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| Une demande spéciale (Pv Susan) | |
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Invité
Ξ Sujet: Une demande spéciale (Pv Susan) Lun 14 Juil - 21:24 | |
| C'était un samedi soir. Il devait être 22h et les étoiles illuminaient le ciel, déjà envellopé du halo de lune. Pré au Lard dormait paisiblement, excepté dans les différents pubs où l'on pouvait encore trouver quelques sorciers. Un homme qui portait un sac à dos marchait tranquillement sur l'allée qui séparait les maisons de la ville commerçante. Il était seul dans la rue et se dirigeait vers une cabane à l'aspect morbide... la cabane hurlante. Après quelques minutes de marche lente, il franchi enfin le portillon en fer rouillé. Il connaissait l'histoire de cette cabane et pourquoi les gens en avaient peur. Jadis, les sorciers de Pré au Lard entendaient des hurlements, les soirs de pleine lune... Ce n'était en fait que les cris du loup garou, un dénommé Remus Lupin, que ses amis, grace à leur capacité à se transformer en animal, empêchaient de laisser sortir, de peur qu'il ne blesse ou tue quelqu'un. C'est donc avec aucune crainte, bien que la lune ronde soit au rendez-vous, que Léo entra dans la cabane hurlante.
Dans le hall, les murs, la cheminée, les escaliers et tous les objets étaient parsemés d'une épaisse couche de poussière et même parfois, d'une belle et grande toile d'araignée. Le jeune auror savait où il allait et monta directement au premier étage, alors que les escaliers en bois craquaient dangeureusement sur son passage.
Il connaissait l'endroit pour y être aller fréquemment, lorsqu'il avait besoin d'être seul et de réfléchir. Il entra dans une chambre où une vieille armoire, entre deux fenêtres aux carreaux cassés, faisait de l'ombre à un grand lit poussiéreux. Il faisait plutôt froid et Léo sortit une bouteille d'alcool de son sac pour se réchauffer, tout en s'asseyant sur le lit, dont la poussière voleta un moment dans la pièce, avant de retomber sur le sol.
Il but une gorgée d'alcool et regarda bêtement par la fenêtre, comme s'il s'attendait à voir quelque chose d'important.
*Je me demande pourquoi les Hommes ont tant besoin d'être accompagnés. La solitude est la meilleure des choses lorsqu'on a besoin de réfléchir. Et l'alcool est mon meilleur ami...*
Il regarda la bouteille, sourit, et but encore. Un moustique vint se poser sur son bras. Certainement heureux de voir de la viande fraiche dans un endroit si peu fréquenté normalement, il s'empressa d'enfoncer sa trompe et de boire le sang de l'auror. Ce dernier ne bougea point. Il regardait la bête pomper son sang, tel un prédateur ayant besoin de manger pour vivre.
*Bois, petite bête, il n'y a pas de mal à vouloir vivre, même si je dois souffrir pour cela. De quel droit devrais-je t'écraser, alors que tu as surement des petits quelque part? Que c'est dur de perdre ses parents, tués par des assassins... Lorsqu'on tue quelqu'un, on devrait penser à l'entourage de la victime, toujours. Moi je ne suis plus rien maintenant....*
Le moustique s'en alla alors, abreuvé et ne croyant certainement pas à sa chance. Un bouton apparu aussitôt sur le bras de Léo, qui se gratta avant de boire à nouveau.
*Je vengerai mes parents, un jour où l'autre..., mais pour ça, il faut...*
Il cessa de penser. Le craquement de l'escalier se fit entendre. Quelqu'un montait... |
| | | | Susan Montgomery-Bones
Parchemins : 1823 Âge : 35 printemps (21 juin 1980) Actuellement : Professeur de sortilèges Points : 0
Ξ Sujet: Re: Une demande spéciale (Pv Susan) Mar 15 Juil - 15:26 | |
| De l'avis de tous les professeurs qui avaient eu, jusqu'alors, le loisir de l'avoir dans leur classe, la jeune Susan Bones était une élève "sérieuse, discrète et disciplinée, mais un brin trop timide". Aussi, aucun d'entre eux ne se serait attendu à ce que cette même Susan Bones se trouve à Pré-au-Lard, près d'une heure après le couvre-feu et près de quatre après que tous les élèves eurent regagné le château oui, oui, après que toujours suivi de l'indicatif, demandez à votre grammaire. Oui, oui aussi, ça sonne bizarrement. Mais la règle est la règle, n'est ce pas. Car, à moins que le tracé des rondes préfectorales n'ait été modifié, ce qui n'était pas le cas, Susan n'avait absolument rien à faire à Pré-au-Lard. Or, elle s'y trouvait. Au risque de sa réputation, au péril de Poufsouffle, voire même de sa vie (les mangemorts, tout ça, tout ça), elle s'y trouvait.
