Quand Morphée ne veut pas de nous [PV]

Emily n’arrivait pas à dormir, toujours hanté par le même rêve. Depuis des mois, le mauvais génie des rêves venait lui rendre visite toutes les nuits, et à présent, elle ne dormait presque plus devenant quasiment insomniaque. Pour faire passer le temps elle lisait toute sorte de livres plus passionnants les uns que les autres. Nonobstant le fait que ceux-ci l’assomment comme si elle s’était prise une enclume en pleine face, elle n’arrivait pas à trouver le sommeil, et si elle le trouvait, elle faisait cet affreux cauchemar. Elle entreprit donc de se baladait en toute illégalité dans les couloirs de Poudlard en pleine nuit. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’Emily aimait enfreindre les règles. Pour elle si les règles étaient instaurées c’était bien pour les contourner. C’est pareil que les jeunes enfants qui font tous ce que leurs parents disent de ne pas faire. Emily sentait et espérait qu’elle allait passer une bonne nuit de errance dans l’enceinte de Poudlard.

La Poufsouffle a était bien au chaud dans ses draps. Pour ne pas réveiller ses camarades de chambrée elle n’alluma pas la lumière. Elle les regarda tout les deux qui étaient tombés dans les bras de Morphée. D’une délicatesse à toutes épreuves, elle s’habilla en quatrième vitesse et sortit du dortoir, descendit les escaliers en colimaçon. La salle commune était déserte, seul subsistait les quelques bruissements venant de la cheminée ou subsistait quelques braises incandescentes. Elle traversa la salle tel un spectre et passa par l’ouverture du tableau gardé par la Grosse Dame. Dès qu’elle vit qu’elle pivotait la Grosse Dame se réveilla et commença à le réprimander et à le traiter de tous les noms d’oiseaux possibles et inimaginables. Emily traçait sa route sans y faire attention. Elle prit un escalier et descendit au cinquième étage. Pourquoi le cinquième étage ? Parce que ! Elle se laissait guider par son instinct, même si elle était maître de ses actes, il y a toujours une force surnaturelle qui régissait plus ou moins sa vie. Après tout la vie est tellement éphémère et si elle devait mourir dans cinq minutes c’est que son temps sur Terre était résolu et qu’elle n’avait plus rien à y faire. Toujours est-il qu’elle se trouvait désormais au cinquième et que le château était toujours aussi… mort.

Les personnages dans les tableaux dormaient d’un sommeil paisible. Emily évita de faire du bruit afin de ne pas signaler sa présence. Elle marchait avec prudence vigilance et silence. Déjà ce qui était bien en cette nuit, c’est qu’étant la pleine lune, elle n’avait en aucun cas besoin de s’éclairer avec sa baguette. En effet la lumière bleutée diffusée par la Lune et elle permettait de voir ou elle allait tout en le dissimulant puisque d’elle, on ne voyait qu’une forme indistinct, que l’on pourrait prendre pour un fantôme. A son grand désespoir la nuit s’annonçait calme, elle qui pourtant voulait s’amuser avec un peu d’action. Non, rien. Elle descendit encore les étages et se retrouva vite aux cachots, l’antre des Serpentard, le domaine des Vert et Argent. A la vue des cachots, elle ne fallait pas se poser de question sur le pourquoi du comment la Salle Commune des Serpentard se trouvait dans un tel endroit : Les serpents étaient comme les cachots : froids, sombres, inquiétants. Mais l’esprit ouvert d’Emily, qui lui jouerait un jour ou l’autre des tours, était persuadé qu’il y avait parmi ceux-ci des gens qui comme elle dépassaient le clivage entre maisons. Emily, elle-même, malgré son ascendance de Poufsouffle depuis des générations, en avait plus qu’assez de cette opposition entre Gryffy Serpy et entre tous les autres maisons, qui n’avait pas lieu d’être, car après tout, on était tous à Poudlard dans le même bateau. Bien sûr, elle n’était pas non plus du genre à dérouler le tapis rouge chaque fois qu’elle croisait un Serpentard.

Elle remonta dans le Hall de n’avoir rencontrer personne. Il y avait beaucoup d’autres endroits ou elle pourrait se promener. Mais elle n’en aurait certainement pas l’occasion puisqu’elle entendit des bruits de pas alors qu’elle se trouvait dans le Hall. Qui cela pouvait-il bien être ? Elève ? Professeur ? Elle aurait le verdict dans quelques secondes.

