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| | |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres |  |
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| Auteur | Message |
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Invité 
 | Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres Mer 9 Avr - 22:50 | |
| Elle le connaissait, elle le connaissait si bien qu’elle pouvait relever sur son visage, la douleur qui s’était accaparée de lui lorsqu’elle avait prononcé le nom de leur fils. Elle savait que ce simple nom lui déchirait les entrailles et que même si longtemps après que James les ait quitté, Aaron souffrait toujours autant. Amanda détestait le voir souffrir autant, elle détestait le voir se détruire à petit feu… Leur fils était mort, Aaron aurait du l’accepter, pas oublier mais accepter…mais au contraire il avait choisi de se murer dans son chagrin…un Chagrin incontrôlable qui le submergerait probablement durant toute son existence. Pourquoi se refusait il tant à accepter la mort de leur fils ? Pourquoi se refusait il à l’aborder avec elle ? Que lui avait elle fait pour mériter cela, alors qu’elle ne demandait qu’à l’aider, qu’à le soutenir tant qu’elle pouvait ! Mais non…Il ne voulait pas de son aide, il voulait demeurer seul face à une perte irremplaçable..que pouvait dont faire Amanda contre sa volonté ? Elle ne pouvait l’aider s’il ne le désirait pas.
Alors, elle sonda son visage, un visage sur lequel s’affichait toute sa douleur, une douleur contre laquelle elle ne pouvait rien…Elle se sentait si impuissante, incapable de quoi que ce soit, elle détestait cette sensation de frustration qu’il lui forçait à subir, alors que tout aurait été si simple s’il avait accepté de parler..Alors Amanda ne se démonta pas et doucement elle reprit, sur une voix calme et douce
_Aaron…Il va pourtant falloir en parler un jour…Si tu ne me parles pas comment veux tu que je t’aide…Crois tu une seule seconde que James, que ton fils, aurait aimé voir son père, autrefois si souriant, sombrer dans la dérision et la déraison ?
Amanda se souvenait à merveille des sourires de son époux…autrefois, il souriait à son fils, il lui souriait à elle…Pourtant elle se rappelait aussi de son manque d’enthousiasme lorsqu’elle lui avait dit qu’elle désirait un enfant. Oh Aaron n’était pas du même avis qu’elle, il n’en désirait pas…enfin pas tout de suite. Et pourtant, Amanda s’était retrouvée enceinte, un pur accident, un accident pur et simple, un imprévu… Elle se souvenait si bien du soir où elle le lui avait appris. Il était rentré tard ce soir là et elle avait passé sa journée à St Magouste dans un état pitoyable étant rentrée en urgence du Ministère moldu. Elle avait appris la nouvelle et elle était folle de joie, mais elle appréhendait tant la réaction d’Aaron, elle redoutait qu’il n’accepte pas…qu’il refuse cet enfant. Elle souriait encore en revoyant la tête qu’il avait fait , à la fois surpris, heureux et si soucieux ! Puis au fur et à mesure des mois, en voyant son ventre s’arrondir, il était devenu un vrai futur papa poule ! Sa joie se lisait sur son visage, et il la cajolait plus que jamais…Et puis ce sourire…ce sourire lorsqu’il avait vu son fils pour la première.
Mais un jour, il en avait été décidé autrement et ce cadeau du ciel qu’avait été James, se bonheur qui envahissait leur vie…tout avaient disparu si soudainement. James était tombé malade et la maladie leur avait volé leur fils en quelques mois…Incurable, James les avait laissé, la mort l’avait emporté. Amanda n’avait pas réussi à l’accepter…Elle avait sombre durant des mois se refusant à quitter la chambre de son fils, elle se refusait à voir la vérité en face et il en avait été de même pour Aaron, il s’était éloigné, refusant définitivement la mort de son fils, ce petit garçon, son fils, son héritier… Il avait disparu, le seul qui parvenait à leur donner un sourire…Le seul rayon de soleil dans leur vie. Du jour au lendemain leur vie avait été bouleversé à jamais et la naissance de Mélissa, qui n’était que pure miracle, n’avait jamais rien changé à la détresse qu’avait un jour ressenti Aaron. Un enfant ne pouvait pas en remplacer un autre. Un beau jour, Aaron était revenue à elle…se refusant de l’approcher, se refusant presque de lui parler. Il ne la touchait pas, refusait de voir sa fille..Le cauchemar avait bel et bien débuté.
