Le conte du Roi-Grenouille [PV]

Fredericke jouait avec une balle dorée au bord du lac. Elle la lançait et la rattrapait comme dans le conte de Grimm « Der Froschkönig oder der eiserne Heinrich ». Fredericke aimait beaucoup les contes et les comptines. Elle n'aimait pas les lire mais elle adorait les entendre et les apprendre par coeur. Aussi, en cette belle journée du début de l'automne, la petite allemande récitait elle le conte du roi grenouille tout en jouant avec sa balle. Elle s'assimilait totalement à cette princesse qui perdait son jouet le plus précieux et ne le retrouvait que par l'intervention d'un grenouille visqueuse. Fredericke savait pourtant qu'elle était courageuse et qu'elle, elle ne pleurerait pas. Elle n'aurait pas agit égoïstement comme cette fille, elle aurait plutôt tenu sa promesse auprès de la grenouille même si ça lui en avait coûté. D'ailleurs, elle ne comprenait pas comment le prince avait pu pardonné autant de méchanceté une fois redevenu un homme. A sa place, Fredericke l'aurait envoyé se faire voir ailleurs parce que supporter toute sa vie une gamine capricieuse : non merci !

« In den alten Zeiten, wo das Wünschen noch geholfen hat, lebte ein König, dessen Töchter waren alle schön ; aber die jüngste war so schön, daß die Sonne selber, die doch so vieles gesehen hat, sich verwunderte, sooft sie ihr ins Gesicht schien. »

Evidemment, Fred' récitait le conte en allemand. Elle le connaissait en anglais aussi mais elle n'arrivait pas à se faire à l'idée qu'elle devait parler cette langue. Pour elle, c'était comme demander à un ours de voler... cela revenait au même. Elle n'était pas anglaise. Pourquoi l'avait on envoyer dans cette école ? Oh, bien sûr, elle adorait Poudlard et ses grands espaces, mais si cette école avait pu se trouver dans son pays, ça aurait été encore bien mieux.

Elle lança une nouvelle fois la balle, plus haut encore, et la regarda avec des étoiles plein les yeux. La dernière fois, un serpentard l'avait à moitié critiquée parce qu'elle jouait seule, mais honnêtement, elle aimait bien s'amuser ainsi. Elle se sentait si libre... Elle ne serait pas contre un peu de compagnie mais après tout, tant qu'elle avait la forme...

« Nun trug es sich einmal zu, daß die goldene Kugel der Königstochter nicht in ihr Händchen fiel, das sie in die Höhe gehalten hatte, sondern vorbei auf die Erde schlug und geradezu ins Wasser hineinrollte. »

Et au moment où elle prononçait ses mots (qui disait que la balle de la princesse roulait dans l'eau), celle de Fredericke atterrit justement sur la rive du lac au lieu de revenir sagement dans ses mains. Cependant, contrairement à la princesse du conte, la balle de Fred' n'était pas en or, elle était seulement de couleur dorée. De fait, elle ne coula pas et resta sagement à la surface. Amusée par cette coïncidence entre le conte et la réalité, elle s'approcha du lac, continuant sa récitation jusqu'à en arriver aux paroles de la princesse.

« “Ach, du bist’s, alter Wasserpatscher,” sagte sie, “ich weine über meine goldene Kugel, die mir in den Brunnen hinabgefallen ist.” »

Et elle ramassa sa balle avec bonne humeur. Quand elle se retourna, elle vit qu'une jeune fille était arrivé pendant qu'elle récitait cette partie du conte. C'était une Gryffondor comme elle et Fredericke lui adressa un gentil sourire même si elle se doutait que l'allemand n'était pas compris par la majorité de Poudlard. Encore une qui allait la trouver bizarre de réciter un conte allemand tout haut en solitaire ? Bah, Fredericke n'en était plus à sa première critique...

Zioum… Dortoir, escaliers… salle commune…Votre mission : éviter la foule… Ok lieutenant ! On est parti… Zioum, envol vers la tour nord enclenché, première étape franchie… Maydey maydey, attention, risque de crash… SKRACKLBOUM.