Comment diantre avait-elle pu en arriver là ? Pour bien le comprendre, il convient de remonter un tantinet en arrière. Hermione refile ton retourneur, tu veux ? Tout commence quelque part, quoi qu'en pensent beaucoup de physiciens. Mais on sent confusément le problème que pose le commencement. Ainsi, un grand penseur dont le nom - hélas ! - ne me revient pas, faisait remarquer que : "Tous les commencements nous échappent", phrase qu'il ne faut pas confondre avec la - plus célèbre mais nettement moins philosophique - réplique d'un film hollywoodien à grand succès : "Tout commencement a une fin".
Il est vrai que l'on ne peut s'empêcher, parfois, de songer avec perplexité comment les conducteurs de chasse-neige se rendent à leur travail et comment les auteurs de dictionnaires vérifient l'orthographe des mots. Les grands mystères des commencements sont infinis. Aussi convient-il ici de citer Pratchett (que mine de rien, je pastiche honteusement depuis le début. Terry, si tu passes par ici, je suis désolée, mais étant ruinée, je n'ai pas les moyens de payer les droits d'auteur, merci d'être venu ! Au passage, je suis également en train de me pasticher moi-même, et là, c'est une mise en abyme assez exceptionnelle. Comprenne qui pourra, to the happy few !) en affirmant que "chacun nourrit cependant le désir constant de trouver un point dans les réseaux sinueux, noués et enchevêtrés de l'espace-temps sur lequel on pourrait poser un doigt métaphorique pour indiquer que c'est ici, précisément, que tout a commencé..." Mais passons.
Tout commence quelque part, donc. Et ce jour là, quelque chose commença quand Susan Bones, à l'instar de l'immense majorité des élèves, quitta le château, sur le coup de deux heures, pour le premier week-end de l'année à Pré-au-Lard. La rouquine avait toujours aimé les sorties à Pré-au-Lard, et pas seulement parce qu'elles lui permettaient de racheter de l'encre ou d'aller boire de la biéraubeurre. Non, si Susan tenait tant à ses escapades, c'était surtout parce qu'elles lui permettaient de souffler un bon coup avant de retrouver l'ambiance confinée de Poudlard. Certes, elle adorait la vie à l'école, mais par moment, elle avait le sentiment de se perdre, dans toute cette agitation permanente. Il était, au fond, très difficile de se retrouver vraiment seule dans une pension. Or, Susan était typiquement le genre de personne qui, lorsqu'elle vivait avec d'autres à longueur de journées, avait besoin de... Souffler dans le ballon.
Donc, cet après-midi là, comme beaucoup d'autres, Susan Bones était allée "souffler" dans la Cabane Hurlante. Oui, oui, vous avez bien lu, dans la cabane hurlante. La timorée petite Poufsouffle avait découvert les vertus insoupçonnées de la vieille bicoque bien des années plus tôt, avant même son entrée à Poudlard. A l'époque, elle n'avait que sept ans, deux petites nattes qui lui tombaient de part et d'autre du coup et une affreuse grand cousine - Angelica - qu'elle avait toujours, d'ailleurs. Cet été-là, les Bones au grand complet, avaient décidé de passer un après-midi à Pré-au-Lard, site au moins aussi touristique pour les sorciers que pouvait l'être Winchester pour les moldus. Et bien entendu, Angelica-Les-Bons-Plans était de la partie. Si à sept ans on est influençable, à treize ans, on est franchement bête. Or, treize ans était précisément l'âge d'Angelica cette année là. Et elle ne semblait rien avoir de mieux à faire qu'enquiquiner sa très jeune, et très chouineuse cousine Susan. "T'es rien d'autre qu'un bébé, si tu n'es pas cap' d'y aller !" avait-elle lancé, railleuse. A sept ans, on n'aime pas se faire traiter de bébé. Alors Susan y était allée.
Allée où ? Dans la cabane hurlante. Cette fameuse cabane dont on disait tant de choses atroces... Oh ! Bien entendu, la chose n'avait pas été facile. Susan avait bien failli mourir de peur, même en plein jour, même par cette chaude journée de juillet. Elle avait versé quelques larmes et s'était coupé les mains sur des ronces, mais elle y était allée. Car son orgueil de fillette de sept ans lui ordonnait de le faire, et sa voix était bien plus impérieuse que celle de la raison. Cet après-midi là, Susan avait appris deux choses très importantes. La première était qu'un peu de courage ne nuisait pas, la seconde que la cabane hurlante n'était pas plus effrayante que n'importe quelle autre demeure. Oh ! Certes ! Elle n'était pas bien entretenue et même franchement délabrée, mais les monstres poilus et dentus qui étaient supposés l'habiter n'étaient que légende. Ou alors ils avaient déménagé depuis belle lurette.