Amanda quitta alors ses pensées, son regard de cristal se détachant de son époux…Quelques mots…juste quelques mots. Et Aaron, la ramena à la réalité…Il mentait, oh oui il mentait ! Il trouvait propice de lui dire qu’il n’insulterait plus son frère…Elle savait incapable de cela, elle savait qu’il haïssait Thomas, peut être à juste raison, mais il était tout à fait incapable de cesser de l’insulter. Aaron était capable du pire…il était capable d’aller trouver Thomas, et de lui faire le plus de mal possible pour ce qu’il faisait à l’heure actuelle, soit lui voler sa femme, soit tenter de la tourner contre lui ! Oh, oui il pouvait le lui faire regretter…Mais Amanda connaissait son frère, elle connaissait Thomas et Thomas n’avait aucun pitié pour les êtres tels que son époux…Non Thomas préférait tuer les sang mêlés, époux de sa sœur où non cela ne changeait rien. Alors, elle comprit, elle comprit pourquoi son époux refusait tant qu’elle approche son frère. Thomas était dangereux…Mais Amanda préféra fermer les yeux.
Elle ne rétorqua pas, elle ne le pouvait pas. Son époux la croyait capable du pire, il la croyait si faible, qu’elle aurait pu tromper sa famille, se détourner de sa fille, se détourner de lui pour se tourner vers le mal…le mal qu’incarner son frère. Il la pensait capable de le trahir, pourquoi ? pourquoi pensait il cela, comme doutait à ce point d’elle ?! Amanda n’était pas stupide. Son frère la manipulait, elle le savait, elle en était consciente mais l’avait choisi…parce que Thomas lui donnait l’illusion de s’occuper d’elle, chose que ne faisait pas son époux. Mais Amanda était assez intelligente pour pouvoir prendre encore les bonnes décisions…Ce que ne pensait pas son époux, il la pensait si peux intelligente qu’il doutait d’elle.
_Cesse de mentir…cesse de me mentir ! Tu ne demandes pas Aaron, tu ordonnes ! et je vais te dire pourquoi…parce que tu as peur que je refuse ! Tu t’es tellement éloigné de moi que tu as peur de revenir vers moi aujourd’hui ! Tu crois que je te hais…Alors oui tu me déçois…tu me déçois de me croire ainsi !
Amanda soupira, elle était un peu comme son époux, capable de passer du blanc au noir…Elle pouvait se montrait douce et l’instant d’après détestable. Amanda, retrouva alors un air glacial lorsqu’Aaron retrouva l’usage de la parole, mais elle ne fit pas le moindre mouvement se contentant de le fixer avec dédains.
_Que tu serais capable de quoi ?! Hein ?! dis le Aaron ? d’aller le trouver ? d’aller le tuer ! Je le sais tout cela…mais fais toi à l’idée, Aaron Millers, c’est mon frère, mon jumeau, mon sang ! Tu touches à lui, et c’est moi que tu perds, pourquoi ?! Parce qu’il est temps,chéri, que tu réalises que les seuls personnes qui m’aides aujourd’hui à surpasser tout cela, ne sont autres que Mélissa et Thomas !
Amanda était furieuse contre lui, c’était dramatique la manière qu’il avait de parvenir à la mettre hors d’elle ! Il la fuyait ! et en plus il se refusait à l’affronter ! Qui était il aujourd’hui ?! Ou était dont passé l’auror qu’elle avait épousé ? Le Gryffondor vaillant et mystérieux ! Ou était son époux qui se battait ! Amanda n’arrivait plus à demeurer calme, elle n’arrivait plus à se calmer, car quoi qu’elle dise, il fuyait la discussion ! Il ne voulait pas parler de son fils ! Il ne voulait pas lui parler à elle ! Amanda se sentait frustrée, inutile face à lui. Elle détestait cette sensation de ne pouvoir rien faire sans se retrouver face à un bloc de glace ! Frigide, il la dénigrait et Amanda était certaine qu’il ne s’en rendait pas même compte !
Mais lorsqu’elle posa sa main sur la sienne, l’espace d’un instant, elle crut apercevoir son époux, celui qu’elle aimait tant…Son visage se détendit, il devint moins crispé, plus lisse, il semblait plus jeune. Il ressemblait à l’homme qu’elle avait épousé à une nuance près… Il ne parvint pas à faire le moindre mouvement lorsqu’elle laissa perler des larmes sur ses joues de porcelaine. Il ne parvint pas à la consoler, comme si tous sentiments avaient disparu…Il se contenta de la prendre dans ses bras, de manière froide et dépourvu comme s’il ne savait plus comment s’y prendre avec elle, comme s’il avait peur de la froisser…alors qu’elle était persuadée que l’instant d’avant lorsqu’il s’était penché vers elle ce n’était pas dans le but de la prendre dans ses bras…mais plus exactement de l’embrasser. L’impressionnait elle tant que cela ? Amanda se sentit si mal dans ses bras…tellement loin de lui…tellement pas à sa place… Tout sonnait si faut. Il voulait ne plus douter d’elle mais encore une fois elle savait qu’il lui mentait. Il la prenait dans ses bras, se voulant tendre, mais il n’en était rien parce qu’elle ressentait toute sa retenue et toute sa peur. Elle se sentait si mal, si mal à l’aise qu’elle fut soulagée lorsqu’il la délaissa et qu’il annonça qu’il préférait se coucher…Voilà dont l’homme qu’était devenu son époux ? Amanda ne voulait pas de cet époux.