« HEEEE !!!! C’était ma première colombe volante ! »

Un morceau de papier froissé, jeté à terre sans le moindre regard compatissant. Puis, un pied, qui l’écrase volontairement et s’éloigne… La jeune fille se baissa pour regarder les restes de colombe de papier… Elle était morte à présent… Prenant le bout de papier froissé, la sorcière se leva et quitta la salle commune. Elle n’était pas en colère, non… Elle était juste triste. Elle avait tant travaillé sur cette colombe… Et voilà qu’on venait de réduire à néant son travail… Elle ne pleurait pas non, elle était juste, mélancolique, et déçue.

La sorcière descendit les escaliers qui menaient au hall d’entrée. Le traversant silencieusement, elle rejoignit ensuite le parc. Restait à savoir où la pauvre colombe allait pouvoir reposer en paix… Le regard azur de la sorcière flotta sur le paysage et finit par trouver la solution au problème… le lac. Oui, ce serait sans doute le meilleur endroit pour que la petite colombe soit paisible… *mangée par le calmar géant… xD*.

La sorcière avança alors vers le lac, et tout en progressant, elle entendit, petit à petit une voix… Oui, Dieu te parle mon enfant… *Ouaou… La classe… Minute, c’est du direct ou du rediffusé ? Moi je prends que le direct ! Ah, comment ça c’est pas Dieu ? Oh… je voie… Je ne vais pas encore au paradis… très bien…*.

La rouquine, qui n’était pas encore totalement cinglée, rappelons le. Croisa l’origine de la voix entendue. En réalité, elle appartenait à une jeune fille de sa maison… Son nom lui était inconnu néanmoins… Keira inclina la tête. Curieuse, elle rejoignit la sorcière et lui adressa un léger sourire un peu perdu et évasif :

« Bonjour… »

Le sourire de la sorcière était toujours bien planté sur ses lippes. L’air rêveur, elle semblait fixer la Gyffondor sans la voir. Puis, soudain, elle sembla se réveille et fixa intensément la lionne :

« Dis moi… c’était de l’allemand… Non ? »

Keira, qui se devait de travailler ses langues, parlait depuis quelques temps plus ou moins français (Paris étant la capitale de la mode, elle avait intérêt à savoir s’exprimer dans cette langue). Puis, elle s’était progressivement mise au japonais, espagnol et allemand. Mais pour le moment, elle avait très peu travaillé l’allemand, aussi doutait-elle très fortement de sa capacité à reconnaître cette langue (bien que l’accent soit assez particulier…)

Fredericke tourna la tête et reconnu une fille relativement populaire de sa maison. Elle lui fit un grand sourire et s’exclama « Guten Tag ! » d’un air joyeux tout en lançant une nouvelle fois sa balle en l’air avant de la rattraper. La Gryffondor lui demanda ensuite si c’était bien de l’allemand. Evidemment que c’était de l’allemand enfin >.< ça s’entendait non ? Bref… passons sur le caractère de princesse persuadée de venir du plus grand pays du monde pour tendre l’oreille vers sa réplique.

« Ja ! Je suis allemande. Je récitait le conte de… heu… je sais pas comment ça s’appelle en anglais. » Elle chercha encore, l’air profondément ennuyé de ne pas s’en souvenir.

« C’est celui avec une grenouille qui se transforme en prince ! » Dit elle pour régler le problème. Elle lança ensuite encore une fois sa balle d’un air distrait et comme elle revenait entre ses mains, elle expliqua (même si on lui avait rien demandé) :

« J’ai une balle dorée comme celle de la princesse. C’est amusant, non ? »

Fredericke connaissait un peu Keira de vue mais elle aurait été bien incapable de vous dire son prénom. Elle lui parlait cependant avec naturel, comme si elles s’étaient parlés la veille, juste parce qu’elle était de bonne humeur. Plutôt du genre lunatique, elle pouvait piquer des colères aussi violentes qu’étrange comme elle pouvait aussi accueillir à bras ouvert la terre entière. Entre les deux il y avait une attitude de méfiance perpétuelle que, ce jour là, elle avait laissé au placard. Sans bien savoir pourquoi, elle était de bonne humeur. Peut être parce qu’ils n’avaient pas cours, qu’il faisait beau, que ses parents ne lui avaient pas écrits depuis trois semaines… bref, toute une conjoncture propice à la bonne humeur. De plus Keira était à Gryffondor ce qui était un très bon point pour elle. Fred’ aimait beaucoup sa maison, qu’on se le dise ! Surtout que c’était celle de Serena. C’était vraiment dommage que Roze ait été envoyé à Serdaigle. Si les trois cousines avaient été ensemble ça aurait pu donner une ambiance géniale ! Mais tant pis… Fred’ pouvait toujours prendre Edward en otage et l’attacher dans un coin pour attirer Roze, niark !

