~ Have You Ever Dream ? ~ [Libre]

Sebasten était entré dans l'immense bibliothèque que lui offrait Poudlard. Certes, ce n'était pas réellement ni véritablement un endroit qu'il appréciait, mais, cela ne le dérangeait pas d'y aller. Le jeune grec marcha jusqu'au centre de la bibliothèque, d'un pas lent et mesuré. Il passa devant un groupe de fille de cinquième année qui riaient... Ou plutôt qui gloussaient. Le jeune première année se gratte la tête et la secoua ensuite. Il inspira profondément. Que venait-il faire dans la bibliothèque ? En fait, il ne savait pas trop lui-même... Mais, il lui était venue cette soudaine envie de s'immerger dans le monde des livres. En fait, même s'il n'aimait pas les bibliothèques à cause de leurs étroitesses et de la hauteur des étagères qui, pour certaines pliées sous le poids d'épais volumes renfermant de superbes secrets, Sebasten ne pouvait s'empêcher de vouloir sentir cette odeur si particulière à ces anciens ouvrages ou encore le contact d'un vieux parchemin avec ses mains à la peau douce. Un contraste qui avait toujours su émerveiller le jeune Alexandrou. A n'importe quel âge de sa vie. Le jeune homme quitta le centre de la bibliothèque, auquel il n'avait jeté qu'un simple coup d'œil. Puis, il avait repris sa route dans la bibliothèque. En fait, il savait parfaitement où il allait. La "très agréable" Bibliothécaire, à l'air aussi pincé que son nom de famille - Mme Pince -, lui avait indiqué l'emplacement d'un endroit que les élèves utilisaient très rarement... Le fin fond de la bibliothèque. Rapidement, elle expliqua à Sebasten que la cause en était les livres de sorcelleries écrits en langues étrangères. Le jeune Poufsouffle, à cette évocation, avait sentie sa poitrine se gonfler d'espoir.

Il y était et devant lui s'étalaient de nombreux bouquins, tous aussi poussiéreux les uns que les autres. Là, devant lui, il y avait des livres dont la tranche étaient écrites avec des signes qui, pour lui, étaient incompréhensibles. Comme pour la plupart des élèves présents dans l'école. Mais, son regard fut arrêté par des symboles qui lui étaient tellement familiers. Un livre... écrit en alphabet cyrillique ! Sebasten, se croyant en plein rêve, tendit la main vers le bouquin et le prit. Puis, il regarda le titre, les yeux perdus dans le vague :

* Mythologie Grecque, par Jerry Canais. C'est pas un nom grec, ça... *

Mais, peu lui importait de savoir si l'auteur était grec ou nom. De toute façon, il aurait pu être un immigré qui s'était installé en Grèce pour une raison x ou y, enfant ou non, qu'il avait apprit l'alphabet cyrillique et que, du coup, il avait écrit un livre sur la mythologie. Pourquoi prendre un livre sur la mythologie grecque alors que Sebasten était d'origine grecque ? Ce n'était peut-être, tout simplement, que pour retrouver, dans cette immense école, une part de ses origines. Un pied d'attache dans ce pays qu'il ne connaissait que depuis l'âge de huit ans. Cela ne faisait que trois ans que Sebasten vivait en Angleterre et, pour pouvoir s'intégrer parfaitement, avait du apprendre la langue de ce pays comme un fou furieux pour être compris des autres. Son anglais était presque parfait, même s'il lui arrivait parfois de mettre un mot à la place d'un autre. A cette pensée, Sebasten ne put s'empêcher de se rappeler d'un joli petit lapsus qu'il avait fait, en parlant avec une jeune Moldue.

Flash-back

Sebasten se tenait debout près d'un chêne, en compagie d'une petite fille, âgée tout comme lui de huit ans. Elle le regardait de ses beaux yeux pers quand elle se leva pour se mettre à la hauteur du jeune grec. Elle lui demanda alors de sa petite voix :

"Tu veux être quoi plus tard ?"