Elle l’observa alors quelques minutes, incapable de bouger mais lorsqu’elle se décida à s’écarter du mur, Amanda se dirigea dans le couloir et elle attrapa sa cape. La jolie brune enfila sa cape émeraude et lorsqu’elle revint dans le salon, elle s’avança vivement vers son époux. Il voulait continuer à faire parti de sa vie ? Alors ce choix il devrait le prendre ce soir. Car Amanda n’était plus décidée à se montrer indulgente, elle n’en était plus capable ! Elle dévisagea son époux, sans aucun mépris, seulement avec de l’incompréhension et alors saisit son menton entre ses doigts fins plantant ses iris de cristal dans les siennes. Sur un ton calme, trop calme, elle lui accorda à nouveau la parole
_Tu vas te coucher ? Alors prend cette décision en pure connaissance de cause… Si tu décides de te coucher, si tu refuses de me parler… Je pars Aaron. Je prends Mélissa, et dès ce soir je rejoins le Wiltshire et de ce fait je pars vivre chez Thomas. Décide.
Amanda resserra quelque peu le menton de son époux entre ses doigts pâles puis elle le relâcha en se redressant, elle lui accordait 5mn pour se décider après quoi, elle quitterait la demeure sur le champ avec Mélissa. |
| | | | | Invité
| Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres Jeu 10 Avr - 0:35 | |
| Pourquoi, pourquoi est-ce qu'elle tenait tant à le torturer? A lui faire ressasser cette épreuve dont elle savait parfaitement qu'il était trop faible, trop lâche pour la surmonter? Comment se faisait-il que cette femme qu'il avait pris tant de temps à connaître, cette femme qu'il avait vu la première fois à l'âge de 14 ans, et qui l'aimait profondément, et qu'IL aimait profondément, comment se faisait-il qu'elle prenait aujourd'hui tellement de plaisir à lui faire du mal? Elle le savait, pourtant! Elle savait très bien qu'il ne pourrait jamais en parler, alors pourquoi voulait-elle absolument lui sortir la psychologie de bazar? Pourquoi croire qu'en parler éteindrait sa peine?
- " Je ne t'ai pas demandé de m'aider à ce sujet..." fit-il sans chasser la dureté dans sa voix. "Et je n'en parlerai pas. Jamais. T'es pas psychomage. J'ai pas besoin d'en parler. Je sais très bien ce qu'il se passe et j'ai pas envie qu'on analyse ce que j'ai dans la tête... Et tu vois, j'ai juste UN PEU de mal à m'imaginer quelle aurait été la réaction de James aujourd'hui puisqu'il a cru bon de pas vivre jusqu'à l'âge de parler!"
Sa voix ne s'était pas encore tue qu'une vive douleur saisi Aaron à la tête, au ventre et au coeur. Il avait l'habitude de dire ce genre de choses, froides, inhumaines et tellement loin de sa souffrance, ces remarques basses et à double-tranchants soigneusement mûries dans le seul but de faire mal. Il en était blessé aussi; c'était sa purgation, son moyen de se faire pardonner... Mais face à qui, face à quoi? Amanda n'appréciait pas, évidemment, et ce genre de phrases, même si elles transpiraient de sa propre douleur, ne pouvaient que l'éloigner encore un peu d'elle. Mais il ne s'excusa pas, il ne détourna même pas les yeux, ne fit pas face à son habituel tic de nervosité, gardant le menton droit et le corps raide, comme se moquant d'une gifle qui pourrait bien arriver. Aaron n'en était plus à ça près, et se complaire dans sa méchanceté, dans sa bêtise, était proprement satisfaisant.
Encore une fois, Aaron se sentit échouer dans une fureur désespérante lorsqu'Amanda défenfit son frère. Lentement, la vérité venait à lui et lui crevait les yeux avec violence... Jamais, jamais elle ne se détournerait de son jumeau, même s'il devait un jour lui prouver par A + B qu'il tuait des gens pour son propre plaisir. Il était arrivé au bon moment dans une période de la vie d'Amanda qui ne demandait que du soutien, de l'amour; chose qu'en effet, Aaron était incapable d'apporter à quiconque. Il s'évertuait pour rien à tenter de lui montrer que son sang qu'elle chérissait tant était extrêmement dangeureux, il brassait dans l'air sans obtenir aucun résultat. Il était difficile de se l'avouer, mais c'était ainsi. Aaron ne parviendrait jamais à la faire basculer une nouvelle fois du bon côté de la barrière des camps. Et puis après tout, tant pis! Elle avait choisi, elle en payerait un jour ou l'autre les conséquences, quand son frère pédant et abruti de sang massacrerait une famille devant elle.
