Le ridicule ne tue pas ? Vous en êtes sûrs ? [PV]

Même en mettant de côté toutes les raisons qu’avait Drago de se sentir nerveux, stressé, déprimé et j’en passe… la vie était plutôt morose au château ces jours-ci. Pendant une semaine il avait plu presque sans interruption, ce qui limitait les balades à l’extérieur. Le plafond de la Grande Salle affichait un gris perpétuel et les élèves commençaient à afficher une mauvaise humeur certaine et même un poil d’agressivité à force d’être cloîtrés à l’intérieur.

Pour le Vert-et-Argent, cette pluie était une vraie malédiction. Malgré sa légendaire patience *kof kof*, il n’en pouvait plus d’entendre les élèves se plaindre du temps alors que lui avait de réels problèmes (non mais ! ). De plus autre soucis qui avait son importance : maintenant que les élèves ne pouvaient plus aller dehors, ils étaient forcés de rester au château et Drago avait comme la désagréable impression d’avoir tout le temps du monde sur ses talons . Bien sûr la plupart avaient compris qu’il ne servait à rien d’engager la conversation avec le blondinet et Drago appréciait ça, mais la présence d’une autre personne à côté de lui suffisait à l’agacer ces temps-ci (mais quelle tolérance ).

**********

Ce soir pour le dîner, il s'était installé comme à son habitude, le plus à l’écart possible des autres. Cependant il demeurait forcé de supporter la compagnie de Crabbe et Goyle (oui il avait besoin d'eux) et ce soir non… il n’en avait juste aucune envie.

« J’ai mal à la tête, je monte me coucher… »

Reposant ses couverts avec bruit dans son assiette, Drago se leva brusquement après s’être vaguement essuyé la bouche et avoir reposé sa serviette. Il n’avait pas mangé grand chose, mais il songea qu’il lui restait des chocolats (cadeau de Myrielle) et si il avait faim, il pourrait toujours en manger plus tard. C’est avec cette idée en tête qu’il quitta la Grande Salle à grandes enjambées. Il ne prêta que peu d’attention aux élèves qui le regardaient, se contentant d’afficher son regard de si-tu-me-parles-je-te-coupe-un-doigt pour éloigner les curieux.

Une fois les doubles portes franchies, Drago hésita un moment avant de regagner son dortoir. Il n’avait pas sommeil et il savait pertinemment que si il allait se coucher maintenant il ne tarderait pas à être rejoint. Hors, il avait besoin d’être seul.

¤ Salle commune : pleine… Bibliothèque : sûrement pareil, y aura du monde… Volière ? Pfff et puis quoi encore, on gèle là-bas et ça pue la fiente ! ¤

Poussant un profond soupir agacé, il monta un escalier au hasard et marcha tête baissée dans un long couloir. Il ne tarda pas à croiser deux nouvelles personnes… Des Serdaigle de 2ème ou 3ème année, probablement en retard pour leur dîner. Bien que ceux-ci ne lui prêtèrent aucune attention, il les fusilla du regard pour le plaisir car ils troublaient sa tranquillité.

« Jamais je trouverai de coin où être tranquille ou quoi ? » marmonna-t-il entre ses dents avant de tourner vers un nouveau couloir.

Dans ce couloir, Drago ne tarda pas à se retrouver devant les toilettes des filles. Curieusement, comme si un bon ange avait entendu ses prières muettes, les toilettes étaient indiqués « en travaux », et Rusard y avait collé un écriteau interdisant à tout élève d’y pénétrer.

« Et si… »

Prenant cette découverte comme un signe, Drago s’assura qu’il était bien seul dans le couloir et franchit la porte d’un pas assuré avant de la claquer derrière lui.