Sebasten, un peu prit de cour, sursauta légèrement et la regarda, ne comprenant pas tout de suite sa question. Puis, il se mit à réfléchir, en affichant une petite moue mignonne. Ensuite, il la regarda et dit :

"Libraire ! Pour écrire des livres pour les enfants... J'aimerais bien être libraire !"

Fin du Flash-back

Sebasten s'en rappelait comme si c'était hier. D'abord, la petite fille afficha un air ahuri, comme si elle ne comprenait pas ce que Sebasten lui avait dit. Ensuite, elle avait rigolé, non pas par méchanceté, et le reprit alors gentiment en lui disant que si le petit grec voulait écrire des livres pour enfants, il devait devenir écrivain et non pas libraire. Le jeune Poufsouffle émit un léger petit rire et ouvrit le livre qu'il venait de prendre à n'importe quelle page. Puis, déjà plongée dans l'histoire de Prométhée, il se mit à marcher en direction d'une table qu'il avait remarqué en venant dans cette partie de la bibliothèque. Il ne regardait pas où il allait, étant un peu rêveur en cet instant précis. Bien malheureux fut le pauvre jeune homme quand il bouscula quelqu'un. Mais, après tout... Qui ne s'était pas déjà évadé ? Qui n'avait pas laissé son esprit vagabonder si loin que le monde environnant n'avait plus aucune importance ? Sebasten se releva rapidement. Très gêné, il n'osa pas lever la tête vers la personne qu'il avait bousculé et murmura alors, d'un air confus :

"Excusez-moi... Je ne vous avez pas vu... Je ne faisais pas attention s'il y avait des routes sur les personnes..."

Et hop... Un nouveau lapsus que Sebasten n'avait même pas noté. De toute façon. Il se pinça les lèvres et osa relever la tête pour voir...

~ Tell me... Have You ever Dream of Another World ? ~

Kate déambulait dans les couloirs depuis un petit moment déjà. Elle cherchait à aller à la bibliothèque mais ne savait pas où c'était et encore moins où elle se trouvait. Son manque d'orientation n'améliorait pas sa situation. Elle avait plusieurs fois demandé son chemin à des élèves mais elle finissait toujours par se tromper à un croisement, par prendre le mauvais escalier pour finalement se perdre à nouveau. Ca lui rappellait les cours de sport dans son ancienne école. Leur prof les lachait dans la forêt et leur demandait de rapporter un objet précis. Mais avant, Kate pouvait se débrouiller en demandant à n'importe quel garçon de sa classe de l'aider. Ils s'empressaient alors de lui rapporter tout ce qu'elle voulait. Mais ici, ce n'était pas pareil, elle ne connaissait personne encore et devait se débrouiller seule.

*Pfff...je crois que je ne m'y habituerais jamais*

Après avoir plusieurs fois tourné en rond, Kate arriva enfin devant la lourde porte en bois. Elle la poussa et pénétra dans la bibliothèque où régnait un calme absolu. Elle commença à marcher dans les allées, le nez en l'air, regardant les panneaux indiquant les différents rayons. Elle ne savait pas trop ce qu'elle recherchait, elle désirait juste en savoir plus sur ce qu'elle était. Pourquoi elle était devenue une sorcière alors que ses parents et son frère n'en étaient pas. Perdue dans ses pensées, elle tourna à l'angle d'un rayon et percuta de plein fouet un élève. Sonnée, elle regarda qui venait de la bousculer. Elle découvrit alors un jeune garçon blond, devant avoir son âge, les bras chargés de livres. Le visage légèrement halé, il était plutot mignon et méritait sa considération. Elle l'entendit bafouiller des excuses mais n'en compris pas la moitié.

"Non c'est à moi de m'excuser, dit-elle en souriant, je ne regardais pas où j'allais, je suis désolée."

Ne pouvant pas laisser partir la première personne à qui elle parlait au château, elle décida d'engager la conversation.

"Tu as un drôle d'accent, d'où viens tu?"