Bref, étant donné qu’elle ne se souvenait plus du prénom de la Gryffondor (oui, c’était ça mon sujet au début huhu), Fredericke entama la présentation de son illustre personne.

« Je suis Fredericke Maiden. Et toi ? »

[C’est drôle, je lis Ludwig revolution de Kaori Yuki en ce moment, j’en suis au tome 2 et pas plus tard que ce matin, j’ai lu son adaptation de ce conte de Grimm xD]

Les deux sorcière de Gryffondor étaient à présent là, au bord du lac de Poudlard. Les pensées de Keira furent confirmées par les dires de sa cadette. Elle sourit alors doucement, son vocabulaire étant plus que limité en allemand, elle osait espérer que sa camarade parlerait plutôt anglais avec elle… Et son souhait fut exaucé. Remerciant donc le ciel au passage, elle écouta la demoiselle lui expliquer ce qu’elle était en train de faire. Hochant la tête avec joie, keira s’éxclama :

« Oh !!! Oui je connais ! Je connais !!! Je crois que le titre c’est ‘le roi grenouille’. Mais je suis pas bien sûre… »

La jeune fille regarda alors la balle de sa cadette et sourit, pensant exactement à ce que Fredericke lui annonça après.

« Oui… Je regardais… En plus, avec le lac tout proche, on ne sait jamais… Tu crois qu’on peut vraiment transformer les princes en crapauds ? »

C’est vrai quoi, Keira débarquait dans le monde de la sorcellerie (bon d’accord ça faisait 4 ans maintenant^^) et elle découvrait à Poudlard, qu’on pouvait faire d’une aiguille une herbe, ou encore un brin de foin, elle voyait aussi des épingles devenir des hérissons et vice versa alors… Pourquoi pas après tout ?

Keira regardait à présent la surface du lac, s’attendant à voir un prince en sortir… Ben ouai, on a le droit de rêver xD. Ecoutant alors la présentation de la jeune fille, la lionne tourna la tête vers Miss Maiden et toujours aussi souriante, répondit avec assurance et joie de vivre :

« Moi c’est Keira Williams ! T’es en quelle année ? »

La maison, elle la savait (ce n’était pas écrit sur son front, mais sur sa poitrine donc bon, c’était tout comme :p), mais l’année… ça, c’était un mystère…

Ah mais oui ! C’était ça ! Le « Roi Grenouille » mais il y a une suite à ce titre n’est ce pas ? Fredericke réfléchit un instant au sens en allemand et à celui en anglais et précisa d’une voix sûre et importante :

« Ja ! C’est la roi grenouille ou Henri de Fer ! »

Car un conte de fée, c’est très important. Cela mérite toute l’attention de la population Poudlardienne ! Les contes de fée enseignent aux enfants de se méfier du grand méchant loup, de ne pas désobéir à leur parents et dans le cas du roi grenouille de ne pas mépriser les êtres hideux. Derrière l’apparence peut se cacher un merveilleux prince ! Moui, bon, ça évidemment c’est la version idéaliste des contes car en réalité, les frères Grimm et Perrault avec eux pouvait être très cruels…

