Le retour de l'ange gardien [PV : Elizabeth]

Lydia Sallers était une plaie vivante ! une sangsue ! une sauvage, débile, cruelle et sadique ! Le dictionnaire ne comportait pas assez de mots vulgaires et mauvais pour décrire Lydia Sallers et au bout de quelques instants, Daniel, fatigué et énervé cessa de chercher des termes pouvant qualifier sa sœur et ferma l’enveloppe d’un geste rageur.

Le 1ère année n’avait pas pour habitude de se plaindre beaucoup, mais là, Lydia avait carrément dépassé les bornes puisqu’elle avait trouvé le moyen de piquer l’argent de poche de Daniel en détournant son courrier. Le rouquin n’avait plus vraiment le choix : il se devait de balancer sa sœur, de leur prouver à tous deux à quel point elle pouvait être diabolique : au mieux Lydia serait internée sur le champs – et Daniel n’aurait plus qu’à se débarrasser de cette tête de lard d’Adam pour retrouver une vie à peu près normale – au pire, ses parents s’en ficheraient et il devrait trouver un moyen de lui revoler l’argent qu’elle lui avait piqué.

La lettre était courte et rédigée de la façon suivante.



Il se serait bien passé d’écrire « vous me manquez » qui faisait trop fils à papa à son goût, mais après réflexion, il s’était dit que jouer au fils parfait pourrait plaider sa cause et amplifier la punition de Lydia.
Une fois la rédaction de sa lettre achevée, Daniel n’avait pas pris la peine de la relire et la missive se trouva tout de suite emprisonnée dans son enveloppe. Une fois l’adresse écrite avec application, le rouquin quitta la salle commune et entama la longue marche vers la volière.

En chemin il croisa diverses personnes, notamment Drago Malefoy et Pansy Parkinson qui scrutaient les uniformes de toutes les maisons dans l’espoir de retirer des points aux Serdaigle, Poufsouffle et Gryffondor. Daniel les doubla, gardant son regard fixé au sol et s’engagea dans un escalier.

Après 2-3 minutes de marche et deux escaliers, le jeune Sallers arriva à la volière et s’arrêta juste devant le temps de reprendre sa respiration une minute. Il ne faisait pas de sport car il détestait ça, et la moindre montée rapide l’essoufflait.
Après une brève halte, Daniel poussa à deux mains la lourde porte de la volière et manqua de tomber en arrière car un oiseau venait de se jeter sur lui.

« Mais qu… »

Si l’oiseau lui avait fait un peu peur au départ, il reprit rapidement ses esprits quand il se rendit compte que l’oiseau ne voulait que se percher sur son épaule.

« Bon, reste tranquille, et me fiente pas dessus ou j’te cuis en brochettes ! »

Attacher la missive à la patte d’un oiseau perché sur son épaule n’était pas facile, mais il tenta sa chance et était en train de préparer le nœud, quand une autre personne entra dans la volière.


[531 mots]

&&&

Lorsque Daniel entendit la porte de la volière s’ouvrir, il se détourna dans un premier temps de celle-ci, souhaitant à tous prix éviter le moindre contact avec la personne qui était sensée entrer dans la volière. Sa curiosité toutefois le poussait à identifier cette personne et un simple coup d’œil lui permit de reconnaître Elizabeth Harris.

¤ Elizabeth… ¤

En reconnaissant la jeune fille, Daniel choisit de ne pas se montrer aussi hostile qu’il l’aurait été avec n’importe qui d’autre (comprendre par là : pour n’importe qui d’autre il aurait tourné les talons en ignorant le salut qui lui était adressé).
Le Serpentard n’avait pas pour habitude d’être sympathique et son extrême méfiance l’invitait à se détourner de tous les élèves, mais Elizabeth avait un petit quelque chose de spécial : une douceur et une gentillesse qui n’était pas feinte. Daniel l’avait senti, et bien malgré lui il se sentait attiré par cette qualité rare que possédait Elizabeth.

La Poufsouffle entra donc dans la volière et reconnut instantanément Daniel. Elle le salua et demanda de ses nouvelles avec un sourire si enjoué que le jeune Sallers ne put s’empêcher de rougir. ¤ Pourquoi elle est toujours aussi gentille… Elle est idiote ou quoi ? ¤ Bien qu’au fond, il s’était rendu compte qu’il aimait bien Elizabeth, critiquer mentalement cette manie qu’elle avait de sourire tout le temps était plus fort que lui. Et oui, l’esprit des jeunes ados est bien compliqué et Daniel n’allait pas tarder à le comprendre. Ainsi il aimait bien Elizabeth, mais il ne voulait surtout pas le montrer, et surtout, il n’était pas encore prêt à se l’avouer à lui-même.

