{ Bibliophobie }

[PV E.Harris]

Pouarff, les devoirs s’empilaient à vue d’œil (et croyez moi, quand je dis ça, c’est un euphémisme). Et pour cause, le jeune garçon le plus fainéant de chez les blaireaux s’était décidé à s’avancer dans son travail ; si c’est dire. Oui, difficile à croire, mais le plus timbré des Hudley devenait studieux, trop improbable pour le supposer. Voilà pourquoi le bellâtre (qui a dit narcissique ?) avait aujourd’hui prit l’une des résolutions les plus burlesques de sa vie ; aller à la bibliothèque. *alléluia*

Une préparation psychique s’imposait. Alexender, comme à son habitude, passa le début de la matinée à taquiner sa soeurette, rejoignant selon elle le statut de « plus écervelé qu’une moule slave crevée », génial ! Le jeune Pouffy n’en demandait pas plus pour être remonté à bloc : le supplice de la bibliothèque pouvait alors avoir lieu. Quittant le lac où lui et les reste de sa famille s’était retrouvés, il prit la direction du château, d’un pas peu motivé.

Certes, il était déjà venu plusieurs fois emprunter des livres à la grande bibliothèque de Poudlard, mais il évitait un maximum de s’y rendre ; selon lui, le fantôme bouffeur de méninges s’y cachait. Qui aurait voulu laisser sa vie en cherchant des bouquins poussiéreux et que puent, qui ? Bien sur, personne (quoique peut être Granger quand j’y pense *paf*). Non, c’était un lieux bizarre, zarbi, taboo, et tout ce qu’on veut : hors de question de le fréquenter trop.

Dans un élan de courage, le pouffy s’engagea dans les escaliers, ce qui lui fit perdre facilement un quart d’heure. C’était tellement crétin de faire semblant de s’y paumer que le jeune homme ne put s’en empêcher. Veuillez ne pas lui en vouloir, ce genre de gaminerie fait partie de sa mentalité d’ado (il n’en n’est tout de même pas au point de rire à la moindre parole, mais presque). Dieu merci, il n’était pas le seul dans ce cas.

Ce n’est donc que lorsqu’il réalisa entièrement la stupidité de la chose qu’Alex s’arrêta ; il n’aimait pas non plus trop se faire remarquer. Il reprit son chemin épineux vers la bibliothèque, plus que jamais sur ses gardes. Guettant comme il le pouvait une éventuelle attaque de fantôme bouffeur de cervelle, le poufsouffle parvint à se frayer un passage court. Il arriva vite aux grandes portes de l’antre du monstre de la bibliothèque et s’y engouffra le plus silencieusement qu’il put.

L’endroit était désert, il faudra être partient de quoi plomber encore plus l’atmosphère déjà pourrie. Il ne manquait plus que la petite mélodie flipante et un cri pour rejoindre l’ambiance d’un film gore (extra). S’avançant vers les étagères qui débordaient de bouquins, Hudley sursauta, voyant devant lui une horrible silhouette. Ensuite, soulagé en reconnaissant Pince, il poursuivit, direction le rayon OUVRAGES HISTORIQUES.

Attrapant le premier livre qu’il y trouva (et qui n’avait pas l’air de renfermer un revenant), le jeune homme se précipita vers une des tables pour s’y poser (la plus près de la porte de sortie, au cas où). Il se mit vite au travail, toujours cette terrible angoisse paranoïaque aux tripes.

« Par Merlin, cette situation est plus qu’incongrue ! D’abord cette bibliothèque pourrie, et enfin ce travail d’Histoire de la magie très déplaisant. Bouh, quelle fin de matinée sordide ! »

A peine Alex eut-il le temps de laisser échapper ces paroles qu’une bon « CHUT » bien désagréable se fit entendre. Le jeune homme se résigna donc à poursuivre son monologue intérieurement. Il ouvrit par la même occasion le livre dont il venait de s’emparer et le travail d’HDM qu’il avait à faire. L’ambiance ne pouvait être que propice à un travail sérieux (du moins, c’est ce qui se disait).
(…)
*Travail, qui a dit travail*

Quel vilain mot. A peine avait-il lu les deux premiers paragraphes du bouquin que déjà le pouffy avait décroché pour se coller à une tâche encore plus importante : réaliser une caricature potable du prof de Potions. Ses talents de dessinateurs lui étaient très utiles (pas facile de sa rappeler exactement la carrure du vieux serpent), et puis comme ça, il n’aurait pas à penser à l’horrible endroit où il se trouvait…

Le croquis fini, Alex passa sa main pour retirer des débris de son critérium. Rien que l’idée que ce petit instant de divertissement soit terminé, il souffla et, comme il n’avait pas d’autre choix (ni d’idée diabolique en tête), il poursuivit sa lecture passionnante. De savoir ce qu’était un cocatris, ça lui faisait une belle jambe, soyez en sur !