Aussi, lorsque, trois ans plus tôt, elle avait été autorisée, comme tous les élèves de son âge sauf Potter, pas de bol, à se rendre à Pré-au-Lard certains samedis, elle n'avait pas été longue à retrouver le chemin de la Cabane Hurlante. Là, au moins, elle pouvait reste prostrée dans un coin, perdue dans ses pensées, aussi longtemps qu'elle le souhaitait, sans qu'un petit curieux plein de bonne volonté vienne lui demander si elle se sentait bien. C'était toutefois bien la première fois qu'elle s'y rendait de nuit. Et elle n'en était pas fière. Seulement, c'était une question de vie ou de mort. Tout commence quelque part, disions-nous. Tout avait commencé quand, ce jour-là, Susan avait eu la fort mauvaise idée d'oublier un petit carnet dans la chambre de la cabane hurlante. Elle avait été littéralement pétrifiée, en s'en apercevant. Oh ! Qu'on se rassure ! Le carnet en question ne renfermait pas le brouillon de son devoir de DCFM, non, Susan survivrait au prochain cours de Rogue, merci pour elle. Ce qu'il renfermait était d'ordre bien plus privée, et s'il y avait bien une chose dont Susan n'avait pas envie, c'était qu'il tombe entre des mains autres que les siennes. A fortiori celle des Serpentard...
Il fallait à tout prix qu'elle le récupère ! Attendre la prochaine sortie était impensable. Il fallait qu'elle le récupère maintenant. C'était un impératif qui ne supportait aucune contradiction, pas même celle du bon sens qu'il avait étouffé sous une voix alarmée. Et Susan avait succombé, pour la première fois de sa vie, à l'illégalité, oubliant qu'elle risquait d'être expulsée de l'école si jamais on la trouvait dehors à une heure aussi tardive. Son statut de préfète lui avait permis de sortir du château sans trop de problème, et elle s'était dirigé, presque en courant, trébuchant dans la pénombre, vers Pré-au-Lard. Il lui fallait être de retour pour minuit, heure de la fin de sa ronde... Sans cela, Alexander allait soupçonner quelque chose...
Echevelée et les joues roses, Susan se glissa dans la cabane hurlante en réprimant un frisson. Tout de même, de nuit, elle était bien effrayant, cette cabane ! La Poufsouffle esquissa une grimace et tira sa baguette de la poche de sa cape. Elle ne le sentait pas, le coup du "Promenons-nous, dans la cabane hurlante, en pleine nuit et sans lumière..." :
- Lumos, chuchota-t-elle d'une toute petite voix, comme si elle craignait de tirer de son sommeil quelque créature hostile ("J'ai faim, j'ai si faim... Je peux jeûner cent ans et ne pas mourir. Je peux boire une rivière de sang et ne pas éclater..." "Nous haïrons ce que vous haïrez, personne ne sait haïr mieux que nous !" "Sauriez-vous nous assurer de la mort de Minaz ?" "Et plus encore..." Oups, non, ce n'est pas le bon scénario...).
Un réconfortant rayon de lumière argenté vint éclairer l'escalier et Susan se détentit. Au fond, la seule différence entre la nuit et le jour, c'était que la nuit, il n'y avait pas de lumière, héhé ! Ouh c'est pertinent, ça, tiens ! Forte de sa lumière, Susan, tenant haut sa baguette, gravit les marches d'un pas prudent. Il ne s'agissait pas d'aller se casser une jambes ! Enfin, elle atteignit le palier. Ouf ! Dans dix minutes, tout serait fini et dans vingt, elle serait de retour à Poudlard. Ni vu, ni connu, j't'embrouille ! Elle poussa la porte de la chambre d'une main fébrile et...
... S'arrêta net en voyant Léo. Si elle ne hurla pas, c'est qu'elle était bien trop pétrifiée de peur pour émettre le moindre son. Mais elle sursauta si violemment qu'elle manqua d'en laisser tomber sa baguette. Ah mais non ! Ce n'était pas du tout censé se passer comme ça ! Personne n'aurait dû être dans cette chambre ailleurs pourquoi pas, mais pas là ! La première chose qui lui vint à l'esprit fut que l'homme qu'elle avait devant elle était un mangemort en cavale. Oh mon Dieu, elle était morte ! La seconde chose qui lui vint à l'esprit, c'est qu'elle allait devoir faire preuve d'intelligence. Oh mon Dieu, elle était doublement morte !