- " Arrête de nous séparer en deux camps!" siffla-t-il en se frottant le visage. "Mélissa est aussi MA fille! NOTRE sang! Et oui, oui, je suis capable de le retrouver, tu en doutes encore? Si tu devais vraiment faire une disctinction, ce serait pour séparer Mélissa toi et moi et ce gros taré assassin!"
Plus les secondes s'étiraient, plus Aaron s'enfonçait et en avait conscience. L'alcool faisait dégénérer les quelques résidus de bonne conscience qu'il lui restait, et l'agacement palpable qu'il ressentait à devoir se justifier sans cesse se transformait en véritable rage. M*rde à la fin, de ne plus pouvoir rentrer le soir sans s'en manger plein la gueule! Il savait pertinnement la réaction qu'aurait Amanda après cette nouvelle insulte pourtant bannie, mais très sincèrement, il commençait à s'en carer gentiment. Elle ferait quoi, hein? Elle le giflerait, elle le frapperait? La belle affaire, avec les grammes de whisky qu'il avait dans le sang, elle pourrait même lui sauter dessus qu'il dormirait toujours à poings fermés. Enfin, ça, c'était uniquement s'il arrivait à la calmer! Amanda était très en forme ce soir... Malheureusement pas pour les bonnes activités...
Ecoeuré par lui-même et par les pensées nauséabondes qui lui venaient en tête, Aaron ne sentit pas la gêne de sa femme qui dans ses bras savait tout aussi bien que lui qu'elle avait perdu sa place et qu'elle serait difficile à regagner. Aussi, les gestes maladroits répondirent aux gestes maladroits et à l'inconscience d'avoir terrassé les derniers soupçons de tendresse d'Amanda; Aaron, une fois libéré de l'étreinte trop suave des bras de porcelaine, se détourna vers son précieux canapé.
Il la vit s'éloigner, mais bien inapte à deviner le plan qu'elle avait en tête, Aaron laissa Amanda récupérer sa cape sans la regarder, sans vouloir savoir. Il s'installa lourdement, passant de soupirs en soupirs, exténué et nauséux. Lorsqu'elle partirait se coucher, Aaron se servirait un verre puis s'endormirait à son tour... Paisible nuit en perspective...
Seulement voila, ce n'était pas dans les perspectives d'Amanda de laisser la situation se tasser encore plus, comme il en avait eu envie lui-même. Assis sur le canapé, il ne redressa la tête que quand il sentit ses doigts se resserrer sur son menton piquant d'une barbe indisciplinée. Surpris, il cala son regard dans le sien en cherchant à comprendre, ébahi un instant par l'espoir qu'elle désirait à son tour l'embrasser de manière certes un peu cavalière, mais tout à fait bienvenue. Quand il la vit habillée et prête à un départ imminent, il déchanta bien vite, et son visage presque détendu laissa place à un masque profondément déçu, comme lointain. Le vrai Aaron, en somme.
Parler, parler, toujours parler... Avait-il l'air de vouloir parler? Donnait-il tant que cela l'impression qu'il était en état de lui accorder une pleine discussion sur le décès d'un fils qu'il avait toujours regretté? Sa main se resserra encore et lui fit un peu mal, avant de le lâcher brusquement, le laissant aussi seul et démuni qu'il l'était auparavant. Il l'observa, totalement silencieux et figé, l'incompréhension dessinant sur son visage fermé des rides soucieuses.
Aaron ne savait pas comment il se sentait. A l'intérieur, il avait comme un grand vide, béant et noir, qui drainait peu à peu tout ce qui lui permettait de rouvrir les yeux chaque matin, mais jamais il n'aurait cru réagir comme ça face à cette situation qu'il avait de nombreuses fois imaginé. Il n'avait pas envie de pleurer, du moins pas tout de suite. L'envie de la supplier de rester... Oh, oui, peut-être... Et de se jeter à ses pieds en tirant sa robe, en lui montrant qu'il n'était qu'un homme et qu'il pouvait changer, qu'il allait changer pour elle... Mais pas de colère, pas d'envie, rien. Aucun sentiment. Le désespoir ne pointait pas. Juste l'incompréhension, et une gorge sèche dans laquelle sa pomme d'Adam paraissait horriblement à l'étroit. Il cligna des yeux, sa perception des yeux décuplées à l'extrême malgré les brumes opaques de l'alcool dans son cerveau. Il entendait sa respiration, celle d'Amanda, et le tic tac de cette horloge qu'il aurait fallu brûler.