Il faisait assez sombre dans ses toilettes et en s’avançant, le blondinet ne tarda pas à marcher dans l’eau. « Et crotte ! :vnr: » jura-t-il exaspéré par cette journée pourrie.
Bien que l’endroit soit inondé, il continua d’avancer dans la semi-pénombre et s’approcha d’un mur sur lequel il s’appuya quelques instants le temps de retrouver ses esprits. Les lieux avaient beau être glauques, la solitude qu’ils lui assuraient avait quelque chose qui rendait cet endroit plus sympathique aux yeux du Vert-et-Argent.

« Au moins je suis seul ici ! »

Suite à cette exclamation, un bruit de robinet qui se ferme se fit entendre et une terrifiante apparition manqua faire mourir de frayeur le blondinet. Une fantômette venait de passer la tête à travers la porte d’une cabine de WC et demanda d’une voix forte qui était là.

Ne s’attendant pas du tout à voir un fantôme ici Drago poussa un cri et se précipita hors des WC. Il glissa sur l’eau et manqua de s’étaler par terre mais put se rattraper de justesse à la poignée de porte des WC… Poignée de porte qu’il ouvrit aussitôt afin de partir au plus vite de cet endroit.

Déboulant hors des toilettes en trombe, Drago ne fit absolument pas attention au fait qu’on allait le voir sortir des toilettes des filles et le pire arriva… il tomba droit dans les bras d’Ernie MacMillan . Le cœur encore battant, Drago ne put s’empêcher de lever des yeux terrifiés vers le Poufsouffle avant de se rendre compte de sa situation.

¤ CA CRAINT !!! ¤

Ses yeux gris plongés dans ceux du jeune homme, Drago se redressa en s’appuyant sur les bras de MacMillan avant de le repousser en faisant un violent moulinet avec ses bras.

« Mais lâche-moi ! »

Malgré la pluie diluvienne qui semblait décidée à squatter le Nord de l'Ecosse, depuis le début de la semaine, tant et si bien que Chourave et Gobe-Planche avaient été obligées d'annuler plusieurs de leurs cours, craignant pour la santé de leurs élèves, Ernie était de fort bonne humeur. Car si la vie, pour Drago Malefoy, n'était qu'un long calvaire, pour Ernie MacMillan, elle s'apparentait plus à une vallée jonchée de roses. Sauf que attention les petits pieds, les roses, elles ont des épines. Il suffit de demander au Petit Prince.
Oui, Ernie coulait des jours heureux et même la rumeur enflante d'une guerre à venir ne pouvait assombrir son bonheur. Comment l'aurait-elle pu ? Il sortait avec la plus charmante des filles de l'école (à ses yeux, du moins, car il est de notoriété publique que le point de vue des amoureux est rarement objectif), sa cote de popularité auprès d'Horace Slughorn était au beau fixe et il accumulait les bonnes notes depuis le début de l'année. Dans de telles conditions, il aurait été bien ingrat d'en vouloir à la vie.

Ce soir-là, Ernie était particulièrement comblé. Les cours de la journée avaient été franchement intéressants et même l'effroyable Rogue avait semblé trop préoccupé pour réellement se livrer à son passe-temps favori, j'ai nommé le grand jeu du : "Toi, j't'aime pas et je vais te le faire sentir !" Le Poufsouffle avait beau ne pas faire partie du lot de victimes sacrificielles préférées du ténébreux Severus oui, ça lui donne un petit côté sexy et avec son nez, il faut au moins ça pour y parvenir, il avait accueilli avec bonheur cette étonnante accalmie. En fait, seuls les Serpentard avaient paru s'en plaindre. Bisque, bisque rage !
Et étoile sur le sapin, Ernie avait rendez-vous avec Juliette, devant la bibliothèque, juste après le dîner. N'en lancez plus, n'en lancez plus, la coupe du bonheur est pleine ! Il serait bien malheureux de la faire déborder : d'autres pourraient en profiter Drago, par exemple.