(hj : Attention... C'est la troisième fois que je recommence mon post --")

Sebasten se baissa, afin de pouvoir ramasser le livre qu'il avait fait tomber par terre. Il s'arrêta un moment sur la page qui venait de s'ouvrir. C'était l'histoire de l'abandon d'Ariane par Thésée... Et sa mort, tuée par la Déesse Artémis, sur demande du Dieu Dyonisos. Il eut un léger sourire. En Grèce, il relisait maintes et maintes fois les divers écrits de l'antiquité grecque et romaine. Il avait toujours été fasciné par ce monde fantastique, différent... Magique. D'un côté, son arrivée à Poudlard n'avait fait qu'augmenter cette fascination. Il prit le livre et le ferma. Puis, il se redressa et observa la jeune fille, en silence. Plutôt jolie, brune... Puis, son regard descendit sur sa poitrine afin de voir le blason de sa maison. Une fois qu'il le vit - elle était à Poufsouffle tout comme lui - il releva le regard pour la regarder dans les yeux et eut un léger sourire. Comme n'importe qui, elle avait remarqué son accent. Phèdre, la mère de Sebasten, avait souvent dit à son fils qu'il avait une voix chantante et empreinte du soleil. Une voix agréable à l'ouïe, apparement. Par chance, même en étant venu dans ce pays, qui semblait beaucoup plus froid que les pays de l'Attique. D'un côté... C'était normal... Mais, Sebasten avait aussi peur de perdre cette accent, ce timbre de voix qui, il s'en souvenait, avait séduit la petite fille de ses souvenirs. Il eut un léger sourire et hocha la tête, d'un air entendu. Puis, il déclara alors :

"Je suis originaire de la Grèce... Je suis né à Athènes, pour être plus précis..."

Sebasten referma son livre et regarda la bibliothèque. Les étagères formaient autour des deux jeunes Noir & Or comme un enclos de sécurité, une enceinte de protection. Les livres n'étaient que les Gardiens du Savoir, attendant patiemment d'être ouvert par tel ou tel Elu. Et voilà que l'imagination de Sebasten revenait à la charge. Puis, il inspira profondément et ressortit du fond de sa mémoire cette phrase qu'il avait apprise par coeur pour s'excuser de ses erreurs. En effet, certaine personne n'appréciait pas les fautes que Sebasten pouvait commettre. Ceux-là étaient des intolérants, mais on ne pouvait pas changer leur caractère. En effet, il avait remué dans sa tête ce qu'il avait dit à la jeune élève pour s'excuser. Et, il s'était rendue compte qu'il avait fait une nouvelle erreur. Il avait dit "des routes sur les gens"... Au lieu de "des gens sur ma route". C'était peut-être la raison de son regard bizarre, même si ce n'était qu'un regard fugace.

"J'espère que tu m'excuseras mes diverses fautes de langue... J'ai encore un peu de mal avec l'anglais."

Et dire qu'à la maison, on ne parlait presque plus le grec pour permettre à Sebasten de se familiariser avec la langue. Ses parents, eux, n'avaient pas de problèmes, ils l'avaient étudiés et appris pendant leurs études. Et puis, ils en avaient parfois besoin pour leur travail. Jusqu'à il y a trois ans de cela, jamais leur fils n'avaient éprouvé le besoin de connaître ne serait-ce qu'un seul mot de la langue de Shakespeare. Et maintenant, on se moquait parfois de lui. Mais bon, il avait l'habitude et ce n'était pas deux trois petites remarques stupides qui feraient fondre en larme le jeune homme. Sebasten regarda un instant le bouquin qu'il tenait en main. Il comprenait parfaitement ce qui y était écrit mais la jeune fille, si elle y jettait un coup d'oeil, ne verrait que des symboles bizarres qui s'enchaînaient les uns à la suite des autres. Mais, pour Sebasten, ce n'était pas la même chose. Pour lui, ces symboles possédaient une sorte de poésie. Il inspira profondément et coinça son livre sur son torse avec son bras gauche. Puis, il tendit son bras droit, afin de faire une poignée de main avec la jeune fille et dit :

"Je m'appelle Sebasten... Alexandrou Sebasten.