- Euh... Je venais juste euh... Récupérer mon euh... Carnet... finit-elle par dire d'une voix fluette presque inaudible, les yeux écarquillés de terreur, en désignant d'un signe de tête tremblant le carnet qui se trouvait sur la table...
Mine de rien, elle serra sa baguette un peu plus fort. Ce n'était pas le moment de flancher. Elle avait été membre de l'AD, non d'un petit bonhomme en pain d'épice ! |
| | | | Invité
Ξ Sujet: Re: Une demande spéciale (Pv Susan) Jeu 17 Juil - 1:40 | |
| "Personne ne peut envahir la pensée parce que la pensée c'est l'exil et que chacun a l'exil qu'il désire" [Sylvain Trudel]
Je pense, tout comme Léo, assis sur ce lit, que cette citation n'est pas exactement vraie.
Même les plus grands dictateurs, même les plus effroyables images, ne peuvent envahir la pensée, sauf lorsqu'ils l'endoctrinent au point de la tromper. Penser (et non rire) est le propre de l'homme, car tout homme a une pensée différente d'un autre, normalement... L'éducation endoctrine la pensée d'un être, puisqu'elle n'est jamais neutre. Tous les parents donnent à leurs enfants leur vision du monde, et cela s'arrête là. La croyance aussi endoctrine la pensée, mais passons, je ne vais pas refaire toutes les guerres, il y en eût bien trop. Je disais donc l'éducation... car selon moi, un nouveau né est comme une feuille vierge. On ne choisit pas à la naissance si l'être sera bon ou mauvais. On écrit les pages au fur et à mesure! C'est l'éducation qui le forme et qui le fait devenir ce qu'il est. Et souvent, l'enfant est comme le parent. Quel rapport avec les pensées? Bah je croyais que c'était évident. Si aucun être humain ne possède une neutralité exacte pendant son enfance, alors sa pensée est endoctrinée. J'en conclus donc que tous les hommes ont une pensée endoctrinée , sauf Dieu me direz vous! Mais c'est dommage, il n'est pas là pour témoigner... D'ailleurs, il n'a jamais été là...
A quoi peut penser un homme allemand, dans cette foule incroyable, lorsqu'il regarde Adolf Hitler faire un long discours sur la pureté du sang? A quoi peut penser un sorcier, sous la menace de Voldemort, lorsqu'il écoute ce dernier faire un long discours sur la pureté du sang?
Aujourd'hui, nous nous disons que si nous avions été à leur place, nous aurions résister contre cette folie! Mais il est facile de parler au passé. Je vais vous dire ce que nous aurions fait! Nous aurions tout simplement été comme l'ont été les vivants de ces époques! C'est à dire admiratifs mais surtout d'accord avec un tel discour! Car notre vie vaut mieux que les leurs, ces victimes que nous savons pourtant innocentes! Nous le savons, mais on nous persuade du contraire!
Léo sait pourquoi il est devenu auror. Tout simplement parce qu'il veut venger ses parents. Mais s'il avait eu une éducation neutre, n'aurait-il pas de lui même rejoint le bien, ou au contraire le mal? Peut-être...mais au lieu de tout cela, ses parents lui ont éduqué les bonnes manières. Ils lui ont dit qui il fallait écouter et qui il ne fallait pas. Il a pris des chemins parce que des flêches lui étaient indiquées! Mais il n'est pas devenu ce qu'il est devenu par lui même.
C'est pour ça qu'il faut accorder une importance monstre aux enfants. Car certains ont la chance de ne pas être encore totalement endoctrinés! Et de ceux là sort un discours réellement neutre, bien que puéril parfois. Mais le pire dans tout ça, c'est que souvent, "les enfants ne sont pas compris dans ce monde, et c'est parce que ce monde est gouverné par des adultes qui ont oublié qu'ils furent un jour des enfants".
Demandez à Léo s'il préfère écouter durant trois heures d'affilées un enfant ou alors durant une seule heure le ministre de la magie. Son choix sera vite fait. Il en apprendra bien plus en écoutant l'enfant.
En parlant d'enfant, d'ailleurs, Léo crut tout d'abord que c'en était un qui montait les marches, vu le son minime que produisaient ces dernières en craquant.
Puis, plus la personne montait, plus le bruit s'accroissait. Le jeune auror paria sur un adolescent. Il prit tout de même sa baguette dans la main, mettant son bras le long du corp. Bien que Léo ne soit pas peureux, il fallait cependant s'attendre à tout.
Lorsqu'une jeune femme entra dans la chambre et qu'elle vit Léo, sa réaction fut celle qu'un être normalement constitué aurait eu. Elle sursauta et le jeune Slide imagina alors à quel vitesse le coeur de cette fille pouvait battre.
