Envoi d'une lettre [libre]

Millie venait d'entrer dans la volière. Elle tenait dans sa main du papier et une plume, car elle n'avait pas eu le temps d'écrire sa lettre.
Elle s'approcha du rebord de la fenêtre, ou plutôt de l'ouverture permettant à tous les oiseaux d'aller et venir, s'accroupit par terre et posa la feuille de parchemin sur la pierre de Poudlard.



Une fois ces mots écrits, la jeune fille siffla Altair sa chouette avec l'intention de lui accrocher sa lettre à la patte, comme chaque fois...
Un faible bruit sortit de sa bouche, venu d'on ne sait où et une chouette blanche et marron vint se poser sur le rebord de l'ouverture.
En même temps, un autre oiseau, voyant une inconnue dans sa volière s'était approché et venait de se poser sans délicatesse sur l'épaule de Millie. Elle tenta de la repousser délicatement en la soulevant et le posant par terre mais l'oiseau lui sautait dessus quelques secondes après. Il semblait vouloir rester sur son épaule...

"Pcht !! Aller va-t-en ! Pchhhttt ! Pousse toi ! Lui dit elle en tentant en vain de repousser l'oiseau qui s'accrochait .

La chaleur tonitruante et les vagues de chaleur incessantes n’étaient pas les bienvenus. Thémistocle Le Vennec détestait ces grandes chaleurs, en faite, il détestait un peu près tout, mais là n'était pas le problème. Le problème était que même les mûrs en briques du château ne pouvait contenir cette désagréable sensation de chaleur humide et poisseuse. Une idée germât à l’intérieur de la tête du Professeur, alors que tout le monde se dirigeait vers les cachots et les sous-sols pour retrouver une température agréable, il n’avait qu’à se diriger vers les hauteurs des grandes tours de Poudlard. La où le vent avait suffisamment de vitesse pour refroidir. Il n’hésita pas longuement, la volière était le seul endroit où le vent pouvait circuler librement.
Par la même occasion, il pourra revoir son vieux hibou qui lui fut légué à la mort de son défunt père. Il espérait sans cesse voir cet animal rabougri et aigri par le temps disparaître, mais il avait pris la mauvaise habitude de ne jamais vouloir mourir. Sale piaf se disait-il intérieurement.

Lorsqu’il ouvrit la porte de la volière, il chercha du regard sa vieille chouette dégarnie. Il l’aperçut, perchée sur l’épaule d’une élève. Cette dernière semblait vouloir s’en débarrasser. Il n’était apparemment pas le seul importuné par cette sale bête, mais le seul fait de voir un élève s’en prendre à quelque chose qui lui appartenait le mettait hors de lui.

Il s’approcha et dévisagea la jeune élève avec de grands yeux en fronçant les sourcils. Il siffla et l’animale pris son envol pour rejoindre les hauteurs. Son regard haineux était toujours porté sur l’élève de Serdaigle et attendait sans doute des explications de cette dernière.

Remarquant la gêne de la jeune fille, il préféra de ne pas enfoncer le clou. Elle avait apparemment déjà bien assez peur avant d’en rajouter une couche. Nul doute qu’elle avait compris la leçon. On ne touche sous aucun prétexte les affaires d’un Professeur.

Malgré cela, il continuait de dévisager la jeune élève. Il l’a jugeait du regard. Etait-ce vraiment une manière de s’excuser en déclarant que c’était la faute de l’animal ? C’était bien trop facile, remettre la faute sur un vieux hibou sénile. Il aurait pu parier que le vieil animal n’avait même plus de griffes.

-« Mademoiselle, sachez pour votre gouverne que maltraiter un hibou peut être sanctionné par une perte de points. »

Il arrêta enfin de la fixer et jeta un regard sur le sac de la jeune Serdaigle.

-« Vous êtes venu ici pour étudier ? »

Il tâcha en vain de jeter un regard à l’intérieur du sac, peut-être pour trouver quelque chose qui n’avait rien à voir à Poudlard. Et si c’était un espion envoyé par Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom ?

Maltraiter un hibou ? Mais pour qui la prenait-il ? Dissimulant son indignation comme elle pouvait, Millie utilisa la technique qui marchait le mieux lorsqu'elle était avec sa tante et qu'une injustice lui faisait face. Elle baissa la tête et ne dit plus un mot. En général, cela marchait... Sa tante était satisfaite la plupart du temps par ce geste, qui montrait que la jeune fille ne voulait pas avoir plus d'ennuis, même si elle était innocente de ce que l'on l'accusait.
Ce professeur semblait être de ceux qui accusent, croyant avoir toujours raison, et étant persuadé que les autres mentent ou ont toujours tords... Alors la jeune Serdaigle marcha dans son jeu.