Il eut un petit sourire et, toujours de cette même voix chantante, il lui demanda comment elle, elle s'appelait. Afin de pouvoir entretenir une conversation plus civilisée, il valait mieux connaître l'identité des gens avec qui l'on discutait. Néanmoins, il avait fortement insisté sur son nom, Sebasten, afin qu'elle ne dise pas Sébastien. En effet, nombreux étaient les élèves qui avaient fait l'erreur. Sebasten ne leur en voulait pas... Mais, il avait tendance à ne pas apprécier les élèves qui faisaient exprès d'écorcher son nom... Même s'il ne le montrait pas.

C'était donc ça, il était grec. Aussitôt, Kate revit les paysages merveilleux qu'elle avait pu contempler étant petite. En voyage avec ses parents, elle était restait muette devant des montagnes belles à en couper le souffle, devant la mer scintillante sous le soleil d'été et devant Athènes... Athènes, berceau de tant de légendes... Athènes et son acropole surplombant la ville... Athènes et tous ses temples louant les dieux... Elle n'oublierait jamais les histoires que lui avait raconté une vieille femme sur des héros punis par les dieux ou devenant fous à cause de leurs actes. Kate s'était toujours promis de retourner un jour dans ce pays et de retrouver l'apaisement qu'elle avait connu là-bas. En attendant, elle feuillettait tous les livres qu'elle trouvait sur le sujet. Perdue dans ses pensées, elle entendit à peine le jeune homme lui faire des excuses pour son erreur et lui demander son nom.

"Ne t'inquiète pas, tous le monde a le droit de se tromper. Et puis je suis sûre que si je me mettais au grec, ce serait pire. Ne t'en fais pas tu te débrouilles très bien Sebasten."

Posant les yeux sur le livre qu'il tenait, elle vit cet alphabet étrange et le reconnut immédiatement. Même si elle ne pouvait déchiffrer ce qui était écrit, elle reconnaissait tous les caractères qu'elle avait maintes fois vus durant son séjour. Il faudrait qu'elle se mette à l'apprendre un jour. Après tout, si elle voulait repartir en Grèce, c'était pour quelques mois, il faudrait donc qu'elle puisse se débrouiller. Elle se souvint alors de ce que lui avait demandé le jeune garçon. Elle regarda l'écusson qui se trouvait sur sa robe de sorcier et vit qu'il était de sa maison.

"Je m'appelle Kate Austen. Dis moi ça fait longtemps que tu es en Angleterre? Tu vivais en Grèce avant?"

Elle était avide de réponses. Dire que la première personne à qui elle parlait dans cette école venait du pays où elle voulait tant aller. Enfin un des pays où elle voulait aller mais la Grèce était numéro un sur sa liste.

Le compliment de la jeune fille réchauffa le coeur du jeune grec. Embaumé d'une joie nouvelle, il lui lança un agréable sourire pour la remercier. Comme le disait l'adage, ce compliment lui allait droit au coeur. En y réfléchissant bien, depuis son arrivée à Poudlard, c'était bien l'une des premiers personnes à lui avoir dit. Et puis, la jeune fille lui déclara que si elle se mettait au grec, ce serait sûrement pire. L'écoutant en hochant la tête d'un air entendu, il déclara alors, avec une pointe de compassion :

"Ecoute, Kate... C'est difficile aussi d'apprendre l'anglais... Nos deux pays ont deux alphabets totalement différents. L'apprendre est difficile et puis après, il faut écrire. Ensuite, je pense que comme n'importe quelle langue, l'important c'est de ne pas pratiquer..."

Le sourire qu'arborait le jeune homme se figea. Il avait encore fait une bourde... Il l'avait vu au regard de la fille en face de lui. Il fronça les sourcils et remania sa phrase dans tous les sens, pour essayer de voir où était l'erreur. Puis, il la trouva. Il secoua la tête et avant toute nouvelle intervention de la jeune Austen, il déclara qu'il avait fait une erreur... Ce qu'il voulait dire en fait, c'était qu'il fallait pratiquer pour bien maîtriser... Le jeune homme se demandait encore pourquoi il avait mit une négation dans sa phrase. "Ne pas"... Ces maudits lapsus tourmentaient le pauvre Alexandrou depuis près de trois ans maintenant. Puis, il répondit à une nouvelle question de la jeune fille, toujours en souriant légèrement et chaleureusement :

"Je vis en Angleterre depuis trois années, maintenant... J'ai du immigré ici à cause du travail de mon père."