Il vit qu'elle était crispée puisqu'elle tenait fortement sa baguette à la main. Léo, lui, rangea alors la sienne pour montrer à Susan qu'elle n'avait rien à craindre... Quoique, il pensa une seconde que ce serait amusant de la faire souffrir de peur pendant quelques minutes... mais cette idée s'envola avec le vent et il rangea sa baguette pour de bon.
-Bonsoir... intervint Léo de sa voix grave en brisant le silence inconfortable qui s'était installé après que Susan eût parlé.
*Elle est morte de peur, je vais être indulgent pour une fois...*
-Ne crains rien, je suis auror. Je venais juste ici pour me reposer un peu, mentit-il.
Son regard se posa sur le carnet de la jeune Bones et l'envie lui prit de le prendre pour le lire. Ce qu'il ne fit pas.
-Ce carnet doit avoir une grande importance pour qu'une étudiante à Poudlard, d'autant plus préfète, dit-il en regardant le P sur la robe, prenne le risque de venir dans un endroit interdit à une heure interdite... D'autant plus que les Poufsouffles, conclut-il en apercevant la couleur jaune symbolique du blason au blaireau, ne sont pas connus pour leur courage et leur art de défier l'autorité... Quoiqu'il en soit, fais comme chez toi!, lui dit-il en l'invitant à s'assoir.
Il essaya de sourire mais seule une grimace se forma sur son visage. Acceptant le fait qu'il ne savait pas sourire, surement à cause de la rareté d'un tel geste de sa part, il préfèra boire à nouveau au goulot de la bouteille d'alcool.
-Au fait, tu t'appelles?... |
| | | | Susan Montgomery-Bones
Parchemins : 1823 Âge : 35 printemps (21 juin 1980) Actuellement : Professeur de sortilèges Points : 0
Ξ Sujet: Re: Une demande spéciale (Pv Susan) Lun 21 Juil - 13:59 | |
| Je pense donc je suis. Cogito ergo sum et en grec, ça donne quoi ? Je suis quoi ? Invincible ? Meilleur que le reste de la création ? The réussite de Dame Nature et on m'applaudit bien fort, s'il vous plaît ? Un peu tout cela à la fois (et en toute modestie, bien entendu) ? Quoi qu'il en soit, une chose reste certaine : je pense mais je n'en suis pas lisse pour autant, bien au contraire. Par lisse nous entendons "fermé au reste du monde". Il n'est pas bien difficile de percer le cheminement mental d'un individu. Même sans parler d'occlumencie. A fortiori lorsque l'individu en question tiens, c'est quoi le féminin d'un individu ? Une individuette ? n'était autre que Susan Bones. Poufsouffle dans l'âme - comme quoi, le choixpeau fait bien son boulot - la rouquine n'avait jamais été bien douée pour le mensonge et la dissimulation pas comme Dumbledore, donc, Monsieur "Toute la Vérité, rien que la Vérité, mais quand tu seras plus grand...". Aussi n'y avait-il rien de bien étonnant à ce que Léo ait compris dès le premier coup d'oeil qu'il avait à faire à une élève terrifiée et non à une apprentie mangemort envoyée par Satan Celui-Qui-Nous-Fout-Trop-Les-Boules pour l'exterminer. Ou alors elle s'y prenait très mal. Ou très bien, c'est selon. Car après tout, la mine épouvantée de Susan pouvait également être une ruse pour que Léo baisse la garde. Auquel cas, elle était plutôt douée, la petite.
Mais bien entendu, la terreur de Susan n'avait rien de feint. "Pitié, ne me mangez pas !" semblaient implorer les yeux écarquillés de la Poufsouffle. En cette minute précise, la grimace apeurée de Susan n'était pas sans évoquer celle de la tortue qui comprend - un peu tard - que non, l'aigle n'est pas son meilleur ami, et que s'il l'a emportée entre ses serres crochues, ce n'est pas pour lui faire découvrir le monde vu d'en haut mais bel et bien pour la manger après lui avoir fait oui, quand on ne sait pas trop quel temps employer après "après que", on peut toujours feinter avec l'infinitif. Faut être rusé, dans la vie effectuer un plongeon vertigineux afin qu'elle se fracasse, de préférence sur des rochers. Mais, comme le faisait si judicieusement remarquer Pratchett encore lui ? ce n'était peut-être pas un mal pour les tortues, tout compte fait. Oh ! Certes, mourir après une chute de plusieurs dizaines de mètres n'avait, d'un point de vue purement individuel, rien de bien agréable, ne serait-ce que parce que l'instinct de survie en prend un sacré coup, mais d'un point de vue évolution de l'espèce, c'est une chance phénoménale : un jour ou l'autre, une tortue apprendra à voler. Adaptation à ce monde cruel oblige. Passons. Donc, Susan était une tortue qui réalise qu'elle n'en a plus pour très longtemps à vivre. Oh ! Elle était peut-être un peu plus intelligente que la moyenne des tortues, mais pour le moment, il fallait bien admettre que son super cerveau d'homo sapiens sapiens oui, parce qu'un sapiens, ça ne faisait pas assez. Et d'ailleurs, je ne suis même plus certaine que je parle de la bonne ascendance. Il y a des chances pour que non. La Préhistoire, ça remonte à la primaire, pour moi, alors vous pensez si j'ai eu le temps d'oublier... J'espère qu'il n'y a pas des paléontologues puristes dans l'assistance... lui faisait de belles jambes. Je pense donc je panique cogito ergo timeo et pour le grec, on repassera.