« Bonjour… Ça va… » répondit-il un peu machinalement et d’un ton presque dénué de chaleur et de sympathie.

Daniel s’était reculé d’un pas pour laisser passer la Poufsouffle et il la regarda évoluer dans la volière. Il profita de cet instant de silence momentané pour détourner les yeux et se soucier de son propre hibou, toujours perché sur son épaule. Le nœud qu’il avait préparé s’était défait lorsqu’il avait reconnu Elizabeth, et le Serpentard s’apprêta à le refaire, mais étrangement il était moins adroit que tout à l’heure et dut s’y reprendre à plusieurs fois rien que pour faire une boucle de la bonne taille.

¤ On ne s’est pas reparlé depuis l’infirmerie… Est-ce qu’elle a un peu pensé à moi depuis ? Si ça se trouve, elle ne me dit bonjour que parce que je suis là… Elle s’en fiche de moi… ¤

Le Serpentard avait l’esprit qui vagabondait et rata une nouvelle fois son nœud. Il soupira d’agacement et allait se mettre en colère quand le hibou choisit d’en faire des siennes et lui resserra les serres autour de son épaule.

« Aïe, Aaaïe, sale bête… »

Le serrement des griffes devenant douloureux, Daniel n’hésita pas à taper l’animal avec des coups du plat de la main et de plus en plus fort jusqu’à ce que celui-ci lâche prise et aille s’enfuir à l’autre bout de la volière.
Aussitôt que l’oiseau fut parti, Daniel porta la main à son épaule et se la massa avec énergie. L’oiseau lui avait fait mal, mais la blessure ne semblait pas grave.

¤ Purée, ce stupide oiseau m’a abimé ma cape ! Mauvais jour ! ¤

Se retenant de grimacer pour éviter de passer – encore – pour une chochotte devant Elizabeth, Daniel jeta un coup d’œil discret à la Poufsouffle avant de se remettre à faire son nœud.


[580 mots (ouf, juste à temps)]


&&&

Manifestement, Hermes était plus caché que la joie de Daniel puisqu'elle ne parvennait pas à le discerner parmis la grande masse de hiboux présent. Quoique, la joie de Daniel ne soit pas non plus très visible en cet instant, comme de routine en fait. Daniel n'était pas homme à montrer ses sentiments et même s'il le faisait, Eli doutait qu'il rie à longueur de temps. Daniel était renfermé, c'était certains, et il était blessé, ça se voyait à sa façon d'agir, Elizabeth l'avait bien remarqué. Le Serpentard souffrait intérieurement et exprimait sa souffrance par l'agressivité, la meilleure carapace qui soit.

Mais Eli n'était pas comme tout le monde avait réussi à comprendre Daniel dès leur première rencontre. Lui répondre avec agressivité n'arrangeait pas les choses bien au contraire, et il fallait juste être gentil avec lui, pour ne pas le blesser plus qu'il ne l'était déjà. Daniel avait besoin d'affection, et ça tombait bien, puisqu'Eli était d'une nature des plus affectueuses, surtout avec les gens qu'elle aimait, et Daniel en faisait partie. Pour l'heure, Daniel avait l'air d'aller bien et Eli remarqua qu'il était beaucoup plus sympathique que la première fois qu'elle l'avait rencontré.

Il fallait dire aussi que les circonstances n'étaient pas les même. Daniel était malade, c'était le début de l'année, et il ne conaissait pas grand monde. Si Eli devait refaire ce qu'elle avait fait pour lui, elle n'hésiterait pas une seule seconde. Daniel était pour elle le seul, l'unique même, Serpentard qu'il vallait la peine de connaitre. Il ne figurait pas (encore) parmis ses amis, mais Eli était contente de le compter parmi ses connaissances. Elizabeth était la dernière d'une très nombreuse famille et elle n'avait pas connu la joie d'avoir un petit frère ou une petite soeur. Daniel lui rapellait en fait le petit frère qu'elle n'avait jamais eu et qu'elle avait toujours révé d'avoir.

- Passes, je vais t'aider à le faire.

Daniel semblait embété pour faire un noeud à la lettre qu'il comptait attacher à son hibou mais celui ci ne semblait guerre l'apprécier. Eli s'approcha de l'animal qui avait volé plus loin en espérant que ne refusera pas son aide. Elle ne l'avait pas vu depuis un bon moment il fallait dire, depuis son séjour à l'infirmerie en fait, elle ne lui avait pas parlé, pas vu serait plus juste en fait. Ils n'étaient pas dans la même classe et pas dans la même maison donc toutes rencontres étaient forcement réduites.

