Sélénia se rendait au Chaudron Baveur dans l’unique but de rejoindre le Chemin de Traverse. Elle détestait ce pub miteux rempli de sorciers tous plus louche et bizarre les uns que les autres.
Elle avait passé la matinée dans le Londres moldu pour acheter un appartement, et elle devait dire qu’elle était plutôt fière d’elle: elle avait déniché un petit nid parfait, la perle rare, le coin de bonheur. De dimensions et de prix modestes, l’appartement se situait entre Bethnal Green et Shoreditch, elle se situait à l’endroit parfait pour se rendre dans les boutiques ou aux concerts qu’elle aimait. De plus, les lignes de métro étaient assez proches de son nouveau foyer, elle pourrait donc se rendre de partout sans perdre vingt minutes à se rendre dans les transports en commun.
Elle avait donc décidé de s’offrir un petit quelque chose pour son nouveau bien immobilier, et après avoir longuement réfléchi, elle pensa qu’un objet de décoration semblait tout à fait approprié pour la circonstance. Elle s’était rendue dans un magasin d’antiquités moldu où elle avait fait l’acquisition d’une horloge de cuisine datant de deux siècles et dont le diamètre égalait la largeur d’un fauteuil. Avec cela, elle avait eut droit à un coffre ancien, assez petit, mais incroyablement lourd et dut repartir avec tout cela dans un grand sac en toile.
Elle avançait péniblement à travers la foule habituelle du samedi, bousculée par tous le monde, essayant d’éviter les hommes et femmes apparemment pressés de se rendre dans des directions totalement opposées. C’était même un miracle que tout le monde arrive à avancer dans cet écheveau humain, et ils avançait même assez vite. La seule personne qui ralentissait cette anarchique progression était Sélénia, croulant sous le poids de son fardeau. Sa frêle silhouette n’était pas faite pour porter quelque chose d’aussi lourd.
C’était bien la première fois qu’elle ressentait un soulagement si intense en ouvrant la porte du Chaudron Baveur , cependant ce répit fut de courte durée: après avoir fait le tour du bar pour éviter de bousculer les sorciers entassés au milieu, elle sentit que son sac bloquait contre quelque chose. Forçant quelque peu dans l’espoir de le décoincer, elle entendit une faible plainte. Elle se recula d’un bond, révélant alors la tête et le corps d’une jeune femme qui la regardait d’un air furieux.
-Désolée je ne vous avais pas vue! Mille dragons! C’est que mon sac est si gros qu’il cache tout mon côté gauche! Je crois avoir assommé deux enfants en venant ici! Vous n’avez pas trop mal?
Ne sachant trop que faire, Sélénia prit le parti de s’asseoir avec la femme et d’appeler le serveur.
-Je vais prendre un double whisky et ramenez un autre verre à la dame.
En attendant sa commande, elle observa son interlocutrice. Elle était vraiment belle, le visage pâle, les traits gracieux. Ses cheveux noirs et bouclés lui arrivaient aux épaules et elles avait les yeux les plus expressifs qu’elle ait jamais vu. D’ailleurs, en ce moment, ils exprimaient quelque chose proche de la colère, voire même de la haine. Mal à l’aise, Sélénia chercha à la complimenter sur quelque chose et aperçut sa robe. Une pure merveille de vieillerie, noire, en velours, elle avait des manches longues et étroites et arrivait -d’autant que Sélénia pouvait en juger- pile au niveau du sol. La robe avait sans doute retaillée pour la sorcière afin qu’elle lui aille parfaitement. C’est donc sans mentir que la jeune femme lui fit ce compliment:
-Nom d’une chouette! Votre robe est magnifique! Une pure merveille! Où l’avez-vous trouvée?
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette sorcière avait l’air d’être intéressante, même si pour l’instant elle n’avait pas l’air d’être un exemple d’amabilité…
[HJ: ne t'inquiètes pas, moi je crois t'avoir écris la phrase de conclusion la plus bidon du monde...bon courage!]