« Tout conte de fées est un miroir magique qui reflète certains aspects de notre univers intérieur et des démarches qu'exige notre passage de l'immaturité à la maturité. Pour ceux qui se plongent dans ce que le conte de fées a à communiquer, il devient un lac paisible qui semble d'abord refléter notre image ; mais derrière cette image, nous découvrons bientôt le tumulte intérieur de notre esprit, sa profondeur et la manière de nous mettre en paix avec lui et le monde extérieur, ce qui nous récompense de nos efforts. » Disait ce cher Bettelheim dans sa Psychanalyse des contes de fée, mais il ne savait pas au moment où il écrivait à quel point les contes servaient d’enseignement à Fredericke. Si elle devait avoir une bible, ce serait son livre de conte. Il lui donnait toutes les vérités humaines ! Presque aussi bien que son jeu de tarot qui, lui, servait à l’allemande pour se rassurer. Cela ne rendait pas vraiment Fredericke très mature pour autant mais cela lui permettait de tirer des leçons de vie à la petite princesse Allemande qu’elle était. Tel Rapunzel en sa tour, la jeune allemande avait longtemps été cloîtré dans sa tour, il lui fallait donc apprendre l’humanité… par les livres. Et pourtant Dieu sait qu’elle n’aime pas lire ! Mais les contes c’est différent, surtout que cela peut se raconter.

« Les princes… Nein… pas des grenouilles. C’est dommage, tout les hommes sont des imbéciles. C’est ce que dit ma maman. »

L’enseignement de sa chère mère était aussi primordiale chez la jeune fille, elle croyait et faisait tout ce que lui disait celle ci. En cela, elle était bien plus obéissante que ses cousines rebelles.

La jeune fille finit par lui demander son année. Fredericke faillit répondre « première année » avant de se rappeler qu’elle avait changer de classe récemment. Décidément… Le temps qu’elle s’y fasse, nous serions déjà en décembre !

« Deuxième année ! Enchantée Keira. »

Et en bonne petite noble qui se respecte, la jeune Fred’ fit la révérence à sa compagne avec beaucoup de grâce.

Keira écouta l’allemande compléter le nom du conte… Ah oui, elle en avait oublié une partie ! La jeune lionne hocha doucement la tête, n’étant pas très callée en conte, elle ne se vexait pas de son erreur (quand bien même les contes auraient été sa spécialité, elle ne s’en serait pas d’avantage offusquée…). La jeune allemande expliqua à son aînée qu’elle, elle ne voyait pas les hommes comme des personnes susceptibles d’être intéressantes, puisqu’elle disait qu’ils étaient tous des imbéciles… Ca au moins, c’était dit… La jeune fille fronça doucement les sourcils, ne partageant pas vraiment le point de vue de sa cadette :

« Oh, tu penses ? Moi je ne trouve pas qu’ils soient particulièrement bêtes… »

Elle haussa els épaules, elle était libre de penser ce qu’elle désirait après tout, Keira n’avait pas la prétention de changer les façons de penser, loin d’elle cette idée ! Elle se contenta d’écouter la jeune fille donner son année et lui sourit de nouveau. Ainsi, elle avait deux ans de plus qu’elle. La lionne fit donc cette déduction à voix haute :

« Oh, c’est pour ça que je pensais bien t’avoir déjà vue ! Je suis en quatrième année… Enchantée aussi ! »

Bon par contre Keira ne fit pas la révérence, ce n’était pas vraiment inscrit dans ses mœurs… Elle se contenta de sourire doucement jusqu’à ce que son regard tombe sur sa petite colombe de papier (qui était plutôt une sorte de papier froissé et aplatit à présent).

« Dis, tu veux bien m’aider à la faire reposer en paix ? Eu… ça ne se voit plus vraiment, mais avant c’était une colombe de papier… »

La jeune demoiselle, tout en parlant avant tendu le ‘cadavre’ de sa colombe vers la jeune allemande. Ce serait vraiment très gentil à elle de bien vouloir aider la jeune fille, mais elle pouvait aussi comprendre que cette idée lui déplaise. Après tout, s’occuper d’un mort n’est pas toujours très simple… (Oui oui le papier vit…).

Les pupilles azur de la jeune fille fixait à présent sa cadette, tandis qu’elle se demandait si elle allait accepter ou non. Dans tous les cas, Keira ne perdrait en rien de sa joie d’être avec la jeune fille et de converser avec elle. C’était comme ça, la lionne était invexable (ça se dit pas mais c’est vrai ^_^).