Mais ce que Daniel ignorait c'était qu'Elizabeth était venue le voir à l'infirmerie pendant qu'il dormait pour prendre des ses nouvelles auprès de Mme Pomfresh. Bien sur, elle n'avait pas voulu qu'il le sache, il aurait encore trouvé un moyen de raler et avait donc demandé à l'infirmière de ne rien dire à propos de sa venue. Eli était ensuite repassée le lendemain de sa sortie où elle lui avait dit qu'il allait mieux. Il n'en fallait pas moins pour qu'Elizabeth soit contente. Hélas depuis ce jour, elle n'avait pas pu lui parler, elle le regrettait, et compter bien rattraper le temps perdu.

Tout en pestant contre l’oiseau et en songeant sérieusement à venir l’embrocher pendant la nuit (et à le donner à cuire aux cuisines hum), Daniel rata de nouveau son nœud et abandonna aussitôt l’idée de le refaire.
Elizabeth d’ailleurs sauta sur ce bref moment de découragement et attrapa d’un geste souple le fil et la lettre qu’il tenait dans ses mains et lui proposa de l’aider à faire son nœud.

¤ Hé, mais j’ai rien demandé ! ¤

Bien qu’il fut un peu contrarié qu’Elizabeth le prenne pour un incapable même pas fichu de faire un nœud tout seul, le simple fait que la jeune fille lui frôle la main sembla lui couper tous moyens d’expression et ses protestations moururent donc dans sa bouche. Sa gorge laissa échapper un léger râle, mais il exprimait plutôt de la gêne que de l’agressivité.

Se sentant stupide à ne plus rien avoir à faire, Daniel se trouva rapidement une occupation qui lui permettrait d'éviter encore quelques temps le regard de la jeune fille : il se concentra sur son épaule et sur sa cape.
Evaluant du regard les dégâts que le volatile avait fait avec ses serres sur son uniforme, il constata avec déplaisir que son habit avait désormais deux petits trous et quelques fils tirés. Rien de bien dramatique, mais sur le coup cela l’embêta car il ne se sentait à l’aise que dans des vêtements parfaitement cleans et bien coupés.

¤ Saleté de chouette… Elle a intérêt à s’être bien planquée au fond de la volière, sinon je l’étrangle de suite ! ¤

Tirant légèrement sur les petits fils tirés, il constata que cela agrandissait les petits trous et préféra donc ne pas y toucher davantage. Il chercha alors du regard la chouette fautive, mais son attention fut de nouveau captivée par Elizabeth en train d’accrocher sa lettre.

Il n’avait pas vraiment envie de lui parler (pour la simple et bonne raison qu’il ne savait pas quoi lui dire), mais il avait beaucoup pensé à elle ces derniers temps, et il savait que les occasions où ils pouvaient se voir seuls à seuls étaient quasiment inexistantes. Il commença alors à se demander si il ne regretterait pas qu’elle reparte tout juste après l’avoir aidé à attacher sa lettre et ceci en ayant à peine échangé deux ou trois phrases de courtoisie.

¤ Peut-être que je ne la reverrai pas avant longtemps… Je devrais peut-être en profiter un peu… ¤

Pesant le pour et le contre, il se décida finalement à ouvrir la bouche.

« Tu n’étais pas obligée, j’y serais arrivé tout seul… »

Ne parvenant pas à se décider pour un sujet réel de conversation, Daniel se contenta d’exprimer ce qui lui passait par la tête sur un ton mi-défensif (comme d’hab) et mi-reconnaissant. Il souhaitait ainsi affirmer qu’il était content qu’elle l’aide, mais qu’il était toutefois très capable de le faire lui-même.

¤ Après elle va me prendre pour un handicapé… C’est pas parce que j’ai raté le nœud 3 fois que je sais pas faire les nœuds après tout ! ¤

Son regard était resté posé sur Elizabeth, mais il prenait toutefois soin d’éviter son regard car il n’avait pas l’habitude de regarder les gens dans les yeux lorsqu’il leur parlait. Il laissa échapper involontairement un nouveau léger raclement de gorge avant de croiser les bras sur sa poitrine en attendant que la 2ème année ait terminé avec sa lettre.