- " J'ai rien fait..." plaida-t-il d'une voix enrouée, comme un pauvre gosse devant sa bêtise.
Il baissa la tête un instant en se mordant la langue.
- " Pourquoi...? Mais..."
Deuxième prise de paroles, tout aussi inutile. Tictac, tictac... Un silence opressant qui le gagnait et cette impression d'être seul au monde. Amanda ne l'aiderait plus à présent. Elle l'abandonnait. Il releva les yeux.
- " T'avais dit que tu resterais toujours..."
Aaron se releva en un bond et contourna sa femme. De nouveau il était envahi par cette sensation d'écrasement, d'étouffement, et la pièce qui lui paraissait trop petite, et ce besoin de s'aérer qui le consummait de l'intérieur! Il était trop lâche pour faire face à un pareil choix! Il n'était que lui, il n'était qu'Aaron! Irresponsable, immature, incapable de décider, de faire quelque chose d'important et de concret! Incapable de prouver qu'il était fort, qu'il était à même de la choisir aujourd'hui! Elle n'avait pas le droit... Non, elle n'avait pas le droit de lui faire ça...
- " T'as pas le droit..." gémit-il, sa voix étouffée par ses mains qui se compressaient sur son visage.
Sa vue lui brûlait la rétine, sa présence le faisait suffoquer, et il savait que cette colère bouillonnante n'était pas à sa place. Plus tard, il redirigerait cette fureur vers la bonne personne, celle qui avait tout gâché... à savoir lui. Pas pour le moment. Pas alors que sa femme lui retirait tout ce dont il avait besoin pour survivre, allant même jusqu'à... kidnapper sa fille! C'était seulement à présent qu'on allait tout lui enlever qu'Aaron se rendait compte d'à quel point elles lui étaient indispensables...
Alors, en effet, il devait faire ce choix. Prendre un peu ses responsabilités, pour une des premières fois de sa vie. D'ailleurs, sa décision s'était très vite imposée à son esprit malade, la meilleure qu'il pourrait jamais faire. Doucement, il se calma, adossé à la cheminée, et redressa la tête. Son visage était neutre, mais ses yeux un peu plissés, lui donnant un air vaguement mystérieux, sondaient sa femme avec intensité. Il avait choisi.
- " Je ne me couche pas."
Il s'avança vers elle, le pas de ses pieds nus ne produisant qu'un faible bruit feutré.
- " Je vais te parler. De tout ce que tu veux... Ce que tu veux, jusqu'à ce que tu en meurres d'ennui... Ca finira par arriver si tu veux me parler, tu sais... Evidemment, que tu le sais."
Il l'évita et se pencha vers le canapé, à quelques centimètres d'Amanda dont il quitta le regard quelques instants. Lorsqu'il se redressa, il avait son t-shirt en main et il l'enfila rapidement.
- " Ne pars pas, Amanda." dit-il d'une voix forte, ses yeux dans les siens. "Ne quitte pas cette maison."
Brusquement, il mit ses chaussures sans même baisser les yeux, arrangeant au hasard les plis de son maillot. Il avait choisi.
- " C'est moi qui m'en vais."
Evidemment, il n'avait pas pu échapper au timbre éraillé, preuve concrète de sa rudesse, mais ce ne fut qu'un détail, car l'instant d'après, Aaron se détournait pour marcher jusqu'au porte-manteau. Il passa le sien le plus vite possible, pour pouvoir expliquer très rapidement à Amanda:
- " Je t'ai pas menti, ma chérie. Je vais te parler. Mais là je peux pas. Tu me demandes un truc impossible. Je pars quelques temps, mais ne t'inquiète pas. C'est... C'est comme ça, je peux pas. Ca me fait mal, et c'est tout. Il me faut juste un peu de temps. Comprends moi."
Devant elle, il rabattit son col sur son cou, désireux de se protéger du froid mordant, au dehors. Son visage restait désespérément neutre.
- " Je passerai prendre des affaires demain. Et voir Mélissa. Si... Si t'es pas capable de m'attendre... Si... t'as déjà décidé... Si tu penses que ça sert à rien... Que... C'est plus qu'une... Petite séparation... Qu'on surmonttera pas... Je te laisserais t'en aller. Je te retiendrais pas si c'est ce que tu penses être le mieux pour toi et notre fille."
Il leva le bras, geste enfantin, et croisa fermement les doigts dans une moue maladroite.
- " Promis."
Et il s'éloigna, tournant le dos à Amanda.
