On est chanceux ou on ne l'est pas... [PV]

Il était une fois un petit Poufsouffle bien gentil, Adrien pour ne pas le nommer, qui avait pour mission d’apporter une lettre de leur mère à son aîné. Seul petit problème, le frère en question, Adam Sallers, était dans une maison peu accueillante : les verts et argents. Comme entre deux maux il faut toujours choisir le moindre, Adrien décida d’obéir aux ordres parentaux et alla attendre son frère devant la salle commune de sa maison. Il espérait bien ne pas rencontrer une certaine demoiselle… Seulement c’est bien connu, Adrien n’a jamais – mais alors vraiment jamais – aucune chance dans la vie. Du coup, il ne fallut pas bien longtemps pour qu’il voit arriver au loin la seule personne qu’il ne voulait absolument pas croiser : Heaven Clarks.

Depuis l’incident d’avant noël, Adrien avait réussi à éviter Heaven avec brio. Il était resté fourré avec ses quelques amis [dont Elizabeth Harris, peu de chance que Heaven vienne le chercher quand il était avec elle] et il ne s’approchait jamais des deuxièmes années. Il évitait aussi tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un serpentard : frères et cousins compris. Il avait appris que sa cousine côtoyait Heaven et il avait cru faire un arrêt cardiaque en entendant ça. Il ne manquait plus que la jolie brune pactise avec l’ennemie pour que sa vie devienne vraiment un long calvaire [dixit Anabelle].

Voyant qu’elle se rapprochait irrémédiablement de l’entrée de sa maison (et du même coup de lui), il envisagea de s’enfuir à toute jambe… Mais un regain d’orgueil masculin le retint près de la porte, immobile et silencieux comme une statue. Avec un peu de chance, elle passerait devant lui sans même le voir, il suffisait de se faire remarquer le moins possible. Il baissa donc les yeux sur sa lettre, enfin sur celle de son frère, et attendit que le temps passe… lentement… seulement rythmé par les pas d’Heaven. Si jamais elle lui parlait, il ne savait pas comment il allait s’en sortir cette fois ci. La dernière fois, ça avait été une catatrophe.

Il releva un peu les yeux, repérant les poutres. Peut être qu’avec un peu d’élan, il pourrait s’y percher… Moui, enfin, il risquait surtout de se casser une jambe en essayant [n’est pas Myrielle qui veut], il abandonna donc l’idée, cherchant une autre parade éventuelle.

C’était obligé que ça tombe sur lui. Elle ne pouvait absolument pas se contenter de rentrer dans sa salle commune et de faire comme tous le monde : l’ignorer. Là, il était peut être un brin pessimiste. En effet, dans sa maison il y avait quand même des gens qui faisait attention à sa personne : Anabelle, Elizabeth, Megan… [Tiens, que des filles ?] Cependant, il était clair que chez les serpents, personne n’en avait rien à cirer du gentil Adrien. Personne sauf Heaven, la seule personne au monde dont Adrien souhaitait vraiment qu’elle l’oublie. Il se rapellait encore le scénario catastrophe de la dernière fois… un vrai massacre psychologique et en plus, un (ou des si vous préférez) premiers baisers qui n’étaient absolument pas dans la norme de l’imaginaire poufsouffle. Vous comprenez (ou pas), un premier baiser ce devait être donné avec le cœur et Heaven, il en était presque certain, n’avait pas de cœur. Elle avait beaucoup d’autres qualités qu’il admirait secrètement comme la beauté et l’intelligence mais elle était bien une vipère. De fait, même si beaucoup de garçons de Serpentard lui aurait envié ce premier baiser donné par Heaven, lui, il trouvait ça malsain. De plus, elle était la seule à le faire devenir sarcastique et froid… Car oui, elle arrivait à le faire devenir ainsi alors que normalement il n’était que le blaireau de base : loyal, juste, gentil, un rien timide…

« Tiens Clarks… » Commença-t-il en enfermant tous ses sentiments à double tour quelque part dans son cœur. Il se décolla du mur et mit les mains dans les poches, baissant un peu les yeux pour voir la deuxième année. Là où son orgueil était relativement sauf c’est que bien qu’assez grande, la serpentard était quand même plus petite que lui. Cela ne lui donnait aucun avantage particulier mais il appréciait l’idée d’avoir au moins sa taille pour lui.

