oh mon Dieu! #Libre

Il n’y avait qu’une heure que Zara était arrivée sur le chemin de traverse. Mais avec tout ce que son frère lui avait raconté, c’est comme si elle y était allée avec lui tous les ans. Et puis sa sœur était avec elle pour l’aider à faire ses achats. Elle avait d’ailleurs pris la liste, et avait demandé à sa petite sœur de rester gentiment à un endroit donné, mais la petite fille n’avait pas envie de suivre cette demande. Sœur ou pas, la petite filler avait trop envie d’enfin tout découvrir avec ses propres yeux. Les boutiques avaient toutes l’air si riches, si pleines, si attirantes… C’était trop, on ne pouvait pas rester plantée devant sans entrer pour voir de plus près toutes ces merveilles qui étaient présentées.

Alors la petite blonde avait commencé à avancer vers une boutique, puis une autre, et encore une autre, et puis elle avançait sans trop voir où, sans savoir comment. Et puis, à un moment, et bien, on ne se retrouve plus, on est perdu. Zara était perdue. Ce n’était pas trop grave, Zara avait l’habitude d’être perdue. Alors elle n’était pas triste, elle n’avait pas peur. Juste, elle continua de regarder la vitrine du magasin. Si elle restait là, quelqu’un finirait par la trouver, et la ramener à sa sœur.

Pour le moment, la toute petite demoiselle admirait quelques robes neuves et très chics dans une vitrine. Puis elle s’en lassa, et s’en alla à la boutique suivante, d’où sortait une délicieuse odeur sucrée. Des glaces ! Zara n’avait pas mangé de glaces depuis très longtemps. Ca lui faisait très envie. Elle se plaça dans la file qui passait devant le comptoir, et attendit son tour, patiemment. Puis on lui demanda ce qu’elle voulait. Elle devint pensive, puis pointa du doigt un parfum au hasard (en fait, elle voulait tous les goûter, mais quand on hésite, autant commencer par un, elle referait la queue plus tard). Le glacier prépara le cône, le tendit à la jeune fille, qui s’empressa de lécher la crème.

Elle allait s’en aller, mais quelqu’un posa une main ferme sur son épaule. « Hey ! C’est pas un cadeau de la maison ! C’est 1 noise, s’il vous plait, mademoiselle ». La muette, ne comprenant pas pourquoi on lui demandait quelque chose, puisqu’elle n’avait jamais rien payé de sa vie, et encore moins en ‘noise’, haussa les épaules et ouvrit des yeux rond comme des ballons sur l’homme. Croyant qu’elle se moquait de lui, il commença à la secouer un peu, si bien qu’elle lâcha son dessert, qui tomba tête la premier sur le trottoir.
Zara était choquée, bien plus par le fait que sa glace était à terre que par le fait que l’homme l’avait molestée doucement. Elle avait l’habitude de la violence, et ne pleurait presque plus quand elle recevait une gifle. Mais que son cadeau soit par terre, c’était trop triste !

Les yeux déjà mouillés, la petite fille tourna ses grands yeux cachés derrière ses verres de lunettes vers la foule, pour que quelqu’un l’aide… Peut-être que sa sœur était là, ou son frère ou une bonne âme ? Est-ce que quelqu’un pouvait sauver sa glace ?

#Libre à qui veut

Par ce chaud après midi Lisa travaillait dans le salon de thé tenu par ses parents s'était un moyen comme un autre de passer le temps, d'ailleurs elle était comme une employée ordinaire et payée comme tel aussi. Aujourd'hui c'était la livraison de thé d'orient qui arrivait et c'était la jeune fille qui était chargée d'aller récupérer le carton à la poste. Elle était arrivé avec son bon de commande et avait du payer pour les dommages qu'avait causés les Pygargue de Pallas une race d'oiseau de proie particulièrement vorace utilisés pour le transport du courrier en Asie.

Hélas son père n'avait pas prévu cet éventualité et c'était son argent que Lisa avait du donner à l'employée très mécontente.
Lisa était donc repartie la bourse légère mais les bras chargés d'un énorme carton, qu'elle avait un peu de peine à porter, elle n'était pourtant pas frêle comme fille, on aurait pu le croire mais ce n'était pas le cas.

