Chaton ? Priorité Zita mais n'hésitez pas ensuite =)

Anabelle, les yeux perdus dans le vague, avait écouté avec attention l'avis de Zita sur la question familiale. Hélas ! La petite n'était pas bien certaine de tout avoir compris. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé. En bonne Poufsouffle, Ana savait faire preuve d'une bonne volonté sans égale hormis en cours de métamorphose. Certainement parce qu'elle s'épargnait ainsi bien des complications.
Toutefois, elle avait beau le tourner et le retourner dans tous les sens, elle n'arrivait pas à comprendre l'énigmatique l'énigmatique "Tu peux choisir tes amis et être qui tu veux". Surtout le "être qui tu veux", d'ailleurs.
En réalité, sa loyauté se sentait profondément choquée à l'idée qu'on puisse chercher à être quelqu'un d'autre que soi. C'était un mensonge abject, de vouloir passer pour autre, non ?

La fillette coinça délicatement une mèche de cheveux bruns derrière son oreille avant de répondre d'une voix flûtée tellement douce qu'il était difficile de croire qu'elle puisse réellement s'opposer à ce que venait de dire Zita :

- Oh, tu sais, je ne pense pas que mes frères et soeurs m'empêcheraient d'être amie avec qui que ce soit. Ils s'en moquent un peu, en fait. Surtout que nous sommes tous dans des maisons différentes alors ce n'est pas exactement comme si mes affinités avec des Serpentard, par exemple, allaient poser problème.

Affinités qui étaient, par ailleurs, inexistantes.
Dans son souci d'épargner sa nouvelle amie (si, si !), Anabelle avait pris soin de parler d'abord de ce qui était le moins conflictuel. Elle laissa passer quelques secondes avant de poursuivre d'un ton rêveur qui laissait à penser que la question ne lui tenait pas tant à coeur que cela :

- Tu veux dire que, parce que ta famille n'est pas ici, tu peux te montrer sous un jour autre que ce que tu es réellement ? Mais c'est un peu un mensonge, non ? Moi je préfère que les gens m'aiment pour ce que je suis que pour ce que je veux paraître... Parce que sinon, tu les trahis et tu te trahis, toi, non ? suggéra-t-elle enfin en gratifiant Zita d'un sourire amical et d'un franc coup d'oeil.

Puis, elle posa une main, légère comme un papillon, sur l'épaule de Zita et assura d'une voix claire, la mine rayonnante :

- Mais bien entendu que je veux bien être ton amie... Qui est Théophile ? questionna-t-elle aussitôt après cette angélique déclaration, en adressant un regard curieux à la fillette.

Alors c'était ça "Tisser des liens" ? Ce n'était pas bien compliqué en fait... Elle ne voyait vraiment pas pourquoi les gens en faisaient tout un plat !

Zita était à son tour perdue, sur une autre planète. C'était vrai qu'elle n'avait pas bien expliquer, mais c'était l'une de ses habitudes. Zita laissait toujours ces phrases avec un mystère, une énigme derrière. Il fallait prendre ses phrases au second degré, car sinon à vrai dire, ça n'avait aucun sens ! Elle essaya comme elle le put de réparer son erreur:

"Quand je dis, que je peut être qui je veux, si tu veux je suis libre, libre de faire ce que je veux. par exemple, chez moi, je suis sage, et bien là, il m'arrive de ne pas respecter les règles. Et, bien personnes ne saura, enfin à part toi maintenant, que d'habitude je suis sage comme un grimoire. Mais ne t'inquiètes pas, être qui tu veux ne veux pas dire mentir, et trahir pour moi. Je serais avec toi, sage, sympa, serviable, et une vrai pipelette ! "

Zita laissa échapper un petit rire. Ses parents lui reprochaient toujours d'être une miss bavarde, mais au moins, maintenant Anabelle était au courant. Chassant de ses penser ses parents, et la miss pipelette, la fillette pensa à une autre question que lui avait posé Anabelle:"Qui est Théophile ?"
Le terrain était glissant. devait elle lui dire qu'il était venu à son secours comme son serviteur (c'était lui qui l'avait dit...)
Après tout pourquoi lui mentir ? Anabelle devait être capable de tenir un secret, et de ne pas aller le crier sur tout Poudlard. Elle ferma rapidement les yeux, pour se remémorer sa rencontre avec Théophile, puis répondit à la Poufsouffle:

"Théophile est un Gryffondor, en première année, que j'ai rencontré dans la volière un petit matin. Je pleurais, car ma famille me manquait, et en gros, il est arrivé comme mon sauveur. On a discuter, fait connaissance, et il s'est vraiment montré sympa. Aujourd'hui vous êtes mes deux amis, sur qui je peux compter ! "

Zita fit une pause. 2 amis certes, mais aussi un ennemi. devait elle an parler à Anabelle ? Oui, elle au moins pourrait la réconforter. La Gryffondor chercha ses mots puis d'une toute petite voix se lança:

"Tu sais, j'ai aussi fais une mauvaise rencontre, avec Daniel Sallers, dans le parc. Au début tout allait bien, puis, il a dit un truc méchant, et la discussion à tourner au drame. De plus je le soupçonne d'avoir voler des jumelles. Je, je..."

Zita ne voulait pas parler de ce sujet, mais c'était trop tard. Anabelle risquait de la mitrailler de questions, et de la soupçonner de trahir les autres...

Anabelle était elle-même une adepte de la phrase énigmatique. Sauf que généralement, ce n’était pas tellement voulu, en fait. Du monde mental dans lequel elle vivait – et qui, rappelons-le, contenait notamment un moineau imaginaire du nom de Gorgeous (lequel devait, à l’heure actuelle, bouder dans le dortoir de Poufsouffle. Gorgeous avait un caractère bien trempé et ne digérait toujours pas l’arrivée de Chaton dans la vie d’Anabelle) – la communication n’était pas toujours aisée avec le reste de l’univers.

Ce qui expliquait certainement la solitude de plus en plus visible d’Ana. A tel point que ses frères et sœurs, pourtant peu portés sur les conseils (en réalité, Anabelle semblait plus être, à leurs yeux, un gentil petit boulet qu’ils traînaient avec résignation qu’un humain à part entière), en étaient venus à lui glisser, lors de leurs réunions mensuelles, qu’il était temps pour elle de «tisser des liens». Et la gentille Anabelle d’acquiescer, plus par désir de ne pas contrarier ses aînés que par réelle volonté de se sociabiliser. Anabelle était de ces gens qui vivent très bien tous seuls, du moment qu’ils ont une quantité suffisante de pommes et de chocolat pour subsister. Malheureusement, le monde, le vrai, ne fonctionnait pas de la sorte. Toujours est-il qu’il était quelque peu étonnant de voir à quel point deux seconds degrés aussi étrangers l’un à l’autre que celui de Zita et d’Ana pouvaient s’entendre à la perfection… Une fois que tout le monde prenait le temps de bien s’expliquer, du moins.

Un peu rassurée quant à l’intégrité de sa nouvelle amie (oserons-nous dire, sa première ? Car si Anabelle s’était fait d’Hainoa, de Shawn, ou bien encore d’Orla, des amis, il y avait fort à parier que ce sentiment n’était pas réciproque. Peu importe, Ana chérissait ces rencontres dans son petit cœur aimant de Poufsouffle, ce qui suffisait à son bonheur), la brunette esquissa un sourire angélique avant de répondre d’une voix flûtée :

- Oh ! Alors tu es une vraie Gryffondor, si tu arrives à sauter par-dessus les règles… Le choixpeau ne s’est pas trompé. Remarque, je ne crois pas qu’il ne se soit jamais trompé. Il est très fort, le choixpeau ! D’ailleurs, c’était celui de Gryffondor, avant. C’est le Professeur Binns qui a raconté ça en histoire de la magie, l’autre jour. Ta famille est sorcière ? rajouta-t-elle ensuite, visiblement sans liens logiques.