« Tu pourrais peut-être envisager d’arrêter de parler sans savoir, non ? J’attends mon frère, la dernière fois que je me suis renseigné, il était encore dans la même maison que toi. »

Il faillit être méchant et rajouté « Le pauvre » mais c’était au dessus de ses forces que d’être méchant gratuitement. Certes, elle l’avait attaqué la première mais ce n’était pas comme si ça l’atteignait vraiment. En fait, il préférait qu’elle se moque de lui plutôt qu’elle se mette à jouer comme la fois précédente. Il retint donc son sarcasme même si, pour ce qu’il en savait, son frère était loin d’être fan de Heaven. On pouvait même dire qu’il ne l’aimait pas beaucoup mais à la décharge de la belle attrapeuse, Adam ne jurait que par Lydia, sa Lydia chérie, et pour lui aucune autre fille ne valait le coup. Cela prouvait encore une fois combien les deux frères étaient différents car Ady, lui, il la trouvait très à son goût la jolie Heaven.

Machinalement, il jeta un coup d’œil à sa montre. En théorie il avait rendez vous avec Anabelle après ça, il espérait ne pas être en retard mais il avait encore une heure devant lui et Adam ne semblait pas vouloir montrer le bout de son nez. Mais que diable allait-il faire dans cette galère ! On se le demande monsieur Molière, on se le demande…

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Heaven, en gentille petite peste qu’elle était (cela n’est-il pas contradictoire ?), n’allait sûrement pas laisser le petit Sallers filer, sans l’avoir au moins un tout petit peu asticoter. Okay, elle lui avait volé un baiser –qu’elle ne savait pas comme étant le premier- mais lui l’avait également embrassé –non mais, tu te prends pour qui malotru ?- donc, elle n’allait pas le laisser partir sans demander la monnaie de sa pièce –radine-. Aussi, si monsieur la laissait faire, elle n’allait pas se gêner, mais bon, pour le coup, elle doutait un peu. Elle l’avait déjà bien embêté la dernière fois, et ça l’aurait étonné qu’Adrien fasse le gentil petit chien, qui en redemande… Oui, il n’était pas Enry –dommage-. Enfin, elle n’avait pas quelque chose contre lui, à part le fait qu’il soit un Poufsouffle, mais cela était généralisé à tous les élèves extérieurs à Serpentard, et il était plutôt mignon, mais il lui avait volé, lui aussi, un baiser, et Heaven, on le sait tous, n’est pas très apte à pardonner… Enfin, ça ne l’avait pas trop gênée, ça ne l’avait même pas dérangée, et la nuit, elle avait dormit comme un bébé, mais la seule chose qui l’embêtait était de loin la qualité du baiser… C’est vrai quoi ! Il aurait pu faire un effort le petit blaireau ! Après tout, il n’embrassait pas n’importe qui, mais la grande Heaven Clarks !

« Et tu vas l’attendre comme ça, les mains dans les poches, jusqu’à ce qu’il sorte ? A moins que tu attendes qu’un gentil petit Serpentard, si cela puisse exister, arrive ou sorte, et te laisse gentiment entrer dans la salle commune ? Ou vas-tu lui confier ta petite lettre de pacotille ? Cela aurait été plus simple pour toi si tu n’avais pas été envoyé chez les petits poussins… »

Heaven, provoc’ ? Mais non, mais non… Juste un peu… Comment dire… Disons qu’elle aimait remuer le couteau dans la plaie, et que, sachant que touuuute la famille du garçon était dans sa maison, à elle, bah elle avait sauté sur l’occasion… Adorable, n’est-ce pas ? Ce qui était moins adorable, c’était le ton qu’elle avait employé pour parler au troisième année, qui d’ailleurs, pouvait bien être plus grand qu’elle, elle s’en fichait total, la princesse ici, c’était elle. En effet, son ton était, en plus d’être froid comme à l’accoutumée, assez narquois, moqueur, mais en même temps c’était Heaven, donc cela semblait presque naturel… Pauvre petit Adrien, pauvre garçon… Il avait du potentiel pourtant, et s’il faisait quelques efforts, il pourrait peut-être même réussir à séduire Heaven –enfin, faut le dire vite-, mais pour le moment, c’est elle qui allait faire joujou.