Si Alexender considérait la bibliothèque comme le pire endroit de Poudlard, ce n'était certainement pas le cas d'Elizabeth. La jeune fille était aussi à l'aise dans les allées sombre de la bibliothèque qu'un calmar géant dans le lac noir, et c'était peu dire. Elle pouvait se vanter (ou pas) de connaître bon nombre d'emplacements de livres très utiles sur beaucoup de domaines, domaines qui avaient bien sur de près ou de loin un rapport avec ses cours. La Poufsouffle avait depuis son arrivée à Poudlard, était prise de passion pour ce lieu, qu'elle qualifiait elle-même de « passionant » et « très instructif », notion bien personnelle de la chose disons le nous.

Eli déambulait donc dans une des allées de la bibliothèque de Poudlard au même instant où Alexender y entrait. Elle était en pleine recherche d'un livre, chose assez rare dans ce haut lieu, sur l'étude des runes, matière optionelle qu'elle hésitait à prendre pour l'année prochaine. Très peu de personnes lui avaient conseillés de suivre ces cours là et la jeune fille était bien décidé à se faire sa propre idée sur la question. Elle venait de trouver, quelques minutes après le début de sa recherche -promenade était plus juste en fait- le livre en question, quand elle alla s'asseoir à la place qu'elle avait choisie dès son arrivée, soit quelques minutes plus tôt.

N'ayant pas clairement fait apparaître où elle désirait s'asseoir (Eli avait jeté son sac au pied d'une table sans avoir sorti ses affaires), la seconde année ne fut pas surprise de constater que quelqu'un était venu se placer en face d'elle. Par chance, ce n'était pas un affreux Serpentard. Ben oui quoi, par les temps qui couraient, la pire peur d'Elizabeth était de se retrouver nez à nez avec un élève de Serpentard quelques soit son année (d'où le fait de se coller systématiquement aux murs quand elle marchait dans un couloir), en particulier depuis que ces histoires de brigade avaient été instaurées par le crapeau rose. Eli fut donc soulagée de constater que non seulement le garçon n'était pas un Serpentard mais était en plus de cela un charmant Poufsouffle, ce qui était on le savait un pléonasme.

Eli passa donc à côté de lui pour rejoindre sa place et constata un détail on ne peut plus particulier. Tous les élèves présents dans la salle étaient, à quelques rares exceptions, en train de réviser des devoirs, d'éplucher un livre ou de d'écrire sur un parchemin. Et il semblait bien que cette rare exceptions était assise à la table d'Elizabeth. En effet le jeune était en train de dessiner, de manière très ressemblante disons le nous, un des professeurs de Poudlard qui entrait dans la catégorie « à éviter constamment », ce n'était pas Ombrage, mais bel et bien Severus Rogue.

- C'est très ressemblant...

Ne put s'empêcher de dire Elizabeth avec un sourire, tout en posant son livre sur la table et en s'asseyant à sa place. Elle prit ensuite place sur sa chaise et regarda le jeune homme. Elle le connaissait de vue, forcement c'était un garçon de sa maison, mais ne lui avait jamais pour ainsi dire parlé. Quoiqu'en y réfléchissant peut être bien. A vue de nez, il avait l'age de Susan, peut être bien que son amie lui avait parlé de lui... Peut être bien oui... Mais dans quelles circonstances, alors là ! Mystère!

Eli avait beau avoir un cercle d'amis essentiellement Poufsoufflien, la jeune capitaine ne connaissait pas tous les élèves de sa maison, en particulier ses ainés de plusieurs années. D'ailleurs en y réfléchissant, il était inquiétant de voir comme Eli avait très peu d'amis hors Poufsouffle. Hormis Juliet et Andgy, Elizabeth n'avait pas de véritables copines à Gryffondor ou Serdaigle. Ca en devenait presque inquiétant, et cette nouvelle rencontre n'allait pas pour arranger les choses, si on en jugeait par la couleur du blason du jeune homme.