[572 mots]

Faisant le noeud autour de la pate du hibou solidement pour ne pas qu'elle tombe en vol, Eli jeta un bref coup d'oeil à Daniel qui ne cessait de la regarder. Elle ne sourit pas, bien consciente que si elle faisait ça il comprendrait qu'elle l'avait vu, ce qu'elle ne voulait pas. Une fois la lettre bien fixée à la pate du hibou, Eli caressa l'animal et la laissa là pour que Daniel puisse la faire s'envoler. Elle se dirigeat ensuite vers le centre de la pièce, encore à la recherche de son hibou. Elle était certaine qu'il était là mais cette tête de linote ne voudrait pas dessendre tant qu'Elizabeth ne lui en donnerait pas l'ordre, ce qui serait difficile si elle ne le voyait. Tentant le tout pour le tout, Eli décida d'apeller l'animal. Après tout, elle ne risquait rien de plus qu'à ne rien faire.

« Hermes! Hermes! Descends allez! J'ai du courrier pour toi! » Croyant dur comme fer que son hibou était doté d'intelligence (et oui un hibou est intelligent croyez le ou pas), elle savait qu'il ne répondait qu'à l'appel du courrier. En même temps, si elle était là, c'était pas pour planter des fleurs... Eli regarda donc en l'air, espérant son hibou venir à elle. Manifestement, il était quelques parts, mais ne souhaitait pas se montrer. Et ce n'était pas avec tout le bruit ambiant ainsi que toutes les chouettes et hiboux présents qu'elle allait s'y retrouver. La jeune Poufsouffle regarda dans Daniel, dans un signe de profond désespoir et lui dit. « Je crois que je vais être obligé de prendre un hibou de l'école... »

Et c'était le cas. Son hibou était plus têtu qu'un ane et elle savait que s'il n'avait pas envie, il ne descendrait pas de son perchoir. Comme quoi un hibou ça du bon mais aussi du négatif. Prenez un aigle par exemple. Certes c'est assez imposant et dangereux mais au moins c'est obéissant et rapide. Le hibou lui, est lent, et chiant. Pardonnez l'expression mais quand vient la 3ème fois du mois que votre hibou refuse d'obéir, ça devient laçant. Du coup Eli l'avait puni de Miam-hibou histoire de le mettre au régime. Tant pis pour lui.
Voyant que Daniel avait un problème avec son uniforme, Eli se rapprocha de lui. La chouette lui avait planté ses serres dans l'épaule pour donner de jolis trous au costume du garçon. Quand on le dit. Un hibou, ça n'a que des côtés négatifs.

« Elle t'a pas ratée dit donc... » Et c'était vrai. Si Eli avait du racheter un uniforme à cause de son hibou, Hermes aurait passé un sacré mauvais quart d'heure. Et il fallait la voir Elizabeth quand elle était énervée. Elle faisait “presque” peur. Les cheveux ébouriffés, les yeux éxorbités, bavant et crachant en parlant... Comment ça c'est pas crédible ? Si monsieur ! Tout à fait! Nomého! Tout ça pour dire qu'Elizabeth aurait bien été en colère si on lui avait abimé son costume, que ce soit la veste ou même sa jupe. Alors je vous laisse imaginez Daniel. Il devait pester intérieurement et il aurait raison. Achetez un aigle, c'est plus cher, mais au moins ça mange les hiboux. Non ? Ah zut, ben tant pis...

[ 536 ]

*** Tous comptés

La phrase que Daniel avait eu tant de mal à formuler n’eut pas exactement l’effet escompté sur Elizabeth puisque celle-ci n’y répondit même pas. Pire, la Poufsouffle se contenta de jeter un bref coup d’œil au Serpentard avant de le laisser seul avec le hibou qui transporterait la missive.
Le rouquin ne perdit pas un des mouvements de la jeune fille et la regarda se déplacer dans la volière. Pendant ce temps, le Serpentard lui, sentait ses jambes se ramollir et sa bouche devenir légèrement sèche.

¤ C’est sûr maintenant, elle se fiche de ma présence, comme tous les autres… ¤

Si Daniel avait sérieusement songé à baisser sa garde devant la Poufsouffle, le simple fait qu’elle l’ignore un bref instant suffit à le mettre en colère et à lui donner des envies d’homicide … ce qui influença probablement le comportement du hibou qui se trouvait tranquillement posé sur la table. Alors qu’il croisa le regard du 1ère année, celui-ci décida de s’envoler s’enfuir par la fenêtre si brusquement que cela fit sursauter Daniel qui se retrouva encore plus contrarié que l’instant précédent.

¤ Je me barre d’ici et je claque la porte ! Elle ne me reverra jamais plus ! ¤

Alors qu’il amorçait son départ, il se retrouva stoppé net par la douce Eli qui venait de prendre innocemment la parole, pour se demander si elle n’allait pas utiliser un hibou de l’école plutôt que son propre animal.