C'était sans doute le choix le plus difficile qu'il avait dû faire et qu'il ne ferait jamais. Il savait plus que jamais le risque que c'était, la prise de conscience que ça pouvait donner à Amanda. Il savait très bien qu'avoir tourné ainsi le dos à Amanda symbolisait peut-être la dernière fois où il la voyait en tant que son épouse. Il ne l'avait pas assez regardé, jamais assez contemplé... Mais il n'avait plus le droit de se retourner. Clairement, ils se séparaient. Le temps déciderait de la durée de cette séparation, et la clémence ou non d'Amanda la déclarerait ou non définitive. Lorsqu'il reviendrait dans quelques jours, prêt à tout déclarer à sa femme, prêt à lui raconter toutes ses petites misères noires, il serait peut-être trop tard et le divorce apparaître comme l'unique dénouement... et il regretterait à jamais de ne lui avoir encore rien avoué, de ne pas s'être penché sur elle plus tôt, de lui avoir tourné le dos.
Devant l'entrée, il s'arrêta. Le besoin douloureux de la regarder se fit sentir avec tellement de force qu'il dut poser son front contre la vitre glacée de la porte, afin de ne pas trop se tenter... Les yeux fermés.
- " Même si tu n'es plus là, la prochaine fois..." commença sa voix basse. "Tu seras... toujours la seule. Je vous aime." - sous entendu, Mélissa et toi - "Je t'aime... ... mais on se fait trop mal pour continuer."
Et, ouvrant la porte, Aaron disparut dans la nuit qui englobait leur lotissement. Il ne pensait pas que ça allait être aussi dur. Au final, il n'avait jamais pensé de sa vie avoir si mal... Comme si son coeur qu'il avait cru glacé jusqu'à sa mort revenait en force lui faire savoir toute la souffrance qu'il pouvait lui procurer. Aaron n'avait eu qu'Amanda dans sa vie. Il n'avait jamais vraiment accepté le fait qu'un jour, tout pouvait être brisé.
Mais ce jour là venait d'arriver. |
| | | | | Invité
| Ξ Sujet: Re: |* Demeure Millers*| Une soirée parmi d'autres Jeu 10 Avr - 18:30 | |
| Chacune des paroles qu’elle prononçait semblaient être insupportables à son époux. Aaron ne voulait rien entendre et surtout pas parler avec elle. Il se refusait à parler de son fils…Il croyait qu’elle faisait cela comme de la psychomagie…Mais Amanda ne voulait en rien analyser ses pensées, elle voulait simplement le comprendre, comme toute épouse qui se respectait, elle voulait simplement l’aider à aller mieux, elle voulait récupérer son époux, l’homme qu’elle aimait. Mais têtu et égoïste, voire complètement égocentrique, Aaron préféra de loin lui affirmer qu’il ne voulait pas de son aide trouvant les mots qui faisaient mal…Oh oui très mal, car Amanda ne supportait pas l’hypocrisie et le cynisme avec lequel il évoquait leur fils ! Ainsi James n’avait pas trouvé préférable de vivre jusqu’à l’âge de parler ? Ainsi avait il oublié ? James avait vécu jusqu’à l’âge de trois ans et oh que oui il avait parlé…Mais, Amanda oubliait peut être que les derniers jours de sa vie, Aaron avait déserté et qu’elle était seule à entendre son fils appeler désespérément son père…
Alors peut être la trouvait il cruelle dans ses propos, peut être la trouvait il dure..peut être avait elle changé, elle n’était plus cette jeune fille sérieuse, cette petite Serdaigle de 14ans qu’il avait rencontré à Poudlard. Les malheurs l’avaient accablé et Amanda était allée de désillusions en désillusions. La vie n’avait pas été clémente avec elle et bien tôt elle avait compris que la vie n’était pas rose, que ce n’était pas une partie de plaisir. Qu’il l’excuse d’être aussi dure, mais contrairement à lui Amanda avait muris, elle avait su prendre des choix et ce soir encore elle prenait un choix qui bouleverserait sa vie mais qui serait le meilleur pour tous, elle le savait, elle s’en convainquait.
Il lui faisait mal, il lui faisait mal à chacun des mots qu’il prononçait, qu’il prononçait avec une telle fatalité ! Comme si, c’était elle qui n’allait pas bien, comme si elle ne comprenait rien ! Mais rien n’était fatalité et Amanda avait relevé la tête alors qu’Aaron s’apitoyait sur son sort ! Ils n’avaient que 35 ans, la vie s’étallait encore devant eux, mais depuis la perte de James, Aaron avait cessé de vivre, l’empêchant, elle, de continuer à vivre ! Pouvait il se montrer ainsi ? Pouvait la priver de vivre car il était accablé par la tristesse et le remord ? Amanda avait trop longtemps accepté cela, mais aujourd’hui elle réalisait de plus en plus, qu’elle devait poursuivre sa vie, pour Mélissa, pour elle…Se montrait elle alors aussi égoïste que son mari ? Peut être mais elle, au moins, elle avait déjà donné, trop donné pour sauver un mariage voué depuis longtemps à l’échec et Amanda se refusait à ce que sa fille paie les frais de cette union détruite ! Elle préférait alors, et de loin, que Mélissa soit élevée dans le même milieu qu’elle à son âge…même si ce milieu finirait peut être par la détruire.