Oh ! Il devait bien en exister quelque part, dans le cheminement mental très personnel d’Anabelle, mais pour quiconque de se trouvait pas dans son cerveau (un bon paquet de gens, donc), il était certainement très difficile de le saisir. Merlin soit loué, elle restait toutefois suffisamment fine pour s’épargner ce genre de transition douteuse dans ses devoirs (on imagine notamment la tête de Rogue face à une dissertation de Poufsouffle décousue. C’est le Poufsouffle, qui est important, ici, pas tellement le décousue, en fait. Parce qu’une dissertation de Serpentard décousue, par exemple, serait elle, très bien vue). Puis, comme si elle voyait dans ce que disait Zita la preuve de ce qu’elle avançait un peu plus tôt, elle renchérit sur le même ton extrêmement doux :

- Tu vois, exactement ce que je disais : le choixpeau ne se trompe jamais. Un sauveur à Gryffondor, c’est classique, constata-t-elle sans aucune animosité, c’est bien, si vous êtes dans la même année… Moi, je ne connais personne de ma maison, en seconde année. Enfin, si, je connais leurs noms, mais ils ne me parlent jamais, expliqua-t-elle avec beaucoup de calme, comme si la chose n’avait, au fond, que peu d’importance.

On pouvait reprocher à Anabelle beaucoup de chose, mais certainement pas son indiscrétion. La fillette était une Poufsouffle dans les règles de l’art : discrète, loyale et sincère. D’une manière générale, ce n’était pas elle qui allait aux secrets mais les secrets qui venaient à elle (dans la pure tradition du «Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère viendra à toi»), certainement parce qu’elle avait une bonne tête (l’an dernier, il lui était arrivé plusieurs fois de servir de confidente, l’espace de quelques minutes à des élèves qu’elle ne connaissait même pas et qui ne lui avaient plus jamais adressé à parole depuis. Il allait sérieusement falloir qu’elle songe à une carrière de psychomage).

Que Zita se rassure donc : si elle n’avait pas envie d’en dire plus, Anabelle ne la presserait pas de questions inopportunes et déplacées. La petite fille détestait pousser ses pairs et la confidence et semblait estimer que ce n’était pas à elle de tirer les vers du nez de ses camarades s’ils n’avaient pas envie de confier leurs cœurs trop lourds à ses oreilles compréhensives.

Au lieu de presser Zita de questions, donc, elle la gratifia d’un coup d’œil navré, comme si elle se sentait personnellement responsable de cette mauvaise rencontre, avant de réconforter la Gryffondor :

- Quelle importance il a, ce Daniel, puisque tu as d’autres gens sur lesquels compter ? S’il n’a pas su voir ta valeur, tant pis pour lui, je suis certaine que tu n’es pas en faute… Le pauvre doit être très malheureux, à l’heure qu’il est. Il était de quelle maison ?

Fut la seule question qu’elle s’autorisa. Une question très rhétorique, bien entendu : Anabelle devinait déjà parfaitement à quelle maison appartenait Daniel. Nul besoin de faire divination pour cela.

(887 mots)

@@@

Zita, avait écouté Anabelle avec grande attention durant son récit. Elle fut très heureuse de voir que la Poufsouffle ne la soupçonnait pas: Quel réconfort. Ce Daniel, Zita ne voulait plus jamais le revoir, il l'avait insulté pour un rien, et elle qui demandait simplement un peu d'aide... Elle regarda de nouveau sa nouvelle amie, lui sourit puis d'une voix douce, et maintenant certaine elle lui répondit:

" Daniel est à Serpentard, et bien je peux te prévenir que certains, mais heureusement pas tous, ne sont pas très accueillant! mais je doute que ce soit le cas de ton frère. Dis, tu me le présenteras ? Quand à Daniel, je préfère ne plus en parler, mais si un jour tu le croise je te déconseilles de te montrer aimable avec lui, ne te laisses pas faire. "

Zita baissa les yeux et laissa échapper un long soupir. Il n'y avait pas que des anges à Poudlard, loin de là... Néanmoins, Zita avoua:

"Tu sais, j'ai certainement été froide avec lui, et maintenant je m'en veux... Mais, lui il n'a pas su me pardonner, alors on est quitte. Mais je te jure, que jamais je n'ai voulu le blesser..."