Le jeune garçon à ne pas confondre avec un vieux garçon n'avait pas été long à avaler son dîner. De toute façon, il n'avait jamais été friand des petits poissons rouges. Les Gryffondor aquatiques, bof, bof !. Oh non ! Ce n'est pas contenter son estomac affamé qui lui avait pris le plus de temps, mais bel et bien de tenter de s'éclipser discrétement de sa table avant que Zacharias ne relance la conversation.
Ernie aimait beaucoup Zacharias mais quand il l'avait vu s'installer à ses côtés, au dîner, il s'était senti pâlir. Avoir Zacharias près de soi, c'était comme avoir un moulin à paroles scotché dans les z'oreilles.
Mais après cinq années pleines à côtoyer son ami, Ernie était passé maître dans l'art de couper court à sa conversation sans froisser sa susceptibilité. Ce coup-ci, il s'était montré particulièrement vicelard en détournant l'attention de Zacharias sur Hannah Abbot, laquelle lui avait lancé un regard noir qui signifiait clairement qu'il ne perdait rien pour attendre. Peu lui importait, pour le moment ! Tout ce qui comptait, c'était qu'il avait pu quitter la Grande Salle sans retard et après s'être assuré, en passant près de la table des Serdaigle, que Juliette s'y trouvait encore. Qu'une fille arrive en retard était, somme toute, normal. Mais quand c'était le garçon, ça la foutait mal !

Une fois qu'il avait dépassé les doubles portes, Ernie avait gravit deux à deux les marches du Grand Escalier c'est marrant, cette manie de mettre des majuscules partout et bifurqué au niveau du second étage pour s'engouffrer dans un couloir obscur et désert même pas peur.
Il avait la ferme intention de faire un crochet par les toilettes afin de remettre en place son "coiffé décoiffé" et de se pschiiiter deux ou trois goulées de la drogue ? Dans les couloirs de l'école ? de son vaporisateur senteur violette Lavande ? Toi ici ? avant de continuer son chemin jusqu'à la bibliothèque.
Accélérant un peu le pas, il dépassa gaillardement la porte des toilettes des filles (encore en dérangement ! Non mais franchement ! Qu'est-ce qu'elles pouvaient bien traficoter là dedans ?) et...

... Non, en fait, il ne dépassa jamais la porte des toilettes des filles car il fut percuté de plein fouet par une petite chose blonde, tremblotante et visiblement en cruel manque d'affection. Une première année qui avait le mal du pays ? Même si son pays est l'Angleterre Oui, je sais, c'est mal, l'Ecosse et l'Angleterre sont deux contrées très différentes et blablabla ?
Sonné et hébété, Ernie baissa les yeux sur l'élève qui venait de lui tomber littéralement dans les bras il savait avoir du sex-appeal, mais à ce point, tout de même ! et bondit en arrière en reconnaissant Malefoy. Pouah ! Un Malefoy ! Dans ses bras ?! Non mais ça n'allait pas, la tête ?
Avec une moue dégoûtée, Ernie se frotta vigoureusement les manches du pull en lorgnant Drago d'un oeil mauvais. Il était complètement cinglé, ce type !

- Hé ! Ce n'est pas moi qui te suis tombé dessus ! rétorqua-t-il en haussant un sourcil narquois avant de poursuivre, alors Malefoy ? On a des petits problèmes avec son identité sexuelle ? Les toilettes des garçons, c'est là-bas !

Oui, c'était très bas, comme remarque. Mais face à Drago, on devenait très vite bas. La bêtise doit être contagieuse.

(896 mots à un blondinet près)

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Récapitulons la situation qui ma foi n’était pas bien brillante pour Malefoy. Il venait d’être surpris par un arrogant Poufsouffle en train de sortir des toilettes des filles en criant comme une gamine. Le bilan n’était pas bon, et ça n’était pas à Ernie que Drago allait expliquer qu’il avait été effrayé par un fantôme.