La vipère se rapprocha du blaireau, sans en avoir peur, et posa une de ses mains glacées sur le visage du garçon, passant son index –de l’autre main- sur les lèvres du garçon. Qu’est-ce qu’elle allait lui faire encore ? Oh, pour le moment, rien, pour le moment du moins… Elle esquissa un sourire et reprit la parole.

« C’est bête que tu sois chez les poussins, t’es plutôt mignon… »

Ou autrement dit, les Poufsouffles sont tous moches, qu’est-ce que tu fiches là-bas… Heaven, toujours une parole adorable pour tout le monde… Quelle sainte…

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Maide ! Maide ! Les ailes ont pris feu ! Il va falloir faire un atterrissage d’urgence ! *PAF* Bien, bien, toute blague mis à part, Heaven avait encore envie de jouer avec lui. Non mais c’était une malédiction ? Certes, une partie de lui était content (il n’était qu’un homme…) mais l’autre, plus censée, se disait que c’était quand même pas de bol. Il ne regrettait pas spécialement d’avoir un physique correct (sans être spécialement orgueilleux, il était danseur, le physique ça compte !) mais dans l’immédiat il trouvait vraiment dommage que ça oblige Heaven à se servir de lui comme passe temps. Il avait si bien réussit à l’éviter jusque là ! En fait, il avait même presque réussi à l’oublier elle est ses jolies yeux… mais c’était dur de continuer quand elle était en face de lui. Il devrait peut-être envisager de tourner la tête ? Nan, ce serait un peu malpoli… [Juste un peu ?] Il ferait mieux de répondre au lieu de se plaindre tiens ! Ce serait plus utile.

« Il n’est pas encore rentré, Lydia me l’a dit. »

C’était peut être un peu nul, non ? C’est qu’il perdait ses moyens, mais une longue respiration plus tard, il reprit.

« Il me semblait que le blason de ma maison était un blaireau, pas un poussin. »

Il se pencha légèrement, son front touchant presque celui de la jolie brune et il sourit. Pourquoi ? Parce qu’il venait de réaliser que, malgré tout ce qu’il pouvait lui arriver de penser, ce que disait Heaven ne le blessait pas. Poufsouffle était sa maison, il aimait les gens qu’il y côtoyait et il sentait que sa place était là bas.

« Qui te dis que j’ai envie d’être à Serpentard ? Tu n’as jamais envisagé le fait que l’on pouvait être heureux dans les autres maisons ? »

Voilà un débat philosophique bien pointu. De plus, il se doutait que la fière Serpentard ne s’imaginait pas dans une autre maison que celle de Salazar Serpentard. C’était un peu comme essayé de transformer un légume en crabe, c’était impossible. Il était un Poufsouffle, elle était une Serpentard, ainsi va la vie. C’était la première des raisons pour laquelle il n’avait jamais tenté de séduire Heaven. Les causes perdues d’avance : très peu pour lui merci. Cependant, comme l’index de la jeune fille touchait ses lèvres, il décida qu’ils allaient jouer à deux. Tentant de se rappeler qu’il était un Sallers, un sang pur, et pas juste un Poufsouffle, il resta souriant et au lieu d’ôter la main de la jeune poursuiveuse, il approcha la sienne de son visage et remit une mèche de cheveux derrière ses oreilles. Cela aurait été dommage de gâcher un si beau visage.

Il savait que si ses amis le voyait comme ça ils seraient outré, voir qu’ils ne le reconnaîtraient pas, mais cette partie de lui existait aussi. Une tiers partie qui ne sortait normalement que lorsqu’il dansait pour gagner, pour être un battant. Un Adrien sûr de lui… Cependant, face à Heaven, ce n’était pas comme dans une Battle, il était sur son terrain. Elle avait l’habitude de jouer, pas lui…

« C’est vrai, mais ce serait tellement moins drôle si j’étais un vilain serpentard… »

Mais il était préparé à la défaite, il s’assurait seulement de ne pas perdre son honneur en même temps que son amour.

