(HJ : Arf, oui, quand je disais qu'elle était lente, l'Inspiration... :fache: )Londres, le vendredi 11 octobre 1996Ma très chère Elizabeth,
Deux semaines de silence de plus de ta part et je lançais les recherches. Je me doute que tu as probablement été très occupée, depuis septembre, mais dans le contexte actuel, comprends bien que je n'ai pu que m'inquiéter d'un silence épistolaire qui n'était, somme toute, que normal. Oh ! Je ne t'imaginais pas encore agonisante dans quelque coin obscur de la forêt interdite (qui est, je te le rappelle,
interdite...), perdant tout ton sang et à moitié dévorée par une bestiole velue au service de You-Know-Who mais je n'en étais pas loin. Ce qui aurait été parfaitement stupide puisque, tu n'irais jamais traîner dans la forêt interdite,
n'est ce pas.
Peu importe. Me voilà soulagée à présent, de te savoir en pleine santé. Tu ne peux savoir à quel point ta lettre a illuminé ma journée. Le quotidien est bien sombre, ce ce moment. Bien plus que tous les journaux ne le laissent entrevoir. Et malgré tout l'amour que je porte à Londres, force m'est de reconnaître que la capitale est bien morne, ces derniers temps. Si tu voyais le Chemin de Traverse ! Tu ne le reconnaîtrais pas ! Beaucoup de boutiques ont fermé, certaines parce que leurs propriétaires eux-mêmes sont portés disparus, d'autres parce qu'ils craignent des attaques. Quant aux commerces qui continuent, opiniâtrement, à recevoir les clients, elles ferment de plus en plus tôt. Seuls les quartiers mal famés semblent connaître un regain d'énergie économique. Ce qui n'est pas pour me rassurer.
Mais trêve de sombres nouvelles, revenons à nos moutons. Ou plutôt,
venons-en à nos moutons, puisque, pour l'instant, je ne les ai pas abordés du tout. Je suis heureuse de constater que tu ne perds pas ton enthousiasme naturel. C'est un véritable don, que tu as là, car il est très communicatif, j'en témoigne !
Je serai - tu t'en doutes - plus que ravie de rencontrer
le fameux Simon (en tout bien tout honneur, c'est entendu !) mais effectivement, si la chose pouvait se faire hors de Sainte Mangouste (ou, du moins, seulement dans le salon de thé de l'hôpital et non dans un quelconque service !) ce ne serait pas plus mal. En tout cas, dis lui bien que si un jour il a besoin d'un coup de paluche d'auror, il peut toujours me faire signe... Dans la mesure où il n'a pas viré fiéffé mangemort entre temps, cela va de soi !
Tout comme il va de soi que ton petit Serdaigle ne peut
que t'adorer (habile transition, habile transition, j'espère que tu admireras l'effort fourni, parce que quand même, ce n'est pas du grand art, mais presque !). Ou alors c'est qu'il est franchement aveugle (auquel cas, je me charge personnellement de venir lui botter les fesses
mouahahahahaha). Tu le sais - et j'en suis navrée - je ne suis pas bien douée pour ce genre de conseils. Surtout que, ne connaissant pas l'heureux élu, je crains trop de t'induire en erreur. Il me semble cependant très important - et tant pis si ce que je m'apprête à dire est affreusement caricatural (on ne lève pas les yeux au ciel, jeune fille, quand l'aînée emplie de sagesse parle... Threuthreu !) - il me semble très important, disais-je, que tu restes fidèle à ce que tu es. Ne cherche pas à le tromper en te faisant passer pour ce que tu n'es pas. D'une part parce qu'il n'aimera que l'image que tu veux lui renvoyer et non celle que tu es, d'autre part parce que tu risquerais de te perdre.
En tout cas, tu ne sembles pas le laisser indifférent, ce Serdaigle, et c'est franchement bon signe ! Alors n'ais pas peur et continue à lui réserver ton plus beau sourire chaque fois que tu as l'occasion de le croiser. Il ne peut que succomber. Peu importe si les choses lambinent un peu. A mon sens, il est inutile de te faire violence pour aller lui parler franchement si tu ne t'en sens pas prête.
Quoi qu'il en soit, écris moi vite pour me raconter la suite de tes aventures poudlardiennes !
Sur ces bons (?) conseils, je suis dans l'obligation de t'abandonner... Prends grand soin de toi, et n'oublie pas que je reste à jamais ta très chère soeur,
Jessie.
PS : Bon courage pour le match ! Go, Blaireaux, Go ! D'ailleurs, et à défaut de pouvoir t'encourager de vive voix, je glisse dans l'enveloppe une photo de notre sympathique petit ami... En espérant qu'il vous portera chance !
C'est amusant, je n'avais jamais remarqué à quel point la truffe du Blaireau était épatée !PPS : Jason te repasse le bonjour !
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