Son cœur battant toujours la chamade, Drago ne put empêcher son visage de prendre une teinte cramoisie sous le coup de la honte (mais quelle idée avait-il eu en allant ici ). Ravalant aussitôt sa salive afin de retrouver un semblant de contenance, Drago écouta l’insulte faite par MacMillan ce qui le fit serrer les poings. Lui qui avait rougi de honte commença désormais à pâlir de colère. Son sang ne fit qu’un tour et il se saisit de sa baguette avant de la pointer sur l’arrogant blondinet (oui oui il pense à Ernie ^^) dans un geste souple et précis.

« Répète un peu ce que tu viens de dire MacMillan ! »

Dans son regard on pouvait y lire de la rage mais également une certaine détermination. Bien que la pratique des sortilèges soit interdite dans les couloirs du château, Drago ne craignait plus tellement de se faire punir ces temps-ci. En effet le pire qui pouvait lui arriver était de se faire convoquer chez son directeur de maison.

¤ Qu’au moins le pacte que Rogue a passé avec ma mère me donne le privilège de corriger ce crétin sans conséquence ! ¤

Certes une convocation chez Rogue aurait été fâcheuse puisqu’elle aurait entraîné une ennuyeuse conversation où le professeur ne manquerait pas de lui faire la morale et de chercher à s’incruster dans sa petite vie pour lui piquer une part de sa gloire.

Enfin, quoi que le professeur Rogue lui réserve, Drago n’y pensa qu’une fraction de seconde tant l’envie de corriger MacMillan se faisait forte. La baguette tendue à bout de bras, le Serpentard planta ses yeux aciers dans ceux du Poufsouffle avant de lui lancer une répartie cinglante.

« J’estime ne pas avoir de leçons à recevoir de quelqu’un qui semble se parfumer avec du produit pour nettoyer les WC ! »

¤ Mange toi ça dans les dents Blaireau ! ¤

Oui car si Ernie s’était montré bas, Drago l’était tout autant voir plus étant donné qu’en temps normal, c’est lui le champion de la bassesse il ne faut pas l’oublier ! Sa baguette visait toujours MacMillan et Drago était prêt à lui lancer un sort bien cinglant et bien humiliant au moindre mouvement du Jaune-et-Noir.

Enfin ça, c’était sans compter sur un couple de jeune Gryffondor qui venait d’apparaître au fond du couloir et qui fit instantanément demi-tour en voyant que deux élèves risquaient de se retrouver en plein duel dans les couloirs.

¤ C’est bien ma veine si McGonagall se pointe… ¤

Si les deux élèves étaient amenés à se battre, tout cela allait devoir se passer vite car sinon ils risquaient tous deux de graves problèmes. Autant Drago ne craignait pas les punitions de Rogue, autant celles de McGonagall pouvaient se montrer très embêtantes : des mois entiers d’heure de colle aux côtés d'Ernie à nettoyer les trophées à la brosse à dent par exemple. Ça amuserait peut-être le Blaireau de mirer son reflet dans les différentes médailles ou coupes, mais Drago lui ne pouvait se permettre de rajouter ce genre d’activité dégradante dans son emploi du temps déjà bien rempli.


[576 mots]

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Donc, ça se confirme, Drago était un imbécile. Un imbécile dans ses petits souliers, pour ne rien gâcher et je ne dis pas ça parce que Malefoy chausse du 36... Si, si, tout le monde le sait ! Si Ronald Weasley avait un jour joui du moment magique au cours duquel le Serpentard avait joué la formidable fouine bondissante un rôle de composition à la hauteur des talents de Drago, Ernie MacMillan, lui, profitait définitivement du dé-plo-ra-ble spectacle que lui offrait Drago en cette minute précise. Aha ! Maintenant il avait un super moyen de pression sur l'arrogant blondinet (oui, oui, il parle bien de Drago !). Peut-être même qu'il pourrait lui extorquer de l'argent... Hum... Quoique non, en fait. La vie de maître chanteur était généralement pleine de risques, pour ne pas dire salement écourtée. Or, Ernie n'avait pas envie de mourir jeune. Pas avant d'être devenu ministre de la magie, en tout cas. D'ailleurs, s'il devait périr de la main baguette de Drago, il préférait encore aller directement se noyer dans la cuvette des toilettes des garçons (oui, parce que lui il a un semblant de dignité et il sait dans quelles toilettes il est censé aller, pas comme d'autres, n'est ce pas ! Je ne vise personne, bien entendu !). Etre tué par Drago ? Pouah ! La honte !