Zita voulait cracher tout ce qu'elle pensait et qu'elle avait sur le cœur. Depuis la rentrée, personne ne l'avait écouté, personne n'avait pris un peu de temps pour parler avec elle. Aujourd'hui, c'était une amie qu'elle découvrait, et elle pouvait dorénavant se confier à Anabelle. Pour changer un peu de sujet, elle reprit la conversation pour parler de sa famille:

"Moi, ma mère est une sorcière, et mon père un moldu qui travail à Carrefour, c'est un centre commercial moldu... Mais, ils m'ont toujours caché la vérité. Mes grands parents eux, ne l'ont pas cachée, mais aujourd'hui, ils ne sont plus là..."

La fillette décrocha ses yeux d'Anabelle, pour les tourner vers le sol. La Gryffondor reprit vite la parole pour que la Poufsouffle ne se lamente pas sur son sort :

"Et toi, ta famille est sorcière ?"

Zita l'avait dit avec un grand sourire. Mais le fait de parler de ses grands parents l'avait troublé...

*Mes frères* corrigea mentalement, et fort machinalement, la petite Anabelle *Mes frères*

Elle avait toujours trouvé un peu étonnant que ses frères et soeurs ne soient pas tous dans la même maison. Ou, là la rigueur, dans deux maisons différentes. Après tout, c'était généralement ce qui s'était passé pour les autres élèves : les Weasley étaient tous à Gryffondor, les Patil étaient répartis entre Gryffondor et Serdaigle, et même au sein d'une famille, les générations avaient tendance à se succéder dans une même maison. Alors pourquoi les Montgomery se distinguaient-ils en peuplant les quatre maisons ?

*C'est certainement parce que nous ne sommes pas de vrais frères et soeurs... Mon papa à moi, il doit être un bon Poufsouffle, alors que celui d'Izzie est un Serdaigle... Et Edward a un Gryffondor et Quentin et Christian un Serpentard...* avança-t-elle prudemment, peu satisfaite d'une explication aussi simplette.

L'heure n'était toutefois pas aux spéculations génétiques aussi Anabelle repoussa-t-elle vigoureusement ces pensées inopportunes de son esprit avant de répondre à Zita d'un ton rêveur :

- Oh, je le sais bien. L'an dernier, une bande de Serpentard très costauds a commencé à me taper dessus alors que je me promenais tranquillement dans le parc. Heureusement que mon grand frère de Serpentard est arrivé... Je crois qu'il les a un peu grondés, après, parce que depuis, j'ai vraiment la paix... Il est très fort, mon grand frère... Tu veux que je lui demande de gronder Daniel pour toi ? proposa-t-elle, en lançant un coup d'oeil candide à la Gryffondor.

Elle parlait d'un ton égal, comme si la chose n'avait, en soi, pas beaucoup d'importance, mais elle devait bien reconnaître que sans l'intervention de Christian, elle aurait probablement eu les yeux pochés plusieurs jours de suite et de gros bleus violacés un peu partout. Depuis, Anabelle, pourtant confiante de nature, évitait soigneusement les Serpentard quand elle ne les connaissait pas d'avance ou qu'elle n'était pas avec Christian ou Quentin.

*Car-four ?* répéta-t-elle pour elle-même *C'est un magasin spécialisé dans la vente d'autobus et de fours ? C'est quoi, un centre commercial ? C'est un centre qui fait commerce ? On n'a pas ça, nous, chemin de traverse !* poursuivit-elle, franchement perplexe.

Néanmoins, ce n'était visiblement pas le moment d'enquiquiner Zita avec des problèmes aussi puérils et Anabelle, dans toute sa délicatesse, garda ses questions pour elle. Au lieu de cela, elle reprit d'une voix douce comme le miel (dixit Homère, bien entendu) :

- Oh, ma maman est sorcière, oui. Et tous mes frères et soeurs aussi. Enfin, pour ma petite soeur, on ne peut pas encore savoir, mais comme son papa est aussi un sorcier, a priori, elle devrait l'être. Par contre, je ne sais pas si mon papa à moi était sorcier. Et comme maman refuse d'évoquer le sujet...

Elle laissa sa phrase en suspens et gratifia Zita d'un sourire joyeux. De toute évidence, ne pas connaître son père laissait Anabelle de marbre. Et pour cause : chez les Montgomery-pas-White (parce que les cousins Montgomery-White, eux, étaient franchement bizarres. Prenez Shawn, par exemple), les pères n'avaient jamais été présents.

(515 mots)

&&&