Tout en avançant elle tentait désespérément de remettre en place une mèche de cheveux rebelle mais sans les mains c'était plutôt ardu.
Elle portait un débardeur au nom du salon de thé et son tablier de serveuse ainsi qu'un short kaki et d'une paire de doc marteen's complètement inappropriée avec la chaleur qu'il faisait, mais elle les avait trouvé dans une espèce de vide grenier moldus et elle les aimait bien ça changeait vraiment de ses perpétuels ballerines quel portait lorsqu'elle était à l'école. Mais les sorciers adulte regardaient bizarrement cette grande gigue vêtue comme une moldus entrain de déambuler sur le chemin de traverse.
Soudain alors qu'elle passait à proximité du glacier elle entendit des éclats de voix. Décidément le remplaçant de Florian n'était pas bien aimable, Lisa aimait prendre sa pause chez Florian Fortarôme qui la connaissait depuis qu'elle était petite et n'hésitait jamais à offrir un sundae, et voilà que ce gros bourrue était entrain de détruire la réputation de la maison, et de malmener une petite fille qui plus est!
Lisa trouvait cela complétement injuste, en plus la gamine avait l'air complétement bouleversée, la brunette posa son fardeau et s'approcha de la petite, descendant à sa hauteur.
"Hé hé, t'inquiètes pas, c'est pas grave je vais arranger ça ok?"
Elle se releva et fouilla dans sa poche pour récupérer ce qu'il lui restait de monnaie, trois noise, bien maintenant elle savait quoi en faire. Elle paya la glace qui était tombée par terre, et en acheta deux autre, non sans bien faire comprendre au nouveau gérant que Florian ne l'aurait pas accepté. Elle tourna les talons et revint auprès de la petite fille lui tendant la jumelle de la première.
"Tiens, ça me fait plaisir, et ne la fait pas tomber cette fois!"
Dit elle avec un sourire.
Les enfants qui pleuraient ça lui faisait toujours un mal de chien, même quand Terry sa petite sœur faisait ses larmes de crocodile elle se sentait affreusement coupable.
Quel âge cette petite rouquine pouvait elle bien avoir, dix, onze ans? Que faisait elle donc seule sur le chemin de traverse?
"Tu es perdue?"

Zara, toujours les yeux humides, regardait sa glace, comme s’il s’agissait d’un oiseau mort. Pauvre bête ! Mourir si jeune ! A peine formé et déjà suicidaire !
La petite fille fut tout de même soulagée lorsque l’homme la lâcha. Une jeune fille avait volé à son secours. Zara avait regardé toute la scène avec des grands yeux. Pas des grands yeux étonnés ou effrayés non, se faire secouer dans tous les sens, elle avait l’habitude, sa mère ne la ménageait pas, mais c’étaient des grands yeux qui apprennent. Et puis, la fille qui s’était interposée avait une jolie voix que Zara aimait bien entendre.
S’il y avait bien une chose qui n’était pas endommagée chez la petite blonde à bouclettes, c’était bien ses oreilles. Les yeux étaient myopes, la langue fonctionnait, d’accord, elle pouvait gouter les choses, mais les cordes vocales, défaut de naissances, était inopérantes, trop petite, très boulette, croissance retardée, lunettes rayées et bientôt plus adaptées à sa vue, bref… Un danger public ambulant.

Mais ça ne l’empêchait pas de sourire lorsqu’on lui donnait ce qu’elle voulait. Et là, Zara avait eu une glace. La glace qu’elle avait demandée. Elle avait pris avec entrain la glace qu’on lui tendait, habituée comme elle l’était qu’on lui offre le peu qu’elle demandait. Et puis, elle n’était pas avec sa mère, et sa sœur était on ne savait où dans la rue à acheter ses fournitures. Ravie de pouvoir enfin poser sa langue sur le dessert, elle fût quand même surprise par le froid qui lui attaqua alors la langue.
Elle sursauta, elle avait eut pour intention d’y croquer à pleine dent, mais la glace avait répliqué aussi sec en électrifiant les quenottes de la fillette. Ses grands yeux ouverts sur la friandise, elle essayait d’analyser comment un tel prodige était possible.

Puis elle avait tourné ses grands yeux vers l’adolescente qui lui avait offert la glace quelques instants plus tôt, ignorant superbement sa question, ne comprenant pas comment elle avait pu avoir de l’électricité dans la bouche avec un dessert ! Elle avait ouvert la bouche, et faisait la moue, les yeux plissés, mais tirait la langue comme un chien assoiffé par la chaleur. Puis rapidement, elle avait refermé la bouche, toujours en tirant la langue, pas très sûre de comment elle devait s’y prendre pour manger son cornet.