Puis, Sebasten vit que la jeune fille semblait être intéressé par la Grèce. Il eut un léger sourire et lui demanda si elle avait déjà été en Grèce. Puis, il déclara alors que les plus beaux souvenirs de sa vie se trouvait sur les îles de la Mer Egée. Par la suite, il déclara :

"En plus... Il y a beaucoup plus de soleil en Grèce... Et les gens sont, je pense grâce à ça, plus agréable..."

Kate sourit lorsque le jeune garçon refit une erreur. Il bafouilla une explication pour se ratrapper ce qui amusa Kate encore plus. Le fait qu'il ne maitrisait pas totalement la langue de Shakespeare semblait le gêner ce qui n'était pas du tout le cas de Kate. Au contraire, ça lui donnait une certaine originalité et lui rappellait ce pays dont elle était si vite tombée amoureuse. Sebasten lui demanda si elle y était déjà allée.

"Oui, j'y ai séjourné pendant un été et ça reste l'un des meilleurs souvenirs de ma vie. Ces paysages fabuleux, ces gens si accueillants, c'était..."

Elle ne savait comment exprimer ce qu'elle avait ressenti là-bas. Ca lui semblait si loin tout à coup. Elle soupira. Elle avait tellement envie d'y retourner, de retrouver les amis qu'elle s'était fait. Car ce qui avait rendu ce voyage si beau à ses yeux, c'était que pour la première fois, elle avait pu être elle-même. Elle avait laisser tomber son masque de fille hautaine qui ne parlait qu'aux gens "biens" et avait, malgrès la barrière de la langue, pu rencontrer ses premiers véritables amis, des gens sur qui elle savait qu'elle pouvait compter. Ce qui n'était pas vraiment le cas de ses amis anglais, bien habillés certes, mais superficiels. Elle l'était aussi mais essayait de changer depuis l'électrochoc qu'elle avait subi.

"Oui, tu as raison, les gens sont beaucoup plus chaleureux dans ton pays. C'est dommage que le soleil ne brille pas aussi fort ici. Ca arrangerait bien les choses..."

ajouta -t-elle pensive. Puis elle se reprit :

"Au fait dans quoi travaille ton père? C'est un sorcier lui aussi?"

Sebasten eut un léger sourire en écoutant la jeune fille, parler d'une voix émerveillée et enjouée, de son pays de natal. Il est vrai que la Grèce attirait souvent les férus de mythologies et de mystères. Sebasten se souvenait de toutes les histoires qu'il avait lues : l'abandon d'Ariane par Thésée, la Catabase d'Enée, la Fondation de Rome, les Métamorphoses d'Ovide et bien d'autre encore. Toutes ces histoires qui apportaient une morale, un enseginement que les gens retenaient ou non, pour leur permettre de vivre. Ou encore, qui leur permettaient de s'émerveiller. Il hochait légèrement la tête, au fur et à mésure que la jeune fille parlait. Et puis, quand elle ajouta que le soleil améliorerait peut-être le comportement des Anglais, Sebasten lacha un léger rire. il est vrai que, par moment, un rayon de soleil leur permettrait de voir la vie autrement. Mais bon, même le soleil n'améliorerait pas tous les problèmes que subissait en silence ce pauvre monde. Il leva légèrement la tête vers le plafond quand elle lui demanda le travail de son père. Il fronça légèrement les sourcils à l'évocation du mot "sorcier", en ce qui concernait son paternel. Il secoua la tête, légèrement, en signe de négation et lâcha :

"C'est ma mère qui est sorcière. Elle est botaniste. Mon père, lui, est un Moldu. Il travaille dans un service de communication d'entreprise international. Je n'ai jamais réellement compris son emploi."