Daniel, interdit, se retrouva à ne plus savoir que penser de la situation…
Eli ne lui souriait plus, elle ne le regardait plus, mais elle ne l’ignorait pas totalement. ¤ A moins qu’elle se moque de moi… ¤ Recroisant ses bras sur sa poitrine, son regard plongea vers le sol qu’il commença à gratter du bout du pied.

Ses sentiments envers Elizabeth étaient confus, et il était partagé entre l’envie de la fuir et celle de rester. Son envie de partir était motivée par cette méfiance constante qu’il entretenait avec tout le monde. Peut-être qu’Elizabeth s’était montrée vraiment gentille et prévenante par le passé, mais peut-être que maintenant cette époque était révolue et qu’il valait mieux ne plus la fréquenter avant qu’elle ne se mette à devenir odieuse à son tour.
Cependant il avait très envie de rester, car quelque chose – il ne savais pas exactement quoi – l’attirait irrésistiblement chez elle.

Décroisant lentement les bras, Daniel se gratta un moment la tête, puis il se détourna vers la fenêtre avant de regarder de nouveau son uniforme abimé. Cette manœuvre dura très peu de temps, mais eut un effet plutôt positif, celui d’attirer Elizabeth auprès de lui et de lui faire reprendre la parole.

La douce voix de la jeune fille résonna quelques instants aux oreilles de Daniel, Daniel qui prit son temps pour répondre à la jeune fille, d’une voix neutre.

« Une cape toute neuve… Déchirée à cause d’un oiseau de malheur… »

Plusieurs embryons de conversation commençaient déjà à naître dans la tête de Daniel mais celui-ci les chassa rapidement de son esprit, considérant qu’il n’avait rien de bien intéressant à dire, et que donc il valait mieux se taire…

¤ J’vais pas commencer à lui dire des gentillesses, après elle va me prendre pour un crétin… Et puis bon elle en a probablement rien à faire de ma vie. ¤

Dans le regard de Daniel passèrent différentes émotions, mais alors qu’il réfléchissait à ce qu’il convenait de dire dans une situation pareille, ses yeux faisaient désormais tout leur possible pour éviter ceux de la Poufsouffle.

Comme on le savait tous, Poufsouffle était la voix de la raison, dans toutes les circonstances et ce jour ci ne faisait pas exception à la règle. La jeune Elizabeth ne comptait pas laisser le jeune Daniel entrer dans les chemins désagréables des Serpentard pour en devenir à son tour un de la pire espèce. Non, il existait de gentil Serpentard, et Eli comptait faire de Daniel un de ceux là. Tenez, par exemple, Dennis Caremis, dans la même classe qu'Elizabeth, était un modèle de gentillesse et de sympathie, et pourtant il avait attérit chez les verts et argents. Une “mauvaise pioche” comme les appelait Elizabeth. Il n'était donc pas question de faire de Daniel un enfant isolé qui aurait tout le temps un prétexte pour se sentir mal ou pour raler. Pas question. Ce petit allait profiter de la vie, et être heureux. Pas question de le laisser de côté. « Un hibou. Pas “un oiseau de malheur”. Bon d'accord des fois je reconnais qu'ils sont un peu agaçants, mais ils nous sont surtout très utiles. Sans eux tu ne pourrais pas tenir ta famille au courant de tes aventures à Poudlard. Rapelles toi en... » Comme pour se conforter dans son idée, elle rajouta: « Et puis ce n'est pas si grave, je pense que je vais pouvoir te l'arranger rapidemment. Ca te dérange de me laisser ta cape jusqu'à demain ? »

La maman d'Elizabeth avait donné un nécessaire de couture à la plus jeune de ses filles au cas où elle s'abimerait quelques habits. Par chance, Eli était une bonne élève aussi chez elle, quand il s'agissait d'apprendre à coudre. Une fois qu'on avait le mouvement, tout était simple. En revanche le travail ne se faisait pas tout seul et Eli avait besoin d'au moins une soirée pour réparer la robe de Daniel, un travail bien fait est un travail qui n'est pas baclé. Elle le regarda donc et attendit sa réponse. Quand celle ci lui fut donnée, la jeune fille effectua un demi-tour rapide sur elle même, tournant donc le dos à Daniel et s'énnonça, comme pour elle même. « Lequel je vais prendre... ? » Elle amorssa un rapide tour d'horizon de la pièce pour repérer quel serait l'heureux élu qui irait à Basiltown. « Celui-ci! » Dit elle en pointant don doigt vers un magnifique hibou blanc qui allait faire verdir de jalousie le petit Hermes. N'accordant pas le moindre regard à son hibou qui refusait toujours de faire la tronche, Eli attrapa son prochain messager pour lui accrocher à la pate le message. D'un ton toujours aussi posé et comme si la question était des plus banales, Eli s'adressa à Daniel. « Comment ça se passe avec ta soeur ? » Elle tourna enfin la tête vers lui tout en restant le plus impassible possible, ce qui était dur.