Pour dire qu’elle ne les trouvait pas si bête, Keira ne devait pas connaître le frère de Fredericke. Car c’était lui le fautif de l’avis plus que douteux qu’avait la petite Gryffondor sur les garçons, enfin lui plus sa mère. Les parents de Fredericke étaient des sangs purs qu’on avait mariés de force ensemble alors qu’ils ne s’entendaient pas du tout. De ce mariage douteux, il y avait eu deux enfants, d’abord Friedrich, puis Fredericke. Leurs parents ne cessaient jamais de se disputer. Dans le meilleur des cas, ils s’ignoraient. Bien que Fred’ adore son père, elle devait bien se rendre à l’évidence : il rendait malheureux sa maman. La petite fille ne voyait pas que son père était triste aussi, il le cachait mieux que sa mère. En tout cas, cela lui apprit très tôt que les princes des contes de fée n’existaient pas… malheureusement.

« Il doit y avoir des exceptions… mais certains sont vraiment bêtes. Mon frère par exemple… par contre Edward est gentil, c’est ma cousine qui l’a dit. »

Et Fredericke croyait avec autant de confiance naïve sa mère que sa grande cousine. Edward échappait donc aux lieux communs de la masculinité. C’était peut être mieux car il ferait de sa cousine une Anglaise, alors si en plus il était bête comme ses pieds…

« Oui, je t’ai déjà vu aussi. Tu es dans la même classe que mon grand frère. »

Non que ce soit une référence en soit… Oui, on sent l’amour fraternel entre Fred et Fried XD

Keira lui parla alors de son oiseau en papier, cela avait été une colombe mais ça ressemblait maintenant surtout à un papier froissé. Fredericke fit un petit signe de tête et se rappela soudain pourquoi elle était venue là ce matin. C’était pour jouer avec sa balle, certes, mais elle voulait aussi faire des photos. Ces derniers temps, elle avait un peu laissé de côté son appareil… Elle était tombé en panne de pellicule et avait été obligé d’attendre que sa mère lui en envoie un nouveau stock. Dans le sac de Fred’ il y avait toujours deux choses : son jeu de tarot (mais c’était une passion récente) et son appareil photo. La petite Gryffondor adorait pratiquer la photographie, elle adorerait faire des concours mais pour le moment sa mère refusait. Elle avait quand même le droit de s’adonner à sa passion, ce qui n’était pas rien.

Elle répondit donc en sortant son appareil :

« Pas de problèmes, je vais t’aider. Mais avant, tu me laisses faire une photo. J’étais venue ici pour ça et puis j’ai oublié tellement je m’amusais avec ma balle. »

Car Fredericke avait une capacité de réflexion limité, ou plutôt, elle était trop lunatique pour avoir une seule idée en tête. Fredericke fit donc sa photo mais elle siffla entre ses dents.

« Je reviendrais demain, ça donne pas je veux. »

Elle rangea alors son appareil et regarda avec tristesse la colombe qui avait périt trop tôt.

« Tu veux qu’on fasse quoi ? Pour ta colombe je veux dire. »

Est ce qu’il fallait l’enterrer et lui faire une pierre tombale ? Ou bien la brûler et jeter ses cendres ? C’est que Fredericke n’était pas très aux faits des traditions en matière d’enterrement de colombe en papier.

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OK

La jeune lionne ne connaissait pas les frères de Fredericke (ou si elle les connaissait, ben elle en était la première surprise ^_^). Keira se contenta donc de hausser les épaules, n’étant pas du genre super têtue à vouloir que tout le monde pense comme elle, elle trouvait juste de laisser la jeune fille croire ce qu’elle désirait, même si la jeune lionne était farouchement opposée aux pensées de sa cadette. Après tout, n’était-il pas normal de laisser les gens penser, croire et agir librement ? Pour Keira en tout cas, c’était le fondement même de la vie. Alors elle ne serait pas celle qui retirerait à autrui rêves et convictions.