En effet, si Susan était incapable de travestir ses sentiments pour laisser entendre que "Non, moi ça va très bien, héhé, et vous-même ?", elle était par contre très forte pour imaginer une dizaine de scenarii catastrophes à la minute. Avant même que Léo lui adressa la parole, la pauvre enfant avait eu le temps de se voir emmurée, dévorée par un monstre que Léo aurait planqué sous le lit, torturée pour livrer des informations top-secrètes qu'elle ne savait même pas posséder ou tout simplement tuée par un éclair de lumière verte avant même d'avoir eu le temps de souffler "Pitié, j'ai un vieil hibou à charge !" Remarque, le plus intelligent serait peut-être d'avancer l'argument Quentin, si jamais Léo se montrait hostile. Si on n'hésitait pas à assassiner une Poufsouffle traîte à son sang, on avait peut-être quelques scrupules à ôter la vie à la copine d'un Serpentard, un pur, un dur, non ? Quoique... Ce serait prêter une conscience aux mangemorts !
*Auror ?* se répéta mentalement la jeune fille, sans abaisser sa baguette *Et qu'est-ce qui me dit que ce n'est pas un mensonge ? Ce serait bien un truc de mangemort, ça, de mentir sur son identité !*
Peu rassurée à cette idée, Susan raffermit un peu plus sa prise sur sa baguette. Elle n'était peut-être qu'une sixième année dont le niveau ne pesait pas bien lourd par rapport à un sorcier adulte, mais elle était bien décidée à défendre chèrement sa peau, si elle était contrainte d'en arriver là ! Prudente de nature, Susan se rapprocha en crabe de la table sur laquelle elle avait laissé son carnet, sans cesser de lancer des coups d'oeil suspicieux à Léo qu'elle pointait avec justesse du bout de sa baguette. La confiance règne, la confiance règne. A présent que la première surprise était passée, Susan reprenait progressivement le contrôle de ses nerfs. Ce qui n'était pas pour lui déplaire : après tout, la première leçon qu'on lui avait apprise, à l'Armée de Dumbledore, c'était de garder son calme lorsque la situation devenait critique. Elle gratifia Léo d'un regard perçant avant de demander d'un ton sec :
- Excusez-moi mais... Vous avez une preuve de ce que vous avancez ?
Ben quoi ? Les aurors devaient bien avoir un signe infaillible de reconnaissance, non ? Une carte, un mot de passe, un code secret... Enfin, quelque chose qui les différencie des mangemort sans doute possible. Comment cela, les Poufsouffle n'étaient pas connus pour leur courage . Un peu de respect tout de même ! Qu''est-ce que c'était encore que ce préjugé ? Ils avaient été nombreux à rejoindre l'AD, l'an passé, et même si elle, elle n'était pas bien brave, il y avait des gens très téméraires, chez les Blaireaux ! Elizabeth, per exemple. Ce n'était toutefois pas le moment de se lancer dans un débat sur les qualités et les défauts de Poufsouffle... Il fallait parer au plus urgent. Toujours sans quitter Léo des yeux, Susan reprit d'un ton plus assuré :
- Bones, Susan Bones. Et vous êtes ?
Car si Léo s'était présenté comme mangemort, il n'avait pas dévoilé son identité civique. Susan avait, quant à elle, bien songé à mentir sur son nom en se faisant passer pour une autre, mais elle y avait renoncé presque aussitôt. Elle s'était mis dans le pétrin et avait bien l'intention de s'en tirer par ses propres moyens, sans impliquer un innocent dans l'histoire. Imaginez un peu que Léo aille tout cafter à Dumbledore en disant : "Hé ! Dumby, devine quoi ? La petite Lavande Brown était à Pré-au-Lard dans la nuit de samedi à dimanche... Comment ça, ce n'est pas une Poufsouffle ?" !