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Oui, Heaven était une petite garce, qui adorait se ficher des garçons, et qui ne faisaient que jouer avec eux. Et ce n’était sûrement pas Adrien qui allait dire le contraire ! En une seule et unique rencontre, Heaven avait réussi à le déstabiliser, et visiblement, elle avait toujours un certain impact sur le garçon –si ce n’est pas magnifique ça !-. Aussi, elle l’écoutait à moitié, après tout, il n’était qu’un misérable Poufsouffle, pas vraiment quelqu’un d’intéressant, bien qu’il fut quand même plaisant à regarder –oui, Heaven restait une fille dans tous les cas !-. Tiens, comparons le à Jack Chandlers tiens ! Le copain débile de Siegfried, ce Poufsouffle complètement stupide, que Heaven avait traumatisé –mais si, c’est la vérité !- Oui, en comparaison à Chandlers, Sallers était potentiellement plus intéressant, et plus mignon –Chandlers était d’une laideur insupportable pour les petits yeux vairons et sensibles de l’écossaise-. Enfin, il y avait chez les deux la même tâche au tableau –bien que Chandlers soit complètement tâché-, ils étaient des Poufsouffles. Des blaireaux stupides, des poussins à qui on souhaiterait tordre le cou –quoi que, Sallers pouvait être épargné parce qu’il était mignon-. Lydia avait dit qu’il n’était pas rentré ? Ah mais ouiii ! Lydia était la cousine de ce stupide poussin ! La pauvre… Heaven la plaignait réellement, mais au final, elle plaignait surtout Adam, le frère d’Adrien. Avoir un frère à Poufsouffle… La honte quoi ! Déjà que Heaven faisait la tête parce que Haven était chez les lionceaux et non pas chez les vipères… -traitre !-

« Peu importe l’animal, jaune poussin, c’est jaune poussin… Couleur particulièrement laide d’ailleurs… »

Oui, forcément, Heaven ne pouvait pas rester une seule seconde sans descendre les Poufsouffle ! Ce n’était pas sa faute, mais que voulez-vous, elle avait atterri dans la meilleure des maisons, la plus noble et la plus puissante ! Elle ne pouvait pas s’en empêcher, c’était plus fort qu’elle –Dieu, pardonnez la-. Heaven regardait donc le jeune Poufsouffle, qui s’approcha d’elle, posant presque son front sur celui de notre poupée de porcelaine. Il souriait… Hum, bizarre ce garçon, mais s’il voulait jouer, il avait trouvé la bonne personne. Néanmoins, Heaven râlait intérieurement. Certes, elle avait bien grandi, tant mieux, mais Sallers était plus grand qu’elle… Sale gamin ! Grrr… Enfin, s’il voulait tellement jouer, c’était bon, Heaven jouerait. Et voilà qu’il disait qu’on pouvait être heureux dans une autre maison que Serpentard… Quel idiot celui là… Franchement, c’était impensable ! Serpentard était LA maison dans laquelle il fallait aller ! Sinon, c’était vraiment la honte…

« Non, franchement, les autres maisons nous sont bien inférieures… »

La gamine esquissa elle aussi un sourire. Il ne l’aurait pas comme ça, et elle le surprendrait, encore une fois. Que crois-tu petit Poufsouffle ? Penses-tu pouvoir vaincre la jeune Clarks sur son propre territoire, à son propre jeu ? Il ne faut pas pousser non plus ! Et alors qu’il replaçait une mèche de cheveux noirs derrière l’oreille de la princesse, cette dernière le poussa contre le mur. Il n’avait plus aucun moyen de s’échapper…

« Cela serait peut-être mieux, si tu étais un vilain Serpentard… »

Ni une, ni deux –ni trois #ZBAFF#-, la gamine releva la tête et embrassa langoureusement le garçon. Ah ah ! Tu ne t’attendais pas à ça, pas vrai Sallers ? Et pourtant, c’était ce qu’il se passait en ce moment !