La jeune lionne ne songea pas immédiatement à son préfet quand la demoiselle lui expliqua qu’Edward était gentil. Elle resta silencieuse un moment, tentant de tout lier (dur dur), puis tout à coup, son visage sembla s’éclairer avec ferveur :

« Ohhh !!!! Le préfet ? Moi je ne le connais pas bien… Alors je ne sais pas trop… mais si quelqu’un le dit c’est que c’est vrai… je suppose… »

Bon là, nous avions à faire à la jeune Keira version naïve pour qui tout ce qui se disait était forcément vrai, sinon personne ne le dirait. Elle n’avait jamais su ce que c’était que le mensonge au sujet des autres. Colporter des rumeurs (non fondées) des ragots (toujours aussi infondés) ce n’était absolument pas son truc, aussi ne pouvait-elle comprendre le monde du mensonge. Pourtant, elle mentait quand même (et oui c’est mal O.O). La lionne avait commencé depuis qu’elle avait décidé de surveiller sa nourriture. Elle le faisait pour les autres cependant, pas pour elle (du moins, c’était ce qu’elle pensait). Elle ne voulait pas que tous s’inquiètent inutilement, alors qu’elle était persuadée d’aller très bien. Elle ne souhaitait pas non plus qu’on lui répète sans arrêt : mange ! Non merci, très peu pour elle. Aussi avait-elle choisi la voix du silence et du mensonge pour ne pas rencontrer ces soucis là.

Keira regardait toujours avec intérêt la demoiselle qui lui expliqua qu’elle l’avait vue dans la classe de son frère. L’aînée écarquilla les yeux, surprise. N’étant pas vraiment physionomiste, ni spécialement attentive à ce qui se passait autour d’elle (sauf en cours, quand elle avait une vue intéressante) elle ne voyait pas trop qui était le frère de sa cadette, alors elle se contenta d’hocher la tête, tout en cherchant dans cette dernière le visage du jeune garçon. Finalement, elle songea plus sûr de s’intéresser un peu plus à l’appel la prochaine fois qu’elle irait en cours…

Keira expliqua à la lionne son souci de décès de colombe en papier(c’est très sérieux on ne rigole pas >_<) et lorsqu’elle vit l’appareil photo de sa cadette, elle ouvrit les yeux avec un intérêt non dissimulé. Oubliant sa peine pour le petit oiseau magique qu’elle avait créé, elle fixa la jeune sorcière de 12 ans.

« Oh !!!!! Ca alors !!!!! Tu aimes la photographie ??? Moi j’adore ça ! Maman avait un peu de mal à me comprendre au début, mais maintenant j’ai mon appareil photo aussi ! Tu photographies depuis longtemps ??? »

Puis, le sujet de l’enterrement remit à zéro le moral de la jeune lionne dont les épaules s’affaissèrent. Dire qu’elle avait enfin pu la faire voler !!!! C’était injuste >_<. Elle expliqua alors à Fredericke ce qu’elle songeait faire pour le petit animal de papier.

« En fait, je pensais lui faire un petit bateau avec un morceau d’écorce ou quelque chose comme ça… et la laisser aller sur le lac… mais peut-être qu’il faudrait aussi la faire brûler lorsqu’elle sera sur l’eau… ? »

Au sujet d’Edward – son futur grand cousin par alliance (car Fred’ voit loin dans le futur) – la jeune allemande hocha la tête d’un air docte. Nous parlions effectivement bien du super Préfet des Gryffondors : Edward Montgomery en personne ! Si Fred fuyait son frère comme la peste (en même temps, ils avaient assez peu de choses à se dire tous les deux), en revanche, elle cherchait la compagnie du préfet. Elle le testait en quelque sorte, elle voulait voir s’il était digne de rentrer dans la famille. Pour le moment, il avait réussi l’examen. On lui souhaite que cela continue car avoir Fredericke pour ennemie n’était jamais très engageant.

« Ja, le préfet. Il sort avec ma cousine. » Petit moment de fierté pour sa cousine dont tous le monde se moquait mais qui finalement sortait un garçon aussi courtisé. Les Maiden n’était pas le genre de famille noble à se prendre pour les maîtres du monde, mais ils avaient quand même leur égo, Fredericke probablement plus que les autres.

Mais venons en maintenant à la photographie, sujet important s’il en ait.

« Oh oui, je fais de la photographie depuis longtemps ! J’adore ça ! Mais mes parents ne trouvent pas que c’est une activité digne d’une jeune fille. » La mère de Fred’ aurait grandement préféré que sa fille fasse du piano comme sa cousine Roze ou qu’elle passe son temps devant un miroir à choisir de belles robes comme Serena. Mais Fredericke avait quelques tendances garçon manqué et les activités de ses cousines étaient loin d’être les siennes.