Aaron avait raison, elle avait choisi…Elle avait choisi son camp et ce depuis bien longtemps..Elle avait choisi son frère, elle avait choisi le mauvais côté, par pure facilité et son époux savait qu’il ne parviendrait plus à la faire revenir sur cette décision, à moins d’un miracle il était là une chose impossible…Amanda ne voulait plus souffrir et Aaron ne lui apportait que souffrance et désarrois. A moins d’un miracle imminent, Amanda se fermait désormais à la vie qu’elle avait mené jusque là. Elle se séparait définitivement des idéaux de son époux…parce qu’il n’avait pas su lui démontrer que tout cela en valait la peine, contrairement à Thomas.
_Ta fille ?! Je crois que tu as délaissé tes droits de père dès qu’elle est née Aaron ! Tu me demandes de faire la distinction ? je l’ai fait trop longtemps et tu n’as pas su me montrer que cela en valait la peine !
Elle n’était plus capable de faire face à ses accusassions mensongères, elle n’était plus capable de l’affronter alors qu’elle savait, qu’au fond de lui-même il connaissait ses tords mais se refusait à les voir ! Amanda en avait assez et ainsi sa décision était prise…Elle partait. Elle avait enfilé sa cape sans même qu’Aaron ne s’en rende compte, bien trop occupé à ressassait ses mauvaises pensées. Elle ne pouvait plus rien faire pour lui mis à part lui lancer un ultimatum…Elle devait en venir là, si loin, pour sa fille, Aaron devait comprendre que rien ne lui était acquis et que ce soir, il devait choisir ! Les perdre ou bien changer. Ce ne fut que lorsqu’elle prit son menton entre ses doigts qu’il réalisa enfin ce qu’il était entrain de se passer. Amanda allait partir le laissant ici, seul et démuni…Elle partait avec leur fille. Elle le quittait définitivement. Pourquoi ? Parce que tout cela avait assez duré ! Il la voulait, il voulait leur famille…Soit pour cela il devrait apprendre à faire des concessions et à se comporter en tant que père et époux ! S’il en était incapable et bien Amanda elle était incapable de demeurer une seule seconde de plus dans cette demeure en sa compagnie.
Il bafouilla, impossible pour lui de se rendre à l’évidence…Elle lui avait juré quelques minutes plutôt, qu’elle était à lui pour toujours…Et Amanda ne revenait en rien sur ses propos. Elle l’aimait et elle lui appartenait pour l’éternité, mais c’était plus fort qu’elle elle devait s’éloigner de lui. Elle se sentait si mal et ce soir il lui avait prouvé une ultime fois, que plus rien allait entre eux, son étreinte lui avait démontré qu’il ne parvenait plus même à la toucher sans s’en sentir frustré… Etait ce ça l’amour ? était cela son amour ?! Elle doutait d’eux, elle doutait de lui. Pourtant son estomac se nouait, elle réalisait elle-même ce qu’elle faisait mais se persuadait que c’était la meilleure chose qu’il soit au monde. Un vide se formait, elle partait, il ne serait plus à elle…Elle terminait, concluait, elle-même leur mariage…Mais peut être aurait elle du le faire depuis bien longtemps.
Impossible de prononcer un mot et la réaction de son époux, l’éberlua ! Il se comportait encore en lâche, tant et si bien qu’il refusait le choix qu’elle lui imposait et préférait partir..fuir ! Encore et toujours ! Bien…Amanda acceptait, et ne prononça pas le moindre mot lorsqu’il lui murmura qu’il l’aimait et qu’il reviendrait tout lui expliquer. Non elle ne bougea pas…Son cœur était envahi par la déception, la déception de voir qu’il venait lui-même de renier sa famille par lâcheté ! Il venait de la pousser à le quitter…Il venait de la pousser au point de non retour…le divorce ! Soit. Il ne lui laissait plus choix. Elle partirait, dès ce soir. Il ne le désirait peut être pas, mais Amanda ne voyait plus d’autre issue, elle ne savait plus comment agir et dès lors qu’il refermerait cette porte, elle partirait à son tour…Loin, très loin de lui, elle rentrerait chez elle…D’abord chez Thomas, puis probablement en Irlande. C’était terminée. Le choc était difficile à encaisser mais elle encaisserait encore une fois, ne pouvant s’en vouloir de ne pas lui avoir laissé le choix…Parce que oui, le choix il venait de l’avoir…Et il l’avait refusé.