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« Le cerveau d’Adrien est en panne, le réseau de ses neurones va subir du retard, plus d’information vous seront donnés ultérieurement, veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée. » Voilà peu près, ou peu s’en faut, le message que le cerveau de notre bon Adrien donnait au reste de son corps. Il imite à la perfection les messages de la sncf vous ne trouvez pas ? Ceci dit, ça ne dura que quelques secondes. Il reprit ses esprits et réalisa que oui, encore une fois, il s’était fait avoir. Il se demandait vraiment pourquoi elle s’obstinait à l’embrasser alors qu’il n’était – elle le disait elle même – qu’un petit Poufsouffle de rien du tout. Il était collé contre le mur et elle était bien trop proche de lui pour qu’il puisse tenter une échappatoire sans violence. Finalement, il aurait du prendre ses jambes à son cou dès qu’il l’avait vu arriver. Il était vraiment trop faible face aux filles en générale et Heaven en particulier. Elle était dangereuse pour son intégrité physique et morale. Surtout morale d’ailleurs… Lui qui considérait l’amour comme quelque chose de sacré se voyait bien embêté maintenant que Heaven jouait avec ses sentiments aussi habilement qu’elle le faisait avec un souaffle. Mais pour ne pas se laisser démonter comme la fois précédente, il posa la main sur la taille de la jeune fille (c’était elle qui le cherchait non ?) et quand le baiser cessa il tenta de garder une certaine contenance bien que la rougeur de ses joues trahissait qu’il avait un peu… chaud. Heureusement qu’il n’avait que treize ans tiens, c’était dangereux de jouer avec le feu comme ça petite Heaven.

« Tu ne viens pas de dire que j’étais un poussin ? Tu embrasses les poussins toi ? C’est un peu bizarre… »

Dit-il sur un ton relativement amusé. Au fond, même si cela l’agaçait un peu, il trouvait la situation coquasse. Moins il voulait lui parler plus elle venait et en plus elle l’embrassait. Même si pour lui c’était limpide (elle ne faisait que le chercher), cela restait un privilège qu’elle ne devait probablement pas accorder à beaucoup de Poufsouffle. Du coup, l’ambiguïté de son sentiment face à ce baiser le faisait rire intérieurement. C’était tellement stupide et improbable. Finalement, si son frère avait pu arriver à ce moment, Adrien aurait éclaté de rire très franchement. Même Adam aurait trouvé que sur ce coup là, il y avait de quoi rigoler. Adrien était le malchanceux dans toute sa gloire mais Heaven l’embrassait, de force en plus, cherchez l’erreur ? Elle est toute trouvé, ce ne pouvait tout simplement pas être réel. Pourtant, puisque ça l’était, et qu’en plus c’était jamais que la troisième fois que leur lèvres se rencontraient, il ne pouvait pas nier l’évidence : la fuite était impossible. Plus il tenterait de l’éviter, plus elle voudrait jouer. Mais quand il essayait d’entrer dans son jeu, il se faisait avoir quand même. A croire qu’il n’y avait aucune solution. Heureusement pour lui, il s’était fait une raison depuis longtemps.

« Je ne te rendrais pas la pareille, j’embrasse mal. »

D’ailleurs, il lâcha Heaven et remit sa main dans sa poche, restant appuyé contre le mur. Il ne se laisserait pas déstabilisé, enfin, du moins il ferait de son mieux. Elle avait probablement remarqué l’effet qu’elle lui faisait mais plutôt mourir que de le lui avouer.

« Tu vas peut être trouvé ça présomptueux, mais il ne t’ai jamais venu à l’esprit que ce pouvait être gênant pour moi que tu m’embrasses ? J’ai une réputation de gentil poufsouffle bien sage à tenir mademoiselle serpentard. »

Il n’avait pas envie d’être un vilain serpentard, même pas pour s’encanailler avec Heaven… bien que l’idée soit tentante, il se l’avouait, mais non, assez joué. Il était un Poufsouffle et il ne pouvait rien contre cet état de fait, alors autant en rester là. Si tant est que Heaven soit d’accord… elle pouvait être têtu, il en savait quelque chose.