Lorsque le Serpentard brandit sa baguette d'un geste qui manquait cruellement de classe (soit dit en passant), Ernie ne put s'empêcher de hausser un sourcil narquois. Oh mon Dieu ! Attention ! Le fils à papa monte sur ses grands chevaux ! C'est qu'il était nerveux, le petiot !
Visiblement peu impressionné par cette pseudo démonstration de force (un brin téméraire, Ernie, qua même. Parce que même le dernier des imbéciles Crabbe, toi ici ? aurait pu deviner qu'il n'était pas très prudent de titiller Drago si on tenait à son intégrité physique. Or, qui d'autre, dans cette école, tenait plus à son intégrité physique d'Ernie ? Lavande, peut-être ?), Ernie détourna d'un doigt dégoûté la pointe de la baguette de Drago, l'air de dire : "Attends, tu n'as pas passé l'âge d'intimider les gens comme ça ?" C'est vrai, à la fin ! C'était pénible, cette manière qu'avaient les Serpentard d'agresser tout le monde à coup de baguette en permanence ! En plus, Ernie ne s'était même pas montré désagréable !

- Je viens de dire, Malefoy, soupira-t-il d'un air franchement ennuyé, qu'un garçon qui sort des toilettes des filles, c'est carrément suspect, ne viens pas me soutenir le contraire... Si ça se trouve, c'est toi qui les détériore, ces toilettes ! avança-t-il avec beaucoup de sérieux.

*Cerveau à Ernie, cerveau à Ernie. Il a une baguette. Je répète ! Il a une baguette !* cria une petite voix, quelque part dans les multiples couches de bêtises qui peuplaient son cerveau.

L'ennui était qu'Ernie n'avait pas l'air de bien se rendre compte que 1) Drago était suffisamment malade pour effectivement utiliser sa baguette (*Attends, il sait lancer des sorts ? Lui ? Ne me fais pas rire, j'ai les lèvres gercées !* Ah non, pas possible, Ernie utilise un super baume à lèvres au beurre de karité) et 2) ils étaient seuls dans un couloir désert, ce qui n'allait certainement pas aider Drago à contenir ses pulsions destructrices.

*Non, mais de toute façon, même pas peur, s'il m'attaque, je riposte ! J'ai été membre de l'Armée de Dumbledore Monsieur-Toute-La-Vérité-Rien-Que-La-Vérité-Mais-Quand-Tu-Seras-Plus-Grand, moi Monsieur ! Et en plus, j'ai eu un O en BUSE de DCFM !* songea le jeune garçon, non sans se demander s'il aurait effectivement le temps de faire un gracieuse roulade de côté tout en tirant sa baguette de sa poche au cas où Drago l'attaquerait. *Ouais ! J'ai le temps ! Pas de problème ! Je l'ai déjà fait des milliers de fois !* conclut-il.


Oui, enfin, des milliers, peut-être pas exactement, mais il l'avait déjà fait ! Au moins dix fois. A l'AD. Avec Hannah Abbot. Une partenaire pas très rapide. Elle avait trop peur de lui faire mal. Mais il l'avait déjà fait quand même !
Confiant en ses capacités à parer une potentielle attaque, Ernie rétorqua froidement :

- Hé bien moi, au moins, je n'empeste pas la peur à trois kilomètres... Qu'est-ce qu'il peut bien y avoir dans ces toilettes qui justifie tes cris de goret ? Des miroirs, peut-être ?