Eli jeta à nouveau un coup d'oeil au dessin du jeune homme et tenta de lire, aussi discretement qu'elle le pouvait, c'est à dire pas du tout, le titre du livre qu'il pénait à lire, si on en jugeait par ce qu'il y avait de dessiné sur sa feuille. Effectivement, Rogue était plutôt bien représente. Il faisait « presque » aussi peur qu'en vrai mais Eli se disait que rien ne pouvait faire plus peu que le vrai Rogue. Même un détraqueur à côté de lui paraissait sympathique, c'est dire! Qui a dit que seul les Gryffondor n'aimaient pas Rogue ? Hein ?

Comme il n’avait pas même remarqué la présence de la jeune fille, Alex restait plongée dans une méditation totale : faisant tourner son crayon autour de son doigt (et le ramassant à plusieurs reprises) et laissant échapper de « sch, sch » au rythme d’une chanson inconnue. Ce n’est qu’à l’instant précis où Elizabeth lui adressa la parole que le philosophe à ses heures perdues descendit de son nuage. Il ne se montra pas surprit, et se retourna juste vers la demoiselle en question, souriant amicalement.

Cette dernière était blonde, plutôt jeune comparée à lui, et… par Merlin ! C’était une poufsouffle. Sa petite voix intérieure criait au jeune garçon « et bien, c’est la capitaine de ton équipe idiot ! » mais ses pensées étaient trop portées sur la caricature du vieux serpent pour qu’il puisse percevoir le message. Il se contenta donc de répondre (tentant par la même occasion de cacher son travail de HDM, à peine entamé).

« Il serait difficile de faire plus affreux que l’original »

Et ce fut la seule chose qu’Alex put dire (et c’était la vérité). En y repensant un peu plus, il lui semblait avoir déjà quelque peu croisé la jeune demoiselle, dans la salle commune ou en classe, il ne savait plus trop. Mais impossible de mettre un nom sur sa figure. Oui, car, comme tout bon farceur se doit de le faire, il s’amusait à parler à un nombre de gens assez important, et donc impossible de se souvenir de tout le monde. C’était le risque du métier !

Bref, ce moment de réflexion (trop) intense passé, le jeune garçon revint à lui-même. L’abruti avait tout de même failli oublier les quelques (notez le « quelques ») règles de courtoisie qui lui avaient été enseignées. Après tout, c’était le pilier même d’une relation convenable, et puis ça n’allait rien lui coûter.

« Assieds toi. Je t’en prie. »

Et ce n’est pas tout. Il se leva même pour aller tirer la chaise à la jeune fille, imaginez les efforts ! (en fait, je parle d’effort pour désigner le fait qu’il se retienne d’une farce mal placée. De toute manière, l’endroit aurait été mal choisi). Il retourna ensuite à sa place, laissant de côté le vieux bouquin et le questionnaire, pas question de s’entêter une seconde de plus avec ce travail digne d’un titan.

Les coudes sur la table, les yeux rivés sur sa camarade, le jeune poufsouffle s’empressa de se présenter de mieux que possible, son moi intérieur le lui obligeait. Heureusement que sa sœur n’était pas là, elle aurait prit un malin plaisir à se moquer de lui toute la sainte journée. Il était tellement rare de voir le garçon se contrôler et être courtois qu’elle n’y aurait jamais cru.

« Alexender Hudley, de la même maison que toi visiblement, en cinquième année. Et toi ? »

Le « et toi ? » traduisait le manque évident de vocabulaire approprié mais l’intention était présente. Restait juste à espérer qu’Elizabeth ne prenne pas trop en compte la première approche, sinon, leur amitié ne serait que superficielle (le genre de relation que déteste Hudley). Certes, un farceur était souvent apprécié par sa bonne humeur, mais Alex lui-même s’auto-énervait parfois, sans raison.

Les seules personnes qui sans doutes ne cessaient de l’apprécier étaient les membres de sa famille, poufsouffle ou non. Lelex avait toujours été le grand rigolo des familles Hudley et Aaron, c’est d’ailleurs cette réputation humeur qui lui avait permis de s’intégrer rapidement à son arrivée chez les Pouffys. Il n’y avait donc aucune raison pour que lui et son « hôte » ne s’entende pas.

Le seul véritable problème qui demeurait était le travail de HDM, qui était maintenant complètement sorti de la liste des ‘choses à faire aujourd’hui’. A force de chercher des prétextes pour oublier de faire son travail, on fini par y arriver !