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Heaven était vraiment une sale petite peste, pas vrai ? Certains vous dirons qu’elle est dévergondée, ce n’est pas faux, c’est clair, mais elle sait se tenir, quand même… Enfin, là, il fallait bien avouer qu’elle ne se tenait pas, au contraire, elle se lâchait complètement. Encore heureux qu’Adrien n’était qu’en troisième année, sinon, il se pourrait qu’elle soit mal barrée… Vous savez, les garçons, ça part relativement au quart de tour pour certaines choses… enfin, là, elle ne risquait rien, et puis de toute manière, un coup de pied ou même de genoux bien placé réduirait les envies du garçon à néant ! Heaven, une peste ? Mais bien sûr ! C’est ce que je me tue à vous répéter depuis le début ! Le baiser qu’Heaven avait donné à Adrien avait fait son petit –grand- effet. Le Poufsouffle était devenu rouge tomate, et il se maitrisait difficilement –mais il y arrivait quand même bravo !- La jeune fille esquissa un nouveau sourire, mais ne se décolla pas d’Adrien. Oh non, elle n’allait pas le laisser souffler de si tôt ! Elle était maligne, et avait comprit, mais après, elle n’était pas sûre que Sallers avait compris que elle oui –et là on s’embrouille-. Enfin, de toute manière il comprendrait bien un jour qu’on ne pouvait pas cacher quelque chose éternellement à la petite princesse des vert et argent !

« Tu ne sais faire que râler, dis moi ? J’embrasse qui je veux, poussin ou non… »

D’ailleurs, depuis qu’elle était à Poudlard, elle avait embrassé, si elle ne se trompait pas et qu’elle n’oubliait personne, deux Serdaigles, deux Poufsouffles et un Serpentard… Oui, les comptes devraient être bons… Oh, la gamine n’avait jamais embrassé de Gryffondor… Tant mieux en fait… Vous imaginez vous, un Serpentard embrassant un Gryffondor ? Non, vraiment, c’était une honte et un acte de trahison énorme ! Tout le monde savait que ces deux maisons ne pouvaient pas se voir, même pas en peinture, alors embrassé un rouge et or… Très peu pour Heavy ! Non non, elle ne le ferait JAMAIS ! Jamais de la vie ! Heaven était un minimum censée, quand même ! Une petite garce, mais censée ! Adrien, lui, avait posé une de ses mains sur la taille de la vipère. Espérons qu’il ne remarque pas qu’elle était un brin trop mince, de toute manière cela ne le regardait pas ! Si quelqu’un passait par là, il aurait très bien pensé que les deux élèves étaient ensembles, alors que pas du tout ! Ou du moins, pas encore.

« Tu ne risques pas de t’améliorer si tu ne t’entraînes pas… »

Sur ses mots, Heaven déposa un léger baiser sur les lèvres du garçon. Provocatrice, pas vrai ? Hé oui, mais que voulez-vous, c’était Heaven tout craché ! D’ailleurs, elle avait complètement oublié Enry là… Prions pour qu’il ne se ramène pas juste à ce moment, le pauvre petit avait déjà un cœur en trente milles morceaux !

« Et il ne t’ai jamais venu à l’esprit que je puisse savoir ce que ressente les gens, petit monsieur Poufsouffle ? »

Elle lui rendait la monnaie de sa pièce. Il l’avait cherchée, il l’avait trouvée ! Et elle n’allait pas lever le drapeau blanc, vous pouvez en être sûr…

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Il s’en serait douté, elle n’était pas d’accord pour le laisser tranquille. Adrien pensa agacé que si son frère arrêtait de faire des ballades le soir dans les couloirs, il n’en serait pas là. Qu’Adam lui pourrisse la vie était une chose mais il n’était pas obligé d’aider les autres à faire pareil. ‘Tention, le Poufsouffle se rebelle !