Dame Bassesse et Amabilité est décidément à la fête, ce soir-là !

(741 mots, à une faute d'orthographe près )

743
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Manque de bol pour Malefoy, Ernie ne se laissa nullement intimider par l’idée qu’on puisse lui jeter un sort. Au contraire il fit face au Serpentard et continua de fanfaronner comme si il ne se sentait aucunement en danger.

Partagé entre l’idée de lui fermer son clapet une bonne fois pour toute et l’idée de se préserver de toutes punitions ¤ Me salir les mains pour ce microbe ? Pfff ça lui ferait trop plaisir… ¤ Drago tâcha de gagner un peu de temps. Il lui fallait prendre l’ascendant sur son adversaire, mais pas forcément par la force.

Ses narines frémirent fasse à l’insulte d’Ernie, mais il s’intima l’ordre de garder une parfaite maîtrise de lui-même. Après tout, ces toilettes n’avaient-elles pas été fréquentées par le Seigneur des Ténèbres à l’époque ? Le fait que le Poufsouffle vienne de le surprendre n’était donc pas si grave… du moins c’est ce qu’il s’efforçait de croire.

Il garda la baguette pointée sur le blondinet mais sa voix se montrait déjà un poil plus assurée (et toujours aussi méprisante) lorsqu’il s’adressa de nouveau à lui :

« Une des choses les plus laides qu’il m’ait été donné de voir jusqu’à présent MacMillan… des photos de ta mère en petite tenue. »

Content de sa réplique, Drago reprit d’ailleurs suffisamment de contenance pour se poser une main sur le ventrer et mimer l’action de vomir.

« A ta place, je ferais quelque chose contre ça… Tu peux pas savoir le nombre d’élèves impliqués dans ce trafic de photos lugubres… »

Son regard resta dur mais son attitude se fit légèrement moins agressive. Il baissa sa baguette d’une dizaine de centimètres vers le sol (tout en la gardant bien fermement dans sa main, toujours prête à agir, simple précaution ) et fit un petit signe de tête vers la porte des toilettes des filles, comme si il invitait Ernie à y entrer.

¤ On ne sait jamais, cette espèce de poupée Barbie serait assez stupide pour y entrer… ¤

Bien qu’il soit élève à Poudlard depuis quelques années, Poufsouffle était une maison qui n’avait pas trouvé grace à ses yeux et il avait toujours une très basse opinion de ses élèves. Et pour le jeune Malefoy, Ernie n’était pas une exception : il était aussi naïf et sot que les autres blaireaux.

¤ Vas-y entre, tu vas y voir la surprise de ta vie… ¤

Désormais deux solutions : Ernie se laissait berner et entrait dans les toilettes, et là Drago avait sa petite idée sur la suite des évènements… ou sinon ils continuaient leur petite altercation dans le couloir et le Serpentard n’avait plus qu’à s’assurer de remporter la victoire sur le garçon par n’importe quel moyen (une défaite serait trop humiliante pour le Vert et Argent…).

En ce temps là, Caton disait à ses disciples : "Si tu peux mépriser le bête moustique qui vrombit autour de toi, alors tu seras un sage, mon fils (mais que ça ne t'empêche pas de l'exploser contre le mur le plus proche non plus, hein ! La sagesse, c'est bien, sans piqûre, c'est mieux !)". Ou peu s'en faut (oui, les textes anciens, faut les traduire, tout ça, tout ça, c'est long et fastidieux, alors de temps en temps, on invente...).
Quelques centaines d'années plus tard, au fin fond de l'Ecosse pluvieuse (rien à voir avec les joies de l'Italie), Ernie MacMillan, disciple inconscient (dans tous les sens du terme) de Caton, dut faire appel à tout son sang froid pour ne pas transformer Malefoy en - tadam - tache sanguinolente sur le mur (et tout ça sans avoir recours à la magie, quand même, qu'est-ce qu'il est fort, ce Ernie ! Faut voter pour lui). Non mais vraiment ! S'en prendre directement à la famille MacMillan était absolument abject. Le Poufsouffle serra les dents et fusilla son nouveau pire ennemi du regard, tout en réalisant que c'était exactement le genre de réaction que Drago devait attendre de sa part. Saloperie de Serpentard ! Il n'avait pas son pareil pour changer le plus calme des Blaireaux en - tadam - véritable furie déchaînée hum, Ernie en furie pour carnaval... Sexyyyyy (et tout ça toujours sans avoir recours à la magie, il est très fort - aussi - ce Drago mais faut surtout pas voter pour lui !).
Ernie s'obligea à expirer lentement pour éviter une effusion de sang qui aurait été très mal vue sur son CV avant d'adresser un sourire narquois à Malefoy (aha, ça rime).