Elle décida d’y aller tout doucement, par tous petits coups de langue. Avec juste un peu de crème sur la langue, on ne sentait presque plus le froid, enfin, ça ne faisait pas mal à la langue. En fait, c’était même drôle.

La langue toujours tirée, comme si elle ne pouvait plus la rentrer, Zara continuait de léchouiller sa glace, consciencieusement (on ne sait jamais, des fois que la glace réattaquerait avec son froid qui fait de l’électricité !) s’en mettant autant autour de la bouche et sur les mains (les avant-bras carrément !) que dans la bouche. Un vrai petit cochon sorti de sa porcherie !

Le cornet enfin fini de croqué, la blondinette entama une toilette soigneuse de ses dix doigts, mais nettoyer le sucre par le sucre ce n’est pas très évident. Elle fini enfin par essuyer sa bouche avec un pan de sa robe sale et déchirée, et sourit encore à la demoiselle à coté d’elle. Elle lui tendit la main, fit un signe qui ressemblait à un « coucou » ou un « bye-bye » avec l’autre main. Mais elle n’avait cependant pas l’attitude d’une personne qui prend congé. Elle restait plantée là, face à sa sauveuse de glace, un grand sourire plein de sucre aux lèvres.

Tout en léchouillant sa glace Lisa observait la petite fille, elle s'amusa à la regarder découvrir les saveurs et le froid d'une crème glacée, il s'agissait apparemment de sa première fois, Lisa la regarda avec tendresse. Il faut dire qu'a seize ans, son instinct maternel était très développé, non pas qu'elle ai eu à s'occuper d'enfant, non Terry avait le reste de la famille pour la chouchouter, et elle avait seulement deux ans de moins qu'elle.
Non là cette gamine qui découvrait semblait-il quelque chose d'inconnu, était vraiment plus jeune qu'elle, mais sans vouloir trop porter de jugement la jeune fille la trouvait un peu dépenaillée.
Néanmoins elle ne pu s'empêcher de sourire lorsque la petite fille ayant fini sa glace la regarda avec un énorme sourire, du sucre jusque sur le bout du nez, et se pourléchant les babines. C'était amusant et touchant à la fois, mais Lisa n'était pas ce genre de fille qui s'exclamait "so cuuuuuutttttteeee" à tout bout de champ, alors sa réaction était plutôt contrôlée.
Finissant elle même sa glace, relativement proprement quant à elle, elle récupéra un verre d'eau sur une table et y trempa un coin de son tablier afin de se nettoyer rapidement les mains. Elle le tendit à la petite fille pour qu'elle en fasse de même, elle le lui proposait, mais n'aurait pas oser la débarbouiller elle même, après tout elle était petite certes mais n'avait pas cinq ans non plus.
N'empêche elle avait toujours pas répondu à sa question, peut être ne l'avait elle pas comprise, pourtant c'était tout de même relativement clair non?
Et puis Lisa ne pouvait pas rester indéfiniment avec elle, son père allait probablement lui remonter les bretelles si elle tardait trop, surtout si elle lui avouait qu'elle s'était arrêter en chemin pour manger une glace.
Mais si elle la laisser là sans savoir ce qu'il adviendrait d'elle, si elle était perdu, si elle attendait quelqu'un ou quoi...
A nouveau elle descendit à son niveau et lui demanda:
"Tu es perdue ou pas?"
Puis elle se releva et récupéra son carton de thé:
"Si c'est le cas tu peux venir avec moi, je pense que mon père est capable de trouver une solution à ce petit problème."
Elle lui tendit la main afin de l'inviter à la suivre.
Elle ne voulait pas passer pour une voleuse d'enfant mais bon, la petite était toute seule, avec ce qui se tramait alentour, plus personne n'était en sécurité, d'ailleurs le père de Lisa avait prévu de s'exiler à la fin de l'été, il retournerait en France, il ne faisait plus bon être moldus sur le chemin de traverse.