« Eh ! Je râle pas, je constate seulement que ce que tu fais n’a aucune logique. Me mépriser et m’embrasser ça ne va pas ensemble c’est tout. Tiens, au fait, moi j’aime beaucoup le jaune. »

Simple petit rappel de son statut de Poufsouffle. Il se doutait bien qu’Heaven n’avait pas oublié mais tout à l’heure il n’avait pas pu lui répondre quand elle avait dit que cette couleur était moche. Lui il la trouvait sympa. C’était une couleur chaude et lumineuse. Elle faisait penser à l’été et au soleil. Un beau tee shirt jaune avec un baggy délavé, ça devait rendre impec dans une battle. En parlant de Breack Danse, Adrien ayant chaud, il tira un peu sur son col et sortit sa lourde chaîne en argent qui le gênait. Contrairement à certains garçons, drien aimait porter des bijoux. Il avait à cet effet une gourmette, une chevalière et la fameuse chaîne. Il pensait aussi se faire percer une oreille mais sa mère n’était pas très chaude pour ça. Tant pis… En tout cas, en tant que Sallers, les bijoux qu’il portait (et il en avait bien plus qu’il n’en montrait ce jour là) étaient précieux. Un Sallers ne porte pas de toc. Un jour, il avait eu l’audace de se ramener à table avec une chaîne qu’un ami de son groupe lui avait offert, elle n’était qu’en ferraille et son père s’était offusqué lui faisant une longue leçon comme quoi s’il voulait quelque chose il pouvait le demander à sa mère plutôt que de porter une horreur pareil. Sur le moment Adrien en avait été choqué mais finalement, le lendemain il avait trouvé une bourse pleine sur son bureau. Ce devait à l’avenir être son budget annuel pour s’offrir accessoire ou vêtement qui lui plairait à lui. Comme quoi son père était prêt à tout pour que son fils ne porte pas des fripes… Même si le vieux Sallers détestait les activités de son fils, il ne pouvait pas s’empêcher de faire en sorte qu’il les pratique au moins avec tout le claquant que sa famille devait imposer. Cela amusait Adrien chaque année un peu plus.

D’ailleurs, en regardant Heaven, il se dit que c’était vraiment bête qu’elle soit aussi fourbe parce qu’aux yeux de son père, elle était sans doute une femme faites pour leur rang. Oui mais non, Adrien voyait mal leur famille engager ce genre de mariage et il n’était pas sûr de le vouloir. Certes, il aimait Heaven, mais quand il devrait se choisir une femme, il en prendrait une qui l’aimerait comme il était : gentil et doux. Et puis les Clarks franchement… *paf*

De toute façon, il n’aurait pas son mot à dire, Adam non plus. Quoi qu’il était le cadet de famille, il s’en sortirait peut être mieux que son aîné à ce niveau là. Et puis, il était plus jeune, son père claquerait peut être avant qu’il soit en âge de se marier… Oui, Adrien a de gros problèmes avec son père, des problèmes qui font que le jeune garçon ne le considérait même pas comme quelqu’un de sa famille contrairement à son frère ou sa mère. Peut être parce que cet homme lui avait reproché d’exister…

Mais pour en revenir à la belle Heaven qui était toujours contre lui *Faites que personne de chez moi passe par là, je vous en priiiiiie* pensa avec désespoir le pauvre Adrien. Il fallait toutefois qu’il réponde au sujet du baiser car Heaven, n’attendant pas de réponse, avait déjà pris les devants. Cela commençait à devenir vexant.

« S’entraîner dis tu ? »

Et se penchant à nouveau, il l’embrassa. Son corps avait bouger avant que son esprit ne réfléchisse. Non mais faites venir un exorciste quoi !

« Même si tu devines ce que les autres ressentent, tu peux toujours courir pour les faire parler… »

Etrange cette utilisation du pluriel quand ils savent tous les deux de qui ils parlent. En tout cas, il leva les bras jusqu’au épaules de la jolie brune et repoussa ses longs cheveux bruns. Il croisa les mains sur la nuque fraîche d’Heaven et continua à la regarder avec un sourire qui n’avait rien de naïf mais qui restait doux. Elle finirait bien par se lasser puisqu’il ne lui avouerait jamais…

« Au fait, je ne suis pas petit. »