En réalité Elizabeth avait chargé Myrielle, une plus ou moins bonne conaissance, amie surtout avec Wendy et Alexander, de surveiller le jeune Sallers. Eli n'était pas tranquille de le savoir seul sans protection dans la salle commune des Serpentard, et elle avait donc chargée la belle rousse de veiller le plus discretement possible sur lui. Le protéger de sa soeur était aussi une de ses missions. Eli ne voulait surtout pas dire à Daniel qu'elle le faisait surveiller, parce que d'un, il n'aurait surement pas apprécié, et de deux, elle ne voulait pas qu'il aille se faire des histoires tout seul. Ce qu'il ignorait ne pouvait pas lui faire du mal. Et puis au moins, Eli pouvait avoir un oeil sur lui tout le temps, plus ou moins indirectement. Quand celui ci eut répondu, Elizabeth se rapella de ce à quoi elle avait pensé pour les vacances d'été. Son anniversaire. Elle comptait regrouper bon nombre de ses amis, et donc une grosse majorité de Poufsouffle. Mais elle comptait bien entendu inviter Daniel. S'il pouvait se lier d'amitié avec Jack, ce serait vraiment super... « Dis au fait, je ne t'en ai pas encore parlé, mais cet été je fais une fête chez moi pour mon anniversaire. Je serai ravie que tu puisses venir... » Et ça, c'était vrai. Avec toute les personnes sympathiques qu'il y aurait, il ferait certainement de bonnes conaissances. Tout le monde était adorable de toute manière dans les amis d'Elizabeth, logique me direz vous, sinon ils ne seraient pas amis. Et puis au pire s'il ne voulait pas se méler aux élèves de Poudlard durant les vacances, il pourrait toujours se lier d'amitié avec Simon, il ne pourrait que l'adorer...

Eli s’était approchée de lui et lui avait proposé le plus naturellement du monde de s’occuper de sa cape et de la réparer elle-même. Devant tant de gentillesse Daniel eut bien du mal à résister et malgré lui les barrières mentales qu’il mettait en place - pour se protéger des autres personnes - commençaient à fondre devant la Poufsouffle.

Pesant un court instant le pour et le contre, le rouquin fut rapidement convaincu par une simple constatation : si il confiait sa cape à Elizabeth, ils seraient bien forcés de se revoir au moins pour qu’elle la lui rende.

« Non, ça me dérange pas. »

Le regard toujours fixé ailleurs (plus précisément : sur les hiboux ^^), il avait baissé d’un ton pour formuler cette réponse. Cependant si Elizabeth avait bien tendu l’oreille, elle pourrait se rendre compte que non seulement il avait accepté sans se faire prier, mais encore que la voix du Serpentard était dénuée de toute agressivité ce qui était plutôt rare.

N’osant pas donner sa cape tout de suite, il prit tout son temps pour la détacher et la plia avant de la poser sur son avant bras. Il la portait ainsi en attendant le moment propice pour la donner à Eli.

¤ C’est déjà sympa de se proposer… J’vais pas lui filer comme à une bonniche… ¤

Légèrement plus détendu qu’au début de la conversation, Daniel observa alors Eli évoluer dans la volière et choisir avec soin son hibou. La Poufsouffle continuait de lui parler tout en faisant autre chose et Daniel qui aurait pu choisir de partir, resta au contraire quelques instants avec la blondinette. Lui-même ne saurait justifier ce choix, mais il fallait croire qu’Eli avait gagné une place certaine dans le cœur de Daniel à force de gentillesse et de montrer de l’intérêt pour lui.

Alors qu’Eli accrochait sa missive à la patte d’un des hiboux de l’école, elle continuait donc de parler et posa au passage au Serpentard une question plutôt inattendue.

¤ ?????? ¤

Par chance il n’avait rien dans la bouche sinon il était probable qu’il aurait instantanément craché le contenu de celle-ci sur Elizabeth. Cette interrogation avait en effet de quoi surprendre : comment savait-elle qu’il avait une sœur alors qu’ils n’étaient pas dans la même année et qu’elle n’était pas de celle de Lydia non plus. Lui n’avait évidemment pas parlé de Lydia (il faisait tout son possible pour oublier que cette plaie était de sa famille) et donc si Eli était au courant pour sa sœur c’était donc qu’elle s’était intéressée un tant soit peu à lui .