Sebasten n'avait pas honte de dire qu'il faisait partis de ces sorciers que l'on appelait "Sang-mêlé". Sa mère faisait partie d'une famille de sorcier de Sang-Pur grecque mais, contrairement à d'autre familles, n'avait vu aucune objection au mariage entre Phèdre et Manos. Sebasten se réjouissait de ce côté là de sa famille. Beaucoup plus ouverte et chaleureuse que d'autre. Il soupira et entendit alors un léger bruit de l'autre côté de l'armoire bourrée de livre. Il devait y avoir d'autre personne dans la bibliothèque mais le jeune homme s'en contrefichait, tant qu'il n'était pas ennuyé ni même dérangé. Il baissa lentement les yeux vers Kate et dit :

"Reparlons grec, veux-tu ? Tu as l'air de beaucoup d'intéresser à la Grèce et sa culture. Je suis bien content de t'avoir rencontré."

Il lui montra une table d'un mouvement de la tête, située un peu plus loin et à l'écart des oreilles indiscrètes. Par ce geste silencieux, il lui demandait si elle acceptait de s'installer avec lui à une table, afin qu'ils puissent discuter tranquillement assis, sans avoir à subir les contraintes d'une stature dite "debout". De toute façon, dans le cas de Sebasten, il se serait installé pour pouvoir lire tranquillement. Il n'avait pas encore cours pour le moment et comptait bien profiter un peu de ces instants de tranquilités. Mais, après avoir rencontré Kate et son engouement pour son pays d'origine, il se sentait encore mieux. Il la regarda et, avant de se diriger vers la table, lui demanda alors :

"Mais dis-moi... Tes parents sont sorciers eux-aussi ? Ils travaillent dans quoi ?"

Un juste retout des choses. Kate lui avait posé des questions sur sa famille, se serait mal avisé de la part de Sebasten de ne pas en faire autant. Mais, c'est sans vraiment attendre de réponse de la part de la jeune fille qu'il se dirigea d'un pas lent vers la table. Il entendait des bruits de pas derrière lui. Signe qu'elle devait le suivre ou alors, que quelqu'un d'autre venait. La table n'était pas loin. Il y déposa ses livres, soulagé de ne plus avoir à les tenir. Cela lui faisait du bien, il commençait justement à avoir des fourmillements au niveau des bras. Il se tourna vers Kate et la regarda, un sourire chaleureux aux lèvres. Puis, il l'invita à nouveau d'un coup de tête élégant. Sebasten jouait, sans le vouloir, de cette grâce que sa mère lui avait légué, de cette beauté qu'il hérité de son père et surtout, de cette facilité de socialisation qu'il tenait des gens de son pays natal. Les Grecs n'étaient-ils pas justement ceux qui étaient le mieux placés pour se lier avec les gens ? Et surtout, pour les faire rêver ? Sebasten ne le montrait pas, mais il était extrêmement fier de faire partis du peuple réputés pour ses mythologies.

Kate hocha la tête lorsqu’il lui expliqua qu’il était de sang-mêlé. Pour elle, ces mots n’avaient pas vraiment de sens. Elle savait que pour certains, les serpentards surtout, c’était une honte et un sujet de moquerie mais elle n’avait jamais vraiment compris cette forme de racisme. D’ailleurs, elle n’avait jamais compris le racisme tout court et sous toutes ses formes. Dans son ancienne école, ses amis avaient quelques souffres douleurs qu’ils martyrisaient à longueur de journée. Kate rigolait avec eux bien sur, c’était la seule façon de rester populaire et, à cette époque, c’était la seule chose qui comptait. Elle se mordit la langue. Le jeune grec devant elle avait du souffrir de moqueries depuis qu’il était en Angleterre tout comme un jeune garçon de son école avait souffert des siennes. En l’espace d’une seconde, elle prit alors la décision de rattraper tout ce qu’elle avait fait jusque là avec Sebasten. Elle allait redoubler de gentillesse avec lui en espérant qu’il n’apprendrait jamais comment elle était avant. Il serait déçu et elle ne voulait pas faire fuir le premier ami qu’elle se faisait à Poudlard. Le suivant lorsqu’il partit s’asseoir à une table, elle répondit à sa question :

