De battre mon cœur s'est arrêté /PV/

La vie ne pouvait être plus cruelle qu’en ce moment aux yeux de la Serdaigle, Léa O’Gara. Une semaine venait de passer après le décès de son petit ami, Nathan Horuni.

Effondrée, elle tomba à genoux devant l’arbre le plus craint de tout Poudlard, le saule cogneur. N’ayant qu’une envie en tête, celle de se faire heurter violemment par l’une des branches animée du végétal. Quel soulagement cela serait pour le cœur à nouveau brisé de l’irlandaise. Le destin semblait s’acharner contre elle…

Evitant tout contact avec les personnes proches d’elle comme Quentin ou … - non il n’y avait personne en dehors du Serpentard qu’elle pouvait considérer de proche, même pas sa belle-sœur à savoir Juliette Horuni, les liens étaient différents de ceux qu’elle entretenait avec Montgomery – la sixième année venait se réfugier depuis l’annonce auprès de l’arbre qui, elle l’espérait, pourrait mettre fin à ses jours.

Elle ne pleurait pas. Pas cette fois. N’ayant plus la moindre larme en stock et encore… on devinait une légère brillance aux coins de ses yeux. Ses pensées étaient tournées vers une seule envie, celle de quitter ce monde pour rejoindre l’amour qu’on venait de lui enlever. Pourquoi ne l’avait-il pas écouté ?

-Nathan… tu n’es qu’un crétin !, murmura-t-elle la tête baissée vers le sol.

Attrapant une pierre, elle la balança vers le saule avec autant de force qu’elle aurait pu mettre dans sa batte quand elle était encore batteuse. Sur ce geste, l’arbre réagit en s’agitant légèrement, à croire que la pierre venait de le chatouiller.

Se redressant sur ses jambes, elle fit face au monstre dont les racines étaient bien implantées dans la terre. *Allons, vas-y débats-toi !*, pensa-t-elle en portant son regard sur les branches massives de celui-ci. Reprenant une pierre, elle la lança avec encore plus de force afin qu’il y ait des réactions de l’arbre.

- Qu’est-ce que tu attends, défends-toi ! Frappe-moi !, hurla-t-elle à son attention.

Mais rien, c’est comme s’il était insensible aux attaques de la jeune serdaigle. Abandonnant, elle se laissa tomber sur le postérieur en pleure. Là elle sortit un papier qu’elle déplia. C’était un article de journal daté au vingt novembre, annonçant le meurtre d’un jeune auror. Son meurtrier était encore inconnu mais Léa avait quelques doutes sur une personne… Nathan lui avait un peu parlé de quelques mangemorts, toujours en la rassurant que rien ne lui arriverait… rien !

Ses pleures s’était calmées, elle reprenait doucement le contrôle de ses émotions mais pour combien de temps ? Fatiguée de pleurer depuis ce jour, depuis que Juliette s’est précipitée sur elle dans la Grande Salle… depuis qu’il est mort. Elle ne voulait pas l’accepter, pourquoi lui avait-on enlevé son cœur ?

- Pourquoi … ?

Quentin cherchait Léa. Depuis la mort de Nathan il ne voulait pas la laisser seule. Elle était effrondée, ce qui était on ne peut plus compréhensible. Quentin avait beau ne pas connaître le jeune homme, il avait été plus que choqué d'apprendre sa mort. C'était le petit ami de sa meilleure amie après tout, il le considérait tout de même un minimum. Quentin avait donc été affecté de la nouvelle mais bien évidemment pas autant que Léa, qui avait litteralement était détruite par cette nouvelle. Le Serpentard ne préférait même pas imaginer le cas de figure où il perdrait Susan un jour, non, il ne valait mieux pas.

Quentin sortit donc, il était évident que Léa n'était pas restée à l'intérieur, pas ce jour là du moins. Il la savait au plus mal et s'était juré de ne pas la laisser seule. Chose qu'il regrettait déjà puisque ses fonctions de préfet lui avait pris plus de temps que prévu. Il se rendit donc au pas de course dans le parc en demandant à un groupe d'élève de Poufsouffle de son année, s'ils avaient justement vu Léa. Ils lui répondirent qu'elle se dirigeait vers le saule cogneur. Un merci plus tard, Quentin s'était déjà élancé à la recherche de la jeune fille. Quand on était dans son état, on pensait toujours au pire et le pire dans ses cas là, peut être vraiment horrible.

Le préfet ne préférait pas penser à ce qui passait par la tête de Léa pour se focaliser sur ses recherches. Arrivant enfin à l'endroit du saule cogneur, une vision coupa la respiration de Quentin durant une seconde. Léa était assise devant le saule cogneur, à une portée suffisante des branches pour se fracasser le crane. Définitivement, ça n'allait pas. Ne faisant ni une ni deux, Quentin courut vers son amie, sa peur se transformant en colère et arriva enfin à sa hauteur. Dès que celle-ci se retourna, il lui attrapa la main et la souleva d'un geste fort pour la tirer, hors de lui, le plus loin possible du saule cogneur. Ses mots fusèrent sans qu'il puisse les retenir. « Non mais à quoi tu joues là ?! »

Il tenait encore Léa par le bras mais été à présent face à elle, le regard lançant des étincelles. Il était hors de lui, hors de lui de savoir ce qu'elle avait voulu faire. Sa peur soudaine était devenue de la colère, colère qu'il peinait à maitriser. Il ne parvenait pas encore à réaliser ce qui avait faillit arriver, ce que Léa avait eu l'intention de faire. Elle comptait bien mettre fin à ses jours, oui parfaitement. Rien que d'y penser Quentin ne pouvait que qualifier son comportement d'égoïste. Elle avait pensé à lui ? Ce qu'il deviendrait sans elle ? Si elle n'était pas là ? Apparement non, elle s'était laissée submergée par le chagrin comme lui était actuellement submergé de colère.

Réalisant que tellement qu'il avait peur il tenait Léa de toute sa force, il préféra la lacher, de peur de lui faire mal, si ce n'était pas déjà fait. Il n'en revenait pas, s'il était arrivé quelques minutes plus tard, il aurait pu se passer milles scénarios, dont un qui ne lui plaisait pas le moins du monde. Non non il ne fallait pas y penser, il était arrivé à temps, avant qu'elle puisse faire de profondement stupide. Quentin jouait pour l'instant les sceptiques, faisait celui qui n'avait pas compris où elle voulait en venir, alors qu'il avait pensé à ce scénario là des dizaines de fois depuis que Léa lui avait annoncé la mort de Nathan. Mais celui-ci, il ne pourrait jamais l'accepter, jamais. Il était hors de question que Léa mette fin à ses jours, il ne pourrait pas le supporter. Ses yeux plantés dans les siens, Quentin attendait une réponse, bien que son regard ne prete pas vraiment à la discution, il était vraiment hors de lui.

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