Il existe, loin de tous les ragots, toutes les rumeurs et toutes ces légendes contées dans notre enfance, de la magie. Oui, une magie réelle qui n’a rien d’imaginaire et qui est on ne peut plus présente dans la vie et les mœurs de ceux qui la pratiquent. Non, ce n’est pas une magie divine, ni même une marque de folie encrée dans l’esprit étrangement tourné d’une minorité. Non, il s’agit d’une magie réelle, d’une magie qui se pratique au quotidien et qui est d’ailleurs devenue si commune pour ses pratiquants qu’elle na rien plus d’extraordinaire.

Poudlard était un de ces château, une de ces écoles, qui abritaient de jeunes sorciers et sorcières (sorcier => n.m –féminin : sorcière-; nom donné aux personnes pratiquant la magie). Entre les murs de ce château, tous vivaient leur quotidien avec plus ou moins de magie dans l’air, les cours étant tous axés sur cette dite magie, les murs portant plus ou moins fièrement des tableaux ayant la faculté de se déplacer ou même de parler, des statues se tournant parfois pour observer les élèves passer. On pouvait aussi croiser assez régulièrement un ou plusieurs ectoplasme (plus communément nommé fantôme) alors qu’ils traversent un mur ou utilisent, plus simplement les couloirs.

Si tout ce petit monde (public âgé en moyenne de 11 à 17 ans) était habitué à ces diverses démonstrations de magie, il y en avait qui restaient des éternels né moldus, et Keira en était l’emblème. La lionne avait 15 ans (depuis ce matin là en fait^^) et elle ne trouvait pas le sommeil. Allongée sur son lit, en boule, elle se sentait plutôt mal à l’aise. Elle voulait quitter le château. Croiser Liam était assez difficile pour elle. Elle ne pouvait pas lui en vouloir en plus, puisque c’était elle qui avait voulu rompre avec lui. Elle savait qu’elle n’était qu’une entrave pour lui, mais elle avait du mal à conserver le sourire en le croisant régulièrement. Soupirant, elle s’allongea de tout son long sur son matelas, elle avait le cœur serré et se sentait continuellement confondue dans un piège sans issue. Le cœur battant douloureusement dans sa poitrine se faisait de plus en plus lourd. Ne pouvant plus supporter l’immobilité, elle se redressa. Elle avait faim, mais ne devait pas y penser. Elle se leva silencieusement, quittant le dortoir sur la pointe des pieds. Arrivée dans les escaliers, elle les dévala silencieusement. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait, mais elle avait besoin de respirer. Elle se sentait étouffer. La lionne se glissa hors de sa salle commune en commença à marcher en silence dans les longs couloirs déserts.

En tant qu’emblème des nés moldus, fiers de l’être et : la magie c’est dangereux, moins je pratique, mieux je me porte, elle n’avait bien sûr pas sa baguette sur elle (genre elle sait s’en servir^^). Mais ça, elle ne le remarquait même pas (en fait, avoir une baguette était plutôt encombrant à ses yeux, sans compter qu’elle avait toujours peur de mettre le feu à quelque chose ou de faire exploser son voisin…). La rouquine traça donc son chemin, sauf qu’arrivée au troisième étage, elle réalisa qu’il faisait froid… Et pour cause ! Elle n’avait pas songé à prendre une robe de chambre, tant le besoin de sortir s’était fait oppressant. Se mordant la lèvre, elle haussa les épaules et poursuivit sa route. Trop tard pour faire demi-tour.