($$$). |
| | | | Invité
Ξ Sujet: Re: Une demande spéciale (Pv Susan) Jeu 14 Aoû - 23:57 | |
| -Une preuve de ce que j'avance?
Léo se demanda alors à quel point la jeune femme pouvait être méfiante. Il essayait de sentir la peur inutile que ressentait Susan en ce moment. Je ne suis point un aigle, petite tortue. Ou alors, j'en suis un, mais le vol est sans danger. A ce moment là, la vie de Susan dépend de la réaction d'un homme. Et si Léo avait été mal éduqué? J'entends par "mal éduqué" la présence de sadisme, d'horreur et de méchanceté que peut avoir acquis un homme par son éducation. Si c'était le cas, la vie de cette fille aurait été en danger. Elle aurait pu ne pas venir ici ce soir. Et rester au chateau. Mais peut-être que ce dernier aurait explosé, tuant tous les élèves et professeurs. Comment prendre les bons chemins, ceux qui nous emmenent vers le bonheur et la tranquillité? La vie du poisson dépend de la force du courrant, qui l'emmène vers les griffes de l'ours. La vie de la souris dépend de sa chance à ne pas rencontrer le chat. Est-ce vraiment de la chance? Et la vie de l'Homme? De quoi dépend t-elle? Je dirais de la folie des Hommes. Des autres Hommes, bien évidemment, car "je" n'est pas remis en cause. Jamais.
-Si j'avais été un mangemort, jeune Poufsouffle, tu n'aurais pas eu le temps de poser cette question. Et si j'ai une preuve? Non, je n'en ai pas. C'est fou ce que la vie est mal faite. Entre le bien et le mal, il y a tout un monde, pourtant, ces deux phylosophies (car ce sont bien des façons de penser, de vivre) ont choisi le même comme résidence. Tu me crois ou non, mais sache que de toute façon, si j'étais un mangemort, et que je décidais de te tuer, alors ce serait tant pis pour toi, étant donné que tu n'as rien à faire là. Je t'ai dit que j'étais un auror, et je n'ai pas pour habitude de mentir. Et là, tu peux te dire qu'un mangemort pourrait te mentir sur le fait qu'il ne ment jamais... Ô mon Dieu, j'adore cette situation. Toi qui es mort, tu pourrais rassurer cette individue et pas individuette ^^ , et lui dire que ça ne fait pas mal...
Léo regarda Susan, surement appeurée par ces dernières paroles.
-Mais ne t'inquiète pas, je veux juste de faire peur, et puis de toute façon, il n'en sait rien si c'est douloureux ou pas. Si si, je t'assure, car pour avoir le droit de mourrir, il faut avoir vécu. Mais bon, ne nous attardons pas là dessus, car trop de guerres ont été faites par sa faute, par l'imagination des Hommes, leur folie et leur espoir aussi.
On pouvait entendre, alors que le silence s'installait, le vent siffler contre la fenêtre de la chambre poussiéreuse.
-Ambiance de folie, n'est-ce pas?, intervint Léo.
-Au fait, tu as raison, je ne me suis pas présenté. Je m'appelle Franck Iron, et je suis bien un auror.
Léo décida de mentir, comme pour se démentir lui même. C'était un jeu pour lui. Une façon d'explorer les réactions et caractéristiques humaines. Allait-il pouvoir jouer le rôle de quelqu'un d'autre jusqu'au bout? On peut croire qu'il est fou, mais la folie nous fait faire de grande chose parfois, car au moins, elle a le mérite d'oser. |
| | | | Susan Montgomery-Bones
Parchemins : 1823 Âge : 35 printemps (21 juin 1980) Actuellement : Professeur de sortilèges Points : 0
Ξ Sujet: Re: Une demande spéciale (Pv Susan) Mer 20 Aoû - 21:49 | |
| Comment cela s'il avait été un mangemort elle n'aurait pas eu le temps de dire : "Beau temps, pour la saison !" ? C'était un peu idiot, comme argumentation. Ou alors très intelligent. Après tout, il pouvait bien être un mangemort vicelard décidé à la mettre d'abord en confiance pour mieux la torturer ensuite, tel le chat jouant avec la pauvre souris effrayée avant de la dévorer. Oh oui ! Ce serait bien une technique de mangemort, de se faire passer pour un "gentil" auror. Genre Susan s'y connait en technique de mangemort. D'ailleurs, n'était-il pas précisément en train d'essayer de l'embrouiller, à lui causer philosophie et conception manichéenne du monde alors qu'elle avait posé une innocente question qui, aurait-on pu croire, ne nécessitait pas tout un exposé en guise de réponse ? Oui ! Susan était méfiante de nature, mais avouez que croiser un étranger, en pleine nuit, dans une vieille bâtisse en ruine n'avait rien de bien rassurant. Surtout quand on prenait en considération le contexte politique du moment. Oui encore ! Susan était, en cet instant, particulièrement suspicieuse et déjà prête à lancer le premier sort qui lui passerait par la tête - en priant pour que ce soit un sort de défense, parce que sinon, elle ne serait pas très avancée ("Wingardium Leviosa ! Oups, non, ce n'est pas ce que je voulais dire ! Pouce ! On peut la refaire ?") - sur Léo si jamais il esquissait un mouvement suspect. Oui enfin ! Susan était apeurée, mais que pouvait-on attendre de plus de la part d'une jeune Poufsouffle qui n'avait, de sa vie, jamais eu à combattre autre chose que les pantins de bois dont ils se servaient pour cobayes, à l'Armée de Dumbledore, l'an passé ? Elle était seule, dans une semi obscurité, avec un parfait inconnu aux airs patibulaires, au beau milieu de la nuit et à plusieurs centaines de mètres des premières habitations. Autrement dit, sa position n'avait rien de très enviable.