Zara, déjà assez essuyée à son goût, ne comprit pas pourquoi on lui offrait un bout de tissus mouillé. Elle voulait lui montrer qu'elle aussi avait des habits sales? D'abord avec des yeux ronds comme des ballons, la petite bonde regarda le tablier, l'étudiant bien pour comprendre ce qu'on lui voulait. Elle regardait successivement le tissu, puis la jeune fille, les goutte d'eau par terre, puis la brunette, la main tendu, puis retour à sa sauveuse de glace. Non vraiment c'était gentil comme cadeau, mais qu'allait-elle en faire?

Zara regarda attentivement ses mains, puis celles de Lisa. Elle avait frotté ses mains dedans. Ses petits doigts d'enfants s'approchèrent du tissu, et le saisirent avec prudence. Comme elle s'y attendait, c'était humide. Quelle idée aussi de le plonger dans un verre d'eau. Elle tripota l'habit sans trop savoir quoi faire avec, et leva un regard plein de questions sur sa nouvelle amie.

Par contre, la mini blondinette ne s'était pas imaginée qu'il serait si difficile de répondre à une question. Elle avait bien entendu ce qu'on lui demandait, mais pour répondre, par habitude, puisqu'on la comprenait toujours ainsi, elle signa sa réponse.
« Je suis avec ma sœur, elle est partie à la librairie, et moi je me promène » Et le meilleur c'est qu'elle était fière de sa réponse!

Simple non... Quand on connait le langage des signes! C'était tout ce qu'il y a de plus bête comme question, surtout qu'on pourrait ainsi se douter que sa promenade n'avait rien de légal et que la fillette avait faussé compagnie à sa sœur pourtant si attentionnée.

Ne faisant pas attention à son interlocutrice, Zara bougea encore habilement ses mains dans l'air pour se faire comprendre « Je veux bien venir avec toi. Merci de m'inviter » On a beau être asociale et coupée du monde depuis longtemps, quand on a un frère et une soeur qui s'occupe de vous, ils vous apprennent les bonnes manières et tout ce qu'ils peuvent du monde dans lequel vous n'évoluez pas. Alors poliment, la petite muette avait posé sa main dans celle de la grande fille, avec un grand sourire sur les lèvres.

C'était la première fois qu'elle rencontrait quelqu'un en dehors de sa famille. Un quelqu'un de gentil et qui s'occupe un peu d'elle, comme sa sœur ou son frère. D'ailleurs, elle finirait bien par la trouver dans la boutique du papa de Lisa non?

C'était étonnant cette impression que Lisa avait que la petite fille découvrait le monde à chaque seconde qui passait. Ça la laissait relativement perplexe quand même. Mais Lisa trouvait la fillette très intéressante, le fait qu'elle soit si pur, naïve et innocente, découvrant le monde à chaque fois qu'elle ouvrait les yeux. Comment ça se faisait, avait elle était coupée du monde depuis une dizaine d'année, c'était improbable, mais Lisa essayait tant bien que mal de trouver une solution et celle ci était celle qui lui paraissait la plus possible.
Elle récupéra son tablier une fois qu'elle y eu frotté ses mains et le passa rapidement sur le visage de la fillette, c'était plus fort qu'elle, la petite était toute sale elle ne pouvait décemment pas la laisser dans cet état là, si?
Soudain et à sa plus grande surprise elle commença à bouger ses mains, les yeux de Lisa s'agrandirent d'incompréhension, qu'était-elle donc entrain de faire?
La jeune fille, pourtant intelligente et ayant un minimum d'intuition finit par comprendre ce qui ce passait, elle parlait le langage des signes, son incompréhension ne cessa pas pour autant, elle avait beau savoir plein de trucs les seules langues qu'elle savait parler était l'anglais et le français.
Donc aucun moyen de savoir ce que la petite lui disait, mais elle savait probablement écrire, elle n'avait pas de stylo sur elle donc on devrait attendre d'être au salon pour pouvoir communiquer correctement.
"Je ne comprends pas les signes, mais on va se débrouiller."
La fillette signa encore une fois et attrapa la main que lui tendait la main, ça devait bien vouloir dire qu'elle acceptait de la suivre, pour ça elle ne prenait pas trop de risque.
Une fois le carton en équilibre sur son épaules elle avança vers le salon de thé, prenant garde de ne pas faire de trop grandes enjambées pour la petite fille.
Une centaine de mètre plus loin un grand homme d'environ 50 se tenait sur le pas de sa boutique les points sur les hanche, l'air un peu ennuyé et inquiet, son visage s'adoucit lorsqu'il aperçue sa fille. Lisa lui fit un sourire contrit, sincèrement désolée pour le repas qu'elle avait involontairement pris.
Ils rentrèrent dans la boutique et Lisa déposa le carton avant de s'expliquer.
"Je crois qu'elle est perdue, mais elle ne parle pas, il y a un stylo par ici?" énonça-t-elle en fouillant derrière le comptoir.Elle trouva son bonheur et attrapa au passage un carnet de commande, elle posa ensuite le tout devant la petite fille.
"Alors, tu peux écrire ce que tu m'as "dit" tout à l'heure s'il plaît?" Demanda-t-elle d'une voix douce.