Keira descendit un étage supplémentaire, portant une simple tenue de nuit violette avec des rayures vertes fluo (oui, la jeune fille aimait les couleurs flashies), le short dévoilait des genoux osseux, à l’image de ses épaules. La jeune fille cachait néanmoins ces dernières sous un large T shirt qui ne dévoilait en rien sa maigreur. Seules ses jambes là, pouvaient un peu trahir son état. Keira descendit une nouvelle volée de marches et finit par se trouver dans le hall. Elle stoppa net sa marche apercevant une silhouette qui la fixait. Le cœur battant avec force, elle eut de nouveau l’impression de vivre. La montée d’adrénaline… La jeune lionne fit un pas en avant, observant la personne qui lui faisait face. Elle était plus petite qu’elle (ce qui n’était pas bien dur, Keira faisant un mètre soixante dix sept aux dernières nouvelles…), La jeune fille s’approcha d’elle, inclinant doucement la tête, elle laissa un sourire percer sur son visage :

« Salut… Tu devrais pas être là… on n’a pas le droit ^_^. »

Le murmure de Keira était semblable à un chant, telle une berceuse il ne montrait aucune colère, juste de la douceur, et un calme certain. La lionne bravait les interdits de plus en plus dernièrement. Se sentant étouffer un peu plus chaque jour, elle ressentait le besoin de pousser ses limites de plus en plus, pour sentir ne serait-ce qu’une bouffée d’air…

Le temps passait. Mal, mais il passait quand même. Un coup en avant, cinq coups en arrière. Emily avait l'impression d'avancer, d'arriver à faire son chemin, mais des fois, elle était obligée de faire machine arrière, rebroussant chemin. Le temps filait à une vitesse à laquelle elle n'était pas accordée, elle avait la désagréable sensation de fonctionner au ralenti. En fait, elle se sentait comme dans un train. Tout défilait sous ses yeux, rapidement, trop rapidement. Et elle était immobile, s'accommodant mal des derniers changements. Elle n'avait désormais plus d'excuses. L'esprit embrouillé, le regard glauque, elle déambulait, comme un fantôme, ignorant les gens qui riaient, parlaient entre eux.

Le mythe de Morphée… Un des milles enfant du sommeil qui pour cette nuit n’est pas venu rendre visite ni a Charlie ni a cette inconnu, ou elle n’était pas la seule à profiter de ses nuits blanches pour profiter de la splendeur, perdue, de Poudlard. Certains lisaient jusqu’à en trouver le sommeil, mais pour Emily, il n’y avait aucune thérapie contre son insomnie. Alors autant en profiter, elle qui n’aimait pas particulièrement dormir autant profiter de ce que lui offrait le monde. La lumière diffusée par la Lune éclairait le visage de la mystérieuse inconnue. Celle-ci l’interpella d’une voix calme:

« Salut… Tu devrais pas être là… on n’a pas le droit ^_^.»

A cette question Emily ne pu que faire un sourire. C’est tellement plus beau et plus calme de profiter de Poudlard la nuit. En plus, se promenait la nuit permettait d’enfreindre le règlement alors Emily n’allait pas se gêner.

"Après tout un règlement est fait pour pouvoir l’enfreindre, sinon il perd toute son âme…"

De plus, il était deux heures du matin. Finies toutes les rondes. Même les profs les plus insomniaques avaient déjà regagné leurs chambres et sombraient à l’instant même dans un profond sommeil. Même Rusard semblait en avoir marre de passer des nuits blanches dans l’espoir d’attraper un élève. Teigne n’était nulle part en vue : Emily se l’imaginait debout sur une chaise, poils hérissés, les yeux grands ouverts, en train de recharger ses batteries tel un robot – oui, car elle était persuadé que Teigne était moins plus qu’un chat, en conséquence de quoi elle avait du mal à l’imaginer en train de somnoler comme n’importe quel autre chat. Seule l’idée de fermer les yeux et dormir semblait incompatible avec elle. Mais bref, le but de ce message n’étant pas de faire un topo sur le sommeil de Miss Teigne ...

La nuit ... La nuit tous les chats sont gris certes, mais là nuit, pour les élèves insomniaques, était synonyme de liberté, d’aventure et surtout d’adrénaline. Et Emily ne vivait la nuit, tel un vampire, que pour une bonne dose d’adrénaline qui pouvait pimenter une vie tout entière. Qui n’a jamais rêvé de se faire courser par une horde d’araignées géantes dans la Forêt Interdite, ou être au plus près d’un loup garou complètement incontrôlable… Le gout du risque, l’impression que l’on a frôlé la mort n’est pas là la vraie vie ? Qui vraiment voudrait d’une existence monotone, pouvoir dormir sur ses deux oreilles ? Ce n’était pas une vie pour Emily. Une vie tranquille pour cette dernière c’était la même vision qu’avaient les moldus : famille mononucléaire, avec maison, jardin et pelouse entretenue… Basique ! Emily reporta son attention sur la Griffondor.

