention de Megan...

Quand Elizabeth avait parlé de Simon, apparement, Megan ne s'était plus focalisée sur son apparence, ce qui relevait d'un véritable exploit il fallait le dire. Le but d'Elizabeth était donc simple. Puisqu'elle ne parviendrait pas à changer d'avis concernant son physique, il suffisait de distraire Megan de son physique justement. Mais quel sujet, hormis Simon, pouvait bien interesser Megan Jones ? Tous les sorciers de leur age étaient fascinnés par le Quidditch et Megan ne devait pas faire exception surtout quand sa maison avait emporté la coupe l'année passée. Surtout qu'Elizabeth en était la nouvelle capitane donc elle n'aurait pas trop de mal à lancer le sujet sans paraître suspecte. Se tournant vers Megan qui était encore devant son miroir, Elizabeth annonça, d'une voix haute et claire.

- Tu es venue nous voir jouer au match de Quidditch contre Gryffondor au fait ?

La question pouvait paraître idiote et elle l'était en réalité. Très peu de personnes loupaient des matchs de Quidditch, et en particulier ceux de leur maison. Elizabeth doutait que Megan ait pu en louper un mais Eli ne savait en réalité pas, donc mieux vallait demander plutôt que de s'avancer en affirmant qu'elle l'avait vu, alors que c'était peut être le contraire. Eli voulait avoir ses impressions sur l'équipe, voir comment elle les avaient vus des gradins, de manières générale. Non parce qu'on avait beau avoir une équipe sous ses ordres et connaître chacun des joueurs, on ne peut pas voir tous les défauts.

Quand vous êtes en plein vol par exemple, on a un moins bon apperçu de l'ensemble des joeurs. Voir si le jeu est fluide, voir si les joueurs sont ordonnés, les stratégies bien mises en place, sont autant de choses qu'on voit plus facilement en étant près du sol, plutôt qu'en l'air et en suspension sur un balai. Elizabeth voulait donc le ressenti global de Megan pour voir si son équipe avait de gros désantages ou si au contraire elle était aussi bonne qu'elle en avait l'air. Elizabeth regarda son amie et attendit qu'elle lui réponde, impatiente tout de même.

La jeune capitaine ne faisait pas que regarder Megan dans son miroir, ça devenait un peu lassant à la longue, surtout quand on n'y voyait aucun intérêt particulier. Elizabeth regardait donc des fois les élèves passer dans le couloir en face, des élèves qu'elle connaissait un peu, d'autres pas du tout et adressait un sourire à ceux qu'elle conaissait bien. Regardant par moments Megan, qui en était toujours au même point, enfin selon Elizabeth, la Poufsouffle attendait qu'on lui réponde. Le « on » visait bien sûr la jeune fille aux yeux vairons. Devinez qui s'est ?

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§§§ Tous comptés

Heu, le match contre Gryffondor ? Heu... Avec un sourire gênée, Megan se demanda rapidement ce qu'elle pouvait répondre. Bien sûr, elle était dans les gradins, mais elle avait le vertige donc elle ne regardait presque rien du match à chaque fois, se contentant de prêter attention au score grâce aux commentaires que l'on voulait bien lui donner à elle pauvre brebis égarée au milieu des loups. Parce que oui, Megan allait à chaque match, mais pas seule. Elle y allait toujours avec Christian qui lui supportait en toute logique l'équipe de sa maison. Elle se retrouvait donc dans les gradins de Serpentard ce qui dans un match gryffon/pouffy ne posait guère de problèmes mais était plus problématique lorsqu'il s'agissait d'un match pouffy/serpy. Dans ces cas là, elle passait une cravate verte que Chris lui prêtait et se faisait toute petite. Comment expliquer tout ça à Elizabeth sans froisser son coeur de capitaine et d'acharnée du quidditch ? Hum... Megan opta pour une réponse concise mais qui montrait bien que si on pouvait changer de sujet, ce ne serait pas plus mal.

"Et bien en fait... je n'ai pas à proprement parlé "vu" le match mais j'ai écouté les commentaires. J'ai le vertige... donc je ne peux pas vraiment vous regarder. Bravo pour ta victoire quand même." Lui dit elle avec un sincère sourire de félicitation. Elle était très fière de sa maison mais bon, la phobie du vide ça ne se contrôlait pas. Surtout que celle de Megan était si poussé qu'elle tombait dans les pommes quand il n'y avait personne pour l'aider à contrôler sa peur.

c'était vraiment par pur soutien qu'elle allait aux matchs... le Quidditch, à partir du jour où elle avait su que cela existait, elle avait trouvé ça... affreux tout simplement. Vous vous rendez compte ? Vous êtes dans le vie seulement soutenu par un balai et en plus vous devez faire des acrobaties ! Oulalala voilà qui dépassait de beaucoup les compétences de Megan en matière de courage. D'ailleurs, pourquoi devrait elle être courageuse hein ? Elle était pas chez Gryffondor elle >.<