Alors il ferma la porte et disparut dans la nuit, la laissant là, seule. Elle ne pouvait surmonter cette « petite séparation » car il était là une séparation de trop…La dernière séparation. Aaron ne l’avait pas compris, il ne l’avait pas prise au sérieux. Mais Amanda était décidée. Lorsqu’elle put à nouveau bouger, envahit par la colère et la douleur, elle remit le salon en état, laissa une simple lettre sur la cheminé et à côté de celle-ci, les papiers du divorce signés. Un simple mot écrit en lettres fines : « Encore une fois tu as refusé l’évidence… Nous partons, Mélissa et moi. Signes les papiers mais saches que je t’ai aimé Aaron. Amanda Collin ». Cela suffirait, et puis que pouvait elle dire ? qu’elle regrettait ? Mais elle regrettait depuis déjà tellement longtemps que les mots ne suffiraient jamais. Alors c’était tout, elle partait loin de lui emmenant leur fille, une fille qu’il n’avait rien fait pour mériter et une épouse qu’il n’avait, et ne ferait jamais rien pour garder à ses côtés.
Amanda respira un bon coup, refoulant les larmes qui envahissaient son si beau regard. Elle ne devait pas pleurer, elle ne pouvait pas pleurer pour lui, pas encore. Chassant tous sentiments, Amanda monta lentement les escaliers qui menaient au premier étage. Elle passa tout d’abord dans sa chambre, s’obligeant à ne penser à rien pour ne pas s’écrouler une ultime fois. Elle fit ses valises ôtant ce qui lui appartenait de ce lieu déserté depuis déjà si longtemps, puis elle poussa la porte de la chambre de sa fille. Ce ne fut qu’après avoir pris les affaires de Mélissa, qu’Amanda se décida à réveiller sa fille. Elle caressa sa joue de porcelaine et lui murmura quelques mots. Amanda ne lui expliqua rien, demandant simplement à sa fille de se vêtir et lui disant qu’elles partaient pour quelques temps…Dire à sa fille que ses parents divorçaient serait s’avouer à elle-même que tout était terminé et Amanda aurait bien le temps de le réaliser demain. Alors sans un bruit, sans un mot, sans un sourire bienveillant et tendre, la jolie brune fit disparaitre ses valises et attrapa la main de sa fille pour disparaitre..définitivement.
Quelques minutes plus tard c’était l’allée de cyprès du Manoir de Thomas dans le Wiltshire qui lui faisait face. Amanda demeura immobile à observer la vieille bâtisse…si froide, si imposante…Elle n’aurait jamais pensé y revenir de si tôt. Mais, Mélissa tira sa mère de ses réflexion en tirant sur la manche de cette dernière. Amanda tourna son regard sur sa jeune fille mais alors qu’elle allait lui répondre, la porte de la demeure s’ouvrit sur un homme grand au visage à la fois tendre et glacé…Thomas. Il avait du voir arrivé les valises de sa jumelle et ainsi il put se douter aisément que son arrivée était imminente. Amanda se força à se remettre en marche afin de rejoindre son frère sur le perron. La jolie brune ne lui accorda aucun sourire et il l’invita à rentrer. Mélissa, elle, fut aussitôt menée à l’étage par un domestique et Amanda regagna le salon en compagnie de son frère…
_Ca y est…
_Il ne m’a pas laissé le choix…
_Tu as fait le meilleur choix pour Mélissa et toi…Il ne vous méritait pas…
_Hum hum…Je pense que je vais rentrer en Irlande, peut être rentrer chez Père, le temps que mon divorce soit terminé
_Tu sais que tu peux rester le temps que tu veux ici, Amanda… Elisabeth sera ravie de te voir et moi aussi.
Amanda acquiesça légèrement avant de donner sa cape à un domestique et d’aller s’assoir sur un imposant fauteuil du luxueux salon. Lorsqu’elle reposa son regard de cristal sur Thomas, elle reprit doucement à son égard
_Crois tu que j’obtiendrais la garde Mélissa ?
_Je te la ferais obtenir, il est hors de question qu’une enfant de notre famille soit confiée à ce sang mêlé…hors de question, tu entends Amanda..
De tels propos…tant de propos qui la meurtrissaient. Elle s’en voulait tellement d’être retombée dans ce petit cercle vicieux qu’était l’aristocratie. Mais, c’était ainsi désormais. Elle était de nouveau Amanda Collin, aristocrate distinguée à la fortune paternelle importante…Un statut qu’elle avait tant renié…mais qui l’avait pourchassé toute sa vie et qui avait fini par la rattraper inéluctablement.
Mais Amanda se tira de ses pensées si traitre à son sang, aux siens…lorsque son jumeau vint déposer un baiser sur son front. Elle lui sourit brièvement alors qu’en lui replaçant délicatement l’une de ses boucles brunes il lui rétorquait posément
_Je lui ferais regretter le mal qu’il t’a fait…je te le promet, Amanda. |
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