« Etant plutôt un oiseau de nuit, il est vrai que la nuit est un instant fantasmagorique ou l’on peut faire ce que l’on veut et découvrir le monde sous un autre angle… »

Silence. Son ton était calme.

« Belle nuit ! Appréciable ! Je ne regrette pas d’être sorti me promener. »

C’est vrai après tout ! Ca aurait pu être pire. Elle aurait pu tomber sur MacGo, ou sur Rusard, enfin sur un membre du corps enseignant qu’il l’aurait sans doute lourdement réprimander. Ce n’était pas non plus un Serpentard qui se croyait supérieur aux autres simplement parce qu’il était de Sang Pur et qu’il appartenait à la noble maison de Salazar Serpentard.

HP- Désoler du retard --'

AAA 672

Lionne et Blaireau s’observait sans crainte. Après tout Poudlard n’est pas une jungle, bien que le règne animal sembla vouloir s’y installer, quand on observer le comportement de certaines vipères, les animaux des maisons restaient malgré tout des emblèmes, rien de plus, rien de moins. Ils étaient importants, oui, mais n’était pas le fondement même de l’existence de tout un chacun pour autant. Et encore heureux que tout le monde ne soit pas une copie conforme de son voisin, sinon la vie serait bien triste et d’une monotonie des plus ennuyeuses !

Les deux jeunes filles, qui de prime abord semblaient n’avoir rien en commun devaient malgré tout être bien plus proches que ne le laissaient croire les apparences, puisque… le hasard avait fini par les amener au même endroit. Une nuit où tout serait possible et où les choix de directions semblent être multiplié par cent, par rapport à une journée, elles se retrouvaient au même endroit. Keira sourit à la jeune fille quand elle parla des règlements. Non, la rouquine n’avait pas grand-chose contre les règles, mais elle ne faisait pas non plus des efforts surhumains pour les respecter (faut pas croire qu’elle est du genre élève modèle –suffit pour ça de la voir en cours d’ailleurs-).

La lionne ne répondit pas oralement, se contentant d’adresser un sourire amusé à sa jeune compagne. Ce fut en une unique enjambée que la quatrième année rejoignit vraiment sa cadette. Il était tard, pourtant, ni l’une ni l’autre ne donnait l’impression d’être vraiment fatiguée.

La jeune jaune et bronze reprit la parole plus tard et là, elle scotcha presque son aînée à même le sol. Qu’est ce qu’elle dit la madame ??? That is the question !!!! Keira n’en revenait pas, même les plus petits qu’elle avaient un vocabulaire impressionnant, c’était frustrant (un peu^^). Surtout qu’elle n’était pas sûre d’avoir compris le sens de sa phrase… *la honte -_-*. Aussi la jeune lionne (qui parlait pourtant trois langue couramment, comme quoi voyager, ça sert) leva un sourcil :

« Eu… Je ne suis pas sûre de tout avoir compris. »

La honte Reira, la honte !!!!! Ok, on se reprend (Repoudrage ? Ok. Manucure ? Ok. Soin dentaire ? Ok). La jeune lionne observa la fillette qui se tenait non loin d’elle. C’était la première fois qu’elle la remarquait, au sens propre du terme, elles s’étaient sans doute croiser plusieurs fois dans les couloirs, mais la jeune fille n’avait pas vraiment fait attention. Etant déjà très grande, elle regardait pas souvent les premières année (juste assez pour ne point les écraser /sbaaf/). Sinon, elle avait eu suffisamment de sujets sur lesquels rester songeuse un bon moment depuis sa rentrée pour avoir pris le temps de détailler toutes les personnes qu’elle rencontrait. La jeune fille se demanda alors, ce que toute personne normalement constituée se serait demandé un peu plus tôt.

« Tu es dans quelle maison ? Je ne me rappelle pas t’avoir beaucoup croisé, je suppose que tu n’es pas chez les lions ? »

Ben ouai, Keira avait un sens de l’observation développé un minimum, tout de même. Et si la jeune fille avait été dans sa maison, elle en aurait (peut-être) gardé une image légèrement plus… marquée *quand même ^^*.

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