« Comment tu sais que j’ai une sœur ? »

Répondre à la question par une autre question lui semblait un bon moyen d’éluder celle-ci. Certes Eli ne se satisferait pas d’une explication aussi vague mais pourtant elle devrait bien s’en contenter [strike]parce qu’il faut fermer les sujets et que commencer un dialogue maintenant ne serait pas judicieux[strike] puisque Daniel n'avait pas vraiment envie de s'étendre sur sa situation familiale.

Bref, si Elizabeth n’était pas parvenue à arracher une réponse à Daniel sur ce sujet, elle pouvait au moins se flatter d’avoir capté de nouveau son regard. En effet le jeune rouquin avait cessé de contempler les hiboux pour replonger son regard dans celui de la blondinette et pour tenter de le sonder et d’y trouver quelques réponses.

¤ Est-ce qu’elle se serait renseignée sur moi ? ¤

Finalement peut-être ne l’avait-elle pas totalement ignoré depuis l’infirmerie… Et peut-être allaient-ils se revoir tous les deux… Peut-être donc (projetons-nous un peu dans le futur ^^) que Daniel allait finir par se lier petit à petit avec une personne de son âge !


La discussion « Lydia » s’arrêta aussi vite qu’elle avait commencé mais Eli ne se laissa pas déstabiliser pour autant et trouva un nouveau moyen de faire repartir la « conversation » (oui guillemets, il faut dire que Daniel ne parle pas beaucoup) en invitant Daniel à son anniversaire : chez elle et pendant les vacances d’été.

¤ Aller chez Elizabeth… ¤

Quelque part cette idée lui donnait envie bien qu’ils ne se connaissent pas encore très bien. Cependant il n'osa pas vraiment répondre d'emblée par l'affirmative. Il lui manquait des éléments pour cela. Etait-ce une fête officielle ou plus intime ? Combien de personnes participeraient à cette « fête » ?

« Et il y aurait combien de personnes à ta fête ? »

Ecoutant la réponse d’Elizabeth, le Serpentard ne put s’empêcher de laisser passer une petite grimace. La fête perdait beaucoup de son intérêt si il n’avait que peu de chance de passer du temps seul avec la blondinette. Ceci-dit c’était une occasion de plus de la voir… Il lui faudrait y réfléchir…

« Je verrai… Je te dirai plus tard… J’ai des projets pour cet été… »

Le sujet fut ainsi clos et Daniel et Eli se retrouvèrent face à face à se regarder sans n'avoir plus rien à faire ou dire. Leurs lettres étaient envoyées (ou quasiment envoyées ^^) et ils n’avaient ainsi plus tellement de raisons de trainer dans la volière. « Je dois y aller… » se résolut à dire Daniel, serrant sa cape contre lui, n’osant finalement reparler à la Poufsouffle de sa proposition de la recoudre.

Il tourna rapidement le dos à Elizabeth et poussa la porte d’une main quand celle-ci le rappela et lui rappela qu’il avait oublié de lui laisser sa cape.

Plutôt content finalement de ce « rappel », Daniel abandonna sa cape à Elizabeth et faillit presque sourire à la jeune fille en lui répliquant : « Je viendrai la reprendre demain alors… … … Merci… ». Et il tourna alors définitivement les talons et s’éloigna de la volière d’un pas rapide, tout en repensant à cette heureuse rencontre et surtout à l’invitation chez Elizabeth !


[TOPIC TERMINE pour Daniel, mais je t'invite à y répondre une dernière fois pour clore en beauté
Merci pour le topic en tous cas !]

Daniel accepta la proposition d'Elizabeth concernant le raffistolage de sa cape ( pauvre petit, il ne savait pas dans quoi il s'embarquait là... ) avec un ton qui défiait les lois de la nature ( celle de Daniel tout au plus ). Ce ton de voix n'échappa d'ailleurs à Elizabeth. On sentait à présent le jeune garçon à l'aise quand il parlait et pas sur la défensive comme il l'était tout le temps. Elizabeth marque un point sur le chemin de la réussite. Elle le menerait loin ce petit, faites lui confiance! Il passerait de l'affreux Serpentard ( comment ça c'est un cliché ? ) au gentil petit garçon adorable que tout le monde aime. Rectifications, il fallait quand même corriger plusieurs points.