Lissant de nouveau ses longs cheveux blonds, elle se demanda en silence si elle ne devrait pas se les couper à nouveau. Hum... en même temps, elle les aimait bien long mais ils avaient tendances à ondulés n'importe comment. Ils n'avaient aucune discipline. Soupirant auprès de son miroir, elle se mit à repenser à l'élu de son coeur... elle savait qu'il faudrait bien un jour qu'elle lui fasse sa déclaration, sinon ça ne servait à rien de ressentir tout ça. Et puis, pour oublier, le mieux c'était de parler... Mais elle n'arrivait pas à se bouger, quand elle le voyait entourer de ses amis, elle avait le coeur qui battait la chamade et ses jambes restaient immobiles, comme paralysé, jusqu'à ce qu'il soit passé et que ce soit trop tard. En parler à Elizabeth ne servirait probablement à rien, la jeune fille était justement bien plus jeune qu'elle, mais elle aurait vraiment aimé avoir quelqu'un à qui confier ses malheurs. Christian n'était pas la bonne personne pour ce problème... c'était tout ce dont Megan était certaine et c'était déjà pas mal.

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Megan avoua à Elizabeth qu'elle avait le vertige et qu'elle n'avait donc pas pu réellement suivre le match. Eli trouvait ça à la fois navrant et profondemment horrible. Le vertige était pour elle, la pire phobie qui puisse exister. Avoir peur du vide, surtout quand on était un sorcier et qu'on suivait, forcement de près ou de loin le Quidditch, devait être une chose affreuse. En fait de manière générale, une phobie était affreuse, mais celle ci était pour Elizabeth une des pire, une de celle qui vous gachait litterallement la vie. Et Megan Jones était donc touchée plus qu'étroitement par cette phobie, au plus grand regret d'Elizabeth.

Devant cette remarque, Eli, encore toute consternée pour la pauvre Megan, se contenta de lui adresser un sourire gentil quand celle ci la félicita pour la victoire de son équipe. Bien sûr, elle était contente que Megan soit heureuse de la victoire des Poufsouffle, mais Eli ne pouvait s'empecher de penser à sa phobie. Il était certain que Poufsouffle aurait connu un autre succes, si Susan, Alexander, Wendy, elle puis Jack avait souffert du vertige... Une misère qu'il ne vallait mieux ne pas imaginer.

Pendant que Megan recommençait à se lisser les cheveux et qu'Eli était toujours en train de balancer ses jambes sous le lavabo, la jeune Poufsouffle se tira une mèche de cheveux pour la comtempler plus amplement. A force de voir Megan tripoter ses longs cheveux blonds, Elizabeth avait fini par être inriguée par les siens. Elle voulait voir s'ils étaient “eux aussi” aussi rebelles que ceux de Megan, ce qui était un point de vue purement Meganesque, mais bon, passons. Eli constata donc avec satisfaction que ses cheveux étaient presques aussi parfait que ceux de Megan et lacha donc sa mèche, jetant à nouveau son regard par la fenêtre.

C'est en voyant un reflet sur l'eau quelque peu agitée du lac qu'Eli se surpris à penser à une chose pour le moins surprenante. Le bal de Noël approchait et elle sentait qu'il lui manquait, hormis sa robe de bal, quelque chose d'important. C'est en regardant Megan se maquiller qu'Eli se rendit compte qu'elle n'avait jamais songé, certainement du à son jeune age, à se maquiller. Bien sur, elle ne voulait pas ressembler à une poupée barbie trop longtemps laissée entre les mains de petites filles en folie, mais voyant le résultat saisissant que ça avait sur Megan, elle ne pouvait qu'envier ce genre de pratique. Eli se retourna donc vers Megan et se risqua à lui poser une question qu'elle n'aurait surement pas osé imaginer en arrivant dans les toilettes des filles.

- Euh Megan ? Dis, je peux te demander un service ?

Bon certes la question pouvait encore être esquivée mais maintenant le plus dur était fait, du moins presque. Eli jeta ensuite un regard suppliant à Megan en espérant que sa réponse soit positive même s'il y avait très peu de personne au monde qui acceptait de vous rendre un service sans même demander de quoi il en retournait. D'habitude on avait droit à un gentil “D'accord mais ça dépend ce que s'est hein!” ou quelques choses du genre. Mais Megan Jones était une très sympathique Poufsouffle et elle accepterait surement la proposition avant même de savoir de quoi il s'agissait, tout en prétant une confiance aveugle à son amie jaune et noire. Ou pas...

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