Ajouta-t-il sur le ton de la conversation la plus banale, comme si ils n’étaient pas du tout en train de flirter au milieu d’un couloir. A défaut d’un exorciste, il va peut être lui falloir un prêtre pour se confesser…

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Alors que Heaven embêtait Adrien –c’était le cas de le dire, et il n’y avait aucun autre mot pour l’expliquer-, ce dernier répliqua. Non, il ne râlait pas, il constatait ! Mais bien sur ! Et il pensait que Heaven croirait cela ? Il fallait croire… En tout cas, cette réplique eu un effet sur la poupée de porcelaine. La demoiselle esquissa tout d’abord un sourire amusé, puis rit, doucement, mais d’un rire clair et agréable. Elle se surprenait elle-même à vrai dire, et elle ne doutait pas de surprendre Adrien également.

« Allons, le jaune est une horrible couleur, par pitié… »

Oui, bon, c’est bon Heavy, on avait comprit que tu n’aimais pas le jaune ! Ca ne voulait pas dire que tu n’aimais pas les Poufsouffle ! Enfin, par définition si, mais si un Poufsouffle au Sang-Pur et plutôt riche viendrait à tourner autour d’elle, Heaven ne dirait peut-être pas non… L’appât du gain, probablement… Oui, Heaven connaîtrait-elle un jour l’amour avec un grand A ? Elle en doutait elle-même, bien qu’elle ait bien changé depuis sa première année ici, et pourtant, si on la regardait comme ça, on ne croirait pas… Tiens, que penserait sa mère d’Adrien ? Après tout, l’avis de sa mère était important… Non pas que celui de son père ne l’était pas, mais Mr Clarks avait la fâcheuse manie d’aimer tout le monde… Gentils, méchants, idiots et patati, il appréciait tout le monde, même les Sang-de-Bourbe ! Mrs Clarks, elle, était bien plus sélectives, comme ça fille en fait… Mais peut-être qu’Adrien lui plairait… Mouais, de toute manière elle n’irait jamais présentée le jeune Sallers à ses parents –Ou alors elle ne s’en doutait pas encore- Enfin bref, revenons plutôt à nos moutons, ou plutôt, notre poussin et notre vipère.

Ils étaient toujours dans le même couloir, toujours à côté de la porte de la salle commune des vipères, et personne ne sortait, personne n’entrait. D’un côté, c’était sûrement mieux, car enlacés comme ils l’étaient, cela pouvait donner naissance à bien des rumeurs… En fait, quiconque les verraient à ce moment là, et Heaven se le disait à elle-même d’ailleurs, comprendrait qu’ils n’étaient, non plus en train de s’envoyer des piques, mais plutôt de flirter… Etrange non ? Oui, vraiment très étrange, surtout lorsque l’on savait comment leur rencontre s’était déroulée… A croire que Blaireau et Serpent pouvaient malgré tout s’entendre… Enfin, ils étaient vraiment bien étranges eux deux… Ils jouaient, et en même temps, on avait l’impression qu’ils ne jouaient plus… Oui, la situation devenait de plus en plus étrange… Surtout lorsque, pour toute réponse à la provocation de l’écossaise –si cela en était vraiment une- le jeune Sallers l’embrassa.

« C’était déjà mieux… » lui dit-elle, pour simple réponse.

Heaven était une peste certes, mais elle ne pouvait le nier, Adrien l’avait quand même mieux embrassé que la fois dans le parc… A croire qu’il s’était réellement entraîné une fois dans sa salle commune (coussin ? peluche ? fille ? garçon ?) Mais bon, cela ne faisait ni chaud ni froid à la gamine… Enfin, si, cela lui avait procuré une sensation de chaleur, mais après, c’était tout à fait normal puisqu’elle avait la peau froide, et Adrien, la peau bien plus chaude que la sienne. D’ailleurs, alors qu’Adrien lui parlait, la vipère commença à jouer avec la lourde chaîne que le garçon avait sortie de sous son uniforme. Ce qui fit arrêter Heaven de jouer fut la dernière phrase du garçon. Il n’était pas petit ? Elle non plus, mais elle n’en faisait pas tout un plat si on le lui disait… Quoi que…

« Petit poussin, ça te vas bien… »

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