Zara en fait, s’amusait comme une folle. C’était trop amusant de voir les gens un peu déboussolés quand elle commençait à parler avec les mains. Quoi que en fait, la fille qui l’accompagnait n’avait pas l’air si déboussolée que ça au dehors. Elle l’entraina vers une autre boutique, où elle semblait connaitre du monde. Trop bien. Avec des tables et des meubles un peu partout, c’était l’endroit idéal pour jouer à chat perché ça ! Mais Zara en bonne petite fille sage, ne sauta pas partout. Pour le moment. Peut-être plus trad.
Puis Lisa lui tendit un papier et un crayon. Un pictionary ? Ok ! Zara n’est pas très forte à ce jeu, mais on pouvait essayer.
Elle s’appliqua bien sur ce qu’elle écrivait. Elle avait bien mis le crayon entre ses petits doigts, comme on lui avait appris y’a longtemps. Elle posa la mine sur le papier, et se concentra pour tracer les lettres comme elle se souvenait (Tellement concentrée, vous savez, qu’un petit bout de langue se baladait sur ses lèvres)

Elle réussit, au bout de cinq bonne minute à écrire on propre nom « Zara Parker » avec une écriture difforme, tordue et sale. Elle avait même trouvé le moyen de s’en mettre déjà sur le coté de la main. C’était vraiment la plaie d’écrire dans ce sens, quand on est gauchère ! Il faudrait qu’elle pense à écrire dans l’autre sens, ça irait mieux pour ses mains. Quoiqu’en fait, c’était drôle de s’en mettre plein partout. Sauf quand maman voyait ça. Bref, pour le moment elle n’était pas là.

Zara montra fièrement son prénom, et se désigna ensuite, avec un grand sourire. Puis, elle leva les bras au ciel, comme si c’était la découverte du siècle.
Elle prit un autre morceau du papier, et gribouilla encore quelques mots qu’elle avait appris quand elle allait encore à l’école. C’était amusant, ça revenait vite en fait. C’était simple. Au fur et à mesure, l’écriture se fit un peu plus harmonieuse, et la petite fille n’avait plus besoin de coller le nez sur la feuille pour reconnaitre ses propres lettres.

Elle écrivit alors « Margareth est avec moi » sur la feuille. Puis un « merci pour la glace froide » dans un autre coin, et enfin « Je vais à l’école » en plein milieu de la feuille. Et elle leva encore une fois les mains au ciel. C’était merveilleux, après tout ce que son frère et sa sœur lui avaient raconté sur Poudlard, elle ne pouvait que se réjouir d’y aller. Elle avait un grand sourire, puis lorsqu’elle en eut marre d’avoir les bras en l’air, elle e contenta de frapper ses mains l’une contre l’autre, en cadence plus ou moins rythmée.

Une idée sembla alors surgir dans sa petite tête, et elle se leva sur la chaise sur laquelle elle s’était assise. Elle désigna alors Lisa du doigt, puis chercha fiévreusement sa feuille. Bien sûr que Lisa ne comprenait pas les signes, il fallait lui demander autrement. Mais la feuille était déjà noircie de mots dans tous les sens. Piquant une colère muette, Zara jeta la feuille au sol et la piétina. Lorsqu’elle se fut calmée (en même temps, elle n’avait mis que deux coups de pieds dessus, alors ça a été vite), un peu essoufflée, mais un peu incompréhensive, Zara ramassa la feuille… Blanche. Chouette, elle allait pouvoir continuer à écrire.

Elle s’étala par-terre, et écrivit quelques mots sur son nouveau papier. Une fois le tout terminé, elle le tendit à Lisa, avec ses quelques mots « tu es qui ? »

Stat : 598 mots
ok