Tout en attendant que la jeune fille se présente, le blaireau continuait à peaufiner son chef d’œuvre. Il l’aurait volontiers affiché au dessus de son lit dans les dortoirs ; rien de mieux pour faire fuir les boulets et pots de colles, mais ce genre d’individu n’existait pas dans sa maison. Dommage. Envisager aussi la possibilité de photocopier le dessin et de le de monter un réseau « anti-roguus », c’était trop risqué (quoique pas assez pour qu’il laisse cette idée de côté). Arf ! Quel manque cruel d’idées diaboliques, c’était angoissant.

Alex ne sortait plus la moindre vanne pourrie à chacune de ses paroles comme d’habitude, et en plus il devenait studieux (ici c’est une hyperbole), quelle frustration. Heureusement d’ailleurs que la jeune fille en face de lui ne le connaissait pas, elle ne l’aurait jamais reconnu ! Il paraissait là si différent de ce qu’il était vraiment, et ce même s’il s’efforcer à faire le malin avec son gribouilli. Ca devait être l’endroit que causait cet effet ; plus question d’y remettre les pieds avant un moment.

Il réfléchissait à une blague, une petite plaisanterie, une blagounette, mais rien ne lui vint à l’esprit. De toute manière, s’il en trouvait une, il la sortirait dans la foulée (sûrement après que son hôte se soit présentée). Il avait tout de même une réputation d’écervelé comme moule slave à sauver ! *sbaff* et tous les moyens étaient bons pour ce faire. Pour le moment, il écouta ce que lui dit la demoiselle.

Certes, il parvint à percevoir le nom d’Elizabeth, mais son attention fut plus accaparée par Pince, la vieille peau venait traîner vers eux. Eli’ était de dos à celle-ci, Alex lui fit donc un signe avec la main lui annonçant que le loup se rapprochait. D’ailleurs, très déçue de n’entendre aucun bruit à son arrivée, Pince fit demi tour (et là Alex fit un bruit de grincement sur la table avec sa mine, et la vieille sursauta).

« Hehe, excellent ! »

De là, il regarda à nouveau la jeune fille. Souriant à l’idée d’avoir fait tourné en bourrique la vieille femme, il se montra un peu plus surpris lorsque la jeune Harris, Eli’ de son surnom, lui avoua en deuxième année. Il aurait juré qu’elle était bien plus âgée (sûrement son esprit de gamin qui lui jouait de mauvais tours). Toujours était il que, selon lui, elle était mûre et parlait fort bien (les quelques mots qu’elle lui avait adressé lui avaient fait cet effet).

Dans un élan de motivation, il sortit son travail d’EDM. D’une part, il fallait bien qu’il le fasse, et d’une autre, il n’avait rien d’autre à faire (que pouvait on faire d’amusant dans un endroit si lugubre ?). Relisant plusieurs fois le sujet, il commença à gribouiller quelques notes en dessous du portrait maintenant achevé. Il ne voulu pas déranger la jeune Harris avec des questions (même s’il aurait été ravi de connaître en détail sa vie et tout et tout), mais le fait était qu’elle semblait captivée par autre chose.

Sûrement qu’elle aussi avait envie de connaître (un peu) plus lelex car elle lui demanda si il dessinait depuis longtemps. Son moi intérieur (et son côté narcissique important) lui obligèrent à répondre le plus sincèrement possible : c’était tout à son honneur. Il ne fit pas attendre sa camarade.

« Ouai, mais c’est très rare ces temps-ci, faute de temps. Et les travaux d’Histoire de la Magie n’arrangent pas grand-chose à ça ».

Et c’était vrai. Le jeune homme aimait beaucoup dessiner, mais le temps ne le lui permettait que très rarement. Voilà pourquoi il profitait de chaque instant qu’il avait de libre (ou chaque instant d’ennui intense) pour gribouiller du mieux qu’il le pouvait. Mais bon, le temps passait, et le travail n’allait pas se faire seul. Vraiment impossible de se concentre ici, même si lelex était habituellement un élève ‘sérieux’.

*rha je crois que j’arriverais mieux à travailler aux cachots et surveillé par Rogue*

Puis, c’aurait été marrant de montrer son portrait un vieux serpent. Il l’aurait sans soute a-d-o-r-é.