« Mes parents sont tous deux des moldus et je suis la seule sorcière de ma famille. Même mon frère ne l’est pas. Il essaie de passer footballeur professionnel, mon père est chercheur et ma mère femme au foyer mais elle veut… »

La jeune poufsouffle marqua une pause. Allait-elle lui parler de sa mère et de son obsession pour que sa fille devienne pompom girl ? Elle ne savait pas ce que l’on en pensait dans le monde des sorciers. Il allait peut-être se moquer d’elle. Elle décida de se jeter à l’eau. Après tout, ce n’était qu’un détail.

« Euh… tu promets de ne pas rire mais… ma mère veut que je devienne pompom girl. Elle veut que l’on retourne aux USA pour que je rentre dans son ancien lycée et que je devienne la capitaine des pompoms girls. Elle fait tout pour que mon père soit muté mais pour l’instant mon père veut rester ici »

Elle rougit d’avoir parlé aussi vite et changea de sujet :

« Parlons de la Grèce Qu’est-ce que tu lis ? Je vois l’alphabet grec sur ton livre. »

Puis, elle posa ses coudes sur l table et appuya son menton sur ses poings, attendant sa réponse.

Sebasten regarda la jeune fille se mettre en face de lui et la regarda, un léger sourire aux lèvres. Maintenant qu'il était plus proche, il ne pouvait s'empêcher de remarquer la beauté de son visage. Sebasten ne faisait jamais vraiment attention aux visages des filles et il était toujours aussi surpris de voir à quel point elles pouvaient être parfaites. Il avala sa salive en silence et l'écouta attentivement. Elle était née Moldue. Si les Serpentard le savaient ou l'apprenaient, peut-être qu'ils l'ennuyeraient comme ils avaient ennuyés cette pauvre Esther. D'ailleurs, Sebasten se nota mentalement qu'il devrait aller la voir pour prendre de ses nouvelles. Puis, il reporta à nouveau son regard dans les yeux de Kate et apprit alors que sa mère avait, de moins pour l'avis de Sebasten, d'étranges aspirations. Mais, le jeune Alexandrou ne se moqua pas. Pompom Girl... Pourquoi pas, après tout... Mais, quand la vie de Sorcier s'offrait à vous, avec de nouvelles ouvertures et de nouveaux horizons, il ne fallait en aucun cas laissait passer cette chance. C'est pourquoi le jeune homme se pencha légèrement vers la jeune fille et lui dit, avec une voix empreinte de douceur - après avoir mûrement réfléchis à la construction de sa phrase - :

"Expliqua à tes parents que tu refuse de partir. Je suis sûr qu'ils comprendront. Après tout... Tu es déjà ici... A Poudlard et puis... Tu as sûrement des tas d'amis que tu ne veux pas quitter."

Cependant, Sebasten n'était pas naïf et surtout pas aveugle. Il savait parfaitement voir quand les gens voulaient lui cacher quelque chose. Mais, jamais le jeune homme ne voulait savoir. Pour lui, la personne devait se dévoiler d'elle-même, même si Sebasten se devait de poser les bonnes questions aux bons moments. Même si, sans le savoir, ce que Kate voulait lui cacher, elle avait de bonnes raisons pour le faire. Le jeune Grec remarqua aussi qu'elle avait légèrement baissé la tête, quand elle avait parlé de sa mère et de ses aspirations. D'un geste délicat, il posa deux doigts sous le menton de la jeune fille et lui releva lentement la tête. Toujours avec cette délicatesse et ce doux sourire aux lèvres, il déclara, sans savoir que ces mots risquaient de provoquer une certaine gêne chez son interlocutrice :

"Tu es très jolie quand tu rougis."