Un peu décontenancée par le flot de paroles plus ou moins compréhensibles qui venait de lui tomber dessus sans qu'elle y attende, Susan sembla hésiter un court instant. Un court instant seulement. Car Potter leur avait bien dit, au cours de leurs réunions secrètes, qu'hésiter dans une situation critique, c'était faillir et que faillir pouvait signifier mourir. Un principe qui était gravé à jamais dans l'esprit de la petite rouquine qui lança donc un énième regard perçant à son interlocuteur, comme si elle essayait de démêler le faux du vrai. Cette fois-ci cependant, elle prit plus de temps pour le dévisager qu'elle ne l'avait fait auparavant. Au fur et à mesure que les battements de son coeur retrouvaient un rythme normal, elle devenait plus à même de prendre du recul pour analyser froidement les choses. Léo n'avait, certes, pas l'air très hostile, mais comme nous l'avons déjà souligné, Susan était extrêmement méfiante quant à son prétendu statut d'auror. Même sans parler de mangemort, on pouvait penser qu'il était en réalité un pilleur de vieille maison ou un dealer attendant une livraison. Bref, quelqu'un de pas très fréquentable. Il était très facile de se faire passer pour un auror. Ce devait même être le premier métier qui venait à l'esprit, lorsqu'on voulait dissimuler ses véritables activités. Qui penserait à se méfier d'un auror ? Seulement, où était sa carte ? Finalement, elle haussa un sourcil dubitatif avant de rétorquer d'un ton sarcastique :
- S'il est mort, il risque d'avoir du mal à me rassurer sur quoi que ce soit, vous ne croyez pas ? Sauf, bien entendu, si vous êtes un auror medium, rajouta-t-elle avec un sourire en coin.
*Oh Merlin ! Susan, espèce de petite sotte ! Ce n'était vraiment pas le moment de le provoquer !* songea-t-elle aussitôt après, horrifiée de s'être montrée aussi bêtement téméraire. Il devait y avoir un brin de Gryffondor en elle, tout compte fait. Malheureusement, il ne semblait pas sortir au bon moment. *Damned ! Je suis morte !* conclut-elle en écarquillant les yeux.
De fil en aiguille, Susan en vint à réaliser que le "mort" ne devait être autre que Dieu. Du moins de ce qu'elle comprenait des propos de Léo. Son propre cerveau tournait un peu au ralenti et les idées de Slide n'avaient pas l'air plus claires que les siennes. A la seule différence que lui, il pouvait mettre cette situation sur le compte de l'alcool tandis que Susan, elle, était parfaitement sobre, merci bien. Génial. Et en plus elle était tombée sur un athée convaincu voire même carrément pratiquant, si on me passe le mauvais jeu de mots. Elle préféra ne pas relever pour se lancer dans un débat théologique qui s'annonçait houleux. Inutile de rajouter le catholicisme familial à la liste de ses méfaits, elle était suffisamment mal partie comme cela.
- Ah ben ça c'est sûr que pour l'ambiance, vous auriez mieux fait de choisir les trois balais, poursuivit-elle, sans très bien savoir ce qu'elle disait, quoique question boisson, je vois que vous avez apporté ce qu'il faut... nota-t-elle en adressant un bref coup d'oeil dégoûté à la bouteille que tenait Léo.
*Cerveau à Susan, cerveau à Susan ! Nous perdons le contrôle ! Je répète : nous perdons le contrôle ! Evacuation des neurones dans dix secondes... Neuf... Huit... Pas de panique, il y aura de la place pour tout le monde... Les femmes, les enfants et moi d'abord !*
(905 mots, à une bouteille près)
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