Yoplé, c’était toujours très agréable de voir quelqu’un rigoler à chacune des bêtises que l’on commet. Et oui, c’est la règle basique de tout dégénéré mental, et Hudley, à la hauteur de sa réputation, se devait tout faire pour la respecter. Faire pouffer de rire la jeune Harris avait donc été pour lui une sorte de… comment dire… une sorte de bon point que l’on reçoit volontiers. Comment quand on vous offre un brownie et qu’on meurt de faim, ça ne se refuse pas. Y’avait pas à dire, merci chère vieille Pince, pour te montrer si sévère avec nous (et merci, ô grand merlin d’avoir fais venir au monde cette vieille aliénée *sbaff*).

De là, il sortit sa clope et posa ses pieds sur la table il observa attentivement chacun des mouvements de la vieille bibliothécaire, encore toute secouée par le grincement qui devait encore résonner jusqu’au fond de ses oreilles. Là, il était clair qu’elle ne reviendrait plus mettre les pieds à la table où Lelex et Eli’ s’étaient installés (au contraire, elle s’éloignerait au maximum des deux Pouffy). Un peu de tranquilité n’allait pas être de trop, surtout qu’il fallait maintenant que Hudley termine son travail d’HDM.

C’était vraiment (excusez le terme un peu fort), mais vraiment, mer-di-que ! Binns avait cette fâcheuse habitude de rajouter une petite phrase en fin de chaque question, qu’Alex aurait sûrement terminé par s’en tirer les cheveux si il avait été seul. Des « Justifiez » par ci, ou des « Expliquez un minimum » par là, c’était frustrant et fatiguant à lire. C’est vrai, plus ennuyeux que Binns, y’a pas, mais tout de même, y’a des limites !

Quelques secondes après que sa camarade lui ait posé la question, Alexender (fidèle à sa réputation de PETC –Pommé En Toute Circonstance-) fit semblant de chercher çà et là dans ses papiers quel était l’objet du cours. Même s’il le savait très bien, une force intérieure (plus connue sous le nom de sottise aigue), lui obligeait à se faire passer pour le gars écervelé (d’ailleurs, un tel plan ne pouvait qu’être fait par un génie, non ?).

« Hum, il me semble bien que ça parle de l’Avant Monde Magique archaïque. C’est une période particulièrement glauque, crois moi. Lâcha-t-il d’un ton qui se voulait amusant.

Après tout, ce qu’il disait était vrai ! Qui dans ce monde (excepté Binns et autres exceptions) tenait absolument à savoir ce qu’il s’était passé aux débuts du début du monde sorcier ? Le Big Bang, La Magie et le Moldus, les gentils et les méchants, puis c’est tout. Et bien non, il faut croire que cela ne suffit pas à tout le monde. Binns (dans ses grands moments d’égarement qui tendaient aux hors sujet) raconte que selon lui les « Ô grands Historiens de la Magie » cherchaient sans cesse à en savoir plus sur l'origine de l'origine. Mais quelle belle jambe ça nous faisait !

*note numéro 1 : penser à préparer une bombabouse pour binns. Rien de mieux pour faire peur au fantôme lorsqu'il nous refera son topo sur les historiens de la magie*

Portant alors son attention à ce qu’était en train de faire Elizabeth, Lelex constata qu’elle lisait un livre d’Etude des Runes. Quelle belle matière que voilà, et faites moi confiance, ça sortait vraiment de plus profond du cœur du jeune homme. Lui qui aimait particulièrement dessiner portait beaucoup d’importance à ce cours, souvent détesté ou ignoré des élèves (comme quoi, Hudley va toujours dans le sens inverse). C’était du dessin, certes, mais aussi un langage, c’est ce qui lui avait plu au premier abord. Il avait donc volontiers pris l’option.

Tu t’intéresse aux Runes ? Pourtant, ce n’est qu’en Troisième année que l’on doit choisir des options, non ? »

Alex aurait été particulièrement content de parler ‘runique’ avec la jeune fille, ou même de lui expliquer la matière si elle souhaiter l’apprendre. Dans tous les cas, il aurait préféré parler de ça plutôt que de l’Avant Monde archaïque, c’était sur et certain…

Alexender dit à Elizabeth sur quoi il travaillait et la jeune fille fit de son mieux pour ne pas paraître idiot à ne rien comprendre. Car pour elle ce n’était pas du chinois mais pas loin. Période ar-chaï-que ? Kesaco ? La jeune Poufsouffle acquiesça dont affirmativement, genre elle avait tout compris, et fit mine de se plonger dans son livre, histoire de ne plus jamais reparler de ce qu’étudiait Alexender. L’histoire de la magie était vraiment une matière intéressante mais quand on restait dans son année, plus haut, c’était beaucoup trop compliqué…

Mme Pince éloignée un maximum à présent du couple de Poufsouffle, Elizabeth et Alexender pouvait travailler tranquille, dans l’optique où bien sur, ils voulaient travailler. Ce qui n’était apparemment pas le cas du jeune homme… Alexender semblait plus motivé pour jouer aux billes plutôt qu’à ouvrir un quelconque livre. Pour Elizabeth, c’était différent, elle ne voulait pas travailler pour la simple raison qu’elle n’avait rien à faire mais désirait quand même lire le livre qu’elle avait entre les mains, histoire de prendre une décision pour l’année à venir.