-« Vous êtes venu ici pour étudier ? » Lui demanda-t-elle après avoir regardé d'un coup d'œil son sac, que Millie tenait fermement accroché près d'elle.

Dans ce sac, il y avait seulement trois manuels d'astronomies, un livre de science fiction moldu, une pomme, un livre de magie blanche, et sa lettre.

"Je venais envoyer une lettre... " Millie faillit dire "lorsque votre hibou m'a attaqué" mais elle se retint."Mais je vais partir maintenant"

Elle avait dit ces dernier mots en se levant, et en retirant la poussière de sa robe de sorcière.

Thémistocle Le Vennec était déçu par le manque de réactivité de la jeune élève. Il avait l’habitude à plus de résistance et adorait voir ces élèves se défendre avec plus de vigueur contre une quelconque injustice. Elle ne connaissait sans doute pas le nouveau Professeur de Runes mais elle aurait pu au moins contredire ces dires. Il était tout de même fier de son autorité. Mais il aurait préféré du vrai respect que simplement de la crainte envers son courroux.

-« Mademoiselle, dite-moi, vous abandonnez toujours aussi vite ? »

C’était l’occasion de vérifié si elle avait bel et bien les trippes pour se faire respecter. Il n’aimait pas les enfants à la base mais vouait un véritable culte aux élèves qui avaient un esprit critique développé et une certaine clairvoyance. A travers eux, il se voyait plus jeune, déjouant les pièges verbaux de ces Professeurs d’autant. A présent, c’était à lui de cherche la petite bête et à trouver les futurs élèves possédant un certain potentiel. Mais il savait pertinemment que ces élèves étaient minoritaires et qu’elle avait peu de chance d’en faire partie.

« Abandonner est un mot pour dire qu'on arrête une action» ? Cette phrase résonna dans sa tête un long moment. Elle avait décidemment quelques lacunes en anglais, de quoi faire retourner Shakespeare dans sa tombe. Premièrement, ce n’était nullement un mot mais un verbe, de plus, il est tout à fait envisageable d’abandonner un idéal, une personne ou encore un quelconque objet. Mais il préféra ne rien dire sur cette erreur. C’était un élève par ailleurs, qui était en ces lieux pour apprendre et non être rabaissé. Il préféra jouer la carte de l’hypocrisie.

-« Voyez-vous cela, mademoiselle connaît par cœur les mots du dictionnaire. Un vrai Larousse sur patte! »

Déclara-t-il comme à lui-même. S’il détestait bien quelque chose, c’était l’ironie, surtout venant d’un élève voulant faire de l’esprit. Nul doute que l’élève en question appartenait bien à la classe majoritaire et décevante des élèves sans réel potentiel.

-« Et bien, mademoiselle, vous qui êtes si intelligente, pourquoi ne pas vous inscrire à mes cours ? Je suis sûr que vous serez une élève appliquée et remarquablement assidue. »

Ce n’était nullement de l’agressivité, mais juste de quoi pimenter sa réflexion et donner une réponse positive à sa requête.

-« Voyons mademoiselle, ne faite pas votre mijaurée et inscrivez-vous à mes cours ! »

Thémistocle Le Vennec avait la fâcheuse tendance à détester les enfants, sauf lorsqu’il était en classe. Un dédoublement de personnalité en quelque sorte, il adorait pouvoir leur inculquer son savoir. Malheureusement pour lui, elle n’était pas très encline à suivre son cours. Elle pensait sûrement qu’il vaudrait mieux pouvoir flâner dans le parc plutôt que d’étudier. Cet idée lui arracha une moue d’écœurement et ravala sa salive en signe de dégout, ce qui n’échappa à la jeune élève.

Ayant des réflexions incessantes sur tout, le Professeur donnait l’impression à son interlocuteur d’avoir de grands blancs mais il s’agissait simplement les signes d’une intense réflexion. Beaucoup le traitait de fou, mais il se considérait avant tout comme un homme de sagesse. Mais revenons à nos moutons. Il devait à présent tenter d’inscrire l’élève à ces cours. La faire inscrire à des cours qu’elle considère ennuyeux et surtout diriger par un sadique allait se relever difficile.

-« Jeune fille, êtes-vous prêt à faire un pari ? Si je perds, vous pourrez vous en aller dignement sans que j’ampute le moindre point à Serdaigle pour maltraitance sur un animal chétif et vieux de surcroit. Si je gagne, vous vous inscrivez à mes cours ! Qu’en dite-vous ? »

Elle ne pouvait refuser telle proposition.