Les Grecs le disaient souvent sans arrière pensée. Ils étaient toujours très polies et complimentaient souvent les filles quand la nature faisait son office sur cette gent délicate et pure. Il enleva sa main du visage de la jeune fille et regarda son livre. Puis, il l'ouvrit alors et regarda vite fait la table des matières. Ensuite, il le tourna du côté de Kate et montra un tableau sorcier, qui montrait une Ariane désespérée, qui parlait au Dieu Dyonisos. Il dit alors que c'était son mythe préféré et sûrement l'un des plus beaux. Mais, l'Abandon d'Ariane n'était rien comparée aux Métamorphoses d'Ovide. Sebasten expliqua alors :

"Nombreux sont les sortilèges qui s'inspirent directement des mythologies. Et, on sait que souvent, les créateurs de sorts se sont inspiré des ouvrages de la Grèce Antique, puisqu'elle fait souvent référence à ses phénomène."

Le jeune homme regarda attentivement la jeune fille, qui semblait écouter la moindre de ses paroles. Rares étaient ceux qui étaient réellement captivés par la Grèce et son Histoire. Sebasten se sentait bien avec Kate : il avait trouvé une personne avec qui parler et qui, au moins, ne le jugeait pas. Et surtout, une personne qui avait les mêmes goûts que lui. Il eut un tout petit rire et tourna la page, frolant, sans le vouloir, la main de la jeune fille.

Kate baissa la tête lorsque le jeune grec lui dit qu’elle manquerait surement à ses amis. C’est sur, elle leur manquerait mais pas pour les raisons que Sebasten imaginait. Pendant deux semaines surement, ils penseraient à elle, se demandant pourquoi elle était subitement partie vivre chez son frère à Londres au lieu de rester avec eux. C’était la version que sa famille racontait à qui voulait l’entendre pour justifier le départ de leur fille. Mais au bout de deux semaines, sa soi-disant meilleure amie Holy aurait pris sa place dans son groupe et aurait tôt fait de faire oublier à ses amis son existence. Holy redoublerait de snobisme, multiplierait les souffres douleurs, porterait des fringues très chères et se ferait rapidement élire nouvelle chef de ce groupe de tyrans. Car avec le recul, la jeune élève ne trouvait pas d’autres noms qui pourraient leur convenir. Des gosses de riches qui ne pensaient qu’à eux et méprisaient les autres. Kate n’avait jamais été riche quoique ne manquant de rien et c’est pour ça qu’elle avait redoublé de méchanceté et de mépris envers les autres pour finalement se retrouver à la tête de cette bande de snobinards. Elle soupira :

« Des tas d’amis… oui surement. Je leur manquerai les premiers temps mais… en fait…ce ne sont pas des gens… »

Elle sentit les larmes lui montaient aux yeux avec tous ces souvenirs qui lui revenaient. Elle devait changer. Regretter c’était bien mais pas assez. Elle se concentra sur Poudlard et sur le jeune homme qui se trouvait en fac d’elle. Elle pensa à son compliment et sourit. Elle n’avait jamais rencontré quelqu’un d’aussi doux et gentil. Ca lui faisait du bien de parler avec quelqu’un d’autre chose que du prochain mauvais coup et des fringues démodées de telle ou telle personne.

« Ce ne sont pas des gens biens. »

Acheva-t-elle. Elle lui sourit et ils regardèrent le livre que Sebasten avait pris. Il y avait beaucoup de peintures et de dessins plus beaux les uns que les autres. Le jeune homme lui parla de son mythe préféré, celui d’ariane ainsi que les métamorphoses d’Ovide.

« C’est vrai que ce sont de très belles histoires mais mon préféré est Orphée qui a été trop impatient de retrouver sa femme et qui l’a perdue à cause de ça. Les dieux ont été trop durs avec lui. Car après tout, c’est parce qu’il l’aimait trop qu’il s’est retourné dans les enfers et ça aurait mérité de la compassion de leur part. »

En tournant une page, le jeune homme lui effleura alors la main. Kate la prit et la serra une fraction de seconde avant de la relacher.

« Je suis contente de t’avoir rencontré. C’est bien d’avoir quelqu’un avec qui on partage les mêmes gouts. Et puis…Merci. »

La jeune fille sourit. Le pauvre grec ne devait pas comprendre pourquoi elle le remerciait et finalement, ca n’était pas plus mal.

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