L’étude des runes était pour Elizabeth une matière qui ne lui inspirait rien. Pas de mauvaises ondes mais pas non plus de bonnes, pour être clair : elle ne savait pas du tout si cette matière méritait d’être étudiée oui ou non. Et par chance, alors que tous ses amis semblaient non qualifiés pour l’aider, n’ayant pas choisi cette option pour leur scolarité, un garçon, comme tombé du ciel, pouvait la conseiller sur la matière. Mais ça Eli, ne le savait pas encore, bien qu’elle n’allait pas tarder à s’en rendre compte.

Alexender demanda à la jeune première année si elle s’intéressait aux runes, en lui rappelant que le choix des options ne se faisait qu’en troisième année, chose qu’Elizabeth savait fort bien justement. Eli leva donc la tête de son livre et regarda le jeune homme en replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, comme si tout à coup, le Poufsouffle devenait plus intéressant que jamais. Bien sur, intéressant, il l’était depuis le début de leur rencontre mais là Elizabeth était plutôt curieuse et intriguée par ce qu’il venait de dire alors qu’il n’y avait pas de quoi en fin de compte. Eli prit enfin la décision de lui répondre, après un léger temps d’attente, qui pouvait paraître bizarre et qui l’était.

- Oui justement, je suis en train de réfléchir si je prends l’option l’année prochaine. Personne n’a pu me conseiller dans le bon ou le mauvais sens, je me renseigne donc par moi-même.

Et par moi-même, ça incluait les livres de la bibliothèque de Poudlard, forcement. De toute manière, ça offrait à la jeune fille un prétexte de plus pour aller à ce lieu qu’elle aimait tant. Eli était en effet, dès qu’elle avait une heure de libre, collée à la bibliothèque, endroit calme et paisible qu’elle chérissait tant. Pourquoi devoir supporter le tumulte de la salle commune quand on pouvait venir travailler dans de bonnes conditions ici même, avec en prime, une flopée de livres à votre disposition ? Je vous le demande moi hein… Et puis la bibliothèque offrait en plus de ça une multitude de services supplémentaires, tous aussi plus utiles qu’intéressants.

Déjà la présence de Pince, était autant une bonne chose qu’une mauvaise. Certes elle pouvait paraître rabat-joie par instants (non non s’il vous plait ne soyez pas médisant, par instant suffira), mais elle était surtout un des piliers (au sens figuré bien sur) de la bibliothèque de Poudlard, à savoir que son bon fonctionnement ne dépendait en réalité que d’elle, et de personne d’autres. Et oui car, personne ne peut en douter, Irma Pince a une utilité (si si !) et une utilité des plus utiles en plus ! Sans blagues. Ranger les livres, dépoussiérer les étagères datant de Mathusalem, engueler gronder les élèves bruyants, étaient autant de taches qu’Irma Pince accomplissait bien volontiers, au plus grand bonheur de tous les élèves de Poudlard, les plus courageux sérieux du moins, ceux qui oser venir dans la bibliothèque.

Tout ça pour dire (car oui tout ce paragraphe a un but rassurez vous) qu’Irma Pince, bibliothécaire depuis 10 générations, prend son métier très à cœur, trop à cœur peut être même, et il ne fallait donc pas la juger sur ce qui nous contrariait à nous, mais bel ce qui l’embêtait à elle, parce qu’après tout, ce lieu unique, lui appartient, indirectement certes, mais il lui appartient. C’est elle qui en est chargée et c’est la seule, qui peut en prendre aussi grand soin, parce que vous, vous aurez beau y mettre toute votre bonne volonté, et même votre courage, il vous sera impossible de faire face avec loyauté à une monticule de livre relatant les « péripéties d’un troll des montages de sa naissance à sa mort prématurée » sans tourner de l’œil. Si vous voulez donc un métier facile et pas angoissant ne choisissez pas celui de bibliothécaire, vous risqueriez de le regretter.



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