*Pauvre poussin, va ! T'es juste un gros jaloux parce que moi je suis le membre d'élite du club de Slug' dans lequel toi malgré tout ton argent et ton ascendance, tu n'es qu'à peine toléré...* songea-t-il en jubilant intérieurement à l'idée que Drago ne valait pas mieux qu'une déjection canine (d'un tout petit chien ridicule, en plus) écrasée dans le caniveau. Sa famille et lui étaient finis. Des loosers complets. Ils ne faisaient que sauver les apparences... Et quand on voyait la tête des apparences...

Ernie n'avait rien du Potter ou du Weasley de base c'est certainement la raison pour laquelle il n'est pas à Gryffondor, le choixpeau est fin psychologue. Il n'était pas du genre à se jeter sur Malefoy "uniquement" parce qu'il avait osé s'en prendre à sa famille. Il n'avait pas (plus) de complexe d'Oedipe refoulé et l'allusion à sa mère, toute affreuse fût-elle, ne le transforma - finalement - pas en stupide Cro-Magnon assoiffé de vengeance. Restons civilisés, tout de même !
Il n'en restait pas moins que le jeune garçon n'était pas près de pardonner l'offense aha, paf, soufflet et maintenant, choisis ton arme, vil Serpentard, et tes témoins ! Euh... Et fais en sorte que tes témoins sachent lire. Pas comme Crabbe et Goyle, donc. Il lui paraissait toutefois impossible de faire à Drago le plaisir de sombrer dans une colère noire. D'une part parce qu'il ferait le jeu de ce crétin fini et d'autre part parce qu'il risquerait fort d'avoir Rogue sur le dos si jamais il s'avisait de toucher ne serait-ce que le bout du soulier de Malefoy. Pauvre petit bonhomme même pas capable de se défendre sans pôpa et le vilain professeur Roguinou, pauvre petit bout de chou avarié !

- Ah vraiment ? rétorqua-t-il, l'air interdit, et alors ? Tu es allé voir l'exposition pour savoir si tu ne pouvais pas offrir les mêmes dessous à Parkinson ? A moins que ce ne soit un cadeau pour ta mère ? Remarque, ce serait tout à ton honneur, parce que jusqu'à présent, on ne peut pas dire que vous fassiez dans le bon goût, chez Malefoy. acheva-t-il avec un coup d'oeil qui en disait long sur ce qu'il pensait de la pseudo classe des Malefoy. Guignols, oui !

*Genre je vais entrer dans les toilettes des filles ! C'est ça, rêve toujours, mon petit grand ! Comme si je ne le savais pas, que tu prévoyais de m'enfermer là-dedans pour mieux aller chercher Rogue et Rusard ensuite ! Peuh ! Il n'est même pas original, ce type !*

- Ouais, bien sûr Malefoy, je vais entrer... reprit-il d'un ton sarcastique, Mais passe devant, je te couvre !

Toute la question était de savoir si Ernie resterait suffisamment longtemps en vie pour voir Juliette ce soir-là.

(754 mots, à un moustique près)

MMM