D'un) Daniel n'était pas encore un affreux Serpentard, et il n'avait pas besoin d'être “sauvé” de l'emprise de sa maison, du moins pas totalement. Eli savait par expérience que tous les Serpentard n'étaient pas mauvais ( oui vous avez bien lu ) et qu'il existait des exceptions, autre que les mauvaises pioches. Il existait aussi parfois d'ailleurs des gens qui n'étaient pas à Serpentard mais qui auraient du s'y retrouver ( Coucou Joshua! Coucou! ). Il ne fallait donc pas généraliser en disant que les Serpentard avaient une mauvaise emprise sur Daniel. Pas tous du moins. Mais Eli restait cependant convaincue que le jeune garçon manquait cruellement d'amour et qu'il fallait arriver à le faire sortir de sa coquille pour qu'il puisse s'épanouir pleinement.

Eli sourit donc à son jeune ami quand celui ci parla de façon -disons le nous- normale. Et venant de Daniel, croyez moi, c'était une source de bonheur incomparable. Qu'il puisse enfin parler à Eli sans se sentir en danger était un réel plaisir et Eli devait reconnaitre qu'elle était plutôt flatée. Oui flatée. Elle était l'une des priviligiés avec qui Daniel se sentait bien, et ça, c'était une vraie victoire pour la jeune fille.

Daniel attaqua ensuite directement dans les questions, ce qui pour une fois lui donnait l'occasion d'en placer une avec une Elizabeth légèrement -hum hum- bavarde. Sauf que là pour le coup, il aurait pu s'abstenir. Eli aurait volontier laché un “Oups” de regret si elle n'avait pas eu envie de manquer une fois de plus de tact. Voici The question qu'Elizabeth voulait à tout prix éviter. Et par manque de chance, Daniel venait de la poser. Flute et reflute! Voilà qui l'a mettait dans de beaux draps!

« Euh... Ben tu as du me le dire... Non ? De toute manière, à Poudlard tout se sait... Regarde par exemple, tout le monde sait que Rusard en pince pour Pince... Enfin... je me comprend... passons. » Elizabeth Harris, ou comment changer de sujet discretos. Elizabeth avait joliment élludée la question et elle en était d'ailleurs pas peu fière. Avec ça, Daniel n'aurait pas le moindre soupçon, c'était certains. A moins bien sur que Myrielle aille tout lui balancer à la figure. “J'en ai marre d'être la bonniche d'Elizabeth, surveille toi tout seul!”. Mais ce scénario n'était pas envisageable, sinon Eli arrêterait aussitôt de protéger Alexander ( et là zut, faille du plan, Elizabeth et Alex étaient amis, Eli était donc contrainte de le protéger même si Myrielle ne faisait plus rien pour elle ). Passons donc.

Le sujet changea ensuite fort heureusement pour en venir à la fête d'Elizabeth. Par chance, Daniel n'émettait pas de résistances immédiates, il se contentait pour l'instant de demeurer suspect. « Oh, je pense qu'on sera un peu moins d'une vingtaine. Mais ça n'a encore rien d'officiel, je n'ai même pas encore envoyé les invitations, je ne sais donc pas encore qui va venir. Mais sois en sûr, tout le monde invités sera gentil, tu n'as aucun soucis à te faire là dessus... » Et là pour le coup, Eli ne mentait pas ( genre Elizabeth ment souvent ). Elle était persuadée que Daniel trouverait la présence de l'assemblée vraiment sympathique, du moins par mis les Poufsouffle, il était évident qu'il trouverait quelqu'un de gentil. On parit ?

Daniel lui annonça ensuite qu'il devait y réfléchir et qu'il la tiendrait au courant plus tard. De toute manière, Eli n'était pas pressée, et n'attendait pas une réponse immédiate. Le jeune Serpentard lui dit ensuite qu'il devait y aller. Tant mieux, Eli aussi n'avait plus rien à faire là, son hibou s'étant déjà envolé. « Daniel... Tu es sûr de rien oublier ? ... ... Ta cape... » Le jeune revint donc sur ses pas pour donner le vétêment à sa camarade. Elle lui adressa un sourire resplendissant avant de lui donner un signe de la main et de lui dire: « A demain ! » Elle regarda ensuite le jeune homme partir, seul, pendant qu'Eli rangea la cape du Serpentard dans son sac. Une victoire de canard de plus pour Elizabeth dans son combat pour rendre Daniel moins sur la défensive. Elle le savait, ce garçon était une vraie perle, il fallait juste le laisser s'ouvrir au monde pour le laisser briller pleinement.