Comme en même temps il fallait chercher de quoi faire les funérailles de l’oiseau en papier, Fredericke parlait tout en se penchant vers les hautes herbes qui bordait le lac à la recherche d’une écorce ou de quelque chose dans le même genre. Finalement, elle trouva un long roseau, juste assez large pour la colombe, qu’elle cassa et apporta près de Keira.

« Tu penses que ça ferait l’affaire ? Si on le mouille un peu on peut allumer le feu juste avant de pousser ta colombe tu crois pas ? »

Fredericke et Keira ou comment se poser des questions existentielles qu’elles sont les seuls à se poser.

Les deux lionnes étant à présent en grande conversation (si si elles parlaient toutes les deux, et pas qu’un petit peu !) Keira considérait déjà sa petite camarade comme une amie. Ben oui, soyons réaliste, pour la demoiselle, il était évident qu’une personne avec laquelle on s’entendait bien dès la première discussion était forcément faite pour être votre amie, alors autant l’inclure directement dans le cercle, non ? La jeune lionne apprit par l’intermédiaire de sa nouvelle amie que le préfet (ouai Edward, le brun) sortait avec la cousine de Fredericke. La lionne écarquilla alors les yeux.

« Non, c’est vrai ??? Ouaou je ne le savais pas !!!! C’est qui ta cousine ? »

Bien sûr, de nom, elle ne connaissait pas Roze, mais si on parlait de la fille à la poupée, Keira saurait instantanément de qui il s’agissait. La lionne les avait toujours trouvée super jolie (la fille et sa poupée^^) mais depuis quelques temps, elle n’avait plus vue la poupée (à son plus grand désarroi). La jeune lionne écouta ensuite son amie parler de la photographie, et là, elle fut carrément choquée (yes very choking !!!) Keira observa la jeune fille qui lui faisait face, et avec passion déclara :

« Oh mais ils ont tord !!!! Enfin, ne vas pas t’imaginer que je dis qu’ils mentent, ils ont le droit d’en être intimement convaincus hein ? Mais la photographie est un art presque plus difficile que la musique ou la peinture. Il s’agit de savoir interagir avec son appareil, et ça, ce n’est pas donné à tout le monde. On doit savoir se lier avec les éléments, savoir vivre avec ce qui nous entoure et trouver cette chose si particulière qui rendra la photographie unique… Et pour ça, être une fille peut vraiment servir, puisque, faut pas se voiler les yeux, les garçons sont complètement dénués de sensibilité./sbaaam dans les dents^^/ »

Puis vint le moment d’enterre ka colombe… Enterrer… c’était un bien grand mot puisque là, la cérémonie serait plutôt une cérémonie d’incinération… La jeune lionne acquiesça doucement.

« Oui ça ira très bien, merci. »

Elle déposa la colombe sur le roseau brisé et sortit un briquet de sa poche (et oui, Keira avait un briquet sur elle). Elle posa ensuite le roseau sur l’eau et d’un coup, allumé la flamme du briquet qu’elle accola à l’aile froissée de feu sa colombe. L’oiseau s’enflamma rapidement, tandis qu’elle poussait le roseau sur l’eau. Une belle incinération aurait laissé la colombe enflammée s’éloignée doucement au fil de l’eau, et aurait consommé lentement le papier… Oui, il y aurait même eut un silence de mort, ou au contraire une douce mélodie s’élevant à la mémoire de l’oiseau de papier décédé. Sauf que là, rien ne se fit comme ça aurait dû se passer. Le vent souffla un peu trop et plof, le roseau se retourna, laissant tomber le papier enflammé dans l’eau. Les yeux ronds de surprise, la lionne resta silencieuse un instant, avant de s’écrier :

« Oh NON !!!!! MA COLOMBE !!!! »

Elle observa le roseau retourné et l’oiseau coulé… C’était raté. La prochaine fois, mieux vaudrait faire attention au temps et peut-être ne pas s’attacher à l’oiseau en papier ?

» Le commencement d'un conte de fées... ? [Pv]
» L'art Bobby La Grenouille, by Judicaelle. [ Libre ]